Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1900 20 mai 1900
Description : 1900/05/20 (A4,N53,T6). 1900/05/20 (A4,N53,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783575
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
298 REVUE DES CULTURES COLONIALES
sait que les Peuls, d'origine probablement orientale, sont dispersés sur un
immense territoire qui s'étend de la Casamance au lac Tchad et de Tombouctou
au Fouta-Djalon.
Les populations des bords du Sénégal moyen : Toucouleurs, Sarrakolés, Kas-
sonkés cultivent avec soin les rives du fleuve, au retrait des eaux.
En novembre-décembre, les berges se couvrent de belles plantations de mil,
de maïs, de tabac, parfois de niébés, de tomates amères, d'oignons. L'habitant de
cette région fait ainsi deux récoltes par an : l'une à la fin de l'hivernage propre-
ment dit, dans les terrains avoisinant le village, l'autre après le petit hivernage
dans les terrains qui ont été inondés au moment des crues.
La race Bambara est probablement la race noire arrivée au plus grand état de
perfectionnement en agriculture. La caste des cultivateurs est avec celle des
guerriers la mieux considérée. Les chefs guerriers de Samory (Kèlètiguis) rentrés
dans leurs villages redeviennent cultivateurs, et nous avons vu parfois pendant
notre voyage des chefs de province accompagner leurs captifs aux champs à
l'époque des ensemencements.
Cette peuplade s'étendant sur une grande partie des territoires de nos vastes
possessions du Soudan, et étant celle sur laquelle nous devons surtout compter
pour la mise en valeur de ce pays, nous nous étendrons plus longuement sur ses
usages et ses procédés de culture.
Un cultivateur s'appelle sénékala. Le sol cultivé, qui comprend les meilleures
terres avoisinant les villages ou situées dans les vallées, appartient à celui qui
l'a défriché ou l'a reçu par héritage. Dans la plupart des régions, il ne peut ni
le vendre, ni le louer. S'il possède plus de terrains qu'il n'en peut cultiver, il
peut.les prêter à ses voisins qui les lui rendront quand il aura plus de captifs
pour travailler.
Le cultivateur bambara se considère comme le vassal du conquérant, et
l'impôt que chaque village versait en nature (mil, manioc, etc.) aux troupes de
Samory était regardé par lui comme un droit de suzeraineté.
Contre l'acquittemeut de ce droit que le conquérant pouvait élever à sa guise,
les habitants du village conservaient la liberté d'exploiter leurs champs et de
faire la cueillette des fruits de la brousse sur une étendue illimitée. Le Bambara
est, en effet, obligé de se déplacer beaucoup pour recueillir les gousses de Nété
(Parkia biglobosa) dont la farine entre pour une large part dans son alimentation
durant les quatre mois qui précèdent la récolte du mil, ainsi que les noix de
karité qui fournissent une graisse végétale (stoltlou) base de tous les mets du
Soudan.
Le cultivateur peut choisir lui-même les coins de brousse où il désire établir
de nouveaux lougans. Les arbres utiles, donnant des produits alimentaires
comme les baobabs, les tamariniers, les nétés, les karités, sont toujours res-
pectés dans les terrains où ils se trouvent, mais tout le monde a le droit de
venir en recueillir les fruits.
Un champ (lougan) n'est jamais enclos. Il est appelé séné en certaines régions,
fourou dans d'autres. Un coin de brousse mis en culture pour la première fois
est appelé sénékoura; un champ de mil se nomme : nion-sèné ; un champ de riz :
malo-sènè.
Les lougans sont ordinairement situés à proximité des villages; cependant,
dans certains endroits, pour se soustraire aux incursions des hordes pillardes,
on les dissimule assez loin dans la brousse ; dans d'autres pays, spécialement à
sait que les Peuls, d'origine probablement orientale, sont dispersés sur un
immense territoire qui s'étend de la Casamance au lac Tchad et de Tombouctou
au Fouta-Djalon.
Les populations des bords du Sénégal moyen : Toucouleurs, Sarrakolés, Kas-
sonkés cultivent avec soin les rives du fleuve, au retrait des eaux.
En novembre-décembre, les berges se couvrent de belles plantations de mil,
de maïs, de tabac, parfois de niébés, de tomates amères, d'oignons. L'habitant de
cette région fait ainsi deux récoltes par an : l'une à la fin de l'hivernage propre-
ment dit, dans les terrains avoisinant le village, l'autre après le petit hivernage
dans les terrains qui ont été inondés au moment des crues.
La race Bambara est probablement la race noire arrivée au plus grand état de
perfectionnement en agriculture. La caste des cultivateurs est avec celle des
guerriers la mieux considérée. Les chefs guerriers de Samory (Kèlètiguis) rentrés
dans leurs villages redeviennent cultivateurs, et nous avons vu parfois pendant
notre voyage des chefs de province accompagner leurs captifs aux champs à
l'époque des ensemencements.
Cette peuplade s'étendant sur une grande partie des territoires de nos vastes
possessions du Soudan, et étant celle sur laquelle nous devons surtout compter
pour la mise en valeur de ce pays, nous nous étendrons plus longuement sur ses
usages et ses procédés de culture.
Un cultivateur s'appelle sénékala. Le sol cultivé, qui comprend les meilleures
terres avoisinant les villages ou situées dans les vallées, appartient à celui qui
l'a défriché ou l'a reçu par héritage. Dans la plupart des régions, il ne peut ni
le vendre, ni le louer. S'il possède plus de terrains qu'il n'en peut cultiver, il
peut.les prêter à ses voisins qui les lui rendront quand il aura plus de captifs
pour travailler.
Le cultivateur bambara se considère comme le vassal du conquérant, et
l'impôt que chaque village versait en nature (mil, manioc, etc.) aux troupes de
Samory était regardé par lui comme un droit de suzeraineté.
Contre l'acquittemeut de ce droit que le conquérant pouvait élever à sa guise,
les habitants du village conservaient la liberté d'exploiter leurs champs et de
faire la cueillette des fruits de la brousse sur une étendue illimitée. Le Bambara
est, en effet, obligé de se déplacer beaucoup pour recueillir les gousses de Nété
(Parkia biglobosa) dont la farine entre pour une large part dans son alimentation
durant les quatre mois qui précèdent la récolte du mil, ainsi que les noix de
karité qui fournissent une graisse végétale (stoltlou) base de tous les mets du
Soudan.
Le cultivateur peut choisir lui-même les coins de brousse où il désire établir
de nouveaux lougans. Les arbres utiles, donnant des produits alimentaires
comme les baobabs, les tamariniers, les nétés, les karités, sont toujours res-
pectés dans les terrains où ils se trouvent, mais tout le monde a le droit de
venir en recueillir les fruits.
Un champ (lougan) n'est jamais enclos. Il est appelé séné en certaines régions,
fourou dans d'autres. Un coin de brousse mis en culture pour la première fois
est appelé sénékoura; un champ de mil se nomme : nion-sèné ; un champ de riz :
malo-sènè.
Les lougans sont ordinairement situés à proximité des villages; cependant,
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