Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 octobre 1902 20 octobre 1902
Description : 1902/10/20 (A6,N111,T11). 1902/10/20 (A6,N111,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378079q
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
226 REVUE DES CULTURES COLONIALES
port sont à créer ! Si nous raisonnons par prévoyance, si nous prenons comme
principe que le but à atteindre est de faire naître la richesse, une faible rede-
vance pendant les premières années d'exploitation nouvelle doit suffire pour
encourager toute entreprise. Dans notre pensée, la redevance minime n'a pour
but que de sauvegarder le droit de propriété. Elle devrait être levée pour long-
temps par un administrateur ambulant qui, en même temps, constaterait les
résultats acquis d'après les déclarations libres du colon. Il ne faudrait pas de
longues années pour recueillir les bénéfices en augmentation de population et
d'exploitation permanente du sol, que ce système doit produire. Alors seulement
l'impôt, suivant les lieux et les circonstances, se taxerait d'après une échelle
plus élevée.
Cette façon de procéder dans cette zone, sans valeur notable actuellement,
intéresserait également ces petites tribus sauvages, vivant d'une vie si précaire
et que notre devoir est de protéger et d'élever graduellement jusqu'à notre civi-
lisation. L'œuvre poursuivie par les missionnaires mérite tous nos éloges et déjà
quelques-unes d'entre elles ont trouvé, grâce à eux, une quiétude inconnue
jusqu'ici.
D'ici à un certain nombre d'années, qu'elles vivent en paix ! qu'elles croissent
en population! Et ce sera au bénéfice de la colonisation européenne. Ceux qui
ont vécu dans ces régions plus ou moins forestières savent qu'il y faut combattre
les moustiques, les sangsues et la fièvre, leur associée, ennemies plus redoutables
encore pour les Annamites, les Chinois et même pour les Kmers que pour l'Euro-
péen. Les Moïs, les Khas, etc., sont acclimatés. L'intérêt aussi bien que nos
devoirs de peuple civilisateur nous imposent donc la protection de ces tribus
déshéritées. Nous ne devons pas oublier qu'elles vivent principalement de chasse
(par suite d'une insécurité séculaire), et que, mieux que les fauves, ils détruisent
les sangliers, les cervidés, les éléphants, etc., qui sont un fléau pour toute entre-
prise agricole. ,-0
Dans le voisinage de ces tribus, nous pourrions établir des centres forestiers
dont le rôle ne serait pas seulement la propagation des meilleures essences, mais
aussi la surveillance et la protection de ces tribus. La politique du Siam et celle
de l'Annam ont toujours été de pratiquer contre elles le divide ut imperes.
La guerre entretenue par ces États tournait au profit d'une zone neutre dévastée,
impénétrable à leurs armées, mais protectrice de leur sécurité. Cependant elle
intéressait les administrateurs de ces régions par les corvées et les redevances en
nature en temps de paix, par le commerce des denrées forestières et des esclaves
en tout temps. Comment donc s'étonner de l'état précaire de cette contrée, de la
rareté de la population, de l'absence de culture permanente, du dénuement enfin
là où pourtant se trouvent tant d'éléments de richesses!
Ces observations sont celles de tous les voyageurs qui ont parcouru cette zone.
Elles sont celles du colonel Tournier, dans sa Notice sur le Laos, document très
étudié, plein de faits et qui fait beaucoup d'honneur à notre administration. La
carte qui l'accompagne nous donne le tracé des chemins de fer en projet. Nous
y voyons une contrée dont l'étendue est celle de la moitié de la France, occupée
par de rares villages et par une population qui, d'après les calculs du colonel
Tournier, est de 2,7 à 1,1 habitants par kilomètre carré.
Et cependant toutes les cultures tropicales y sont faciles ; elles y existent déjà
à l'état parcellaire. Par tous les voyageurs, par cette même notice du colonel
Tournier, nous savons que la canne à sucre, l'indigotier, l'arachide, le caféier,
ï
port sont à créer ! Si nous raisonnons par prévoyance, si nous prenons comme
principe que le but à atteindre est de faire naître la richesse, une faible rede-
vance pendant les premières années d'exploitation nouvelle doit suffire pour
encourager toute entreprise. Dans notre pensée, la redevance minime n'a pour
but que de sauvegarder le droit de propriété. Elle devrait être levée pour long-
temps par un administrateur ambulant qui, en même temps, constaterait les
résultats acquis d'après les déclarations libres du colon. Il ne faudrait pas de
longues années pour recueillir les bénéfices en augmentation de population et
d'exploitation permanente du sol, que ce système doit produire. Alors seulement
l'impôt, suivant les lieux et les circonstances, se taxerait d'après une échelle
plus élevée.
Cette façon de procéder dans cette zone, sans valeur notable actuellement,
intéresserait également ces petites tribus sauvages, vivant d'une vie si précaire
et que notre devoir est de protéger et d'élever graduellement jusqu'à notre civi-
lisation. L'œuvre poursuivie par les missionnaires mérite tous nos éloges et déjà
quelques-unes d'entre elles ont trouvé, grâce à eux, une quiétude inconnue
jusqu'ici.
D'ici à un certain nombre d'années, qu'elles vivent en paix ! qu'elles croissent
en population! Et ce sera au bénéfice de la colonisation européenne. Ceux qui
ont vécu dans ces régions plus ou moins forestières savent qu'il y faut combattre
les moustiques, les sangsues et la fièvre, leur associée, ennemies plus redoutables
encore pour les Annamites, les Chinois et même pour les Kmers que pour l'Euro-
péen. Les Moïs, les Khas, etc., sont acclimatés. L'intérêt aussi bien que nos
devoirs de peuple civilisateur nous imposent donc la protection de ces tribus
déshéritées. Nous ne devons pas oublier qu'elles vivent principalement de chasse
(par suite d'une insécurité séculaire), et que, mieux que les fauves, ils détruisent
les sangliers, les cervidés, les éléphants, etc., qui sont un fléau pour toute entre-
prise agricole. ,-0
Dans le voisinage de ces tribus, nous pourrions établir des centres forestiers
dont le rôle ne serait pas seulement la propagation des meilleures essences, mais
aussi la surveillance et la protection de ces tribus. La politique du Siam et celle
de l'Annam ont toujours été de pratiquer contre elles le divide ut imperes.
La guerre entretenue par ces États tournait au profit d'une zone neutre dévastée,
impénétrable à leurs armées, mais protectrice de leur sécurité. Cependant elle
intéressait les administrateurs de ces régions par les corvées et les redevances en
nature en temps de paix, par le commerce des denrées forestières et des esclaves
en tout temps. Comment donc s'étonner de l'état précaire de cette contrée, de la
rareté de la population, de l'absence de culture permanente, du dénuement enfin
là où pourtant se trouvent tant d'éléments de richesses!
Ces observations sont celles de tous les voyageurs qui ont parcouru cette zone.
Elles sont celles du colonel Tournier, dans sa Notice sur le Laos, document très
étudié, plein de faits et qui fait beaucoup d'honneur à notre administration. La
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y voyons une contrée dont l'étendue est celle de la moitié de la France, occupée
par de rares villages et par une population qui, d'après les calculs du colonel
Tournier, est de 2,7 à 1,1 habitants par kilomètre carré.
Et cependant toutes les cultures tropicales y sont faciles ; elles y existent déjà
à l'état parcellaire. Par tous les voyageurs, par cette même notice du colonel
Tournier, nous savons que la canne à sucre, l'indigotier, l'arachide, le caféier,
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