LES FORÊTS DE LA COTE NORD-OUEST DE MADAGASCAR 199
prendra sa boîte d'allumettes et la brousse flambera : quelques instants après
le voyageur pourra enfin respirer, les Moka-fohy auront fui et l'espace libre
s'étendra devant lui; deux jours encore et les cendres seront cachées sous un
léger gazon vert, les arbres auront reverdi leurs feuilles, l'Enfer sera devenu
un Éden.
Outre ces avantages, les feux de brousse détruisent encore les œufs de saute-
relles et les jeunes criquets qui dévastent Madagascar depuis trois ans, un nombre
incalculable d'animalcules et de vermine qui s'attaquent de préférence aux ani-
maux; ils ont, en outre, une influence assainissante indiscutable.
Puis, quand bien même on obtiendrait l'interdiction absolue des feux de
brousse, l'accumulation des herbes sèches ne serait pas sans danger. Il suffirait
alors d'un accident, d'une étincelle, d'un rien pour provoquer des incendies qui
ne s'arrêteraient plus, causeraient d'épouvantables dégâts et détruiraient d'un
seul coup tout ce qui existe actuellement de la végétation forestière d'antan.
Nous croyons donc qu'il faut renoncer à cette interdiction pour s'en tenir aux
règlements suivants :
1° Assurer la conservation des bois encore existants en les faisant entourer par
les habitants des villages voisins intéressés à leur conservation, d'une piste d'une
largeur de 2 mètres, dont seront enlevées chaque année, au commencement de
la saison sèche, les herbes et les feuilles mortes.
20 Créer des centres de reboisement, protégés de la même manière, dans les
endroits dénudés, sur lesquels on fera, suivant les ressources, des semis ou des
plantations, ou qu'on pourra même, dans certains cas, abandonner à eux-mêmes,
la végétation forestière s'établissant spontanément (et ceci n'est pas une des
moindres preuves en faveur de l'hypothèse des anciennes forêts) trois ou quatre
ans après le dernier feu de brousse.
Nous terminerons cette note en indiquant les plantes indigènes ou même
importées qui nous paraissent les plus utilisables pour le reboisement en tenant
compte du statqui leur convient. Nous indiquerons ces plantes par leurs noms
indigènes en mettant en regard leurs noms scientifiques pour les espèces déter-
minées botaniquement. Comme de juste, ces plantes seront choisies parmi celles
dont la croissance est la plus rapide et donnant des produits utilisables. Parmi
celles-ci, les plantes productrices du caoutchouc ont une place tout indiquée,
leurs cultures spéciales ne semblent pas être très rémunératrices.
Dans tous les terrains indifféremment pour les alluvions profondes et humides
parmi les espèces à croissance rapide :
L'Hazomena; le Rami (Canarium tenuiflorum) ; le Vakivao (Sterculiacée) ; le
Kabitsalahy (Ravensara); le Selibato (Grewia); les Hevea, comme arbre d'impor
tation.
Et parmi les plantes à croissance plus lente :
Le Routro (Eugenia); le Sui; le Oidroabè I(Mascarenhasia longifolia H. Ju-
melle); le Reiabo (Landolphia sphaerocarpa H. Jumelle).
Pour les lieux secs, parmi les arbres à croissance lente :
Les différentes espèces de Dalbergiées productrices de palissandre : Jfanipika,
Manary et Tsiendalana; le Lopingo (Diospyros n. sp.), ébénier qui pousse dans
les éboulis pierreux ; le Piralahy (Landolphia Perrieri^ ; le Gidroa (Mascarenhasia
lisianthiflora) :
Et parmi les plantes à croissance plus rapide :
prendra sa boîte d'allumettes et la brousse flambera : quelques instants après
le voyageur pourra enfin respirer, les Moka-fohy auront fui et l'espace libre
s'étendra devant lui; deux jours encore et les cendres seront cachées sous un
léger gazon vert, les arbres auront reverdi leurs feuilles, l'Enfer sera devenu
un Éden.
Outre ces avantages, les feux de brousse détruisent encore les œufs de saute-
relles et les jeunes criquets qui dévastent Madagascar depuis trois ans, un nombre
incalculable d'animalcules et de vermine qui s'attaquent de préférence aux ani-
maux; ils ont, en outre, une influence assainissante indiscutable.
Puis, quand bien même on obtiendrait l'interdiction absolue des feux de
brousse, l'accumulation des herbes sèches ne serait pas sans danger. Il suffirait
alors d'un accident, d'une étincelle, d'un rien pour provoquer des incendies qui
ne s'arrêteraient plus, causeraient d'épouvantables dégâts et détruiraient d'un
seul coup tout ce qui existe actuellement de la végétation forestière d'antan.
Nous croyons donc qu'il faut renoncer à cette interdiction pour s'en tenir aux
règlements suivants :
1° Assurer la conservation des bois encore existants en les faisant entourer par
les habitants des villages voisins intéressés à leur conservation, d'une piste d'une
largeur de 2 mètres, dont seront enlevées chaque année, au commencement de
la saison sèche, les herbes et les feuilles mortes.
20 Créer des centres de reboisement, protégés de la même manière, dans les
endroits dénudés, sur lesquels on fera, suivant les ressources, des semis ou des
plantations, ou qu'on pourra même, dans certains cas, abandonner à eux-mêmes,
la végétation forestière s'établissant spontanément (et ceci n'est pas une des
moindres preuves en faveur de l'hypothèse des anciennes forêts) trois ou quatre
ans après le dernier feu de brousse.
Nous terminerons cette note en indiquant les plantes indigènes ou même
importées qui nous paraissent les plus utilisables pour le reboisement en tenant
compte du statqui leur convient. Nous indiquerons ces plantes par leurs noms
indigènes en mettant en regard leurs noms scientifiques pour les espèces déter-
minées botaniquement. Comme de juste, ces plantes seront choisies parmi celles
dont la croissance est la plus rapide et donnant des produits utilisables. Parmi
celles-ci, les plantes productrices du caoutchouc ont une place tout indiquée,
leurs cultures spéciales ne semblent pas être très rémunératrices.
Dans tous les terrains indifféremment pour les alluvions profondes et humides
parmi les espèces à croissance rapide :
L'Hazomena; le Rami (Canarium tenuiflorum) ; le Vakivao (Sterculiacée) ; le
Kabitsalahy (Ravensara); le Selibato (Grewia); les Hevea, comme arbre d'impor
tation.
Et parmi les plantes à croissance plus lente :
Le Routro (Eugenia); le Sui; le Oidroabè I(Mascarenhasia longifolia H. Ju-
melle); le Reiabo (Landolphia sphaerocarpa H. Jumelle).
Pour les lieux secs, parmi les arbres à croissance lente :
Les différentes espèces de Dalbergiées productrices de palissandre : Jfanipika,
Manary et Tsiendalana; le Lopingo (Diospyros n. sp.), ébénier qui pousse dans
les éboulis pierreux ; le Piralahy (Landolphia Perrieri^ ; le Gidroa (Mascarenhasia
lisianthiflora) :
Et parmi les plantes à croissance plus rapide :
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