Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 septembre 1902 20 septembre 1902
Description : 1902/09/20 (A6,N109,T11). 1902/09/20 (A6,N109,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378077w
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
V AHIÉTI 181
rideaux d'arbres assez élevés, protecteurs contre les vents de l'Océan. Ces rideaux
sont formés par des Cryptomeria, des Eucalyptus et des Lauriers.
La culture de l'ananas aurait été introduite, il y a environ vingt-cinq ans, dans
l'île de Sâo Miguel, par Antonio Borges, le créateur des splendides jardins avec
leurs gorges pittoresques, leurs allées de palmiers, leurs gigantesques araucarias,
leurs camélias au coloris superbe, au moment où l'importante culture des oran-
gers venait d'être détruite, en grande partie, par une maladie cryptogamique.
A Madère (Funchal), j'ai eu l'occasion de faire ample connaissance avec cette
maladie, lors d'une visite que j'ai faite au jardin de Reid, si renommé pour ses
plantes rares et par ses très nombreux types d'ananas. Les feuilles de l'oranger
sont noircies comme si elles avaient été couvertes de suie. Comme Mme Reid,
l'aimable et passionnée botaniste, me l'a expliqué en détail, tous les agents
chimiques tels que la bouillie bordelaise, le décocté de tabac, la solution de
savon au crésol, le pétrole, la térébenthine, n'ont aucune action sur le cham-
pignon, et les arbres attaqués doivent être considérés comme perdus. Une étude
de cette maladie cryptogamique serait donc des plus désirables. Grâce à cette
maladie, l'attention fut tout spécialement attirée à Sâo Miguel sur la culture des
ananas. Les plantes proviendraient de Floride d'après les renseignements qui
m'ont été fournis par M. Jeronymo, le propriétaire de l'hôtel à Furnas, la loca-
lité des sources sulfureuses. Les ananas de Floride proviendraient de rejets de
plantes de Cuba (Tropenpflanzer, 1897).
Sous la conduite de notre consul, M. Wallerstein, j'ai visité plusieure serres
de culture appelées « estufen », afin de me rendre compte de la culture et du
développement des fruits et de leurs stades de croissance.
La plupart de ces serres à ananas se trouvent à Villa-Franca, le centre de
la production. Le deuxième centre de production est Ponta-Delgada. Dans
d'autres parties de l'île, par exemple à Furnas, je n'ai remarqué que fort peu
de serres.
Dans le temps, ces serres étaient faites en bois et verre; actuellement, elles le
sont en fer et verre. Le fer est fourni par l'Allemagne, le verre par le Portugal.
Le prix moyen d'une serre est de 2.000 à 2.500 marks.
Pour la plantation, les rejets sont enlevés du rhizome et transportés dans de
l'humus végétal. Ce dernier est formé par un compost de bruyères, de mousses,
de feuilles de Cryptomeria, de Fougères et .de Ronces. Les substances végétales
nécessaires à la composition de ce compost sont amenées à dos d'âne ou par
charretées de très loin dans les montagnes et reviennent assez cher ; le long de
la route de Furnas on rencontre de très nombreux transports de compost. Les
substances végétales amenées des montagnes sont mises en tas et restent exposées
à l'air pendant quelques semaines. Dans les serres à ananas, la profondeur de la
couche d'humus atteignait environ 36 centimètres. Les plantes se trouvaient à
OO-OJ centimètres l'une de l'autre. Leur nombre était très variable.
J'ai vu des terres renfermant de 600 à 1.400 fruits. Dans une serre je vis
600 plantes qui avaient été mises en place en octobre. Au mois de mai, elles sont
déplantées dans un autre endroit. Les fruits peuvent alors se développer jus-
qu'en mars. Ils sont à ce moment prêts à être expédiés, soit après dix-huit mois.
Dans d'autres terres au contraire, vers le milieu de janvier, les fruits étaient
déjà suffisamment murs et développés pour permettre l'expédition. Les fruits
pesaient de 2 kilos à 2 kil. 500 et étaient attachés à des tiges de maïs pour @ éviter
la chute. Pour l'expédition, les fruits sont récoltés pendant l'hiver quand ils
rideaux d'arbres assez élevés, protecteurs contre les vents de l'Océan. Ces rideaux
sont formés par des Cryptomeria, des Eucalyptus et des Lauriers.
La culture de l'ananas aurait été introduite, il y a environ vingt-cinq ans, dans
l'île de Sâo Miguel, par Antonio Borges, le créateur des splendides jardins avec
leurs gorges pittoresques, leurs allées de palmiers, leurs gigantesques araucarias,
leurs camélias au coloris superbe, au moment où l'importante culture des oran-
gers venait d'être détruite, en grande partie, par une maladie cryptogamique.
A Madère (Funchal), j'ai eu l'occasion de faire ample connaissance avec cette
maladie, lors d'une visite que j'ai faite au jardin de Reid, si renommé pour ses
plantes rares et par ses très nombreux types d'ananas. Les feuilles de l'oranger
sont noircies comme si elles avaient été couvertes de suie. Comme Mme Reid,
l'aimable et passionnée botaniste, me l'a expliqué en détail, tous les agents
chimiques tels que la bouillie bordelaise, le décocté de tabac, la solution de
savon au crésol, le pétrole, la térébenthine, n'ont aucune action sur le cham-
pignon, et les arbres attaqués doivent être considérés comme perdus. Une étude
de cette maladie cryptogamique serait donc des plus désirables. Grâce à cette
maladie, l'attention fut tout spécialement attirée à Sâo Miguel sur la culture des
ananas. Les plantes proviendraient de Floride d'après les renseignements qui
m'ont été fournis par M. Jeronymo, le propriétaire de l'hôtel à Furnas, la loca-
lité des sources sulfureuses. Les ananas de Floride proviendraient de rejets de
plantes de Cuba (Tropenpflanzer, 1897).
Sous la conduite de notre consul, M. Wallerstein, j'ai visité plusieure serres
de culture appelées « estufen », afin de me rendre compte de la culture et du
développement des fruits et de leurs stades de croissance.
La plupart de ces serres à ananas se trouvent à Villa-Franca, le centre de
la production. Le deuxième centre de production est Ponta-Delgada. Dans
d'autres parties de l'île, par exemple à Furnas, je n'ai remarqué que fort peu
de serres.
Dans le temps, ces serres étaient faites en bois et verre; actuellement, elles le
sont en fer et verre. Le fer est fourni par l'Allemagne, le verre par le Portugal.
Le prix moyen d'une serre est de 2.000 à 2.500 marks.
Pour la plantation, les rejets sont enlevés du rhizome et transportés dans de
l'humus végétal. Ce dernier est formé par un compost de bruyères, de mousses,
de feuilles de Cryptomeria, de Fougères et .de Ronces. Les substances végétales
nécessaires à la composition de ce compost sont amenées à dos d'âne ou par
charretées de très loin dans les montagnes et reviennent assez cher ; le long de
la route de Furnas on rencontre de très nombreux transports de compost. Les
substances végétales amenées des montagnes sont mises en tas et restent exposées
à l'air pendant quelques semaines. Dans les serres à ananas, la profondeur de la
couche d'humus atteignait environ 36 centimètres. Les plantes se trouvaient à
OO-OJ centimètres l'une de l'autre. Leur nombre était très variable.
J'ai vu des terres renfermant de 600 à 1.400 fruits. Dans une serre je vis
600 plantes qui avaient été mises en place en octobre. Au mois de mai, elles sont
déplantées dans un autre endroit. Les fruits peuvent alors se développer jus-
qu'en mars. Ils sont à ce moment prêts à être expédiés, soit après dix-huit mois.
Dans d'autres terres au contraire, vers le milieu de janvier, les fruits étaient
déjà suffisamment murs et développés pour permettre l'expédition. Les fruits
pesaient de 2 kilos à 2 kil. 500 et étaient attachés à des tiges de maïs pour @ éviter
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