Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juillet 1902 05 juillet 1902
Description : 1902/07/05 (A6,N104,T11). 1902/07/05 (A6,N104,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378072t
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
I
VARIÉTÉS 23
fibres longues, résistantes et fines, mais un rendement inférieur à celui des deux
autres espèces.
M. Monfront annonce également que des champs d'expériences ont été
installés à Ramleh pour étudier l'action des divers engrais chimiques; nous
aurons probablement à revenir ultérieurement sur cette question, quand les
résultats de ces expériences seront connus.
E. DE WILDEMAN.
BIBLIOGRAPHIE
- HUBER (J.) : Arlioretuni Amazonièum. Décades 1 et II, in-4°, 20 pl. phototypie avec
texte. Para, 1900. Ce nouvel ouvrage ne nous est pas présenté par son auteur ; ce n'est pas
fatuité, nous le savons, mais modestie. M. Huber eût craint de nous faire des promesses qu'il ne
pourrait tenir. L'ouvrage se présente fort bien d'ailleurs et nous n'avons guère à lui souhaiter
- d'améliorations. Qu'il grandisse en gardant et en développant ses qualités natives, il rendra grand
service et fera beaucoup d'honneur à son auteur et au musée de Para. Faire connaître les végé-
taux les plus importants du bassin de l'Amazone, c'est évidemment le but qu'on se propose.
Les vingt belles planches en phototypie que nous avons sous les yeux le disent assez. Les arbres
les plus utiles doivent passer en première ligne, c'est justice. Voici les palmiers Tucumà,
et Mumbâca, Ubussû et Javary importants à divers titres, le palmier à ivoire végétal (Phyte-
leplias), les arbres à caoutchouc (Hevea brasiliensis) et le traitement du caoutchouc, l'Uchy
(Saccoglottis), le Roucouyer (Bixa Orellana) et d'autres arbres fruitiers, le Coumarou qui
fournit la fève de Tonca, le Vanillier (Vanilla aromatica). M. Huber précise les caractères de
chaque espèce et les distingue des voisines. Ce sont, pour les botanistes comme pour les agrieul-
teurs,'les industriels et les commerçants; des points d'appui solides, des jalons marquant des points
définitivement établis. M. Huber les rapprochera de plus en plus, nous l'espérons, et tracera ainsi le
plan d'un édifice qu'il élèvera pour le plus grand bien de la science et pour l'honneur du gouver-
nement brésilien. M. Huber, en homme qui étudie la vie dans la nature, sait que l'indication précise
des conditions où vit une espèce ne contribue pas moins à la faire connaître que la diagnose
morphologique. On éviterait beaucoup de confusions regrettables, beaucoup d'essais agricoles sans
résultats possibles, si on se préoccupait de savoir dans quelles conditions de milieu vivent les
espèces en question. Beaucoup de colons qui débutent savent avec quelle rapidité les capitaux
s'engouffrent dans des tentatives dont un botaniste pourrait, d'un mot, garantir l'insuccès. Dans un
récent travail, publié ici même, M. Huber a monlré la diversité de station des différents arbres à
caoutchouc du bassin de l'Amazone; nous ne saurions assez insister sur la nécessité d'observer les
conditions de milieu où vit chaque espèce pour en tenir le plus grand compte dans les essais de
culture. C'est parce qu'il en est convaincu que l'auteur a fait à la distribution géographique la part
qui lui convient. Tous les renseignements qu'il nous donne à cet égard sont précis : le Tucumâ est
caractéristique des tésos, faibles élévations de terrain au milieu des prairies; le Mumbâca est l'un
des rares palmiers qui ornent le sous-bois de la forêt, de terre ferme; le palmier à ivoire vit de
préférence le long des cours d'eau; l'Ubussu (Manicaria) occupe les terrains bas de l'embouchure
du grand fleuve et des îles voisines.
Voici d'ailleurs des paysages caractéristiques : les lacs couverts de Victoria regia, les bois de
Javary (Astrocaryam), caractéristiques de la forêt de bordure du Rio Capim, en amont de la zone
d'influence des marées, les forêts de mangliers palétuviers) avec leur réseau de racines émergées
aux basses eaux, la végétation de bordure des fleuves avec leurs espèces caractéristiques, une île
de forêt dans la Savane, les plantations abandonnées envahies de nouveau par la végétation équa-
toriale. Les phytogéographes trouvent là les éléments d'une iconographie qui promet d'être parti-
culièrement précieuse pour la Science. -
CH. FLAHAULT.
VARIÉTÉS 23
fibres longues, résistantes et fines, mais un rendement inférieur à celui des deux
autres espèces.
M. Monfront annonce également que des champs d'expériences ont été
installés à Ramleh pour étudier l'action des divers engrais chimiques; nous
aurons probablement à revenir ultérieurement sur cette question, quand les
résultats de ces expériences seront connus.
E. DE WILDEMAN.
BIBLIOGRAPHIE
- HUBER (J.) : Arlioretuni Amazonièum. Décades 1 et II, in-4°, 20 pl. phototypie avec
texte. Para, 1900. Ce nouvel ouvrage ne nous est pas présenté par son auteur ; ce n'est pas
fatuité, nous le savons, mais modestie. M. Huber eût craint de nous faire des promesses qu'il ne
pourrait tenir. L'ouvrage se présente fort bien d'ailleurs et nous n'avons guère à lui souhaiter
- d'améliorations. Qu'il grandisse en gardant et en développant ses qualités natives, il rendra grand
service et fera beaucoup d'honneur à son auteur et au musée de Para. Faire connaître les végé-
taux les plus importants du bassin de l'Amazone, c'est évidemment le but qu'on se propose.
Les vingt belles planches en phototypie que nous avons sous les yeux le disent assez. Les arbres
les plus utiles doivent passer en première ligne, c'est justice. Voici les palmiers Tucumà,
et Mumbâca, Ubussû et Javary importants à divers titres, le palmier à ivoire végétal (Phyte-
leplias), les arbres à caoutchouc (Hevea brasiliensis) et le traitement du caoutchouc, l'Uchy
(Saccoglottis), le Roucouyer (Bixa Orellana) et d'autres arbres fruitiers, le Coumarou qui
fournit la fève de Tonca, le Vanillier (Vanilla aromatica). M. Huber précise les caractères de
chaque espèce et les distingue des voisines. Ce sont, pour les botanistes comme pour les agrieul-
teurs,'les industriels et les commerçants; des points d'appui solides, des jalons marquant des points
définitivement établis. M. Huber les rapprochera de plus en plus, nous l'espérons, et tracera ainsi le
plan d'un édifice qu'il élèvera pour le plus grand bien de la science et pour l'honneur du gouver-
nement brésilien. M. Huber, en homme qui étudie la vie dans la nature, sait que l'indication précise
des conditions où vit une espèce ne contribue pas moins à la faire connaître que la diagnose
morphologique. On éviterait beaucoup de confusions regrettables, beaucoup d'essais agricoles sans
résultats possibles, si on se préoccupait de savoir dans quelles conditions de milieu vivent les
espèces en question. Beaucoup de colons qui débutent savent avec quelle rapidité les capitaux
s'engouffrent dans des tentatives dont un botaniste pourrait, d'un mot, garantir l'insuccès. Dans un
récent travail, publié ici même, M. Huber a monlré la diversité de station des différents arbres à
caoutchouc du bassin de l'Amazone; nous ne saurions assez insister sur la nécessité d'observer les
conditions de milieu où vit chaque espèce pour en tenir le plus grand compte dans les essais de
culture. C'est parce qu'il en est convaincu que l'auteur a fait à la distribution géographique la part
qui lui convient. Tous les renseignements qu'il nous donne à cet égard sont précis : le Tucumâ est
caractéristique des tésos, faibles élévations de terrain au milieu des prairies; le Mumbâca est l'un
des rares palmiers qui ornent le sous-bois de la forêt, de terre ferme; le palmier à ivoire vit de
préférence le long des cours d'eau; l'Ubussu (Manicaria) occupe les terrains bas de l'embouchure
du grand fleuve et des îles voisines.
Voici d'ailleurs des paysages caractéristiques : les lacs couverts de Victoria regia, les bois de
Javary (Astrocaryam), caractéristiques de la forêt de bordure du Rio Capim, en amont de la zone
d'influence des marées, les forêts de mangliers palétuviers) avec leur réseau de racines émergées
aux basses eaux, la végétation de bordure des fleuves avec leurs espèces caractéristiques, une île
de forêt dans la Savane, les plantations abandonnées envahies de nouveau par la végétation équa-
toriale. Les phytogéographes trouvent là les éléments d'une iconographie qui promet d'être parti-
culièrement précieuse pour la Science. -
CH. FLAHAULT.
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