Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-06-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juin 1902 05 juin 1902
Description : 1902/06/05 (A6,N102,T10). 1902/06/05 (A6,N102,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780700
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA TAILLE DU CAFÉIER 333
couches profondes ou une plus grande difficulté dans l'absorption: pour les deux
causes réunies, sans doute, et cela, indépendamment même du développement
excessif des étages inférieurs de l'arbuste. Il est donc tout indiqué de forcer le
pivot à se ramifier; pour s'enfoncer moins et absorber davantage. C'est ce que
nous ne pourrons faire qu'en semant en pépinière pour transplanter plus tard.
C'est à ce moment que commence la taille.
Le premier problème qui se pose, c'est la forme à donner à l'arbre : sa taille
de charpente. *
Il ne faut pas longtemps étudier, ni réfléchir, pour voir que la forme à adopter
est le gobelet qui, s'il se comble plus tard, mène au moins à la boule, forme
qui, après lui, met le mieux à profit l'air et la lumière, auxquels elle présente
une surface maxima. Par la même occasion se trouvera résolue la question de la
cueillette, facile par le peu d'élévation des sujets. Nul ne s'est encore avisé, que
je sache, de la coexistence des boutons à fleur avec les fruits à cueillir, et du
mal qu'une cueillette trop brutale pouvait faire aux cueillettes futures. En 1892,
déjà, j'avais signalé le danger dans 1 s Jornai do Commercio de Rio-de-Janeiro, mais
habent sua fata libelli! J'ai été la vox pregantis in deserto. La forme basse et trapue,
dérivée du gobelet et de la boule, facilite une cueillette moins brutale et, par
conséquent, respecte en bouton la production de l'année suivante. Je n'ai pas
besoin, en effet, de faire remarquer que la cueillette grain à grain, excellente
pour les sortes de grande marque, est une utopie ridicule pour les planta-
tions de café à grande production, comme le sont, par excellence, celles du Brésil.
Voilà donc résolue la première question.
Je ne puis pourtant la laisser ainsi passer sans plus de remarques.
Il est un principe en agronomie, principe malheureusement inconnu de la
plupart des théoriciens et faiseurs de traités ad usum Delphini, dont l'absolue
vérité s'impose à tous les vrais praticiens des cultures tropicales et, je le crois
aussi fermement, des cultures en général: c'est que l'écartementdes plantes est
fonction directe des qualités physiques du sol.
En sol humide, plantation large; en sol sec, plantation touffue.
Tel est l'axiome que la longue expérience de vingt-cinq ans de pratique cul-
turale au Brésil m'ont appris à regarder comme infaillible.
En culture large, de 18 à 20 palmos (4m,00 à4m,50), le gobelet du caféier devient
boule.
En culture étroite, de 16 à 18palmos (3m,50 à 4m,00), le gobelet devient que-
nouille cylindrique.
Mais, dans tous les cas, la première architecture en entonnoir, montée sur
trois à quatre branches maîtresses, réservées à 0m,50 de terre, prépare, pour
plus tard, une forme essentiellement rationnelle, débarrassée du fouillis inutile
et nuisible qui s'entasse le long de la tige du caféier abandonné à sa forme
spontanée, et présentant à la lumière et à l'air le maximum de végétation fertile
et prolifère.
Voilà pour la taille architectonique. Passons à la taille d'entretien.
Aussitôt que j'ai commencé, in situ, mes études sur le caféier, ce qui n'est pas
d'hier, j'ai été frappé de la similitude d'exigences que, mutatis mutandis, il pré-
sente avec la vigne. La seule qui nous doive occuper aujourd'hui est celle d'une
taille périodique de fructification.
Un examen, même superficiel, du caféier nous montre bien vite que c'est un
arbuste de sous-bois. Nous n'avons nul besoin de connaître son histoire, encore
couches profondes ou une plus grande difficulté dans l'absorption: pour les deux
causes réunies, sans doute, et cela, indépendamment même du développement
excessif des étages inférieurs de l'arbuste. Il est donc tout indiqué de forcer le
pivot à se ramifier; pour s'enfoncer moins et absorber davantage. C'est ce que
nous ne pourrons faire qu'en semant en pépinière pour transplanter plus tard.
C'est à ce moment que commence la taille.
Le premier problème qui se pose, c'est la forme à donner à l'arbre : sa taille
de charpente. *
Il ne faut pas longtemps étudier, ni réfléchir, pour voir que la forme à adopter
est le gobelet qui, s'il se comble plus tard, mène au moins à la boule, forme
qui, après lui, met le mieux à profit l'air et la lumière, auxquels elle présente
une surface maxima. Par la même occasion se trouvera résolue la question de la
cueillette, facile par le peu d'élévation des sujets. Nul ne s'est encore avisé, que
je sache, de la coexistence des boutons à fleur avec les fruits à cueillir, et du
mal qu'une cueillette trop brutale pouvait faire aux cueillettes futures. En 1892,
déjà, j'avais signalé le danger dans 1 s Jornai do Commercio de Rio-de-Janeiro, mais
habent sua fata libelli! J'ai été la vox pregantis in deserto. La forme basse et trapue,
dérivée du gobelet et de la boule, facilite une cueillette moins brutale et, par
conséquent, respecte en bouton la production de l'année suivante. Je n'ai pas
besoin, en effet, de faire remarquer que la cueillette grain à grain, excellente
pour les sortes de grande marque, est une utopie ridicule pour les planta-
tions de café à grande production, comme le sont, par excellence, celles du Brésil.
Voilà donc résolue la première question.
Je ne puis pourtant la laisser ainsi passer sans plus de remarques.
Il est un principe en agronomie, principe malheureusement inconnu de la
plupart des théoriciens et faiseurs de traités ad usum Delphini, dont l'absolue
vérité s'impose à tous les vrais praticiens des cultures tropicales et, je le crois
aussi fermement, des cultures en général: c'est que l'écartementdes plantes est
fonction directe des qualités physiques du sol.
En sol humide, plantation large; en sol sec, plantation touffue.
Tel est l'axiome que la longue expérience de vingt-cinq ans de pratique cul-
turale au Brésil m'ont appris à regarder comme infaillible.
En culture large, de 18 à 20 palmos (4m,00 à4m,50), le gobelet du caféier devient
boule.
En culture étroite, de 16 à 18palmos (3m,50 à 4m,00), le gobelet devient que-
nouille cylindrique.
Mais, dans tous les cas, la première architecture en entonnoir, montée sur
trois à quatre branches maîtresses, réservées à 0m,50 de terre, prépare, pour
plus tard, une forme essentiellement rationnelle, débarrassée du fouillis inutile
et nuisible qui s'entasse le long de la tige du caféier abandonné à sa forme
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et prolifère.
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sente avec la vigne. La seule qui nous doive occuper aujourd'hui est celle d'une
taille périodique de fructification.
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