Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-05-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mai 1902 05 mai 1902
Description : 1902/05/05 (A6,N101,T10). 1902/05/05 (A6,N101,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378069b
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
NÉCROLOGIE 315
sur cette terre de la Martinique, qui était devenue leur patrie d'adoption et à laquelle
ils avaient donné tant de laborieuses années. Unis à Thierry dans un commun dévoue-
ment aux intérêts de la colonie, ils travaillaient avec une ardeur admirable au progrès
de son agriculture et de son industrie. Les nombreux et remarquables travaux qu'ils
ont publiés dans cette Revue attestaient leur savoir, leur activité, le mérite et l'utilité
de leur labeur. On se souvient aussi de ce Bulletin agricole de la Martinique que Landes,
Saussine et Thierry avaient créé, il y a quelques années, et de l'autorité qu'ils lui
avaient si promptement aquise. Ils étaient à la veille de faire revivre cette publication
comme organe de la Solidarité coloniale, association fondée dernièrement à la Martinique
sous le patronage de l'Administration et de la Banque en vue d'étudier tous les pro-
blèmes et de poursuivre le progrès de l'agriculture et de l'industrie de la colonie. Landes
et Saussine nous écrivaient récemment leur foi en cette œuvre; ils comptaient s'y
adonner avec toute leur ardeur pour le bien public.
A ce trait qui leur était commun, ils joignaient les qualités qui commandent la
sympathie et l'amitié. Celle qui nous liait à Gaston Landes s'était fortifiée et
resserrée pendant le long séjour qu'il fit à Paris, lors de l'Exposition universelle où il
avait organisé le pavillon de la Martinique. Nous avions pu alors mieux connaître et
apprécier les mérites de l'homme et du travailleur. Landes avait débuté dans l'ensei-
gnement, comme simple maître d'études, dans un collège de province; mais, grâce à de
remarquables facultés et à un labeur opiniâtre, il obtenait au bout de quelques années
le diplôme de licencié ès sciences. Entré sur sa demande dans le cadre colonial qui lui
procurait de plus larges ressources pour élever une nombreuse famille, et nommé pro-
fesseur au lycée de Saint-Pierre, Landes s'était bientôt, à la Martinique, fait estimer à
sa juste valeur. Chargé de la Direction intérimaire du Jardin botanique, il y apporta
d'importantes améliorations, il élabora un programme méthodique pour l'introduction
et l'essai de nouvelles variétés de cannes à sucre et de végétaux utiles. Il fut, aussitôt
après, chargé par le gouvernement local de plusieurs missions d'études dans les Antilles
anglaises et les trois Guyanes.
Il rapporta de ces voyages des travaux qui furent remarqués, de nombreuses
variétés de plantes, entre autres des cannes sélectionnées qui furent multipliées à la
Martinique et dont il signalait dernièrement dans cette Revue les encourageants résultats.
Chargé, en 1900, de représenter la colonie à l'Exposition universelle, il rédigeait la
Notice sur la Martinique publiée par les soins du ministère des Colonies, aussi intéres-
sante qu'utile à consulter. Les observations et les études qu'il a publiées, depuis plus de
trois ans, dans la Revue des Cultures coloniales, sur les sujets les plus divers, formeraient
à elles seules un volume 'compact. Nos lecteurs en connaissent la valeur, ils savent en
quelle estime le monde scientifique tenait leur auteur. L'étendue de son savoir, l'intérêt
de ses recherches, la précision de ses observations accroissaient de jour en jour son auto-
rité. Il s'apprêtait à lui donner une nouvelle sanction, et travaillait à une thèse pour le
Doctorat dont il avait déjà rassemblé les principaux matériaux. La mort est venue
l'arrêter dans cette voie pleine de promesses, en plein épanouissement de son talent, et
ravir à la colonie et à l'agriculture coloniale un de ses meilleurs serviteurs.
Landes laisse à Paris une famille dans les larmes, une veuve et sept enfants (dont
l'aîné compte à peine 18 ans) qui devaient le rejoindre dans le courant de l'été. Le coup
de foudre qui la prive de son chef laisse cette famille en face d'un sombre avenir. A
cette mère, d'un courage admirable, à ces orphelins, il ne faut pas seulement des con-
solations et des soutiens, il faut une assistance immédiate. Déjà quelques hommes de
cœur, à la tête desquels M. Denis Guibert, député de la Martinique, ont pris l'initiative
d'une souscription pour venir en aide à cette grande infortune. Nous demandons à nos
lecteurs de s'y associer généreusement. Nous le demandons surtout à ceux qui ont connu
Landes, à ceux auxquels les recherches du botaniste, les travaux de l'agronome ont pu
être utiles. Nous leur demandons de reverser sur cette famille désolée un peu de l'intérêt
et du profit qu'ils ont retiré de la science et du travail de notre malheureux ami.
sur cette terre de la Martinique, qui était devenue leur patrie d'adoption et à laquelle
ils avaient donné tant de laborieuses années. Unis à Thierry dans un commun dévoue-
ment aux intérêts de la colonie, ils travaillaient avec une ardeur admirable au progrès
de son agriculture et de son industrie. Les nombreux et remarquables travaux qu'ils
ont publiés dans cette Revue attestaient leur savoir, leur activité, le mérite et l'utilité
de leur labeur. On se souvient aussi de ce Bulletin agricole de la Martinique que Landes,
Saussine et Thierry avaient créé, il y a quelques années, et de l'autorité qu'ils lui
avaient si promptement aquise. Ils étaient à la veille de faire revivre cette publication
comme organe de la Solidarité coloniale, association fondée dernièrement à la Martinique
sous le patronage de l'Administration et de la Banque en vue d'étudier tous les pro-
blèmes et de poursuivre le progrès de l'agriculture et de l'industrie de la colonie. Landes
et Saussine nous écrivaient récemment leur foi en cette œuvre; ils comptaient s'y
adonner avec toute leur ardeur pour le bien public.
A ce trait qui leur était commun, ils joignaient les qualités qui commandent la
sympathie et l'amitié. Celle qui nous liait à Gaston Landes s'était fortifiée et
resserrée pendant le long séjour qu'il fit à Paris, lors de l'Exposition universelle où il
avait organisé le pavillon de la Martinique. Nous avions pu alors mieux connaître et
apprécier les mérites de l'homme et du travailleur. Landes avait débuté dans l'ensei-
gnement, comme simple maître d'études, dans un collège de province; mais, grâce à de
remarquables facultés et à un labeur opiniâtre, il obtenait au bout de quelques années
le diplôme de licencié ès sciences. Entré sur sa demande dans le cadre colonial qui lui
procurait de plus larges ressources pour élever une nombreuse famille, et nommé pro-
fesseur au lycée de Saint-Pierre, Landes s'était bientôt, à la Martinique, fait estimer à
sa juste valeur. Chargé de la Direction intérimaire du Jardin botanique, il y apporta
d'importantes améliorations, il élabora un programme méthodique pour l'introduction
et l'essai de nouvelles variétés de cannes à sucre et de végétaux utiles. Il fut, aussitôt
après, chargé par le gouvernement local de plusieurs missions d'études dans les Antilles
anglaises et les trois Guyanes.
Il rapporta de ces voyages des travaux qui furent remarqués, de nombreuses
variétés de plantes, entre autres des cannes sélectionnées qui furent multipliées à la
Martinique et dont il signalait dernièrement dans cette Revue les encourageants résultats.
Chargé, en 1900, de représenter la colonie à l'Exposition universelle, il rédigeait la
Notice sur la Martinique publiée par les soins du ministère des Colonies, aussi intéres-
sante qu'utile à consulter. Les observations et les études qu'il a publiées, depuis plus de
trois ans, dans la Revue des Cultures coloniales, sur les sujets les plus divers, formeraient
à elles seules un volume 'compact. Nos lecteurs en connaissent la valeur, ils savent en
quelle estime le monde scientifique tenait leur auteur. L'étendue de son savoir, l'intérêt
de ses recherches, la précision de ses observations accroissaient de jour en jour son auto-
rité. Il s'apprêtait à lui donner une nouvelle sanction, et travaillait à une thèse pour le
Doctorat dont il avait déjà rassemblé les principaux matériaux. La mort est venue
l'arrêter dans cette voie pleine de promesses, en plein épanouissement de son talent, et
ravir à la colonie et à l'agriculture coloniale un de ses meilleurs serviteurs.
Landes laisse à Paris une famille dans les larmes, une veuve et sept enfants (dont
l'aîné compte à peine 18 ans) qui devaient le rejoindre dans le courant de l'été. Le coup
de foudre qui la prive de son chef laisse cette famille en face d'un sombre avenir. A
cette mère, d'un courage admirable, à ces orphelins, il ne faut pas seulement des con-
solations et des soutiens, il faut une assistance immédiate. Déjà quelques hommes de
cœur, à la tête desquels M. Denis Guibert, député de la Martinique, ont pris l'initiative
d'une souscription pour venir en aide à cette grande infortune. Nous demandons à nos
lecteurs de s'y associer généreusement. Nous le demandons surtout à ceux qui ont connu
Landes, à ceux auxquels les recherches du botaniste, les travaux de l'agronome ont pu
être utiles. Nous leur demandons de reverser sur cette famille désolée un peu de l'intérêt
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