Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-04-05

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 05 avril 1902 05 avril 1902

Description : 1902/04/05 (A6,N98,T10). 1902/04/05 (A6,N98,T10).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780663

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

194 REVUE DES CULTURES COLONIALES

Le bananier est planté par drageons à 2mo0 ou 3 mètres de distance en tous
sens et chaque pied donne 2, 3, 4 et même 5 rejetons, dont deux ou trois
seulement donneront un régime dans le courant de l'année. On obtient ainsi des
touffes, qui offrent à la fois des fruits à divers degrés de développement et la
récolte des bananes se fait périodiquement.

Si l'on envisage le fruit du bananier au point de vue alimentaire, on constate
des différences assez grandes dans la valeur nutritive suivant les variétés, le
degré de maturité et le lieu de production.

Voici deux analyses de bananes, à l'état mûr : la première est due à MM. Mar-
cano et A. MÜntz, et la seconde a été faite par nous en 1895.

N° 1 No 2
i Musa paradisiaca (I) Musa sapientum
Sucre de cannr. 8.5 9.02
ii-itervei-ti 6.4 7.34
Amidon 3.3 2.41
Matières azotée-. 1.60 3.78
— grassc" ', 0.30 0.60
Pectine. 0.60 »
Cellulose 0.20 0.26
Cendres 1.10 1.18
Eau 73.80 73.80
Corps indéterminés (par ditr6renC'P). 4.20 1.61
I 100.00 100.00
j

La banane n'est donc pas seulement un fruit excellent ; c'est aussi un aliment
complet très facilement assimilable et pouvant être supporté par les estomacs
les plus délicats.

Dans certains pays, les bananes cueillies avant maturité, séchées à l'air et
réduites en poudre, sont utilisées comme aliment féculent; c'est que les fruits
non mûrs sont riches en amidon et ne renferment que des traces de sucre. Pen-
dant la maturité, l'amidon disparaît et se trouve remplacé par un mélange de
saccharose et de glucose.

MM. Miintz et Marcano ont trouvé 66,1 d'amidon dans une farine de banane
contenant seulement 14,9 d'eau (2).

On a proposé d'employer les bananes pour la production de l'alcool. Les
bananes mûres renferment en moyenne 15 à 16 de sucre et peuvent donner
une quantité importante d'alcool par hectare; mais, étant données les conditions
économiques du marché de l'alcool, ce n'est pas une transformation avantageuse.

Nous avons du reste, en Algérie, des végétaux bien supérieurs pour cet usage,
notamment le caroubier.

Quand elles sont vertes, les bananes ne renferment pas de sucre et contiennent
beaucoup d'amidon; on y trouve seulement des traces de saccharose, comme dans
les autres organes. Ce n'est qu'au moment de la maturité que l'amidon disparaît
et est remplacé par du sucre. Cette transformation, qui est lente en hiver, s'effectue
au contraire très rapidement en été, quand la température est élevée, et la colo-
ration passe du vert foncé au jaune dans quelques jours.

(1) MARCANO et A. [ÜNTZ, Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. VII, 1879.

(2) AlüNTz et MARCANO, loco citalo.

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