Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1902 20 mars 1902
Description : 1902/03/20 (A6,N97,T10). 1902/03/20 (A6,N97,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378065p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
162 REVUE DES CULTURES COLONIALES
moyenne, mais à panicule grêle et lâche, à feuilles dures et coupantes en vieil-
lissant.
La végétation de cette plante est limitée au climat marin de l'Algérie, c'est
dire qu'elle ne pénètre pas, au contraire de l'Halfa, dans les Hauts-Plateaux et
dans le domaine steppien et désertique.
On la rencontre principalement dans la broussaille de genêts, de myrtes,
d'oléastres, de cystes, de palmiers nains, etc. et aussi à la lisière des forêts ou
dans les taillis peu épais.
Pour les indigènes, le Diss est une plante utile à leurs besoins primitifs. La
toiture des gourbis est faite avec ses feuilles : ce recouvrement de chaume en
fortes couches résiste à la pluie torrentielle de l'hiver, et, dans l'été, il constitue
contre le soleil ardent un élément isolateur.
Les feuilles fraîches servent encore à confectionner une vannerie grossière et
temporaire; celles du cœur sont quelquefois données aux animaux malades;
enfin séchées, elles constituent la paillasse sans enveloppe où reposent les gens,
souvent au milieu du bétail.
Après avoir servi à ces usages et à bien d'autres, la touffe est quelque peu
défeuillée et c'est alors que les jeunes pousses du cœur sont broutées par les
chameaux, les ânes et les bœufs, mais à défaut d'autres aliments herbacés, dans
la saison estivale ou dans les temps de sécheresse, où la nourriture verte fait abso-
lument défaut.
Est-ce à dire que cet aliment herbacé n'a aucune valeur nutritive ? Les
analyses chimiques démontrent le contraire, mais, comme les feuilles et les
brindilles de certains végétaux de composition alimentaire assez riche, leur
consistance dure, sèche et coriace, acquise rapidement, fait que les animaux
n'ont pour elles aucune appétence.
Le Diss ne pousse pas en peuplement serré et homogène comme l'Halfa : il se
présente dans la broussaille très disséminé et en touffes isolées : il ne constitue
pas des pampas comme le Gynerium dans l'Amérique du Sud.
Ce n'est ni la plante des climats durs, ni celle des mauvaises terres. Si, forte-
ment implantée au sol par les années, la touffe résiste aux sécheresses relatives
du milieu de végétation, elle pousse rapidement par la culture sous l'action de
l'arrosement et, dans ces conditions, change totalement d'aspect, tout comme le
Drinn du Sahara, autre Graminée cespiteuse, qui prend aussi un grand dévelop-
pement quand elle bénéficie de l'eau d'irrigation des oasis.
On rencontre le Diss dans les détritus de broussailles, dans les sols argilo-
calcaires, silico-calcaires, dans les terres fortes, riches et profondes et sa meil-
leure aire de végétation est certainement le climat littoral qui est le mieux
desservi par les pluies. Au contraire de YHalfa, il s'étend plutôt, en Algérie, vers
l'Est que vers l'Ouest, notamment dans les massifs montagneux et boisés de la
province de Constantine.
Malgré son aire d'extension en façade parallèle à la mer, mais en bande peu
profonde, le Diss, par son peuplement disséminé, ne représente pas en réalité
des cueillettes naturelles pouvant supporter des coupes répétées, pour servir à
des usages économiques et constants, comme ceux qu'on lui assigne depuis si
longtemps.
En effet, cette plante reste toujours préconisée, non seulement comme
fourrage d'exportation, mais beaucoup plus encore comme matière première
pour la fabrication de la pâte à papier, à cause de la quantité de cellulose
moyenne, mais à panicule grêle et lâche, à feuilles dures et coupantes en vieil-
lissant.
La végétation de cette plante est limitée au climat marin de l'Algérie, c'est
dire qu'elle ne pénètre pas, au contraire de l'Halfa, dans les Hauts-Plateaux et
dans le domaine steppien et désertique.
On la rencontre principalement dans la broussaille de genêts, de myrtes,
d'oléastres, de cystes, de palmiers nains, etc. et aussi à la lisière des forêts ou
dans les taillis peu épais.
Pour les indigènes, le Diss est une plante utile à leurs besoins primitifs. La
toiture des gourbis est faite avec ses feuilles : ce recouvrement de chaume en
fortes couches résiste à la pluie torrentielle de l'hiver, et, dans l'été, il constitue
contre le soleil ardent un élément isolateur.
Les feuilles fraîches servent encore à confectionner une vannerie grossière et
temporaire; celles du cœur sont quelquefois données aux animaux malades;
enfin séchées, elles constituent la paillasse sans enveloppe où reposent les gens,
souvent au milieu du bétail.
Après avoir servi à ces usages et à bien d'autres, la touffe est quelque peu
défeuillée et c'est alors que les jeunes pousses du cœur sont broutées par les
chameaux, les ânes et les bœufs, mais à défaut d'autres aliments herbacés, dans
la saison estivale ou dans les temps de sécheresse, où la nourriture verte fait abso-
lument défaut.
Est-ce à dire que cet aliment herbacé n'a aucune valeur nutritive ? Les
analyses chimiques démontrent le contraire, mais, comme les feuilles et les
brindilles de certains végétaux de composition alimentaire assez riche, leur
consistance dure, sèche et coriace, acquise rapidement, fait que les animaux
n'ont pour elles aucune appétence.
Le Diss ne pousse pas en peuplement serré et homogène comme l'Halfa : il se
présente dans la broussaille très disséminé et en touffes isolées : il ne constitue
pas des pampas comme le Gynerium dans l'Amérique du Sud.
Ce n'est ni la plante des climats durs, ni celle des mauvaises terres. Si, forte-
ment implantée au sol par les années, la touffe résiste aux sécheresses relatives
du milieu de végétation, elle pousse rapidement par la culture sous l'action de
l'arrosement et, dans ces conditions, change totalement d'aspect, tout comme le
Drinn du Sahara, autre Graminée cespiteuse, qui prend aussi un grand dévelop-
pement quand elle bénéficie de l'eau d'irrigation des oasis.
On rencontre le Diss dans les détritus de broussailles, dans les sols argilo-
calcaires, silico-calcaires, dans les terres fortes, riches et profondes et sa meil-
leure aire de végétation est certainement le climat littoral qui est le mieux
desservi par les pluies. Au contraire de YHalfa, il s'étend plutôt, en Algérie, vers
l'Est que vers l'Ouest, notamment dans les massifs montagneux et boisés de la
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profonde, le Diss, par son peuplement disséminé, ne représente pas en réalité
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des usages économiques et constants, comme ceux qu'on lui assigne depuis si
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fourrage d'exportation, mais beaucoup plus encore comme matière première
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