Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-02-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 février 1902 20 février 1902
Description : 1902/02/20 (A6,N95,T10). 1902/02/20 (A6,N95,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378063v
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
LES ARBRES A CAOUTCHOUC DR L'AMAZONIE LLl!)
comme le pense M. Warburg (l. c., p. 26, note), si je le comprendsbien. S'étant
servi du nom déjà existant de Willdenow, Kunth a donc, malgré les différences
notées par lui, identifié son espèce du Haut-Onéroque avec celle des environs de
Para : s'il avait suivi l'usage adopté maintenant par beaucoup de botanistes, il
aurait appelé son espèce Siphonia brasiliensis Willd. mss. Le Siphonia.brasiliemh,
dans le sens de Kunth, est donc une espèce collective, dont le nom ne peut être
conservé que pour la plante qui l'a porté le plus anciennement ; or c'est celle qlli
a été récoltée par Sieber à Para et communiquée à Willdenow par le comte ,de
HùfTmannsegg. Du reste, comme les fleurs de la plante du Haut-Orénoque n'ont
jamais été récoltées, toutes les descriptions ultérieures et plus complètes, noLani-
ment celles de Millier Arg., se rapportent uniquement à la plante de Para. Il
serait certainement contraire au bon sens de conserver pour une plante vénézué-
lienne à peu près inconnue le nom spécifique de brasiliensis qui a été couram-
ment employé pendant plus d'un demi-siècle pour une plante brésilienne uni-
versellement connue. Je propose donc de conserver le nom de Hevea brasiliensis
Mull. Arg. (1) pour l'arbre à caoutchouc des environs de Para et de changer celui
de la plante de l'Orénoque, qu'il y aurait probablement lieu de nommer Hevea
Kunthiana (Bâillon) Hiiber (2).
L'aire géographique du Hevea brasiliensis, dans le sens actuel de l'espèce, est
beaucoup plus étendue qu'on ne le pensait autrefois. Tandis que, en 1900 encore,
M. Warburg ne cite cette espèce que dans le Bas-Amazone (Etat de Para), M, Ule
l'indique, dans son rapport (l. c., p, 113) pour le bas Rio Juruà. Je l'ai trouvé
(janvier 1899) encore plus à l'O. dans le bas Javary, où il est très fréquent et
sans doute la source principale, sinon exclusive, de la gomme élastique de
bonne qualité (gomma fina). Même au Rio Catalina, affluent occidental du Rio
Ucayali, des seringueiros brésiliens m'ont affirmé l'existence d'une Seringueira
identique à laSeringueira branca du Bas-Amazone. J'ai vu à distance cetarbre qui
est exploité le long de certains affluents du bas Ucayali (principalement dans le
Tapiche). Il a une grande ressemblance de port avec le H. brasiliensis, mais
comme je n'ai pas eu l'occasion d'en récolter des échantillons d'herbier, je n'ai
pas pu arriver à me convaincre si c'était réellement le H. brasiliensis, tandis que
dans la même région j'ai pu constater avec certitude l'existence de trois autres
espèces de Hevea. Dans le Rio Madeira, le H. brasiliensis paraît être également
l'espèce la plus fréquente, au moins d'après des semences que j'ai reçues de
cette provenance et qui sont identiques à celles de la Seringueira des environs
de Para. Il paraît donc que le H. brasiliensis est répandu sur toute la partie méri-
dionale de la plaine amazonique, depuis l'embouchure jusqu'aux affluents péru-
viens. C'est, en tout cas, l'espèce qui fournit de beaucoup la plus grande partie du
caoutchouc appelé Borracha par les Brésiliens et Hévé par les Péruviens. Au nord
de l'Amazone, d'où vient beaucoup moins de Borracha, je n'ai paseu l'occasion de
constater moi-même la présence du H. brasiliensis; mais, d'après des renseigne-
ments dignes de foi, cette espèce existerait assez abondamment aux environs de
(1) Comme cet auteur cite pour son H. brasiliensis (cf. DC., Prodromus, XV, 2, p. 718) aussi les
échantillons de l'Orénoque, on devrait écrire H. brasiliensis Mull. Arg. (pro parte); mais il me
paraît bien pourtant que la diagnose et même la description se rapportent exclusivement à la
plante brésilienne.
(2) N'ayant pas à ma disposition le travail de Bâillon (Adansonia, 1803-64, p. 283), je ne suis pas
certain que ce botaniste n'ait compris, sous le nom de Siphonia Kunthiana, que les échantillons
du Haut-Orénoque et qu'il n'y ait pas englobé ceux de Parà.
comme le pense M. Warburg (l. c., p. 26, note), si je le comprendsbien. S'étant
servi du nom déjà existant de Willdenow, Kunth a donc, malgré les différences
notées par lui, identifié son espèce du Haut-Onéroque avec celle des environs de
Para : s'il avait suivi l'usage adopté maintenant par beaucoup de botanistes, il
aurait appelé son espèce Siphonia brasiliensis Willd. mss. Le Siphonia.brasiliemh,
dans le sens de Kunth, est donc une espèce collective, dont le nom ne peut être
conservé que pour la plante qui l'a porté le plus anciennement ; or c'est celle qlli
a été récoltée par Sieber à Para et communiquée à Willdenow par le comte ,de
HùfTmannsegg. Du reste, comme les fleurs de la plante du Haut-Orénoque n'ont
jamais été récoltées, toutes les descriptions ultérieures et plus complètes, noLani-
ment celles de Millier Arg., se rapportent uniquement à la plante de Para. Il
serait certainement contraire au bon sens de conserver pour une plante vénézué-
lienne à peu près inconnue le nom spécifique de brasiliensis qui a été couram-
ment employé pendant plus d'un demi-siècle pour une plante brésilienne uni-
versellement connue. Je propose donc de conserver le nom de Hevea brasiliensis
Mull. Arg. (1) pour l'arbre à caoutchouc des environs de Para et de changer celui
de la plante de l'Orénoque, qu'il y aurait probablement lieu de nommer Hevea
Kunthiana (Bâillon) Hiiber (2).
L'aire géographique du Hevea brasiliensis, dans le sens actuel de l'espèce, est
beaucoup plus étendue qu'on ne le pensait autrefois. Tandis que, en 1900 encore,
M. Warburg ne cite cette espèce que dans le Bas-Amazone (Etat de Para), M, Ule
l'indique, dans son rapport (l. c., p, 113) pour le bas Rio Juruà. Je l'ai trouvé
(janvier 1899) encore plus à l'O. dans le bas Javary, où il est très fréquent et
sans doute la source principale, sinon exclusive, de la gomme élastique de
bonne qualité (gomma fina). Même au Rio Catalina, affluent occidental du Rio
Ucayali, des seringueiros brésiliens m'ont affirmé l'existence d'une Seringueira
identique à laSeringueira branca du Bas-Amazone. J'ai vu à distance cetarbre qui
est exploité le long de certains affluents du bas Ucayali (principalement dans le
Tapiche). Il a une grande ressemblance de port avec le H. brasiliensis, mais
comme je n'ai pas eu l'occasion d'en récolter des échantillons d'herbier, je n'ai
pas pu arriver à me convaincre si c'était réellement le H. brasiliensis, tandis que
dans la même région j'ai pu constater avec certitude l'existence de trois autres
espèces de Hevea. Dans le Rio Madeira, le H. brasiliensis paraît être également
l'espèce la plus fréquente, au moins d'après des semences que j'ai reçues de
cette provenance et qui sont identiques à celles de la Seringueira des environs
de Para. Il paraît donc que le H. brasiliensis est répandu sur toute la partie méri-
dionale de la plaine amazonique, depuis l'embouchure jusqu'aux affluents péru-
viens. C'est, en tout cas, l'espèce qui fournit de beaucoup la plus grande partie du
caoutchouc appelé Borracha par les Brésiliens et Hévé par les Péruviens. Au nord
de l'Amazone, d'où vient beaucoup moins de Borracha, je n'ai paseu l'occasion de
constater moi-même la présence du H. brasiliensis; mais, d'après des renseigne-
ments dignes de foi, cette espèce existerait assez abondamment aux environs de
(1) Comme cet auteur cite pour son H. brasiliensis (cf. DC., Prodromus, XV, 2, p. 718) aussi les
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paraît bien pourtant que la diagnose et même la description se rapportent exclusivement à la
plante brésilienne.
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