Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-02-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 février 1902 05 février 1902
Description : 1902/02/05 (A6,N94,T10). 1902/02/05 (A6,N94,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378062f
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
76 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Il y aurait lieu cependant, même lorsque l'on se trouve en présence d'un Fun-
tumia différent du F. elastica, de faire quelques recherches sur la coagulation de
son latex de façon à être fixé d'une manière certaine si toutes les méthodes
employables pour l'extraction du caoutchouc donnent un produit poisseux et sans
valeur. Il se pourrait fort bien qu'une méthode spéciale permette de retirer de
ces latex un produit de certaine valeur. Il semble, en effet, que, dans les environs
du lac Léopold II, on a pu obtenir, en traitant le latex d'un KicTcxia par l'eau
bouillante, un beau caoutchouc ; il est certain que les matériaux de la plante qui
aurait fourni le caoutchouc, et qui se composent uniquement d'un fragment
d'écorce et de feuilles, ne peuvent être rapportés, comme nous l'avons dit plus
haut, au Funtumia elastica.
On voit donc que la question du caoutchouc du Funtumia ou Kickxia est loin
d'être élucidée et nous aurons sans doute à y revenir encore.
É. DE WILDEMAN,
Docteur ès sciences naturelles,
Conservateur au Jardin botanique à Bruxelles.
UNE PLANTE A PROPAGER
Parmi les plantes alimentaires introduites en Guinée française depuis la création
du Jardin d'essai, le Dolichos tuberosus doit être considéré comme une des plus
importantes. Cette plante, introduite par les soins du Jardin colonial, me paraît
appelée à jouer un grand rôle au point de vue alimentaire. Les tubercules peu-
vent être consommés par les Européens et prendront une place importante dans
l'alimentation des indigènes.
Pour sa culture, on devra choisir des terrains légers et sablonneux. La multi-
plication se fait par semis dans le courant du mois de mai, lorsque le sol es
suffisamment détrempé ; les poquets sont distants de 50 à 60 centimètres et on a
soin de mettre deux graines dans chacun d'eux. La levée a lieu au bout de 6 à
8 jours ; on donne alors un léger binage et lorsque les plantes ont 25 à 30 centi-
mètres de hauteur, on doit placer des échalas destinés à soutenir la tige, et donner
un buttage.
On devra chaque année réserver un nombre de pieds suffisant comme porte-
graines et destinés à propager la plante l'année suivante ; on laissera les tiges se
développer normalement.
Sur la partie cultivée pour la consommation, les tiges doivent être pincées
lorsqu'elles ont 30 centimètres de hauteur, au moment du buttage, et un deu-
xième pincement sera opéré lorsqu'elles atteindront le sommet des échalas. De
plus, les fleurs seront supprimées radicalement au fur et à mesure de leur appa-
rition.
Les pincements ont pour but de refouler la sève vers la partie souterraine et,
comme les fruits sont les parties les plus riches des végétaux, si on empêche
leur formation par la suppression des fleurs, les principes qui les auraient com-
posés se porteront sur les tubercules qui constituent la partie comestible de la
plante. On obtiendra ainsi des tubercules beaucoup plus gros et d'une plus grande
valeur nutritive. Ce traitement a donné des résultats très concluants au Jardin ;
l'essai fait, sur un terrain n'ayant reçu aucun engrais, a produit 190 kilos à l'are,
donnant aux tubercules un poids moyen de 475 grammes, tandis que les porte-
graines n'ont donné que 22 kilos. :.
Il y aurait lieu cependant, même lorsque l'on se trouve en présence d'un Fun-
tumia différent du F. elastica, de faire quelques recherches sur la coagulation de
son latex de façon à être fixé d'une manière certaine si toutes les méthodes
employables pour l'extraction du caoutchouc donnent un produit poisseux et sans
valeur. Il se pourrait fort bien qu'une méthode spéciale permette de retirer de
ces latex un produit de certaine valeur. Il semble, en effet, que, dans les environs
du lac Léopold II, on a pu obtenir, en traitant le latex d'un KicTcxia par l'eau
bouillante, un beau caoutchouc ; il est certain que les matériaux de la plante qui
aurait fourni le caoutchouc, et qui se composent uniquement d'un fragment
d'écorce et de feuilles, ne peuvent être rapportés, comme nous l'avons dit plus
haut, au Funtumia elastica.
On voit donc que la question du caoutchouc du Funtumia ou Kickxia est loin
d'être élucidée et nous aurons sans doute à y revenir encore.
É. DE WILDEMAN,
Docteur ès sciences naturelles,
Conservateur au Jardin botanique à Bruxelles.
UNE PLANTE A PROPAGER
Parmi les plantes alimentaires introduites en Guinée française depuis la création
du Jardin d'essai, le Dolichos tuberosus doit être considéré comme une des plus
importantes. Cette plante, introduite par les soins du Jardin colonial, me paraît
appelée à jouer un grand rôle au point de vue alimentaire. Les tubercules peu-
vent être consommés par les Européens et prendront une place importante dans
l'alimentation des indigènes.
Pour sa culture, on devra choisir des terrains légers et sablonneux. La multi-
plication se fait par semis dans le courant du mois de mai, lorsque le sol es
suffisamment détrempé ; les poquets sont distants de 50 à 60 centimètres et on a
soin de mettre deux graines dans chacun d'eux. La levée a lieu au bout de 6 à
8 jours ; on donne alors un léger binage et lorsque les plantes ont 25 à 30 centi-
mètres de hauteur, on doit placer des échalas destinés à soutenir la tige, et donner
un buttage.
On devra chaque année réserver un nombre de pieds suffisant comme porte-
graines et destinés à propager la plante l'année suivante ; on laissera les tiges se
développer normalement.
Sur la partie cultivée pour la consommation, les tiges doivent être pincées
lorsqu'elles ont 30 centimètres de hauteur, au moment du buttage, et un deu-
xième pincement sera opéré lorsqu'elles atteindront le sommet des échalas. De
plus, les fleurs seront supprimées radicalement au fur et à mesure de leur appa-
rition.
Les pincements ont pour but de refouler la sève vers la partie souterraine et,
comme les fruits sont les parties les plus riches des végétaux, si on empêche
leur formation par la suppression des fleurs, les principes qui les auraient com-
posés se porteront sur les tubercules qui constituent la partie comestible de la
plante. On obtiendra ainsi des tubercules beaucoup plus gros et d'une plus grande
valeur nutritive. Ce traitement a donné des résultats très concluants au Jardin ;
l'essai fait, sur un terrain n'ayant reçu aucun engrais, a produit 190 kilos à l'are,
donnant aux tubercules un poids moyen de 475 grammes, tandis que les porte-
graines n'ont donné que 22 kilos. :.
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