Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 janvier 1902 20 janvier 1902
Description : 1902/01/20 (A6,N93,T10). 1902/01/20 (A6,N93,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780611
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
40 REVUE DES CULTURES COLONIALES
«. Nous croyons stérile et funeste une protection qui permet à une industrie
de s'endormir dans une trompeuse sécurité. C'est là l'unique raison pour laquelle
nous doutons de l'efficacité de la détaxe réclamée si vivement par nos colonies à
sucre en détresse. 1
« Les colons affirment, par l'organe de M. Souques, qu'ils n'ont plus de pro-
grès à faire sous le rapport agricole ou manufacturier. Pourtant, si l'on en croit
les écrivains compétents, il est loin d'en être ainsi. » Le journal citait alors
notre chiffre de 5 fr. 25, invoquait encore les témoignages de MM. G. Ville
Basset, Bonâme et ajoutait :
« Une augmentation du boni actuel sous forme de détaxe de distance assure-
rait plus simplement, avec moins de labeur, l'existence de la sucrerie de cannes
et permettrait d'attendre des temps meilleurs. Nous conseillons surtout à nos
colonies de concentrer leurs efforts sur l'abaissement de leur prix de revient
seule solution pratique et durable du problème. »
On comprend l'émotion soulevée par ces articles dans notre milieu colonial.
En face des intérêts qui se croyaient lésés, il n'y avait plus qu'à se taire et le
silence se fit sur la question de l'indigo. On chercha le progrès dans une autre
voie. v
.:
Ml
a
On connaît les résultats obtenus aujourd'hui en différents pays par les samis
de cannes. Ils ont été encore indiqués ici même tout récemment par M. Landes,
ce qui nous dispense d'insister. Il suffit de faire remarquer que les 145 tonnes
de l'expérience de Grand'Rivière sont bien dépassées. On nous parle aujour-
d'hui aux îles Hawaï,de rendements qui dépassent 200 tonnes. Qu'on se reporte au
tableau que donne M. Landes (n° 88, p. 201), on y verra des rendements de plus
de 270 tonnes à l'hectare.C'est le moment de répéter avec M.Pellet: « Il faut voir
si ces rendements se maintiennent plusieurs années. » L'histoire de la canne à la
Martinique,au cours du siècle qui vient de finir, permet de douter que de tels ren-
dements puissent se conserver en monoculture. Les nouvelles cannes n'ont pas
une teneur en sucre supérieure à notre vieille Bourbon et le seul reproche qu'on
adresse à cette dernière est son faible rendement à l'hectare. Or il ressort des
statistiques de la Martinique que le rendement en sucre fabriqué ne s'est guère
élevé dans notre île malgré le perfectionnement de l'outillage.Il semblerait plutôt
qu'il ait baissé.
Le P. Labat évaluait le rendement d'un carré de cannes dans les bonnes terres
à 150 formes pouvant donner chacune 25 livres (les 1.000 livres de cette époque
ne valent que 750 demi-kilos d'aujourd'hui), soit 3.750 livres de sucre blanc;
mais comme, en repassant le sirop, on retirait encore un dixième en plus, on
voit que le rendement rapporté à nos unités devait atteindre 4.000 livres, soit
1.400 kilogrammes de sucre blanc ayant à peu près la valeur saccharine du
sucre d'usine d'aujourd'hui. En y ajoutant les déchets de fabrication qui étaient
considérables, mais sur lesquels nous n'avons pas de données, plus le sucre resté
dans la bagasse, on peut bien doubler ce chiffre et admettre près de 3.000 kilo-
grammes.
Si nous passons à une époque plus récente, nous trouvons dans les statistiques
de F. Renouard (1822) des comptes plus détaillés. Il évalue la forme de cette
époque à 52 livres et trouve :
«. Nous croyons stérile et funeste une protection qui permet à une industrie
de s'endormir dans une trompeuse sécurité. C'est là l'unique raison pour laquelle
nous doutons de l'efficacité de la détaxe réclamée si vivement par nos colonies à
sucre en détresse. 1
« Les colons affirment, par l'organe de M. Souques, qu'ils n'ont plus de pro-
grès à faire sous le rapport agricole ou manufacturier. Pourtant, si l'on en croit
les écrivains compétents, il est loin d'en être ainsi. » Le journal citait alors
notre chiffre de 5 fr. 25, invoquait encore les témoignages de MM. G. Ville
Basset, Bonâme et ajoutait :
« Une augmentation du boni actuel sous forme de détaxe de distance assure-
rait plus simplement, avec moins de labeur, l'existence de la sucrerie de cannes
et permettrait d'attendre des temps meilleurs. Nous conseillons surtout à nos
colonies de concentrer leurs efforts sur l'abaissement de leur prix de revient
seule solution pratique et durable du problème. »
On comprend l'émotion soulevée par ces articles dans notre milieu colonial.
En face des intérêts qui se croyaient lésés, il n'y avait plus qu'à se taire et le
silence se fit sur la question de l'indigo. On chercha le progrès dans une autre
voie. v
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Ml
a
On connaît les résultats obtenus aujourd'hui en différents pays par les samis
de cannes. Ils ont été encore indiqués ici même tout récemment par M. Landes,
ce qui nous dispense d'insister. Il suffit de faire remarquer que les 145 tonnes
de l'expérience de Grand'Rivière sont bien dépassées. On nous parle aujour-
d'hui aux îles Hawaï,de rendements qui dépassent 200 tonnes. Qu'on se reporte au
tableau que donne M. Landes (n° 88, p. 201), on y verra des rendements de plus
de 270 tonnes à l'hectare.C'est le moment de répéter avec M.Pellet: « Il faut voir
si ces rendements se maintiennent plusieurs années. » L'histoire de la canne à la
Martinique,au cours du siècle qui vient de finir, permet de douter que de tels ren-
dements puissent se conserver en monoculture. Les nouvelles cannes n'ont pas
une teneur en sucre supérieure à notre vieille Bourbon et le seul reproche qu'on
adresse à cette dernière est son faible rendement à l'hectare. Or il ressort des
statistiques de la Martinique que le rendement en sucre fabriqué ne s'est guère
élevé dans notre île malgré le perfectionnement de l'outillage.Il semblerait plutôt
qu'il ait baissé.
Le P. Labat évaluait le rendement d'un carré de cannes dans les bonnes terres
à 150 formes pouvant donner chacune 25 livres (les 1.000 livres de cette époque
ne valent que 750 demi-kilos d'aujourd'hui), soit 3.750 livres de sucre blanc;
mais comme, en repassant le sirop, on retirait encore un dixième en plus, on
voit que le rendement rapporté à nos unités devait atteindre 4.000 livres, soit
1.400 kilogrammes de sucre blanc ayant à peu près la valeur saccharine du
sucre d'usine d'aujourd'hui. En y ajoutant les déchets de fabrication qui étaient
considérables, mais sur lesquels nous n'avons pas de données, plus le sucre resté
dans la bagasse, on peut bien doubler ce chiffre et admettre près de 3.000 kilo-
grammes.
Si nous passons à une époque plus récente, nous trouvons dans les statistiques
de F. Renouard (1822) des comptes plus détaillés. Il évalue la forme de cette
époque à 52 livres et trouve :
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