Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 janvier 1902 20 janvier 1902
Description : 1902/01/20 (A6,N93,T10). 1902/01/20 (A6,N93,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780611
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
3i REVUE DES CULTURES COLONIALES
économiques : c'est la possibilité d'établir dans les plantations de canne à sucre
l'assolement canne-indigo et les avantages qui en résultent. Pour montrer toute
l'importance de la question, il est nécessaire de se reportera quelques années
en arrière.
C'est sur les conseils du regretté Maxime Cornu que l'un de nous entreprit
la culture de l'indigo à la Martinique en 1886. Ce n'était pas une nouveauté
puisqu'on peut voir dans l'« Histoire des Antilles » du P. Dutertre une gravure
représentant l'ensemble d'une indigoterie au XVIIe siècle ; on en verra également
la description dans l'ouvrage du P. Labat. Nous avons retrouvé une petite revue
locale datant de 1840, les « Annales de la Société d'Agriculture de la Martinique »
contenant une étude détaillée de la culture et de la fabrication par M. Artaud,
alors directeur du Jardin botanique de Saint-Pierre. Mais, il y a dix ans, tout
cela était oublié. Nous ne voulons pas refaire ici l'historique des nouvelles plan-
tations (1), mais il est utile de rappeler quelques-unes des discussions auxquelles
elles ont donné lieu. !
Dès la publication des travaux de MM. Hellriegel et Wilfarth sur les
bactéries des légumineuses, nous avons affirmé ce principe que la culture
de l'indigo en rotation avec la canne à sucre élèverait le rendement de cette
dernière. La chambre d'agriculture de la Guadeloupe fut la première à élever
des objections.
On avait fait des essais avec d'autres légumineuses, en particulier avec le
pois Mascate : le seul résultat apparent était l'invasion d'une multitude de che-
nilles qui menaçaient de devenir un nouveau fléau. Il en serait nécessairement
de même pour l'indigo. L'objection était facile à lever : les légumineuses qu'on
veut enfouir en vert doivent être coupées et enterrées avant la floraison afin
qu'il n'y ait aucune perte d'éléments fertilisants. L'indigo également est coupé
avant la floraison et serait enfoui de même si l'on ne songeait avant tout à
extraire la matière colorante; mais, après la macération, la masse végétale
forme un excellent fumier.
On a objecté aussi qu'après une récolte de pois les cannes ne paraissaient pas
plus belles. Il fallait s'y attendre : des terres épuisées par plusieurs siècles de
culture ne se refont pas en quelques mois. Il fallait laisser la légumineuse
plusieurs années. On a fait bien d'autres objections, trop puériles pour être
rapportées ici.Pendant ce temps une expérience décisive était instituée à Grand'-
Rivière et les résultats en furent communiqués en 1895 dans une commission
officielle convoquée pour l'étude des maladies de la canne à sucre (2t. Cette note
présente une importance telle que nous croyons utile de la reproduire en
entier :
« La portion de terre soumise à l'expérience contient 38 ares ; elle était
cultivée en indigo depuis cinq ans. C'est une terre légère à sous-sol ponceux,
comme presque toutes les terres de Grand'Rivière; c'est une de ces terres dont
on peut dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Avant qu'elle ne fût
plantée en indigo, elle était plantée en cannes et se trouvait, comme toutes les
terres de l'habitation, parfaitement épuisée quant à la production de la canne.
« Lorsque cette expérience fut décidée, au mois d'avril 1894, entre M. Ariès
et moi, on transporta sur le sol du fumier de porc et du fumier décomposé
(1) Voir Journal d'Agriculture pratique, 13 février 1896.
(2) Voir Moniteur de la Mal'tinique, 18 juillet 1895; communication de M. Thierry.
économiques : c'est la possibilité d'établir dans les plantations de canne à sucre
l'assolement canne-indigo et les avantages qui en résultent. Pour montrer toute
l'importance de la question, il est nécessaire de se reportera quelques années
en arrière.
C'est sur les conseils du regretté Maxime Cornu que l'un de nous entreprit
la culture de l'indigo à la Martinique en 1886. Ce n'était pas une nouveauté
puisqu'on peut voir dans l'« Histoire des Antilles » du P. Dutertre une gravure
représentant l'ensemble d'une indigoterie au XVIIe siècle ; on en verra également
la description dans l'ouvrage du P. Labat. Nous avons retrouvé une petite revue
locale datant de 1840, les « Annales de la Société d'Agriculture de la Martinique »
contenant une étude détaillée de la culture et de la fabrication par M. Artaud,
alors directeur du Jardin botanique de Saint-Pierre. Mais, il y a dix ans, tout
cela était oublié. Nous ne voulons pas refaire ici l'historique des nouvelles plan-
tations (1), mais il est utile de rappeler quelques-unes des discussions auxquelles
elles ont donné lieu. !
Dès la publication des travaux de MM. Hellriegel et Wilfarth sur les
bactéries des légumineuses, nous avons affirmé ce principe que la culture
de l'indigo en rotation avec la canne à sucre élèverait le rendement de cette
dernière. La chambre d'agriculture de la Guadeloupe fut la première à élever
des objections.
On avait fait des essais avec d'autres légumineuses, en particulier avec le
pois Mascate : le seul résultat apparent était l'invasion d'une multitude de che-
nilles qui menaçaient de devenir un nouveau fléau. Il en serait nécessairement
de même pour l'indigo. L'objection était facile à lever : les légumineuses qu'on
veut enfouir en vert doivent être coupées et enterrées avant la floraison afin
qu'il n'y ait aucune perte d'éléments fertilisants. L'indigo également est coupé
avant la floraison et serait enfoui de même si l'on ne songeait avant tout à
extraire la matière colorante; mais, après la macération, la masse végétale
forme un excellent fumier.
On a objecté aussi qu'après une récolte de pois les cannes ne paraissaient pas
plus belles. Il fallait s'y attendre : des terres épuisées par plusieurs siècles de
culture ne se refont pas en quelques mois. Il fallait laisser la légumineuse
plusieurs années. On a fait bien d'autres objections, trop puériles pour être
rapportées ici.Pendant ce temps une expérience décisive était instituée à Grand'-
Rivière et les résultats en furent communiqués en 1895 dans une commission
officielle convoquée pour l'étude des maladies de la canne à sucre (2t. Cette note
présente une importance telle que nous croyons utile de la reproduire en
entier :
« La portion de terre soumise à l'expérience contient 38 ares ; elle était
cultivée en indigo depuis cinq ans. C'est une terre légère à sous-sol ponceux,
comme presque toutes les terres de Grand'Rivière; c'est une de ces terres dont
on peut dire qu'elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Avant qu'elle ne fût
plantée en indigo, elle était plantée en cannes et se trouvait, comme toutes les
terres de l'habitation, parfaitement épuisée quant à la production de la canne.
« Lorsque cette expérience fut décidée, au mois d'avril 1894, entre M. Ariès
et moi, on transporta sur le sol du fumier de porc et du fumier décomposé
(1) Voir Journal d'Agriculture pratique, 13 février 1896.
(2) Voir Moniteur de la Mal'tinique, 18 juillet 1895; communication de M. Thierry.
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