Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 janvier 1902 20 janvier 1902
Description : 1902/01/20 (A6,N93,T10). 1902/01/20 (A6,N93,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780611
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
50 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Pour mieux faire ressortir l'importance économique des travaux de M. Telles
et donner aux personnes qui s'y intéressent des renseignements sur la culture et
la préparation des produits de YUrena et du Triumfetta, nous ne pouvions
mieux faire que de publier les passages les plus intéressants de ce que lui-même
a écrit sur l'Aramina dans l'Annuaire de l'École polytechnique et dans les jour-
naux les plus importants du pays. Avec l'autorisation de cet illustre professeur,
nous nous sommes permis d'en donner une traduction libre, soit dans la crainte
de ne pas être suffisamment clair en traduisant plus ou moins correctement des
expressions qui n'ont pas toujours leur correspondant exact en français, soit
dans la crainte d'abuser de la bienveillante attention du lecteur par l'énonciation
de faits qui intéressent trop spécialement les Brésiliens et que nous avons
supprimés.
Nous allons d'abord examiner, comme le fait M. Telles, en donnant quelques
chiffres à l'appui, l'usage le plus important que l'on puisse faire au Brésil de
l'Aramina. Nous parlions tantôt de passementerie ; mais qu'est-ce à côté de la
fabrication des sacs dont ce riche pays fait quotidiennement une immense con-
sommation? Il suffira, pour en convaincre le lecteur, de rappeler que le Brésil a
exporté dans ces dernières années une moyenne annuelle de 8.000.000 de sacs
de café et que la plupart des autres produits de ce pays tels que maïs, riz, hari-
cots, farines, caoutchouc, nécessitent le même emballage ; ensuite, si l'on y ajoute
les sacs nécessaires aux manipulations de toutes ces denrées, on arrive au
chiffre fort respectable, quoique non exagéré, de 30.000.000 de sacs. En admet-
tant un poids moyen de 400 grammes par sac, on obtient pour toute la masse de
fibres nécessaires à leur tissage un poids de 12.000.000 de kilogrammes.
C'est là réellement un des premiers et des plus utiles emplois que l'on pourra
faire de la précieuse plante. Cependant, n'oublions pas que très probablement
elle pourra servir à la fabrication de toiles de navires, de bâches de chemin de
fer, etc. En supposant que, plus tard, grâce au perfectionnement des machines
employées au tissage, on arrive à en faire des tissus propres à l'habillement, il
est facile de s'imaginer l'accroissement que pourrait prendre cette industrie
ayant pour base le Carrapicho de Y Aramina.
Voilà comment un fléau peut se convertir en une richesse et comment tous ses
mauvais défauts arriveront à être des qualités dont on exaltera l'excellence.
D'autre part, l'expérience a déjà montré la facilité de sa culture ainsi que la rapi-
dité avec laquelle on en recueille les produits. En voici du reste un exemple
frappant. Dans la « Fazenda do Funil », près de Campinas, M. Arthur
Nogueira, après avoir préparé une certaine étendue de terrain, y a fait semer, le
29 novembre, le Carrapicho de l'Aramina. Peu de temps après l'enfouissement
de la graine, la plante couvrait de son beau feuillage la surface qui lui était
dévolue, étonnée de se voir traiter avec tant d'égards, elle qui la veille encore
n'était considérée que comme une intruse importune. Aussi les membres de la
commission scientifique autrichienne, venus cette année pour explorer l'État de
San-Paulo, se montrèrent-ils bien étonnés lorsqu'ils virent la culture intention-
nelle de cette mauvaise herbe dans un état aussi florissant et à aucun d'eux
n'échappa la possibilité de son grand développement.
En mai (un peu plus de cinq mois plus tard), on pouvait déjà faire la récolte
dont les fibres ont été consacrées par M. Silva Telles aux essais de résis
tance, tissage, etc. sur lesquels nous nous étendrons plus loin.
A peine les tiges étaient-elles coupées que la plante émettait, avec une grande
Pour mieux faire ressortir l'importance économique des travaux de M. Telles
et donner aux personnes qui s'y intéressent des renseignements sur la culture et
la préparation des produits de YUrena et du Triumfetta, nous ne pouvions
mieux faire que de publier les passages les plus intéressants de ce que lui-même
a écrit sur l'Aramina dans l'Annuaire de l'École polytechnique et dans les jour-
naux les plus importants du pays. Avec l'autorisation de cet illustre professeur,
nous nous sommes permis d'en donner une traduction libre, soit dans la crainte
de ne pas être suffisamment clair en traduisant plus ou moins correctement des
expressions qui n'ont pas toujours leur correspondant exact en français, soit
dans la crainte d'abuser de la bienveillante attention du lecteur par l'énonciation
de faits qui intéressent trop spécialement les Brésiliens et que nous avons
supprimés.
Nous allons d'abord examiner, comme le fait M. Telles, en donnant quelques
chiffres à l'appui, l'usage le plus important que l'on puisse faire au Brésil de
l'Aramina. Nous parlions tantôt de passementerie ; mais qu'est-ce à côté de la
fabrication des sacs dont ce riche pays fait quotidiennement une immense con-
sommation? Il suffira, pour en convaincre le lecteur, de rappeler que le Brésil a
exporté dans ces dernières années une moyenne annuelle de 8.000.000 de sacs
de café et que la plupart des autres produits de ce pays tels que maïs, riz, hari-
cots, farines, caoutchouc, nécessitent le même emballage ; ensuite, si l'on y ajoute
les sacs nécessaires aux manipulations de toutes ces denrées, on arrive au
chiffre fort respectable, quoique non exagéré, de 30.000.000 de sacs. En admet-
tant un poids moyen de 400 grammes par sac, on obtient pour toute la masse de
fibres nécessaires à leur tissage un poids de 12.000.000 de kilogrammes.
C'est là réellement un des premiers et des plus utiles emplois que l'on pourra
faire de la précieuse plante. Cependant, n'oublions pas que très probablement
elle pourra servir à la fabrication de toiles de navires, de bâches de chemin de
fer, etc. En supposant que, plus tard, grâce au perfectionnement des machines
employées au tissage, on arrive à en faire des tissus propres à l'habillement, il
est facile de s'imaginer l'accroissement que pourrait prendre cette industrie
ayant pour base le Carrapicho de Y Aramina.
Voilà comment un fléau peut se convertir en une richesse et comment tous ses
mauvais défauts arriveront à être des qualités dont on exaltera l'excellence.
D'autre part, l'expérience a déjà montré la facilité de sa culture ainsi que la rapi-
dité avec laquelle on en recueille les produits. En voici du reste un exemple
frappant. Dans la « Fazenda do Funil », près de Campinas, M. Arthur
Nogueira, après avoir préparé une certaine étendue de terrain, y a fait semer, le
29 novembre, le Carrapicho de l'Aramina. Peu de temps après l'enfouissement
de la graine, la plante couvrait de son beau feuillage la surface qui lui était
dévolue, étonnée de se voir traiter avec tant d'égards, elle qui la veille encore
n'était considérée que comme une intruse importune. Aussi les membres de la
commission scientifique autrichienne, venus cette année pour explorer l'État de
San-Paulo, se montrèrent-ils bien étonnés lorsqu'ils virent la culture intention-
nelle de cette mauvaise herbe dans un état aussi florissant et à aucun d'eux
n'échappa la possibilité de son grand développement.
En mai (un peu plus de cinq mois plus tard), on pouvait déjà faire la récolte
dont les fibres ont été consacrées par M. Silva Telles aux essais de résis
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