Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 janvier 1902 20 janvier 1902
Description : 1902/01/20 (A6,N93,T10). 1902/01/20 (A6,N93,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780611
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
L'ASSOLEMENT CANNE A SUCRE ET INDIGO 45
artificielle, opération à laquelle ne se prêtait point la garance. Comme nous
l'avons indiqué, cette extraction est loin d'être coûteuse et donne d'excellents
rendements.
« Pour toutes ces raisons nous ne voyons pas, étant donné les prix actuels de
l'indigotine artificielle, que la culture de l'indigo soit compromise et qu'il faille
l'abandonner à bref délai. Nous croyons, au contraire, que, sous l'aiguillon de la
concurrence, les producteurs d'indigo amélioreront culture et traitement, au
point de pouvoir fournir la matière colorante à un prix auquel le produit artificiel
ne pourra peut-être pas atteindre, avec les procédés actuellement en vigueur.
Si la victoire devait leur rester, ce serait en quelque sorte le triomphe de la
bactériologie sur la chimie synthétique. »
M. Haller nous permettra d'ajouter à notre tour une réflexion qui sera la
conclusion de ce long article. Ce qui fait la supériorité des procédés de synthèse
sur les procédés agricoles, c'est que l'industriel ne veut rien négliger de ses
sous-produits, tandis que l'agriculteur ne vise le plus souvent qu'à une produc-
tion directe. Si, en un lieu donné, l'indigo devait être une monoculture, comme
l'est malheureusement la canne aujourd'hui, l'indigotine, étantleproduit direct et
unique de la plantation, serait peut-être impuissante à en payer les frais. Un
agriculteur qui immobiliserait 10 ou 20 hectares de terre pour ne faire que de
l'indigo, serait alors dans le cas d'un industriel qui distillerait de la houille
uniquement pour se procurer les produits qu'il transformera en indigotine:
A mesure que ces idées pénètrent davantage dans les grandes industries agri-
coles, on voit baisser bien des prix de revient. L'étude qu'on vient de lire
démontre suffisamment que l'assolement que nous préconisons, avec les perfec-
tionnements apportés à l'extraction de l'indigotine, abaisse notablement les prix
de revient du sucre et de l'indigo et permet de rendre à nouveau lucratives ces
deux cultures, malgré la crise qu'elles traversent. -
, G. SAUSSINE et A. THIERRY.
ANNOTATIONS
PAR M. LE PROFESSEUR HALLER
Membre de l'Institut, correspondant de l'Académie de médecine, Professeur de chimie organique
à la Sorbonne.
Paris, le 22 décembre -1901.
Cher Monsieur, - ,
Vous avez bien voulu me soumettre l'article très intéressant de MM. Saussine
et Thierry sur les essais de culture combinée de la canne et de l'indigo à la Mar-
tinique. -
La première partie des expériences agricoles faites par ces Messieurs a été
aussi bien conduite que raisonnée, et les rendements auxquels ils sont arrivés
ne peuvent manquer de frapper les esprits les plus prévenus. Mais, pour conclure,
il nous reste maintenant à connaître les résultats de la deuxième partie, c'est-à-
dire les rendements en indigo ou plutôt en indigotine de la seconde période de
l'assolement. Quand nous serons en possession de ces résultats, nous pourrons
établir des prix de revient de la matière colorante, en nous basant sur les frais
moyens occasionnés par la culture de la canne et de l'Indigotier pendant la période
de rotation, et nous rendre compte de l'économie de l'exploitation dans son
ensemble. A ce moment seulement, nous serons en mesure de savoir si le produit
naturel est encore en mesure de lutter avec son rival de synthèse. Mais n'ou-
artificielle, opération à laquelle ne se prêtait point la garance. Comme nous
l'avons indiqué, cette extraction est loin d'être coûteuse et donne d'excellents
rendements.
« Pour toutes ces raisons nous ne voyons pas, étant donné les prix actuels de
l'indigotine artificielle, que la culture de l'indigo soit compromise et qu'il faille
l'abandonner à bref délai. Nous croyons, au contraire, que, sous l'aiguillon de la
concurrence, les producteurs d'indigo amélioreront culture et traitement, au
point de pouvoir fournir la matière colorante à un prix auquel le produit artificiel
ne pourra peut-être pas atteindre, avec les procédés actuellement en vigueur.
Si la victoire devait leur rester, ce serait en quelque sorte le triomphe de la
bactériologie sur la chimie synthétique. »
M. Haller nous permettra d'ajouter à notre tour une réflexion qui sera la
conclusion de ce long article. Ce qui fait la supériorité des procédés de synthèse
sur les procédés agricoles, c'est que l'industriel ne veut rien négliger de ses
sous-produits, tandis que l'agriculteur ne vise le plus souvent qu'à une produc-
tion directe. Si, en un lieu donné, l'indigo devait être une monoculture, comme
l'est malheureusement la canne aujourd'hui, l'indigotine, étantleproduit direct et
unique de la plantation, serait peut-être impuissante à en payer les frais. Un
agriculteur qui immobiliserait 10 ou 20 hectares de terre pour ne faire que de
l'indigo, serait alors dans le cas d'un industriel qui distillerait de la houille
uniquement pour se procurer les produits qu'il transformera en indigotine:
A mesure que ces idées pénètrent davantage dans les grandes industries agri-
coles, on voit baisser bien des prix de revient. L'étude qu'on vient de lire
démontre suffisamment que l'assolement que nous préconisons, avec les perfec-
tionnements apportés à l'extraction de l'indigotine, abaisse notablement les prix
de revient du sucre et de l'indigo et permet de rendre à nouveau lucratives ces
deux cultures, malgré la crise qu'elles traversent. -
, G. SAUSSINE et A. THIERRY.
ANNOTATIONS
PAR M. LE PROFESSEUR HALLER
Membre de l'Institut, correspondant de l'Académie de médecine, Professeur de chimie organique
à la Sorbonne.
Paris, le 22 décembre -1901.
Cher Monsieur, - ,
Vous avez bien voulu me soumettre l'article très intéressant de MM. Saussine
et Thierry sur les essais de culture combinée de la canne et de l'indigo à la Mar-
tinique. -
La première partie des expériences agricoles faites par ces Messieurs a été
aussi bien conduite que raisonnée, et les rendements auxquels ils sont arrivés
ne peuvent manquer de frapper les esprits les plus prévenus. Mais, pour conclure,
il nous reste maintenant à connaître les résultats de la deuxième partie, c'est-à-
dire les rendements en indigo ou plutôt en indigotine de la seconde période de
l'assolement. Quand nous serons en possession de ces résultats, nous pourrons
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moyens occasionnés par la culture de la canne et de l'Indigotier pendant la période
de rotation, et nous rendre compte de l'économie de l'exploitation dans son
ensemble. A ce moment seulement, nous serons en mesure de savoir si le produit
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