Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1902 05 janvier 1902
Description : 1902/01/05 (A6,N92,T10). 1902/01/05 (A6,N92,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378060m
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'AVENIR DE LA CANNE A SUCRE A LA MARTINIQUE 3
Ce serait porter atteinte à la puissance économique de la colonie et au bien-être
général de ses habitants que de morceler les habitations voisines des centres
industriels. Sur ces dernières, il est vrai, les cacaoyers peuvent venir ; seulement,
le travail d'un homme suffit pour le bon entretien d'un hectare de cacaoyers.
Les sommes jetées dans la circulation par la culture des cacaoyers seraient
d'ailleurs insuffisantes et nullement comparables à celles qui proviennent jour-
nellement de la culture de la canne. Les exportations elles-mêmes, à surface
égale, seraient moindres et la population très dense de l'île, dont la superficie
cultivable atteint à peine 50.000 hectares, subirait, à bref délai, les conséquences
de leur diminution.
On peut dire que l'habitant, propriétaire ou simplement géreur, a de bonnes
relations avec ses travailleurs qu'il considère comme des associés. Vivant au
milieu d'eux, il reste en bonne harmonie avec eux ; partageant leurs tra-
vaux, il les connaît bien et, généralement, ils lui sont dévoués. Cette connais-
sance du personnel employé à la culture est un des facteurs les plus importants
de la bonne exploitation d'une habitation.
Nous pouvons nous demander si l'habitant possède une connaissance aussi
parfaite de la terre qu'il cultive et de la plante qu'il exploite. Or, si le planteur
pouvait autrefois prétendre, à juste titre, à la connaissance de la plante sucrière,
aujourd'hui il n'en est plus de même. L'apparition des seedlings l'a mis en pré-
sence d'un nombre indéfini de plantes nouvelles dont il ignore le plus souvent
les qualités comme les défauts, tout au moins en ce qui concerne le sol qu'il met
en œuvre. Et si par ailleurs on a fait des expériences soumises à un contrôle
chimique poussé jusqu'au scrupule, rien de semblable n'a été réalisé dans notre
colonie.
Dans les autres pays, les expériences ont pu être décevantes, vaines, contra-
dictoires ou couronnées des plus brillants résultats, les planteurs en ont toujours
été informés ; ici, jusqu'à présent du moins, nous manquons de données précises.
Il a été cependant question du refus, par certaines usines, des cannes rouges qui
me paraissent dignes du meilleur intérêt. Le planteur doit donc posséder sur les
seedlings déjà connus les connaissances les plus précises, et ces dernières s'aug-
menteront au fur et à mesure que de nouvelles plantes seront créées. Il a
besoin de savoir quel est le seedling qui donne à l'hectare le plus de sucre, qui
fournit le plus d'amarres pour des animaux, qui utilise le mieux la terre, c'est-à-
dire qui, pour une même quantité de matière minérale enlevée au sol, rend la plus
grande quantité de sucre, etc. La recherche du seedling le moins épuisant exige
une connaissance approfondie du sol. Contrairement à l'opinion généralement
reçue, les terres tropicales s'épuisent rapidement sous l'influence des pluies tor-
rentielles qui lavent le sol et l'emportent si la pente le permet. Les efforts des
premiers planteurs avaient tendu à éviter cet épuisement du sol. Ils avaient aussi
pris des mesures contre les eaux, sauvages redoutables dans un pays accidenté
comme la Martinique. Car ils avaient présents à l'esprit les exemples suggestifs
de propriétés ayant donné de belles récoltes et dont l'exploitation était devenue
rapidement infructueuse. L'usage des engrais chimiques permet aux agricul-
teurs modernes d'éloigner de pareils soucis; encore faut-il les appliquer judicieu-
sement suivant les données des analyses et ne pas attendre l'épuisement du
sol.
Les expériences comparatives des instruments destinés à la préparation du sol
doivent intéresser d'autant plus le planteur que la concurrence commerciale oblige
Ce serait porter atteinte à la puissance économique de la colonie et au bien-être
général de ses habitants que de morceler les habitations voisines des centres
industriels. Sur ces dernières, il est vrai, les cacaoyers peuvent venir ; seulement,
le travail d'un homme suffit pour le bon entretien d'un hectare de cacaoyers.
Les sommes jetées dans la circulation par la culture des cacaoyers seraient
d'ailleurs insuffisantes et nullement comparables à celles qui proviennent jour-
nellement de la culture de la canne. Les exportations elles-mêmes, à surface
égale, seraient moindres et la population très dense de l'île, dont la superficie
cultivable atteint à peine 50.000 hectares, subirait, à bref délai, les conséquences
de leur diminution.
On peut dire que l'habitant, propriétaire ou simplement géreur, a de bonnes
relations avec ses travailleurs qu'il considère comme des associés. Vivant au
milieu d'eux, il reste en bonne harmonie avec eux ; partageant leurs tra-
vaux, il les connaît bien et, généralement, ils lui sont dévoués. Cette connais-
sance du personnel employé à la culture est un des facteurs les plus importants
de la bonne exploitation d'une habitation.
Nous pouvons nous demander si l'habitant possède une connaissance aussi
parfaite de la terre qu'il cultive et de la plante qu'il exploite. Or, si le planteur
pouvait autrefois prétendre, à juste titre, à la connaissance de la plante sucrière,
aujourd'hui il n'en est plus de même. L'apparition des seedlings l'a mis en pré-
sence d'un nombre indéfini de plantes nouvelles dont il ignore le plus souvent
les qualités comme les défauts, tout au moins en ce qui concerne le sol qu'il met
en œuvre. Et si par ailleurs on a fait des expériences soumises à un contrôle
chimique poussé jusqu'au scrupule, rien de semblable n'a été réalisé dans notre
colonie.
Dans les autres pays, les expériences ont pu être décevantes, vaines, contra-
dictoires ou couronnées des plus brillants résultats, les planteurs en ont toujours
été informés ; ici, jusqu'à présent du moins, nous manquons de données précises.
Il a été cependant question du refus, par certaines usines, des cannes rouges qui
me paraissent dignes du meilleur intérêt. Le planteur doit donc posséder sur les
seedlings déjà connus les connaissances les plus précises, et ces dernières s'aug-
menteront au fur et à mesure que de nouvelles plantes seront créées. Il a
besoin de savoir quel est le seedling qui donne à l'hectare le plus de sucre, qui
fournit le plus d'amarres pour des animaux, qui utilise le mieux la terre, c'est-à-
dire qui, pour une même quantité de matière minérale enlevée au sol, rend la plus
grande quantité de sucre, etc. La recherche du seedling le moins épuisant exige
une connaissance approfondie du sol. Contrairement à l'opinion généralement
reçue, les terres tropicales s'épuisent rapidement sous l'influence des pluies tor-
rentielles qui lavent le sol et l'emportent si la pente le permet. Les efforts des
premiers planteurs avaient tendu à éviter cet épuisement du sol. Ils avaient aussi
pris des mesures contre les eaux, sauvages redoutables dans un pays accidenté
comme la Martinique. Car ils avaient présents à l'esprit les exemples suggestifs
de propriétés ayant donné de belles récoltes et dont l'exploitation était devenue
rapidement infructueuse. L'usage des engrais chimiques permet aux agricul-
teurs modernes d'éloigner de pareils soucis; encore faut-il les appliquer judicieu-
sement suivant les données des analyses et ne pas attendre l'épuisement du
sol.
Les expériences comparatives des instruments destinés à la préparation du sol
doivent intéresser d'autant plus le planteur que la concurrence commerciale oblige
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/42
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6378060m/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6378060m/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6378060m/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6378060m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6378060m
Facebook
Twitter