Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1902 05 janvier 1902
Description : 1902/01/05 (A6,N92,T10). 1902/01/05 (A6,N92,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378060m
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
2 REVUE DES CULTURES COLONIALES
dentaires sont logés dans des cases situées dans le voisinage de la maison de
maître et des bâtiments d'exploitation. Autour de ces cases se trouvent des
arbres fruitiers et quelques plantes fournissant des légumes ; on y rencontre
aussi des volailles et des animaux de basse-cour qui sont la propriété des tra-
vailleurs. Plus loin, inégalement réparties sur l'habitation, se trouvent des cases
plus confortables réservées aux employés spéciaux. Ceux-ci possèdent générale-
ment quelques têtes de gros bétail qui paissent avec les animaux du proprié-
taire. Des pièces de terre sont également allouées aux travailleurs pour qu'ils
puissent planter des vivres, mais généralement cette offre est dédaignée, car ils
trouvent plus avantageux d'acheter aux petits propriétaires des hauteurs les
légumes dont ils ont besoin. Les irréguliers comprennent quelques rares noma-
des poussés par le hasard d'habitation en habitation et les petits propriétaires
voisins venant chercher sur celle-ci un salaire qui leur fait défaut, la vente des
légumes étant une ressource intermittente.
L'unité de travail sur les habitations de la Martinique est la tâche. Elle est
payée 1 fr. 25 au minimum. On distribue le matin les tâches et les prend qui
veut. Les femmes et les adolescents mettent cinq à six heures pour faire une
tâche. Les hommes emploient moins de temps et prennent parfois deux et même
trois tâches à leur compte.
Il existe aussi des colons partiaires. Ces derniers reçoivent une pièce de terre,
le fumier et l'engrais. Ils soignent les cannes comme ils le désirent, et ces der-
nières sont transportées à l'usine par le matériel roulant de l'habitation. En fin de
compte, le colon reçoit la moitié du prix des cannes. Ce mode d'exploitation, qui
laisse le travailleur agir en toute indépendance et à sa guise, serait certainement
à encourager. Malheureusement, les pièces cultivées par les colons sont toujours
en mauvais état d'entretien. Il m'est arrivé parfois de croire à l'existence de
maladies dans une pièce, vue de loin, par suite de l'aspect des cannes jaunâtres
et peu serrées, tandis que l'effet qui m'avait frappé était dû simplement à une
mauvaise culture, œuvre d'un colon partiaire.
Il en serait probablement de même sur les habitations de moyenne étendue
qui manqueraient de moyens d'exploitation, mais ces dernières sont peu com-
munes dans notre possession des Antilles. Lorsque les grandes propriétés dispa-
raissent, elles sont généralement morcelées en petits lots d'un à deux hectares.
C'est ce qui est arrivé pour les habitations des hauteurs sur lesquelles le caféier
atteint par les maladies ne vient plus, où le cacaoyer qui ne se trouve pas dans
sa zone ne produit pas et où la canne Bourbon ne fournit plus de récoltes rému-
nératrices. Sur ces habitations, le seedling n° 95 D. fournirait aujourd'hui de
belles récoltes pouvant être transportées par câble aux usines, si le morcelle-
ment des terres n'était pas le plus grand des obstacles à son exploitation.
Les petites habitations des hauteurs n'ayant point de produits exportables se
trouvent dans l'obligation de se consacrer à la production de vivres destinés à
l'alimentation de la population, des villes et des bourgs, des pêcheurs du littoral
et des cultivateurs de cannes. A ces ressources viennent s'ajouter celles que pro-
curent un peu d'élevage et la vente du lait. Ce qui permet encore, à trois per-
sonnes par hectare, de mener une vie indépendante, quoique rude. Les petites
habitations ne produisent point de denrées d'exportation et celles qu'elles pour-
raient envoyer sur les marchés métropolitains y rencontreraient bientôt la con-
currence de nos nouvelles possessions qui permet de prévoir, dans un avenir
peu éloigné, un abaissement notable des prix actuels.
dentaires sont logés dans des cases situées dans le voisinage de la maison de
maître et des bâtiments d'exploitation. Autour de ces cases se trouvent des
arbres fruitiers et quelques plantes fournissant des légumes ; on y rencontre
aussi des volailles et des animaux de basse-cour qui sont la propriété des tra-
vailleurs. Plus loin, inégalement réparties sur l'habitation, se trouvent des cases
plus confortables réservées aux employés spéciaux. Ceux-ci possèdent générale-
ment quelques têtes de gros bétail qui paissent avec les animaux du proprié-
taire. Des pièces de terre sont également allouées aux travailleurs pour qu'ils
puissent planter des vivres, mais généralement cette offre est dédaignée, car ils
trouvent plus avantageux d'acheter aux petits propriétaires des hauteurs les
légumes dont ils ont besoin. Les irréguliers comprennent quelques rares noma-
des poussés par le hasard d'habitation en habitation et les petits propriétaires
voisins venant chercher sur celle-ci un salaire qui leur fait défaut, la vente des
légumes étant une ressource intermittente.
L'unité de travail sur les habitations de la Martinique est la tâche. Elle est
payée 1 fr. 25 au minimum. On distribue le matin les tâches et les prend qui
veut. Les femmes et les adolescents mettent cinq à six heures pour faire une
tâche. Les hommes emploient moins de temps et prennent parfois deux et même
trois tâches à leur compte.
Il existe aussi des colons partiaires. Ces derniers reçoivent une pièce de terre,
le fumier et l'engrais. Ils soignent les cannes comme ils le désirent, et ces der-
nières sont transportées à l'usine par le matériel roulant de l'habitation. En fin de
compte, le colon reçoit la moitié du prix des cannes. Ce mode d'exploitation, qui
laisse le travailleur agir en toute indépendance et à sa guise, serait certainement
à encourager. Malheureusement, les pièces cultivées par les colons sont toujours
en mauvais état d'entretien. Il m'est arrivé parfois de croire à l'existence de
maladies dans une pièce, vue de loin, par suite de l'aspect des cannes jaunâtres
et peu serrées, tandis que l'effet qui m'avait frappé était dû simplement à une
mauvaise culture, œuvre d'un colon partiaire.
Il en serait probablement de même sur les habitations de moyenne étendue
qui manqueraient de moyens d'exploitation, mais ces dernières sont peu com-
munes dans notre possession des Antilles. Lorsque les grandes propriétés dispa-
raissent, elles sont généralement morcelées en petits lots d'un à deux hectares.
C'est ce qui est arrivé pour les habitations des hauteurs sur lesquelles le caféier
atteint par les maladies ne vient plus, où le cacaoyer qui ne se trouve pas dans
sa zone ne produit pas et où la canne Bourbon ne fournit plus de récoltes rému-
nératrices. Sur ces habitations, le seedling n° 95 D. fournirait aujourd'hui de
belles récoltes pouvant être transportées par câble aux usines, si le morcelle-
ment des terres n'était pas le plus grand des obstacles à son exploitation.
Les petites habitations des hauteurs n'ayant point de produits exportables se
trouvent dans l'obligation de se consacrer à la production de vivres destinés à
l'alimentation de la population, des villes et des bourgs, des pêcheurs du littoral
et des cultivateurs de cannes. A ces ressources viennent s'ajouter celles que pro-
curent un peu d'élevage et la vente du lait. Ce qui permet encore, à trois per-
sonnes par hectare, de mener une vie indépendante, quoique rude. Les petites
habitations ne produisent point de denrées d'exportation et celles qu'elles pour-
raient envoyer sur les marchés métropolitains y rencontreraient bientôt la con-
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