Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-10-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1902 31 octobre 1902
Description : 1902/10/31 (A2,N16). 1902/10/31 (A2,N16).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6377668p
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
- Aller à la page de la table des matières289
- Sommaire
- ETUDES ET DOSSIERS
- PARTIE COMMERCIALE
- ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 312
- .......... Page(s) .......... 313
- .......... Page(s) .......... 315
- .......... Page(s) .......... 316
- .......... Page(s) .......... 317
- .......... Page(s) .......... 318
- .......... Page(s) .......... 318
- .......... Page(s) .......... 319
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- .......... Page(s) .......... 320
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- LIVRES NOUVEAUX
- Annonces bibliographiques 233-248 sur papier bleu
- FIGURES
,N° 16 — OCT. I9&^ JOURNAL'Û'AQHÎCULTURE TROPTCALK 297
blissement d'unevasteexploitationde citrons
dans cette colonie. Naturellement et ¡:;';t
pour cela que je vous cite le fait à cette
place - M. LOCKART avait joint à son projet,
comme annexe nécessaire de la fabrication,
une porcherie.
« L'éruption du volcan est veque malen-
c.ontreusement troubler ces beaux projets.
Cependant, je crois savoir qu'on ne les a
point perdus de vue, quoique les événements
derniers aient beaucoup paralysé dans cette
colonie l'élan très prononcé qui s'était d'abord
manifesté vers cette cultre,
« La dernière fois que je vis M LQCKART,ce
fut à fort-de-France, le matin du 20 mai,
jour de la fameuse éruption du volcan qui
causa une si grande panique par toute .1#
ville. Les habitants fuyaient affolés dans
toutes les directions avec des gestes;d,e délire
et de désespoir..Pendant que je considérai s
ce spectacle étrange, je me trouvai tout, à
coup nez-à-nez avec M. LOCKARJ qui déam-
bulait dans la rue avec son flegme impertur-
bable d'Anglais. Il y eut quelques minute r
de conversation, nous parlâmes du projet de
citronnerie et M. LOCKART m'exprimarespoir
qu'il avait dans sa réussite, malgré les désas-
tres actuels. « C'est ce qui vous sauvera de la
ruine » me dit-il avec un accent de con-
viction profonde. En effet, nos denrées na-
turelles, sucre et rhum, sont complètement
avilies sur le marché mondial, et, comme
une planche de salut, s'offre à nous cette
culture nouvelle, pour tenter de relever notre
agriculture et notre industrie agonisantes,
« Mais, déjà, la, situation était intenable
dans la rue, et nous dûmes nous quitter là-
dessus. Nous étions aveuglés, suffoqués par
lacendre volcanique qui pleuvait drû comme
une neige grise. J'allai chercher un abri, car
le nuage de cendre, cause de tant de panique,
roulait à quelques cents mètres seulement
au-dessus de nos têtes, avec un aspect fan-
tastique et des lueurs sinistres. Il y avait à
craindre une pluie de pierres qui put blesser
les passants dans la rue.
,« J'attendis quelques instants. Des crépi-
tements, sonores sur les toits et les dalles
des maisons vinrent bientôt justifier mon
appréhension. Mais, ce phénomène fut de
courte durée, car, le nuage qui filait avec
une grande rapidité, dépassa, bientôt la ville
et alla se perdre à l'horizon. »
Farine dé manioc. —« Vous aimez le
bavardage et le décousu, dites-vous ; eh bien !
'je vais vous servir à souhait, et passe de
'plain-pied du citron au manioc.
:. « Dans 1 à Partie Commerciale de votre
numéro du 3ô!septembre dernier, page 278,
il est question d'un débouché éventuel de la
farine de manioc dans le commerce euro-
péen. Ces messieurs du Département d'gri-
"culture Impérial des Antilles Anglaises, que
vous citez à ce' propos, me semblent avoir
perdu de vue là principale question qui est
c'elle de là conservation si' difficile de
'- -!
cette denrée, qu'il s'agit de ne pas confondre
avec le tapioca ni avec' l fëçtile' de manioc.
Aux Antilles, tout le monde est 'â"a¿.êor d
-que la farine de manioc neVâurait, en général,
se conserver plus de deux ou trois jours après
sa fabrication ; car elle entre très vite en
fermentation. -":'.
« Quelques personnes arrivent cependant à
la conserver une quinzainè de jours et même
un mois en l'enfermant, toute chaude encore
après la cuisson, dans des dames-jeannes
(sorte de grands flacons en verre, d'une con-
tenance de dix litres environ) qu'on bouche
hermétiquement. C'est même de cette façon
que les noirs de" la Guyane, si friands de
cette nourriture, arrivent à la transporter
jusqu'aux placers où ils vont chercher l'or.
L'assolement manioc — canne à sucre.
« La difficulté de conservation de la farine
de manioc a été la causse de ce qu'on n'ait
jamais pu procéder en grand à la culture de
cette racine aux Antilles, où, à la rigueur, la
farine trouve un certain débouché, même sur
place. Seuls les petits propriétaires ont pu
se. livrer jusqu'ici à cette culture.
« Autrefois, du tempsde l'esclavage, on cul-
tivait le manioc sur les habitations (nom que
l'on donne aux propriétés importantes aux
Antilles) et cette culture allait de pair avec
çelle de la canne, sans la gêner; au con-
traire, le manioc est une des plantes les
mieux assolantes pour la canne à sucre. La
farine servait à la nourriture des esclaves.
blissement d'unevasteexploitationde citrons
dans cette colonie. Naturellement et ¡:;';t
pour cela que je vous cite le fait à cette
place - M. LOCKART avait joint à son projet,
comme annexe nécessaire de la fabrication,
une porcherie.
« L'éruption du volcan est veque malen-
c.ontreusement troubler ces beaux projets.
Cependant, je crois savoir qu'on ne les a
point perdus de vue, quoique les événements
derniers aient beaucoup paralysé dans cette
colonie l'élan très prononcé qui s'était d'abord
manifesté vers cette cultre,
« La dernière fois que je vis M LQCKART,ce
fut à fort-de-France, le matin du 20 mai,
jour de la fameuse éruption du volcan qui
causa une si grande panique par toute .1#
ville. Les habitants fuyaient affolés dans
toutes les directions avec des gestes;d,e délire
et de désespoir..Pendant que je considérai s
ce spectacle étrange, je me trouvai tout, à
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bulait dans la rue avec son flegme impertur-
bable d'Anglais. Il y eut quelques minute r
de conversation, nous parlâmes du projet de
citronnerie et M. LOCKART m'exprimarespoir
qu'il avait dans sa réussite, malgré les désas-
tres actuels. « C'est ce qui vous sauvera de la
ruine » me dit-il avec un accent de con-
viction profonde. En effet, nos denrées na-
turelles, sucre et rhum, sont complètement
avilies sur le marché mondial, et, comme
une planche de salut, s'offre à nous cette
culture nouvelle, pour tenter de relever notre
agriculture et notre industrie agonisantes,
« Mais, déjà, la, situation était intenable
dans la rue, et nous dûmes nous quitter là-
dessus. Nous étions aveuglés, suffoqués par
lacendre volcanique qui pleuvait drû comme
une neige grise. J'allai chercher un abri, car
le nuage de cendre, cause de tant de panique,
roulait à quelques cents mètres seulement
au-dessus de nos têtes, avec un aspect fan-
tastique et des lueurs sinistres. Il y avait à
craindre une pluie de pierres qui put blesser
les passants dans la rue.
,« J'attendis quelques instants. Des crépi-
tements, sonores sur les toits et les dalles
des maisons vinrent bientôt justifier mon
appréhension. Mais, ce phénomène fut de
courte durée, car, le nuage qui filait avec
une grande rapidité, dépassa, bientôt la ville
et alla se perdre à l'horizon. »
Farine dé manioc. —« Vous aimez le
bavardage et le décousu, dites-vous ; eh bien !
'je vais vous servir à souhait, et passe de
'plain-pied du citron au manioc.
:. « Dans 1 à Partie Commerciale de votre
numéro du 3ô!septembre dernier, page 278,
il est question d'un débouché éventuel de la
farine de manioc dans le commerce euro-
péen. Ces messieurs du Département d'gri-
"culture Impérial des Antilles Anglaises, que
vous citez à ce' propos, me semblent avoir
perdu de vue là principale question qui est
c'elle de là conservation si' difficile de
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cette denrée, qu'il s'agit de ne pas confondre
avec le tapioca ni avec' l fëçtile' de manioc.
Aux Antilles, tout le monde est 'â"a¿.êor d
-que la farine de manioc neVâurait, en général,
se conserver plus de deux ou trois jours après
sa fabrication ; car elle entre très vite en
fermentation. -":'.
« Quelques personnes arrivent cependant à
la conserver une quinzainè de jours et même
un mois en l'enfermant, toute chaude encore
après la cuisson, dans des dames-jeannes
(sorte de grands flacons en verre, d'une con-
tenance de dix litres environ) qu'on bouche
hermétiquement. C'est même de cette façon
que les noirs de" la Guyane, si friands de
cette nourriture, arrivent à la transporter
jusqu'aux placers où ils vont chercher l'or.
L'assolement manioc — canne à sucre.
« La difficulté de conservation de la farine
de manioc a été la causse de ce qu'on n'ait
jamais pu procéder en grand à la culture de
cette racine aux Antilles, où, à la rigueur, la
farine trouve un certain débouché, même sur
place. Seuls les petits propriétaires ont pu
se. livrer jusqu'ici à cette culture.
« Autrefois, du tempsde l'esclavage, on cul-
tivait le manioc sur les habitations (nom que
l'on donne aux propriétés importantes aux
Antilles) et cette culture allait de pair avec
çelle de la canne, sans la gêner; au con-
traire, le manioc est une des plantes les
mieux assolantes pour la canne à sucre. La
farine servait à la nourriture des esclaves.
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