No i4 — AÔlt 1902 JOU'RNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 239
'hommes passant tous les jo-urs dans la co- -
coterie, pour assurer une récolte annuelle
considérable; un homme, m'a-t-on dit, peut
ramasser jusqu'à 3.000 noix par jour.
Il serait intéressant, je crois, pour de fu-
turs colons de Madagascar, de prendre, en
passant, des renseignements de cette nature
à Mahé, peut-être même de s'y arrêter un
mois durant.
Le littoral de Madagascar semble en effet
-se prêter fort bien à la culture du cocotier,
tout particulièrement la côte Nord-Ouest.
Or, je viens de l'ire dans les statistiques des
Seychelles qu'en 1900 Mahé, avait exporté
pour une valeur de Rs 52.919 d'hui'le de
coco à Nossi-bé, sans doute pour l'alimen-
tation de la fabrique de savon qui s'est mon-
tée en cet endroit et aux besoins de laquelle
la production locale ne parvient pas à suf-
fire. Il y a donc un débouc'hétout trouvé, sur
place, pour 'la culture du cocotier à Mada-
gascar, sans parler de l'immense marché de
'Marseille. Enfin Madagascar pourrait peut-
être être appelée, un jour prochain, à hériter
de la clientèle des Seychellesoù'la culture du
cocotier, m'a-t-on dit, est menacée de dis-
paraître. Comme toutes les monocultures
trop prolongées, celle du cocotier à Mahé a
engendré une maladie qui s'attaque aux ra-
cines et fait mourir les arbres.
Si cette menace s'était réalisée il y a une
dizaine d'années, elle eût été désastreuse
pour les Seychelles; mais depuis .cette épo-
que les planteurs ont entrepris en grand la
culture de la vanille, qu'ils ont poussée à un
haut degré de perfection; et aujourd'hui ce
produit tient de beaucoup la tête des expor-
tations : 41.835 kilos en 189.9, représentant
,une valeur de Rs 1.338.720 ; 1 7. 569 kilos
seulement en 1900 (par suite d'une récolte
manquée), représentant une valeur de Rs.
580.877. Depuis cette époque les récoltes
sont redevenues très abondantes mais le
planteur se plaint, en ce moment, comme
ailleurs, de la baisse des prix de ce produit.
Quoi qu'il en soit, cette vieille colonie fran-
çaise paraît en pleine prospérité.
D'ailleurs,, Mahé est un des points Jes
plus sains du globe. Bien que situé presque
sous l'équateur et jouissant d'une tempéra-
ture à peu près égale et très élevée d'un bout
de l'année à l'autre, bien que très humide
également — sauf de mai à septembre
pendant lesquels domine la mousson de
S. E. — la fièvre est inconnue aux Seychelles
et la mortalité y est plus basse que dans
les villes réputées les plus saines d'E.urope,
soit 17,05 p. 1000 en 1900, alors que la na-
talité a atteint, cette année-là, 37,53
pour 1000.
Le Henequen au Yucatan et en Amérique Centrale
RODOLFO B. GONZALEZ : El Hene-
quen. ln-8°, '5.o pp. Rapport officiel à la
J-unta central ide Agricukura. Imprimerie
N'e.(SanSalvador:, mars 11902. iPjrsix: iocenos.
Les gros bénéfices,, réalisés ces dernières
années par.lespiropriétairesdu Yucatan.e,t des
Bahamas, excitent l'envie et l'émulation .non
seulement à Cuha, à Curaçao,, dans l'ilnde,
en Afrique, mais également dans ditférenis
Etats de ,1a Fédération Mexicaine même, et
dans les républiques voisines.de l'Amérique
Centrale. Depuis,que, dans ce Journal, nous
n,o.us occupons d'agaves textil.es (et il-en a
été question à pjeujprèsdans.chaque.numéro).
nous avons eu l'occasion de donner diffé-
rents détails sur les plantations .ou essais
d'Afrique,, d.es Antillles ,e,t de l'Inde. C'est
aujourd'hui pour la .première fois que nous
nous trouvons en présence d'un docume'nt
sérieux rédigé .en vue d'aider à l'établisse-
ment d'une culture me thodique.duhenequen
.en Amérique centrale..
La Junta cewt-ral de Agricultura, institu-
tion officielle de San Sallvador, jugeant que
cette République renferme de nombreuses
terres calcaiT:" stériles et sèches, compa-
rables à celles du Yucatan, a c'hargé, en
octobre dernier, le 'Dr RODOLFO B. GONZA-
LEZ, d'aller se rendre compte par lui-même
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