No 8 - FÉv. 1902 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 59
ACTUALITÉS
L'avenir agricole de Madagascar. — Con-
centration des efforts du gouverne-
ment sur la région de Tamatave.
Ce qui suit, est extrait d'un remarquable dis-
cours-programme du général Galliéni, prononcé à
Tamatave le 26 septembre 1901 ; nous en em-
pruntons le texte à la « Revue de Madagascar »
du 10 novembre :
« Toutes les sources de richesse et de
prospérité à Madagascar se trouvent sur les
côtes et dans les régions intermédiaires.
•< Les analyses de MM. Müntz et Rous-
seaux, récemment publiées par le « Bulletin
du Ministère de l'Agriculture », sont, à ce
point de vue, des plus significatives et don-
nent des résultats que leur précision scienti-
fique met en dehors de toute discussion.
Elles montrent que l'avenir agricole est des
plus médiocres dans les régions du plateau
central, en Emyrne comme dans le Betsileo,
et qu'on ne peut, pour ainsi dire, rien tirer
de ces terres d'argile rouge, compactes, dé-
pourvues des éléments fertilisants les plus
essentiels ; d'ailleurs, des expériences con-
cluantes ont été faites, et, pour les cultures
tropicales, principalement celle du café, les
nombreux essais pratiqués n'ont jamais
occasionné que des mécomptes à tous ceux
qui les ont entrepris.
« La situation est toute autre dans les
régions du littoral, où j'ai pu, au cours du
voyage que je viens d'accomplir, parcourir
des contrées fertiles, sur la côte Ouest,
comme sur la côte Est. En particulier, sur
cette dernière, j'ai pu visiter de nombreuses
et belles plantations de cacao, de café, de
vanille, toutes bien installées et entretenues
avec beaucoup de soin. Parmi celles-ci, je
citèrai celles des Leconte, des Ménager, des
Narras, des de Sardelys, des de Floris, des
Chaponnière, des Brée, des Delacre etJénot
et de tant d'autres, dont la liste serait trop
longue à énumérer.
« Dès l'année prochaine, la plupart de ces
concessions entreront en plein rapport et
commenceront à fournir à la Colonie les
produits d'exportation qui lui ont manqué
jusqu'à ce jour.
« J'espère bien, d'ailleurs, que les Hovas,
beaucoup mieux doués que les autres races
indigènes de l'Ile, et qui, suivant nos con-
seils, se sont livrés aux études profession-
nelles, agricoles et commerciales, finiront
par comprendre qu'au lieu de se confiner
dans de maigres emplois officiels, il vaut
beaucoup mieux pour eux se répandre dans
toutes les parties de l'Ile, et principalement
sur nos côtes, pour s'y livrer au commerce et
à l'agriculture.
« L'avenir s'annonce donc des plus bril-
lants, pour votre ville, pour votre port, pour
votre région, et vous pouvez être assurés
qu'en vue des progrès qui restent à accom-
plir, l'administration de la Colonie ne négli-
gera aucune occasion de seconder vos
efforts.
« C'est ainsi, Messieurs, que je viens de
mettre à l'étude la création d'une chambre
d'agriculture qui aura son siège ici, au centre
des exploitations agricoles les plus nom- -
breuses de l'Ile. D'autre part, j'ai l'intention
de fixer ici prochainement le siège du service
de l'agriculture et de donner une grande
extension au Jardin d'essais de Tamatave,
assurément le plus important de toute l'Ile.
« Enfin, suivant votre désir et en raison de
l'importance commerciale de votre place,
j'ai proposé au Département la création
d'une Chambre de commerce à Tamatave et
j'espère que cette demande sera favorable-
ment accueillie. »
Camphriers et camphre en Californie.
(Extrait d'une lettre de M. le prE. W. HIL-
GARD).
Au cours du débat sur les conditions d'exploi-
tabilité des camphriers, qui se poursuit dans nos
colonnes (« Journal d'Agriculture tropicale »,
n° 2, no 4, n° 6, n° 7), nous avons déjà publié une
lettre de M. HILGARD où le savant directeur des
stations agronomiques de la Californie exprimait
des doutes motivés quantà la possibilité de gagner
de l'argent avec la culture du camphrier dans -
