Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 janvier 1929 03 janvier 1929
Description : 1929/01/03 (A30,N1). 1929/01/03 (A30,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6280481q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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TRENTIEME ANNEE. - N* 1.
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Un autre Article 71
n-- ) -.- (
Un décret du 28 avril 1927 a réorganisé
la justice indigène en Afrique EquatGriale fran-
çaise.
« La principale innovation, nous apptenatt
le rapport du Ministre au Président de la Ré-
publique, qui précédait le texte du décret, est
l'octroi du pouvoir délibératif en matière ré-
pressive comme en matière civile et commer-
ciale aux notables assesseurs dps tribunaux du
premier degré. »
Cette innovation se justifie pleinement par le
fait que ces tribunaux doivent juger d'après
Je droit coutumier. L'article 51 du décret dé-
cide :
« Fin matière civile et conunerciale, les ju-
ridictions indigènes appliquent exclusivement
la coutume des parties. En cas de conflit de
coutumes, il est statué !. Dans les cas qui
ne sont pas prévus au présent article, le Gou-
verneur général règle par arrêté pris dans les
formes prévues à l'article 70 les conditions
dans lesquelles sont résolus les conflits de cou-
tumes. »
Mais le principe, excellent en soi, a donné
lieu à une bien singulière application.
L'article 9 du projet de décret présenté par
la Gouverneur Général au Ministre disait :
« Au 1 "f janvier de chaque année, une liste
j\.- ni mrtms
S : vî !t.ii( liuictuics au moins est éllTê.
ice par le lieutenant gouverneur sur la progosi-
lion du commandant de circonscription. Cette
liste est composée de façgn à permettre à tous
les groupements ethniques présentant une cer-
taine importance, établis à demeute dans la
circonscription, d'être représentés. »
Tel était le projet établi, sur place, par les
services techniques.
Mais la commission instituée. à Paris, pour
procéder à l'étude des réfcnnes à apporter à
i organisation judiciaire des colonies, jugea que
tout cela était trop simple et trop clair.
Et pour que son désir ne pût donner lieu
à aucune interprétation douteuse, elle fit iD-
sérer, non dans le texte du décret ce qui
aurait pu attirer l' attention des profanes que
nous sommes mais dans le rapport au Pré-
sident de la République, cette phrase prudem-
ment papilloltée : - u-
« Par ailleurs. il nous a paru désirable d in-
sérer dans le nouveau texte des précisions plus
grandes en ce qui concerne la représentation des
coutumes au sein des tribunaux : aux groupe-
ments ethniques ou géographiques pouvant
obtenir une représentation particulière, ont été
ajoutés les groupements religieux. qui tendent
à personnifier tant les musulmans habitant cer-
taines répions septentrionales de l'Afrique
équateriaie we les indigènes convertis au chris-
tianisme et ayant acquis, au contact et sous I in-
fluence des missions religieuses, des règles de
vie différentes de celles de leur tribu ou de
leur prroupement d'origine. »
Lhez, relisez, ôtez la papillotte et dégus-
rez le bonbon..
On nous dit - à la coutume du groupe ethni-
que ou territorial, nous allons ajouter une autre,
celle des missions religieuses chrétiennes.
C'est une hérésie juridique. La coutume des
missions religieuses chrétiennes n' est pas, ne
peut pas être considérée comme une coutume
indigène. Ce n'est même, en aucune façon,
une coutume et ce n'est pas non plus un droit,
puisque sur tout le territoire français le droit
religieux, le droit de l'Eglise n'a plus auto-
rité ; ce ne peut être qu'un ensemble de règles
morales dénué de toute autorité juridique.
Comment des juristes comme ceux qui com-
posaient la haute commission instituée pour
procéder à l'étude des réformes à apporter à
l'organisation judiciaire de nos possessions
d'outre-mer, comment un ministre, au laïcisme
insoupçonnable comme M. Léon Perrier, ont-
ils pu sanctionner une telle hérésie juridique ?
0
0 ID
Celle-ci n'a pas tardé à produire ses effets.
Bien entendu, à travers une telle dIsposition
on se préoccupait beaucoup moins des indi-
gènes que des missions religieuses.
Celles-ci l'ont bien compris et. tout de suite,
elles se sont armées pour en tirer les bénéfices.
! Non seulement elles ont voulu avoir leurs
représentants dans les tribunaux indigènes, mais
encore leur « droit ».
Et l'administration s'est heurtée à des dif-
ficultés insurmontables.
Tout d'abord il est difficile de déterminer
l'importance numérique des groupements reli-
gieux qu'il convient de représenter. On trouve
en A. E. F. de? mission? catholiques françaises,
des missions protestantes, françaises, anglaises,
canadiennes, suédoises, américaines. Tous
veulent être représentés dans la justice indi-
gène, avoir leurs juges et leur droit.
Quant aux indigènes eux-mêmes, suivant
les besoins de la cause et leur intérêt du mo-
ment on les voit se réclamer tour à tour de
leur coutume ethnique traditionnelle ou de la
prétendue coutume religieuse qui est celle du
groupement auquel ils ont adhéré.
Et ainsi on crée le gâchis dans l'administra-
tion de la justice et le désordre dans la vie
sociale.
Celle-ci est en train de briser ses cadres
traditionnels. Le droit de la famille, en parti-
culier, qui formait le fondement même de la
vie juridique indigène, se désagrège de plus en
DIUS.
La prudence comme le bon sens comman-
dent l'application d'une règle simple :
Première hypothèse. L'indigène veut rester
soumis à sa coutume ethnique traditionnelle.
Il le peut. Nous créons des- tribunaux indi-
î%*ncs pour appliquer cette coutume.
Seconde hypothèse. L'indigène veut s'éman-
ciper de cette coutume. Il en a pleinement le
droit, mais alors il devient justiciable des tri-
bunaux civils et répressifs de droit commun.
Dzn3 u-..- telle conception, il n'y r. aucune
place pour aucun autre régime juridique in-
termédiaire, <,lie ce soit celui d'une mission re-
ligieuse ou d'une secte ou d'un groupement
philosophique Quelconque.
Mais ces idées là ne sont pas celles des
fonctionnaires du quai d'Orsay ou de la rue
Oudinot qui font le droit avec autre chose que
le droit pur. Et c' est déplorable.
Efienne "e'
DépiLld de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budqct de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
'.--.-------.-- ------ --------- -----
France-Indochine par téléphone
Nos lecteurs savent déjà qu'un premier
essai de la ligne radiotéléphonique Paris-
Saigon a eu lieu mardi dernier, 29 dé-
emlne. Voici les détails qu'apporte le
.,"thlc sur cette merveilleusq transmission.
C'est à l'issue du banquet qui avait été
fi f fert au Gouverneur général, ainsi qu'au
Gouverneur de la Cochinchine, par la Cham-
bre de Commerce chinoise de Cholon, que
M. l'asquier a reçu la communication.
Nit poste d'abonné de son cabinet de tra-
vail, il a entendu avec une force et une net-
U lé parfaites les voix des divers correspon-
dants qui téléphonaient, et il n'a pu s'em-
pêcher, au cours de l'audition, d'exprimer à
plusieurs reprises son étonnement émerveillé
d le regret de ne pouvoir répondre aux pa-
roles parvenant de si loin.
Le Gouverneur général a chargé l'Inspec-
teur général des P.T.T. Valicr, gui l'assis-
'ait, de transmettre au directeur du centre
"adio de Saigon ses remerciements et ses fl
'irilalioJ!\', avec l'espoir que les pour-parle s
pii se poursuivent à Paris permettront de
îoter. en 1929, VIndochine d'une commum-
:ation bilatérale avec la France.
(Par dépêche).
Dépêches de l'Indochine
•+«
M. Albert Thomas en Indochine
AL Ml,m Thomas qui avait (Hë invité par
u' ymecriicmênt hollandais, à visiter les
Imlrs néerlandaises, a quitté le Japon à
lestination (le Batavia. Il restera six jours
'il Indochine, qu'il traversera d'Ilanof à
"(¡ïUIJII.
Un double acquittement
Le juqenient de l'affaire du Cap-Lay .1
;¡ti rendu. Le commandant lienteu et le
Ucutenunt Mege sont acquittés.
(Indopacifi.)
-----,-- –-
Dans l'admi istration judiciaire
de l'Indochine
»♦«
M. 1 labci t, précédemment premier Prési-
dent do la Cour d'appel de Saigon, premier
Président Chef de l'Administration judiciaire
1 11 Indochine, rattaché pour ordre à la Cour
,rappel de Hanoï, est nommé Directeur de
l'Administration judiciaire en Indochine.
Kn (t'tle qualité, il aura rnrg it bénéficiera
du traitement de premier Cn .-ident- d'une
Cour d'appel de iro classe de- roh nie^.
Intérim
M. Graffeuil (Maurice-Fernand), adminis-
trateur de lru classe des services civils de
l'Indochine, a été chargé des fonctions de
secrétaire général par intérim du Gouverne-
ment général de l'Indochine, pour compter
de la date de son débarquement et jusqu'au
icr mars 1929.
Jeune enco.c, M. Graffeuil est un des plus
brillants administrateurs indochinois. Ancien
élève de l'Ecole coloniale, ancien chef de
cabinet de M. Bourcier Saint-Chaffray à la
Résidence supérieure de Hanoï, il dirigea
avec une compétence remarquée plusieurs
importantes provinces du Tonkin. Ce fut lui
qui assuma la tâche délicate de mettre au
point l'organisation municipale de la ville de
Nam Dinh, le second des centies indigènes
du Tonkin, dont la population annamite dé-
passe cent mille habitants. Chargé, au dé-
part en congé de M. Robin, au début de 1927,
d'assurer l'intérim de la Résidence supé-
rieure, il était tout désigne pour les hautes
fonctions qui lui sont confiées à l'heure ac-
tuelle.
Le choix qu'en a fait le nouveau Gouver-
neur général sera applaudi de tous les In-
dochinois.
-.
LINCENOtE DU' PAUL LECAT
»♦«
Le feu est maintenant éteint à bord du
Paul-Lccat. On n'a pas pu, néanmoins, pro-
téger le magasin situé à l'avant du navire.
Il a été détruit par les flammes.
Aucun accident ne s'est produit. Les cau-
ses de l'incendie qui a détruit le paquebot
Paul-Lecat demeurent jusqu'ici inconnues.
Une enquête judiciaire les déterminera
sans doute. C'est M. Dhubert, commissaire
spécial, et M. Antonini, son adjoint, qui en
sont chargés.
Le service de sécurité avait été assuré noi i
malcment le samedi soir, à bord du Paul-
Lecat. L'électricité fut coupée et aucun court-
circuit n'était possible. Peut-être le sinistre
serait-il dû à l'imprudence de quelque boy
chinois, qui aurait allumé une bougie ou jeté
une allumette mal éteinte.
Le départ du paquebot sinistré était prévu
pour le 2 janvier.
Il n'y a aucune unité disponible pour le
remplacer à cette date. C'est très vraisembla-
blement le paquebot André-Lebon qui pren-
dra sa place. Il doit arriver du Japon et de
la Chine le 4 janvier. Après une semaine au
port ce serait donc le 11 janvier que l'An-
| d*t-T.ebon repartirait pour l'Extrême-Orient.
C ; la 1/:,<\ loi: j.vnéral-'- t. < o-fqvM>tvie.
1 I '., 'nr:. i,i i h ,"r:,;,il)t! »vc
M. LUOEN SAM À RABAT 1
i
M. Lucien Saint qui, depuis
neuf ans, représentait avec tant de
distinction la France à Tunis, est
nommé résident général de erance au Maroc,
De tous les hauts fonctionnaires français,
aucun ne présentait autant de titres pour
succéder à M. T h. Steeg.
Administrateur de grande classe, il avait
été cllargé, au lendemain de Parmistice, de
la pré fecture de l'Aisne, et dans ce dépar-
tement où l'occupation allemande s'était fait
sentir plus lourdement que partout ailleurs
et où le développement du front avait ac-
cumulé tant de ruines, il réussit à mettre sur
pied la plupart des organismes qui ont re-
donne la vie à ce beau et riche coin de
France.
Nommé à Tunis, il a montre en neuf ails
de rares qualités d'intelligence, d'activité et
de pondération.
Il a su dénouer dans des circonstances
particulièrement difficiles les fils ctichevê-
trés du problème indigène, que M. Etienne
Flandin, sénateur d'htde, son prédécesseur,
avait embrouillés avec une incomparable
maîtrise,
Ce fut le moment, où le Destour sévit ci
où les feunes-Tunisicns, frères cadets des
Jeunes-Turcs et. des fcunes-Sénégalais, tOI-
tèrent une oeuvre de dissociation dont il ne
reste plus de trace aujourd'hui.
Faut-il rappeler ici les principales réfor-
mes accomplies par M. Lucien Saint au
cours de son proconsulat nu mi die n : la
réorganisation du Grand- Conseil, les centres
d'assistance pour les indigènes, auxquelles
Mme Lucien Saint a puissamment contribué ;
la réfection des voies de communication, le
développement dit réseau de chemins de fer,
la décentralisation de l'administration tmti-
sienne par la création de cinq Conseils de
région, l'aménagement des tarifs douaniers,
! le développement de la production tant agri-
cole que mintere, la revision de l assiette de
l'impôt et surtout le nouveau régime des na-
turalisations qui, quoi qu'en aient pu dire
des détracteurs aussi passionnés qu'tnjustes,
a été et restera son plus beau titre de gloire
dans l'histoire du protectorat Tunisien r)
côté des grands noms qui s'y sont illustrés :
Paul Cambon, Massicault, Alapetite.
Demain, M. Lucien Saint sera à Rabat. il
y apportera, avec ses dons naturels qui en
ont fait un très grand fonctionnaire, un relief
particulièrement cher aux populations ara.
bes. Il sera le chef, le chef qui décide, qui
commande, il sera même le chef représen
iifif {jvfc ser ^OTtTtcS) ?2z r *
sport, ses qualités de cavalier, son goût dû
décorum et de la représentatiolt qui avaient
attaché à Lyautey l'âme marocaine.
M. Lucien Saint a une belle œuvre à pour-
suivre au Maroc. Il sera à Rabat le (ligpie
émule de ses deux prédécesseurs qui, à dt'J
titres divers, ont bien mérité de la mère-
patrie et de l'empire chérifiett : le maréchal
T. vautey et Al. Th. Steeg.
JNtavcef Ruerfel.
,
M. Pierre Bordes en France
1
M. Pierre Bordes, Gouverneui général de
l'Algérie, qui avait débarqué hier soir à Mar-
seille, venant d'Alger, par le paquebot Goit-
verneur-Genéral-Jonnart est arrivé ce matin
à Paris.
•
• *
Ce paquebot qui avait quitté Alger le icr
janvier fut assailli par une violente tempête
d'Ouest, obligeant les passagers à quitter le
pont sauf toutefois sept jeunes gens dont
trois furent enlevés par la lame sans qu'on
pût les retrouver.
- Ce sont M. Alexandre Pigs, d'Oran, qui
rejoignait son poste à l'Ecole de Santé mili-
taire du Val-de-Grâce ; un jeune sapeur du
génie d'Algérie se rendant en permission à
Vaucourtois (Seine-et-Marne), et un algérien,
M. Antoine, établi à Marseille.
La musique moderne en Tunisie
4*6
Ces jours derniers, au Théâtre municipal
de Tunis, a eu lieu un Il festival Darius
Milhaud », organisé par l'Institut de Car-
thage et la Société des Ecrivains de l'Afri-
que du Nord.
- Il n'y a guère d'années, les mélomanes
nord-africains étaient bien passionnés de mu-
sique et de chant, comme il sied aux habitants
d'un pays de soleil, mais leurs préférences,
en grande majorité, se portaient sur la Juive,
l'Africaine, les Huguenots et l'œuvre de Gou.
nod (ce qui n'est pas un reproche, surtout en
ce qui concerne Gounod). Ils se déliaient des
innovateurs. Et voilà que très rapidement,
Wagner est venu et a vaincu. Puis Debussy,
joyau tombé dans l'océan de la foule, et y
déterminant des ondes concentriques de plus
en plus vastes, a gagné, de proche en pro-
che, les intelligences et les sensibilités dont
la dévotion était duc à ce grand homme au-
thentique. Aujourd'hui, Darius Milhaud,
If fauve » d'hier, tâte le public tunisien.
Cette évolution du goût musical est un si-
gne, et non des moindres, de la verdeur in-
tellectuelle de nos compatriotes d'outre-Mé-
ditarranéc. Il se forme, là-bas, très rapide-
ment, une élite artistique qui veut aller de
l'avant.
Le vieux sang français se rajeunit au
contact du sol africain, et c'est un phéno-
mène infiniment émouvant.
R. i&m 'J.
Promotion
«♦«
M. Bonnecarrère (Auguste-François), GOII-
verneur de 211 classe des Colonies, Commis-
*;i»ro: de t;\ !\puhli(Ph "'1 Togo, : (¡,; !jlO,nPI
t.<~n-<~ .<' ~'t.ts~- df -• Cok,lii,.,
M. Lucien Saint succède à M. Steeg à Rabat
M. Manceron est nommé à Tunis
t- 1 *M. il
La démission de M. Bteeg
Le 30 décembre, M. Th. Steeg a adressé
à M. Briand sa démission de Résident général
du Maroc, par la dépêche suivante :
Par suite du vote sur les incompatibilités
parlementaires intervenu à la Chambre et au
Sénat à la demande du Gouvernement, l'auto-
rité du représentant de la République française
au Maroc se trouve profondément atteinte, en
face de problèmes difficiles et multiples. Je
ne puis, dam ces conditidru, attendre la fin de
ma mission, qui devait expirer en avril pro-
chain, et je Vous prie de m'autoriser à" partir
le 15 janvier pour la France.
Je tiens à vous assurer de ma vive gratitude
pour le concours et la confiance que vous
m'avez accordés au cours des missions qui
m'ont été spontanément attribuées par le Gou-
vernement en Algérie et au Maroc.
M. Aristide Briand a adressé aussitôt à M.
Steeg le télégramme ci-dessous : 1
Je ne puis, en agréant votre demande, que
vous exprimer mon vif regret et ceux de tous
les membres du Gouvernement auxquels j'ai
fait connaître votre télégramme en Conseil des
ministres de ce jour. Au moment où prend fin
une longue et heureuse collaboration dont je
n'ai eu qu'à me louer, je tiens, en mon nom et
au nom du Conseil, à vous remercier des ser-
vices que vous avez rendus dans l'accomplis-
sement de V03 importantes missions et de la
façon dont vous avez toujours 311 répondre à la
confiance du Gouvernement dans des circons-
tances particulièrement délicates.
Au Conseil des ministres
Hier, le Conseil des Ministres, réuni à
l'Elysée, s'est occupé de la situation créée par
la démission de M. Steeg.
M. Aristide Briand a soumis à la signature
du Président de la République deux décrets
aux termes desquels sont nommés :
Résident général de France au Maroc, M.
Lucien Saint, Résident général de France à
Tunis ;
Résident général de France à Tunis, M.
Manceron, préfet de la Moselle, ancien secré-
taire général du Gouvernement tunisien.
La carrière de M. Steeg
M. Théodore Steeg, sénateur de la Seine,
était ministre de la Justice du Cabinet Painlevé
quand, le 6 octobre 1925, il fut nommé Rési-
ent général de France au Maroc, succédant au
nnrArli' 1 ) ~«tf~r rjtjj <1? Hplflinwonllfr,
considérant comme accomplie la tâche que lui
avait confiée le Gouvernement de la Républi-
que en 1912. 1
Répondant à une adresse du maréchal
Lyautey, M. Th. Steeg priait son prédéces-
seur d'assurer au Sultan du Maroc qu'il pou-
vait compter demain comme hier sur le dévoue-
ment du représentant de la République Fran-
çaise à une œuvre de pacification dans la justice
et le progrès.
En nommant M. Th. Steeg à ces hautes
fonctions, le Gouvernement de la République
tenait compte de l'expérience acquise par l'an-
cien Gouverneur général de l'Algérie sur les
hommes et les choses de l'Islam. M. Th.
Steeg était, en effet, Gouverneur général de
l'Algérie depuis 1921, quand M. Painlevé,
Président du Conseil, lui confiait dans son mi-
nistère le portefeuille de la Justice en avril
1925.
M. Stecg, après sept ans de politique afri-
caine, quitte le Gouvernement général du Ma-
roc. La succession qu'il prenait était difficile.
Et le problème rifain, si redoutable pour toute
l'Afrique du Nord, .est liquidé. Abd-el-Krim
se rend à nous. On s' arrange avec l' Erpagne.
La tâche de Taza, menaçante pour l'Algérie
et le Maroc, disparaît ; d'autres coins de résis-
tance dans le Sud-Ouest se calment. La zone
de dissidence du Moyen-Atlas s'éloigne. L ou-
tillage ferroviaire est développé, les ports se
perfectionnent, des barrages, des irrigations,
c'est à-dire Richesse. Le téléphone automati-
que ! Et une lutte acharnée contre le typhus et
le paludisme. Puis 2.800 colons français, au
lieu de 1.200, établis solidement sur des lots
de colonisation bien défrichés. Tel est le bilan
de l'œuvre de M. Th. Steeg, qui aura en M.
Lucien Saint un successeur capable de la para-
chever.
• *
Les adieux de M. Steeg au Maroc
Le Résident général s'est rendu ce matin à
11 heures au Palais impérial pour faire ses
adieux au sultan Sidi Mohammed.
M. Steeg avait convié hier les journalistes à
la Hésidcnce, afin de les prier de transmettre
ses adieux à la population du Maroc. Le Rési-
dent déclara notamment :
« La décision que je viens de prendre m'est
dictée par le Parlement. Ce vote ne fut pas
sans me surprendre, car, en effet, il y a à peine
quelques jours, le Président du Conseil, M
Poincare, m'avait déclaré vouloir maintenir
l'excellent principe du Right man in the right
place.
« Je pouvais donc penser que la question me
concernant était entièrement réglée. Néanmoins,
j'admets que le Parlement a été défavorable-
ment impressionné par les récents scandales
dans lesquels des hommes ont joué un rôle in-
digne de parlementaires ou incompatible avec
leur mandat.
« En conséqucnce, je comprends qu'il ait
modifié le texte primitif et décidé la clause des
missions de six mois.
« Au moment oti je vais vous quitter, ce
n'est pas sans émotion ctue je me remémore les
heures si fmgiques, mais si belles aussi, que
j'ai vécues au milieu de vous. n
('If Y'pècl1 ;
• Vi .nom':L: Ilit \: :,;cc¡;: tnvio 1.-* "r^é-
dence t..éruv.i!.-» ciu , V 1 \,' po e uir;
oublier les brillantes qualités dont a fait preuve 1
cet homme d'Etat dans ses délicates fonctions.
Succédant au maréchal Lyautey, il a su avec
tact et autorité faire évoluer le Maroc du ré-
gime militaire vers le régime civil.
Son nom restera intimement lié à l'oeuvre
française au Maroc.
La carrière de M. Lucien Saint
M. Lucien Saint est né le 26 avril 1667 à
Evreux. Licencié en droit, M. Saint fut
d'abord avocat à la Cour d'appel de Paris. Il
débuta jeune dans l'administration préfectorale
comme chef de cabinet. En 1900, il était sous-
préfet de Saint-Marcelin. Peu après, il est chef
de cabinet du ministre du Commerce, puis est
envoyé à Rochefort comme sous-préfet, d'où
il revient pour occuper, cette fois, les fonctions
de directeur du cabinet du ministre du Com-
merce. 1
M. Lucien Saint fut, par la suite, préfet du j
Gers, de la Nièvre, de l'Ille-et-Vilaine, de la
Haute-Garonne, des Bouches-du-Rhône et de l,
l' Aisne.
En décembre 1920, il était appelé aux
hautes fonctions de Résident général à Tunis,
où il montra autant d'énergie que de clair-
voyance et de tact dans la solution des pro-
blèmes parfois très ardus qui lui étaient posés.
Les Français du Maroc vont accueillir, à coup
sûr, avec la plus grande confiance leur nouveau
Résident général, que précède une réputation
hautement méritée de grand administrateur.
M. Lucien Saint est Commandeur de la Lé-
gion d'honneur.
La carrière de M. Manceron
M. François Manceron. qui succède à Tu-
nis à M. Lucien Saint, est né le 21 novembre
1876, à Annecy.
Après des études de droit, il débuta dans
I U carrière administrative comme chef de Ca-
binet du préfet du Pas-de-Calais. Il fut suc-
cessivement sous-préfet de Montreuil-sur-Mer,
secrétaire général du Pas-de-Calais, - directeur
du Cabinet du Résident général à Tunis, puis
Secrétaire général du Gouvernement tunisien,
deux fonctions qui le préparaient à assumer le
haut poste auquel l'appelle aujourd'hui la con-
fiance du Gouvernement.
M. Manceron avait quitté le protectorat tuni-
sien pour devenir préfet de la Moselle en dé-
cembre 1919, poste qu'il détient encore aujour-
d'hui.
M. Manceron est une figure amie des Tuni-
siens. il a fait une bonne partie de sa carrière
administrative dans la capitale de la Régence
où il a laissé les meilleurs souvenirs. Il était
un des collaborateurs préférés de M. Alape-
tite, auprès duquel il joua un rôle important en
qualité de directeur de son cabinet, puis de
secrétaire général du Gouvernement tunisien,
comme nous venons de le rappeler. 11 suivit
M. Alapetite quand ce dernier fut nommé
haut-commissaire en Alsace.
M. Manceron est Officier de la Légion
d' honneur.
Le 1" Janvier aux Colonies
A l'occasion du ier janvier, M. Th. Steeg
a reçu le corps consulaire, puis la colonie
française. En une courte allocution, M. Steeg
promit de se faire auprès du Président de la
iiépublique l'interprète des virus des Fran-
çais du Maroc.
Le Résident général reçut ensuite le grand
vizir Kl Mokri et les membres du magh/.en.
Dans son allocution, Kl Mokri signala l'im-
portance de la voie ferrée qui relie Casa-
blanca à Marrakech
- Dcjti, dit-il, on se J'lait il reconnaître
/'heureuse rè percussion de cette vaste liaison
ferree sur tes marchés et centres de com-
merce..X'oits attendons le jour où Fez sera
reliée à Oif/ida et au Maroc oriental. Ce
jour-lêi, nous pourrons dire que le M or oc a
réalise III majeure partie des progrès ccona- I
wit/ues qu'il en~cie aux pays de grande civili-
sa lion.
Dans sa réponse, M. Steeg remercia le
grand vi/ir d'avoir rappelé quelques-uns des
événements qui se :-ont déroulés en KJJH :
routes multipliée--, rail prolongé, ports équi-
pés, terres défrichées, etc.
Je n'euldie pat, dit M. Steeg, les écoles
dont tin nous réclame la construction et vers
lest/ue.'les se dirige une trou pe d" plus e>i
plus se rrée d'enfants qui Tiennent demander
à la France des moyens de ;i: rc niieuv.
f." Résident, général, eu terminant, dit que
le prestige de notre bien-,'cillante justice at-
tire chaque jour au Sultan, de nouveau v et
fidèles sujets.
Kn Algérie, en Tutu-i^ et dans toutes les
Kraners lointaines, le rr janvier a donné
lieu aux <érémoni
41»
L'entente franco-espagnole
>♦•
Kn recevant les membres de la Colonie,
française de Madrid, à l'oci usion du
i"' janvier, M. l'eretti de la Rorca, ambassa-
deur de Krance, a déclaré que l'amitié
franro-e>pagnole, iliaque année plus intime,
a connu en i fait, ensuite remarquer que la collaborât ion
fram o-ospagnole donne au Maroc des fiuits
excellents. Kspérons «pie cette entente ira
jusqu'à nous reconnaître le droit île mite au
Rio de Oro, -ans lequel ne peut -'établir dé-
finitivement la -écuiité - nr nos contins -ah;i-
rien-,
.------------.
EN MER
-.-
Le dundee langaust.iev (;/'iltr,¡l.f.Ydll{t'
patron N'edelle. , du poit de Douaineinv, qui
rendait «le Mauritanie au pOIl (Jo- Doua>ne-
iH7aiivi:c un chargement de o.n- kilos de
langoustes, a < has>é sur ses ancres. Il se se-
rait brisé la côte, sins l'intervention du
patron V'e 1 t, iiqui) 'a g i;.
b.l M K'.él ! : "U *. * <'é| , 1 > ; : ̃
"ta /><>̃̃ en d« < - u; ̃ i r < ̃ 1 p--iii- s
DANS LA LÉGION --- D'BONNEJ}A
MINISTERE DES COLONIES
Sunt promus officiers :
M. Launoy Léon-Louis, professeur agr.
ck Paris, ancien chef de laboratoire A l'l'
a la Faculté de Pharmacie de J'llIJÍVeJ"f'
fitut Pasteur.
Xous fdicitolu tout particulièrement
(te eminent collaborateur le professeur Li
Launoy de sa promotion. Les grands servi.
qu'il a rendus à la science et., de ce fait, t
coloniaux, dont il a particulièrement ttUfi
les alf ectations, trouvent là leur récompea,
Nous publierons samedi lUI article
11. Léon LtllOlor.
M. llcidt licol-ges-Victor, cliel de J,
reau de lro dusse à l'administration gén '•
raie du ministère des Colonies.
Sont nommés chevaliers ;
MM. Bencytou Gabriel, admiruslrate,!
de lr" clause des services civils de l'Inl\
clJine.
Heyries Jean-Louis, administrateur de
classe des Colonies.
Claude Paul-Kmile, administrateur :
chtf des Colonies.
Covain Emile, trésorier-payeur de î
CAte d'Ivoire.
Desjardins Vic!or-Léon, ehiffreur prin <
pol de classe à l'administration centre •.
du ministère des Colonies.
Digeon .losepM )scar-Alb<.rt, président - i
la Cour d'appel de la Martinique.
Carsault Atlianase-Joseph-Gabriel, pub
eiste, président du Syndicat de la près
ïl;Ü IiÍOiUiU i:-'L'.
Malillon Saint-Yves-André, pharmacien
Forl-de-Francc (Martinique).
De Mazerieux René, contrôleur adjoint <
Chemin de fer franco-éthiopien.
Notre .Jean-Marie-Kugène, adnanistr
leur de lro classe des service» civils
l'Indochine.
Perret Victor-Clin ries, inspecteur métr
politain des Pusles et Télégraphes au C,
meroun.
Pot ici n .|ean-( .liarli'S-l lenri, idnnaistr :
leur de. sociétés coloniales.
Notes prises en Tunisie
Par M i H ANF,-M RCKLLK DEFFINS.
LA VILLE DES OLIVIERS
ET DES CANONS
Ces premiers jours de voyage m'ont par
bien courts. Pourtant, j'ai la conviction qi. •
j'ai buissonné plus que ne me le pcMnettPM.
mon emploi du temps. Je ne me trompe pav
Il faut partir. Je reverrai au retour, Tun-
et son sourire étincelant de soleil, sa belle
humeur de ville bien portante, riche de soi-
travail, heureu-e de son sort. Il me reste i
classer dans ma mémoire, au côté de Taba-
ka-la-délicieuse, Carthage, la Marsa, Sid
Bou-Saïd, le Kardo. Ma valise est bouclée
7v. pi'cnJa il. oui i. » v t.. r~;I.L-. i>
1)('5 Mateur, les olivettes apparaissent.
L'emblème de. la paix précède de peu ! •
plus formidable organisation de querre m;1
rine.
Il est tout de suite a pparent, quand 0
touche, et regarde lîi/c-.te que l'avenir (
cette ville réside autant dans l'organisatic
défensive du territoire marin que st
industries :t-:¡j\:!!III', l't le travail pacitiqi
île ses champs.
Sidi Abdallah, et c'est l'Arsenal aux mu
tiples installations militaires.
La baie de Sébra, le canal, le Goulet s'o
[fient, havres heureux, au commère
If'
• *
Quest i on de vie. (Q uestion de mon.
Elles n'ont pointant qu'une seule et mèn
clef : le lac.
Plus de 40 mil lions de francs Mit été d
pensés pour son aménagement.
11 couvre 1 ;.iK)o hectares. Le an.il, Ion
de 1.400 mètres, large de ^.)o, le relie à
nier. Jetées, digue, môle sont à l'avenant.
Le port militaire ^'iMeiiil "11r :;1) h,'n,II.'
Quatre ba-v-ins de rad.mh, dont l'un atteii
•Î;O mètres, reçoivent les plus puissants eu
rassés du monde. Les navires ici, peuven
nuit et jour, entrer, sortir et mouiller p.
n'importe quel temps en imite sécurité.
Sur 50 autres lieetares, se pressent et s'él-
vent dans tous les sens, les bâtiment-, oc ci
pés par les services, le per;on ne!, les ad m
nisfrations de l.t Guerre et de la M uin
L'outillage de l'Arsenal propiement dit, e
ultra-moilerne. Il possède un matéi ici 1
lion e et de pn;. ision ultra-niodi i ne. t'aie,
ateliers, maga-ins permettent d'exécuter si
plaie les opérations, les t' pa: allons, h
eonstructions utiles.
Dans le quartier réservé à la pyrotechnie
à part, 1111 petit peut sert aux dangereux mou
ventent s des munitions.
Sur i et immense terrain, un léseau inté-
rieur de voies ferrée-, raceordé à la ligne di-
icete BilC!"k-T\llIi..:, est aménagé pour la ir-
< ulation des pièces pesante'.
A l'écart, plus loin, un rassemblèrent d.'
a- ernes et 1 'hôpita 1.
li.ittei ies, foits. redoutes sur !< s ,II" ¡.. : -; t't,
lis djebe'.et qui commandent le front de mer.
l'n m dre et Rouniadia, Kernel, Labim], /e-
bla, Rara cra' lieraient furieusement leurs
feux qu'aucun enfer ne oimait. Pour L' ios-
tant, couronnées de n - e par le ciel, les mon-
tagnes -e déi u lient hiératiques dans leur
man'eau mauve sj)r Je fend bleu du '̃'Mr.
*•
t *
\I.¡¡.;. antenne^ de T. S. F,. .le nonées,
wuluies, pa\ille.e.s nationaux, pavillons des
amir.utés française et éti.ingères t'ssent
une îé-illc entre le - ici et la mer.
Sur le lac, le long du goulet, dans l'avant-
port, les cuirasses aux tourelles étincelantcs,
aux gtosses pièces vie retraite et de chassie
Canonnières, avi-o-, -ou ;-marin vain m -,
̃ 'argus, voiliers, de pèi he.
»
lie *
Pi/eite, A mtihemin i-ntie (,¡:I,.tiL,i" et
Port-Saïd, est l'heureux port où les navires
viennent se ravitailler en larburant, en e.ui,
en vivres frais
11 s'v fait un l ratio considéi able de char-
bons et de ma/oui. La Sociité 1 talo-Amei :-
-aine possède déjà, -ur l'avant-poit tioii n'-
-eivoii< à mazout, u'une capacité de > oo
tonnes chacun.
-i 1
TRENTIEME ANNEE. - N* 1.
IL. - Ulbmo: 10 QOMTiMva
',. t\ ViLi»
»
MMIIM.JttflMEH -
Rédaction & Administration
m, Ma h
PARIS an
Ttiim. « LOUVM IMI
mcmuiu 1744
Leb Annales Coloniales
LM annonces et réclames sont reçue. au
bureau du iournal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THèBAUL T
Á
Tous les articles publiés dana notre journal ne peuvent
dire reproduits qu'en citant les ANNALES CULOMIALU.
ABONNEMENTS
tue II supplément iUnrtté :
u.
PfMMtt
Colonies 120 o et ma
ttran..,.. 110 » taO. M »
On s'abonne sans frais daflt
tous les bureaux de poile.
Un autre Article 71
n-- ) -.- (
Un décret du 28 avril 1927 a réorganisé
la justice indigène en Afrique EquatGriale fran-
çaise.
« La principale innovation, nous apptenatt
le rapport du Ministre au Président de la Ré-
publique, qui précédait le texte du décret, est
l'octroi du pouvoir délibératif en matière ré-
pressive comme en matière civile et commer-
ciale aux notables assesseurs dps tribunaux du
premier degré. »
Cette innovation se justifie pleinement par le
fait que ces tribunaux doivent juger d'après
Je droit coutumier. L'article 51 du décret dé-
cide :
« Fin matière civile et conunerciale, les ju-
ridictions indigènes appliquent exclusivement
la coutume des parties. En cas de conflit de
coutumes, il est statué !. Dans les cas qui
ne sont pas prévus au présent article, le Gou-
verneur général règle par arrêté pris dans les
formes prévues à l'article 70 les conditions
dans lesquelles sont résolus les conflits de cou-
tumes. »
Mais le principe, excellent en soi, a donné
lieu à une bien singulière application.
L'article 9 du projet de décret présenté par
la Gouverneur Général au Ministre disait :
« Au 1 "f janvier de chaque année, une liste
j\.- ni mrtms
S : vî !t.ii( liuictuics au moins est éllTê.
ice par le lieutenant gouverneur sur la progosi-
lion du commandant de circonscription. Cette
liste est composée de façgn à permettre à tous
les groupements ethniques présentant une cer-
taine importance, établis à demeute dans la
circonscription, d'être représentés. »
Tel était le projet établi, sur place, par les
services techniques.
Mais la commission instituée. à Paris, pour
procéder à l'étude des réfcnnes à apporter à
i organisation judiciaire des colonies, jugea que
tout cela était trop simple et trop clair.
Et pour que son désir ne pût donner lieu
à aucune interprétation douteuse, elle fit iD-
sérer, non dans le texte du décret ce qui
aurait pu attirer l' attention des profanes que
nous sommes mais dans le rapport au Pré-
sident de la République, cette phrase prudem-
ment papilloltée : - u-
« Par ailleurs. il nous a paru désirable d in-
sérer dans le nouveau texte des précisions plus
grandes en ce qui concerne la représentation des
coutumes au sein des tribunaux : aux groupe-
ments ethniques ou géographiques pouvant
obtenir une représentation particulière, ont été
ajoutés les groupements religieux. qui tendent
à personnifier tant les musulmans habitant cer-
taines répions septentrionales de l'Afrique
équateriaie we les indigènes convertis au chris-
tianisme et ayant acquis, au contact et sous I in-
fluence des missions religieuses, des règles de
vie différentes de celles de leur tribu ou de
leur prroupement d'origine. »
Lhez, relisez, ôtez la papillotte et dégus-
rez le bonbon..
On nous dit - à la coutume du groupe ethni-
que ou territorial, nous allons ajouter une autre,
celle des missions religieuses chrétiennes.
C'est une hérésie juridique. La coutume des
missions religieuses chrétiennes n' est pas, ne
peut pas être considérée comme une coutume
indigène. Ce n'est même, en aucune façon,
une coutume et ce n'est pas non plus un droit,
puisque sur tout le territoire français le droit
religieux, le droit de l'Eglise n'a plus auto-
rité ; ce ne peut être qu'un ensemble de règles
morales dénué de toute autorité juridique.
Comment des juristes comme ceux qui com-
posaient la haute commission instituée pour
procéder à l'étude des réformes à apporter à
l'organisation judiciaire de nos possessions
d'outre-mer, comment un ministre, au laïcisme
insoupçonnable comme M. Léon Perrier, ont-
ils pu sanctionner une telle hérésie juridique ?
0
0 ID
Celle-ci n'a pas tardé à produire ses effets.
Bien entendu, à travers une telle dIsposition
on se préoccupait beaucoup moins des indi-
gènes que des missions religieuses.
Celles-ci l'ont bien compris et. tout de suite,
elles se sont armées pour en tirer les bénéfices.
! Non seulement elles ont voulu avoir leurs
représentants dans les tribunaux indigènes, mais
encore leur « droit ».
Et l'administration s'est heurtée à des dif-
ficultés insurmontables.
Tout d'abord il est difficile de déterminer
l'importance numérique des groupements reli-
gieux qu'il convient de représenter. On trouve
en A. E. F. de? mission? catholiques françaises,
des missions protestantes, françaises, anglaises,
canadiennes, suédoises, américaines. Tous
veulent être représentés dans la justice indi-
gène, avoir leurs juges et leur droit.
Quant aux indigènes eux-mêmes, suivant
les besoins de la cause et leur intérêt du mo-
ment on les voit se réclamer tour à tour de
leur coutume ethnique traditionnelle ou de la
prétendue coutume religieuse qui est celle du
groupement auquel ils ont adhéré.
Et ainsi on crée le gâchis dans l'administra-
tion de la justice et le désordre dans la vie
sociale.
Celle-ci est en train de briser ses cadres
traditionnels. Le droit de la famille, en parti-
culier, qui formait le fondement même de la
vie juridique indigène, se désagrège de plus en
DIUS.
La prudence comme le bon sens comman-
dent l'application d'une règle simple :
Première hypothèse. L'indigène veut rester
soumis à sa coutume ethnique traditionnelle.
Il le peut. Nous créons des- tribunaux indi-
î%*ncs pour appliquer cette coutume.
Seconde hypothèse. L'indigène veut s'éman-
ciper de cette coutume. Il en a pleinement le
droit, mais alors il devient justiciable des tri-
bunaux civils et répressifs de droit commun.
Dzn3 u-..- telle conception, il n'y r. aucune
place pour aucun autre régime juridique in-
termédiaire, <,lie ce soit celui d'une mission re-
ligieuse ou d'une secte ou d'un groupement
philosophique Quelconque.
Mais ces idées là ne sont pas celles des
fonctionnaires du quai d'Orsay ou de la rue
Oudinot qui font le droit avec autre chose que
le droit pur. Et c' est déplorable.
Efienne "e'
DépiLld de la Haute-Savoie,
Rapporteur du budqct de
l'Algérie et des Protecto-
rats.
'.--.-------.-- ------ --------- -----
France-Indochine par téléphone
Nos lecteurs savent déjà qu'un premier
essai de la ligne radiotéléphonique Paris-
Saigon a eu lieu mardi dernier, 29 dé-
emlne. Voici les détails qu'apporte le
.,"thlc sur cette merveilleusq transmission.
C'est à l'issue du banquet qui avait été
fi f fert au Gouverneur général, ainsi qu'au
Gouverneur de la Cochinchine, par la Cham-
bre de Commerce chinoise de Cholon, que
M. l'asquier a reçu la communication.
Nit poste d'abonné de son cabinet de tra-
vail, il a entendu avec une force et une net-
U lé parfaites les voix des divers correspon-
dants qui téléphonaient, et il n'a pu s'em-
pêcher, au cours de l'audition, d'exprimer à
plusieurs reprises son étonnement émerveillé
d le regret de ne pouvoir répondre aux pa-
roles parvenant de si loin.
Le Gouverneur général a chargé l'Inspec-
teur général des P.T.T. Valicr, gui l'assis-
'ait, de transmettre au directeur du centre
"adio de Saigon ses remerciements et ses fl
'irilalioJ!\', avec l'espoir que les pour-parle s
pii se poursuivent à Paris permettront de
îoter. en 1929, VIndochine d'une commum-
:ation bilatérale avec la France.
(Par dépêche).
Dépêches de l'Indochine
•+«
M. Albert Thomas en Indochine
AL Ml,m Thomas qui avait (Hë invité par
u' ymecriicmênt hollandais, à visiter les
Imlrs néerlandaises, a quitté le Japon à
lestination (le Batavia. Il restera six jours
'il Indochine, qu'il traversera d'Ilanof à
"(¡ïUIJII.
Un double acquittement
Le juqenient de l'affaire du Cap-Lay .1
;¡ti rendu. Le commandant lienteu et le
Ucutenunt Mege sont acquittés.
(Indopacifi.)
-----,-- –-
Dans l'admi istration judiciaire
de l'Indochine
»♦«
M. 1 labci t, précédemment premier Prési-
dent do la Cour d'appel de Saigon, premier
Président Chef de l'Administration judiciaire
1 11 Indochine, rattaché pour ordre à la Cour
,rappel de Hanoï, est nommé Directeur de
l'Administration judiciaire en Indochine.
Kn (t'tle qualité, il aura rnrg it bénéficiera
du traitement de premier Cn .-ident- d'une
Cour d'appel de iro classe de- roh nie^.
Intérim
M. Graffeuil (Maurice-Fernand), adminis-
trateur de lru classe des services civils de
l'Indochine, a été chargé des fonctions de
secrétaire général par intérim du Gouverne-
ment général de l'Indochine, pour compter
de la date de son débarquement et jusqu'au
icr mars 1929.
Jeune enco.c, M. Graffeuil est un des plus
brillants administrateurs indochinois. Ancien
élève de l'Ecole coloniale, ancien chef de
cabinet de M. Bourcier Saint-Chaffray à la
Résidence supérieure de Hanoï, il dirigea
avec une compétence remarquée plusieurs
importantes provinces du Tonkin. Ce fut lui
qui assuma la tâche délicate de mettre au
point l'organisation municipale de la ville de
Nam Dinh, le second des centies indigènes
du Tonkin, dont la population annamite dé-
passe cent mille habitants. Chargé, au dé-
part en congé de M. Robin, au début de 1927,
d'assurer l'intérim de la Résidence supé-
rieure, il était tout désigne pour les hautes
fonctions qui lui sont confiées à l'heure ac-
tuelle.
Le choix qu'en a fait le nouveau Gouver-
neur général sera applaudi de tous les In-
dochinois.
-.
LINCENOtE DU' PAUL LECAT
»♦«
Le feu est maintenant éteint à bord du
Paul-Lccat. On n'a pas pu, néanmoins, pro-
téger le magasin situé à l'avant du navire.
Il a été détruit par les flammes.
Aucun accident ne s'est produit. Les cau-
ses de l'incendie qui a détruit le paquebot
Paul-Lecat demeurent jusqu'ici inconnues.
Une enquête judiciaire les déterminera
sans doute. C'est M. Dhubert, commissaire
spécial, et M. Antonini, son adjoint, qui en
sont chargés.
Le service de sécurité avait été assuré noi i
malcment le samedi soir, à bord du Paul-
Lecat. L'électricité fut coupée et aucun court-
circuit n'était possible. Peut-être le sinistre
serait-il dû à l'imprudence de quelque boy
chinois, qui aurait allumé une bougie ou jeté
une allumette mal éteinte.
Le départ du paquebot sinistré était prévu
pour le 2 janvier.
Il n'y a aucune unité disponible pour le
remplacer à cette date. C'est très vraisembla-
blement le paquebot André-Lebon qui pren-
dra sa place. Il doit arriver du Japon et de
la Chine le 4 janvier. Après une semaine au
port ce serait donc le 11 janvier que l'An-
| d*t-T.ebon repartirait pour l'Extrême-Orient.
C ; la 1/:,<\ loi: j.vnéral-'- t. < o-fqvM>tvie.
1 I '., 'nr:. i,i i h ,"r:,;,il)t! »vc
M. LUOEN SAM À RABAT 1
i
M. Lucien Saint qui, depuis
neuf ans, représentait avec tant de
distinction la France à Tunis, est
nommé résident général de erance au Maroc,
De tous les hauts fonctionnaires français,
aucun ne présentait autant de titres pour
succéder à M. T h. Steeg.
Administrateur de grande classe, il avait
été cllargé, au lendemain de Parmistice, de
la pré fecture de l'Aisne, et dans ce dépar-
tement où l'occupation allemande s'était fait
sentir plus lourdement que partout ailleurs
et où le développement du front avait ac-
cumulé tant de ruines, il réussit à mettre sur
pied la plupart des organismes qui ont re-
donne la vie à ce beau et riche coin de
France.
Nommé à Tunis, il a montre en neuf ails
de rares qualités d'intelligence, d'activité et
de pondération.
Il a su dénouer dans des circonstances
particulièrement difficiles les fils ctichevê-
trés du problème indigène, que M. Etienne
Flandin, sénateur d'htde, son prédécesseur,
avait embrouillés avec une incomparable
maîtrise,
Ce fut le moment, où le Destour sévit ci
où les feunes-Tunisicns, frères cadets des
Jeunes-Turcs et. des fcunes-Sénégalais, tOI-
tèrent une oeuvre de dissociation dont il ne
reste plus de trace aujourd'hui.
Faut-il rappeler ici les principales réfor-
mes accomplies par M. Lucien Saint au
cours de son proconsulat nu mi die n : la
réorganisation du Grand- Conseil, les centres
d'assistance pour les indigènes, auxquelles
Mme Lucien Saint a puissamment contribué ;
la réfection des voies de communication, le
développement dit réseau de chemins de fer,
la décentralisation de l'administration tmti-
sienne par la création de cinq Conseils de
région, l'aménagement des tarifs douaniers,
! le développement de la production tant agri-
cole que mintere, la revision de l assiette de
l'impôt et surtout le nouveau régime des na-
turalisations qui, quoi qu'en aient pu dire
des détracteurs aussi passionnés qu'tnjustes,
a été et restera son plus beau titre de gloire
dans l'histoire du protectorat Tunisien r)
côté des grands noms qui s'y sont illustrés :
Paul Cambon, Massicault, Alapetite.
Demain, M. Lucien Saint sera à Rabat. il
y apportera, avec ses dons naturels qui en
ont fait un très grand fonctionnaire, un relief
particulièrement cher aux populations ara.
bes. Il sera le chef, le chef qui décide, qui
commande, il sera même le chef représen
iifif {jvfc ser ^OTtTtcS) ?2z r *
sport, ses qualités de cavalier, son goût dû
décorum et de la représentatiolt qui avaient
attaché à Lyautey l'âme marocaine.
M. Lucien Saint a une belle œuvre à pour-
suivre au Maroc. Il sera à Rabat le (ligpie
émule de ses deux prédécesseurs qui, à dt'J
titres divers, ont bien mérité de la mère-
patrie et de l'empire chérifiett : le maréchal
T. vautey et Al. Th. Steeg.
JNtavcef Ruerfel.
,
M. Pierre Bordes en France
1
M. Pierre Bordes, Gouverneui général de
l'Algérie, qui avait débarqué hier soir à Mar-
seille, venant d'Alger, par le paquebot Goit-
verneur-Genéral-Jonnart est arrivé ce matin
à Paris.
•
• *
Ce paquebot qui avait quitté Alger le icr
janvier fut assailli par une violente tempête
d'Ouest, obligeant les passagers à quitter le
pont sauf toutefois sept jeunes gens dont
trois furent enlevés par la lame sans qu'on
pût les retrouver.
- Ce sont M. Alexandre Pigs, d'Oran, qui
rejoignait son poste à l'Ecole de Santé mili-
taire du Val-de-Grâce ; un jeune sapeur du
génie d'Algérie se rendant en permission à
Vaucourtois (Seine-et-Marne), et un algérien,
M. Antoine, établi à Marseille.
La musique moderne en Tunisie
4*6
Ces jours derniers, au Théâtre municipal
de Tunis, a eu lieu un Il festival Darius
Milhaud », organisé par l'Institut de Car-
thage et la Société des Ecrivains de l'Afri-
que du Nord.
- Il n'y a guère d'années, les mélomanes
nord-africains étaient bien passionnés de mu-
sique et de chant, comme il sied aux habitants
d'un pays de soleil, mais leurs préférences,
en grande majorité, se portaient sur la Juive,
l'Africaine, les Huguenots et l'œuvre de Gou.
nod (ce qui n'est pas un reproche, surtout en
ce qui concerne Gounod). Ils se déliaient des
innovateurs. Et voilà que très rapidement,
Wagner est venu et a vaincu. Puis Debussy,
joyau tombé dans l'océan de la foule, et y
déterminant des ondes concentriques de plus
en plus vastes, a gagné, de proche en pro-
che, les intelligences et les sensibilités dont
la dévotion était duc à ce grand homme au-
thentique. Aujourd'hui, Darius Milhaud,
If fauve » d'hier, tâte le public tunisien.
Cette évolution du goût musical est un si-
gne, et non des moindres, de la verdeur in-
tellectuelle de nos compatriotes d'outre-Mé-
ditarranéc. Il se forme, là-bas, très rapide-
ment, une élite artistique qui veut aller de
l'avant.
Le vieux sang français se rajeunit au
contact du sol africain, et c'est un phéno-
mène infiniment émouvant.
R. i&m 'J.
Promotion
«♦«
M. Bonnecarrère (Auguste-François), GOII-
verneur de 211 classe des Colonies, Commis-
*;i»ro: de t;\ !\puhli(Ph "'1 Togo, : (¡,; !jlO,nPI
t.<~n-<~ .<' ~'t.ts~- df -• Cok,lii,.,
M. Lucien Saint succède à M. Steeg à Rabat
M. Manceron est nommé à Tunis
t- 1 *M. il
La démission de M. Bteeg
Le 30 décembre, M. Th. Steeg a adressé
à M. Briand sa démission de Résident général
du Maroc, par la dépêche suivante :
Par suite du vote sur les incompatibilités
parlementaires intervenu à la Chambre et au
Sénat à la demande du Gouvernement, l'auto-
rité du représentant de la République française
au Maroc se trouve profondément atteinte, en
face de problèmes difficiles et multiples. Je
ne puis, dam ces conditidru, attendre la fin de
ma mission, qui devait expirer en avril pro-
chain, et je Vous prie de m'autoriser à" partir
le 15 janvier pour la France.
Je tiens à vous assurer de ma vive gratitude
pour le concours et la confiance que vous
m'avez accordés au cours des missions qui
m'ont été spontanément attribuées par le Gou-
vernement en Algérie et au Maroc.
M. Aristide Briand a adressé aussitôt à M.
Steeg le télégramme ci-dessous : 1
Je ne puis, en agréant votre demande, que
vous exprimer mon vif regret et ceux de tous
les membres du Gouvernement auxquels j'ai
fait connaître votre télégramme en Conseil des
ministres de ce jour. Au moment où prend fin
une longue et heureuse collaboration dont je
n'ai eu qu'à me louer, je tiens, en mon nom et
au nom du Conseil, à vous remercier des ser-
vices que vous avez rendus dans l'accomplis-
sement de V03 importantes missions et de la
façon dont vous avez toujours 311 répondre à la
confiance du Gouvernement dans des circons-
tances particulièrement délicates.
Au Conseil des ministres
Hier, le Conseil des Ministres, réuni à
l'Elysée, s'est occupé de la situation créée par
la démission de M. Steeg.
M. Aristide Briand a soumis à la signature
du Président de la République deux décrets
aux termes desquels sont nommés :
Résident général de France au Maroc, M.
Lucien Saint, Résident général de France à
Tunis ;
Résident général de France à Tunis, M.
Manceron, préfet de la Moselle, ancien secré-
taire général du Gouvernement tunisien.
La carrière de M. Steeg
M. Théodore Steeg, sénateur de la Seine,
était ministre de la Justice du Cabinet Painlevé
quand, le 6 octobre 1925, il fut nommé Rési-
ent général de France au Maroc, succédant au
nnrArli' 1 ) ~«tf~r rjtjj <1? Hplflinwonllfr,
considérant comme accomplie la tâche que lui
avait confiée le Gouvernement de la Républi-
que en 1912. 1
Répondant à une adresse du maréchal
Lyautey, M. Th. Steeg priait son prédéces-
seur d'assurer au Sultan du Maroc qu'il pou-
vait compter demain comme hier sur le dévoue-
ment du représentant de la République Fran-
çaise à une œuvre de pacification dans la justice
et le progrès.
En nommant M. Th. Steeg à ces hautes
fonctions, le Gouvernement de la République
tenait compte de l'expérience acquise par l'an-
cien Gouverneur général de l'Algérie sur les
hommes et les choses de l'Islam. M. Th.
Steeg était, en effet, Gouverneur général de
l'Algérie depuis 1921, quand M. Painlevé,
Président du Conseil, lui confiait dans son mi-
nistère le portefeuille de la Justice en avril
1925.
M. Stecg, après sept ans de politique afri-
caine, quitte le Gouvernement général du Ma-
roc. La succession qu'il prenait était difficile.
Et le problème rifain, si redoutable pour toute
l'Afrique du Nord, .est liquidé. Abd-el-Krim
se rend à nous. On s' arrange avec l' Erpagne.
La tâche de Taza, menaçante pour l'Algérie
et le Maroc, disparaît ; d'autres coins de résis-
tance dans le Sud-Ouest se calment. La zone
de dissidence du Moyen-Atlas s'éloigne. L ou-
tillage ferroviaire est développé, les ports se
perfectionnent, des barrages, des irrigations,
c'est à-dire Richesse. Le téléphone automati-
que ! Et une lutte acharnée contre le typhus et
le paludisme. Puis 2.800 colons français, au
lieu de 1.200, établis solidement sur des lots
de colonisation bien défrichés. Tel est le bilan
de l'œuvre de M. Th. Steeg, qui aura en M.
Lucien Saint un successeur capable de la para-
chever.
• *
Les adieux de M. Steeg au Maroc
Le Résident général s'est rendu ce matin à
11 heures au Palais impérial pour faire ses
adieux au sultan Sidi Mohammed.
M. Steeg avait convié hier les journalistes à
la Hésidcnce, afin de les prier de transmettre
ses adieux à la population du Maroc. Le Rési-
dent déclara notamment :
« La décision que je viens de prendre m'est
dictée par le Parlement. Ce vote ne fut pas
sans me surprendre, car, en effet, il y a à peine
quelques jours, le Président du Conseil, M
Poincare, m'avait déclaré vouloir maintenir
l'excellent principe du Right man in the right
place.
« Je pouvais donc penser que la question me
concernant était entièrement réglée. Néanmoins,
j'admets que le Parlement a été défavorable-
ment impressionné par les récents scandales
dans lesquels des hommes ont joué un rôle in-
digne de parlementaires ou incompatible avec
leur mandat.
« En conséqucnce, je comprends qu'il ait
modifié le texte primitif et décidé la clause des
missions de six mois.
« Au moment oti je vais vous quitter, ce
n'est pas sans émotion ctue je me remémore les
heures si fmgiques, mais si belles aussi, que
j'ai vécues au milieu de vous. n
('If Y'pècl1 ;
• Vi .nom':L: Ilit \: :,;cc¡;: tnvio 1.-* "r^é-
dence t..éruv.i!.-» ciu , V 1 \,' po e uir;
oublier les brillantes qualités dont a fait preuve 1
cet homme d'Etat dans ses délicates fonctions.
Succédant au maréchal Lyautey, il a su avec
tact et autorité faire évoluer le Maroc du ré-
gime militaire vers le régime civil.
Son nom restera intimement lié à l'oeuvre
française au Maroc.
La carrière de M. Lucien Saint
M. Lucien Saint est né le 26 avril 1667 à
Evreux. Licencié en droit, M. Saint fut
d'abord avocat à la Cour d'appel de Paris. Il
débuta jeune dans l'administration préfectorale
comme chef de cabinet. En 1900, il était sous-
préfet de Saint-Marcelin. Peu après, il est chef
de cabinet du ministre du Commerce, puis est
envoyé à Rochefort comme sous-préfet, d'où
il revient pour occuper, cette fois, les fonctions
de directeur du cabinet du ministre du Com-
merce. 1
M. Lucien Saint fut, par la suite, préfet du j
Gers, de la Nièvre, de l'Ille-et-Vilaine, de la
Haute-Garonne, des Bouches-du-Rhône et de l,
l' Aisne.
En décembre 1920, il était appelé aux
hautes fonctions de Résident général à Tunis,
où il montra autant d'énergie que de clair-
voyance et de tact dans la solution des pro-
blèmes parfois très ardus qui lui étaient posés.
Les Français du Maroc vont accueillir, à coup
sûr, avec la plus grande confiance leur nouveau
Résident général, que précède une réputation
hautement méritée de grand administrateur.
M. Lucien Saint est Commandeur de la Lé-
gion d'honneur.
La carrière de M. Manceron
M. François Manceron. qui succède à Tu-
nis à M. Lucien Saint, est né le 21 novembre
1876, à Annecy.
Après des études de droit, il débuta dans
I U carrière administrative comme chef de Ca-
binet du préfet du Pas-de-Calais. Il fut suc-
cessivement sous-préfet de Montreuil-sur-Mer,
secrétaire général du Pas-de-Calais, - directeur
du Cabinet du Résident général à Tunis, puis
Secrétaire général du Gouvernement tunisien,
deux fonctions qui le préparaient à assumer le
haut poste auquel l'appelle aujourd'hui la con-
fiance du Gouvernement.
M. Manceron avait quitté le protectorat tuni-
sien pour devenir préfet de la Moselle en dé-
cembre 1919, poste qu'il détient encore aujour-
d'hui.
M. Manceron est une figure amie des Tuni-
siens. il a fait une bonne partie de sa carrière
administrative dans la capitale de la Régence
où il a laissé les meilleurs souvenirs. Il était
un des collaborateurs préférés de M. Alape-
tite, auprès duquel il joua un rôle important en
qualité de directeur de son cabinet, puis de
secrétaire général du Gouvernement tunisien,
comme nous venons de le rappeler. 11 suivit
M. Alapetite quand ce dernier fut nommé
haut-commissaire en Alsace.
M. Manceron est Officier de la Légion
d' honneur.
Le 1" Janvier aux Colonies
A l'occasion du ier janvier, M. Th. Steeg
a reçu le corps consulaire, puis la colonie
française. En une courte allocution, M. Steeg
promit de se faire auprès du Président de la
iiépublique l'interprète des virus des Fran-
çais du Maroc.
Le Résident général reçut ensuite le grand
vizir Kl Mokri et les membres du magh/.en.
Dans son allocution, Kl Mokri signala l'im-
portance de la voie ferrée qui relie Casa-
blanca à Marrakech
- Dcjti, dit-il, on se J'lait il reconnaître
/'heureuse rè percussion de cette vaste liaison
ferree sur tes marchés et centres de com-
merce..X'oits attendons le jour où Fez sera
reliée à Oif/ida et au Maroc oriental. Ce
jour-lêi, nous pourrons dire que le M or oc a
réalise III majeure partie des progrès ccona- I
wit/ues qu'il en~cie aux pays de grande civili-
sa lion.
Dans sa réponse, M. Steeg remercia le
grand vi/ir d'avoir rappelé quelques-uns des
événements qui se :-ont déroulés en KJJH :
routes multipliée--, rail prolongé, ports équi-
pés, terres défrichées, etc.
Je n'euldie pat, dit M. Steeg, les écoles
dont tin nous réclame la construction et vers
lest/ue.'les se dirige une trou pe d" plus e>i
plus se rrée d'enfants qui Tiennent demander
à la France des moyens de ;i: rc niieuv.
f." Résident, général, eu terminant, dit que
le prestige de notre bien-,'cillante justice at-
tire chaque jour au Sultan, de nouveau v et
fidèles sujets.
Kn Algérie, en Tutu-i^ et dans toutes les
Kraners lointaines, le rr janvier a donné
lieu aux <érémoni
41»
L'entente franco-espagnole
>♦•
Kn recevant les membres de la Colonie,
française de Madrid, à l'oci usion du
i"' janvier, M. l'eretti de la Rorca, ambassa-
deur de Krance, a déclaré que l'amitié
franro-e>pagnole, iliaque année plus intime,
a connu en i
fram o-ospagnole donne au Maroc des fiuits
excellents. Kspérons «pie cette entente ira
jusqu'à nous reconnaître le droit île mite au
Rio de Oro, -ans lequel ne peut -'établir dé-
finitivement la -écuiité - nr nos contins -ah;i-
rien-,
.------------.
EN MER
-.-
Le dundee langaust.iev (;/'iltr,¡l.f.Ydll{t'
patron N'edelle. , du poit de Douaineinv, qui
rendait «le Mauritanie au pOIl (Jo- Doua>ne-
iH7aiivi:c un chargement de o.n- kilos de
langoustes, a < has>é sur ses ancres. Il se se-
rait brisé la côte, sins l'intervention du
patron V'e 1 t,
b.l M K'.él ! : "U *. * <'é| , 1 > ; : ̃
"ta /><>̃̃ en d« < - u; ̃ i r < ̃ 1 p--iii- s
DANS LA LÉGION --- D'BONNEJ}A
MINISTERE DES COLONIES
Sunt promus officiers :
M. Launoy Léon-Louis, professeur agr.
ck Paris, ancien chef de laboratoire A l'l'
a la Faculté de Pharmacie de J'llIJÍVeJ"f'
fitut Pasteur.
Xous fdicitolu tout particulièrement
(te eminent collaborateur le professeur Li
Launoy de sa promotion. Les grands servi.
qu'il a rendus à la science et., de ce fait, t
coloniaux, dont il a particulièrement ttUfi
les alf ectations, trouvent là leur récompea,
Nous publierons samedi lUI article
11. Léon LtllOlor.
M. llcidt licol-ges-Victor, cliel de J,
reau de lro dusse à l'administration gén '•
raie du ministère des Colonies.
Sont nommés chevaliers ;
MM. Bencytou Gabriel, admiruslrate,!
de lr" clause des services civils de l'Inl\
clJine.
Heyries Jean-Louis, administrateur de
classe des Colonies.
Claude Paul-Kmile, administrateur :
chtf des Colonies.
Covain Emile, trésorier-payeur de î
CAte d'Ivoire.
Desjardins Vic!or-Léon, ehiffreur prin <
pol de classe à l'administration centre •.
du ministère des Colonies.
Digeon .losepM )scar-Alb<.rt, président - i
la Cour d'appel de la Martinique.
Carsault Atlianase-Joseph-Gabriel, pub
eiste, président du Syndicat de la près
ïl;Ü IiÍOiUiU i:-'L'.
Malillon Saint-Yves-André, pharmacien
Forl-de-Francc (Martinique).
De Mazerieux René, contrôleur adjoint <
Chemin de fer franco-éthiopien.
Notre .Jean-Marie-Kugène, adnanistr
leur de lro classe des service» civils
l'Indochine.
Perret Victor-Clin ries, inspecteur métr
politain des Pusles et Télégraphes au C,
meroun.
Pot ici n .|ean-( .liarli'S-l lenri, idnnaistr :
leur de. sociétés coloniales.
Notes prises en Tunisie
Par M i H ANF,-M RCKLLK DEFFINS.
LA VILLE DES OLIVIERS
ET DES CANONS
Ces premiers jours de voyage m'ont par
bien courts. Pourtant, j'ai la conviction qi. •
j'ai buissonné plus que ne me le pcMnettPM.
mon emploi du temps. Je ne me trompe pav
Il faut partir. Je reverrai au retour, Tun-
et son sourire étincelant de soleil, sa belle
humeur de ville bien portante, riche de soi-
travail, heureu-e de son sort. Il me reste i
classer dans ma mémoire, au côté de Taba-
ka-la-délicieuse, Carthage, la Marsa, Sid
Bou-Saïd, le Kardo. Ma valise est bouclée
7v. pi'cnJa il. oui i. » v t.. r~;I.L-. i>
1)('5 Mateur, les olivettes apparaissent.
L'emblème de. la paix précède de peu ! •
plus formidable organisation de querre m;1
rine.
Il est tout de suite a pparent, quand 0
touche, et regarde lîi/c-.te que l'avenir (
cette ville réside autant dans l'organisatic
défensive du territoire marin que st
industries :t-:¡j\:!!III', l't le travail pacitiqi
île ses champs.
Sidi Abdallah, et c'est l'Arsenal aux mu
tiples installations militaires.
La baie de Sébra, le canal, le Goulet s'o
[fient, havres heureux, au commère
If'
• *
Quest i on de vie. (Q uestion de mon.
Elles n'ont pointant qu'une seule et mèn
clef : le lac.
Plus de 40 mil lions de francs Mit été d
pensés pour son aménagement.
11 couvre 1 ;.iK)o hectares. Le an.il, Ion
de 1.400 mètres, large de ^.)o, le relie à
nier. Jetées, digue, môle sont à l'avenant.
Le port militaire ^'iMeiiil "11r :;1) h,'n,II.'
Quatre ba-v-ins de rad.mh, dont l'un atteii
•Î;O mètres, reçoivent les plus puissants eu
rassés du monde. Les navires ici, peuven
nuit et jour, entrer, sortir et mouiller p.
n'importe quel temps en imite sécurité.
Sur 50 autres lieetares, se pressent et s'él-
vent dans tous les sens, les bâtiment-, oc ci
pés par les services, le per;on ne!, les ad m
nisfrations de l.t Guerre et de la M uin
L'outillage de l'Arsenal propiement dit, e
ultra-moilerne. Il possède un matéi ici 1
lion e et de pn;. ision ultra-niodi i ne. t'aie,
ateliers, maga-ins permettent d'exécuter si
plaie les opérations, les t' pa: allons, h
eonstructions utiles.
Dans le quartier réservé à la pyrotechnie
à part, 1111 petit peut sert aux dangereux mou
ventent s des munitions.
Sur i et immense terrain, un léseau inté-
rieur de voies ferrée-, raceordé à la ligne di-
icete BilC!"k-T\llIi..:, est aménagé pour la ir-
< ulation des pièces pesante'.
A l'écart, plus loin, un rassemblèrent d.'
a- ernes et 1 'hôpita 1.
li.ittei ies, foits. redoutes sur !< s ,II" ¡.. : -; t't,
lis djebe'.et qui commandent le front de mer.
l'n m dre et Rouniadia, Kernel, Labim], /e-
bla, Rara cra' lieraient furieusement leurs
feux qu'aucun enfer ne oimait. Pour L' ios-
tant, couronnées de n - e par le ciel, les mon-
tagnes -e déi u lient hiératiques dans leur
man'eau mauve sj)r Je fend bleu du '̃'Mr.
*•
t *
\I.¡¡.;. antenne^ de T. S. F,. .le nonées,
wuluies, pa\ille.e.s nationaux, pavillons des
amir.utés française et éti.ingères t'ssent
une îé-illc entre le - ici et la mer.
Sur le lac, le long du goulet, dans l'avant-
port, les cuirasses aux tourelles étincelantcs,
aux gtosses pièces vie retraite et de chassie
Canonnières, avi-o-, -ou ;-marin vain m -,
̃ 'argus, voiliers, de pèi he.
»
lie *
Pi/eite, A mtihemin i-ntie (,¡:I,.tiL,i" et
Port-Saïd, est l'heureux port où les navires
viennent se ravitailler en larburant, en e.ui,
en vivres frais
11 s'v fait un l ratio considéi able de char-
bons et de ma/oui. La Sociité 1 talo-Amei :-
-aine possède déjà, -ur l'avant-poit tioii n'-
-eivoii< à mazout, u'une capacité de > oo
tonnes chacun.
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