Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
Il n'en est pas de même de la tribu des Mbos en bordure sud à sud-ouest du plateau, occupant un assez vaste com- partiment géologiquement effondré. Cette dépression maré- cageuse 'et malsaine offre un contraste tellement brutal avec les hauts plateaux qui la dominent au Nord et gagne si insensiblement les plaines forestières méridionales qu'on est en droit de la considérer au même titre que la vallée du Noun, comme une immense plage de parcours d'accès facile (i). Les Mbos sont dans cette plaine, ils s'y déplacent et occupent même les contreforts ou la base du plateau Bamiléké ; les indigènes dénomment improprement ceux-là « Mbosdes tmontagnes ». Ceux-ci ont formé, sans doute à
une époque rapprochée de nous, l'avant-garde d'un puissant courant migrateur venu du Sud dont la marche en avant a été enrayée autant par les formes violentes du relief que par la ceinture Bamiléké. I,e peuple Mbo restera migrateur tant que sa fixation ne sera pas définitive ; la preuve est qu'il se meut dans un sens rétrograde (2) à la façon des peuplades errantes -en voie de fixation.
Race vieillote, qu'on dirait abâtardie, éprouvée sans doute au cours de ses migrations, qui donne à peine l'impression .d'être installée.
Il en est de même des nombreuses tribus des galeries forestières des environs de N'Kongsamba ou du pays Baréko, plus ou moins apparentées
(1) Cf. carte, flèches indiquant des courants ascen- dants A.
(2) Cf. carte, flèche indiquant le sens rétrograde R.
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