Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (A15,N47)-1920/12/31 (A16,N54). 1919/01/01 (A15,N47)-1920/12/31 (A16,N54).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205623p
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCÉANIE FRANÇAISE
9
aujourd’hui se libérer presque complètement
de sa dette nationale.
Que sont pourtant ces ehill'res, ces résultats,
au regard de ceux qu’accusent la productivité
économique et la richesse financière des Etats-
Unis.
Au 1 er juillet 1912, celte dernière était éva
luée à 188 milliards de dollars. La dette na
tionale était de 1 milliard de dollars.
On peut affirmer que le premier de ces
chiffres approche aujourd’hui de 250 milliards
de dollars. La dette est de 17 milliards, mais
il convient d’en déduire les 8 milliards dus par
l’étranger. La France et l’Angleterre ont une
dette qui représente presque la moitié de
leur richesse nationale. Les 9 milliards de
dollars nets des Etats-Unis n’atteignent pas
1/25 de leur richesse! Celle-ci est presque
triple de celle du Royaume-Uni et quadruple
de celle cle la France.
Leurs ressources économiques sont du même
ordre de grandeur. Les Etats-Unis produisent
25 0/0 du blé du monde, 60 0/0 du coton,40 0/0
du fer et de l’acier, 70 0/0 du cuivre, 52 0/0 du
charbon, 66 0/0 du pétrole, 20 0/0 de l’or et
33 0/0 de l’argent. Dans le chiffre de leurs
importations, les produits manufacturés n’en
trent (pie pour 13 0/0, tandis que les 2/3 des
exportations comportent des produits fabri
qués par les machines américaines et les tra
vailleurs Yankees.
Cette prospérité ne disparaîtra pas avec la
guerre. Rien au contraire. L’Europe a pour
plusieurs années à rétablir ses industries. Ses
capitaux et ses énergies s’emploieront tout
d’abord au travail de reconstruction. Elle
aura besoin de millions de dollars de maté
riaux. Ce seront les manufacturiers américains
qui les fourniront. Et les Etats-Unis devront
fournir la plus grande partie de ce qui se ven
dra en Asie et dans l’Amérique du Sud.
Ils auront, pour les y aider, l’instrument qui
leur manquait avant la guerre, à savoir une
marine marchande nationale.
En 1914, un dixième seulement du com
merce des Etats-Unis était fait sous pavillon
national ; aujourd’hui, cette proportion s’est
élevée au quart, et elle croît tous les mois. Les
Etats-Unis construisent aujourd hui plus de
navires que le monde entier n’en mettait en
chantier avant le conflit. Mais le commerce
mondial a de tels besoins qu’il est prêt à uti
liser tous ceux que l’on pourra lancer dans les
quelques années à venir. Grâce au programme
en cours, les Etats-Unis disposeront, en 1920,
de près de 19 millions détonnes de navires mar
chands, non compris la flotte des grands lacs,
soit presque autant que la Grande-Bretagne
en 1914.
L’avenir commercial des peuples européens
sur ces marchés lointains apparaît bien précaire
au regard de ces deux redoutables concur
rents, dont les marines vont se mesurer au sein
du Pacifique pendant que leurs nationaux se
I disputeront les clientèles d'Extrême-Orient ou
I de l’Amérique latine. Pour tous deux d’ailleurs
le marché chinois reste toujours le plus re
cherché. Les Etats-Unis n’ont jamais cessé à
ce propos de suivre attentivement les agisse
ments du Japon en Chine, et de défendre le
principe de l égalité commerciale. Un arran
gement a encore été conclu à cet effet, le
2 novembre 1917, entre M. Lansing, Secré
taire d'Etat aux affaires étrangères, et le vi
comte Ishii, ambassadeur spécial du Japon à
Washington.
Après avoir reconnu que le voisinage terri
torial crée au profit du Japon des intérêts
spéciauxen Chine, particulièrement dans la ré
gion à laquelle ses possessions sont contiguës,
les deux gouvernements déclarent qu’ils n’ont
aucune intention de porter atteinte à l’indé-
pendanceou à l’intégrité territoriale de la Chine
et affirment qu’ils adhèrent toujours au prin
cipe dit de la « porte ouverte », c’est-à-dire des
chances égales pour le commerce èt l’industrie
de toutes les nations en Chine.
Nous avons vu que la façon dont le Japon
concilie ses intérêts spéciaux en Chine avec le
respect de l’intégrité et de l’indépendance de
ce pays, n’est pas toujours partagée par celui-ci,
ce qui n’einpêche pas les hommes d’Etat japo
nais de se déclarer toujours soucieux du bien-
être et de l’avenir de la Chine, et désireux
« d’aborder en esprit d’équité et d’amitié toutes
les questions que la Conférence de la paix
pourra avoir à traiter au regard des intérêts
chinois ».
Disons un mot avant de terminer du diffé
rend, généralement connu sous le nom de con
flit du Pacifique, qui sépare depuis longtemps
le Pérou et la Bolivie d’avec le Chili, et que ces
deux premières puissances ont porté devant
la Conférence de la paix à titre de revendica
tion.
En 1879, la Bolivie ayant frappé d’une taxe
les nitrates de sa province d’Antofagasta, une
compagnie chilienne protesta. L’affaire s’enve
nima et la guerre éclata. Le Pérou qui avait
conclu une alliance défensive avec la Bolivie
intervint. Le Chili, bien préparé militaire
ment, battit les deux alliés. Par le traité
d’Ancon, signé le 20mars 1884, la Bolivie per
dit la province d’Antofagasta, qui, depuis lors,
la prive d’un débouché sur la mer, et le Pérou
dut céder, d’une part, sans conditions, la pro
vince de Tarapaca, puis, d’autre part, à titre
provisoire, pendant dix ans, les deux pro
vinces d’Ariea et de Tacna. A l’expiration de
ce délai, un plébiscite devait décider de leur
sort définitif. Or, malgré les réclamations du
Pérou, cette clause n’a jamais été exécutée, et
le Chili continue d'occuper depuis lors les
territoires en question.
La victoire des Alli és, la proclamation des
principes de liberté des peuples, du droit
s’opposant à l’esprit de conquête, ont réveillé
9
aujourd’hui se libérer presque complètement
de sa dette nationale.
Que sont pourtant ces ehill'res, ces résultats,
au regard de ceux qu’accusent la productivité
économique et la richesse financière des Etats-
Unis.
Au 1 er juillet 1912, celte dernière était éva
luée à 188 milliards de dollars. La dette na
tionale était de 1 milliard de dollars.
On peut affirmer que le premier de ces
chiffres approche aujourd’hui de 250 milliards
de dollars. La dette est de 17 milliards, mais
il convient d’en déduire les 8 milliards dus par
l’étranger. La France et l’Angleterre ont une
dette qui représente presque la moitié de
leur richesse nationale. Les 9 milliards de
dollars nets des Etats-Unis n’atteignent pas
1/25 de leur richesse! Celle-ci est presque
triple de celle du Royaume-Uni et quadruple
de celle cle la France.
Leurs ressources économiques sont du même
ordre de grandeur. Les Etats-Unis produisent
25 0/0 du blé du monde, 60 0/0 du coton,40 0/0
du fer et de l’acier, 70 0/0 du cuivre, 52 0/0 du
charbon, 66 0/0 du pétrole, 20 0/0 de l’or et
33 0/0 de l’argent. Dans le chiffre de leurs
importations, les produits manufacturés n’en
trent (pie pour 13 0/0, tandis que les 2/3 des
exportations comportent des produits fabri
qués par les machines américaines et les tra
vailleurs Yankees.
Cette prospérité ne disparaîtra pas avec la
guerre. Rien au contraire. L’Europe a pour
plusieurs années à rétablir ses industries. Ses
capitaux et ses énergies s’emploieront tout
d’abord au travail de reconstruction. Elle
aura besoin de millions de dollars de maté
riaux. Ce seront les manufacturiers américains
qui les fourniront. Et les Etats-Unis devront
fournir la plus grande partie de ce qui se ven
dra en Asie et dans l’Amérique du Sud.
Ils auront, pour les y aider, l’instrument qui
leur manquait avant la guerre, à savoir une
marine marchande nationale.
En 1914, un dixième seulement du com
merce des Etats-Unis était fait sous pavillon
national ; aujourd’hui, cette proportion s’est
élevée au quart, et elle croît tous les mois. Les
Etats-Unis construisent aujourd hui plus de
navires que le monde entier n’en mettait en
chantier avant le conflit. Mais le commerce
mondial a de tels besoins qu’il est prêt à uti
liser tous ceux que l’on pourra lancer dans les
quelques années à venir. Grâce au programme
en cours, les Etats-Unis disposeront, en 1920,
de près de 19 millions détonnes de navires mar
chands, non compris la flotte des grands lacs,
soit presque autant que la Grande-Bretagne
en 1914.
L’avenir commercial des peuples européens
sur ces marchés lointains apparaît bien précaire
au regard de ces deux redoutables concur
rents, dont les marines vont se mesurer au sein
du Pacifique pendant que leurs nationaux se
I disputeront les clientèles d'Extrême-Orient ou
I de l’Amérique latine. Pour tous deux d’ailleurs
le marché chinois reste toujours le plus re
cherché. Les Etats-Unis n’ont jamais cessé à
ce propos de suivre attentivement les agisse
ments du Japon en Chine, et de défendre le
principe de l égalité commerciale. Un arran
gement a encore été conclu à cet effet, le
2 novembre 1917, entre M. Lansing, Secré
taire d'Etat aux affaires étrangères, et le vi
comte Ishii, ambassadeur spécial du Japon à
Washington.
Après avoir reconnu que le voisinage terri
torial crée au profit du Japon des intérêts
spéciauxen Chine, particulièrement dans la ré
gion à laquelle ses possessions sont contiguës,
les deux gouvernements déclarent qu’ils n’ont
aucune intention de porter atteinte à l’indé-
pendanceou à l’intégrité territoriale de la Chine
et affirment qu’ils adhèrent toujours au prin
cipe dit de la « porte ouverte », c’est-à-dire des
chances égales pour le commerce èt l’industrie
de toutes les nations en Chine.
Nous avons vu que la façon dont le Japon
concilie ses intérêts spéciaux en Chine avec le
respect de l’intégrité et de l’indépendance de
ce pays, n’est pas toujours partagée par celui-ci,
ce qui n’einpêche pas les hommes d’Etat japo
nais de se déclarer toujours soucieux du bien-
être et de l’avenir de la Chine, et désireux
« d’aborder en esprit d’équité et d’amitié toutes
les questions que la Conférence de la paix
pourra avoir à traiter au regard des intérêts
chinois ».
Disons un mot avant de terminer du diffé
rend, généralement connu sous le nom de con
flit du Pacifique, qui sépare depuis longtemps
le Pérou et la Bolivie d’avec le Chili, et que ces
deux premières puissances ont porté devant
la Conférence de la paix à titre de revendica
tion.
En 1879, la Bolivie ayant frappé d’une taxe
les nitrates de sa province d’Antofagasta, une
compagnie chilienne protesta. L’affaire s’enve
nima et la guerre éclata. Le Pérou qui avait
conclu une alliance défensive avec la Bolivie
intervint. Le Chili, bien préparé militaire
ment, battit les deux alliés. Par le traité
d’Ancon, signé le 20mars 1884, la Bolivie per
dit la province d’Antofagasta, qui, depuis lors,
la prive d’un débouché sur la mer, et le Pérou
dut céder, d’une part, sans conditions, la pro
vince de Tarapaca, puis, d’autre part, à titre
provisoire, pendant dix ans, les deux pro
vinces d’Ariea et de Tacna. A l’expiration de
ce délai, un plébiscite devait décider de leur
sort définitif. Or, malgré les réclamations du
Pérou, cette clause n’a jamais été exécutée, et
le Chili continue d'occuper depuis lors les
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