Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1924-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mars 1924 01 mars 1924
Description : 1924/03/01 (A20,N74)-1924/03/31. 1924/03/01 (A20,N74)-1924/03/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205533q
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
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en familles sans lien d’autorité contraignante
entre elles, et unies par un lien de parentés
éloigné et mystique qui résiste à toutes les sé
parations dans l’espace et le temps. Le chef de
famille n’a aucune aclion sur les effets de ces
parentés, il est fils aîné de la lignée maternelle
et de la lignée paternelle unies en ses parents. Il
est donc porté par ses oncles maternels aussi
bien que par ses père, et reste respectueux
de tout ce qui relève de ce double étatmatriar-
cal et patriarcal.
LA. PROPHIÉTÉ
Chaque famille possède un terrain, d’un seul
tenant ou avec quelques parcelles isolées. Celui
qui, autrefois, a mis le terrain en valeur, et l’a
partagé entre ses descendants, ou prêté à d'au
tres familles nouvelles, celui-là ou son héritier
est « Maître » de la terre. (Kavou). Chaque
vieille famille à son maître de la terre, et sou
vent le chef, ayant perdu ses terres ancestra
les, n’a d’autres droits réels sur ses champs
que la jouissance à lui laissée par le Kavou.
La terre de famille est partagée en une infi
nité de parcelles qui sontla propriété des mem
bres. Ils ne pourraient l’aliéner sans l’assenti
ment du Maître mais nul membre de la famille,
frère aîné ou autre ne peut se prévaloir d’une
supériorité pour enlever ce terrain à celui qui
le possède.
Des familles presque éteintes peuvent offrir
leurs terrains au chef delà famille principale;
il n’en est pas alors le Maître, car le droit de
celui-ci procède de la tradition et de ses rela
tions avec les esprits des ancêtres premiers
occupants, mais cette terre est placée sous la
garde du chef, qui pourra, d’accord avec les
anciens ou le maître, s il existe encore, disposer
de la propriété en faveur des membres de la
famille mal partagéeen biens fonciers.
Chaque membre de la famille peut, sans
l’aliéner, disposer de ce terrain, le prêter, en
accorder la jouissance, y laisser planter des
arbres dont la récolte ne lui reviendra pas.
La coutume de guerre est de rendre aux
familles vaincues leur terre, à moins qu’elles ne
soient enfuies sans esprit de retour.
Le littoral, les lieux de pêche, les rivières,
récifs, etc., sont aussi des propriétés de famille.
ÉCHANGES ENTRE FAMILLES. SERMENTS
ALLIANCES, GUERRE
Ces familles, par leurs ramifications multi
ples, ont des échanges nombreux. Leurs mem
bres se visitent à toutes occasions d’actes de
déférence envers les oncles maternels, ou au
sujet de maladies, ou de deuils, etc.
Les pilous, fêtes à l’occasion des morts et
des naissances, sont des solennités où se raconte
l’histoire, où les danses exaltent l’honneur du
clan rappelé dans les discours du chef, et
appellent les dieux, où les familles se rencon
trent, où les intrigants se retrouvent.
Ces divers échanges sont la vie de la Société
indigène.
Tout pacte, alliance, convention, se conclut
au moyen d’un échange de monnaie calédo
nienne. Cet échange est le sceau du serment.
Les étolfes nouées, les bouquets de feuilles
et d’herbes, les sagaies et les doigtiers, sont
les langages conventionnels, ils ne sont pas le
sceau de la convention.
La Guerre se prépare ainsi par un échange
secret entre deux chefs de famille et leurs prê
tres ou devins. L’un des chefs agira, l’autre ne
manifestera pas pour ne pas révéler son appui
secret. Ils recherchent les alliances d’autres
chefs de leur famille, ou de familles parentes;
ils écartent de leur secret les frères ou autres
proches qui leur semblent devoir les trahir. Le
chef qui combattra, garde dans la case certaines
étoffes d’écorce et d’autres objets dont le sens
de guerre est défini, et dont la vue, le toucher,
les discours répétés auprès, créent un esprit
guerrier chez les jeunes qui les approchent.
Lorsque le moment est propice un prêtre ou un
devin, même de famille parente, mais étrangère
à la région, institue les rites sacrés, croissance
des cheveux, etc.,tandisquedes refugessontpré-
parés dans des citadelles naturelles, vers la di
rection du chef allié secret, afin de s’assurer
une retraite chez lui Ensuite les femmes sont
envoyées dans les refuges, ‘ les hommes se pei-
gnentet accomplissent quelques rites, commu
nion de force, continence, etc. Au jour dit,
lorsque la colonne de guerriers s’avance, le
prêtre ou le devin marche à leur tête agitant
du bras gauche une banderole d’étoffe attachée
au poignet, et dans laquelle sont enfermés les
fétiches. Il a touché avec sa sagaie une pierre
sacrée auprès de laquelle il avait fait des sacri
fices, il est possédé, court en avant. Au premier
ennemi tué, il enlève une partie sacrée. Si le
prêtre n’agit lui-même, un autre opère pour lui.
Des morceaux de la chair de l’ennemi sont
envoyés dans toutes les familles susceptibles
d’être enthousiasmées par cette victoire, afin
de les gagner.
Cependant, s’il est nécessaire, le chef allié
secret qui n’a manifesté ouvertement, mais
n’a cessé d’aider, de ravitailler, d’espionner et
de collaborer, intervient. Tl offre le refuge de
sa tribu, et son intervention pour la paix.
C’est lui en général qui est l’instigateur de
la guerre, de par cette coutume d’envoyer un
moins grand que soi consommer la vengeance
ou la nuisance qu’on désire voir accomplies.
(Pour venger un adultère dans sa maison, un
frère aîné délègue son puiné ou tout autre pour
accomplir en sa place et en son nom un adul
tère chez l’adversaire.)
RELIGION, MÉDECINE, MAGIE
Les pratiques religieuses consistent en sacri
fices et prières, l’une et l'autre parties du même
acte. Les hommes de la branche cadette de la
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entre elles, et unies par un lien de parentés
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parations dans l’espace et le temps. Le chef de
famille n’a aucune aclion sur les effets de ces
parentés, il est fils aîné de la lignée maternelle
et de la lignée paternelle unies en ses parents. Il
est donc porté par ses oncles maternels aussi
bien que par ses père, et reste respectueux
de tout ce qui relève de ce double étatmatriar-
cal et patriarcal.
LA. PROPHIÉTÉ
Chaque famille possède un terrain, d’un seul
tenant ou avec quelques parcelles isolées. Celui
qui, autrefois, a mis le terrain en valeur, et l’a
partagé entre ses descendants, ou prêté à d'au
tres familles nouvelles, celui-là ou son héritier
est « Maître » de la terre. (Kavou). Chaque
vieille famille à son maître de la terre, et sou
vent le chef, ayant perdu ses terres ancestra
les, n’a d’autres droits réels sur ses champs
que la jouissance à lui laissée par le Kavou.
La terre de famille est partagée en une infi
nité de parcelles qui sontla propriété des mem
bres. Ils ne pourraient l’aliéner sans l’assenti
ment du Maître mais nul membre de la famille,
frère aîné ou autre ne peut se prévaloir d’une
supériorité pour enlever ce terrain à celui qui
le possède.
Des familles presque éteintes peuvent offrir
leurs terrains au chef delà famille principale;
il n’en est pas alors le Maître, car le droit de
celui-ci procède de la tradition et de ses rela
tions avec les esprits des ancêtres premiers
occupants, mais cette terre est placée sous la
garde du chef, qui pourra, d’accord avec les
anciens ou le maître, s il existe encore, disposer
de la propriété en faveur des membres de la
famille mal partagéeen biens fonciers.
Chaque membre de la famille peut, sans
l’aliéner, disposer de ce terrain, le prêter, en
accorder la jouissance, y laisser planter des
arbres dont la récolte ne lui reviendra pas.
La coutume de guerre est de rendre aux
familles vaincues leur terre, à moins qu’elles ne
soient enfuies sans esprit de retour.
Le littoral, les lieux de pêche, les rivières,
récifs, etc., sont aussi des propriétés de famille.
ÉCHANGES ENTRE FAMILLES. SERMENTS
ALLIANCES, GUERRE
Ces familles, par leurs ramifications multi
ples, ont des échanges nombreux. Leurs mem
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déférence envers les oncles maternels, ou au
sujet de maladies, ou de deuils, etc.
Les pilous, fêtes à l’occasion des morts et
des naissances, sont des solennités où se raconte
l’histoire, où les danses exaltent l’honneur du
clan rappelé dans les discours du chef, et
appellent les dieux, où les familles se rencon
trent, où les intrigants se retrouvent.
Ces divers échanges sont la vie de la Société
indigène.
Tout pacte, alliance, convention, se conclut
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Les étolfes nouées, les bouquets de feuilles
et d’herbes, les sagaies et les doigtiers, sont
les langages conventionnels, ils ne sont pas le
sceau de la convention.
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manifestera pas pour ne pas révéler son appui
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chefs de leur famille, ou de familles parentes;
ils écartent de leur secret les frères ou autres
proches qui leur semblent devoir les trahir. Le
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RELIGION, MÉDECINE, MAGIE
Les pratiques religieuses consistent en sacri
fices et prières, l’une et l'autre parties du même
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