Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1937-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1937 01 janvier 1937
Description : 1937/01/01 (A47,N1)-1937/12/31 (A47,N11). 1937/01/01 (A47,N1)-1937/12/31 (A47,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3204633r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/03/2019
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
prunts pour pousser leur aménagement. Cependant, à
l’heure actuelle, elles sont équipées financièrement —
pour la plupart — de manière à pouvoir subvenir à
leurs dépenses édilitaires pendant un certain temps,
et le recours à l’emprunt deviendra exceptionnel. A
vrai dire, leur capacité d’emprunt est pratiquement
atteinte.
Dans les autres centres urbains du Maroc non, cons
titués en Municipalité, il existe des services à caractère
municipal, dont le Pacha ou le Caïd conserve la direc
tion sous le contrôle d’un fonctionnaire français. Des
budgets locaux y sont constitués.
Au point de vue de l’urbanisme, le Protectorat a
voulu maintenir très nettement la séparation entre la
ville indigène ancienne et la ville européenne qui £e
créait. Des raisons politiques, sanitaires, édilitaires,
esthétiques commandaient cette juxtaposition de cités
aux habitudes et mœurs si différentes, qu’il fallait ce
pendant rattacher l’une à l’autre dans leur intérêt réci
proque par de grandes artères. Lyautey y a tenu la,
main et c’est pourquoi, de très bonne heure — avant la
France — le Maroc a eu, à la fois, son grand urbaniste,
en la personne de Henri Prost, premier grand prix de
Rome d’architecture qui, de 1913 à 1923, s’employa à
organiser le développement des futures cités, et l’ins
trument juridique nécessaire à la réalisation de ses
plans par divers dahirs, l’un du 16 avril 1914 sur l’amé
nagement et l’extension des villes, le second du 31 août
1914 sur l’expropriation, tous deux établis dans l’esprit
le plus moderne, le troisième, du 10 novembre 1917 (et
10 juin 1922), constituant les associations syndicales
de propriétaires. Aujourd’hui, la période de premier éta
blissement en matière de plans d’aménagement peut être
considérée comme virtuellement terminée ; il n’y a plus
qu’à les suivre dans leurs incidences, qu’il s’agisse des
villes, des banlieues ou des centres urbains. Cependant
deux études restent à faire : celle de l’habitat indigène ;
en s’inspirant de considérations d’humanité et d’assis
tance sociale — le problème est en cours d’examen — ;
celle des banlieues que des dahirs inappliqués de 1931
et 1935 voulaient aménager. La auestion vient d’être
reprise par le général Noguès, dans deux dahirs du 31
décembre 1936, fixant des statuts administratifs spé
ciaux pour le pachalik de Rabat et la banlieue de Casa
blanca ; ce sont maintenant des circonscriptions admi
nistratives dotées d’un budget rattaché à celui de la
ville voisine et d’une commission consultative d’intérêts
locaux. Ainsi nos cités possèdent désormais tout ce
qu’il faut — même des administrateurs de goût et de
talent — pour offrir à leurs habitants et à leurs visiteurs
confort et agrément.
VI
LES LEVIERS DE COMMANDE :
IL La Direction des Affaires économiques
Après la direction des affaires politiques, celle des
affaires économiques, créée par dahir du 8 juin 1936
constitue le second levier de commande du Résident
général. C’est de lui que les directeurs de ces deux ser
vices reçoivent les directives propres à orienter leur
action. Ainsi la politique et l’économie du pays se trou
vent placées directement sous sa haute responsabilité.
Les premières mesures d’organisation économique
remontent à 1913 ; elles ont correspondu aux premiers
besoins ; mais, par la suite, les événements ayant com
mandé le groupement des différents services — agri
culture, élevage, forêts, service foncier, commerce et in
dustrie — sous l’autorité d'une direction unique, la Di
rection générale de l’Agriculture, du Commerce et de la
Colonisation devint en 1921 le département chargé de
l’économie marocaine. A sa tête fut placé M. François
Malet qui, de 1913 à 1930, a donné à la production du
Maroc sa première impulsion et a mérité le titre de « père
de la colonisation ». M. J. Lefèvre, qui lui a succédé,
s’attache à maintenir cette colonisation, à équilibrer les
différentes productions, à les améliorer, à soutenir l’acti
vité du commerce et à rechercher des débouchés nou
veaux. La crise sévère qui se prolonge accroît ses dif
ficultés, car le Maroc, sur lequel pèsent lourdement des
traditions locales et des hypothèques internationales,
n’est ni un Eldorado ni une Terre Promise, et il est
actuellement malaisé de définir les conditions durables
de sa personnalité économique.
Aux termes du dahir du 8 juin 1936, modifié par un
arrêté du 31 mars 1937, la direction des affaires écono
miques comprend : 1° le Service de l’Agriculture et de la
Colonisation, qui s’occupe de toutes les questions ayant
trait à l’agriculture, aux recherches agronomiques, à la
défense des végétaux, à la colonisation, à la répression
des fraudes, au génie rural, arrête, en outre, le program
me des travaux d’hydraulique et de premier outillage
agricole et en décide l’exécution ; 2° le Service de
l’Elevage, qui centralise et vulgarise tous les renseigne
ments relatifs à l’élevage, poursuit l’amélioration de
la production animale, procède à des expérimentations
zootechniques, assure la police et le contrôle sanitaire
vétérinaires tant à l’intérieur du pays qu’à l’importation
et à l’exportation ; 3° le Service du Commerce et de l’In
dustrie, qui a des attributions d’information et de docu
mentation économiques, suit les relations économiques
du pays et son expansion commerciale, s’occupe de la
propriété industrielle, littéraire et artistique, du registre
du commerce, de la vérification des poids et mesures,
du fonctionnement des offices commerciaux et bureaux
économiques, etc. L’office chérifien de contrôle et d’ex
portation, qui se trouve à Casablanca, a été réorganisé
par un dahir du 22 janvier 1937 qui lui confère la per
sonnalité civile et l’autonomie financière ; il s’occupe'
du contrôle technique de la production marocaine à
l’exportation, de la propagande commerciale en France
et à l’étranger, de la recherche des débouchés, de la
présentation des produits marocains dans les foires et
expositions. L’office chérifien du tourisme a été créé, à
Rabat, également par un dahir du 22 janvier 1937. Cet
organisme, comme le précédent, a été rattaché pour sa
gestion administrative à la Direction des affaires éco
nomiques ; par ailleurs, il est placé sous l’autorité du
Délégué à la Résidence générale. Ajoutons que le
Maroc possède à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, des
offices économiques destinés à renseigner le public sur
toutes les questions intéressant son économie. La Direc
tion des eaux et forêts, confiée depuis le début à
M. Boudy, est également rattachée à la Direction des
! Affaires économiques. Par contre, le service du Travail
I et des questions sociales vient d’en être détaché, en exé-
— 63 —
prunts pour pousser leur aménagement. Cependant, à
l’heure actuelle, elles sont équipées financièrement —
pour la plupart — de manière à pouvoir subvenir à
leurs dépenses édilitaires pendant un certain temps,
et le recours à l’emprunt deviendra exceptionnel. A
vrai dire, leur capacité d’emprunt est pratiquement
atteinte.
Dans les autres centres urbains du Maroc non, cons
titués en Municipalité, il existe des services à caractère
municipal, dont le Pacha ou le Caïd conserve la direc
tion sous le contrôle d’un fonctionnaire français. Des
budgets locaux y sont constitués.
Au point de vue de l’urbanisme, le Protectorat a
voulu maintenir très nettement la séparation entre la
ville indigène ancienne et la ville européenne qui £e
créait. Des raisons politiques, sanitaires, édilitaires,
esthétiques commandaient cette juxtaposition de cités
aux habitudes et mœurs si différentes, qu’il fallait ce
pendant rattacher l’une à l’autre dans leur intérêt réci
proque par de grandes artères. Lyautey y a tenu la,
main et c’est pourquoi, de très bonne heure — avant la
France — le Maroc a eu, à la fois, son grand urbaniste,
en la personne de Henri Prost, premier grand prix de
Rome d’architecture qui, de 1913 à 1923, s’employa à
organiser le développement des futures cités, et l’ins
trument juridique nécessaire à la réalisation de ses
plans par divers dahirs, l’un du 16 avril 1914 sur l’amé
nagement et l’extension des villes, le second du 31 août
1914 sur l’expropriation, tous deux établis dans l’esprit
le plus moderne, le troisième, du 10 novembre 1917 (et
10 juin 1922), constituant les associations syndicales
de propriétaires. Aujourd’hui, la période de premier éta
blissement en matière de plans d’aménagement peut être
considérée comme virtuellement terminée ; il n’y a plus
qu’à les suivre dans leurs incidences, qu’il s’agisse des
villes, des banlieues ou des centres urbains. Cependant
deux études restent à faire : celle de l’habitat indigène ;
en s’inspirant de considérations d’humanité et d’assis
tance sociale — le problème est en cours d’examen — ;
celle des banlieues que des dahirs inappliqués de 1931
et 1935 voulaient aménager. La auestion vient d’être
reprise par le général Noguès, dans deux dahirs du 31
décembre 1936, fixant des statuts administratifs spé
ciaux pour le pachalik de Rabat et la banlieue de Casa
blanca ; ce sont maintenant des circonscriptions admi
nistratives dotées d’un budget rattaché à celui de la
ville voisine et d’une commission consultative d’intérêts
locaux. Ainsi nos cités possèdent désormais tout ce
qu’il faut — même des administrateurs de goût et de
talent — pour offrir à leurs habitants et à leurs visiteurs
confort et agrément.
VI
LES LEVIERS DE COMMANDE :
IL La Direction des Affaires économiques
Après la direction des affaires politiques, celle des
affaires économiques, créée par dahir du 8 juin 1936
constitue le second levier de commande du Résident
général. C’est de lui que les directeurs de ces deux ser
vices reçoivent les directives propres à orienter leur
action. Ainsi la politique et l’économie du pays se trou
vent placées directement sous sa haute responsabilité.
Les premières mesures d’organisation économique
remontent à 1913 ; elles ont correspondu aux premiers
besoins ; mais, par la suite, les événements ayant com
mandé le groupement des différents services — agri
culture, élevage, forêts, service foncier, commerce et in
dustrie — sous l’autorité d'une direction unique, la Di
rection générale de l’Agriculture, du Commerce et de la
Colonisation devint en 1921 le département chargé de
l’économie marocaine. A sa tête fut placé M. François
Malet qui, de 1913 à 1930, a donné à la production du
Maroc sa première impulsion et a mérité le titre de « père
de la colonisation ». M. J. Lefèvre, qui lui a succédé,
s’attache à maintenir cette colonisation, à équilibrer les
différentes productions, à les améliorer, à soutenir l’acti
vité du commerce et à rechercher des débouchés nou
veaux. La crise sévère qui se prolonge accroît ses dif
ficultés, car le Maroc, sur lequel pèsent lourdement des
traditions locales et des hypothèques internationales,
n’est ni un Eldorado ni une Terre Promise, et il est
actuellement malaisé de définir les conditions durables
de sa personnalité économique.
Aux termes du dahir du 8 juin 1936, modifié par un
arrêté du 31 mars 1937, la direction des affaires écono
miques comprend : 1° le Service de l’Agriculture et de la
Colonisation, qui s’occupe de toutes les questions ayant
trait à l’agriculture, aux recherches agronomiques, à la
défense des végétaux, à la colonisation, à la répression
des fraudes, au génie rural, arrête, en outre, le program
me des travaux d’hydraulique et de premier outillage
agricole et en décide l’exécution ; 2° le Service de
l’Elevage, qui centralise et vulgarise tous les renseigne
ments relatifs à l’élevage, poursuit l’amélioration de
la production animale, procède à des expérimentations
zootechniques, assure la police et le contrôle sanitaire
vétérinaires tant à l’intérieur du pays qu’à l’importation
et à l’exportation ; 3° le Service du Commerce et de l’In
dustrie, qui a des attributions d’information et de docu
mentation économiques, suit les relations économiques
du pays et son expansion commerciale, s’occupe de la
propriété industrielle, littéraire et artistique, du registre
du commerce, de la vérification des poids et mesures,
du fonctionnement des offices commerciaux et bureaux
économiques, etc. L’office chérifien de contrôle et d’ex
portation, qui se trouve à Casablanca, a été réorganisé
par un dahir du 22 janvier 1937 qui lui confère la per
sonnalité civile et l’autonomie financière ; il s’occupe'
du contrôle technique de la production marocaine à
l’exportation, de la propagande commerciale en France
et à l’étranger, de la recherche des débouchés, de la
présentation des produits marocains dans les foires et
expositions. L’office chérifien du tourisme a été créé, à
Rabat, également par un dahir du 22 janvier 1937. Cet
organisme, comme le précédent, a été rattaché pour sa
gestion administrative à la Direction des affaires éco
nomiques ; par ailleurs, il est placé sous l’autorité du
Délégué à la Résidence générale. Ajoutons que le
Maroc possède à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, des
offices économiques destinés à renseigner le public sur
toutes les questions intéressant son économie. La Direc
tion des eaux et forêts, confiée depuis le début à
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