Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1936-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1936 01 janvier 1936
Description : 1936/01/01 (A46,N1)-1936/12/31 (A46,N12). 1936/01/01 (A46,N1)-1936/12/31 (A46,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32012944
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
DK L’AFRIQUE FRANÇAISE
671
tout étrangers (contrôle corporatif et administra
tif, intervention financière ou administrative
auprès des entreprises défaillantes).
L’exportation des matières premières les plus
importantes pour la métropole est susceptible
d’ètre confiée à des monopoles privés, contrôlés
par l’Etat, sur Ile modèle de ce qui a été fait en
Somalie pour le commerce des bananes. Tel est
d'ores et déjà en principe le cas du café et des
peaux, dont le commerce d’exportation n’est
théoriquement plus libre.
L’ensemble du commerce extérieur est, du
reste, soumis à une réglementation très stricte
destinée à protéger l’économie nationale, à créer
meme une sorte de monopole de fait pour les
produits italiens. Des mesures de contrôlle ont
d’abord été établies par la constitution d’un re
gistre des exportateurs et importateurs, d’où ont
été exclus « les aventuriers et les spéculateurs ».
Le contrôle du transfert des devises fonctionne à
peu près sur le même mode que dans la métro
pole ; les autorisations d’exportation pour les
pays étrangers sont subordonnées à la remise
des devises étrangères obtenues en échange des
marchandises auprès de la Banque d’Itallie.
L’importation des marchandises étrangères est
également soumise à une autorisation préalable
qui sera exceptionnelle lorsque l’importation
exigera un transfert de valeurs (c’est-à-dire lors
qu’il n’existera pas d’accord de « clearing » ou
compensation privée autorisée en marchandises);
dans ce cas, la demande ne sera, en effet, exa
minée que si la marchandise à importer est re
connue indispensable et si Ile produit italien cor
respondant ou similaire manque en totalité ou
en pai lie.
L’application du contrôle sera assurée par une
délégation de l’Institut pour les Echanges et
Devises. Provisoirement et pour tenir compte
des situations acquises, elle sera faite avec sou
plesse, chaque cas étant examiné séparément et
étant susceptible d’un traitement particulier, ce
qui peut atténuer sensiblement la rigueur des
prescriptions. Le régime envisagé reste en prin
cipe un régime de Hiberté contrôlée et de natio
nalisme économique. I n tel système permet la
fixation de tarifs douaniers qui jouera surtout
en faveur des produits nationaux, permettra de
maintenir les prix intérieurs à un niveau peu
élevé, et facilitera l’expansion commerciale ita
lienne.
I ne autre question fort importante et actuelle
est celle du transit par Djibouti et par le che
min de fer franco-éthiopien : la question des
tarifs est, sans doute, une question brùllante, si
l’on veut conserver à Djibouti son rôle actuel,
mais son examen sera mieux à sa place dans un
autre paragraphe.
L'organisation industrielle. — Les principes
généraux sur lesquels doit reposer l’organisation
industrielle de l’Ethiopie italienne ont déjà été ;
indiques au début de cette étude : principes es- j
sentiellement corporatifs, faisant une large part ;
au contrôle de l’Etat et destinés, d’une part, à
donner à l’Empire une structure industrielle
propre, qui assure un minimum d’autonomie,
facilite la mise en valeur et le développement
économique du pays ; d’autre part, à approvi
sionner la métropole en matières premières.
Dans le premier ordre d’idées, rentre la créa
tion d’industries indigènes à cycle complet, alli-
mentant le marché local et un courant d’expor
tation vers l’étranger, élevant progressivement
le niveau de vie des indigènes, créant un mar
ché d’absorption en Ethiopie même, et ouvrant
la voie à des courants de trafics. Il s’agit là d’une
œuvre de longue haleine, dont le plan d’ensem
ble ri’a pu encore être examiné. Pour Einstant,
l’activité industrielle se borne, dans ce domaine,
au développement des industries du bâtiment et
travaux publics (en dehors de la Société publi
que pour les routes, trois entreprises productri
ces de matériaux de construction, et trente-trois
entreprises de constructions et travaux publics,
à capacité financière dépassant en général 2 et
3 millions de lires, ont reçu l’autorisation d’ins
taller des filiales en Afrique orientale), et à l’in
dustrie hydro-électrique. Pour cette dernière, un
plan d’ensemble a été établi par l’Union corpora
tive des industries hydro-électriques, et un con
sortium a été constitué autour d’une grosse en
treprise qui a investi un capital de dix millions
en A. O. I.
L’organisation paraît plus avancée pour l’ex
ploitation des richesses nécessaires à la métro
pole.
En dehors des organes consultatifs déjà men
tionnés (« Consulta », commissions spéciales) et
du corps technique colonial des mines, le gou
vernement italien a constitué dès le mois de juil
let, sous la dépendance du gouverneur général
de l’A.O.I. : une inspection technique corpora
tive, chargée d’éclairer les gouverneurs et les
particuliers et d’assurer le contrôle de l’activité
industrielle ; un office géologique et un labora
toire de chimie, placés sous la direction tech
nique des organismes nationaux correspondants.
L’intérêt principal se porte naturellement sur
l’exploitation minière et les carburants liquides.
D’après les indications données dans la presse
italienne et basées sur l’examen de toute la do
cumentation existante, les connaissances actuel
les sur les richesses du sous-sol italien seraient
les suivantes : pour l’or, éléments peu nom
breux et très insuffisants ; platine : existe dans
l’Ouolléga (longs filons le long du fleuve Bir-
Bir, exploitation Prasso), et au voisinage du lac
Tana (0,5 gramme par mètre-cube) ; fer : existe
un peu partout ; cuivre : dans l’extrême Sud-
Ouest; mica : très abondant dans la région d’Har-
rar (filons ayant jusqu’à 60 cm. d’épaisseur, gi
sement de 8.000 kilomètres carrés, qui serait le
plus important du monde) ; charbon : au voisi
nage d’Addis-Abéba sur la montagne Entotto et
près de Gondar sur le mont Cega, ainsi qu’en
Erythrée au voisinage des gisements de lignite
de Séraé, très riches, et d’Enda Manouel (la zone
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tout étrangers (contrôle corporatif et administra
tif, intervention financière ou administrative
auprès des entreprises défaillantes).
L’exportation des matières premières les plus
importantes pour la métropole est susceptible
d’ètre confiée à des monopoles privés, contrôlés
par l’Etat, sur Ile modèle de ce qui a été fait en
Somalie pour le commerce des bananes. Tel est
d'ores et déjà en principe le cas du café et des
peaux, dont le commerce d’exportation n’est
théoriquement plus libre.
L’ensemble du commerce extérieur est, du
reste, soumis à une réglementation très stricte
destinée à protéger l’économie nationale, à créer
meme une sorte de monopole de fait pour les
produits italiens. Des mesures de contrôlle ont
d’abord été établies par la constitution d’un re
gistre des exportateurs et importateurs, d’où ont
été exclus « les aventuriers et les spéculateurs ».
Le contrôle du transfert des devises fonctionne à
peu près sur le même mode que dans la métro
pole ; les autorisations d’exportation pour les
pays étrangers sont subordonnées à la remise
des devises étrangères obtenues en échange des
marchandises auprès de la Banque d’Itallie.
L’importation des marchandises étrangères est
également soumise à une autorisation préalable
qui sera exceptionnelle lorsque l’importation
exigera un transfert de valeurs (c’est-à-dire lors
qu’il n’existera pas d’accord de « clearing » ou
compensation privée autorisée en marchandises);
dans ce cas, la demande ne sera, en effet, exa
minée que si la marchandise à importer est re
connue indispensable et si Ile produit italien cor
respondant ou similaire manque en totalité ou
en pai lie.
L’application du contrôle sera assurée par une
délégation de l’Institut pour les Echanges et
Devises. Provisoirement et pour tenir compte
des situations acquises, elle sera faite avec sou
plesse, chaque cas étant examiné séparément et
étant susceptible d’un traitement particulier, ce
qui peut atténuer sensiblement la rigueur des
prescriptions. Le régime envisagé reste en prin
cipe un régime de Hiberté contrôlée et de natio
nalisme économique. I n tel système permet la
fixation de tarifs douaniers qui jouera surtout
en faveur des produits nationaux, permettra de
maintenir les prix intérieurs à un niveau peu
élevé, et facilitera l’expansion commerciale ita
lienne.
I ne autre question fort importante et actuelle
est celle du transit par Djibouti et par le che
min de fer franco-éthiopien : la question des
tarifs est, sans doute, une question brùllante, si
l’on veut conserver à Djibouti son rôle actuel,
mais son examen sera mieux à sa place dans un
autre paragraphe.
L'organisation industrielle. — Les principes
généraux sur lesquels doit reposer l’organisation
industrielle de l’Ethiopie italienne ont déjà été ;
indiques au début de cette étude : principes es- j
sentiellement corporatifs, faisant une large part ;
au contrôle de l’Etat et destinés, d’une part, à
donner à l’Empire une structure industrielle
propre, qui assure un minimum d’autonomie,
facilite la mise en valeur et le développement
économique du pays ; d’autre part, à approvi
sionner la métropole en matières premières.
Dans le premier ordre d’idées, rentre la créa
tion d’industries indigènes à cycle complet, alli-
mentant le marché local et un courant d’expor
tation vers l’étranger, élevant progressivement
le niveau de vie des indigènes, créant un mar
ché d’absorption en Ethiopie même, et ouvrant
la voie à des courants de trafics. Il s’agit là d’une
œuvre de longue haleine, dont le plan d’ensem
ble ri’a pu encore être examiné. Pour Einstant,
l’activité industrielle se borne, dans ce domaine,
au développement des industries du bâtiment et
travaux publics (en dehors de la Société publi
que pour les routes, trois entreprises productri
ces de matériaux de construction, et trente-trois
entreprises de constructions et travaux publics,
à capacité financière dépassant en général 2 et
3 millions de lires, ont reçu l’autorisation d’ins
taller des filiales en Afrique orientale), et à l’in
dustrie hydro-électrique. Pour cette dernière, un
plan d’ensemble a été établi par l’Union corpora
tive des industries hydro-électriques, et un con
sortium a été constitué autour d’une grosse en
treprise qui a investi un capital de dix millions
en A. O. I.
L’organisation paraît plus avancée pour l’ex
ploitation des richesses nécessaires à la métro
pole.
En dehors des organes consultatifs déjà men
tionnés (« Consulta », commissions spéciales) et
du corps technique colonial des mines, le gou
vernement italien a constitué dès le mois de juil
let, sous la dépendance du gouverneur général
de l’A.O.I. : une inspection technique corpora
tive, chargée d’éclairer les gouverneurs et les
particuliers et d’assurer le contrôle de l’activité
industrielle ; un office géologique et un labora
toire de chimie, placés sous la direction tech
nique des organismes nationaux correspondants.
L’intérêt principal se porte naturellement sur
l’exploitation minière et les carburants liquides.
D’après les indications données dans la presse
italienne et basées sur l’examen de toute la do
cumentation existante, les connaissances actuel
les sur les richesses du sous-sol italien seraient
les suivantes : pour l’or, éléments peu nom
breux et très insuffisants ; platine : existe dans
l’Ouolléga (longs filons le long du fleuve Bir-
Bir, exploitation Prasso), et au voisinage du lac
Tana (0,5 gramme par mètre-cube) ; fer : existe
un peu partout ; cuivre : dans l’extrême Sud-
Ouest; mica : très abondant dans la région d’Har-
rar (filons ayant jusqu’à 60 cm. d’épaisseur, gi
sement de 8.000 kilomètres carrés, qui serait le
plus important du monde) ; charbon : au voisi
nage d’Addis-Abéba sur la montagne Entotto et
près de Gondar sur le mont Cega, ainsi qu’en
Erythrée au voisinage des gisements de lignite
de Séraé, très riches, et d’Enda Manouel (la zone
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