Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1937-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1937 01 janvier 1937
Description : 1937/01/01 (A47,N1)-1937/12/31 (A47,N11). 1937/01/01 (A47,N1)-1937/12/31 (A47,N11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3204633r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/03/2019
IUJLLETIN
DU COMITÉ
3 tii
voulu y trouver une solution dans la construc-
lion d’un canal maritime entièrement creusé sur
le sol continental, et qui relierait l’Atlantique
à la Méditerranée, évitant de cette façon le long-
détour de la péninsule ibérique. Celte réalisa
tion, hélas ! n'a pas dépassé le stade de projet.
De même ont échoué les négociations entamées
par les autorités françaises avec les différents
gouvernements espagnols en vue d’aménager la
ligne de chemin de fer Irun-Algésiras et permet-
Ire éventuellement le libre transport en terre
d'Espagne des troupes coloniales françaises.
Ainsi la question du maintien de la puissance
maritime française en Méditerranée occidentale à
un niveau suffisant est loin dêtre résolue dans
l’avenir malgré les efforts dès à présent entre
pris.
*
* *
Toute autre est la situation de la France en
Méditerranée orientale : le rôle qu’elle est appe
lée à y jouer est d’une importance bien moin
dre. Depuis, notamment, l’abandon du mandat
sur la Syrie, l’action de la France dans les pays
du Levant est surtout d’ordre économique et in
tellectuel. L’activité militaire française peut
donc, tout à loisir, se concentrer dans le bassin
occidental méditerranéen ; mais, malgré cet état
de choses favorable, si l’on examine le fond du
problème, la situation de la France en cette zone
reste précaire. Faut-il voir là, comme le préten
dent MM. Hummel et Siewert, le résultat d’en
traves permanentes, dues à des influences diver
ses, apportées à la politique méditerranéenne
française ? Faut-il considérer que cette domina
tion, qui s’essaie sans jamais pouvoir se réaliser
totalement, est le fruit des hésitations, des flot
tements, des revirements que l’on peut consta
ter au cours des derniers âges dans l’attitude de
la France, partagée entre ses soucis coloniaux et
ses soucis continentaux ? Peut-être ; quoi qu’il
en soit il ne nous appartient pas d’en décider.
Mais s'il en est ainsi, souhaitons que dans les
années à venir l’idée se généralise que l’activité
maritime de la France et son activité continen
tale doivent être intimement liées et marcher de
pair ; que la certitude unanime se fasse jour,
qu’il ne saurait y avoir de force terrestre dura- ^
ble sans véritable puissance maritime. Nous i 1
avons quelque plaisir à voir MM. Hummel et
Siewert constater eux-mêmes que les jeunes gé
nérations françaises semblent pénétrées de cette
idée. Toutefois, nous eussions aimé ne pas avoir
besoin d’entendre des étrangers citer à la France
comme un conseil pour sa politique future cette
pensée de Charles de Gaulle : « Le Glaive est
l’axe du Monde, et la grandeur n’admet aucun
partage ».
M. Teixac.
i i itiii!i;iiii|:iiiiii!riiiii!iiiiiiiirii9it e riii B i i l •'i i | i ri i i i M‘M'1 » *11* a rv * « cwrr* t «~
Les Nord-africains
dans la Métropole
Le, ou plus exactement les problèmes, que po
sait la présence en France des indigènes nord-
africains, ne sont pas nouveaux. Ils datent de
près de vingt ans pour le moins. Ils n’ont, ja
mais été résolus, sinon par des moyens de fortu
ne ou des mesures fragmentaires — F Afrique
Française l’a dit en nombreuses occasions et il y a
quelques semaines encore (1937, p. 331). Chaque
jour l’urgence de leurs solutions s’affirme. Long
temps, pour une bureaucratie métropolitaine...
endormie, ces solutions — source « d’affaires »,
donc de difficultés — ont été éludées. La multi
plication de faits sans cesse plus graves place
cette urgence au premier rang de l’actualité. Où
en est-on ? Que faudrait-il faire ?
Dans la « boulitique » métropolitaine. —
D’abord quelques faits dont certains ont été men
tionnés déjà ici, et encore ne rappelle-t-on que
les plus récents, sans évoquer ceux dont « l’Etoile
nord-africaine », aujourd’hui dissoute, ou d’au
tres organismes du même genre se sont faits na
guère les instigateurs ou les complices.
En octobre 1936, des grèves agricoles met
taient en collisions violentes travailleurs euro
péens et travailleurs algériens, notamment à Ton
ry (Eùre-et-Loire). En novembre, la mort d’un
ouvrier kabyle, Tahar Acherchour, tué au cours
d’une grève, était l’occasion de manifestations
passionnées qui devaient se prolonger jusqu’en
Algérie (1). Sans insister sur l'incident, il con
vient de noter la « sollicitude » que ce drame
vaut aux travailleurs indigènes de la part du syn
dicat des industries chimiques (Humanité, 10
juillet 1937), nous y reviendrons.
Hier, à l’occasion de la Fête nationale, tan
dis que le « Cercle d’éducation des Oulémas »
prenait part, dans le « Cortège Beaumarchais »
(4 e groupe, Humanité, 17 juillet 1937), à une ma
nifestation politique parisienne, des indigènes
nord-africains se mêlaient à des incidents san
glants en province, notamment à Marseille.
Ces faits choisis entre cent autres montrent
quel rôle peuvent être amenés à jouer les in
digènes nord-africains dans les pires querelles de
(1) Un comité « Acherchour » constitué à Clichy, sous la
présidence de M. Poignart, proposait « l’apposition d’une
plaque commémorative « Tahar Acherchour » sur le kiosque
à musique du square Roger-Salengro, associant ainsi deux
victimes du fascisme et du patronat de combat qui veulent
à tout prix briser l’expérience du Front populaire.
« Le camarade Auffrav [sénateur de la Seine, maire de
Clichy] a fait connaître à la délégation que la décision du
conseil municipal avait été de mettre cette plaque dans le
cimetière, mais qu’en face de la proposition faite de l’ap
poser sur le kiosque à musique, il rapporterait la question
devant le conseil municipal qui déterminera son avis.
« Dès maintenant, tous à l’œuvre pour préparer cette
grande manifestation de protestation contre les méthodes
fascistes et de solidarité envers les camarades Nord-Afri
cains, sans attendre que la décision soit prise sur le lieu
de la commémoration. » (Peuple, 9 janvier 1937.)
DU COMITÉ
3 tii
voulu y trouver une solution dans la construc-
lion d’un canal maritime entièrement creusé sur
le sol continental, et qui relierait l’Atlantique
à la Méditerranée, évitant de cette façon le long-
détour de la péninsule ibérique. Celte réalisa
tion, hélas ! n'a pas dépassé le stade de projet.
De même ont échoué les négociations entamées
par les autorités françaises avec les différents
gouvernements espagnols en vue d’aménager la
ligne de chemin de fer Irun-Algésiras et permet-
Ire éventuellement le libre transport en terre
d'Espagne des troupes coloniales françaises.
Ainsi la question du maintien de la puissance
maritime française en Méditerranée occidentale à
un niveau suffisant est loin dêtre résolue dans
l’avenir malgré les efforts dès à présent entre
pris.
*
* *
Toute autre est la situation de la France en
Méditerranée orientale : le rôle qu’elle est appe
lée à y jouer est d’une importance bien moin
dre. Depuis, notamment, l’abandon du mandat
sur la Syrie, l’action de la France dans les pays
du Levant est surtout d’ordre économique et in
tellectuel. L’activité militaire française peut
donc, tout à loisir, se concentrer dans le bassin
occidental méditerranéen ; mais, malgré cet état
de choses favorable, si l’on examine le fond du
problème, la situation de la France en cette zone
reste précaire. Faut-il voir là, comme le préten
dent MM. Hummel et Siewert, le résultat d’en
traves permanentes, dues à des influences diver
ses, apportées à la politique méditerranéenne
française ? Faut-il considérer que cette domina
tion, qui s’essaie sans jamais pouvoir se réaliser
totalement, est le fruit des hésitations, des flot
tements, des revirements que l’on peut consta
ter au cours des derniers âges dans l’attitude de
la France, partagée entre ses soucis coloniaux et
ses soucis continentaux ? Peut-être ; quoi qu’il
en soit il ne nous appartient pas d’en décider.
Mais s'il en est ainsi, souhaitons que dans les
années à venir l’idée se généralise que l’activité
maritime de la France et son activité continen
tale doivent être intimement liées et marcher de
pair ; que la certitude unanime se fasse jour,
qu’il ne saurait y avoir de force terrestre dura- ^
ble sans véritable puissance maritime. Nous i 1
avons quelque plaisir à voir MM. Hummel et
Siewert constater eux-mêmes que les jeunes gé
nérations françaises semblent pénétrées de cette
idée. Toutefois, nous eussions aimé ne pas avoir
besoin d’entendre des étrangers citer à la France
comme un conseil pour sa politique future cette
pensée de Charles de Gaulle : « Le Glaive est
l’axe du Monde, et la grandeur n’admet aucun
partage ».
M. Teixac.
i i itiii!i;iiii|:iiiiii!riiiii!iiiiiiiirii9it e riii B i i l •'i i | i ri i i i M‘M'1 » *11* a rv * « cwrr* t «~
Les Nord-africains
dans la Métropole
Le, ou plus exactement les problèmes, que po
sait la présence en France des indigènes nord-
africains, ne sont pas nouveaux. Ils datent de
près de vingt ans pour le moins. Ils n’ont, ja
mais été résolus, sinon par des moyens de fortu
ne ou des mesures fragmentaires — F Afrique
Française l’a dit en nombreuses occasions et il y a
quelques semaines encore (1937, p. 331). Chaque
jour l’urgence de leurs solutions s’affirme. Long
temps, pour une bureaucratie métropolitaine...
endormie, ces solutions — source « d’affaires »,
donc de difficultés — ont été éludées. La multi
plication de faits sans cesse plus graves place
cette urgence au premier rang de l’actualité. Où
en est-on ? Que faudrait-il faire ?
Dans la « boulitique » métropolitaine. —
D’abord quelques faits dont certains ont été men
tionnés déjà ici, et encore ne rappelle-t-on que
les plus récents, sans évoquer ceux dont « l’Etoile
nord-africaine », aujourd’hui dissoute, ou d’au
tres organismes du même genre se sont faits na
guère les instigateurs ou les complices.
En octobre 1936, des grèves agricoles met
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ry (Eùre-et-Loire). En novembre, la mort d’un
ouvrier kabyle, Tahar Acherchour, tué au cours
d’une grève, était l’occasion de manifestations
passionnées qui devaient se prolonger jusqu’en
Algérie (1). Sans insister sur l'incident, il con
vient de noter la « sollicitude » que ce drame
vaut aux travailleurs indigènes de la part du syn
dicat des industries chimiques (Humanité, 10
juillet 1937), nous y reviendrons.
Hier, à l’occasion de la Fête nationale, tan
dis que le « Cercle d’éducation des Oulémas »
prenait part, dans le « Cortège Beaumarchais »
(4 e groupe, Humanité, 17 juillet 1937), à une ma
nifestation politique parisienne, des indigènes
nord-africains se mêlaient à des incidents san
glants en province, notamment à Marseille.
Ces faits choisis entre cent autres montrent
quel rôle peuvent être amenés à jouer les in
digènes nord-africains dans les pires querelles de
(1) Un comité « Acherchour » constitué à Clichy, sous la
présidence de M. Poignart, proposait « l’apposition d’une
plaque commémorative « Tahar Acherchour » sur le kiosque
à musique du square Roger-Salengro, associant ainsi deux
victimes du fascisme et du patronat de combat qui veulent
à tout prix briser l’expérience du Front populaire.
« Le camarade Auffrav [sénateur de la Seine, maire de
Clichy] a fait connaître à la délégation que la décision du
conseil municipal avait été de mettre cette plaque dans le
cimetière, mais qu’en face de la proposition faite de l’ap
poser sur le kiosque à musique, il rapporterait la question
devant le conseil municipal qui déterminera son avis.
« Dès maintenant, tous à l’œuvre pour préparer cette
grande manifestation de protestation contre les méthodes
fascistes et de solidarité envers les camarades Nord-Afri
cains, sans attendre que la décision soit prise sur le lieu
de la commémoration. » (Peuple, 9 janvier 1937.)
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