Titre : La Terre marocaine : supplément agricole de "La Vie marocaine illustrée"
Auteur : Maroc. Ministère de l'agriculture. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.?] (Casablanca)
Date d'édition : 1931-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32876925r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1931 01 décembre 1931
Description : 1931/12/01 (A1,N7). 1931/12/01 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201390t
Source : CIRAD, 2018-237373
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
(a terre marocaine
7
série de modifications inspirées par les circonstances. Tantôt le peuplement national
est le but, comme avec les formules adoptées par Bugeaud ou par la Troisième
République; tantôt la mise en valeur économique du pays est l’objectif presque
exclusif, comme sous le Second Empire. Ce heurt et cette succession de métho
des, d’esprit opposé, laissent apparaître toutefois une dominante assez nette des doc
trines de peuplement sur celles de mise en valeur. Et de ce fait l’Algérie est deve
nue un pays à peuplement national ou européen assez poussé, mais à peuplement
pour l’installation duquel la tutelle et l’assistance administratives ont dû être consi
dérables : c’est un pays sur lequel 830.000 Européens demeurent bien enracinés, mais
dont le peuplement originel a été formé surtout par de la petite et de la moyenne
colonisation , souvent peu instruite, peu préparée à sa tâche, et ayant eu besoin d’une
période de gestation d’un demi-siècle pour s’adapter économiquement et vivre de sa
vie propre.
Cette colonisation conçue comme une colonisation paysanne ne réussit pas mal
gré tout, à l’épreuve du temps, à conserver ce caractère. Elle s’affirme chaque jour
davantage au contraire, même lorsqu’il s’agit de la petite colonisation, comme une
colonisation de cadres. Le paysan français, aux mains calleuses, au rude bon sens se
retrouve certes dans le petit colon algérien, mais, dans la plupart des cas, ce dernier
fait travailler sa terre plus qu’il ne la travaille lui-même. Il est le chef de chantier, le
chef d’entreprise qui décide et surveille les façons culturales qu’exécutent sous ses or
dres l'indigène, alors que dans un village de France, il serait lui-même l’exécutant.
De ce fait, surtout dans les régions de faible pluviométrie et à climat âpre, le3 lots
de colonisation conçus comme lots de colonisation paysanne sont toujours trop
petits. Il faut pour un chef d’entreprises des étendues plus grandes que celles qui
suffiraient à un simple laboureur; il faut à celui qui a dans sa ferme un mouvement
de capitaux important, conséquence des salaires à payer et des machines à amortir,
un chiffre d’affaires suffisant pour que les frais généraux de l’entreprise soient har
monieusement répartis; aussi la colonisation conçue comme petite colonisation ne
demeure pas plus d’une génération sous la formule qu’on lui avait assignée. Dès la
deuxième génération de colons, 3 ou 4 lots s’agrègent en une exploitation unique, J a
petite propriété évolue vers la moyenne ou la grande et les villages de colonisation se
dépeuplent. Certes, le peuplement demeure algérien, mais il cesse d’être rural et
l’exode vers les ville a lieu: Alger, Constantine, Oran, voient leurs populations croî
tre ainsi plus que ne croît la population totale du pays, et dans l’ensemble, le peuple
ment européen rural diminue ; si les statistiques laissent apparaître un parallélisme
assez rigoureux entre l’application des méthodes de colonisation paysanne et l’ac
croissement du peuplement français, il n’en découle pas, malheureusement, que l’appli
cation des méthodes de colonisation paysanne ait réussi à créer un paysannat algérien.
M. le Gouverneur Viollette indique ainsi que dans le département d’Alger sur plus
de huit mille familles de colons installées par l’Administration, mille deux cents seu
lement subsistent ; comme familles rurales, faudrait-il ajouter. Tout le surplus a dû
disparaître et a été repris le plus souvent par la grande colonisation.
Nous arrivons donc à cette constatation que si la France est de plus en plus un
pays de petite propriété paysanne, la colonisation algérienne tend au contraire, mal
gré les efforts de l’Administration, a être surtout, une colonisation de cadres, de chefs
d'entreprises et de dirigeants, et, à formation et à niveau intellectuels égaux, le colon
algérien est, plus que le paysan de la Métropole, un chef d’entreprise.
A
La Tunisie, pays de protectorat, n’a guère connu, si l’on en excepte les grandes
concessions de la région Sfaxienne, que l’initiative privée en matière de colonisation
jusqu’en 1914.
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série de modifications inspirées par les circonstances. Tantôt le peuplement national
est le but, comme avec les formules adoptées par Bugeaud ou par la Troisième
République; tantôt la mise en valeur économique du pays est l’objectif presque
exclusif, comme sous le Second Empire. Ce heurt et cette succession de métho
des, d’esprit opposé, laissent apparaître toutefois une dominante assez nette des doc
trines de peuplement sur celles de mise en valeur. Et de ce fait l’Algérie est deve
nue un pays à peuplement national ou européen assez poussé, mais à peuplement
pour l’installation duquel la tutelle et l’assistance administratives ont dû être consi
dérables : c’est un pays sur lequel 830.000 Européens demeurent bien enracinés, mais
dont le peuplement originel a été formé surtout par de la petite et de la moyenne
colonisation , souvent peu instruite, peu préparée à sa tâche, et ayant eu besoin d’une
période de gestation d’un demi-siècle pour s’adapter économiquement et vivre de sa
vie propre.
Cette colonisation conçue comme une colonisation paysanne ne réussit pas mal
gré tout, à l’épreuve du temps, à conserver ce caractère. Elle s’affirme chaque jour
davantage au contraire, même lorsqu’il s’agit de la petite colonisation, comme une
colonisation de cadres. Le paysan français, aux mains calleuses, au rude bon sens se
retrouve certes dans le petit colon algérien, mais, dans la plupart des cas, ce dernier
fait travailler sa terre plus qu’il ne la travaille lui-même. Il est le chef de chantier, le
chef d’entreprise qui décide et surveille les façons culturales qu’exécutent sous ses or
dres l'indigène, alors que dans un village de France, il serait lui-même l’exécutant.
De ce fait, surtout dans les régions de faible pluviométrie et à climat âpre, le3 lots
de colonisation conçus comme lots de colonisation paysanne sont toujours trop
petits. Il faut pour un chef d’entreprises des étendues plus grandes que celles qui
suffiraient à un simple laboureur; il faut à celui qui a dans sa ferme un mouvement
de capitaux important, conséquence des salaires à payer et des machines à amortir,
un chiffre d’affaires suffisant pour que les frais généraux de l’entreprise soient har
monieusement répartis; aussi la colonisation conçue comme petite colonisation ne
demeure pas plus d’une génération sous la formule qu’on lui avait assignée. Dès la
deuxième génération de colons, 3 ou 4 lots s’agrègent en une exploitation unique, J a
petite propriété évolue vers la moyenne ou la grande et les villages de colonisation se
dépeuplent. Certes, le peuplement demeure algérien, mais il cesse d’être rural et
l’exode vers les ville a lieu: Alger, Constantine, Oran, voient leurs populations croî
tre ainsi plus que ne croît la population totale du pays, et dans l’ensemble, le peuple
ment européen rural diminue ; si les statistiques laissent apparaître un parallélisme
assez rigoureux entre l’application des méthodes de colonisation paysanne et l’ac
croissement du peuplement français, il n’en découle pas, malheureusement, que l’appli
cation des méthodes de colonisation paysanne ait réussi à créer un paysannat algérien.
M. le Gouverneur Viollette indique ainsi que dans le département d’Alger sur plus
de huit mille familles de colons installées par l’Administration, mille deux cents seu
lement subsistent ; comme familles rurales, faudrait-il ajouter. Tout le surplus a dû
disparaître et a été repris le plus souvent par la grande colonisation.
Nous arrivons donc à cette constatation que si la France est de plus en plus un
pays de petite propriété paysanne, la colonisation algérienne tend au contraire, mal
gré les efforts de l’Administration, a être surtout, une colonisation de cadres, de chefs
d'entreprises et de dirigeants, et, à formation et à niveau intellectuels égaux, le colon
algérien est, plus que le paysan de la Métropole, un chef d’entreprise.
A
La Tunisie, pays de protectorat, n’a guère connu, si l’on en excepte les grandes
concessions de la région Sfaxienne, que l’initiative privée en matière de colonisation
jusqu’en 1914.
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