Titre : Chronique mensuelle / L'Institut colonial français
Auteur : Institut colonial français (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-11-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327925070
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 novembre 1923 20 novembre 1923
Description : 1923/11/20 (A3,N12). 1923/11/20 (A3,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201381v
Source : CIRAD, 2018-238761
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
Troisième Année. — N° 12.
Le Numéro : 0 fr. 50
20 Novembre 1923.
de l’Institut
Colonial
Chronique
F rançais
t RÉDACTION & ADMINISTRATION f
La FRANCE chez elle t PARIS (?) - 4, Rue Volney - PARIS (2 e ) | Us COLONIES chez die.
aux COLONIES t TÉLÉPHONE : CENTRAL o5-86 ^ t en FRANCE
Abonnements : Union postale, 10 fr.; Etranger, 12 fr.
T ;T
Le Lien ci ar
gent
la colom
et la colonisation moderne
Entre la Mère-Patrie et les Patries éparses par le monde, mille liens se sont formés, se resserrent chaque jour.
L'un cVeux composite et subtil autant que fort, le lien d'argent, appelle une attention particulière. Il serait banal
d’écrire selon la formule rituelle, que nous avons le plaisir de donner aujourd'hui à nos lecteurs la primeur du lumi
neux article que M. F. Pietiîi lui consacre dans notre numéro spécial (en préparation) de /Illustration économique et
financière sur la France totale. Nous avons le sentiment de contribuer ainsi à la révélation de l'un des plus clairs
esprits que possède à cette heure notre jeune élite en matière de finance. Tenu en très haute estime dans les sphères éle
vées de la Finance et du monde colonial, le jeune Directeur général des Finances du Maroc, moins connu dans le grand
public, sera certainement un jour un des chefs de notre politique financière. En attendant, le Maroc a joué de bonheur
quand en 1917 il lui a confié ses finances. Alors ci peine naissantes, hypothéquées par l'héritage des dettes de l’ancien
Maghzen, elles sont des plus satisfaisantes ci cette heure. C'est que M.F.Pietri,Inspecteur des finances,brillamment sorti
en tête de tous les concours et lauré de toutes les couronnes scolastiques, auteur cle plusieurs études économiques
remarquées, notamment d'un ouvrage sur /'Antagonisme économique du Nord et du Sud de l’Italie, a peut-être trouvé
clans sa Corse natale, l'art héréditaire clés conquêtes rapides. Depuis 6 ans, le Maroc n’a cessé de clore ses budgets en
excédent, s’est constitué un fonds de réserve solide et contribue plus qu'aucune colonie, aux dépenses militaires. La
principale réforme que sut réaliser M. Pietri, fut de supprimer la vieille monnaie d'argent du Maroc, qui rendait
presque impraticables les transactions clu Protectorat avec la France, et d’amener la Banque d'Etat clu Maroc à adop
ter le régime clu franc, par le moyen d'un compte-courant avec le Trésor Public analogue à ce qui existe en Algérie.
Le lien de jadis : le butin. — Autrefois, on ne conce
vait avec les colonies qu’un seul lien d'argent : celui
du butin qu’une exploitation hâtive du pays conquis drai
nait vers le pays conquérant. Formule aveugle, qui a abouti
à l’épuisement des unes, à rémancipation des autres, et
dont l’aventure des galions de Vigo est restée le symbole et
la leçon...
Le lien d'aujourd’hui : la mise de fonds. — Tout au con
traire, pour que les colonies rendent à plein; pour en
escompter un profit durable; pour créer entre elles et la
Métropole cet impérialisme économique, qui est le seul but
rationnel d’une politique d’outre-mer, il faut, pendant un
long temps, accepter que les colonies « coûtent », il faut se
résigner à risquer délibérément les sommes qu’exige leur
croissance normale.
La doléance classique des adversaires de notre expan
sion coloniale : « Les colonies coûtent cher » n’est qu’un
effroi de vieille fille qui croit perdre son argent en le pla
çant... On l'a ressassée pendant des années à propos de
l’Algérie et de l’Indochine : c’est là sa plus éclatante con
damnation...
Savoir dépenser et savoir attendre. — L’argent que la
Métropole peut et doit « investir » dans ses colonies est de
deux origines : celui que l’Etat lui-même y dépense, à fonds
apparemment perdus, dans le seul intérêt de la producti
vité générale; celui qu’y exportent les particuliers, sous la
forme de capitaux anonymes ou privés, dans l’espoir d’un
lucre positif.
Ces deux éléments essentiels de la collaboration finan
cière de la Métropole peuvent s’appeler, pour simplifier les
idées : l'Aide Budgétaire, l'Aide Capitaliste. A la vérité,
ils se complètent : l’une précède et détermine l’autre, puis
celle-ci vient dégager la première et s’y substituer progres
sivement. De cette sorte d’engrenage naît un jour l’œuvre
poursuivie : enrichissement du patrimoine collectif, rému
nération des initiatives individuelles...Et le rythme fécond,
en se renouvelant, devient tout le secret des colonies pros
pères, comme il est, en somme, celui de la richesse natio
nale elle-même.
Mais à la base de ce mécanisme et pour qu’il fonctionne
avec le.maximum d’efficacité, il faut une discipline techni
que : savoir dépenser, et une discipline morale : savoir
attendre.
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Chronique
F rançais
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Le Lien ci ar
gent
la colom
et la colonisation moderne
Entre la Mère-Patrie et les Patries éparses par le monde, mille liens se sont formés, se resserrent chaque jour.
L'un cVeux composite et subtil autant que fort, le lien d'argent, appelle une attention particulière. Il serait banal
d’écrire selon la formule rituelle, que nous avons le plaisir de donner aujourd'hui à nos lecteurs la primeur du lumi
neux article que M. F. Pietiîi lui consacre dans notre numéro spécial (en préparation) de /Illustration économique et
financière sur la France totale. Nous avons le sentiment de contribuer ainsi à la révélation de l'un des plus clairs
esprits que possède à cette heure notre jeune élite en matière de finance. Tenu en très haute estime dans les sphères éle
vées de la Finance et du monde colonial, le jeune Directeur général des Finances du Maroc, moins connu dans le grand
public, sera certainement un jour un des chefs de notre politique financière. En attendant, le Maroc a joué de bonheur
quand en 1917 il lui a confié ses finances. Alors ci peine naissantes, hypothéquées par l'héritage des dettes de l’ancien
Maghzen, elles sont des plus satisfaisantes ci cette heure. C'est que M.F.Pietri,Inspecteur des finances,brillamment sorti
en tête de tous les concours et lauré de toutes les couronnes scolastiques, auteur cle plusieurs études économiques
remarquées, notamment d'un ouvrage sur /'Antagonisme économique du Nord et du Sud de l’Italie, a peut-être trouvé
clans sa Corse natale, l'art héréditaire clés conquêtes rapides. Depuis 6 ans, le Maroc n’a cessé de clore ses budgets en
excédent, s’est constitué un fonds de réserve solide et contribue plus qu'aucune colonie, aux dépenses militaires. La
principale réforme que sut réaliser M. Pietri, fut de supprimer la vieille monnaie d'argent du Maroc, qui rendait
presque impraticables les transactions clu Protectorat avec la France, et d’amener la Banque d'Etat clu Maroc à adop
ter le régime clu franc, par le moyen d'un compte-courant avec le Trésor Public analogue à ce qui existe en Algérie.
Le lien de jadis : le butin. — Autrefois, on ne conce
vait avec les colonies qu’un seul lien d'argent : celui
du butin qu’une exploitation hâtive du pays conquis drai
nait vers le pays conquérant. Formule aveugle, qui a abouti
à l’épuisement des unes, à rémancipation des autres, et
dont l’aventure des galions de Vigo est restée le symbole et
la leçon...
Le lien d'aujourd’hui : la mise de fonds. — Tout au con
traire, pour que les colonies rendent à plein; pour en
escompter un profit durable; pour créer entre elles et la
Métropole cet impérialisme économique, qui est le seul but
rationnel d’une politique d’outre-mer, il faut, pendant un
long temps, accepter que les colonies « coûtent », il faut se
résigner à risquer délibérément les sommes qu’exige leur
croissance normale.
La doléance classique des adversaires de notre expan
sion coloniale : « Les colonies coûtent cher » n’est qu’un
effroi de vieille fille qui croit perdre son argent en le pla
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l’Algérie et de l’Indochine : c’est là sa plus éclatante con
damnation...
Savoir dépenser et savoir attendre. — L’argent que la
Métropole peut et doit « investir » dans ses colonies est de
deux origines : celui que l’Etat lui-même y dépense, à fonds
apparemment perdus, dans le seul intérêt de la producti
vité générale; celui qu’y exportent les particuliers, sous la
forme de capitaux anonymes ou privés, dans l’espoir d’un
lucre positif.
Ces deux éléments essentiels de la collaboration finan
cière de la Métropole peuvent s’appeler, pour simplifier les
idées : l'Aide Budgétaire, l'Aide Capitaliste. A la vérité,
ils se complètent : l’une précède et détermine l’autre, puis
celle-ci vient dégager la première et s’y substituer progres
sivement. De cette sorte d’engrenage naît un jour l’œuvre
poursuivie : enrichissement du patrimoine collectif, rému
nération des initiatives individuelles...Et le rythme fécond,
en se renouvelant, devient tout le secret des colonies pros
pères, comme il est, en somme, celui de la richesse natio
nale elle-même.
Mais à la base de ce mécanisme et pour qu’il fonctionne
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