Titre : Chronique mensuelle / L'Institut colonial français
Auteur : Institut colonial français (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327925070
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1923 01 février 1923
Description : 1923/02/01 (A3,N2)-1923/02/28. 1923/02/01 (A3,N2)-1923/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201371g
Source : CIRAD, 2018-238761
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
Troisième Année. — N° 2. Le Numéro : 0 fr. 50 Février 1923.
CHROI
VIQUE MENSi
J ELLE
~1~ •
P | • | T
J #
institut
Colonial I
1 rancais
| RÉDACTION & ADMINISTRATION
La FRANCE chez elle | PARIS (2 e ) - 4, Rue Volney - PARIS (2 e )
aux COLONIES 1 TÉLÉPHONE : CENTRAL o5-86
X Abonnements : Union postale, 6fr. ; Etranger, 8 fr.
| Les COLONIES chez elles
f en FRANCE
Y
ï
LA VIE DE L’INSTITUT COLONIAL FRANÇAIS
LES COLONIES, EST-CE LA FRANCE OU L’ÉIRANGER ?
XX
LA “ LOI GUILLOTINE ” ET NOTRE GROUPE DE DÉFENSE DES RHUMS COLONIAUX
Vannée nouvelle, écrivions-nous ici même en janvier
dernier, sera l’année de l’essor colonial. Allons-nous être
obligés de convenir qu’elle pourrait être l’année de la
débâcle coloniale? Vraiment, les lois « d’airain » se multi
plient sans relâche, comme si pour défaire au fur et à
mesure la soudure patiemment poursuivie et chaque jour
plus complètement scellée entre la Métropole et les Colo
nies, quelque levier occulte et néfaste reformait au moment
propice l’ancienne brisure! Il n’y a pas si longtemps que
nous devions lutter contre les taxes frappant les produits
coloniaux tout comme ceux de l’étranger, et arracher mor
ceau par morceau une quasi-égalité de traitement — pas
Légalité toute entière! — entre les producteurs métropoli
tains et coloniaux. Hier, le sénateur Lemery pouvait se
demander si une guerre économique allait être déclarée par
la France à ses Colonies, et dans ce grand quotidien où une
patriotique campagne pour le relèvement du franc par l’éco
nomie et la production de la France et des Colonies, affirme
la nécessité de trouver chez nous les matières premières
achetées à l’étranger, il devait déplorer le contingentement
des blés du Maroc, et le dernier en date, celui des rhums
coloniaux.
C’est là, en effet, pourrait-on dire, le dernier présent de
la Métropole à ces Colonies qu’elle convie à son relèvement
par la mise en valeur intensifiée de leurs ressources illimi
tées : c’est aussi son plus récent tribut de reconnaissance
pour leur effort de guerre. Et que l’on ne nous accuse pas de
faire de l’exagération ou du sentiment : voici les faits briè
vement rapportés. Profanes et initiés jugeront.
Il fallait pendant la guerre, il a fallu, il faut toujours du
sucre — importé à grands frais de l’étranger — aliment de
première nécessité, et du rhum, « la fine champagne du
pauvre », le spécifique souverain contre la grippe, etc. Nos
Colonies, les Antilles particulièrement dont c’est l’industrie
régionale ancienne, mais nombre d’autres encore, Madagas
car par exemple, qui vient à peine d’élever des usines coû
teuses, se sont jetées dans la production avec zèle, avec
ampleur.
Or, écoutez bien ceci, car c’est en vérité presque incroya
ble : au détour d’une discussion de douzième provisoire à la
Chambre, un petit groupe de députés, entraînés par M. Bar-
the, de l’Hérault, que la puissante Confédération générale
des vignerons a toujours vu à sa tête là où ses intérêts for
midables devaient écraser les minorités résistantes, a réussi
à faire insérer dans la loi des Finances un article, net et
mortel pour l’industrie sucrière et rhumière coloniale,
comme un couperet de guillotine — l’image est du vigou
reux orateur, député de la Guadeloupe, M. Candace.
Cet article de loi, en effet, tout comme une marchandise
étrangère, impose une taxe à l’importation en France à tous
les rhums en provenance des Colonies, sauf, à raison de
160.000 hectolitres par an, ceux ne titrant pas plus de 65°.
Or, vous savez que la production du sucre est fonction de
l’utilisation des mélasses, c’est-à-dire de leur transformation
en rhum. Donc, ce contingentement, dont le quantum fut
d’ailleurs concédé comme par la pitié des triomphateurs
âprement entrepris par MM. Boisneuf, Boussenot et Can
dace, limite si strictement la production du rhum qu’elle
est pour bien dire annihilée, comme celle du sucre.
Mais aussi l’alcool se vendra cher et la production métro
politaine gardera sa prédominance. Quant au rhum, et
quant au sucre, on en importera davantage encore des pays
à change élevé. Et l’ascension des prix continuera, cepen
dant que le programme des grands travaux, l’appel à l’in
tensification des cultures, à l’élan des initiatives, à la har
diesse des capitaux, offriront la magie des opulences colo
niales aux masses conquises et tout à la fois surprises par
des vérités évidentes et peu de résultats tangibles.
Eh bien, il faut reprendre un mot fameux pour dénon
cer le péril, mieux, l’obstacle invincible, qui se dresse et
surgit comme hier malgré les leçons oubliées de la guerre,
contre Y avènement de la production intense par la Métro
pole et la Colonie, associées ou du moins concurrentes
loyales et égales comme deux commerçants du même quar
tier : le régionalisme, voilà l’ennemi! Tant que la région
placera ses intérêts au-dessus de ceux de la Nation, tant que
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LES COLONIES, EST-CE LA FRANCE OU L’ÉIRANGER ?
XX
LA “ LOI GUILLOTINE ” ET NOTRE GROUPE DE DÉFENSE DES RHUMS COLONIAUX
Vannée nouvelle, écrivions-nous ici même en janvier
dernier, sera l’année de l’essor colonial. Allons-nous être
obligés de convenir qu’elle pourrait être l’année de la
débâcle coloniale? Vraiment, les lois « d’airain » se multi
plient sans relâche, comme si pour défaire au fur et à
mesure la soudure patiemment poursuivie et chaque jour
plus complètement scellée entre la Métropole et les Colo
nies, quelque levier occulte et néfaste reformait au moment
propice l’ancienne brisure! Il n’y a pas si longtemps que
nous devions lutter contre les taxes frappant les produits
coloniaux tout comme ceux de l’étranger, et arracher mor
ceau par morceau une quasi-égalité de traitement — pas
Légalité toute entière! — entre les producteurs métropoli
tains et coloniaux. Hier, le sénateur Lemery pouvait se
demander si une guerre économique allait être déclarée par
la France à ses Colonies, et dans ce grand quotidien où une
patriotique campagne pour le relèvement du franc par l’éco
nomie et la production de la France et des Colonies, affirme
la nécessité de trouver chez nous les matières premières
achetées à l’étranger, il devait déplorer le contingentement
des blés du Maroc, et le dernier en date, celui des rhums
coloniaux.
C’est là, en effet, pourrait-on dire, le dernier présent de
la Métropole à ces Colonies qu’elle convie à son relèvement
par la mise en valeur intensifiée de leurs ressources illimi
tées : c’est aussi son plus récent tribut de reconnaissance
pour leur effort de guerre. Et que l’on ne nous accuse pas de
faire de l’exagération ou du sentiment : voici les faits briè
vement rapportés. Profanes et initiés jugeront.
Il fallait pendant la guerre, il a fallu, il faut toujours du
sucre — importé à grands frais de l’étranger — aliment de
première nécessité, et du rhum, « la fine champagne du
pauvre », le spécifique souverain contre la grippe, etc. Nos
Colonies, les Antilles particulièrement dont c’est l’industrie
régionale ancienne, mais nombre d’autres encore, Madagas
car par exemple, qui vient à peine d’élever des usines coû
teuses, se sont jetées dans la production avec zèle, avec
ampleur.
Or, écoutez bien ceci, car c’est en vérité presque incroya
ble : au détour d’une discussion de douzième provisoire à la
Chambre, un petit groupe de députés, entraînés par M. Bar-
the, de l’Hérault, que la puissante Confédération générale
des vignerons a toujours vu à sa tête là où ses intérêts for
midables devaient écraser les minorités résistantes, a réussi
à faire insérer dans la loi des Finances un article, net et
mortel pour l’industrie sucrière et rhumière coloniale,
comme un couperet de guillotine — l’image est du vigou
reux orateur, député de la Guadeloupe, M. Candace.
Cet article de loi, en effet, tout comme une marchandise
étrangère, impose une taxe à l’importation en France à tous
les rhums en provenance des Colonies, sauf, à raison de
160.000 hectolitres par an, ceux ne titrant pas plus de 65°.
Or, vous savez que la production du sucre est fonction de
l’utilisation des mélasses, c’est-à-dire de leur transformation
en rhum. Donc, ce contingentement, dont le quantum fut
d’ailleurs concédé comme par la pitié des triomphateurs
âprement entrepris par MM. Boisneuf, Boussenot et Can
dace, limite si strictement la production du rhum qu’elle
est pour bien dire annihilée, comme celle du sucre.
Mais aussi l’alcool se vendra cher et la production métro
politaine gardera sa prédominance. Quant au rhum, et
quant au sucre, on en importera davantage encore des pays
à change élevé. Et l’ascension des prix continuera, cepen
dant que le programme des grands travaux, l’appel à l’in
tensification des cultures, à l’élan des initiatives, à la har
diesse des capitaux, offriront la magie des opulences colo
niales aux masses conquises et tout à la fois surprises par
des vérités évidentes et peu de résultats tangibles.
Eh bien, il faut reprendre un mot fameux pour dénon
cer le péril, mieux, l’obstacle invincible, qui se dresse et
surgit comme hier malgré les leçons oubliées de la guerre,
contre Y avènement de la production intense par la Métro
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