Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1935-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1935 01 janvier 1935
Description : 1935/01/01 (A45,N1)-1935/12/31 (A45,N12). 1935/01/01 (A45,N1)-1935/12/31 (A45,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201340x
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
670
BULLETIN DU COMITÉ
consentir des prêts portant intérêt d’une durée
qui ne pourra être ni inférieure à trois ans, ni
supérieure à dix ans, en vue de faciliter la créa
tion, le développement, la remise en marche ou
le fonctionnement d’exploitations ou d’entrepri
ses exerçant leur activité dans les territoires dé
pendant du Ministère des Colonies et apparte
nant à des Français, sujets ou protégés français.
Son activité doit être strictement limitée à ce
but précis et ne doit pas statutairement déborder
ce cadre.
Le projet de la Conférence Impériale excluait
du rayon d’action du Crédit colonial les entre
prises purement commerciales : d’autre part, il
accordait la garantie de l’Etat aux obligations
émises par ce nouvel établissement. Sur ces deux
points le décret-loi a innové : rien n'empêche
dans les textes ci-dessous une firme commerciale
de faire appel au Crédit colonial pour étendre ou
transformer son outillage. D’autre part, le Mi
nistère des Finances, fidèle à ses vieilles préven
tions, a refusé la garantie de l’Etat. Tout au plus
a-t-il consenti à exonérer de l’impôt sur le reve
nu des valeurs mobilières et des créances les in
térêts des prêts consentis par le Crédit colonial.
Le taux de l’intérêt des prêts paraît devoir
être de 7 ou 8 \%, ce qui constitue déjà un pro
grès.
Cet établissement est constitué à un capital
action initial relativement réduit (20 millions de
francs). Mais il est assuré de disposer des capi
taux nécessaires. Son Conseil d’Administration
peut dès maintenant émettre pour 500 millions
d’obligations : il pourra procéder à d’autres émis
sions ultérieures sur l’autorisation des Ministres
des Finances et des Colonies.
Conformément au projet de la Conférence Im
périale, ce nouvel organisme est en quelque sorte
une filiale du Crédit National qui détient la ma
jorité des actions, ainsi que les postes de Prési
dent, d’Administrateur-délégué, de Vice-Prési
dent et de Directeur.
Cette mise sous la tutelle d’un organisme mé
tropolitain a soulevé quelques critiques. Tout dé
pendra de l’esprit dans lequel le Crédit Colonial
sera administré. Un rôle fécond l’attend : il ai
dera à vivre les entreprises viables qui ont pu
subsister, et entre des mains expertes il pourra
devenir un instrument puissant d’action sur les
initiatives privées. En effet il a été prévu que
les colonies pourraient donner leur garantie à
certains prêts. Ainsi certaines entreprises plutôt
que telles autres pourront être favorisées, en fonc
tion d’un plan d’ensemble à la réalisation duquel
il conviendra de tenir strictement la main. Bien
entendu une telle sélection pour être efficace
devra être faite d’une façon rigoureusement équi
table et objective. Elle permettra d’éviter les
concurrences fâcheuses entre métropole et colo
nies et entre colonies elles-mêmes, et de décou
rager des initiatives vouées à un échec certain.
Certains esprits imprégnés des vieilles théories
libérales critiqueront peut-être cette intervention
de l’Etat dans les affaires privées. Appliquée à
la production métropolitaine l’économie dirigée
peut susciter des critiques très vives et à cer
tains égards justifiées : elle apparaît toutefois
nécessaire quand il s’agit de mettre en valeur
nos territoires d’outre-mer, à condition bien en
tendu qu’elle s’exerce à bon escient.
Nous sommes las des expériences individuelles
ou collectives poursuivies en ordre dispersé et
sans méthode. Si l’instrument dont M. Rollin
vient de doter nos colonies est manoeuvré avec
continuité et suivant un plan rationnel, il est
susceptible de mettre pratiquement fin à ces
errements.
On a pu regretter que le Crédit Colonial soit
créé seulement maintenant alors que tant d’en
treprises saines ont dû disparaître. Mieux vaut
tard que jamais, et le geste de M. Louis Rollin
mérite une approbation sans réserve.
Il faut toutefois ne pas oublier que cette réa
lisation, proposée par la Conférence Impériale,
faisait partie d’un tout. En particulier il a été
reconnu unanimement que nos territoires d’ou-
tre-mer n’étaient pas immédiatement en mesure,
sans une mise en oeuvre préalable, de nous four
nir les produits agricoles et miniers nécessaires
à la métropole. Cette mise en oeuvre exige une
organisation ou une prospection qui, même ré
duites au minimum indispensable, s’avèrent coû
teuses.
La Commission de l’outillage de la Conférence
Impériale, que présidait avec tant d’énergie et
d’autorité le général Messimy, a élaboré un pro
jet adopté en séance plénière tendant à créer
un fonds national pour l’outillage public de la
France d’Outre-Mer.
L’originalité et la fécondité de ce projet rési
daient essentiellement dans le fait qu’il consacre
pour la première fois la collaboration régulière
du budget métropolitain au financement des tra
vaux publics d’Outre-Mer.
On sait que jusqu’ici nos colonies ont dû cons
tituer leur outillage à leurs propres frais, soit
par voie budgétaire, en cas d’excédents, soit par
voie d’emprunts. Des charges très lourdes ont
de ce fait incombé à des territoires qui souvent
n’en pouvaient supporter le poids.
L’intérêt actuel et futur de la métropole im
pose une autre solution, celle de l’aide finan
cière de la métropole aux colonies.
Il serait superflu même de résumer les argu
ments définitifs qui ont été invoqués pour faire
prévaloir cette thèse. Certes, à une heure où
les difficultés économiques et financières acca
blent la métropole, où des sacrifices particuliè
rement durs ont été imposés à toutes les caté
gories de Français pour sauver la devise natio
nale, il n’est pas aisé de demander l’inscription
au budget de dépenses nouvelles. Pourtant il
s’agit de dépenses nécessaires et essentiellement
productives, susceptibles de contribuer dans une
large mesure à rendre au commerce et à l’in
dustrie française la vitalité qui leur manque.
A l’heure où ces lignes sont écrites la procé
dure si efficace des décrets-lois ne peut plus
BULLETIN DU COMITÉ
consentir des prêts portant intérêt d’une durée
qui ne pourra être ni inférieure à trois ans, ni
supérieure à dix ans, en vue de faciliter la créa
tion, le développement, la remise en marche ou
le fonctionnement d’exploitations ou d’entrepri
ses exerçant leur activité dans les territoires dé
pendant du Ministère des Colonies et apparte
nant à des Français, sujets ou protégés français.
Son activité doit être strictement limitée à ce
but précis et ne doit pas statutairement déborder
ce cadre.
Le projet de la Conférence Impériale excluait
du rayon d’action du Crédit colonial les entre
prises purement commerciales : d’autre part, il
accordait la garantie de l’Etat aux obligations
émises par ce nouvel établissement. Sur ces deux
points le décret-loi a innové : rien n'empêche
dans les textes ci-dessous une firme commerciale
de faire appel au Crédit colonial pour étendre ou
transformer son outillage. D’autre part, le Mi
nistère des Finances, fidèle à ses vieilles préven
tions, a refusé la garantie de l’Etat. Tout au plus
a-t-il consenti à exonérer de l’impôt sur le reve
nu des valeurs mobilières et des créances les in
térêts des prêts consentis par le Crédit colonial.
Le taux de l’intérêt des prêts paraît devoir
être de 7 ou 8 \%, ce qui constitue déjà un pro
grès.
Cet établissement est constitué à un capital
action initial relativement réduit (20 millions de
francs). Mais il est assuré de disposer des capi
taux nécessaires. Son Conseil d’Administration
peut dès maintenant émettre pour 500 millions
d’obligations : il pourra procéder à d’autres émis
sions ultérieures sur l’autorisation des Ministres
des Finances et des Colonies.
Conformément au projet de la Conférence Im
périale, ce nouvel organisme est en quelque sorte
une filiale du Crédit National qui détient la ma
jorité des actions, ainsi que les postes de Prési
dent, d’Administrateur-délégué, de Vice-Prési
dent et de Directeur.
Cette mise sous la tutelle d’un organisme mé
tropolitain a soulevé quelques critiques. Tout dé
pendra de l’esprit dans lequel le Crédit Colonial
sera administré. Un rôle fécond l’attend : il ai
dera à vivre les entreprises viables qui ont pu
subsister, et entre des mains expertes il pourra
devenir un instrument puissant d’action sur les
initiatives privées. En effet il a été prévu que
les colonies pourraient donner leur garantie à
certains prêts. Ainsi certaines entreprises plutôt
que telles autres pourront être favorisées, en fonc
tion d’un plan d’ensemble à la réalisation duquel
il conviendra de tenir strictement la main. Bien
entendu une telle sélection pour être efficace
devra être faite d’une façon rigoureusement équi
table et objective. Elle permettra d’éviter les
concurrences fâcheuses entre métropole et colo
nies et entre colonies elles-mêmes, et de décou
rager des initiatives vouées à un échec certain.
Certains esprits imprégnés des vieilles théories
libérales critiqueront peut-être cette intervention
de l’Etat dans les affaires privées. Appliquée à
la production métropolitaine l’économie dirigée
peut susciter des critiques très vives et à cer
tains égards justifiées : elle apparaît toutefois
nécessaire quand il s’agit de mettre en valeur
nos territoires d’outre-mer, à condition bien en
tendu qu’elle s’exerce à bon escient.
Nous sommes las des expériences individuelles
ou collectives poursuivies en ordre dispersé et
sans méthode. Si l’instrument dont M. Rollin
vient de doter nos colonies est manoeuvré avec
continuité et suivant un plan rationnel, il est
susceptible de mettre pratiquement fin à ces
errements.
On a pu regretter que le Crédit Colonial soit
créé seulement maintenant alors que tant d’en
treprises saines ont dû disparaître. Mieux vaut
tard que jamais, et le geste de M. Louis Rollin
mérite une approbation sans réserve.
Il faut toutefois ne pas oublier que cette réa
lisation, proposée par la Conférence Impériale,
faisait partie d’un tout. En particulier il a été
reconnu unanimement que nos territoires d’ou-
tre-mer n’étaient pas immédiatement en mesure,
sans une mise en oeuvre préalable, de nous four
nir les produits agricoles et miniers nécessaires
à la métropole. Cette mise en oeuvre exige une
organisation ou une prospection qui, même ré
duites au minimum indispensable, s’avèrent coû
teuses.
La Commission de l’outillage de la Conférence
Impériale, que présidait avec tant d’énergie et
d’autorité le général Messimy, a élaboré un pro
jet adopté en séance plénière tendant à créer
un fonds national pour l’outillage public de la
France d’Outre-Mer.
L’originalité et la fécondité de ce projet rési
daient essentiellement dans le fait qu’il consacre
pour la première fois la collaboration régulière
du budget métropolitain au financement des tra
vaux publics d’Outre-Mer.
On sait que jusqu’ici nos colonies ont dû cons
tituer leur outillage à leurs propres frais, soit
par voie budgétaire, en cas d’excédents, soit par
voie d’emprunts. Des charges très lourdes ont
de ce fait incombé à des territoires qui souvent
n’en pouvaient supporter le poids.
L’intérêt actuel et futur de la métropole im
pose une autre solution, celle de l’aide finan
cière de la métropole aux colonies.
Il serait superflu même de résumer les argu
ments définitifs qui ont été invoqués pour faire
prévaloir cette thèse. Certes, à une heure où
les difficultés économiques et financières acca
blent la métropole, où des sacrifices particuliè
rement durs ont été imposés à toutes les caté
gories de Français pour sauver la devise natio
nale, il n’est pas aisé de demander l’inscription
au budget de dépenses nouvelles. Pourtant il
s’agit de dépenses nécessaires et essentiellement
productives, susceptibles de contribuer dans une
large mesure à rendre au commerce et à l’in
dustrie française la vitalité qui leur manque.
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