Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12). 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201128s
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
BULLETIN DU COMITÉ
£70
niale. Un bon tiers en est même déjà sorti, puisque l’Union
sud-africaine est à peu près indépendante et ne tient plus
que par un cheveu à l’Empire anglais...
Nous glisserons sur l’appréciation qui est faite
de la politique de l’Angleterre qui, barrant aux
blancs l’entrée de leurs possessions, s’efforce de
« britanniser » les noirs ; nous ne nous arrête
rons pas non plus sur ce qui est dlit de l’Afrique
française, qui serait « considérée, ainsi qu’on le
sait, avant tout comme un réservoir de chair à
canon, comme une fabrique de soldats à jeter
sur les champs de bataille européens ». Mais,
voici la conclusion de cet exposé :
Ce sont donc des questions d’une portée immense que
celles qui se dessinent sur le fond du monde africain et
il suffit d’en avoir esquissé une pour prouver combien
notre présence vigilante en Erythrée, appuyée sur les rap
ports établis d’une part avec l’Empire éthiopien et de l’au
tre avec les Royaumes de la Péninsule arabique, peut être
un facteur toujours plus important de l’évolution du pro
blème africain dans le sens de notre intérêt et aussi de
l’intérêt commun de la civilisation européenne et des races
indigènes elles-mêmes.
En lisant ces morceaux de presse fasciste, on
est en droit de dire que Victor-Emmanuel, par
son voyage en Erythrée, a fait plus qu’un geste
commémoratif ou qu’un acte d’adhésion à la po
litique africaine et asiatique du Fascisme. Il a
consacré de son autorité royale la mystique colo
niale, nous dirons meme impériale, die l’Italie
nouvelle.
P. DE VlGUERIE.
UN MÉDECIN SAHARIEN VICTIME DU DEVOIR
Le Docteur RENÉ CONTAL
La grande famille administrative et militaire
des Territoires du Sud de l’Algérie vient,à nou
veau, d’être douloureusement frappée par la
mort de l’un de ses membres du corps médical,
le médecin-capitaine René Contai, médecin-chef
de l’Assistance médicale à Ouargla.
Le docteur Contai appartenait à cette vaillante
phalange de médecins militaires, qui prodiguent
le secours de Heur science aux misérables popula
tions indigènes du Sahara, avec un désintéresse
ment et un dévouement dignes d’admiration. Ce
jeune praticien avait débuté à l'annexe de Bjskra
au mois de mars 1929. Dès son arrivée, il eut
conscience de l’utile besogne que l’on attendait
de lui ; il se mit courageusement à la tâche,
n’hésitant pas à se déplacer fréquemment à che
val ou en automobile pour aller visiter les mala
des, dépister un foyer épidémique ou procéder à
des vaccinations. Gai, sympathique, naturelle
ment aimable et accueillant avec tout le monde,
le nouveau médecin ne tardait pas à faire appré
cier la valeur de ses connaissances profession
nelles et à se créer de nombreux amis parmi les
Européens et les indigènes.
Le médecin-capitaine Contai aimait le sud. Le
charme indéfinissable de ces régions l’avait à tel
point séduit qu’il sollicitait son maintien au Sa
hara à l’expiration de son séjour réglementaire.
Cette faveur lui ayant été accordée, il fut alors
désigné au début de l’année 1932 pour diriger à
Ouargla, la grande oasis du désert, les services
médicaux de l’hôpital et de la garnison, ainsi
que l’assistance médicale européenne et indigène
de cette circonscription.
Le 19 mars, moins d’un mois après son instal
lation à Ouargla, on vient lui signaler quelques
cas suspects dans une maison du village. Le doc
teur se fait donner des explications sur l’état de
ces indigènes et les renseignements précis qu’il
recueille ne lui laissent aucun doute sur le genre
d’affection qu’il va avoir à combattre. 11 n’hésite
pourtant pas. En toute hâte, il se transporte au
près des malades. Son diagnostic est confirmé :
ill se trouve bien en présence de typhiques.
Le jeune praticien prodigue aux indigènes at
teints de la terrible maladie les soins qu’exige
leur état. Mais il songe aussi à tous ceux que le
mal a encore épargnés et qui seront, eux aussi,
les victimes de l’implacable fléau si d’énergiques
mesures de prophylaxie n’interviennent rapide
ment. Le docteur Contai fait établir un cordon
sanitaire autour de la maison contaminée et Iles
dispositions qu’il prend pour enrayer l’épidé
mie permettent de réduire celle-ci à quelques cas
isolés.
Cependant le docteur a conscience du danger
auquel il vient de s’exposer. Rentré chez lui,
son devoir entièrement accompli, il prend toutes
précautions opportunes pour éviter de commu
niquer la maladie à sa femme et à son jeune fils
dans le cas où il serait lui-même atteint. Ses
craintes ne tardaient pas à être justifiées. Quel
ques jours après, en effet, il s’alitait et consta
tait tous les premiers symptômes du typhus. Eva
cué par avion sanitaire sur l’hôpital militaire
d’Alger, il ne pouvait, hélas ! échapper au ter
rible mal, malgré les soins attentifs et dévoués
qui lui étaient prodigués. Le 20 avril, ill décé
dait à 31 ans à peine, après avoir reçu la mé
daille d’or des épidémies comme suprême récom
pense de son héroïque sacrifice.
La levée du corps eut lieu le 21 avril au milieu
d’une grande affluence d’officiers et de méde
cins militaires qui avaient tenu à saluer la dé
pouille mortelle de leur jeune camarade, victime
de son devoir. M. l’abbé Bauzon, aumônier de
l’hôpital, qui porte sur sa vaillante poitrine les
rubans de la Légion d’honneur et de la Croix de
guerre, et le médecin-colonel Coste, l’éminent
directeur du service de santé des Territoires du
Sud, prononcèrent tour à tour quelques paroles
émouvantes en présence du cercueil de ll’officier
défunt.
*
* *
J’ai toujours eu une admiration profonde pour
les hommes que leur profession invite à se pen-
£70
niale. Un bon tiers en est même déjà sorti, puisque l’Union
sud-africaine est à peu près indépendante et ne tient plus
que par un cheveu à l’Empire anglais...
Nous glisserons sur l’appréciation qui est faite
de la politique de l’Angleterre qui, barrant aux
blancs l’entrée de leurs possessions, s’efforce de
« britanniser » les noirs ; nous ne nous arrête
rons pas non plus sur ce qui est dlit de l’Afrique
française, qui serait « considérée, ainsi qu’on le
sait, avant tout comme un réservoir de chair à
canon, comme une fabrique de soldats à jeter
sur les champs de bataille européens ». Mais,
voici la conclusion de cet exposé :
Ce sont donc des questions d’une portée immense que
celles qui se dessinent sur le fond du monde africain et
il suffit d’en avoir esquissé une pour prouver combien
notre présence vigilante en Erythrée, appuyée sur les rap
ports établis d’une part avec l’Empire éthiopien et de l’au
tre avec les Royaumes de la Péninsule arabique, peut être
un facteur toujours plus important de l’évolution du pro
blème africain dans le sens de notre intérêt et aussi de
l’intérêt commun de la civilisation européenne et des races
indigènes elles-mêmes.
En lisant ces morceaux de presse fasciste, on
est en droit de dire que Victor-Emmanuel, par
son voyage en Erythrée, a fait plus qu’un geste
commémoratif ou qu’un acte d’adhésion à la po
litique africaine et asiatique du Fascisme. Il a
consacré de son autorité royale la mystique colo
niale, nous dirons meme impériale, die l’Italie
nouvelle.
P. DE VlGUERIE.
UN MÉDECIN SAHARIEN VICTIME DU DEVOIR
Le Docteur RENÉ CONTAL
La grande famille administrative et militaire
des Territoires du Sud de l’Algérie vient,à nou
veau, d’être douloureusement frappée par la
mort de l’un de ses membres du corps médical,
le médecin-capitaine René Contai, médecin-chef
de l’Assistance médicale à Ouargla.
Le docteur Contai appartenait à cette vaillante
phalange de médecins militaires, qui prodiguent
le secours de Heur science aux misérables popula
tions indigènes du Sahara, avec un désintéresse
ment et un dévouement dignes d’admiration. Ce
jeune praticien avait débuté à l'annexe de Bjskra
au mois de mars 1929. Dès son arrivée, il eut
conscience de l’utile besogne que l’on attendait
de lui ; il se mit courageusement à la tâche,
n’hésitant pas à se déplacer fréquemment à che
val ou en automobile pour aller visiter les mala
des, dépister un foyer épidémique ou procéder à
des vaccinations. Gai, sympathique, naturelle
ment aimable et accueillant avec tout le monde,
le nouveau médecin ne tardait pas à faire appré
cier la valeur de ses connaissances profession
nelles et à se créer de nombreux amis parmi les
Européens et les indigènes.
Le médecin-capitaine Contai aimait le sud. Le
charme indéfinissable de ces régions l’avait à tel
point séduit qu’il sollicitait son maintien au Sa
hara à l’expiration de son séjour réglementaire.
Cette faveur lui ayant été accordée, il fut alors
désigné au début de l’année 1932 pour diriger à
Ouargla, la grande oasis du désert, les services
médicaux de l’hôpital et de la garnison, ainsi
que l’assistance médicale européenne et indigène
de cette circonscription.
Le 19 mars, moins d’un mois après son instal
lation à Ouargla, on vient lui signaler quelques
cas suspects dans une maison du village. Le doc
teur se fait donner des explications sur l’état de
ces indigènes et les renseignements précis qu’il
recueille ne lui laissent aucun doute sur le genre
d’affection qu’il va avoir à combattre. 11 n’hésite
pourtant pas. En toute hâte, il se transporte au
près des malades. Son diagnostic est confirmé :
ill se trouve bien en présence de typhiques.
Le jeune praticien prodigue aux indigènes at
teints de la terrible maladie les soins qu’exige
leur état. Mais il songe aussi à tous ceux que le
mal a encore épargnés et qui seront, eux aussi,
les victimes de l’implacable fléau si d’énergiques
mesures de prophylaxie n’interviennent rapide
ment. Le docteur Contai fait établir un cordon
sanitaire autour de la maison contaminée et Iles
dispositions qu’il prend pour enrayer l’épidé
mie permettent de réduire celle-ci à quelques cas
isolés.
Cependant le docteur a conscience du danger
auquel il vient de s’exposer. Rentré chez lui,
son devoir entièrement accompli, il prend toutes
précautions opportunes pour éviter de commu
niquer la maladie à sa femme et à son jeune fils
dans le cas où il serait lui-même atteint. Ses
craintes ne tardaient pas à être justifiées. Quel
ques jours après, en effet, il s’alitait et consta
tait tous les premiers symptômes du typhus. Eva
cué par avion sanitaire sur l’hôpital militaire
d’Alger, il ne pouvait, hélas ! échapper au ter
rible mal, malgré les soins attentifs et dévoués
qui lui étaient prodigués. Le 20 avril, ill décé
dait à 31 ans à peine, après avoir reçu la mé
daille d’or des épidémies comme suprême récom
pense de son héroïque sacrifice.
La levée du corps eut lieu le 21 avril au milieu
d’une grande affluence d’officiers et de méde
cins militaires qui avaient tenu à saluer la dé
pouille mortelle de leur jeune camarade, victime
de son devoir. M. l’abbé Bauzon, aumônier de
l’hôpital, qui porte sur sa vaillante poitrine les
rubans de la Légion d’honneur et de la Croix de
guerre, et le médecin-colonel Coste, l’éminent
directeur du service de santé des Territoires du
Sud, prononcèrent tour à tour quelques paroles
émouvantes en présence du cercueil de ll’officier
défunt.
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J’ai toujours eu une admiration profonde pour
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