Presse et revues
1258 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12). 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201128s
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
351
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
avenir prochain, à prendre, dans les grandes So
ciétés coloniales, une nouvelle importance et (pie
les perspectives qui leur seront ouvertes dans cet
ordre d’idées, seront encore plus larges que dans
le passé.
Le Congrès du 26 octobre dernier, qui avait
pour but d’étudier le rôle, lia préparation et le
placement des Ingénieurs agricoles coloniaux, a
ainsi mis en évidence le rôle de premier plan
qu’ont joué et que doivent jouer, dans notre
Empire d’outre-mer, les anciens élèves des Eco
les de Grignon, de bennes et de Montpellier :
c’est d’eux que dépendent, pour une large part,
ies améliorations à apporter aux méthodes de
cullture, en vue d’abaisser le prix de revient des
produits du sol : c’est d’eux aussi (pie peut dé
pendre un rapprochement plus étroit entre Eu
ropéens et Indigènes. L’autorité qu’ils doivent à
leur savoir, leur permet d’exercer une action
profonde sur les populations au milieu desquelles
ils vivent : ils comptent partout parmi les meil
leurs instruments de la pénétration française.
Pierre Rotverotx.
MmiiiîiïnfmmîmriïîiHÎîriîfiTmîmîfriîmrmii^niiniiMÎiniiiMiniiiiriiùlnYiîriiyiH!
LE MOYEN NIGER
ET SA BOUCLE
DANS LA BÉGION DE TOMBOUCTOU
Le sommet de la boucle du Niger a été occupé
de 1803, occupation de Tombouctou, à 1898, oc
cupation de Gao.
Les derniers soubresauts de la conquête datent
de 1908, combat de Baneï à iO kilomètres à vol
d'oiseau à l’Est de Diré, et 1916, combat d’Adiar
a /O kilomètres environ au Sud du nouveau chef-
lieu du cercle de Rharous (Tararoust en songaï) ;
combat d’Andéramboucane à l’Est de Ménaka,
cerdle de Gao.
La résistance a toujours été dirigée par les po
pulations nomades touarefi, les sédentaires n’v
ont que rarement participé, encore était-ce sous
la pression de leurs anciens maîtres dont ils re
doutaient les méthodes sauvages.
La révolte de 1908 avait été provoquée par les
Imédédren du Séréré, tribu amrid guerrière ins
tallée sur la rive droite du Niger, entre Tom
bouctou et Rharous dans Tîlle du Séréré, les tri
bus voisines : Igouadaren, kel-Temoulaït et Irré-
ganalen avaient suivi le mouvement, les Tengue-
reguifs, sur la rive gauche (cercle de Goundam)
restèrent indécis sauf quelques unités qui agirent
pour Heur compte personnel, le combat de Dire
où Ile capitaine Gautheron vengea durement le
massacre de la colonne Bonnier laissait encore
chez eux des souvenirs profitables de notre puis-
Le colonel La verdure, à Baneï étouffa cette ten
tative après un combat où mille cavaliers vin
rent s’écraser sur nos troupes, suivant la rela
tion qui m’en a été faite par Adeïni, principal
instigateur chez les ïmededren.
En 1916 l’affaire d’Adiar dirigée par ies Kel-
Ahorma, fraction maraboutique guerrière des
Igouadaren ne donna lieu qu’à un seul combat
où kel-Abonna, Kel-Oulii et quelques Ïmededren
du Séréré furent dispersés, après une attaque de
cavalerie sur la colonne qui venait de Bamba,
surprise violente puisque quatre guerriers furent
tués dans le carré, l’un d’eux abattu par le doc
teur Richer qui protégea à temps T Administra
teur Fleury blessé à la main par ce courageux
adversaire.
Le souvenir de notre puissance à Baneï retint
cette fois les Kel-Temoulaït et les Irréganaten.
A la même époque les ïmededren de Gossi. ou
Kel-Gossi, participaient au mouvement, iis agis
saient à l’instigation du marabout Mohamed \h-
med et furent battus, avec les Oudalen, par la co
lonne de Dori qui opérait sous le commandement
du capitaine Fourcade.
Cette même année, à Andéramboucane dans le
cercle de Gao, subdivision de Ménaka, les Oull-
miden furent sévèrement châtiés sous l’attaque
combinée des troupes soudanaises et algériennes.
Depuis ies nomades sont restés calmes, la pro
pagande antifrançaise menée en sourdine par
I quelques marabouts, avec le maximum d’acuité
| en 1925-26, en coïncidence avec la révolte d’Abd
el Krim au Maroc n’a pu trouver un milieu favo
rable chez les guerriers découragés.
Ce résumé des mouvements politiques explique
pourquoi la région reste encore mal connue, cer
taines parties de la boucle n’ont jamais été par
courues par un Européen ; c’est ainsi qu’à In-
daki, point d’eau situé 80 kilomètres à l’est de
Ilombori, jamais un Européen n’était passé avant
ma tournée d'octobre-novembre 1926, l’affluent
temporaire du Niger que j’ai suivi alors reste in
violé jusqu’à la limite du cercle de Dori (llaute-
^ olta).
J’ai considéré dans cette partie du Soudan sahé
lien trois régions différentes.
I. — L’intérieur de la boucle ou Gourma.
II. — La région lacustre du Niger (partie
nord).
III. — Le Niger de Kabara à Gao.
L’aspect physique, la répartition des popula
tions, les possibilités économiques y sont nette
ment différents, ce que je vais m’efforcer de fai
re ressortir.
CHAPITRE PREMIER
L'INTERIEUR DE LA BOUCLE OU GOURMA
A) Aspect physque
1° Le plateau central
Cette partie du Soudan est une des moins con
nues, les cartes (pic nous possédons sont très in
complètes et souvent fantaisistes, je cite en exem-
sance.
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
avenir prochain, à prendre, dans les grandes So
ciétés coloniales, une nouvelle importance et (pie
les perspectives qui leur seront ouvertes dans cet
ordre d’idées, seront encore plus larges que dans
le passé.
Le Congrès du 26 octobre dernier, qui avait
pour but d’étudier le rôle, lia préparation et le
placement des Ingénieurs agricoles coloniaux, a
ainsi mis en évidence le rôle de premier plan
qu’ont joué et que doivent jouer, dans notre
Empire d’outre-mer, les anciens élèves des Eco
les de Grignon, de bennes et de Montpellier :
c’est d’eux que dépendent, pour une large part,
ies améliorations à apporter aux méthodes de
cullture, en vue d’abaisser le prix de revient des
produits du sol : c’est d’eux aussi (pie peut dé
pendre un rapprochement plus étroit entre Eu
ropéens et Indigènes. L’autorité qu’ils doivent à
leur savoir, leur permet d’exercer une action
profonde sur les populations au milieu desquelles
ils vivent : ils comptent partout parmi les meil
leurs instruments de la pénétration française.
Pierre Rotverotx.
MmiiiîiïnfmmîmriïîiHÎîriîfiTmîmîfriîmrmii^niiniiMÎiniiiMiniiiiriiùlnYiîriiyiH!
LE MOYEN NIGER
ET SA BOUCLE
DANS LA BÉGION DE TOMBOUCTOU
Le sommet de la boucle du Niger a été occupé
de 1803, occupation de Tombouctou, à 1898, oc
cupation de Gao.
Les derniers soubresauts de la conquête datent
de 1908, combat de Baneï à iO kilomètres à vol
d'oiseau à l’Est de Diré, et 1916, combat d’Adiar
a /O kilomètres environ au Sud du nouveau chef-
lieu du cercle de Rharous (Tararoust en songaï) ;
combat d’Andéramboucane à l’Est de Ménaka,
cerdle de Gao.
La résistance a toujours été dirigée par les po
pulations nomades touarefi, les sédentaires n’v
ont que rarement participé, encore était-ce sous
la pression de leurs anciens maîtres dont ils re
doutaient les méthodes sauvages.
La révolte de 1908 avait été provoquée par les
Imédédren du Séréré, tribu amrid guerrière ins
tallée sur la rive droite du Niger, entre Tom
bouctou et Rharous dans Tîlle du Séréré, les tri
bus voisines : Igouadaren, kel-Temoulaït et Irré-
ganalen avaient suivi le mouvement, les Tengue-
reguifs, sur la rive gauche (cercle de Goundam)
restèrent indécis sauf quelques unités qui agirent
pour Heur compte personnel, le combat de Dire
où Ile capitaine Gautheron vengea durement le
massacre de la colonne Bonnier laissait encore
chez eux des souvenirs profitables de notre puis-
Le colonel La verdure, à Baneï étouffa cette ten
tative après un combat où mille cavaliers vin
rent s’écraser sur nos troupes, suivant la rela
tion qui m’en a été faite par Adeïni, principal
instigateur chez les ïmededren.
En 1916 l’affaire d’Adiar dirigée par ies Kel-
Ahorma, fraction maraboutique guerrière des
Igouadaren ne donna lieu qu’à un seul combat
où kel-Abonna, Kel-Oulii et quelques Ïmededren
du Séréré furent dispersés, après une attaque de
cavalerie sur la colonne qui venait de Bamba,
surprise violente puisque quatre guerriers furent
tués dans le carré, l’un d’eux abattu par le doc
teur Richer qui protégea à temps T Administra
teur Fleury blessé à la main par ce courageux
adversaire.
Le souvenir de notre puissance à Baneï retint
cette fois les Kel-Temoulaït et les Irréganaten.
A la même époque les ïmededren de Gossi. ou
Kel-Gossi, participaient au mouvement, iis agis
saient à l’instigation du marabout Mohamed \h-
med et furent battus, avec les Oudalen, par la co
lonne de Dori qui opérait sous le commandement
du capitaine Fourcade.
Cette même année, à Andéramboucane dans le
cercle de Gao, subdivision de Ménaka, les Oull-
miden furent sévèrement châtiés sous l’attaque
combinée des troupes soudanaises et algériennes.
Depuis ies nomades sont restés calmes, la pro
pagande antifrançaise menée en sourdine par
I quelques marabouts, avec le maximum d’acuité
| en 1925-26, en coïncidence avec la révolte d’Abd
el Krim au Maroc n’a pu trouver un milieu favo
rable chez les guerriers découragés.
Ce résumé des mouvements politiques explique
pourquoi la région reste encore mal connue, cer
taines parties de la boucle n’ont jamais été par
courues par un Européen ; c’est ainsi qu’à In-
daki, point d’eau situé 80 kilomètres à l’est de
Ilombori, jamais un Européen n’était passé avant
ma tournée d'octobre-novembre 1926, l’affluent
temporaire du Niger que j’ai suivi alors reste in
violé jusqu’à la limite du cercle de Dori (llaute-
^ olta).
J’ai considéré dans cette partie du Soudan sahé
lien trois régions différentes.
I. — L’intérieur de la boucle ou Gourma.
II. — La région lacustre du Niger (partie
nord).
III. — Le Niger de Kabara à Gao.
L’aspect physique, la répartition des popula
tions, les possibilités économiques y sont nette
ment différents, ce que je vais m’efforcer de fai
re ressortir.
CHAPITRE PREMIER
L'INTERIEUR DE LA BOUCLE OU GOURMA
A) Aspect physque
1° Le plateau central
Cette partie du Soudan est une des moins con
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