Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-04-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 avril 1939 24 avril 1939
Description : 1939/04/24 (A39,N17). 1939/04/24 (A39,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272133z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
tjund!24A~Ht939 Fondateur : Marcel RUEDEL1 Edition hebàonwdoim -.Prix du nunifro .- Un.-frcm ; 39* Année. NT 17
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Les Annales Coloniales
* FOND£ES EN 1900 - *
Dons le cadre vate et robuste de
l'Empire, toutes les initiative*, toas
les efforts devant s'insérer, eonchoi-
ner et s'articuler de telle sorte qu'ils
aboutissent à une symbiose qui seule
permet aux organismes complexes de
vivre et de croitre.
(Discours de M. Pie ne ALYPE,
Gouverneur de la Guadeloupe, à
l'ouverture de la Conférence
Economique qu'il a instituée.)
DIRECTION
RÉDACTION
d m U Mrtlw. faite cr).
Téléphone : Provence 49JH et82. - C.C. postaux Paris 147385. 1.
Qonespondanti perifeuflen dons tout l'Empire et dam les ports de le Métroool*
Les manuscrits ne sont pas rendus. ':.. : :"
Las annonces sont reçues à Parts, 12, nie Le PdeBer (9%
par ia Sodété Africaine de PubBdté et d*EdHons françaises.
ADMINISTRATION
, PUBLICITÉ -
ABONNEMENTS
France et Oaima–. ̃ ̃ –1 «b : 50 franos 6 mots : 30 franoi
ztranm et 1 m t 70 francs 6 maie: 40 franoa
Yzam et OoloDiu..mi»"«««••toi 1 au : aoo franee
Btraiiffer.et.Golanlee.1 M : 300 franee
PROPAGANDE
Une mesure équitable de M. - Maridel
Les anciens militaires
au Conseil Colonial du Sénégal
par Galandou DIOUF
député du Sénégal
Par un décret tout récent M. Georgfes Mandel vient de décider
que les anciens militaires sénégalais seraient désormais repré-
sentés au Conseil Colonial de leur pays. En un moment où la
France demande à ses colonies et particulièrement à l'Afrique
Noire un effort militaire accru, une telle mesure ne pourra qu'avoir
les plus heureuses conséquences morales. Il semble en effet naturel
que ceux qui consentent l'impôt du sang à la métropole chargée
de leurs destins reçoivent en contre-partie un droit de regard sur
la manière dont sont gérés leurs propres intérêts.
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de souligner ici les servi-
ces rendus par nos troupes noires par tous ceux qu'on appelle
globalement c les sénégalais. parce que le Sénégal - !tit):e pre-
mier à les fournir, mais qui comptent - aujomd'huFdes recrues
levées dans toutes les régions de
l'A.O.F., en Guinée comme au Ni-
ger, en Côte d'Ivoire comme au
Dahomey et au Soudan.
Sans vouloir retracer les hauts-
faits durant la Grande-Guerre de
l'armée noire de Mangin, aug-
mentée du recrutement assuré par
Diagne dès 1915, il faut bien dire
cependant que même après les
hostilités en Europe, la France a
eu de nouveau recours à « ses »
Sénégalais, en Afrique du Nord
ou en Syrie.
Il y a seulement quelques se-
maines, Djibouti paraissant mena-
cé par les prétentions italiennes,
ce sont des bataillons sénégalais
qui furent envoyés pour renfor-
cer les garnisons de la Somalie
française.
Ce fait souligne assez quelle es-
time; nos hautes, autorités militai-
res ont pour la vaillance et le dé-
vouement des troupes noires.
Mais il teace aussi le devoir éL>
m~e~'w~tw9aB~
l'autorié t civile doit remplir en-
vers ces bons serviteurs de l'Em-
pire. ,"
(Sait* page 3)
NI pencaeits
toloniaux
clnisciMe tête
-
Le départ de M. Reste, qui quitte
pour la retraite le gouvernement gé-
néral de l'A.E.F., où il laisse d'unani-
mes regrets, a déterminé plusieurs
mutations dans le haut personnel de
notre administration coloniale.
C'est M. Boisson, qui assurait pré-
sentement l'intérim à Dakar, qui suc-
cède à M. Reste à Brazzaville. Cette
nomination, qui attristera certaine-
ment nos compatriotes d'A.O.F., sera
par contre saluée avec joie par tous i
les Aéfiens.
Quant aux gourarMBiinta générât*
1. de l'A.O.P.' et-de Madagascar, leurs
titulaires sont l'objet d'un chassé-croi-
sé : tandis que M. Cayla se rend à
Dakar, M. de Coppet va prendre sa
succession à Tananarive.
LA SYRIE
AU CAHKtrOPH
M. Gabriel Puaux vient d'arriver en
France pour soumettre au gouverne-
ment les conclusions de son enquête
au Levant.
Il a dû auparavant rétablir l'ordre
troublé à Damas et assurer une exis-
tence au moins provisoire, au gou-
vernement récemment constitué par
M. Boukhari en dehors des partis ex-
trémistes du pays sous mandat Ac-
tuellement la Syrie a retrouvé le cal-
me. Est-ce la fin de la crise ? N'est-ce
au contraire au'une simple trêve 7
Nous inclinerions plutôt vers la se-
conde hypothèse. Si rien n'est aggra-
vé, rien n'est non plus résolu quant
aux problèmes intérieurs syriens. Les
antagonismes qui se sont révélés au
cours de deux ans d'essai de gouver-
nement autonome ne se sont point
apaisés par miracle et il semble
bien qu'à quelque solution qu'on s'ar-
rête, il soit difficile de satisfaire aux
aspirations inconciliables des parties
en présence.
- r-------- A
Résumons plutôt la situation telle
qu'elle semble se présenter aujour-
d'hui
« Abandonner la Syrie
serait commettre
a
un crime.»
.déclare à Marseille
le comte CRESSATY i
(De notre correspondant particulier
à Mareeille)
Défenseur ardent de la Syrie fran-
çaise, SI le comte Cressaty donnait ré-
cemment à Marseille une magnifique
conférence sur la situation actuelle de
ce pays, et jetait un cri d'alarme à
propos de la Turquie.
Après avoir souligné les répercus-
sions désastreuses de l'accord d'Anka-
ra et de la politique d'abandon suivie
deouis car la France, il déclarait :
c En perdant la région d'Alexandret-
te, la France perdrait une position stra-
tégique irremplaçable, un port sûr et
profond, une base pavale de premier
ordre, et la confiance des populations
qui après avoir fui la Cilicie, étaient
venues se réfugier dans le Sandjak à
l'ombre du drapeau tricolore ».
La France, doit déclarer nul et non
avenu l'accord qui a permis à la Tur-
quie de s'implanter à Alexandrette. Les
frontières de la Syrie doivent être im-
muables. La solution aux difficultés
présentes serait la création d'une fé-
dération des Etats sous mandat fran-
çais.
(Suite pote J)
par Mehmed SALOUM
On sait que selon la définition du
système mandataire la puissance tu-
trice se doit de faire accéder progres-
sivement les peuples remis à sa gar-
de à une indépendance totale, au jour
où leur maturité politique et leur dé-
veloppement matériel autorisent une
telle libération.
Pour la Syrie, le moment parut ve-
nu en 1936 : un traité signé au mois
de septembre de cette année aména-
geait un état syrien souverain en droit
dans le cadre de la Société des Na-
tions.
Pour être valable, ce traité devait,
bien entendu, être ratifié par le par-
lement français mais sa mise en
exécution pouvant être toutefois im-
médiatement tentée, à titre d'essai, en
attendant une consécration qui, dans
l'esprit des auteurs de cet instrument
diplomatique, ne devait soulever au-
cune difficulté.
Et l'Etat Syrien doté de toutes les
prérogatives d'Etat indépendant fut
lancé dans la voie aventurée de ses
destins.
A
Si l'on avait fondé un Etat Syrien
on n'avait toutefois point créé pour
autant une nation syrienne homogène
et cohérente.
Dans les limites politiques du nou-
vel Egtt ne vivaient pas en effet que
les populations musulmanes du pays
de Damas mais aussi des populations
chrétiennes d'obédiences diverses tel-
les que les Druzes, les Alaouites et
les Djéziriotes. (Suite poge 3)
: : ; AVERTISSEMENTfRANCO-BRITANNIQUE
MESURES NAVALES Il
en Méditerranée
par Max Cousin
Aux annexions, aux coups de force,
aux menaces diverses sur tous les
points de'l'Europe, les Puissances dé-
mocratiques ont enfin répondu par des
actes et non plus seulement par des
protestations, par des conférences et
des discours.
La colonisation brutale de l'Albanie
a enfin ouvert bien des yeux. Rien ne
la justifiait : ni des raisons écono.
miques, ni politiques, ni même démo-
graphiques.
n est apparu à l'évidence qu'il s'a-
gissait simplement d'une prise de po-
sition stratégique et qui plus est po-
sition offensive.
L'Albanie en effet n'est pas utile à
la défense de l'Italie. Le canal d'Otran-
te qui sépare les deux terres a quel-
que quatre-vingt kilomètres de large,
c'est-a-dire qu'il est trop étroit pour
nécessiter un point d appui naval sui
l'une et l'autre rive et trop large pour
que l'on envisage de le barrer com-
plètement. 1
Mais au contraire, l'Albanie est un
admirable point de départ pour me-
nacer tous les Etats balkaniques et y
poursuivre cette ouvre de division
qui doit aboutir à la mise en tutelle
de l'Europe orientale par les Puissan-
ces de l'Axe qui se retourneraient
alors infaillfbJemeDt contre nous.
Cette menace ne peut être acceptée
et certains découvrent ainsi et subi-
tement que nos intérêts vitaux peu-
vent fort bien s'étendre à plusieurs
milliers de kilomètres de nos fron-
tières.
A des conventions «Falliance avec
les pays menacés directement sont ve-
nues s'ajouter des < mesures nava-
les b prises par la France et la Gran-
de Bretagne.
Qu'est-ce à dire ?
La Marine, on doit le savoir, est une
force de la Nation capable d'interve-
nir immédiatement partout où ie be-
soin s'en fait sentir, à la différence
de l'Armée qui a besoin d'une assez
longue préparation que Ton appelle
commonémentTnoMisation. - -
n existe bien une mobilisation pour
la Marine, mais elle s*'/limite è un
rappel de personnel nécessaire à l'ar-
mement de quelques navires en iéser-
ve et des batteries de défense de cô-
tes qui depuis la dernière guerre ont
été placées avec juste raison sous sa
direction.
Par ailleurs tout ce qui constitue les
forces navales françaises peut en quel-
ques heures remplir pleinement son
rôle.
Bien qu'il soit naturellement unpos-
sible de dévoiler quelles furent les
mesures décidées en Conseil des Mi-
nistres, on peut supposer qu'il s'agit
de rappel de permissionnaires, de ra-
vitaillement en combustibles et de
concentrations de différentes unités
dans des lieux appropriés, pour parer
à toute éventualité.
Ces-mesures posent le problème des
différentes forces navales en Méditer-
ranée,. Nous essaierons d'en donner
quelques indications d'après les -der-
niers renseignements publiés de part
et d'autres. '-. --
LES FLOTTES EN PRESENCE
~-J~.twtM'Mi~ - ..- ,
Il n'y a en Méditerranée que trois
flottes dignes de ce nom : la Britan-
nique, la Française et l'Italienne. Nous j
négligerons pour l'instant les flottes
espagnole, grecque et turque qui ne
peuvent constituer qu'un appoint mi-
nime à l'un ou l'autre parti.
La flotte italienne est la plus nom-
breuse parce qu'elle évolue tout en-
tière en Méditerranée alors que la
France et la Grande Bretagne doivent
également défendre leurs côtes de
l'Atlantiaue et leurs vastes emoires.
L'Italie a actuellement en construc-
tion quatre cuirassés de 35.000 ton-
nes, mais les deux premiers, Vittorio-
Veneto et Littorio, ne seront pas prêts
avant plusieurs mois et les deux der-
niers plusieurs années. Elle devra donc
se contenter de quatre vieux cuirassés
datant d'avant-euerre. dont deux. le
César et le Cavour ont été entière-
ment refondus il y a quelques années-
En face de ces unités l'escadre bri-
tannique est forte de quatre puissants
navires de 32.000 tonnes : Wearspite,
Malaya, Valiant, Barham, tous quatre
de la classe Queen Elisabeth sont ac-
tuellement les plus forts navires en
service en Europe.
(Suite page 3)
-
-.. ":.! ., , ..-
o ,0' ROC GIBRALTAR ',00.'0,0'00,,0,
attend la flotte allemande.
Truqué comme un décor de mort, le rocher
britannique veille aux portes de l'Empire dont
le silence de sa force tranquille.
Ainsi qu'il avait été
annoncé, la flotte elle-
IIIOIId. a appareillé de
Kiel le 18 avril à desti-
nation de l'Espagne.
Cette escadre comprend
deux cuirassés, deux
croiseurs, deux divisions
de torpilleurs et trois
flotilles de sous-marins.
On sait que le gouver-
nement allemand, de-
vant l'émotion que sou-
leva cette nouvelle dans
les milieux britaaniqull,
a précisé que quelques
navires seulement fran-
chiraient le détroit de
Gibraltar et entreraient
en Méditerranée. Quoi-
qu'il en soit, l'Angle-
terre et la France ont
pris d'ans et déjà tou-
tes dispositions utiles
tant à Gibraltar, où une
escadre française de
mise naviras se trouve
actuellement mouillée,
que dans les ports de
l'Atlantique marocain.
Cette démonstration al-
lemande, en effet,
qui coïncide avec des
mouvements de trou-
pas a nés sérieux au
Maroc npagnol, notam-
ment sur la frontière
de le son* tangéroise,
n'est pas faite précisé-
ment pour détendre une
situation en Méditerra-
née que la présence des
armas italiennes en Es-
pagne et aux Baléares
compliqua singulière-
ment.
Le sinistre du "Paris"
Lé « Paris », magnifique coursier des mon qu'une singulière fatalité (?) a fait
disparaître au moment oà il remenait en France les promien avions livrés par l'Amérique.
A l'heure où nous écri-
vons. ces lignes, nous ne
possédons sur le sinistre
du Ha vi*-. aucune infor-
mation nouvelle que ne
coiihateseht déjà rufe lec-
teurs.
En l'absence d'une cer-
titude sur les origines de
cette catastrophe, bor-
nons-nous aujourd'hui à
saluer douloureusement ce
nouveau coup qui vient
frapper la marine fran-
çaise. Après les Message-
ies avec le Georges Phl-
ippar, après la Sud-
vtlantique avec ratlanti-
lue, c'est au tour de 'a
transatlantique d'être du-
ement éprouvée dans une
de ses pltis belles unités
qui maintenait avec un
éclat incomparable, le
prestige dupevfllonfran-
saia.
;.:. -ir -
A .0 0
Les musulmans d'Algérie
répondent à M. Mussolini
iprotecteur de l'[slam»
et agresseur de l'Albanie
par René JANON
(De notre correspondant particulier
à Alger).
J'assistai en avril 1937 à une partie
du voyage triomphal de M. Mussolini
en Lybie. Les journées de Tripoli,
surtout, laissent dans mon souvenir
des spectacles d'une mise en scène
fastueuse et ses manifestations de for-
ce militaire bien faites pour impres-
sionner les musulmans de Tripolitai-
ne. Déjà à l'époque où le Duce re-
cevant des mains d'un caïd une gran-
de épée sortie d'un arsenal de la Pé-
ninsule, se proclamait le « protec-
teur de l'Islam », on pouvait se ren-
dre compte du sens de cette protec-
tion.
Il me souvient de ce quotidien coup
de canon annonçant en chaque fin
d'après-midi, le salut aux couleurs :
tous les taxis, tous les fiacres s'arrê-
tant pile en pleine rue, en plein car-
refour, les consommateurs se levant
aux terrasses des cafés ; les indigènes
accroupis se dressant ; et tout ce mon.
de tourné dans la direction du « Cas-
tello » gouvernemental, levant le bras
à la romaine pendant une minute bien
comptée.
Voyez si nos indigènes sont dis-
ciplinés ! admirait un de mes amis
italiens.
Cette discipline assurément repré-
sentait un gros effort de coups de
pied dans le bas du dos. J'en fis la
réflexion et l'on eut l'amabilité d'en
rire.
C'est sans doute ce régime de < dis-
cipline » que s'apprête à appliquer
aux musulmans d'Albanie M. Musso-
lini, protecteur de l'Islam. Les mu-
sulmans du monde entier, il le sait,
ne sont pas dupes. Pas plus aujour-
d'hui qu'il y a deux ans.
Pour leur part les musulmans d'Al-
gérie viennent de spontanément ex-
primer leur opinion sur le genre de
tutelle que l'Italie propose à leur exa-
men.
Spontanément, certes : dès le len-
demain de l'agression de Durazzo, les
journaux d'Afrique du Nord publiaient
rappel de M. Taleb Abdessalem, pro-
testant à Tlemcen, vieille cité de cul-
ture islamique, ( avec la dernière
énergie contre la lâche agression dont
est l'objet un petit Etat musulman »,
et clamant son « indignation en face
de cet acte barbare ».
Ce en dune conscience offusquée
est celui que répétaient presque dans
la même heure, des centaines de mil-
liers de musulmans à travers toute
l'Algérie. Non seulement dans les
grandes villes, mais dans les moindres
bleds des hauts-plateaux et du Sud.
C'est ainsi que nos journaux n'ont pu
donner le compte-rendu, même suc-
cint, de toutes les manifestations an-
ti-italiennes qui se sont déroulées la
semaine dernière. Les seuls titres des
informations* d'une journée donnent
une idée de l'ampleur du mouvements
« A Constantine, 25.000 musulmans
entendent le docteur Benjelloul stig-
matiser le coup de force italien ». (M.
le Dr. Benjelloul est le leader d'un
parti avancé dont les Italiens disaient
naguère qu'il était anti-français .'). < A
Bene, 15.000 musulmans manifestent
contre l'invasion de l'Albanie ». cA
Oran, 30.000 musulmans dénoncent là
vandalisme mussolinien ». c A Mos-
taganem, 15.000 indigènes acclament la
France, protectrice de l'Islam ». « A
Bordj-Bou-Arreridj 10.000 musulmans
et leurs élus manifestent ». « Un cor-
tège de 3.000 musulmans à Saint Ar-
naud » (C'est à peu près toute la po-
pulation de ces localités), c A Phi.
lippeville, 5.000 musulmans jurent de
venger tôt ou tard-l'Islam bafoui ».
(Suite page 3)
Un peu partout en Afrique du Nord, l'annexion de l'Albanie par l'Italie a
provoqué l'indilnation des musulmans : indignation qui s'est traduite par des
manifestations dont il convient de souligner le caractère parfaitement spon-
tané. Voici l'une d'elles aux environs de Sétif. Tous nos correspondants sont
unanimes à nous foire part du sentiment violemment anti-italien qui remue
en ce moment les massas citadin.., de Casablanca à Tunis.
Quand le Parlement
s'informe
EN MISSION
A DJIBOUTI
M. Michel GEISTDOERFER, vice-président
de la Commission des Colonies, expose/es
résultats de sa mission en Somalie française
«. Nous revenons plus que jamais convaincus que là plus
qu'ailleurs, la France ne doit céder ni un pouce de son territoire,
ni une parcelle de ses droits. Djibouti, colonie créée de toute
pièces il y a une cinquantaine d'années à peine dans le désert,
est la preuve vivante de ce que peut faire le génie colonial de
la France »
Aimi, que nous l'avons annoncé, le prince
Suramaretli, gendre de S.M. la rai du
Cambodge, ast actuellement en France,
chargé, dit-on, da lIIillfOtl. Voici la
prince à son arrivée à Marseille ,'en.
tretenant avec M. de Chanteme, agent
général des Messageries Maritimes.
Monsieur le Président, vous pré-
sidez la mission qui s'est rendue ré-
cemment à Djibouti. Nous serions heu-
reux que vous puissiez nous faire con-
naître le but et le résultat de cette mis-
sion.
Chargé de mission par la Com-
mission des Colonies de la Chambre
des Dentés, nous avons quitté Paris
pour Djibouti le 2 mars. Nous avons
voyagé à l'aller sur la < Maréchal Jof-
fre » et au retour sur le c Président
Doumer » les deux nautonaphtes con-
nus et justement appréciés qui font le
service de l'Indochine. Nous sommes
restés 16 jours à bord et 8 jours entiers
à Djibouti La population nous a fait
un accueil que nous n'oublierons ja-
mais, et c'est aux cris répétés de c Vi-
ve la France - qu'à diverses reprises
nous avons été reçus sur différents
points de la Somalie française.
Nous revenons plus que jamais con-
vaincus que là plus qu'ailleurs. la
France ne doit céder ni un pouce de
son territoire, ni une parcelle de ses
droits. Djibouti, colonie créée de tou-
tes pièces il y a une cinquantaine d'an-
nées à peine dans le désert, est la
preuve vivante de ce que peut faire le
génie colonial de la France.
Notre mission que le jeune et dis-
tingué Gouverneur de la Colonie, M.
Deschamps ainsi que ses collaborateurs,
nous a largement et aimablement faci-
litée, avait un but d'information.
Avec beaucoup de soins, comme
l'exigent les circonstances, nous avons
tout d'abord examiné les travaux de
défense militaire rendue nécessaire et
renforcée en raison de la violation de
la frontière par les Italiens. Sur tous
les points, surtout à l'ouest et au sud.
nous avons visité les postes dè sécurité
organisés par un général qui, selon
la tradition française juste et géné-
reuse, sait à la fois défendre et organi-
ser pour le plus grand bien des popu-
lations indigènes. Au nord, nous avons
également visité Tadjourah et Obock
et retrouvé de - - glorieux - souvenirs.
D'accord avec M. le Ministre des Co-
lonies, nous nous sommes assurés que
toutes les précautions étaient prises en
collaboration avec l'Angleterre, car la
solidarité des deux pays sur ce point
comme ailleurs doit rester étroite. Pro-
téger Djibouti c'est en effet protéger
Perine et Aden et même le Soudan
Egyptien. Nous avons sur place exa-
miné le fonctionnement de toutes les
entreprises publiques et privées qui
font vivre la colonie. Le port, le che-
min de fer, les Salines, industrie fran-
çaise de base qui devient de" plus en
plus importante et travaille surtout
avec l'étranger. Ceux qui ont vu Dji-
bouti il y a vingt ans ne peuvent le.
reconnaître.
- Vous venez de faire allusion à
l'attitude de l'Italie. La conquête de
l'Ethiopie n'a-t-elle pas créé une si-
tuation nouvelle en Afrique orientaIet
(Suite page 5)
,',' , ,', ," ", "',' ",' ",:
Les Annales Coloniales
* FOND£ES EN 1900 - *
Dons le cadre vate et robuste de
l'Empire, toutes les initiative*, toas
les efforts devant s'insérer, eonchoi-
ner et s'articuler de telle sorte qu'ils
aboutissent à une symbiose qui seule
permet aux organismes complexes de
vivre et de croitre.
(Discours de M. Pie ne ALYPE,
Gouverneur de la Guadeloupe, à
l'ouverture de la Conférence
Economique qu'il a instituée.)
DIRECTION
RÉDACTION
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PROPAGANDE
Une mesure équitable de M. - Maridel
Les anciens militaires
au Conseil Colonial du Sénégal
par Galandou DIOUF
député du Sénégal
Par un décret tout récent M. Georgfes Mandel vient de décider
que les anciens militaires sénégalais seraient désormais repré-
sentés au Conseil Colonial de leur pays. En un moment où la
France demande à ses colonies et particulièrement à l'Afrique
Noire un effort militaire accru, une telle mesure ne pourra qu'avoir
les plus heureuses conséquences morales. Il semble en effet naturel
que ceux qui consentent l'impôt du sang à la métropole chargée
de leurs destins reçoivent en contre-partie un droit de regard sur
la manière dont sont gérés leurs propres intérêts.
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de souligner ici les servi-
ces rendus par nos troupes noires par tous ceux qu'on appelle
globalement c les sénégalais. parce que le Sénégal - !tit):e pre-
mier à les fournir, mais qui comptent - aujomd'huFdes recrues
levées dans toutes les régions de
l'A.O.F., en Guinée comme au Ni-
ger, en Côte d'Ivoire comme au
Dahomey et au Soudan.
Sans vouloir retracer les hauts-
faits durant la Grande-Guerre de
l'armée noire de Mangin, aug-
mentée du recrutement assuré par
Diagne dès 1915, il faut bien dire
cependant que même après les
hostilités en Europe, la France a
eu de nouveau recours à « ses »
Sénégalais, en Afrique du Nord
ou en Syrie.
Il y a seulement quelques se-
maines, Djibouti paraissant mena-
cé par les prétentions italiennes,
ce sont des bataillons sénégalais
qui furent envoyés pour renfor-
cer les garnisons de la Somalie
française.
Ce fait souligne assez quelle es-
time; nos hautes, autorités militai-
res ont pour la vaillance et le dé-
vouement des troupes noires.
Mais il teace aussi le devoir éL>
m~e~'w~tw9aB~
l'autorié t civile doit remplir en-
vers ces bons serviteurs de l'Em-
pire. ,"
(Sait* page 3)
NI pencaeits
toloniaux
clnisciMe tête
-
Le départ de M. Reste, qui quitte
pour la retraite le gouvernement gé-
néral de l'A.E.F., où il laisse d'unani-
mes regrets, a déterminé plusieurs
mutations dans le haut personnel de
notre administration coloniale.
C'est M. Boisson, qui assurait pré-
sentement l'intérim à Dakar, qui suc-
cède à M. Reste à Brazzaville. Cette
nomination, qui attristera certaine-
ment nos compatriotes d'A.O.F., sera
par contre saluée avec joie par tous i
les Aéfiens.
Quant aux gourarMBiinta générât*
1. de l'A.O.P.' et-de Madagascar, leurs
titulaires sont l'objet d'un chassé-croi-
sé : tandis que M. Cayla se rend à
Dakar, M. de Coppet va prendre sa
succession à Tananarive.
LA SYRIE
AU CAHKtrOPH
M. Gabriel Puaux vient d'arriver en
France pour soumettre au gouverne-
ment les conclusions de son enquête
au Levant.
Il a dû auparavant rétablir l'ordre
troublé à Damas et assurer une exis-
tence au moins provisoire, au gou-
vernement récemment constitué par
M. Boukhari en dehors des partis ex-
trémistes du pays sous mandat Ac-
tuellement la Syrie a retrouvé le cal-
me. Est-ce la fin de la crise ? N'est-ce
au contraire au'une simple trêve 7
Nous inclinerions plutôt vers la se-
conde hypothèse. Si rien n'est aggra-
vé, rien n'est non plus résolu quant
aux problèmes intérieurs syriens. Les
antagonismes qui se sont révélés au
cours de deux ans d'essai de gouver-
nement autonome ne se sont point
apaisés par miracle et il semble
bien qu'à quelque solution qu'on s'ar-
rête, il soit difficile de satisfaire aux
aspirations inconciliables des parties
en présence.
- r-------- A
Résumons plutôt la situation telle
qu'elle semble se présenter aujour-
d'hui
« Abandonner la Syrie
serait commettre
a
un crime.»
.déclare à Marseille
le comte CRESSATY i
(De notre correspondant particulier
à Mareeille)
Défenseur ardent de la Syrie fran-
çaise, SI le comte Cressaty donnait ré-
cemment à Marseille une magnifique
conférence sur la situation actuelle de
ce pays, et jetait un cri d'alarme à
propos de la Turquie.
Après avoir souligné les répercus-
sions désastreuses de l'accord d'Anka-
ra et de la politique d'abandon suivie
deouis car la France, il déclarait :
c En perdant la région d'Alexandret-
te, la France perdrait une position stra-
tégique irremplaçable, un port sûr et
profond, une base pavale de premier
ordre, et la confiance des populations
qui après avoir fui la Cilicie, étaient
venues se réfugier dans le Sandjak à
l'ombre du drapeau tricolore ».
La France, doit déclarer nul et non
avenu l'accord qui a permis à la Tur-
quie de s'implanter à Alexandrette. Les
frontières de la Syrie doivent être im-
muables. La solution aux difficultés
présentes serait la création d'une fé-
dération des Etats sous mandat fran-
çais.
(Suite pote J)
par Mehmed SALOUM
On sait que selon la définition du
système mandataire la puissance tu-
trice se doit de faire accéder progres-
sivement les peuples remis à sa gar-
de à une indépendance totale, au jour
où leur maturité politique et leur dé-
veloppement matériel autorisent une
telle libération.
Pour la Syrie, le moment parut ve-
nu en 1936 : un traité signé au mois
de septembre de cette année aména-
geait un état syrien souverain en droit
dans le cadre de la Société des Na-
tions.
Pour être valable, ce traité devait,
bien entendu, être ratifié par le par-
lement français mais sa mise en
exécution pouvant être toutefois im-
médiatement tentée, à titre d'essai, en
attendant une consécration qui, dans
l'esprit des auteurs de cet instrument
diplomatique, ne devait soulever au-
cune difficulté.
Et l'Etat Syrien doté de toutes les
prérogatives d'Etat indépendant fut
lancé dans la voie aventurée de ses
destins.
A
Si l'on avait fondé un Etat Syrien
on n'avait toutefois point créé pour
autant une nation syrienne homogène
et cohérente.
Dans les limites politiques du nou-
vel Egtt ne vivaient pas en effet que
les populations musulmanes du pays
de Damas mais aussi des populations
chrétiennes d'obédiences diverses tel-
les que les Druzes, les Alaouites et
les Djéziriotes. (Suite poge 3)
: : ; AVERTISSEMENTfRANCO-BRITANNIQUE
MESURES NAVALES Il
en Méditerranée
par Max Cousin
Aux annexions, aux coups de force,
aux menaces diverses sur tous les
points de'l'Europe, les Puissances dé-
mocratiques ont enfin répondu par des
actes et non plus seulement par des
protestations, par des conférences et
des discours.
La colonisation brutale de l'Albanie
a enfin ouvert bien des yeux. Rien ne
la justifiait : ni des raisons écono.
miques, ni politiques, ni même démo-
graphiques.
n est apparu à l'évidence qu'il s'a-
gissait simplement d'une prise de po-
sition stratégique et qui plus est po-
sition offensive.
L'Albanie en effet n'est pas utile à
la défense de l'Italie. Le canal d'Otran-
te qui sépare les deux terres a quel-
que quatre-vingt kilomètres de large,
c'est-a-dire qu'il est trop étroit pour
nécessiter un point d appui naval sui
l'une et l'autre rive et trop large pour
que l'on envisage de le barrer com-
plètement. 1
Mais au contraire, l'Albanie est un
admirable point de départ pour me-
nacer tous les Etats balkaniques et y
poursuivre cette ouvre de division
qui doit aboutir à la mise en tutelle
de l'Europe orientale par les Puissan-
ces de l'Axe qui se retourneraient
alors infaillfbJemeDt contre nous.
Cette menace ne peut être acceptée
et certains découvrent ainsi et subi-
tement que nos intérêts vitaux peu-
vent fort bien s'étendre à plusieurs
milliers de kilomètres de nos fron-
tières.
A des conventions «Falliance avec
les pays menacés directement sont ve-
nues s'ajouter des < mesures nava-
les b prises par la France et la Gran-
de Bretagne.
Qu'est-ce à dire ?
La Marine, on doit le savoir, est une
force de la Nation capable d'interve-
nir immédiatement partout où ie be-
soin s'en fait sentir, à la différence
de l'Armée qui a besoin d'une assez
longue préparation que Ton appelle
commonémentTnoMisation. - -
n existe bien une mobilisation pour
la Marine, mais elle s*'/limite è un
rappel de personnel nécessaire à l'ar-
mement de quelques navires en iéser-
ve et des batteries de défense de cô-
tes qui depuis la dernière guerre ont
été placées avec juste raison sous sa
direction.
Par ailleurs tout ce qui constitue les
forces navales françaises peut en quel-
ques heures remplir pleinement son
rôle.
Bien qu'il soit naturellement unpos-
sible de dévoiler quelles furent les
mesures décidées en Conseil des Mi-
nistres, on peut supposer qu'il s'agit
de rappel de permissionnaires, de ra-
vitaillement en combustibles et de
concentrations de différentes unités
dans des lieux appropriés, pour parer
à toute éventualité.
Ces-mesures posent le problème des
différentes forces navales en Méditer-
ranée,. Nous essaierons d'en donner
quelques indications d'après les -der-
niers renseignements publiés de part
et d'autres. '-. --
LES FLOTTES EN PRESENCE
~-J~.twtM'Mi~ - ..- ,
Il n'y a en Méditerranée que trois
flottes dignes de ce nom : la Britan-
nique, la Française et l'Italienne. Nous j
négligerons pour l'instant les flottes
espagnole, grecque et turque qui ne
peuvent constituer qu'un appoint mi-
nime à l'un ou l'autre parti.
La flotte italienne est la plus nom-
breuse parce qu'elle évolue tout en-
tière en Méditerranée alors que la
France et la Grande Bretagne doivent
également défendre leurs côtes de
l'Atlantiaue et leurs vastes emoires.
L'Italie a actuellement en construc-
tion quatre cuirassés de 35.000 ton-
nes, mais les deux premiers, Vittorio-
Veneto et Littorio, ne seront pas prêts
avant plusieurs mois et les deux der-
niers plusieurs années. Elle devra donc
se contenter de quatre vieux cuirassés
datant d'avant-euerre. dont deux. le
César et le Cavour ont été entière-
ment refondus il y a quelques années-
En face de ces unités l'escadre bri-
tannique est forte de quatre puissants
navires de 32.000 tonnes : Wearspite,
Malaya, Valiant, Barham, tous quatre
de la classe Queen Elisabeth sont ac-
tuellement les plus forts navires en
service en Europe.
(Suite page 3)
-
-.. ":.! ., , ..-
o ,0' ROC GIBRALTAR ',00.'0,0'00,,0,
attend la flotte allemande.
Truqué comme un décor de mort, le rocher
britannique veille aux portes de l'Empire dont
le silence de sa force tranquille.
Ainsi qu'il avait été
annoncé, la flotte elle-
IIIOIId. a appareillé de
Kiel le 18 avril à desti-
nation de l'Espagne.
Cette escadre comprend
deux cuirassés, deux
croiseurs, deux divisions
de torpilleurs et trois
flotilles de sous-marins.
On sait que le gouver-
nement allemand, de-
vant l'émotion que sou-
leva cette nouvelle dans
les milieux britaaniqull,
a précisé que quelques
navires seulement fran-
chiraient le détroit de
Gibraltar et entreraient
en Méditerranée. Quoi-
qu'il en soit, l'Angle-
terre et la France ont
pris d'ans et déjà tou-
tes dispositions utiles
tant à Gibraltar, où une
escadre française de
mise naviras se trouve
actuellement mouillée,
que dans les ports de
l'Atlantique marocain.
Cette démonstration al-
lemande, en effet,
qui coïncide avec des
mouvements de trou-
pas a nés sérieux au
Maroc npagnol, notam-
ment sur la frontière
de le son* tangéroise,
n'est pas faite précisé-
ment pour détendre une
situation en Méditerra-
née que la présence des
armas italiennes en Es-
pagne et aux Baléares
compliqua singulière-
ment.
Le sinistre du "Paris"
Lé « Paris », magnifique coursier des mon qu'une singulière fatalité (?) a fait
disparaître au moment oà il remenait en France les promien avions livrés par l'Amérique.
A l'heure où nous écri-
vons. ces lignes, nous ne
possédons sur le sinistre
du Ha vi*-. aucune infor-
mation nouvelle que ne
coiihateseht déjà rufe lec-
teurs.
En l'absence d'une cer-
titude sur les origines de
cette catastrophe, bor-
nons-nous aujourd'hui à
saluer douloureusement ce
nouveau coup qui vient
frapper la marine fran-
çaise. Après les Message-
ies avec le Georges Phl-
ippar, après la Sud-
vtlantique avec ratlanti-
lue, c'est au tour de 'a
transatlantique d'être du-
ement éprouvée dans une
de ses pltis belles unités
qui maintenait avec un
éclat incomparable, le
prestige dupevfllonfran-
saia.
;.:. -ir -
A .0 0
Les musulmans d'Algérie
répondent à M. Mussolini
iprotecteur de l'[slam»
et agresseur de l'Albanie
par René JANON
(De notre correspondant particulier
à Alger).
J'assistai en avril 1937 à une partie
du voyage triomphal de M. Mussolini
en Lybie. Les journées de Tripoli,
surtout, laissent dans mon souvenir
des spectacles d'une mise en scène
fastueuse et ses manifestations de for-
ce militaire bien faites pour impres-
sionner les musulmans de Tripolitai-
ne. Déjà à l'époque où le Duce re-
cevant des mains d'un caïd une gran-
de épée sortie d'un arsenal de la Pé-
ninsule, se proclamait le « protec-
teur de l'Islam », on pouvait se ren-
dre compte du sens de cette protec-
tion.
Il me souvient de ce quotidien coup
de canon annonçant en chaque fin
d'après-midi, le salut aux couleurs :
tous les taxis, tous les fiacres s'arrê-
tant pile en pleine rue, en plein car-
refour, les consommateurs se levant
aux terrasses des cafés ; les indigènes
accroupis se dressant ; et tout ce mon.
de tourné dans la direction du « Cas-
tello » gouvernemental, levant le bras
à la romaine pendant une minute bien
comptée.
Voyez si nos indigènes sont dis-
ciplinés ! admirait un de mes amis
italiens.
Cette discipline assurément repré-
sentait un gros effort de coups de
pied dans le bas du dos. J'en fis la
réflexion et l'on eut l'amabilité d'en
rire.
C'est sans doute ce régime de < dis-
cipline » que s'apprête à appliquer
aux musulmans d'Albanie M. Musso-
lini, protecteur de l'Islam. Les mu-
sulmans du monde entier, il le sait,
ne sont pas dupes. Pas plus aujour-
d'hui qu'il y a deux ans.
Pour leur part les musulmans d'Al-
gérie viennent de spontanément ex-
primer leur opinion sur le genre de
tutelle que l'Italie propose à leur exa-
men.
Spontanément, certes : dès le len-
demain de l'agression de Durazzo, les
journaux d'Afrique du Nord publiaient
rappel de M. Taleb Abdessalem, pro-
testant à Tlemcen, vieille cité de cul-
ture islamique, ( avec la dernière
énergie contre la lâche agression dont
est l'objet un petit Etat musulman »,
et clamant son « indignation en face
de cet acte barbare ».
Ce en dune conscience offusquée
est celui que répétaient presque dans
la même heure, des centaines de mil-
liers de musulmans à travers toute
l'Algérie. Non seulement dans les
grandes villes, mais dans les moindres
bleds des hauts-plateaux et du Sud.
C'est ainsi que nos journaux n'ont pu
donner le compte-rendu, même suc-
cint, de toutes les manifestations an-
ti-italiennes qui se sont déroulées la
semaine dernière. Les seuls titres des
informations* d'une journée donnent
une idée de l'ampleur du mouvements
« A Constantine, 25.000 musulmans
entendent le docteur Benjelloul stig-
matiser le coup de force italien ». (M.
le Dr. Benjelloul est le leader d'un
parti avancé dont les Italiens disaient
naguère qu'il était anti-français .'). < A
Bene, 15.000 musulmans manifestent
contre l'invasion de l'Albanie ». cA
Oran, 30.000 musulmans dénoncent là
vandalisme mussolinien ». c A Mos-
taganem, 15.000 indigènes acclament la
France, protectrice de l'Islam ». « A
Bordj-Bou-Arreridj 10.000 musulmans
et leurs élus manifestent ». « Un cor-
tège de 3.000 musulmans à Saint Ar-
naud » (C'est à peu près toute la po-
pulation de ces localités), c A Phi.
lippeville, 5.000 musulmans jurent de
venger tôt ou tard-l'Islam bafoui ».
(Suite page 3)
Un peu partout en Afrique du Nord, l'annexion de l'Albanie par l'Italie a
provoqué l'indilnation des musulmans : indignation qui s'est traduite par des
manifestations dont il convient de souligner le caractère parfaitement spon-
tané. Voici l'une d'elles aux environs de Sétif. Tous nos correspondants sont
unanimes à nous foire part du sentiment violemment anti-italien qui remue
en ce moment les massas citadin.., de Casablanca à Tunis.
Quand le Parlement
s'informe
EN MISSION
A DJIBOUTI
M. Michel GEISTDOERFER, vice-président
de la Commission des Colonies, expose/es
résultats de sa mission en Somalie française
«. Nous revenons plus que jamais convaincus que là plus
qu'ailleurs, la France ne doit céder ni un pouce de son territoire,
ni une parcelle de ses droits. Djibouti, colonie créée de toute
pièces il y a une cinquantaine d'années à peine dans le désert,
est la preuve vivante de ce que peut faire le génie colonial de
la France »
Aimi, que nous l'avons annoncé, le prince
Suramaretli, gendre de S.M. la rai du
Cambodge, ast actuellement en France,
chargé, dit-on, da lIIillfOtl. Voici la
prince à son arrivée à Marseille ,'en.
tretenant avec M. de Chanteme, agent
général des Messageries Maritimes.
Monsieur le Président, vous pré-
sidez la mission qui s'est rendue ré-
cemment à Djibouti. Nous serions heu-
reux que vous puissiez nous faire con-
naître le but et le résultat de cette mis-
sion.
Chargé de mission par la Com-
mission des Colonies de la Chambre
des Dentés, nous avons quitté Paris
pour Djibouti le 2 mars. Nous avons
voyagé à l'aller sur la < Maréchal Jof-
fre » et au retour sur le c Président
Doumer » les deux nautonaphtes con-
nus et justement appréciés qui font le
service de l'Indochine. Nous sommes
restés 16 jours à bord et 8 jours entiers
à Djibouti La population nous a fait
un accueil que nous n'oublierons ja-
mais, et c'est aux cris répétés de c Vi-
ve la France - qu'à diverses reprises
nous avons été reçus sur différents
points de la Somalie française.
Nous revenons plus que jamais con-
vaincus que là plus qu'ailleurs. la
France ne doit céder ni un pouce de
son territoire, ni une parcelle de ses
droits. Djibouti, colonie créée de tou-
tes pièces il y a une cinquantaine d'an-
nées à peine dans le désert, est la
preuve vivante de ce que peut faire le
génie colonial de la France.
Notre mission que le jeune et dis-
tingué Gouverneur de la Colonie, M.
Deschamps ainsi que ses collaborateurs,
nous a largement et aimablement faci-
litée, avait un but d'information.
Avec beaucoup de soins, comme
l'exigent les circonstances, nous avons
tout d'abord examiné les travaux de
défense militaire rendue nécessaire et
renforcée en raison de la violation de
la frontière par les Italiens. Sur tous
les points, surtout à l'ouest et au sud.
nous avons visité les postes dè sécurité
organisés par un général qui, selon
la tradition française juste et géné-
reuse, sait à la fois défendre et organi-
ser pour le plus grand bien des popu-
lations indigènes. Au nord, nous avons
également visité Tadjourah et Obock
et retrouvé de - - glorieux - souvenirs.
D'accord avec M. le Ministre des Co-
lonies, nous nous sommes assurés que
toutes les précautions étaient prises en
collaboration avec l'Angleterre, car la
solidarité des deux pays sur ce point
comme ailleurs doit rester étroite. Pro-
téger Djibouti c'est en effet protéger
Perine et Aden et même le Soudan
Egyptien. Nous avons sur place exa-
miné le fonctionnement de toutes les
entreprises publiques et privées qui
font vivre la colonie. Le port, le che-
min de fer, les Salines, industrie fran-
çaise de base qui devient de" plus en
plus importante et travaille surtout
avec l'étranger. Ceux qui ont vu Dji-
bouti il y a vingt ans ne peuvent le.
reconnaître.
- Vous venez de faire allusion à
l'attitude de l'Italie. La conquête de
l'Ethiopie n'a-t-elle pas créé une si-
tuation nouvelle en Afrique orientaIet
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