Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-03-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 14 mars 1939 14 mars 1939
Description : 1939/03/14 (A39,N11). 1939/03/14 (A39,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721277
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Mardi 14 Mars .1939
Fontfotéur j-Marcel RUEDEU
Edition hebdomadaire. WRifcr^umïra ; Ur» ftane- :
39* Année.-–;N»T
m HT j Ht~tt~ttj' HT
Les Annales Coloniales
- FONDEES EN 1900
Ltrsqutla Wtt inlli la pas.
SftBSlt Mt 4M llttlNgMMS fÊKW"
tfe» prétMëtRt établir dans te nom*
I» règai vil di la natièrt, bon pre-
fastaat par la révolatiaa é» l'nprit
jal mJbi ta buMMs «t ftflfc la
via tar la Jastlaa at l'aataar.
: Olhrcira SALAZAR
Président du Conseil de Portugal
DIRECTION
RÉDACTION
ï
'II. III Le,PelltIl,. Paris ll.). Téléphone : froveno 4MI et 82.C. postaux Paris 147385.
Correspondants pertlcullen dans tout rErDpIre et dans les ports de la Méfrooolfc -.
Les manuscrits ne sont pes tendus.
'1 Lu MntHMi sont reçut* à Fuis, 12, rue Le MeCer (M,
par la Sodfté Afircaine de Pud)Bdté et d'EdKlons françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ -,
abonneMemts
France et Colonies.v. X an : 50 francs 6 mois: IOfran.
Ztrau- et l an : 70 francs 6 mois : 40ffnma
Franoe et Ccimlea..» :» «̃ 1 an : 200 francs
Xtranftr et Colories..> .: •• « 1 an : 300 franos
, PROPAGANDE 1.
• ; ^-T' ̃ >'VV
Défendre
t Empire
DEVRONS-NOUS
transporter outre-mer
une part importante
par André BEAUGUITTE
Député de la Meuse -'
Ancien Ministre, Vice-Président
de la Commission de l'Armée
de nos fabrications et de nos stocks de guerre ?
Jusqu'à présent la défense d'une nation s'était toujours traduite
par le développement sur son propre sol non seulement des ouvra-
ges militaires propres à assurer l'inviolabilité de ses frontières, mais
encore des fabrications de guerre et des stocks de réserve indis-
pensables à la durée de sa résistance.
L'avènement de l'arme aérienne à grand rayon d'action et
gros emport d'explosifs l'extension des théâtres d'opération
passant de simples frontières politiques aux lignes de communi-
cations et de ravitaillement mondiales, paraissent inciter aujourd'hui
certains Etats à transporter au loin, à l'abri des destructions
immédiates. les centres de production intéressant leur défense
nationale.
Cependant que les frontières se distendent aux limites mêmes
du monde (Singapour anglais Des de Guam ou Hawaï d'Amé-
rique un jour prochain Camp-Ranh français) les usines cherchènt
asile contre les bombardements. Bomons-nous à citer ici l'exemple
de l'Angleterre dont les fabrications de guerre et les réserves de
défense sont en train de s'organiser au Canada.
La France ne se trouve-t-elle pas devant un obligafion identique?
On a déjà préconisé le deconges-
tionnement industriel de la région
parisienne (objectif premier assi-
gné à toute agression) et la dis-
persion dans l'intérieur du pays
de certaines activités intéressant
nos fabrications de guerre.
Ne conviendrait-il point d'aller
plus loin, et autant pour la dé-
fense même de certaines de nos
Colonies que pour ..l'alimentation
en matériel de la métropole, d'ins-
taller clans telle ou telle de nos
possessions des industries ayant
besoin avant ,tout de sécurité ?
- Si la réponiiè% taie -telle ques-
tion apparaît simple, il ne con-
vient cependant pas d'oublier que
de tels transferts supposent tout
d'abord outre l'équipement à
créer, des ressources locales en
matières premières que les ré-
gions envisagées ne. possèdent
pas toujours ou dont l'exploita-
tion en grand n'est pas réalisée
actuellement.
(Suite page 3)
u ¡¡¡ ¡ ------
Voyage princier
au Maroc
Le prince et la princesse de Bour-
bon-Parme viennent de faire leur
voyage de noces au Maroc. Rappelons
que la princesse est la plus jeune fille
du roi d'Italie Victor-EmmanueL
Le séjour du couple princier, qui
devait primitivement durer une hui-
taine de jours, s'est prolongé pendant
trois semaines: c'est seulement mar-
di dernier que les hôtes du Protec-
torat ont pris le chemin du retour
vers Marseille, à bord d'un paquebot
français.
Sans insister sur la joie profonde
qu'a suscitée chez les princes l'ac-
cueil des autorités du Protectorat,
marquons simplement notre satisfac-
tion de l'excellente propagande dont
un si heureux séjour fait bénéficier
une fois de plus le tourisme marocain.
Le Japon va
se ravitailler en nickel
Plusieurs hauts fonctionnaires nip-
pons du ministère du commerce et de
l'industrie sont partis de Kobe pour
la Nouvelle-Calédonie française.
Ils vont inspecter des mines de
nickel métal dont le Japon a besoin
pour les manufactures d'armements.
L'une d'elles pourrait expédier 35.000
tonnes de nickel au Japon.
Une personnalité japonaise aurait
pris une option sur certaines mines
de nickel de la Nouvelle-Calédonie.
On demande confirmation de cette
nouvelle extravagante.
iniiiiiiiaiiiiiiiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiniHiiiiiiiiiii
sssssmsmsssmsss~msmma~~
Maroc, terre élue
du tourisme
Récemment, à la suite d'une visite
marocaine, M. Georges Duhamel, de
l'Académie française, a exprimé à hau-
te et intelligible voix dans Figaro son
admiration pour I'oeuvre accomplie au
Protectorat pendant ces dernières an-
nées. Il est bon de souligner que M.,
Duhamel faisait partie d'une mission
médicale dont les noms sont loin d'être
dépourvus de résonance. Tous ces sa-
vants ont été unanimes pour recon-
naître les qualités extraordinaires du
Maroc, et en particulier de la région
de Marrakech, qui en font une terre
de prédilection pour les touristes avi-
des de soleil et de bon air. On lira
avec intérêt dans les lignes qui suivent
quelle valeur commerciale représente
le tourisme pour notre Protectorat.
On sait l'importance de plus en plus
grande prise par les indices de varia-
tions des cours et des niveaux de vie
dans l'économie moderne. Rappelons
que l'indice est un étalon de mesure,
basé sur la loi des moyennes pondé-
La semaine dernière, une « fête blanche » M déroula sur là pentes
neigeuses d'Ifrane. Neige et soleil en hiver, fleurs au printemps :
ls Maroc est une terre bénie des Dieux.
rées, qui permet de déterminer par
simple comparaison, on peut même
dire par application, les variations des
cours ou des niveaux de vie dans un
temps et dans un pays donnés. Un
indice sert à mesurer le coût de l'exis-
tence de la même façon qu'un mètre
sert à mesure une pièce d'étoffe.
(Suite page 3)
Une mission d'enquête, déléguée par la Commission des Colonies et que
préside M. Michel Geistdoerfer (au centre), s'est embarquée sur le
MARECHAL JOFFRE pour Djibouti. La mission se compose de MM.
Jean Niel, Henri Loteray, Daniel Vincent et Eugène nOlllCll, députés.
Elle sera de retour fin mars sur le PRESIDENT DOUMER.
Quand
A
-- la tempête
souffle sur l'Asie
Lire page 5 .-
l'article de
Jean de BEAUMONT,
député de la Cochinchine
11; 1 ; vmxvml
DÉPUTÉS COL- ONIA UX ou
PARLEMENT M'EMEIRE ?
M. Alexandre VARENNE nous expose les
difficultés pratiques auxquelles se heurte dans
les deux cas la représentation des Colonies
au sein des assemblées métropolitaines
Propos recueillis
par Jean MANI
c La création d'un Parlement d'Em-
pire récemment évoquée dans divers
journaux n'est qu'un aspect d'un
problème qui n'est pas nouveau; celui
de la représentation des Colonies dans
les assemblées délibérantes de la Mé-
tropole. J'ai eu l'occasion de m'en
préoccuper il y a déjà longtemps, com-
me président de la Commission ; du
suffrage universel de la Chambre.
Eh bien, croyez-moi, ce n'est pas
m problème simple et je. ne ^VOHS
iirai même pas' si jé suis partisan ou
ion d'une représentation parlemen-
taire des Colonies ou de la création
d'un Parlement d'Empire-. Je me bor-
nerai à vous exposer la question telle
que je la connais et vous verrez que
quelque parti qu'on adopte, on re-
tombe toujours dans les mêmes diffi-
cuItés,
Vous savez qu'actuellement, seules
nos vieilles Colonies : Guadeloupe,
Martinique, Guyane, Sénégal, Réunion,
Indes Françaises et Cochinchine sont
représentées au Parlement. D'immen-
ses régions autrement peuplées et
beaucoup plus importantes aux points
de vue économique et militaire sont
venues s'ajouter à. ce domaine pri-
mitif, sans qu'on éprouve le besoin
de leur accorder aucune représenta-
tion.
Dès lors la logique s'étonne et de-
mande: pourquoi telles Colonies et
pas les autres?
(Suita pose 5)
------------- - ----- -
Prise d'ormes à Saint-Louis
Le uénéral. LEGENDRE
.,.',;
Us MpCilL'iEl,'niai
il crante dt comrnaBtfeur
au général MESSEGUE
(De notre correspondant particulier
à Saint-Louis)
Le 27 février, Saint-Louis célébrait
l'anniversaire de la remise de ia Lé-
gion d'honneur au drapeau du 1"
R. T. S.
En 1913, en effet le drapeau des ti-
railleurs sénégalais, en récompense de
tous les actes de bravoure de nos
troupes noires depuis la conquête, re-
cevait cette consécration officielle. A
cette occasion, une grande fête a été
organisée.
Dès huit heures les troupes étaient
réunies sur l'esplanade de la Pointe-
Nord.
On présenta le drapeau aux nouvel-
les recrues, et le chef de bataillon Au-
bry donna lecture des citations méri-
tées par nos glorieux tirailleurs. Ces
citations furent traduites en langue
ouoloff, bambara et toucouleur.
(Suite poge 3)
MMMMMMEMMMMMMMMMMMEMMmmmimmuumliudiiniHm
La matérialisation sur une borne de l'Atlas du .magnifique réseau routier
qui dessert les régions hautement touristiques du Tadla et de l'Oued el Abid
!SSSS~m~~8MS!M!NNN~~ m if Il fi lfil!! JJJ !iSi! ¡! ra
Une usine d'aviation
.", en Indochine
1. 1
M. Georges Mandel vient de pren-
dre une décision qui sera hautement
approuvée dans les milieux coloniaux.
Le ministre a la charge de la défense
de l'Empire. Il entend mettre chaque
province d'outre-mer en état d'assu-
rer sa sécurité..
L'Indochine est surtout vulnérable
par la voie des airs. Un débarque-
ment par terre ne pourrait avoir lieu
que dans le delta du Tonkin ou dans
le delta de la Cochinehine; sur la
côte d'Annam, la montagne domine la
mer et interdit à l'envahisseur toute
tentative sérieuse. Or, une armée d'in-
vasion tant soit peu importante ne
tarderait pas à s'enliser dans les plai-
nes inondées, des deltas.
gar contre, des raid aériens, venus
de l'île d'Hainan par. exemple, risque-
raient de causer de périlleux ravages
dans notre grande colonie d'Asie. C'est
pourquoi, non content d'en avoir con-
sidérablement accru les moyens de
défense, M. Georges Mandel a voulu
doter l'Indochine d'une aviation puis-
sante, de bombardement et de chasse.
Dans ce but, il vient de décider la
construction d'une usine d'avions en
Indochine, qui devra fabriquer au
minimum 150 cellules et 400 moteurs
par an. Il a confié la charge de l'en-
treprise à l'un des plus grands cons-
tructeurs français travaillant pour la
guerre et pour la marine, la maison
Bréguet.
iSwitajMs* 3)
;'IISSÍOO.J SOLDATS, colois, commerçaits,
IIDDSTBlELS, FDICTlOn- COLORiSI :
FORCES
complémentaires
par André DEMAISON
Ce qui m'a toujours douloureuse-
ment étonné au cours de ma carrière
coloniale et de mes voyages, ce fut de
constater combien il était difficile de
rassembler les Français, de les asso-
cier paisiblement pour que leur union
positive soit utile à la grandeur de
notre patrie et à leurs intérêts pro-
pres.
Pour venir tout droit au fait, 0 m'a
toujours paru regrettable que, dans
nos colonies, se soit trop souvent ma-
nifestée l'opposition entre fonctionnai-
res et colons, quand le désaccord ne
régnait pas déjà entre civils et mili-
taires. Cet état d'esprit, aussi néfaste
que ridicule, me rappelle les rivalités
stupides qui existaient, au début du
- - - - - -
- - - -
Le prince Monireth Sisowath, prince héritier du Cambodge (à gauche)
estormé à:MarseiU* accompagné de M. et-Mme NouaichetOs (à droite)
secrétaire général du gouvernement général de l'Indochine.
siècle dernier entre cavaliers, artil-
leurs et fantassins. La lutte pour les
préséances, qui n'avait rien à voir
avec l'esprit de corps, nous apparais-
sait d'une mesquinerie sans nom, dont
on ne retrouve guère d'exemple si bas
chez les primitifs. -
(Suite pose 3)
--------------------
A DAKAR
carrefour des routes
de l'Atlantique - Sud
les "Bréguet-Bizerte"
montent la garde
(De notre correspondant particulier à
Dakar).
Le rôle toujours plus important joué
par Dakar dans la défense -de nos com-
munications maritimes s'est manifesté
cette année par un certain nombre de
démonstrations.
L'une des plus marquantes. a été
incontestablement le détachement en
permanence dans ce, port d'une esca-
drille de « Bréguet-Bizerte ».
La première, l'escadrille El, vient
de passer trois mois en A. O. F.
Commandée car le lieutenant - de
vaisseau Mornu, l'escadrille groupait
trois appareils, pittoresquement bap-
tisés de noms qui rappellent la guer-
re de course: Le Frère de La Coste, Le
Flibustier et Le Pirate. (On verra en
dernière page une magnifique photo
de cet appareil).
L'équipage de chaque hydravion se
compose de deux officiers de marine.
brevetés d'aéronautique, deux offi-
ciers mariniers pilotes" deux mécani-
ciens,) deux radios et un - mitmilleur.
bombardier. - (Suite pose 3)
t'-'~--"------~~ ", ,1
I.Q' ',:,:-.: ',." :d.' ,,' : -p. ~;.-' :." .;, ':;i"~::;' :::." .:, < ,,::::,-,' "':~-';":"---'-t-
Quand Po fis ouvre ses vitrines
aux produits d'outre-mer
,', ",' - '.:
Nous avons la ferme volonté de renouveler
chaque année cette "Quinzaine Impériale"
afin que chaque année elle se pare
d'un éclat de plus en plus grand.
nous déclare M. VUITTON, Président de la Fédération
des Comités du Haut Commerce de Paris.
par André - Marie TAO Kl M H AI
Nous avons trouvé M. Vuitton dans
ses vastes magasins des Champs-Ely-
sées transformés en G.Q.G. derrière
un bureau jonché de proclamations,
le téléphone collé à l'oreille.
Le temps de donner quelques di-
rectives, de raccrocher le récepteur
pour le décrocher d'ailleurs immédia-
tement après et le passer à son aide
de camp, le leader du Haut Commerce
Parisien déploie sa haute taille et nous
tend une large main. Avec un sourire
de chef satisfait d'une victoire assurée,
il nous invite:
Allons bavarder ailleurs. Ici, le
téléphone n'arrête pour ainsi dire pas
de sonner.
Tout en parcourant d'interminables
dédales entre ses somptueux étalages,
il nous déclare:
Trop de produits coloniaux sont
ignorés du public parisien qui, lors-
qu'il voit un objet fabriqué, se soucie
bien peu de savoir quelles sont les
origines des matières premières qui
rentrent dans sa composition.
c C'est ainsi que l'écrivain penché
sur son bureau d'ébène, pense rare-
ment au Gabon dont ce bois est ori-
ginaire. La coquette qui se mire dans
une glace sertie d'écaillé ou d'ivoire
songe rarement à Madagascar. Et lors-
que l'on roule à 120 à l'heure dans
une puissante automobile, songe-t-on
que tout ce mécanisme merveilleux ne
résiste à la fatigue de la route que
grâce aux pneumatiques fabriqués
avec du caoutchouc d'Indochine? La
cuisinière qui relève ses mets à l'aide
d'épices, songe-t-elle à la Cochin-
chine? Et lorsqu'elle prépare la tra-
ditionnelle poule au riz, songe-t-elle
aussi à l'Union Indochinoise? Le pâ-
tissier qui parfume ses crèmes à la
vanille sait-il qu'elle vient de la Réu-
nion? Le café, le thé, le rhum ne
deviennent nos boissons habituelles que
grâce à nos planteurs coloniaux.
(Suite page 3)
Deux députés en mission au Cameroun,
MM. de Clermont-Tonnerre el Honel,
disent la volonté unanime du Parlement
à n'accepter aucune diminution
du patrimoine national
(De notre correspondant particulier à
Dakar). 1
Nous avons déjà signalé le départ
de MM. de Clermont-Tonnerre et Ho-
nel, députés, membres de la Mission
formée parmi ses membres par la
Commission des Colonies de la Cham-
bre et chargée de se rendre au Ca-
meroun pour examiner la situation
économique et sociale du territoire
sous mandat.
Ces deux parlementaires, que nous
avons pu joindre à leur passage à Da-
kar, ont bien voulu nous exprimer
leur avis sur l'attitude inébranlable
prise par le Parlement en face du pro-
blème colonial et nous dire les raisons
pour lesquelles la France ne saurait
accepter de rétrocéder le Cameroun
à l'Allemagne..
« Un sentiment humanitaire, tout
d'abord, déclare M. Honel, député
communiste de Paris. L'occupation al-
lemande a laissé aux indigènes un
mauvais souvenir. Nous ne saurions
disposer de populations contre leur
gré. Les théories racistes en honneur
en Allemagne constituent un empê-
chement absolu; à lui confier-la tutel-
le de populations indigènes.
« Ces motifs humanitaires suffi-
raient par eux-mêmes à écarter toute
possibilité de cession -des territoires
sous mandat.
1. « Ils sont encore renforcés par des
considérations d'ordre militaire. Céder
le Cameroun à l'Allemagne c'est pro-
longer l'axe Rome-Berlin en Afrique.
C'est mettre en danger l'ensemble de
l'Afrique, française,.(Suite poge 3L !
M. VUITTON
"mil! ! HI! !!!!J!!HHJJH , ¡ BLUM
Yang Wbey Ming
la "Jeaone Me Émise"
A son passage à Paris, revenant
d'Amérique pour rejoindre les fronts
chinois, Mademoiselle Yang Whey
Ming a fait des déclarations radiodif-
fusées. La photo a-dessous la repré-
sente en train de parler devant le mi-
cro de Radio-37.
L'héroïne asiatique n'a que 24 ans,
mais elle s'est déjà illustrée par un
glorieux fait d'armes.
En 1937, lors de la retraite chinoise
de Shanghai. 800 soldats se trouvaient
cernés dans une caserne, privés de vi-
vres et, chose encore plus grave pour
leur moral, privés de communications,
C'est alors que la eirl-scout Yang
1 Whey Ming, durant toute une nuit,
sous la mitraille japonaise, réussit le
tour de force de réparer les lignes té-
léphoniques et de s'introduire elle-
même dans la caserne assiégée, enve-
loppée dans un drapeau chinois de dix
mètres de long.
Quatre- - cents des siens ont trouvé
la mort autour de « son drapeau et
les autres, grâce à son héroïsme, ont
pu faire l'objet d'une honorable né-
gociation avec les autorités militaires
japonaises.
Mlle Yang Whey Ming devant la micro
do Radio-37 ','"
Fontfotéur j-Marcel RUEDEU
Edition hebdomadaire. WRifcr^umïra ; Ur» ftane- :
39* Année.-–;N»T
m HT j Ht~tt~ttj' HT
Les Annales Coloniales
- FONDEES EN 1900
Ltrsqutla Wtt inlli la pas.
SftBSlt Mt 4M llttlNgMMS fÊKW"
tfe» prétMëtRt établir dans te nom*
I» règai vil di la natièrt, bon pre-
fastaat par la révolatiaa é» l'nprit
jal mJbi ta buMMs «t ftflfc la
via tar la Jastlaa at l'aataar.
: Olhrcira SALAZAR
Président du Conseil de Portugal
DIRECTION
RÉDACTION
ï
'II. III Le,PelltIl,. Paris ll.). Téléphone : froveno 4MI et 82.C. postaux Paris 147385.
Correspondants pertlcullen dans tout rErDpIre et dans les ports de la Méfrooolfc -.
Les manuscrits ne sont pes tendus.
'1 Lu MntHMi sont reçut* à Fuis, 12, rue Le MeCer (M,
par la Sodfté Afircaine de Pud)Bdté et d'EdKlons françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ -,
abonneMemts
France et Colonies.v. X an : 50 francs 6 mois: IOfran.
Ztrau- et l an : 70 francs 6 mois : 40ffnma
Franoe et Ccimlea..» :» «̃ 1 an : 200 francs
Xtranftr et Colories..> .:
, PROPAGANDE 1.
• ; ^-T' ̃ >'VV
Défendre
t Empire
DEVRONS-NOUS
transporter outre-mer
une part importante
par André BEAUGUITTE
Député de la Meuse -'
Ancien Ministre, Vice-Président
de la Commission de l'Armée
de nos fabrications et de nos stocks de guerre ?
Jusqu'à présent la défense d'une nation s'était toujours traduite
par le développement sur son propre sol non seulement des ouvra-
ges militaires propres à assurer l'inviolabilité de ses frontières, mais
encore des fabrications de guerre et des stocks de réserve indis-
pensables à la durée de sa résistance.
L'avènement de l'arme aérienne à grand rayon d'action et
gros emport d'explosifs l'extension des théâtres d'opération
passant de simples frontières politiques aux lignes de communi-
cations et de ravitaillement mondiales, paraissent inciter aujourd'hui
certains Etats à transporter au loin, à l'abri des destructions
immédiates. les centres de production intéressant leur défense
nationale.
Cependant que les frontières se distendent aux limites mêmes
du monde (Singapour anglais Des de Guam ou Hawaï d'Amé-
rique un jour prochain Camp-Ranh français) les usines cherchènt
asile contre les bombardements. Bomons-nous à citer ici l'exemple
de l'Angleterre dont les fabrications de guerre et les réserves de
défense sont en train de s'organiser au Canada.
La France ne se trouve-t-elle pas devant un obligafion identique?
On a déjà préconisé le deconges-
tionnement industriel de la région
parisienne (objectif premier assi-
gné à toute agression) et la dis-
persion dans l'intérieur du pays
de certaines activités intéressant
nos fabrications de guerre.
Ne conviendrait-il point d'aller
plus loin, et autant pour la dé-
fense même de certaines de nos
Colonies que pour ..l'alimentation
en matériel de la métropole, d'ins-
taller clans telle ou telle de nos
possessions des industries ayant
besoin avant ,tout de sécurité ?
- Si la réponiiè% taie -telle ques-
tion apparaît simple, il ne con-
vient cependant pas d'oublier que
de tels transferts supposent tout
d'abord outre l'équipement à
créer, des ressources locales en
matières premières que les ré-
gions envisagées ne. possèdent
pas toujours ou dont l'exploita-
tion en grand n'est pas réalisée
actuellement.
(Suite page 3)
u ¡¡¡ ¡ ------
Voyage princier
au Maroc
Le prince et la princesse de Bour-
bon-Parme viennent de faire leur
voyage de noces au Maroc. Rappelons
que la princesse est la plus jeune fille
du roi d'Italie Victor-EmmanueL
Le séjour du couple princier, qui
devait primitivement durer une hui-
taine de jours, s'est prolongé pendant
trois semaines: c'est seulement mar-
di dernier que les hôtes du Protec-
torat ont pris le chemin du retour
vers Marseille, à bord d'un paquebot
français.
Sans insister sur la joie profonde
qu'a suscitée chez les princes l'ac-
cueil des autorités du Protectorat,
marquons simplement notre satisfac-
tion de l'excellente propagande dont
un si heureux séjour fait bénéficier
une fois de plus le tourisme marocain.
Le Japon va
se ravitailler en nickel
Plusieurs hauts fonctionnaires nip-
pons du ministère du commerce et de
l'industrie sont partis de Kobe pour
la Nouvelle-Calédonie française.
Ils vont inspecter des mines de
nickel métal dont le Japon a besoin
pour les manufactures d'armements.
L'une d'elles pourrait expédier 35.000
tonnes de nickel au Japon.
Une personnalité japonaise aurait
pris une option sur certaines mines
de nickel de la Nouvelle-Calédonie.
On demande confirmation de cette
nouvelle extravagante.
iniiiiiiiaiiiiiiiiiiifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiniHiiiiiiiiiii
sssssmsmsssmsss~msmma~~
Maroc, terre élue
du tourisme
Récemment, à la suite d'une visite
marocaine, M. Georges Duhamel, de
l'Académie française, a exprimé à hau-
te et intelligible voix dans Figaro son
admiration pour I'oeuvre accomplie au
Protectorat pendant ces dernières an-
nées. Il est bon de souligner que M.,
Duhamel faisait partie d'une mission
médicale dont les noms sont loin d'être
dépourvus de résonance. Tous ces sa-
vants ont été unanimes pour recon-
naître les qualités extraordinaires du
Maroc, et en particulier de la région
de Marrakech, qui en font une terre
de prédilection pour les touristes avi-
des de soleil et de bon air. On lira
avec intérêt dans les lignes qui suivent
quelle valeur commerciale représente
le tourisme pour notre Protectorat.
On sait l'importance de plus en plus
grande prise par les indices de varia-
tions des cours et des niveaux de vie
dans l'économie moderne. Rappelons
que l'indice est un étalon de mesure,
basé sur la loi des moyennes pondé-
La semaine dernière, une « fête blanche » M déroula sur là pentes
neigeuses d'Ifrane. Neige et soleil en hiver, fleurs au printemps :
ls Maroc est une terre bénie des Dieux.
rées, qui permet de déterminer par
simple comparaison, on peut même
dire par application, les variations des
cours ou des niveaux de vie dans un
temps et dans un pays donnés. Un
indice sert à mesurer le coût de l'exis-
tence de la même façon qu'un mètre
sert à mesure une pièce d'étoffe.
(Suite page 3)
Une mission d'enquête, déléguée par la Commission des Colonies et que
préside M. Michel Geistdoerfer (au centre), s'est embarquée sur le
MARECHAL JOFFRE pour Djibouti. La mission se compose de MM.
Jean Niel, Henri Loteray, Daniel Vincent et Eugène nOlllCll, députés.
Elle sera de retour fin mars sur le PRESIDENT DOUMER.
Quand
A
-- la tempête
souffle sur l'Asie
Lire page 5 .-
l'article de
Jean de BEAUMONT,
député de la Cochinchine
11; 1 ; vmxvml
DÉPUTÉS COL- ONIA UX ou
PARLEMENT M'EMEIRE ?
M. Alexandre VARENNE nous expose les
difficultés pratiques auxquelles se heurte dans
les deux cas la représentation des Colonies
au sein des assemblées métropolitaines
Propos recueillis
par Jean MANI
c La création d'un Parlement d'Em-
pire récemment évoquée dans divers
journaux n'est qu'un aspect d'un
problème qui n'est pas nouveau; celui
de la représentation des Colonies dans
les assemblées délibérantes de la Mé-
tropole. J'ai eu l'occasion de m'en
préoccuper il y a déjà longtemps, com-
me président de la Commission ; du
suffrage universel de la Chambre.
Eh bien, croyez-moi, ce n'est pas
m problème simple et je. ne ^VOHS
iirai même pas' si jé suis partisan ou
ion d'une représentation parlemen-
taire des Colonies ou de la création
d'un Parlement d'Empire-. Je me bor-
nerai à vous exposer la question telle
que je la connais et vous verrez que
quelque parti qu'on adopte, on re-
tombe toujours dans les mêmes diffi-
cuItés,
Vous savez qu'actuellement, seules
nos vieilles Colonies : Guadeloupe,
Martinique, Guyane, Sénégal, Réunion,
Indes Françaises et Cochinchine sont
représentées au Parlement. D'immen-
ses régions autrement peuplées et
beaucoup plus importantes aux points
de vue économique et militaire sont
venues s'ajouter à. ce domaine pri-
mitif, sans qu'on éprouve le besoin
de leur accorder aucune représenta-
tion.
Dès lors la logique s'étonne et de-
mande: pourquoi telles Colonies et
pas les autres?
(Suita pose 5)
------------- - ----- -
Prise d'ormes à Saint-Louis
Le uénéral. LEGENDRE
.,.',;
Us MpCilL'iEl,'niai
il crante dt comrnaBtfeur
au général MESSEGUE
(De notre correspondant particulier
à Saint-Louis)
Le 27 février, Saint-Louis célébrait
l'anniversaire de la remise de ia Lé-
gion d'honneur au drapeau du 1"
R. T. S.
En 1913, en effet le drapeau des ti-
railleurs sénégalais, en récompense de
tous les actes de bravoure de nos
troupes noires depuis la conquête, re-
cevait cette consécration officielle. A
cette occasion, une grande fête a été
organisée.
Dès huit heures les troupes étaient
réunies sur l'esplanade de la Pointe-
Nord.
On présenta le drapeau aux nouvel-
les recrues, et le chef de bataillon Au-
bry donna lecture des citations méri-
tées par nos glorieux tirailleurs. Ces
citations furent traduites en langue
ouoloff, bambara et toucouleur.
(Suite poge 3)
MMMMMMEMMMMMMMMMMMEMMmmmimmuumliudiiniHm
La matérialisation sur une borne de l'Atlas du .magnifique réseau routier
qui dessert les régions hautement touristiques du Tadla et de l'Oued el Abid
!SSSS~m~~8MS!M!NNN~~ m if Il fi lfil!! JJJ !iSi! ¡! ra
Une usine d'aviation
.", en Indochine
1. 1
M. Georges Mandel vient de pren-
dre une décision qui sera hautement
approuvée dans les milieux coloniaux.
Le ministre a la charge de la défense
de l'Empire. Il entend mettre chaque
province d'outre-mer en état d'assu-
rer sa sécurité..
L'Indochine est surtout vulnérable
par la voie des airs. Un débarque-
ment par terre ne pourrait avoir lieu
que dans le delta du Tonkin ou dans
le delta de la Cochinehine; sur la
côte d'Annam, la montagne domine la
mer et interdit à l'envahisseur toute
tentative sérieuse. Or, une armée d'in-
vasion tant soit peu importante ne
tarderait pas à s'enliser dans les plai-
nes inondées, des deltas.
gar contre, des raid aériens, venus
de l'île d'Hainan par. exemple, risque-
raient de causer de périlleux ravages
dans notre grande colonie d'Asie. C'est
pourquoi, non content d'en avoir con-
sidérablement accru les moyens de
défense, M. Georges Mandel a voulu
doter l'Indochine d'une aviation puis-
sante, de bombardement et de chasse.
Dans ce but, il vient de décider la
construction d'une usine d'avions en
Indochine, qui devra fabriquer au
minimum 150 cellules et 400 moteurs
par an. Il a confié la charge de l'en-
treprise à l'un des plus grands cons-
tructeurs français travaillant pour la
guerre et pour la marine, la maison
Bréguet.
iSwitajMs* 3)
;'IISSÍOO.J SOLDATS, colois, commerçaits,
IIDDSTBlELS, FDICTlOn- COLORiSI :
FORCES
complémentaires
par André DEMAISON
Ce qui m'a toujours douloureuse-
ment étonné au cours de ma carrière
coloniale et de mes voyages, ce fut de
constater combien il était difficile de
rassembler les Français, de les asso-
cier paisiblement pour que leur union
positive soit utile à la grandeur de
notre patrie et à leurs intérêts pro-
pres.
Pour venir tout droit au fait, 0 m'a
toujours paru regrettable que, dans
nos colonies, se soit trop souvent ma-
nifestée l'opposition entre fonctionnai-
res et colons, quand le désaccord ne
régnait pas déjà entre civils et mili-
taires. Cet état d'esprit, aussi néfaste
que ridicule, me rappelle les rivalités
stupides qui existaient, au début du
- - - - - -
- - - -
Le prince Monireth Sisowath, prince héritier du Cambodge (à gauche)
estormé à:MarseiU* accompagné de M. et-Mme NouaichetOs (à droite)
secrétaire général du gouvernement général de l'Indochine.
siècle dernier entre cavaliers, artil-
leurs et fantassins. La lutte pour les
préséances, qui n'avait rien à voir
avec l'esprit de corps, nous apparais-
sait d'une mesquinerie sans nom, dont
on ne retrouve guère d'exemple si bas
chez les primitifs. -
(Suite pose 3)
--------------------
A DAKAR
carrefour des routes
de l'Atlantique - Sud
les "Bréguet-Bizerte"
montent la garde
(De notre correspondant particulier à
Dakar).
Le rôle toujours plus important joué
par Dakar dans la défense -de nos com-
munications maritimes s'est manifesté
cette année par un certain nombre de
démonstrations.
L'une des plus marquantes. a été
incontestablement le détachement en
permanence dans ce, port d'une esca-
drille de « Bréguet-Bizerte ».
La première, l'escadrille El, vient
de passer trois mois en A. O. F.
Commandée car le lieutenant - de
vaisseau Mornu, l'escadrille groupait
trois appareils, pittoresquement bap-
tisés de noms qui rappellent la guer-
re de course: Le Frère de La Coste, Le
Flibustier et Le Pirate. (On verra en
dernière page une magnifique photo
de cet appareil).
L'équipage de chaque hydravion se
compose de deux officiers de marine.
brevetés d'aéronautique, deux offi-
ciers mariniers pilotes" deux mécani-
ciens,) deux radios et un - mitmilleur.
bombardier. - (Suite pose 3)
t'-'~--"------~~ ", ,1
I.Q' ',:,:-.: ',." :d.' ,,' : -p. ~;.-' :." .;, ':;i"~::;' :::." .:, < ,,::::,-,' "':~-';":"---'-t-
Quand Po fis ouvre ses vitrines
aux produits d'outre-mer
,', ",' - '.:
Nous avons la ferme volonté de renouveler
chaque année cette "Quinzaine Impériale"
afin que chaque année elle se pare
d'un éclat de plus en plus grand.
nous déclare M. VUITTON, Président de la Fédération
des Comités du Haut Commerce de Paris.
par André - Marie TAO Kl M H AI
Nous avons trouvé M. Vuitton dans
ses vastes magasins des Champs-Ely-
sées transformés en G.Q.G. derrière
un bureau jonché de proclamations,
le téléphone collé à l'oreille.
Le temps de donner quelques di-
rectives, de raccrocher le récepteur
pour le décrocher d'ailleurs immédia-
tement après et le passer à son aide
de camp, le leader du Haut Commerce
Parisien déploie sa haute taille et nous
tend une large main. Avec un sourire
de chef satisfait d'une victoire assurée,
il nous invite:
Allons bavarder ailleurs. Ici, le
téléphone n'arrête pour ainsi dire pas
de sonner.
Tout en parcourant d'interminables
dédales entre ses somptueux étalages,
il nous déclare:
Trop de produits coloniaux sont
ignorés du public parisien qui, lors-
qu'il voit un objet fabriqué, se soucie
bien peu de savoir quelles sont les
origines des matières premières qui
rentrent dans sa composition.
c C'est ainsi que l'écrivain penché
sur son bureau d'ébène, pense rare-
ment au Gabon dont ce bois est ori-
ginaire. La coquette qui se mire dans
une glace sertie d'écaillé ou d'ivoire
songe rarement à Madagascar. Et lors-
que l'on roule à 120 à l'heure dans
une puissante automobile, songe-t-on
que tout ce mécanisme merveilleux ne
résiste à la fatigue de la route que
grâce aux pneumatiques fabriqués
avec du caoutchouc d'Indochine? La
cuisinière qui relève ses mets à l'aide
d'épices, songe-t-elle à la Cochin-
chine? Et lorsqu'elle prépare la tra-
ditionnelle poule au riz, songe-t-elle
aussi à l'Union Indochinoise? Le pâ-
tissier qui parfume ses crèmes à la
vanille sait-il qu'elle vient de la Réu-
nion? Le café, le thé, le rhum ne
deviennent nos boissons habituelles que
grâce à nos planteurs coloniaux.
(Suite page 3)
Deux députés en mission au Cameroun,
MM. de Clermont-Tonnerre el Honel,
disent la volonté unanime du Parlement
à n'accepter aucune diminution
du patrimoine national
(De notre correspondant particulier à
Dakar). 1
Nous avons déjà signalé le départ
de MM. de Clermont-Tonnerre et Ho-
nel, députés, membres de la Mission
formée parmi ses membres par la
Commission des Colonies de la Cham-
bre et chargée de se rendre au Ca-
meroun pour examiner la situation
économique et sociale du territoire
sous mandat.
Ces deux parlementaires, que nous
avons pu joindre à leur passage à Da-
kar, ont bien voulu nous exprimer
leur avis sur l'attitude inébranlable
prise par le Parlement en face du pro-
blème colonial et nous dire les raisons
pour lesquelles la France ne saurait
accepter de rétrocéder le Cameroun
à l'Allemagne..
« Un sentiment humanitaire, tout
d'abord, déclare M. Honel, député
communiste de Paris. L'occupation al-
lemande a laissé aux indigènes un
mauvais souvenir. Nous ne saurions
disposer de populations contre leur
gré. Les théories racistes en honneur
en Allemagne constituent un empê-
chement absolu; à lui confier-la tutel-
le de populations indigènes.
« Ces motifs humanitaires suffi-
raient par eux-mêmes à écarter toute
possibilité de cession -des territoires
sous mandat.
1. « Ils sont encore renforcés par des
considérations d'ordre militaire. Céder
le Cameroun à l'Allemagne c'est pro-
longer l'axe Rome-Berlin en Afrique.
C'est mettre en danger l'ensemble de
l'Afrique, française,.(Suite poge 3L !
M. VUITTON
"mil! ! HI! !!!!J!!HHJJH , ¡ BLUM
Yang Wbey Ming
la "Jeaone Me Émise"
A son passage à Paris, revenant
d'Amérique pour rejoindre les fronts
chinois, Mademoiselle Yang Whey
Ming a fait des déclarations radiodif-
fusées. La photo a-dessous la repré-
sente en train de parler devant le mi-
cro de Radio-37.
L'héroïne asiatique n'a que 24 ans,
mais elle s'est déjà illustrée par un
glorieux fait d'armes.
En 1937, lors de la retraite chinoise
de Shanghai. 800 soldats se trouvaient
cernés dans une caserne, privés de vi-
vres et, chose encore plus grave pour
leur moral, privés de communications,
C'est alors que la eirl-scout Yang
1 Whey Ming, durant toute une nuit,
sous la mitraille japonaise, réussit le
tour de force de réparer les lignes té-
léphoniques et de s'introduire elle-
même dans la caserne assiégée, enve-
loppée dans un drapeau chinois de dix
mètres de long.
Quatre- - cents des siens ont trouvé
la mort autour de « son drapeau et
les autres, grâce à son héroïsme, ont
pu faire l'objet d'une honorable né-
gociation avec les autorités militaires
japonaises.
Mlle Yang Whey Ming devant la micro
do Radio-37 ','"
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