Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-01-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 10 janvier 1939 10 janvier 1939
Description : 1939/01/10 (A39,N2). 1939/01/10 (A39,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721188
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Mô& M Jbnvfer 1239-
fondateur : Marcel RUEDEL
Edrtîon^elxfoiTK^Ïi^W" Prfe« .-^dK-nïirinS?»^itT'1iplPfi«^^
^9-^Année.:–-N'2
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Les Annales Moniales
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N'ist-il pas étrange *• ••nitaw
4*, s#nl#, la fcnfallté vi. évén*
nènft ait ptraii à la Métrtpala
ftntrmir la valeur dt son Empire
.111:1 Tuhis-Soir
v SI Djibouti III. li vrai part de
JŒthlapiii TrlMtt tst la vrai port de
àtrltll. It. du. pays danabions pas-
!ms> sous la aaapo de l'Ail.
^Italie forait Mon do s'on sonvonirr
7 Pierre DOMINIQUE (La République)
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DIRECTION
N~ACn~H
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l £ nw U PeWKfi Parts Q).
Téléphone : Prcfcence i et 82. CC. piteux, Paris 147385.,
r*A linsplm
.,,, .lAIs na-tee
Les afâbricfts sont reçuferà Parts, 12,rue te Pe&fler flW,
farl^^9 - -- - - ---
ADMINISTBATION
*", - U- r' - -
%-.-4.ee ::f'-'- ,,:.'
ABONNEMENTS
AsnMetl u : 50 francs 6 mol* i SO franea
Tuùuàm at « - Colonie*.».- 1 an : .70 franea.. 6.mois : «franc»
France et Colonies. 1 an î 200 franci
Etranger et Colonies 1 an : 300 francs
PROPAGANDE
LA TRIOMPHALE VISITE DE LA MEDITERRANEE FRANÇAISf
A L'AFRIQUE DU NORD
où repose la grandeur de notre Empire,
M. Edouard DALADIER porte j ," ,
_*
le salut du peuple français
:. '- -'
Est-il besoin -de redire ici ce, gag.
fut T accueil de Tunis ? De quelles
acclamations Alger, capitale de
T Empire africain, salua le repré-
sentant de la France ?
Une clameur identique, faite de
loi et de ferveur, a escorté ce pé-
riple des provinces méditerrané-
ennes.
La dernière
manœuvre
Nous avons toujours pensé qu'il
ne fallait pas prendre au tragique
les menaces venues de Rome. Mais
nous commettrions une faute grave
en ne les prenant pas ou sérieux.
Ce qui est à craindre, ce n'est pas
une attaqué brusquée de l'Italie sur
un point queteonqué de notre terrt- :
foira, egr tm< twe aventure sergjt
flo«îve~-^Bnent^M femé en assumât
le. risque. »I sait aujourd'hui que- ta
France cette France qu'il croyait
divisée et eJétnorolisée - s'est rangée
tout entière derrière ses chefs quand
ils ont affimé qu'un tel geste en-
traînerait infailliblement un conflit
armé. Dès lors, nous avons vu l'arro~
gance de la presse fasciste baisser
insensiblement le ton.
Certains exaltés conseillaient, dit-
on, un coup de main sur notre
colonie de la côte de Somalie., Du
point de vue militaire, l'entreprise
se présentait sans doute sous un jour
séduisant. La France entretient à
Djibouti quelques milliers d'hommes
à peine, alors que l'Italie, sur ses
confins, dispose d'au moins 250.00C
hommes massés en Ethiopie.
Oui. Mais le président Daladier
a dit et répété que lés frontières
de la France se -trouvaient partout
où sont les frontières de l'Empire,
partout où flotte son drapeau. Uns
agression italienne à Djibouti risque-
rait de déclencher une riposte fou-
droyante de la France sur quelque
terre italienne. Pour que Rome n'en
doute point, le" gouvernement français
a envoyé à Djibouti des renforts et
des navires de guerre.
Alors. une manœuvre nouvelle se
dessine, manœuvre qu'il convient de
démasquer, car elle recèle un dan-
ger redoutable.
Puisque la politique de l'arrogance
et de l'audace n'a pas réussi, on
va -,tenter une autre voie : on va
s'engager dans le maquis de la pro-
cédure. Et Dieu sait combien la
diplomatie italienne excelle en la
matière !
Déjà, on ne nous menace plus de
a prendre de vive force >, comme
on le disait il y a quelques jours.
1eS. territoires que nous refuserions
de céder ; mois on suggère la con-
vocation d'une Conférence qui déci-
derait du sort de ces territoires.
Pourquoi, -n effet, ne recommen-
cerait-on pas le coup de Munich, non
plus, cette fois-ci, contre la Tché-
coslovaquie, alliée de la France, mais
contre la France elle-même ? Et déjà
l'on fixe le. programme de la Con-
férence à réunir.
Seron la thèse italienne la Tuni-
sie ne serait pas une terre de sou-
veraineté française, mais une sorte
de colonie internationale, où certains
droits seulement auraient été recon-
nus à la France, qui n'aurait pas
tenu les-engagements pris par elle.
(Suite page'3)
Parte** -fe - Vtime cti .d'espôtttit
de confiance, inlassabtemeni répé-
té, qui résonne et se prolonge dans
nos cceaM f France, France 1 Par-
tout, cet évident témoignage que
nous pouvions déjà discerner en
novembre à Casablanca. lors de
l'inoubliable cérémonie en l'hou-
tieur de Lyautey. Devant le danger
commun, devant les provocations
absurdes, les frictions et les coups
d'épingle disparaissent. Un seul et
même souci habite les préoccupa-
tions de chacun, qu'il soit Breton,
Corse, Tunisien ou Marocain. Dé-
sormais l'Afrique française a choisi
son camp, elle a retenu sa place.
Comme l a exprimé dans sa ma-
gnifique déclaration M. Gaudiani,
vice-président du Grand Conseil de
Tunisie et chef de la colonie fran-
çaise de la Régence, « c'est au nom
de cent dix millions d'habitants qui
peuplent la France, que le président
du Conseil procédera à la mise au
point historique qu'ont rendue né-
cessaire d'intolérables provoca-
tions. »
C'est ce sentiment que traduira
M. Daladier à chacune de ses esca-
les. Et c'est aussi celui de la ré-
sonnance profonde qu'ont eue en
France lès admirableç tomoignaqes
de fidélité et dé loyalisme donnés
L'embarquement du bataillon de tirailleurs sénégalais à Matseille, Mr le
« Sphynx » et le « Chantilly », à destination de Djlhuti.
par les «populations africaines au
cours de ces derniers mois.
Il nous a paru essentiel de fixer
quelques-unes de ces paroles, qu'on
lira plus loin. Parce qu'en elles s'in-
carnent très, exactement les futurs
destins de là France. Parce qu'elles
s'adressent d'abord -aax hommes
de l'Empire.
Qu'ils sachent bien, eux qui fu-
rent à la peine et souvent dans l'ou-
bli, que c'est à leur multitude :ano-
nyme que vont aujourd'hui ae&
honneurs. La grandê&lQmevr qui
honneurs. cest le
c'est - le
neJM par i"a Pro!Hce Ma 'Empire
et de tous ses fils►
Ot~~a~-.-~-*..-;-. ',,",',.' ,-, ,- .,., '.,",<,'- -.-.. -'" ';' - ..,.--" "," ',." ",'
L'enseignement
en Indochine
Le but: Préparer à la vie
l - - -
par Jean PHILIP
Sénateur, membre
des Commissions des
Colonies et des Finances
En Indochine, la conception de l'en-
seignement a varié suivant les époques
et suivant les hommes. Lors de la
conquête, il n'avait, il ne pouvait
d'ailleurs avoir qu'un but utilitaire
et restreint: former, dans l'école et
par l'école, des auxiliaires susceptibles
de .collaborer avec. l'oeçupation fran-
çaise.
Ce premier stade fut vite dépassé.
On voulut répandre sur les indigènes,
sans distinction dé culture ni de ra-
ces, les soi-disant bienfaits d'une ins-
truction égalitaire. Et, comme il fallait
le prévoir, ce- fut ̃ un échec. L'Indo-
chine n'était pas mûre pour un en-
seignement français, donné en langue
française.
Vint alors une génération d'éduca-
teurs qui allait explorer des chemins
nouveaux. On donnerait à l'Indochine
un enseignement en quelque sorte in-
digène, basé sur les pensées, les
mœurs, les langues extrême-orientales.
Mais, dans ce domaine, tout était à
créer. Il n'y avait guère que des pro-
grammes. Et encore! A part cela,
hommes, livres, méthodes, tout man-
quait.
Et voici qu'aujourd'hui on comprend
la nécessité de mettre un peu d'ordre
dans le chaos, de reprendre l'édifice
disparate à la base, de lui donner des
proportions: plus harmonieuses, - d'o-
rienter l'enseignement dans le sens. de
la vie. - - -
Le résultat- d'un tel effofrt ne s'est
pas fait attendre..Les. écoles se rem-
plissent et se multiplient. Elles ob-
tiennent la confiance des populations.
Partout le progrès est réel, s'U n'est
pas égal partout. Et nous pouvons en-
fin parler -à - bon escient de l'ensei-
gnement indochinois comme d'un sou-
ple, et robuste instrument parfaitement
adapté à l'oeuvre.. éducatrice et civi-
lisatrice que. poursuit la France.
, , &
Voici quelques chiffres pour l'année
1936-37. Ils méritent de retenir l'atten-
tion :
Au Tonkin, qui tient la tête dans
cette sorte de course à l'instruction,
les écoles publiques comptent 155.442
enfants, en nette progression sur l'an-
née précédente. C:est surtout l'ensei-
gnement élémentaire indigène .qui bé-
néficie de cette avance avec ses 142.000
élèves et ses 3.463 professeurs ou ins-
tituteurs.
(Suite page 3)
Quelqoesdéclarations
de M. Daladier à Tunis
« .Nous n'avons pu coutu-
me, nous autres Français, dé re-
garder au delà des limites qui
ont été fixées par l'histoire. De
cette ville de Tunis, nous aper-
cevons l'Afrique du Nord tout
entière, d'Agadir à Gabès, avec
ses dix-huit millions d'hommes,
dans sa diversité géographique,
politique et humaine, dans son
unité matérielle et morale, dans
ses ressources infinies.
« Les jours sont venus de
sceller de façon indestructible
l'union de la France et de son
Empire.' C'est le devoir du gou-
vernement français de faire en
sorte qu'en toutes-les régions im-
périales des contacts se nouent
et s'entrelacent : comme ils l'ont
fait dans, notre histoire nationale
entre les diverses..provinces de la
France continentale elle-même.
J'ai donc, à moniteur, le droit
de vous, dlre. : considérez avec
lucidité vos facultés ét vos be-
soins : portez- au maximum vos
facultés de production dans tous
les domaines ; mettez en valeur
hardim.nt, ropid.t, toutes les
richesses qui sont, en vous. C'est
à cette grande csuvre que la
France veut travailler de tous, ses
efforts. Elle vous apporte l'ordre
et la discipline,-qui sont la pro-
tection la - plus sûre et la plus
efficace contre la force brutale
et contre la tyrannie.
Elle vous apporte sa propre
expérience. de fraternité et de
liberté. Elle a la force d'allurer
votre sécurité.
,: -
de S.~D~sala~'
npiiÉire
,:', ',' ",'
réponse
(De notre correspondant particulier
à Marseille)
Une importante cérémonie a marqué
à Marseille le départ. des-tirailleurs
sénégalais qui vont. garder Djibouti.
Les troupes d'embarquement - 750
hommes encadrées par leurs 16 of-
ficiers, parvinrent au lieu 'de la revue,
où les attendaient le 3° bataillon du
8° régiment de tirailleurs sénégalais,
ainsi qu'un détachement du 141° R.I.A.
Les tirailleurs, en tenue de campa-
gne, sous les ordres du commandant
Ràynal, défilèrent d'abord devant le
général Olry, -commandant la XV. ré-
gion. qu'entouraient les autorités ci-
viles et militaires.
Le défilé terminé. le général ; Qlry
passa sur le front- des troupes alignées
et la musique termina cette cérémonie
par la Marseillaise. Puis, les vaillants
tirailleurs embarquèrent" lussitôt sur
les paquebot Sphinx et Chantilly* avec
tout leur matériel.
Un moment après, la Compagnie des
Messageries Maritimes offrait aux per-
sonnalités présentes et à l'état-major
du bataillon qui s'embarquait une cou-
pe de Champagne à- bord du Sphinx.
M.,Maxence (Je Chantérac, agent gé-
néral de la" Compagnie, souhaita la
cM~n'M~T~m~m-.
c acKpt B MfaM-ee ecotE~~at~~N~
la Côte des SomaBs -.– -ajouta-t7U
les Messageries Maritimes sont flattées
contribuer à un geste qui affirme
aux yeux de l'étrangèr la fierté fran-
çaise. D
Prenant ensuite la parole, le général
Olry exprima sa gratitude à la Com-
pagnie pour l'hospitalité donnée aux
troupes françaises et à leurs chefs sur
les deux navires, le Sphinx et le Chan-
tilly, qui sont « un beau morceau de
France ». I
- n, y a quelque temps, continua-
t-u, c'était le territoire même de la
Métropole qui semblait menacé. La ré-
ponse militaire fut prompte et efficace,
il vous en souvient. Aujourd'hui, la
menace est dirigée contre une partie
de notre Empire. La même réponse,
c'est vous qui la portez.
Elle sera non moins efficace, nous
en sommes sûrs.
(Suite page 3)
Alain LUBRANO
La question
des langues
-
Quiconque veut servir dans
les colonies
doit justifier
par Jean AJALBERT
de UccidiW* GONCOUHT
*
-.- ..- .-. -'. ~.,. , J.!~
H y a trente ans que j'ai quitte l'Indo-Chine, de fait ; Je n'a
cessé d'y vivre, de coeur, et d'esprit. Par dix ans de collaboration
simultanée au "Comner Savonnais "o à « ravenir du Tonkin ».
au «Courrier de Haïphong »,, j'ai suivi les événements, me suis
passionné à la solution des problèmes qui se posaient au lende-
main de la conquête. Et quand, par 1914-1918, mes relations di-
rectes se sont détendues, mon attachement ne s'est pas ralenti
pour le pays que j'ai : dit ma patrie supplémentaire. A toutes
manifestations. des Expositions de Marseille à celle de Vin-
cennes, j'ai repris le contact avec tant et tant de coloniaux que
j'avais vu débuter, parvenus aux grades supérieurs. A chaque
courrier m'arrivaient, .m'arrivent encore des journaux locaux.: Et,
maintenant je reçois la visite -d'étudiants avides du haut ensei-
gnement de nos Facultés I
De ce côté, quelle évolution 1 Des docteurs, des agrégés, des
poètes de langue: française I Comment notre admiration nuirait-elle
pas à cette ascension .magnifique en moins d'un, quart de siècle!
Comment nos protégés d'hier douteraient-ils de nos sentiments pro-
fonds, devant la réaction 'Unani-
me des Français au ballon d'es-
sai, tout de suite dégonflé, des
réclamations coloniales hitlérien-
nes ! Et, par. tout notre Empire,, ça
a été une protestation de loyalis-
me désormais iridéfectible. Les
Annamites ne réclamerit-ils pàs'le
service militaire,
sé '~j~le-~t~e ?~un~
m'ée nationale, autrémént sûre
que des. mercenaires.
Autre réclamation qui -né- me
prend pas dé .càurt; hélas.
La langue annamite' n'est. pas
enseignée dans les lycée de Fran-
ce alors -qu'il y a des classes
d'arabe à Louis-le Grand, de Pa-
ris) à Perler, dé -Marseille..; Pas
même, à notre école coloniale.
« Ce -n'est pas le moyen, écrit
:« , écrit
notre excellent confrère A. M. Tcto-
Kim-Haï dans ses c Billets. Pari-
siens» de la «Patrie Annamite», de
contribuer à la compréhension ré-
ciproque entre les Français et les
nationalités de nos colonies et '1
pays de Protectorat.».
(Suite page 3)
-------------- -------------
Une année d'interviews
Chez les commis de 1 9 Emp. iare
La baie: de Tadjourah, sur la côte du sOniolii. A - l'horizon, les montagnes
ponkoli, aii delà desquelles ccamente le désert;
par Jean MANI -
Chargé depuis un an de prendre pour ce journal la plupart des
interviews qui y parurent, nous avons eu l'avantage d'approcher ainsi
des personnalités très diverses participant plus ou directement
à la gestion de nos Colonies. ,.
Qu'il s'agisse de fonctionnaires, de politiques, d'économistes, de prê-
tres. d'écrivains, etc. nous avons trouvé chez tous là même' passion
pour la cause de la Grande France.
Et l'idée nous est venue de réunir aujourd'hui en une sorte de syn-
thèse les conclusions à tirer de cette expérience auprès dé tous ces in-
terlocuteurs méritant, chacun d'eux, occasionnellement on a dans sa
partie », ce titre de « Commis de lEmpire » dont nous pensons quTb
accepteront l'hommage.
Que nous ont dit en résumé ces
délégués au Conseil supérieur, ces
parlementaires en mission, ces prélats
dorique, ces présidents de Comités
coloniaux, ces hauts fonctionnaires, ces
écrivains, ces voyageurs, ces colons?
Commençons par le souci le plus
immédiat : celui de l'organisation éco.
nomique de l'Empire. M. HOFFHERB
ouvre franchement le débat et pose
le problème de la concurrence Métro-
^olè-Colonies : • '«*' Cette concurrence
doit être évitée, déclare-t-il, par l'éta-
blissement entre lès divers « pays »
du monde français, de courants d'é-
changes compensés portant sur les
produits non rivaux, mais complémen-
taires. La coordination harmonieuse
des intérêts impériaux sera toutefois
le fait de disciplines librement con-
senties de la pu$des -différents pro-
ducteurs etnoijpfisseulement. le, ré-
sultat de quehptes metures d'origine
parlemehfa&ci.' » *" "(Swte. page 3K"
Un. des cavaliers Bédouins du Sud-Tunisien qui sont venus
porter le salut du désert au président Daladier au cours
de sa tournée dans les Metlaouis :
MESSAGE
DU MAROC
MAROC
1-1 t,
âlâTrance
II arrive assez souvent, aux audi-
teurs de pester contre là médiocrité des
programmes des stations d'Etat-pour
qu'il soit permis de féliciter aujour-
d'hui les services de la rue de Gre-
nelle de leur .initiative.
c Les voix de la France », telle fut
l'idée que réalisa la radio d'Etat au
soir du 31. décembre. De partout,'
les messages accoururent, guidés par
les ondes et lancés par les person-
nalités les plus qualifiées pour re-
présenter l'expression de notre pays :
Jean Perrin, au nom de l'Académie des
Sciences, Marcel Prévost au nom des
Lettres, Louis Gillet en l'honneur des
Arts, etc.
Mais les voix de la France loin-
taine ne furent pas exclues : grâce
à Radio-Maroc qui transmit les pa-
roles. que - le .ministre .des Affaires
étrangères avait demandé au Rési-
dent- général Noguès -de prononcer
Nous ne répéterons pas ici le mes-
sage que tous les Français - ont pu
entendre au soir du 31 décembre. Ce
n'est pas seulement un bilan de l'œu-
vre accomplie, cependant admirable,
ni un programme de réalisations fu-
tures que le,' général Noguès s'est
borné à apporter aux auditeurs fran-
çais: dépassant largement le cadre
marocain, son message fut véritable-
ment une illustration de la mission
lourde et généreuse que la France
revendique avec orgueil -en Afrique.
Cette mission sur laquelle les Fran-
çais de la métropole n ont encore que
des lumières trop fumeuses, un écri-
vain. M. Georges Duhamel, que l'on
ne peut cependant taxer d'enthousias-
me irréfléchi, la célébrait il y a quel-
ques jours, en écrivant ces simples
mots au' cours - d'une randonnée au
Maroc : - Que les français viennent
ici prendre conscience de leur des-
tin ». ,.
M. Puanx,
haut-commissaire en Syrie
regagne son poste
M. Gabriel Puaux, ambassadeur de
France, haut-commissairè de la Répu-
blique en Syrie et-au Liban, accompa-
gné de Mme et de Mlle Puaux, a quitté
Paris le 2 janvier pour rejoindre son
poste. - :
Après un bref séjour à Marseille où
il a été reçu par la. Chambre de com-
mercer fl s'est embarqué jeudi sur
l'avion d'Air-France, en même temps
que son chef de cabinet militaire, le
commandant Tezè, et M; Pierre de
Leusse, secrétaire d'ambassade, chef
adjoint du cabinet politique.
M. Puaux inaugure ainsi le nouveau
service aérien Marseille-Indochine.
Tananarive est relié par avion à la Métropole deux fois par semaine. ;.
Mais Madagascar n'a pas reçu cette année les vœux de Noël de la Métropole. Nos COIÇCI-
triotes ne sont pas contents. On les comprend. ',." ,'" -'-
D'autant plus que la faute incombe à la ligne bèlge d» la SABENA qui. deux lob de. suite,
a laissé le courrier en panne au Congo.
Notre jeune et brillant ministre de l'AIr se rendra peut-être compte qu'il serait intéressant
d'avoir un courrier 100 énonçais sur Madagascar une fois pccr semaine. ,,:
Le ministre des Colonies et Madagascar vont certainement:le M rappehr d'une Meozt cm-
santé : car ce n'est pas la premiére fois que les Belges nous négligent.
fondateur : Marcel RUEDEL
Edrtîon^elxfoiTK^Ïi^W" Prfe« .-^dK-nïirinS?»^itT'1iplPfi«^^
^9-^Année.:–-N'2
X .- - j t' - - - -' <- g ) J - f .: - t~:
m~-. H;,:' : m. ~~t~ '"- ¿.. W
§ a c A wt M e t iNHM wa~~t
Les Annales Moniales
M~t03taM<3tSZbMM
N'ist-il pas étrange *• ••nitaw
4*, s#nl#, la fcnfallté vi. évén*
nènft ait ptraii à la Métrtpala
ftntrmir la valeur dt son Empire
.111:1 Tuhis-Soir
v SI Djibouti III. li vrai part de
JŒthlapiii TrlMtt tst la vrai port de
àtrltll. It. du. pays danabions pas-
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^Italie forait Mon do s'on sonvonirr
7 Pierre DOMINIQUE (La République)
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AsnMetl u : 50 francs 6 mol* i SO franea
Tuùuàm at « - Colonie*.».- 1 an : .70 franea.. 6.mois : «franc»
France et Colonies. 1 an î 200 franci
Etranger et Colonies 1 an : 300 francs
PROPAGANDE
LA TRIOMPHALE VISITE DE LA MEDITERRANEE FRANÇAISf
A L'AFRIQUE DU NORD
où repose la grandeur de notre Empire,
M. Edouard DALADIER porte j ," ,
_*
le salut du peuple français
:. '- -'
Est-il besoin -de redire ici ce, gag.
fut T accueil de Tunis ? De quelles
acclamations Alger, capitale de
T Empire africain, salua le repré-
sentant de la France ?
Une clameur identique, faite de
loi et de ferveur, a escorté ce pé-
riple des provinces méditerrané-
ennes.
La dernière
manœuvre
Nous avons toujours pensé qu'il
ne fallait pas prendre au tragique
les menaces venues de Rome. Mais
nous commettrions une faute grave
en ne les prenant pas ou sérieux.
Ce qui est à craindre, ce n'est pas
une attaqué brusquée de l'Italie sur
un point queteonqué de notre terrt- :
foira, egr tm< twe aventure sergjt
flo«îve~-^Bnent^M femé en assumât
le. risque. »I sait aujourd'hui que- ta
France cette France qu'il croyait
divisée et eJétnorolisée - s'est rangée
tout entière derrière ses chefs quand
ils ont affimé qu'un tel geste en-
traînerait infailliblement un conflit
armé. Dès lors, nous avons vu l'arro~
gance de la presse fasciste baisser
insensiblement le ton.
Certains exaltés conseillaient, dit-
on, un coup de main sur notre
colonie de la côte de Somalie., Du
point de vue militaire, l'entreprise
se présentait sans doute sous un jour
séduisant. La France entretient à
Djibouti quelques milliers d'hommes
à peine, alors que l'Italie, sur ses
confins, dispose d'au moins 250.00C
hommes massés en Ethiopie.
Oui. Mais le président Daladier
a dit et répété que lés frontières
de la France se -trouvaient partout
où sont les frontières de l'Empire,
partout où flotte son drapeau. Uns
agression italienne à Djibouti risque-
rait de déclencher une riposte fou-
droyante de la France sur quelque
terre italienne. Pour que Rome n'en
doute point, le" gouvernement français
a envoyé à Djibouti des renforts et
des navires de guerre.
Alors. une manœuvre nouvelle se
dessine, manœuvre qu'il convient de
démasquer, car elle recèle un dan-
ger redoutable.
Puisque la politique de l'arrogance
et de l'audace n'a pas réussi, on
va -,tenter une autre voie : on va
s'engager dans le maquis de la pro-
cédure. Et Dieu sait combien la
diplomatie italienne excelle en la
matière !
Déjà, on ne nous menace plus de
a prendre de vive force >, comme
on le disait il y a quelques jours.
1eS. territoires que nous refuserions
de céder ; mois on suggère la con-
vocation d'une Conférence qui déci-
derait du sort de ces territoires.
Pourquoi, -n effet, ne recommen-
cerait-on pas le coup de Munich, non
plus, cette fois-ci, contre la Tché-
coslovaquie, alliée de la France, mais
contre la France elle-même ? Et déjà
l'on fixe le. programme de la Con-
férence à réunir.
Seron la thèse italienne la Tuni-
sie ne serait pas une terre de sou-
veraineté française, mais une sorte
de colonie internationale, où certains
droits seulement auraient été recon-
nus à la France, qui n'aurait pas
tenu les-engagements pris par elle.
(Suite page'3)
Parte** -fe - Vtime cti .d'espôtttit
de confiance, inlassabtemeni répé-
té, qui résonne et se prolonge dans
nos cceaM f France, France 1 Par-
tout, cet évident témoignage que
nous pouvions déjà discerner en
novembre à Casablanca. lors de
l'inoubliable cérémonie en l'hou-
tieur de Lyautey. Devant le danger
commun, devant les provocations
absurdes, les frictions et les coups
d'épingle disparaissent. Un seul et
même souci habite les préoccupa-
tions de chacun, qu'il soit Breton,
Corse, Tunisien ou Marocain. Dé-
sormais l'Afrique française a choisi
son camp, elle a retenu sa place.
Comme l a exprimé dans sa ma-
gnifique déclaration M. Gaudiani,
vice-président du Grand Conseil de
Tunisie et chef de la colonie fran-
çaise de la Régence, « c'est au nom
de cent dix millions d'habitants qui
peuplent la France, que le président
du Conseil procédera à la mise au
point historique qu'ont rendue né-
cessaire d'intolérables provoca-
tions. »
C'est ce sentiment que traduira
M. Daladier à chacune de ses esca-
les. Et c'est aussi celui de la ré-
sonnance profonde qu'ont eue en
France lès admirableç tomoignaqes
de fidélité et dé loyalisme donnés
L'embarquement du bataillon de tirailleurs sénégalais à Matseille, Mr le
« Sphynx » et le « Chantilly », à destination de Djlhuti.
par les «populations africaines au
cours de ces derniers mois.
Il nous a paru essentiel de fixer
quelques-unes de ces paroles, qu'on
lira plus loin. Parce qu'en elles s'in-
carnent très, exactement les futurs
destins de là France. Parce qu'elles
s'adressent d'abord -aax hommes
de l'Empire.
Qu'ils sachent bien, eux qui fu-
rent à la peine et souvent dans l'ou-
bli, que c'est à leur multitude :ano-
nyme que vont aujourd'hui ae&
honneurs. La grandê&lQmevr qui
honneurs. cest le
c'est - le
neJM par i"a Pro!Hce Ma 'Empire
et de tous ses fils►
Ot~~a~-.-~-*..-;-. ',,",',.' ,-, ,- .,., '.,",<,'- -.-.. -'" ';' - ..,.--" "," ',." ",'
L'enseignement
en Indochine
Le but: Préparer à la vie
l
par Jean PHILIP
Sénateur, membre
des Commissions des
Colonies et des Finances
En Indochine, la conception de l'en-
seignement a varié suivant les époques
et suivant les hommes. Lors de la
conquête, il n'avait, il ne pouvait
d'ailleurs avoir qu'un but utilitaire
et restreint: former, dans l'école et
par l'école, des auxiliaires susceptibles
de .collaborer avec. l'oeçupation fran-
çaise.
Ce premier stade fut vite dépassé.
On voulut répandre sur les indigènes,
sans distinction dé culture ni de ra-
ces, les soi-disant bienfaits d'une ins-
truction égalitaire. Et, comme il fallait
le prévoir, ce- fut ̃ un échec. L'Indo-
chine n'était pas mûre pour un en-
seignement français, donné en langue
française.
Vint alors une génération d'éduca-
teurs qui allait explorer des chemins
nouveaux. On donnerait à l'Indochine
un enseignement en quelque sorte in-
digène, basé sur les pensées, les
mœurs, les langues extrême-orientales.
Mais, dans ce domaine, tout était à
créer. Il n'y avait guère que des pro-
grammes. Et encore! A part cela,
hommes, livres, méthodes, tout man-
quait.
Et voici qu'aujourd'hui on comprend
la nécessité de mettre un peu d'ordre
dans le chaos, de reprendre l'édifice
disparate à la base, de lui donner des
proportions: plus harmonieuses, - d'o-
rienter l'enseignement dans le sens. de
la vie. - - -
Le résultat- d'un tel effofrt ne s'est
pas fait attendre..Les. écoles se rem-
plissent et se multiplient. Elles ob-
tiennent la confiance des populations.
Partout le progrès est réel, s'U n'est
pas égal partout. Et nous pouvons en-
fin parler -à - bon escient de l'ensei-
gnement indochinois comme d'un sou-
ple, et robuste instrument parfaitement
adapté à l'oeuvre.. éducatrice et civi-
lisatrice que. poursuit la France.
, , &
Voici quelques chiffres pour l'année
1936-37. Ils méritent de retenir l'atten-
tion :
Au Tonkin, qui tient la tête dans
cette sorte de course à l'instruction,
les écoles publiques comptent 155.442
enfants, en nette progression sur l'an-
née précédente. C:est surtout l'ensei-
gnement élémentaire indigène .qui bé-
néficie de cette avance avec ses 142.000
élèves et ses 3.463 professeurs ou ins-
tituteurs.
(Suite page 3)
Quelqoesdéclarations
de M. Daladier à Tunis
« .Nous n'avons pu coutu-
me, nous autres Français, dé re-
garder au delà des limites qui
ont été fixées par l'histoire. De
cette ville de Tunis, nous aper-
cevons l'Afrique du Nord tout
entière, d'Agadir à Gabès, avec
ses dix-huit millions d'hommes,
dans sa diversité géographique,
politique et humaine, dans son
unité matérielle et morale, dans
ses ressources infinies.
« Les jours sont venus de
sceller de façon indestructible
l'union de la France et de son
Empire.' C'est le devoir du gou-
vernement français de faire en
sorte qu'en toutes-les régions im-
périales des contacts se nouent
et s'entrelacent : comme ils l'ont
fait dans, notre histoire nationale
entre les diverses..provinces de la
France continentale elle-même.
J'ai donc, à moniteur, le droit
de vous, dlre. : considérez avec
lucidité vos facultés ét vos be-
soins : portez- au maximum vos
facultés de production dans tous
les domaines ; mettez en valeur
hardim.nt, ropid.t, toutes les
richesses qui sont, en vous. C'est
à cette grande csuvre que la
France veut travailler de tous, ses
efforts. Elle vous apporte l'ordre
et la discipline,-qui sont la pro-
tection la - plus sûre et la plus
efficace contre la force brutale
et contre la tyrannie.
Elle vous apporte sa propre
expérience. de fraternité et de
liberté. Elle a la force d'allurer
votre sécurité.
,: -
de S.~D~sala~'
npiiÉire
,:', ',' ",'
réponse
(De notre correspondant particulier
à Marseille)
Une importante cérémonie a marqué
à Marseille le départ. des-tirailleurs
sénégalais qui vont. garder Djibouti.
Les troupes d'embarquement - 750
hommes encadrées par leurs 16 of-
ficiers, parvinrent au lieu 'de la revue,
où les attendaient le 3° bataillon du
8° régiment de tirailleurs sénégalais,
ainsi qu'un détachement du 141° R.I.A.
Les tirailleurs, en tenue de campa-
gne, sous les ordres du commandant
Ràynal, défilèrent d'abord devant le
général Olry, -commandant la XV. ré-
gion. qu'entouraient les autorités ci-
viles et militaires.
Le défilé terminé. le général ; Qlry
passa sur le front- des troupes alignées
et la musique termina cette cérémonie
par la Marseillaise. Puis, les vaillants
tirailleurs embarquèrent" lussitôt sur
les paquebot Sphinx et Chantilly* avec
tout leur matériel.
Un moment après, la Compagnie des
Messageries Maritimes offrait aux per-
sonnalités présentes et à l'état-major
du bataillon qui s'embarquait une cou-
pe de Champagne à- bord du Sphinx.
M.,Maxence (Je Chantérac, agent gé-
néral de la" Compagnie, souhaita la
cM~n'M~T~m~m-.
c acKpt B MfaM-ee ecotE~~at~~N~
la Côte des SomaBs -.– -ajouta-t7U
les Messageries Maritimes sont flattées
contribuer à un geste qui affirme
aux yeux de l'étrangèr la fierté fran-
çaise. D
Prenant ensuite la parole, le général
Olry exprima sa gratitude à la Com-
pagnie pour l'hospitalité donnée aux
troupes françaises et à leurs chefs sur
les deux navires, le Sphinx et le Chan-
tilly, qui sont « un beau morceau de
France ». I
- n, y a quelque temps, continua-
t-u, c'était le territoire même de la
Métropole qui semblait menacé. La ré-
ponse militaire fut prompte et efficace,
il vous en souvient. Aujourd'hui, la
menace est dirigée contre une partie
de notre Empire. La même réponse,
c'est vous qui la portez.
Elle sera non moins efficace, nous
en sommes sûrs.
(Suite page 3)
Alain LUBRANO
La question
des langues
-
Quiconque veut servir dans
les colonies
doit justifier
par Jean AJALBERT
de UccidiW* GONCOUHT
*
H y a trente ans que j'ai quitte l'Indo-Chine, de fait ; Je n'a
cessé d'y vivre, de coeur, et d'esprit. Par dix ans de collaboration
simultanée au "Comner Savonnais "o à « ravenir du Tonkin ».
au «Courrier de Haïphong »,, j'ai suivi les événements, me suis
passionné à la solution des problèmes qui se posaient au lende-
main de la conquête. Et quand, par 1914-1918, mes relations di-
rectes se sont détendues, mon attachement ne s'est pas ralenti
pour le pays que j'ai : dit ma patrie supplémentaire. A toutes
manifestations. des Expositions de Marseille à celle de Vin-
cennes, j'ai repris le contact avec tant et tant de coloniaux que
j'avais vu débuter, parvenus aux grades supérieurs. A chaque
courrier m'arrivaient, .m'arrivent encore des journaux locaux.: Et,
maintenant je reçois la visite -d'étudiants avides du haut ensei-
gnement de nos Facultés I
De ce côté, quelle évolution 1 Des docteurs, des agrégés, des
poètes de langue: française I Comment notre admiration nuirait-elle
pas à cette ascension .magnifique en moins d'un, quart de siècle!
Comment nos protégés d'hier douteraient-ils de nos sentiments pro-
fonds, devant la réaction 'Unani-
me des Français au ballon d'es-
sai, tout de suite dégonflé, des
réclamations coloniales hitlérien-
nes ! Et, par. tout notre Empire,, ça
a été une protestation de loyalis-
me désormais iridéfectible. Les
Annamites ne réclamerit-ils pàs'le
service militaire,
sé '~j~le-~t~e ?~un~
m'ée nationale, autrémént sûre
que des. mercenaires.
Autre réclamation qui -né- me
prend pas dé .càurt; hélas.
La langue annamite' n'est. pas
enseignée dans les lycée de Fran-
ce alors -qu'il y a des classes
d'arabe à Louis-le Grand, de Pa-
ris) à Perler, dé -Marseille..; Pas
même, à notre école coloniale.
« Ce -n'est pas le moyen, écrit
:« , écrit
notre excellent confrère A. M. Tcto-
Kim-Haï dans ses c Billets. Pari-
siens» de la «Patrie Annamite», de
contribuer à la compréhension ré-
ciproque entre les Français et les
nationalités de nos colonies et '1
pays de Protectorat.».
(Suite page 3)
-------------- -------------
Une année d'interviews
Chez les commis de 1 9 Emp. iare
La baie: de Tadjourah, sur la côte du sOniolii. A - l'horizon, les montagnes
ponkoli, aii delà desquelles ccamente le désert;
par Jean MANI -
Chargé depuis un an de prendre pour ce journal la plupart des
interviews qui y parurent, nous avons eu l'avantage d'approcher ainsi
des personnalités très diverses participant plus ou directement
à la gestion de nos Colonies. ,.
Qu'il s'agisse de fonctionnaires, de politiques, d'économistes, de prê-
tres. d'écrivains, etc. nous avons trouvé chez tous là même' passion
pour la cause de la Grande France.
Et l'idée nous est venue de réunir aujourd'hui en une sorte de syn-
thèse les conclusions à tirer de cette expérience auprès dé tous ces in-
terlocuteurs méritant, chacun d'eux, occasionnellement on a dans sa
partie », ce titre de « Commis de lEmpire » dont nous pensons quTb
accepteront l'hommage.
Que nous ont dit en résumé ces
délégués au Conseil supérieur, ces
parlementaires en mission, ces prélats
dorique, ces présidents de Comités
coloniaux, ces hauts fonctionnaires, ces
écrivains, ces voyageurs, ces colons?
Commençons par le souci le plus
immédiat : celui de l'organisation éco.
nomique de l'Empire. M. HOFFHERB
ouvre franchement le débat et pose
le problème de la concurrence Métro-
^olè-Colonies : • '«*' Cette concurrence
doit être évitée, déclare-t-il, par l'éta-
blissement entre lès divers « pays »
du monde français, de courants d'é-
changes compensés portant sur les
produits non rivaux, mais complémen-
taires. La coordination harmonieuse
des intérêts impériaux sera toutefois
le fait de disciplines librement con-
senties de la pu$des -différents pro-
ducteurs etnoijpfisseulement. le, ré-
sultat de quehptes metures d'origine
parlemehfa&ci.' » *" "(Swte. page 3K"
Un. des cavaliers Bédouins du Sud-Tunisien qui sont venus
porter le salut du désert au président Daladier au cours
de sa tournée dans les Metlaouis :
MESSAGE
DU MAROC
MAROC
1-1 t,
âlâTrance
II arrive assez souvent, aux audi-
teurs de pester contre là médiocrité des
programmes des stations d'Etat-pour
qu'il soit permis de féliciter aujour-
d'hui les services de la rue de Gre-
nelle de leur .initiative.
c Les voix de la France », telle fut
l'idée que réalisa la radio d'Etat au
soir du 31. décembre. De partout,'
les messages accoururent, guidés par
les ondes et lancés par les person-
nalités les plus qualifiées pour re-
présenter l'expression de notre pays :
Jean Perrin, au nom de l'Académie des
Sciences, Marcel Prévost au nom des
Lettres, Louis Gillet en l'honneur des
Arts, etc.
Mais les voix de la France loin-
taine ne furent pas exclues : grâce
à Radio-Maroc qui transmit les pa-
roles. que - le .ministre .des Affaires
étrangères avait demandé au Rési-
dent- général Noguès -de prononcer
Nous ne répéterons pas ici le mes-
sage que tous les Français - ont pu
entendre au soir du 31 décembre. Ce
n'est pas seulement un bilan de l'œu-
vre accomplie, cependant admirable,
ni un programme de réalisations fu-
tures que le,' général Noguès s'est
borné à apporter aux auditeurs fran-
çais: dépassant largement le cadre
marocain, son message fut véritable-
ment une illustration de la mission
lourde et généreuse que la France
revendique avec orgueil -en Afrique.
Cette mission sur laquelle les Fran-
çais de la métropole n ont encore que
des lumières trop fumeuses, un écri-
vain. M. Georges Duhamel, que l'on
ne peut cependant taxer d'enthousias-
me irréfléchi, la célébrait il y a quel-
ques jours, en écrivant ces simples
mots au' cours - d'une randonnée au
Maroc : - Que les français viennent
ici prendre conscience de leur des-
tin ». ,.
M. Puanx,
haut-commissaire en Syrie
regagne son poste
M. Gabriel Puaux, ambassadeur de
France, haut-commissairè de la Répu-
blique en Syrie et-au Liban, accompa-
gné de Mme et de Mlle Puaux, a quitté
Paris le 2 janvier pour rejoindre son
poste. - :
Après un bref séjour à Marseille où
il a été reçu par la. Chambre de com-
mercer fl s'est embarqué jeudi sur
l'avion d'Air-France, en même temps
que son chef de cabinet militaire, le
commandant Tezè, et M; Pierre de
Leusse, secrétaire d'ambassade, chef
adjoint du cabinet politique.
M. Puaux inaugure ainsi le nouveau
service aérien Marseille-Indochine.
Tananarive est relié par avion à la Métropole deux fois par semaine. ;.
Mais Madagascar n'a pas reçu cette année les vœux de Noël de la Métropole. Nos COIÇCI-
triotes ne sont pas contents. On les comprend. ',." ,'" -'-
D'autant plus que la faute incombe à la ligne bèlge d» la SABENA qui. deux lob de. suite,
a laissé le courrier en panne au Congo.
Notre jeune et brillant ministre de l'AIr se rendra peut-être compte qu'il serait intéressant
d'avoir un courrier 100 énonçais sur Madagascar une fois pccr semaine. ,,:
Le ministre des Colonies et Madagascar vont certainement:le M rappehr d'une Meozt cm-
santé : car ce n'est pas la premiére fois que les Belges nous négligent.
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