Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-12-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 décembre 1938 06 décembre 1938
Description : 1938/12/06 (A38,N49). 1938/12/06 (A38,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721136
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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$Décembre 1938 - - Fon&teur.; Marcel RUEDEL ":, 1. Prix du numéro'û'Un-fraine' 38**-flnneév–
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Les Annales Coloniales
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FONDËESEN -
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Frinos-Anflitorrs, sur l'idintlti
dit Intérêts vitaux du 4iur, pays et
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Comttondants pIrtIcuIIerI dans tout l'Empire, et dans les ports de la Métroeofe
loor, tas manuscrits ne sow pes rwdufc L:
Les amionces sdnt iréçues à Paris,12, rue Le.Peletiér ..(9*),
Les àmo n ce s s o
jw la Société' Africaine; de Publicité et d'Editions; françaises.
J AiHttlNiSÏKÀTION.
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ABONNEMENTS
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PROPAGANDE
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L'ELEVAGE
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A Saint-Pierre
----" et
Miquelon
par Michel GEISTDOERFER
Député des Côtes du Nord
vice-président de la Commission des Colonies
délégué de Saint-Pierre et Miquelon
au Conseil Supérieur de la France d'Outre-mer
Les Français ignorent la géographie : c'est paraît-il à cela
qu'on les reconnaît à l'étranger et ignorant la géographie, ils
ignorent aussi l'importance de notre empire colonial, sa position,
ses ressources.
Je ne suis pas sûr que même dans les sphères'piffciellés on se
•••••sott'lrtiffisàrinh'ëiit rc&Hu Jî&Hltpte ''-qué nos territoirés-d'outre-mer,
dispersés, éloignés les uns des autres, sous des ciels très différents
ne peuvent être soumis à des règles uniformes et' ont, chacun, leur
cc économie » particulière. Sans doute, nos colonies surtout les
« nouvelles » sont toutes des pays « chauds » et pour notre Mi-
nistère des Colonies l'habitude c'est d'administrer, de règlementer
comme on doit le faire pour des pays où le soleil règne en maître.
Et ainsi le Ministère des Colonies lui-même a une tendance à
oublier que nous avons cependant une colonie froide, vestige de
notre vieil et brillant empire colonial de l'Amérique du Nord :
c'est l'archipel St. Pierre et Miquelon.
Evidemment, il n'est pas d'une étendue considérable, mais il
est resté un foyer français d'une fidélité qui a résisté à toutes les
épreuves et celle à laquelle la loi monétaire le soumet actuelle-
ment est peut-être la plus dure qu'il ait éprouvée puisque lors-
qu'il s'agit de son crédit il touche en cc francs » et que lorsqu'il
s'agit de son débit il paie en c dollars ».
Précisément, éloigné de la métropole, il souffre de son isolement;
soumis à un climat rigoureux et exceptionnel il a droit à des
égards particuliers.
Quand on veut chasser le na-
turel il revient au galop. Dans un
univers bouleversé, à une époque
où rien n'était normal, les Saint-
pierrais ont fait un peu trop le
commerce de ralcobr apus toutes
les formes. Cela n'a pas duré.
Celâtié': p^5i®?®SSr"vëf3ro8ri¥x-
cellents compatriotes cherchent
aujourd'hui de reméttre sur- pied
une industrie qui leur convient
parfaitement : la pêche au large,
la pêche à la morue.
Mais à côté de cette industrie
traditionnelle et imprudemment
abandonnée lorsque le commerce
de l'alcool entretenait facilement,
trop facilement, son homme de
jeunes industriels se sont engagés
dans une voie nouvelle ; celle de
l'élevage des animaux à fourrure
et en particulier celle du renard
argenté et les résultats obtenus
prouvent que l'idée d'introduire
cet élevage à Saint Pierre et Mi-
quelon a été une c trouvaille ».
Mais dans la circonstance, si
l'idée était simple a trouver, il
était assez difficile de la faire de-
venir une réalité et de la faire
admettre.
Le premier éleveur de St.-Pierre,
celui qui aujourd'hui obtient les
plus beaux résultats, m'a dit com-
bien ses débuts avaient été diffi-
ciles. ( Suite page 3)
Une vue en vol du Junkers-90 « Preus-
sen », quelques jours avant son écra-
sement sur l'aérodrome de Bathurst.
On sait que onse personnes trouvèrent
la mort dans l'accident. Cet appareil
assurait le service de l'Atlantique-$ud
pour la Lufthansa, qui comptait, sur son
MgiW obtenir !* :»̃»*̃-"
marie anementM OBf Ta Ugne.
PROPAGANDE
COLONIALE
Selon certaines informa-
tions, la France accepterait
d'ouvrir ses Colonies aux
Israélites d'Allemagne si
l'Angleterre et les Etats-
Unis consentaient un geste
équivalent. 4
On nous permettra d'ex-
primer ici notre surprise,
toute question de race et de
nationalité étant laissée
hors de discussion.
Le point curieux est ce-
lui-ci : on établira dans tel-
le ou telle de nos posses-
sions, cinq, ou six mille fa-
milles de colons blancs.
Et alors, nous ne compre-
nons plus. Depuis des an-
nées le fondement de notre
politique coloniale reposa
sur la mise en valeur par
l'indigène des terres lui ap-
partenant.
Il n'est pas un Colonial
pour Ignorer quelles condi-
tions rigoureuses ont été
édictées dans nos diverses
possessions pour filtrer à
l'arrivée les Français assez
aventureux pour y chercher
du travail. C'est aussi com-
pliqué et cher que pour en-
trer en Amérique.
Ces précautions sont pa-
raît-il justifiées.
Soit ! Admettons ! Mais
alors, que va-t-on faire des
réfugiés allemands? Quelles
terres, quels métiers, quel-
les ressources leur offrira-
t-on puisque les Français
eux-mêmes sont pratique-
ment refoulés ?
Qui paiera leur voyage,
leur caution au débarque-
ment, leurs premiers frais
d'installation en brousse ?
Sur quels crédits les sol-
gnera-t-on en cas de mala-
die ?. etc.
M. Hitler vous le savez
bien, se débarrassera d'eux
volontiers, mais sans leur
laisser un pfennig.
(Suite pâte 3)
- La part coloniale - dans
L'ÉVOLUTION
du port de MARSEILLE
par Alain LUBRANO
Jusqu'en 1853. le bassin que les An-
ciens appelaient « Lacydon » et qu'on
appelle aujourd'hui le Port-Vieux, a
constitué tout le port de Marseille.
C'est dans cette anse spacieuse-et bien
abritée que vers l'an 599 avant Jésus-
Christ débarquèrent les émigrants qui
fondèrent la capitale de la Méditerra-
née. -
Elle paraît avoir suffi, pendant plus
de deux mille ans aux opérations ma-
ritimes, sans qu'aucun complément im-
portant ait été apporté à l'œuvre de
la nature. Les premiers ouvrages con-
nus consistèrent en deux tours élevées
à droite et à gauche de la passe, en-
tre lesquelles on tendait une chaîne
pour interdire l'entrée. Les premiers
quais, d'ailleurs fort étroits, apparu-
rent en 1511.
Aujourd'hui, le développement de
ces quais a atteint 25.169 mètres Qua-
tre lignes de chemin de fer aboutis-
sent à Marseille : la grande artere de
Lyon et Paris, la ligne de Miramas par
Port-de-Bouc, qui a été terminée en
1915 et soulage la première, la ligne
des Alpes par Aix et celle de Nice et
d'Italie.
Cette évolution du premier port de
commerce français, M. Antoine Bou-
de, président de la Compagnie consu-
laire, l'a retracée dans une causerie
faite récemment au grand cercle ré-
publicain de Marseille.
A propos de la concurrence des port,
étrangers, M. Boude déclarç notam-
ment : « Gênes ne nous gêne pas. Ce
sont les ports du Nord, Anvers sur-
tout. qui affectent Marseille. La Suis-
se qui, en 1913 recevait par notre port
200.000 tonnes de blé, n'en recevait plus
que 80.000 en 1937 ! Cette situation est
due à la politique des frets à bas prix
pratiquée par le pavillon étranger.
D'autre part, l'Office du blé, par la
complication excessive de ses règle-
ments et obligations a abouti, en fait,
à la quasi-suppression du marché de
Marseille. Il
Le Président de la Chambre de cçm-
merce évoqua aussi la situation des
vieilles industries marseillaises. La mi-
noterie et la semoulerie sont concur-
rencées car les colonies. Celles-ci bé-
néficient d'une main-d'œuvre moins
chère et d'impôts moins lourds ; il
semble qu'il soit bien tard pour remé-
dier à cet état de choses.
L'huilerie n'est pas plus heureuse.
D en est de même pour les touiteaux
et les céréales. Cependant, la Cham-
bre de Commerce ne reste pas inac-
tive. Elle aide de toutes ses forces à
l'expansion d'industries nouvelles. Les
ports annexes se développent. D'im-
portantes raffineries de pétrole, entre
autres, se sont installées tout au long
des rives de l'étang de Berre. Cvonte,
Martigues, l'Avéra travaillent d'arra-
che-pied. Le mazout, le charbon, les 1
produits chimiques donnent lieu à de
gros volumes d'affaires.
,- (Suite page 31
, : - '-' <- < -– - .- - , r. ) r
t' A C~'WM~'W'
LA SCIENCE
f~ A A W€Ef
FRANÇAISE
'w~ '- -
a
au service
y CI, lu -
de l'Afrique
par Jean MANI
« Je demanderai beaucoup
aux Colonies, déclarait il y a
quelques mois M. Georges
Mandel, mais je leur doiyierai
beaucoup en échange, particu-
lièrement.en ce qui concerne leur
hygiène et leur santé ».
le mwistre a tenu parole.
Nous ne reviendrons pas sur- les
dispositions qu'il a prises en fat
veur de ce qu'il a appelé « l'hy-
giène rurale » aux Colonies.
Aujourd'hui nous rencontrons
ceux-là même qu'il a chargés
d'étudier en Afrique, l'organi-
sation rationnelle et pratique,
-':- Le docteur Vantes
d'une grande lutte qui s'ouvre
contre les endémies détruisant
lentement les plus belles races
de notre Empire.
Un ministre qui lance sur les
routes africaines, avec pleins
pouvoirs d'investigation, des mé-
decins ayant nom A c h a rd ,
Vernes, Trautmann, ça ne s'est
pas vu souvent.
Ce qui s'est vu moins encore,
c'est que les rapports, les pro-
positions et les devis de ces
sommités médicales, n'iront pas
grossir les tonnes de papiers en-
sevelis sous la poussière dès
greniers de la rue Oudinot, ritais
recevant immédiatement appli-
cation et vie, sur place. ,"
-,. -, -7,-~- - - -.,.
Ce qu'a, vu en A.E.F. I
Le professeur Achard est rentré il y
a quelques semaines d'un voyage d'é-
tude en A.E.F.. au Cameroun et au
Congo belge.
Quelles conclusions rapportez
vous. M. le Professeur, de cette lon-
gue prospection à travers les popula-
tions de l'Afrique Equatoriale ?
Je tiens a souligner que partout
où je suis passé, aussi bien en terri-
toire français qu'en territoire belge,
j'ai constaté le même souci de com-
battre ces fléaux que sont pour les ra-
ces indigènes, la mortalité infantile et
les maladies vénériennes. Certes, il
s'en faut encore que les moyens mis en
œuvre soient toujours à la hauteur des
tâches à accomplir.
.On trouve dans la lutte entreprise
des secteurs parfaitement organisés
et puis d'autres où l'on en est encore
réduit à des moyens de fortune.
De par son étendue et sa nature
difficile notre AE.F. a été longtemps,
dans le domaine sanitaire comme dans
les autres la c Cendrillon. de nos
Colonies.
- Elle a évidemment contre elle son
imaiensité, sa population dispersée, et
jés communications précaires. La tâ-
«he^dea OTédecin^gîisir trouve; cpptpti?
qùêé TTc'èt égarerai tenu â^T-
gnaler au ministre l'insuffisance ma-
nifeste du personnel sanitaire subal-
terne dans cette colonie. Les médecins
européens n'y peuvent exercer d'ac-
tion efficace que s'ils possèdent dans
les territoires affectés à leur surveil-
lance, des médecins auxiliaires, des
infirmiers et des sages-femmes indi-
gènes d'une valeur professionnelle cer-
Une adresse du Conseil
de Gouvernement de l'A.O.F.
à M. Georges Mandel
A Dakar, le conseil de gouvernement
de l'A.O.F. a adressé à M. Mandel, mi-
nistre des Colonies, le télégramme
suivant :
« En ouvrant ses travaux, c'est pour
le conseil un devoir de reconnais-
sance. auquel il ne saurait man-
quer, de vous exprimer ses plus vifs
remerciements pour toutes les me-
sures que vous avez prises en fa-
veur de la fédération et plus parti-
culièrement en obtenant que soit, en
temps utile, resserré le contingente-
ment d'arachides étrangères, en ob-
tenant que des crédits métropolitains
soient affectés à l'aménagement de la
vallée du Sénégal et en décidant la
construction du chemin de fer de
Mossi.
l, le professeur ACHARD 1
taine. Or jusqu'à présent, faute d'un
! centre de formation suffisant, on a
trop souvent mis en place des auxi-
liaires inférieurs à ce que l'on atten-
dait d'eux. Il faut bien dire qu'aucune
action médicale ne peut s'exercer sur
ces vastes étendues si l'on ne dispose
pas dans les cantons et les villages de
scus-ordrss sérieux. Cdpabiss zntre
deux tournées du médecin, d'appliquer
les soins prescrits aux malades visi-
tés et de préparer, pour la tournée
suivante, les consultations les-plus ur-
gentes. Le médecin ne peut que pas-
ser : il faut que les traitements de-
meurent, même quand les pluies ont
coupé les routes et isolé des régions |
entières. (Suite page 3)
1 Ce aue feront en A. O.P.
La docteur Trautmann 1
les docteurs VERNES et
, RAn~B'I'-'
.r :i~ 7.. r TRAUTMANN
clë
4a lutte contre la syphuis en Afittjfoe;
Occidentale Française que M. le Doc-
teur Vemes, Directeur. de l'institut.
Prophylactique et son distingué col-
laborateur, M. le Docteur Trautmann,
Médecin Colonel de Réserve des trou-
pes coloniales viennent d'être désignés,
par lettre en date du 8 novembre
1938. par Monsieur Mandel Ministre 1
des Colonies.
Cette mission est partie le 2 décem-
bre en compagnie de nombreuses per-
sonnalités du monde politique efscièn-
tiiique. : - ;
(Suite page 3)
IL'AILIPÏÏNïiïSME AOJ MâldDC .',
̃lillUlIflllllllMIIUIIIIIMIIilllllllHIIMIIIlIIIIIlilllllllItlIlItlIIIIIIIMIIIIIIliltMIIIItlIllilillllIflllMIIIIIIIIIIllMillIlItllIllllllllllllltnil'IIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIfMIHIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIMHIIIIIIIIItMIII*
e' *
A1 assaut des cimes de 1 Atlas
par Théophile Jean DELAYE
Aux derniers jours de l'automne,
dans l'assaut d'une bourrasque qui
roule dans le ciel d'épais paquets de
brumes et de sombres amoncellements
de nuages, tout l'Atlas frissonne d'une
lourde angoisse ; des nuées se préci-
pitent d'un brutal et hurlant effort
vers les cimes où elles se déchirent,
les sommets prennent des teintes lu-
gubres, les villages privés de relief
semblent s'écraser sur le sol, les trou-
peaux qui redescendent de l'Lmerâa
(1) s'attardent le long des sentes avec
un mélancolique regret. Déjà les pre-
miers flocons papillonnent dans l'air
et, la neige, bientôt recouvre les plus
hauts sommets, disparaît, réapparaît
de nouveau descendant lentement le
long des pentes, estompant, peu à peu
les lignes.- adoucissant les arêtes vi-
ves, comblant les ravins, ensevelis-
sant les cultures et les dchour (2).
Ainsi métamorphosé l'Atlas prend
vraiment l'aspect de la haute monta-
gne.
Si nos reliefs marocains n'ont, ni
l'ampleur, ni les champs de glace, ni
les neiges éternelles des grands mas-
sifs européens, il se trouve que cer-
taines de leurs montagnes élevées
présentent des caractères qui les ap-
parentent assez étroitement à ceux de
nos Alpes ou de nos Pyrénées.
Parmi ces monts privflégiés. dont
peut s'énorgueillir la montagne maro-
caine. la; première place revient de
droit au massif d^.Totfbkal, dont le
sommet, culmine- à 4.165; thètres, exac-
tement au sud de Marrakech.
Le Haut Atlas central n'est pas seu-
lement le premier par l'altitude, il
l'emporté aussi par sa beauté et la
richesse de ses possibilités alpines. La
nature s'est coniplue à réunir en lui
toutes les splendeurs de la haute mon-
tagne : couloir du Tazarharht paré
de cascades de glace où l'on croirait
cheminer dans une nef des Alpes de
Savoie, parois abruptes dont l'ampleur
rappelle nos grandes murailles dau-
phinoises, crêtes dentelées de cloche-
tons et de puissantes cathédrales mi-
nérales dressées vers le ciel comme le
célèbre Doigt de Dieu de la Meije.
vallées austères où s'égrennent. à
l'image de nos hautes vallées françai-
ses, des petits villages dont les toits
plats se confondent àvec les minuscu-
les terrasses de culture. Rien ne- m an-
que à cette vision alpine. Seul le Lac
d'Ifni, dont les eaux suspendues à plus
de 3.000 mètres réfléchissent les sil-
houettes hardies et les portraits, chan-
geants de la haute montagne, vient at-
ténuer sa farouche perfection.
Si la montagne n'inspira à Madame
de Sévigné que de l'horreur et. de
l'effroi, si elle ne fut pour Jean-Jac-
ques Rousseau qu'Un thème de plus
d'impressionisme subjectiviste, l'alpi-
nisme et les sports d'hiver ont heureu-
sement substitué à cette réputation et
à ce romantisme conventionnel de plus
saines réalités.
La montagne connaît aujourd'hui
une prodigieuse fortune et l'Atlas, tar-
divement apparu dans le palmarès
des grands massifs convoités par «nos
modernes pèlerins de l'absolu, >, ne
devait pas tarder à profiter de cet
engouement.
(Suite page 3)
Un, :ponni tant d'autres, coin merveilleux du Haut Atlas marocain : niché, au
creux d'un tIIalweg, le village chleuh de Taddert, sur la routa du Tiiri
MIT-ichko, -entre -Marrakech -et-Ouorz:ozàt. Signalons que la grande témoin* tou-
ristique deMorMkeeh euvriM le'24 décembre et je prolongera jusqu'au 2 janvier. |
,., -. -. ",' !
De ".," ','1. 0 .,' ;';';'C ',:, ,.:
, ,,,,.:;. ;'"
Développer
LE PEUPLEMENT
FRANÇAIS
UNE QUESTION
VITALE
EN TUNISIE
par Arthur PELLEGKM
délégué au Grand
Canséil de la Tunisie
Nous ne sommes pas seuls
en Tunisie*. Inutile de préparer
une nouvelle "histoire de Sudètes"
Instaurée dès 1903 sur des basés of-
ficielles, la politique de peuplement
français, en Tunisie par la tene, s'est
surtout développée, étendue, ne 1922
à 1928, sous le Résident général Lucien
Saint, avec l'accord du Grand Con-
seil.
Depuis, c'est l'arrêt complet ; cette
situation ne peut durer davantage. Il
faut reprendre le programme de colo-
nisation agricole.
Aujourd'hui, il y va de notrs pres-
tige et de notre intérêt. C'est l'avenir
(un avenir immédiat) de notre influen -
ce qui est en jeu.
La stagnation actuelle est un danger.
A la poussée brusque d'après-guerre
a succédé une période de repli, peut-
être imposée par les événements, mais
qui tend à se muer en une sorte de
découragement et de scepticisme. Va-
t-on renoncer, abdiquer ? *-
Il y eut de la casse, certes ! Trente
à quarante pour cent de déchet parmi
les cplons installés. Oui, mais le reste
tient bon et paraît définitivement, en-
raciné dans le sol tunisien.
Seul compte le résultat final. Au to-
tal, il est encourageant. C'est une rai-
son pour continuer, malgré les cam-
pagnes destouriennes et autres qui ont
représenté l'acte de colonisation com-
me la spoliation des terres indigènes,
malgré les sarcasmes intéressés de la
preese étrangère--. .,
Sarrêter serait une eirërçr ét une
|'ùtc. '"Car. noiBt ï ~QmmH y., seàls
Lès Français ét les Tunisiens ,aussi
ont en. face d'eux un a peuplement par
la terre d solidement fixé, énergique,
ayant de plus en plus conscience de
la valeur impériale attachée à s* pré-
sence en Afrique. Ce sont les Italiens.
- Les colons italiens ont aussi subi les
effets de la grande crise de 1930-1934,
mais ils semblent avoir mieux résisté
à la'tourmente. C'est un. fait qu'en ce
moment les Italiens achètent de la
terre à n'importe quel prix. H y a chez
eux beaucoup plus d'acheteurs que de
vendeurs. Nous ne pouvons pas en
dire autant. Allons-nous être finale-
ment évincés ?
Malgré toutes les conditions favo-
rables qui résultent de notre, piédoipi-
nance politique, lès agriculteurs fran-
çais, en Tunisie, sont numériquement
inférieurs aux agriculteurs italiens. Au
dénombrement de 1936, il y avait exer-
çant cette profession, 2.878 Français.
soit avec leurs familles, 9.241 person-
nes, contre 3.898 Italiens, soit avec.
leurs familles 14.656 personnes
Ces chiffres sont significatüs.
Il ne faut pas que l'italianné,. en
Tunisie, soit davantage favorisée par
le nombre et la. possession du sol ;
autrement un jour viendrait, plus tôt
qu'on ne croit où nous nous repen-
tirions amèrement d'avoir laissé passer
l'occasion d'asseoir, notre peuplement
sur des bases solides et définitives.
(Suite page 7)
ANOIÎ
.1 Une manifestation
, ',', assez déplacée
au « Parlement » italien
l.,&.',::,
- Ail Cours'd'tme sé«Bice à-î«'Chambre
des Députa fascistes, - le comte Ciano
eut lVDCcasién de placer dans son dis-
cours cette phrase :
Les événements, à l'avenir sui-
vront inévitablement le cours des
aspirations italiennes. -
Ces mots eurent le don d'électriser
l'enthousiasme des députés, qui bondi-
rent sur leurs bancs en applaudissant
le Duce et en criant, accompagnés
d'ailleurs par le public des tribunes:
c Tuiiisie ! Corse ! »
Signalons que M. François-Poncet
assistait à la séance : en dépit de son
impassibilité diplomatique il ne put-ne
pas entendre les hurlements.
Les cris continuèrent toute la. soirée
dans les rues de la capitale romaine.
L'article de notre collaborateur, Ar-
thur Pellegrin, délégué du Grand Con-
seil de la Tunisie, prend ainsi une
singulière valeur d'actualité.
L'ACTUALITE
COLONIALE
A TUNIS
♦ A l'occasion de l'Ait es Seghir, M..
Erick Lobonne et les autorités de la Ré-
sidence ont été reçus au polâis du Bardo.
♦ La doyenne de la Colonie française
de Tunis, Mme Mouger est décédée Je
jour même de son centième anniversaire.
A TANGER
♦ Selon l'Agence Orient-Arabe, de
nombreux permissionnaires franquistes se
seraient mutinés au moment de se résm-
barquer pour. l'Espagne.
A CONAKRY
♦ Un terrible incendie s'est déclaré
dans un bâtiment de la S.C.O.A. où de
l'essence se trouvait entreposée. Aucun
accident de personne n'est à déplorer.
A BRAZZAVILLE
♦ La kermesse organisée au profit
du monument Savorgnan.de Brazza et
du Berceau Congolais a rapporté plus de
50.000 francs.
A SAINT DEN IS
DE LA REUNION
: * M, Rambaud, candidat modéré o
été élu conseiller général par 1833 voix
contre 1000 à Son adversaire socialiste.
A PAMAS
♦ Le passage en territoire palastinièn
est désormais subordonné à l'octroi d'un
laisser-pàsser spécial délivré par les au-
torités civiles et'militaires de Syrie.
A PONDICHERY
♦ M. Thomas Aroul a été réélu pré-
sident du Conseil général de l'Inde fraru
çaise.
A HANOI ,
♦ A la suite de la mission du Médecin
général Lasnet dans le Sud de la Chine,
des étudiants chinois vont venir, complé-
ter leurs études dans notre Faculté Indci.
chinoise.
A NOUMEA
♦ Des pirates japonais capturés à Ou-
véa vont être incessamment jugés dans
la - capitale, calédonienne,
$Décembre 1938 - - Fon&teur.; Marcel RUEDEL ":, 1. Prix du numéro'û'Un-fraine' 38**-flnneév–
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Les Annales Coloniales
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- (La Dépêche de" Toulouse)
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Comttondants pIrtIcuIIerI dans tout l'Empire, et dans les ports de la Métroeofe
loor, tas manuscrits ne sow pes rwdufc L:
Les amionces sdnt iréçues à Paris,12, rue Le.Peletiér ..(9*),
Les àmo n ce s s o
jw la Société' Africaine; de Publicité et d'Editions; françaises.
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ABONNEMENTS
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PROPAGANDE
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L'ELEVAGE
ks Ém i fmt
A Saint-Pierre
----" et
Miquelon
par Michel GEISTDOERFER
Député des Côtes du Nord
vice-président de la Commission des Colonies
délégué de Saint-Pierre et Miquelon
au Conseil Supérieur de la France d'Outre-mer
Les Français ignorent la géographie : c'est paraît-il à cela
qu'on les reconnaît à l'étranger et ignorant la géographie, ils
ignorent aussi l'importance de notre empire colonial, sa position,
ses ressources.
Je ne suis pas sûr que même dans les sphères'piffciellés on se
•••••sott'lrtiffisàrinh'ëiit rc&Hu Jî&Hltpte ''-qué nos territoirés-d'outre-mer,
dispersés, éloignés les uns des autres, sous des ciels très différents
ne peuvent être soumis à des règles uniformes et' ont, chacun, leur
cc économie » particulière. Sans doute, nos colonies surtout les
« nouvelles » sont toutes des pays « chauds » et pour notre Mi-
nistère des Colonies l'habitude c'est d'administrer, de règlementer
comme on doit le faire pour des pays où le soleil règne en maître.
Et ainsi le Ministère des Colonies lui-même a une tendance à
oublier que nous avons cependant une colonie froide, vestige de
notre vieil et brillant empire colonial de l'Amérique du Nord :
c'est l'archipel St. Pierre et Miquelon.
Evidemment, il n'est pas d'une étendue considérable, mais il
est resté un foyer français d'une fidélité qui a résisté à toutes les
épreuves et celle à laquelle la loi monétaire le soumet actuelle-
ment est peut-être la plus dure qu'il ait éprouvée puisque lors-
qu'il s'agit de son crédit il touche en cc francs » et que lorsqu'il
s'agit de son débit il paie en c dollars ».
Précisément, éloigné de la métropole, il souffre de son isolement;
soumis à un climat rigoureux et exceptionnel il a droit à des
égards particuliers.
Quand on veut chasser le na-
turel il revient au galop. Dans un
univers bouleversé, à une époque
où rien n'était normal, les Saint-
pierrais ont fait un peu trop le
commerce de ralcobr apus toutes
les formes. Cela n'a pas duré.
Celâtié': p^5i®?®SSr"vëf3ro8ri¥x-
cellents compatriotes cherchent
aujourd'hui de reméttre sur- pied
une industrie qui leur convient
parfaitement : la pêche au large,
la pêche à la morue.
Mais à côté de cette industrie
traditionnelle et imprudemment
abandonnée lorsque le commerce
de l'alcool entretenait facilement,
trop facilement, son homme de
jeunes industriels se sont engagés
dans une voie nouvelle ; celle de
l'élevage des animaux à fourrure
et en particulier celle du renard
argenté et les résultats obtenus
prouvent que l'idée d'introduire
cet élevage à Saint Pierre et Mi-
quelon a été une c trouvaille ».
Mais dans la circonstance, si
l'idée était simple a trouver, il
était assez difficile de la faire de-
venir une réalité et de la faire
admettre.
Le premier éleveur de St.-Pierre,
celui qui aujourd'hui obtient les
plus beaux résultats, m'a dit com-
bien ses débuts avaient été diffi-
ciles. ( Suite page 3)
Une vue en vol du Junkers-90 « Preus-
sen », quelques jours avant son écra-
sement sur l'aérodrome de Bathurst.
On sait que onse personnes trouvèrent
la mort dans l'accident. Cet appareil
assurait le service de l'Atlantique-$ud
pour la Lufthansa, qui comptait, sur son
MgiW obtenir !* :»̃»*̃-"
marie anementM OBf Ta Ugne.
PROPAGANDE
COLONIALE
Selon certaines informa-
tions, la France accepterait
d'ouvrir ses Colonies aux
Israélites d'Allemagne si
l'Angleterre et les Etats-
Unis consentaient un geste
équivalent. 4
On nous permettra d'ex-
primer ici notre surprise,
toute question de race et de
nationalité étant laissée
hors de discussion.
Le point curieux est ce-
lui-ci : on établira dans tel-
le ou telle de nos posses-
sions, cinq, ou six mille fa-
milles de colons blancs.
Et alors, nous ne compre-
nons plus. Depuis des an-
nées le fondement de notre
politique coloniale reposa
sur la mise en valeur par
l'indigène des terres lui ap-
partenant.
Il n'est pas un Colonial
pour Ignorer quelles condi-
tions rigoureuses ont été
édictées dans nos diverses
possessions pour filtrer à
l'arrivée les Français assez
aventureux pour y chercher
du travail. C'est aussi com-
pliqué et cher que pour en-
trer en Amérique.
Ces précautions sont pa-
raît-il justifiées.
Soit ! Admettons ! Mais
alors, que va-t-on faire des
réfugiés allemands? Quelles
terres, quels métiers, quel-
les ressources leur offrira-
t-on puisque les Français
eux-mêmes sont pratique-
ment refoulés ?
Qui paiera leur voyage,
leur caution au débarque-
ment, leurs premiers frais
d'installation en brousse ?
Sur quels crédits les sol-
gnera-t-on en cas de mala-
die ?. etc.
M. Hitler vous le savez
bien, se débarrassera d'eux
volontiers, mais sans leur
laisser un pfennig.
(Suite pâte 3)
- La part coloniale - dans
L'ÉVOLUTION
du port de MARSEILLE
par Alain LUBRANO
Jusqu'en 1853. le bassin que les An-
ciens appelaient « Lacydon » et qu'on
appelle aujourd'hui le Port-Vieux, a
constitué tout le port de Marseille.
C'est dans cette anse spacieuse-et bien
abritée que vers l'an 599 avant Jésus-
Christ débarquèrent les émigrants qui
fondèrent la capitale de la Méditerra-
née. -
Elle paraît avoir suffi, pendant plus
de deux mille ans aux opérations ma-
ritimes, sans qu'aucun complément im-
portant ait été apporté à l'œuvre de
la nature. Les premiers ouvrages con-
nus consistèrent en deux tours élevées
à droite et à gauche de la passe, en-
tre lesquelles on tendait une chaîne
pour interdire l'entrée. Les premiers
quais, d'ailleurs fort étroits, apparu-
rent en 1511.
Aujourd'hui, le développement de
ces quais a atteint 25.169 mètres Qua-
tre lignes de chemin de fer aboutis-
sent à Marseille : la grande artere de
Lyon et Paris, la ligne de Miramas par
Port-de-Bouc, qui a été terminée en
1915 et soulage la première, la ligne
des Alpes par Aix et celle de Nice et
d'Italie.
Cette évolution du premier port de
commerce français, M. Antoine Bou-
de, président de la Compagnie consu-
laire, l'a retracée dans une causerie
faite récemment au grand cercle ré-
publicain de Marseille.
A propos de la concurrence des port,
étrangers, M. Boude déclarç notam-
ment : « Gênes ne nous gêne pas. Ce
sont les ports du Nord, Anvers sur-
tout. qui affectent Marseille. La Suis-
se qui, en 1913 recevait par notre port
200.000 tonnes de blé, n'en recevait plus
que 80.000 en 1937 ! Cette situation est
due à la politique des frets à bas prix
pratiquée par le pavillon étranger.
D'autre part, l'Office du blé, par la
complication excessive de ses règle-
ments et obligations a abouti, en fait,
à la quasi-suppression du marché de
Marseille. Il
Le Président de la Chambre de cçm-
merce évoqua aussi la situation des
vieilles industries marseillaises. La mi-
noterie et la semoulerie sont concur-
rencées car les colonies. Celles-ci bé-
néficient d'une main-d'œuvre moins
chère et d'impôts moins lourds ; il
semble qu'il soit bien tard pour remé-
dier à cet état de choses.
L'huilerie n'est pas plus heureuse.
D en est de même pour les touiteaux
et les céréales. Cependant, la Cham-
bre de Commerce ne reste pas inac-
tive. Elle aide de toutes ses forces à
l'expansion d'industries nouvelles. Les
ports annexes se développent. D'im-
portantes raffineries de pétrole, entre
autres, se sont installées tout au long
des rives de l'étang de Berre. Cvonte,
Martigues, l'Avéra travaillent d'arra-
che-pied. Le mazout, le charbon, les 1
produits chimiques donnent lieu à de
gros volumes d'affaires.
,- (Suite page 31
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LA SCIENCE
f~ A A W€Ef
FRANÇAISE
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a
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y CI, lu -
de l'Afrique
par Jean MANI
« Je demanderai beaucoup
aux Colonies, déclarait il y a
quelques mois M. Georges
Mandel, mais je leur doiyierai
beaucoup en échange, particu-
lièrement.en ce qui concerne leur
hygiène et leur santé ».
le mwistre a tenu parole.
Nous ne reviendrons pas sur- les
dispositions qu'il a prises en fat
veur de ce qu'il a appelé « l'hy-
giène rurale » aux Colonies.
Aujourd'hui nous rencontrons
ceux-là même qu'il a chargés
d'étudier en Afrique, l'organi-
sation rationnelle et pratique,
-':- Le docteur Vantes
d'une grande lutte qui s'ouvre
contre les endémies détruisant
lentement les plus belles races
de notre Empire.
Un ministre qui lance sur les
routes africaines, avec pleins
pouvoirs d'investigation, des mé-
decins ayant nom A c h a rd ,
Vernes, Trautmann, ça ne s'est
pas vu souvent.
Ce qui s'est vu moins encore,
c'est que les rapports, les pro-
positions et les devis de ces
sommités médicales, n'iront pas
grossir les tonnes de papiers en-
sevelis sous la poussière dès
greniers de la rue Oudinot, ritais
recevant immédiatement appli-
cation et vie, sur place. ,"
-,. -, -7,-~- - - -.,.
Ce qu'a, vu en A.E.F. I
Le professeur Achard est rentré il y
a quelques semaines d'un voyage d'é-
tude en A.E.F.. au Cameroun et au
Congo belge.
Quelles conclusions rapportez
vous. M. le Professeur, de cette lon-
gue prospection à travers les popula-
tions de l'Afrique Equatoriale ?
Je tiens a souligner que partout
où je suis passé, aussi bien en terri-
toire français qu'en territoire belge,
j'ai constaté le même souci de com-
battre ces fléaux que sont pour les ra-
ces indigènes, la mortalité infantile et
les maladies vénériennes. Certes, il
s'en faut encore que les moyens mis en
œuvre soient toujours à la hauteur des
tâches à accomplir.
.On trouve dans la lutte entreprise
des secteurs parfaitement organisés
et puis d'autres où l'on en est encore
réduit à des moyens de fortune.
De par son étendue et sa nature
difficile notre AE.F. a été longtemps,
dans le domaine sanitaire comme dans
les autres la c Cendrillon. de nos
Colonies.
- Elle a évidemment contre elle son
imaiensité, sa population dispersée, et
jés communications précaires. La tâ-
«he^dea OTédecin^gîisir trouve; cpptpti?
qùêé TTc'èt égarerai tenu â^T-
gnaler au ministre l'insuffisance ma-
nifeste du personnel sanitaire subal-
terne dans cette colonie. Les médecins
européens n'y peuvent exercer d'ac-
tion efficace que s'ils possèdent dans
les territoires affectés à leur surveil-
lance, des médecins auxiliaires, des
infirmiers et des sages-femmes indi-
gènes d'une valeur professionnelle cer-
Une adresse du Conseil
de Gouvernement de l'A.O.F.
à M. Georges Mandel
A Dakar, le conseil de gouvernement
de l'A.O.F. a adressé à M. Mandel, mi-
nistre des Colonies, le télégramme
suivant :
« En ouvrant ses travaux, c'est pour
le conseil un devoir de reconnais-
sance. auquel il ne saurait man-
quer, de vous exprimer ses plus vifs
remerciements pour toutes les me-
sures que vous avez prises en fa-
veur de la fédération et plus parti-
culièrement en obtenant que soit, en
temps utile, resserré le contingente-
ment d'arachides étrangères, en ob-
tenant que des crédits métropolitains
soient affectés à l'aménagement de la
vallée du Sénégal et en décidant la
construction du chemin de fer de
Mossi.
l, le professeur ACHARD 1
taine. Or jusqu'à présent, faute d'un
! centre de formation suffisant, on a
trop souvent mis en place des auxi-
liaires inférieurs à ce que l'on atten-
dait d'eux. Il faut bien dire qu'aucune
action médicale ne peut s'exercer sur
ces vastes étendues si l'on ne dispose
pas dans les cantons et les villages de
scus-ordrss sérieux. Cdpabiss zntre
deux tournées du médecin, d'appliquer
les soins prescrits aux malades visi-
tés et de préparer, pour la tournée
suivante, les consultations les-plus ur-
gentes. Le médecin ne peut que pas-
ser : il faut que les traitements de-
meurent, même quand les pluies ont
coupé les routes et isolé des régions |
entières. (Suite page 3)
1 Ce aue feront en A. O.P.
La docteur Trautmann 1
les docteurs VERNES et
, RAn~B'I'-'
.r :i~ 7.. r TRAUTMANN
clë
4a lutte contre la syphuis en Afittjfoe;
Occidentale Française que M. le Doc-
teur Vemes, Directeur. de l'institut.
Prophylactique et son distingué col-
laborateur, M. le Docteur Trautmann,
Médecin Colonel de Réserve des trou-
pes coloniales viennent d'être désignés,
par lettre en date du 8 novembre
1938. par Monsieur Mandel Ministre 1
des Colonies.
Cette mission est partie le 2 décem-
bre en compagnie de nombreuses per-
sonnalités du monde politique efscièn-
tiiique. : - ;
(Suite page 3)
IL'AILIPÏÏNïiïSME AOJ MâldDC .',
̃lillUlIflllllllMIIUIIIIIMIIilllllllHIIMIIIlIIIIIlilllllllItlIlItlIIIIIIIMIIIIIIliltMIIIItlIllilillllIflllMIIIIIIIIIIllMillIlItllIllllllllllllltnil'IIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIfMIHIIMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIMHIIIIIIIIItMIII*
e' *
A1 assaut des cimes de 1 Atlas
par Théophile Jean DELAYE
Aux derniers jours de l'automne,
dans l'assaut d'une bourrasque qui
roule dans le ciel d'épais paquets de
brumes et de sombres amoncellements
de nuages, tout l'Atlas frissonne d'une
lourde angoisse ; des nuées se préci-
pitent d'un brutal et hurlant effort
vers les cimes où elles se déchirent,
les sommets prennent des teintes lu-
gubres, les villages privés de relief
semblent s'écraser sur le sol, les trou-
peaux qui redescendent de l'Lmerâa
(1) s'attardent le long des sentes avec
un mélancolique regret. Déjà les pre-
miers flocons papillonnent dans l'air
et, la neige, bientôt recouvre les plus
hauts sommets, disparaît, réapparaît
de nouveau descendant lentement le
long des pentes, estompant, peu à peu
les lignes.- adoucissant les arêtes vi-
ves, comblant les ravins, ensevelis-
sant les cultures et les dchour (2).
Ainsi métamorphosé l'Atlas prend
vraiment l'aspect de la haute monta-
gne.
Si nos reliefs marocains n'ont, ni
l'ampleur, ni les champs de glace, ni
les neiges éternelles des grands mas-
sifs européens, il se trouve que cer-
taines de leurs montagnes élevées
présentent des caractères qui les ap-
parentent assez étroitement à ceux de
nos Alpes ou de nos Pyrénées.
Parmi ces monts privflégiés. dont
peut s'énorgueillir la montagne maro-
caine. la; première place revient de
droit au massif d^.Totfbkal, dont le
sommet, culmine- à 4.165; thètres, exac-
tement au sud de Marrakech.
Le Haut Atlas central n'est pas seu-
lement le premier par l'altitude, il
l'emporté aussi par sa beauté et la
richesse de ses possibilités alpines. La
nature s'est coniplue à réunir en lui
toutes les splendeurs de la haute mon-
tagne : couloir du Tazarharht paré
de cascades de glace où l'on croirait
cheminer dans une nef des Alpes de
Savoie, parois abruptes dont l'ampleur
rappelle nos grandes murailles dau-
phinoises, crêtes dentelées de cloche-
tons et de puissantes cathédrales mi-
nérales dressées vers le ciel comme le
célèbre Doigt de Dieu de la Meije.
vallées austères où s'égrennent. à
l'image de nos hautes vallées françai-
ses, des petits villages dont les toits
plats se confondent àvec les minuscu-
les terrasses de culture. Rien ne- m an-
que à cette vision alpine. Seul le Lac
d'Ifni, dont les eaux suspendues à plus
de 3.000 mètres réfléchissent les sil-
houettes hardies et les portraits, chan-
geants de la haute montagne, vient at-
ténuer sa farouche perfection.
Si la montagne n'inspira à Madame
de Sévigné que de l'horreur et. de
l'effroi, si elle ne fut pour Jean-Jac-
ques Rousseau qu'Un thème de plus
d'impressionisme subjectiviste, l'alpi-
nisme et les sports d'hiver ont heureu-
sement substitué à cette réputation et
à ce romantisme conventionnel de plus
saines réalités.
La montagne connaît aujourd'hui
une prodigieuse fortune et l'Atlas, tar-
divement apparu dans le palmarès
des grands massifs convoités par «nos
modernes pèlerins de l'absolu, >, ne
devait pas tarder à profiter de cet
engouement.
(Suite page 3)
Un, :ponni tant d'autres, coin merveilleux du Haut Atlas marocain : niché, au
creux d'un tIIalweg, le village chleuh de Taddert, sur la routa du Tiiri
MIT-ichko, -entre -Marrakech -et-Ouorz:ozàt. Signalons que la grande témoin* tou-
ristique deMorMkeeh euvriM le'24 décembre et je prolongera jusqu'au 2 janvier. |
,., -. -. ",' !
De ".," ','1. 0 .,' ;';';'C ',:, ,.:
, ,,,,.:;. ;'"
Développer
LE PEUPLEMENT
FRANÇAIS
UNE QUESTION
VITALE
EN TUNISIE
par Arthur PELLEGKM
délégué au Grand
Canséil de la Tunisie
Nous ne sommes pas seuls
en Tunisie*. Inutile de préparer
une nouvelle "histoire de Sudètes"
Instaurée dès 1903 sur des basés of-
ficielles, la politique de peuplement
français, en Tunisie par la tene, s'est
surtout développée, étendue, ne 1922
à 1928, sous le Résident général Lucien
Saint, avec l'accord du Grand Con-
seil.
Depuis, c'est l'arrêt complet ; cette
situation ne peut durer davantage. Il
faut reprendre le programme de colo-
nisation agricole.
Aujourd'hui, il y va de notrs pres-
tige et de notre intérêt. C'est l'avenir
(un avenir immédiat) de notre influen -
ce qui est en jeu.
La stagnation actuelle est un danger.
A la poussée brusque d'après-guerre
a succédé une période de repli, peut-
être imposée par les événements, mais
qui tend à se muer en une sorte de
découragement et de scepticisme. Va-
t-on renoncer, abdiquer ? *-
Il y eut de la casse, certes ! Trente
à quarante pour cent de déchet parmi
les cplons installés. Oui, mais le reste
tient bon et paraît définitivement, en-
raciné dans le sol tunisien.
Seul compte le résultat final. Au to-
tal, il est encourageant. C'est une rai-
son pour continuer, malgré les cam-
pagnes destouriennes et autres qui ont
représenté l'acte de colonisation com-
me la spoliation des terres indigènes,
malgré les sarcasmes intéressés de la
preese étrangère--. .,
Sarrêter serait une eirërçr ét une
|'ùtc. '"Car. noiBt ï ~QmmH y., seàls
Lès Français ét les Tunisiens ,aussi
ont en. face d'eux un a peuplement par
la terre d solidement fixé, énergique,
ayant de plus en plus conscience de
la valeur impériale attachée à s* pré-
sence en Afrique. Ce sont les Italiens.
- Les colons italiens ont aussi subi les
effets de la grande crise de 1930-1934,
mais ils semblent avoir mieux résisté
à la'tourmente. C'est un. fait qu'en ce
moment les Italiens achètent de la
terre à n'importe quel prix. H y a chez
eux beaucoup plus d'acheteurs que de
vendeurs. Nous ne pouvons pas en
dire autant. Allons-nous être finale-
ment évincés ?
Malgré toutes les conditions favo-
rables qui résultent de notre, piédoipi-
nance politique, lès agriculteurs fran-
çais, en Tunisie, sont numériquement
inférieurs aux agriculteurs italiens. Au
dénombrement de 1936, il y avait exer-
çant cette profession, 2.878 Français.
soit avec leurs familles, 9.241 person-
nes, contre 3.898 Italiens, soit avec.
leurs familles 14.656 personnes
Ces chiffres sont significatüs.
Il ne faut pas que l'italianné,. en
Tunisie, soit davantage favorisée par
le nombre et la. possession du sol ;
autrement un jour viendrait, plus tôt
qu'on ne croit où nous nous repen-
tirions amèrement d'avoir laissé passer
l'occasion d'asseoir, notre peuplement
sur des bases solides et définitives.
(Suite page 7)
ANOIÎ
.1 Une manifestation
, ',', assez déplacée
au « Parlement » italien
l.,&.',::,
- Ail Cours'd'tme sé«Bice à-î«'Chambre
des Députa fascistes, - le comte Ciano
eut lVDCcasién de placer dans son dis-
cours cette phrase :
Les événements, à l'avenir sui-
vront inévitablement le cours des
aspirations italiennes. -
Ces mots eurent le don d'électriser
l'enthousiasme des députés, qui bondi-
rent sur leurs bancs en applaudissant
le Duce et en criant, accompagnés
d'ailleurs par le public des tribunes:
c Tuiiisie ! Corse ! »
Signalons que M. François-Poncet
assistait à la séance : en dépit de son
impassibilité diplomatique il ne put-ne
pas entendre les hurlements.
Les cris continuèrent toute la. soirée
dans les rues de la capitale romaine.
L'article de notre collaborateur, Ar-
thur Pellegrin, délégué du Grand Con-
seil de la Tunisie, prend ainsi une
singulière valeur d'actualité.
L'ACTUALITE
COLONIALE
A TUNIS
♦ A l'occasion de l'Ait es Seghir, M..
Erick Lobonne et les autorités de la Ré-
sidence ont été reçus au polâis du Bardo.
♦ La doyenne de la Colonie française
de Tunis, Mme Mouger est décédée Je
jour même de son centième anniversaire.
A TANGER
♦ Selon l'Agence Orient-Arabe, de
nombreux permissionnaires franquistes se
seraient mutinés au moment de se résm-
barquer pour. l'Espagne.
A CONAKRY
♦ Un terrible incendie s'est déclaré
dans un bâtiment de la S.C.O.A. où de
l'essence se trouvait entreposée. Aucun
accident de personne n'est à déplorer.
A BRAZZAVILLE
♦ La kermesse organisée au profit
du monument Savorgnan.de Brazza et
du Berceau Congolais a rapporté plus de
50.000 francs.
A SAINT DEN IS
DE LA REUNION
: * M, Rambaud, candidat modéré o
été élu conseiller général par 1833 voix
contre 1000 à Son adversaire socialiste.
A PAMAS
♦ Le passage en territoire palastinièn
est désormais subordonné à l'octroi d'un
laisser-pàsser spécial délivré par les au-
torités civiles et'militaires de Syrie.
A PONDICHERY
♦ M. Thomas Aroul a été réélu pré-
sident du Conseil général de l'Inde fraru
çaise.
A HANOI ,
♦ A la suite de la mission du Médecin
général Lasnet dans le Sud de la Chine,
des étudiants chinois vont venir, complé-
ter leurs études dans notre Faculté Indci.
chinoise.
A NOUMEA
♦ Des pirates japonais capturés à Ou-
véa vont être incessamment jugés dans
la - capitale, calédonienne,
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