Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-11-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 29 novembre 1938 29 novembre 1938
Description : 1938/11/29 (A38,N48). 1938/11/29 (A38,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272112s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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1 - 1. .:
Mord) 29 Novembre T 938 Fondateur : Marcel RUEDEL Edition hebdomadaire. - Prix du numéro t-Un franc 38* année. - N* 48
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Les Annales Coloniales
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DIRECTION -
RÉDACTION -,
12. nie Le Peletler, Paris W-Y.
Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. pos taux Paris 147385.
Correspondants particuliers daristout l'Empire et dans les ports de la Métropole,
f ijes manuscrits ne sont pas rendus.
1-1 ,
1 1-
Les annonces sont reçues à Paris. 12, rue Le Peletter M,
par la Sodété Africaine de Publicité et d'Editions rfançaises.
fc On prête à Bismarck une
phrase qu'il n'est sans doute pas
impossible de traduire en an-
glais : Celui qui espère apaiser
son ennemi en lui faisant des.
concessions ne sera jamais as-
sez riche ».
Georges DUHAMEL
ADMINISTRATION,
; PUBLICITÉ
ABONNEMENTS -
1*an : 50
France et Colonies.,..1 an : 50 francs 6 mois : 30 franc* 1.
Etranger et'Colonies.i l in : 70 francs 6 mois : 40 francs
France «t Colonies..1Etranger et Colchies. 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
0"" .; ..: _1",
DIOCESES COLONIAUX
d'hier et de demain
,.. Comme l'Etat, l'Eglise de 1938
ouvre toutes grandes. ses portes
"., ., , ',-
,; aux autochtones de l'Empire
-!
r En .retraçant l'histoire des. dio-
cèses coloniaux depuis leur créa-
tion en 1850 jusqu'à ce décret de
par Georges GOYAU
de l'Académie Française
1911 '.qui y fit fonctionner la. loi - > 1
de1 séparation, le R. P.. Janin, assistant général des Pères du Saint-
Esprit, nous met en contact avec un organisme qué nous voyons
progresser, se développer, traverser des crises,' contribuer, au rè-
gne du Christ, et finalement disparaître ; le clergé colonial. ,,':
-: Clergé qui dépendait d'évêques-nommés par. ITtat, et. parfois
.plus soucieux de rentrer bientôt eri Frâricë:^e "HeTcdre-unlong
séjour aux colonies; clergé qui se composait, non seulement de
prêtres formés au Séminaire colonial par les Pères du Saint-Esprit,
mais de ces autres prêtres qu'un vicaire général de là-bas qua-
lifiait de c prêtres de carrefour», et qui étaient heureux de quitter
.1eurs,diocèces de France poursuivre aux colonies quelque évêque
dont ils s'étaient fait connaître, clergé qui retrouvait auprès de
lui, dans les colonies mêmes, la Congrégation du Saint-Esprit, et
qui la voyait s'occuper d'oeuvres d'enseignement, d'oeuvres d'as-
sistance, d'aumôneries, et maintenir ainsi, chez des prêtres dont
beaucoup avaient été ses élèves, l'ascendant de ses disciplines,
par l'influence de. l'exemple qu'elle donnait, de l'action qu'elle- !
même exerçait. •
Avec l'introduction en terre coloniale de la loi de séparation
des Eglises et de l'Etat, ce genre de clergé cessa d'exister. Il
n'y eut plus d'évêques coloniaux recrutés par l'Etat dans les
diocèses de la métropole; il n'y eut plus, aux colonies, de prêtres
immigrants, survenant à la suite de ces évêques: en rompant
avec les colonies ses liens spirituels, l'Etat prépara- l'avènement
d'un nouvel état de choses ou la
part serait faite, de moins en
moins, grande, aux hommes d'E-
glise, prélats ou prêtres, dénués
de toute formation coloniale préa-
!able ; où la souveraineté spiri-
tuelle, en terre coloniale, serait
exercée par ces Pères du Saipt-
Esprit .qui,,_depuis plus d'un siècle,
se sont dévoués a l'oeuvre reli-
gieuse dans les colonies ; et-ou
ses religieux profiteraient de leur
définitive liberté d'action pour tra-
vailler dans leur Séminaire colo-
nial de Paris, au développement
de ces vocations sacerdotales cré-
oles, que naguère certains évê-
ques coloniaux n'accueillaient
qu'avec beaucoup de froideur, si
même ils les accueillaient
Ainsi le livre du Père Janin nous
[aisse-t-il en présence d'horizons
très nouveaux.
(Suite page 3)
UNE INTERVIEW * | A PROPOS DU TRAITE FRANCO-SYRIEN
àlr, àlr '{ 1 HROPOS DU ~RAlTEFRANco.SYRIEN
trillo. Ille 31 et lm or3lous
6
Il faut en Syrie une puissance arbitrale,
Pour la défense
de l'Empire ,""
o. Français
1
Deux jours après le meeting le ta
salle Wagram dont nous avons rendu
compte, une réunion privée était
convoquée à la Salle Pleyel. par
l'Energie française, sous la présidence
de Jacques Delaroche, président" de
la Confédération générale des anciens
combattants.
Après que M. Monnerville et le
général Tilho eussent signalé tous les
risques que comporterait .pour : la
France une capitulation sur le plan
colonial, le général Weygand conclut
le débat. en déclarant :
« La politique qui dicte les revendi-
cations coloniales allemandes n'est ni
économique, ni démographique,' hi mê-
me une politique de prestige- Elle répond
à*tfes vts^es^d'orBré st?ategiquë.7 ̃ *
cc Il ne faut pas se laisser prendre à
la déclaration allemande que cette con-
quête serait la dernière et ouvrirait une
longue ère de paix. Toutes les revendi-
cations hitlériennes ont été précédées
de cette affirmation.
« Si l'Allemagne compte aujourd'hui
près de 80 millions d'habitants, la France
en compte près de 105 millions. Mais
65 millions d'entre eux sont séparés de
la métropole par -la mer. Rendre cette
séparation définitive en cas de conflit,
voilà le but. C'est pourquoi il faut à
l'Allemagne des bases en Afrique afin
de les doter d'une puissante organisa-
tion. (LIRE LA SUITE en page trois)
nous déclare
M. Henry LEMERY
Sénateur
ancien Garde des Sceaux
capable d'imposer la paix
entre les clans, les races
et les religions.
Cette puissance, depuis vingt ans,
C'était la France,,
Absorbée par ses préoccupations
d'ordre intérieur à lf vieille des dé-
crets-lois, la presse française n'a
consacré qu'une brève information
à la signature intervenue entre
MM. Georges Bonnet et Djemil
Mardam bey, d'un avenant au trai-
té franco-syrien de septembre 1936.
M. le sénateur Lemery, ancien
garde des Sceaux, ayant exposé
dans notre numéro du 18 avril de
cette année, les appréhensions que
lui causait l'ancien traité, nous, a-
vons tenu à lui demander ce qu'il
pensait des dispositions nouvelles
récemment adoptées et jusqu'à quel
point ces correctifs lui paraissaient
de nature à protéger nos intérêts
en Syrie. }
Pour reprendre vos propres ter-
mes, nous déclare notre éminent in-
terlocuteur, je ne vois dans l'avenant
récemment signé aucun correctif au
traité de 1936. mais une simple inter-
prétation de ce traité.
« C'est vous dire que ce qui était
mauvais reste mauvais. On ne peut
ni * le corriger ni l'interpréter. On
l'abroge ou on le garde. En l'occuren-
ce, nous le gardons et je le déplore.
Si nous nous référons cependant
aux critiques antérieurement formu-
lées, les nouveaux textes assureraient
d'une part la liberté de conscience aux
non-musulmans et d'autre part une
décentralisation garantissant certaines
libertés aux minorités ethniques de
l'Etat syrien.
(Suite page 5)
Notre aviation africaine
Q/Çg; te appareils
des terrains
gë .8 eg .ulp. ages
par Paul RIVES,
député, rapporteur
du Budget de l'Air f
Dans le cas d'un conflit internatio-
nal, nos colonies, celles d'Afrique en
particulier, apporteraient une aide im-
portante à la métropole. A la double
condition, bien entendu, que le pas-
sage soit assuré entre elles et nous, et
que leur propre défense ne courre
aucun risque.
Nous n'avons pas le droit d'exclure
l'éventualité d'une Méditerranée dif-
ficile à traverser, non plus que l'obli-
gation, pour l'Afrique française, de
porter l'offensive sur d'autres territoi-
res africains ou de se protéger elle-
même contre les incursions étrangères.
Cette tâche, assez complexe, serait
grandement, facilitée par l'aviation..
La rapidité de 1 avion, les liaisons
étendues qu'il peut établir, nous con-
duisent, pour l'étude de ces questions
aériennes, à considérer l'Afrique fran-
çaise dans son ensemble, comme un
tout indivisible. Dans ce cadre, on peut
concevoir, s'appuyant sur une infra-
structure de qualité en même temps
que sur un réseau radioélectrique et
radiogoniométrique moderne, plusieurs
grandes unités stratégiques. Et d'a-
bord, un groupe de forces aériennes
stationnées en Afrique du Nord, ca-
pables. en dehors d'opérations possi-
bles en Europe et sur la Médi-
terranée, d'agir vers trois directions:
le Sud tunisien et la Lybie, lés pos-
sessions espagnoles de la côte occi-
dentale africaine, le'Sanara pour des
opérations de police. En second lieu,
des forces fixées en Afrique centrale,
autour, par exemple de Gao. Zinder,
Fort-Lamy, tournées éventuellement
vers la Lybie et l'Egypte. Enfin, des
unités locales, établies à Dakar, Doua-
la ou plus en arrière à Bangui, Pointe-
Noire et Brazzaville, pour la défense
de ces points importants, les forces
de Dakar, pouvant, à la rigueur, co-
opérer à des opérations de police vers
une Mauritanie encore énigmatique.
(Suite page 5)
=: =::: ::: ,i4 4 4 4 ---------------
---------------
FACE
aujRACISME
rATnque doit
rester française
: .,.' t
par Pierre BLOCH
député de l'Aisne
Un mois nous sépare à peine de
Munich que voilà de nouveau le pro-
blème de la restitution des colonies
allemandes reposé sur le tapis. Le
dynamisme hiltérien appelle toujours
de nouvelles revendications.
Les oublis ne sont que provisoires,
et souvent volontaires.
Maintenant que, sur le plan euro-
péen le souci d'un certain équilibre
recommande une provisoire discrétion
voici revenir la question des colonies
que l'on entend régler entre deux
rapts, entre le dépècement de la Tché-
coslovaquie et le prochain démem-
brement européen. La question colo-
niale semble une sorte d'entremets
dans le menu hitlérien
Mais à «l'en contre des autres reven-
dications allemandes qui se trouvent
clairement formulées dans Mein Kampf
celle des colonies ne paraît nullement
susciter l'intérêt de l'auteur de l'E-
vangile allemand. Hitler ne se montre
en effet, dans son œuvre, nullement
friand de colonies si ce n'est de co-
lonies européennes, de cette fameuse
Allemagne de 100 millions, sertie dans
le coeur même de notre continent.
Mais ce n'est pas seulement dans
son livre qu'Hitler montre peu d'ap-
pétits coloniaux. Même après son avè-
nement il a réitéré sa désaffection à
cet égard. (Suite page 3)
A l'instar de l'Allemagne, le gouvernement tchécoslovaque entre-
prend la construction d'outostrades pour occuper les sans-travail.
Signalons à ce propos que le gouvernement de Prague vient
de céder ou Reich un corridor jouissant de l'exterritorialité et par
lequel passera l'outostrade Breslau-Brno-Vienne, qui sera pro-
longé par les Balkans, vers l'Asie Mineure. C'est J'amorce, du
.vieux..rêve j Berlin-Bagdad,
iiiiiiiniiiiiiiiiim
UNE NOUVELLE VOIX DE L'EMPIRE
RADIO - DAKAR
La prochaine naissance d'un grand
poste émetteur en Afrique Occidentale
Française a été annoncée à la presse
métropolitaine par ce court communi-
qué, qui restera un modèle du genre *
• On mande de Dakar à la date du 14
novembre qu'à la suite d'instructions
qui lui ont été adressées par M. Man-
del, Ministre des Colonies, le Gouver-
neur général de l'Afrique Occidentale
Française vient de décider la construc-
tion d'un puissant poste de radiophonie
sur le territoire de la Fédération. ».
M. Mandel s'est-il douté, en faisant
ce geste depuis si longtemps attendu,
qu'il accomplissait un des actes les
plus importants de son ministère, et
par F. SOULIER-VALBERT
qu'il est désormais assuré de laisser
un souvenir durable de son action ?
Depuis huit ans les sans-filistes co-
loniaux et en particulier ceux de
l'A.O.F. n'ont jamais cessé de réclamer
un poste d'émission à Dakar. Le Ra-
dio-Club d'abord' et la Chambre de
Commerce ensuite ont poursuivi pen-
dant des années une campagne persé-
vérante qui ârfini par porter ses fruits.
D'ailleurs, il existe un précédent, le
petit poste expérimental, créé par le
Radio-Club de Dakar en 1930, dont les
programmes bi-hebdomadaires étaient
suivis par de nombreux auditeurs.
Aujourd'hui nous avons la promesse
d'un poste puissant, ce "qui veut clire
un émetteur de 15 à 20 kilowanr. au
minimum. Cette solution est conforme
au plan préconisé à Vincennes en 1931
et à Paris en 1937 par le Congrès de
la Radiodiffusion d'outre-mer. Si nos
compatriotes de Dakar ont bien mérité
de leur colonie par la ténacité dont ils
ont fait preuve en faveur d'un poste
africain, ils ne doivent pas ignorer que
dans la Métropole leurs efforts ont été
appuyés avec _- une énergie inlassable.
Dakar a toujours figuré au premier
plan de la chaîne radiophonique im-
périale préconisée par le Comité fran-
çais de radiodiffusion coloniale en juin
1930. Ceci dit, dégageons pour nos lec-
teurs les conséquences pratiques de la
décision du 14 novembre. Le commu-
niqué contient un passage qui mérite
de retenir leur attention. Ne précise-
t-il pas que le poste émetteur sera
construit sur le territoire de la Fédé-
ration, sans spécifier qu'il sera situé
obligatoirement à Dakar? C'est donc
une éventualité à envisager, et les rai-
sons techniques qui pourraient faire
prévaloir ce choix d'un autre emplace-
ment sont nombreuses, le voisinage de
la mer et les multiples inconvénients
du trafic radio-maritime exerçant une
désastreuse influence sur la qualité de
la réception. Supposons ces difficultés
vaincues et un emplacement favorable
déterminé au-dessus de la ville, quel
genre de station faut-il. envisager ?.
La formule du poste mixte, ou si
l'on veut, du double émetteur semble
s'imposer. Pour recevoir clairement en
haut-parleur les émissions du poste
métropolitain à ondes courtes (actuel-
lement Paris-Mondial) un dispositif
amplificateur de poste-relai est indis-
pensable, (Suite page 3)
1 - - - - -. -.-- -
UN DOCUMENT
uuiiHiiuiiiiiiuiiiiiiHiiiuuiiiiiiiiiuitiiiifiiuuuitiawuiimiiiiiii
d'Octave UQM&ERG
-1. - -- - "-
-1 in,
Les Coulisses
de l'Histoire
par G. R. MANUE
Le nouveau livre de M. Octave Hom-
berg n'éveillera pas qu'un intérêt de
curiosité. Il est plein d'enseignements :
ceux qu'un homme qui a occupé d'é-
minentes fonctions publiques et joué
un rôle de premier plan dans les af-
faires privées peut donner, quand il
a atteint ce détachement qui rend à
chaque être, à chaque chose, sa juste
place. On ne lira pas sans émotion la
scène où l'auteur, jeune diplomate,
chargé du chiffré au Quai d'Orsay,
trouve dans un message secret de
l'Ambassade d'Allemagne la preuve
que Rouvier, Président du Conseil.
trahit Delcassé, son ministre des Affai-
res Etrangères. Il y a dans ce chapitre
cet accent, à la fois sourd et violent,
des grandes pages de c Leurs Figures..
Sans doute, les jugements ne srnt pas
toujours indulgents. Certaines épithè-
tes accolées à un nom, restent fichées
dans la chair comme des banderilles.
Mais c'est justement cette liberté du
ton qui ajoute à notre plaisir. Rien
dans ce livre n'est considéré, estimé
selon les normes admises. Le choix des
épisodes, le dessin des personnages
nous apportent, d'ailleurs, sur l'auteur
lui-même, ces vues. analogues au coin
de paysage qu'un phare démasque
dans son mouvement et rend aussitôt
à l'ombre. Fugitives, mais pour cela,
aussitôt saisies et conservées. On le
voit, égal à lui-même,-dans le conseil
et dans l'action, avec un sens précis
de ce qui lui est dû, et cependant une
manière de nonchalance orgueilleuse
à l'égard de l'ingratitude.
Ce premier volume de méinoizes ne
fait qu'effleurer la partie de sa vie
que M. Homberg a vouée à l'Empire
Nous attendons d'un prochain livre
l'histoire d'une création, étendue aux
cinq parties du monde, et qui, passée
la crise, trouve, d'année en année, une
justification plus éclatante. Nous son-
geons à la plupart des entreprises
créées par lui, en Indochine, et dont
il nous a été donné, l'an dernier, de
vérifier combien elles témoignaient
pour leur animateur. Toutefois, les
Coulisses de l'Histoire nous Jaissent
déjà entrevoir la naissance d'une vo-
cation, impériale, déterminée par un
voyage en Indochine et au Siam. Nous
devinons comment une œuvre jaillit
bientôt, d'un grain jeté dans l'esprit
à la faveur de cette èxaltation que
donne un pays neuf. Comment elle
hésite, croît, s'épanouit II ne nous est
pas indifférent de savoir ce qui la me-
nace, comment elle se défend, et quel-
le vitalité foncière la sauve finalement.
Aucun roman. fût-il écrit par le meil-
leur romancier; ne -- nous donnera - ja- I
mais ce pathétique profond de ta vie,
tel que nous le livre la plume de
l'homme qui a construit. A la condi-
tion toutefois qu'un tri judicieux ait
dégagé l'essentiel, laissant aux faits
et au temps la charge de lui rendre
raison. Cette mesure; cette discrétion.
c'est ce que nous goûtons par dessus
tout; chez M. Homberg. D'aucuns ne
verront là que de l'orgueil, le sombre
orgueil impardonnable. H nous plaît
de saluer cette vertu éminente.
̃ 0 ,-
A. Fayard, éditeur. <•
Mandats coloniaux et revendications allemandes
Des lambris de l'Ariana
un
à l'estrade de Munich
par Jean MANI
La présentation à Genève du rap-
port annuel sur la gestion des terri-
toires placés sous mandat, la décision
dal- Japon' de' se refuser désormais à
cettfr (banalité, enfin e ("clans un or-
dre d'idée voisin, les revendications
coloniales affirmées par M. Hitler à
Munich ont ramené l'attention sur cet
organisme de la S.D.N. qui s'appelle la
Commission des Mandats.
Certes le nombre de ceux qui atta-
chent encore de l'importance à ce qui
se passe au Palais de l'Ariana décroît
un peu tous les jours. L'impuissance
tragique de l'organisme de Genève et
son déclin progressif paraissent re-
jetèr dans le néant ses dernières ma-
nifestations - d'activité. 1
De celles-ci cependant peuvent en-
core se dégager des enseignements
utiles, particulièrement en ce qui
concerne la question coloniale, ques-
tion qui a tout à gagner à être claire-
ment et pleinement connue.
Et tout d'abord qu'il nous soit per-
« Les Français d'Afrique
du Nord nous disent : Nous
avons apporté Ici la force
qui crée.. Nous sommes des
hommes positifs et des
réalisateurs. Ne nous em-
pêchez pas de créer par vos
stériles querelles. »
Pierre LYAUTEY
(L'Afrique du Nord)
« Sacrifier Madagascar.
Qui oserait s'arrêter à la
pensée d'un aussi monstru-
eux sacrilège ?. Des colo-
nies? Nous n'en avons pas!
De France Coloniale, Il n'y
en a pas ! Il n'y a qu'une
France, avec des provinces
lointaines. »
Georges BOUSSENOT
(Madagascar)
« Un peuple raciste n'a
par définition aucun droit à
des Colonies. L'Indochine
n'acceptera jamais le régi-
me de la matraque et de la
schlague, quelle que soit la
couleur des mains qui les
tiennent. Elle reste à nos
côtés et le problème colo-
nial est pour elle de ces su-
jets qu'on n'abordera pas. »
Alexandre VARENNE
(L'Indochine)
« Les frontières de la
France sont partout où
flotte le drapeau de la
France. Le danger que l'on
créerait, en cédant Douala
se présenterait bientôt de
façon t r a g i que devant
Strasbourg.
Alcide DELMONT
(L'Afrique Noire)
« Je suis de ceux qui
n'accepteront jamais que la
France de Verdun fasse fi-
gure de vaincue. Aux pré-
tentions d'un peuple affamé
de territoires, nous devons
unir toutes nos forces et
toutes nos volontés pour
répondre catégoriquement :
« Non 1 »
Louis BOLLIN
(Ancien Ministre
des Colonies)
Déclarations faites au
cours de la réunion.or-
ganisée Salle Wagram
par l'Institut Colonial
de Paris.
mis de -redresser une erreur .qui a
trop souvent cours dans notre opinion
publique : ce serait la Société des Na-
tions qui aurait remis à la Fr«uice,.
l'Angleterre, la Belgique et le-Japun»
mandats pour administrer en son nom
les anciennes colonies allemandes.
Cela n'est pas.
Les possessions allemandes conqui-
ses durant la guerre par les armes
furent réparties entre leurs vain-
queurs respectifs par le Conseil Su-
prême des Alliés avant même que la
Société des Nations eut reçu vie et
statut. Ceci explique par exemple que
le Togo et le Cameroun conquis par
les forces conjuguées de la France et
de l'Angleterre furent partagées en-
tre ces deux puissances au prorata de
l'effort militaire qu'elles y avaient
consacré.
Le fait de rompre avec la S.D.N.
ainsi que l'ont fait l'Allemagne, l'Ita-
lie et tout récemment le Japon n'im-
plique donc nullement la caducité du
système mandataire dans lequel l'as-
semblée de Genève n'avait reçu en
somme qu'un droit de contrôle moral.
Sur ce contrôle lui-même une se-
conde erreur couramment répandue
voulait que seule la France fut tenue
à rendre des comptes devant la Com-
mission des Mandats alors, que l'An-
gleterre par exemple pouvait faire ce
que bon lui plaisait dans les territoires
à elle remis.
C'est absolument inexact. L'Angle-
terre, tout comme nous, présente cha-
que année devant l'assemblée son
rapport d'administration. Le fait que
le Japon ait décidé de se soustraire
à cette obligation montre d'ailleurs
assez que nous n'étions pas les seuls
à y être astreints.
Cette constatation établit bien que
du point de vue du statut des ancien-
nes colonies allemandes, l'Angleterre,
la France, le Japon et la Belgique se
trouvent sur un pied d'égalité absolue
et qu'ayant assumé les mêmes devoirs
et les mêmes responsabilités, elles bé-
néficient de droits identiques. On ne
saurait donc en aucune manière accep-
ter de voir s'établir entre elles une
discrimination quant aux territoires
qu'elles détiennent: une restitution à
l'Allemagne (dont la S.D.N. n'est pas
juge) devrait porter sur toutes les
possession mandatées, ou sur aucune.
Il y a là, à notre, avis, une position
de droit et de simple bon sens que
nous ne saurions assez souligner: il
n'y a aucune raison pour que nous
nous désaisissions du Cameroun et
du Togo tant que nos ex-alliés ne
se seront pas déclarés prêts à aban-
donner leurs-pattinie-guerre en Afri-
que et dans le Pacifique.
Messieurs les Anglais, et vous aussi
Messieurs les Japonais, tirez donc les
premiers
Il y a, quant au reste, une autre
leçon ou pour mieux dire un autre
argument à retenir des séances
annuelles de la Commission des Man-
dats de Genève: le satisfecit chaleureux
accordé jusqu'à présent à notre action
coloniale. (Suite page 3)
PROPAGANDE
COLONIALE
Un de nos confrères de
langue annamite vient de
s'élever contre l'envoi, a
Paris, d'étudiants indigènes.
Non certes qu'il dénie à la
Ville Lumière ses qualités
Inégalables de centre intel-
lectuel. Mais Il redoute pour
les jeunes gens, ainsi fon-
dus dans la masse estu-
diantine d'Europe, de graves
dangers dont les tentations
offertes par la « Ville des
plaisirs » ne sont évidem-
ment pas les moindres. Il y
a en outre cette « perte
d'Ame » qui résulte pour un
Jeune homme, d'une longue
séparation d'avec son milieu
familial et d'une rupture
obligée avec les traditions
de sa patrie d'oriaine.
Nous sommes entièrement
d'accord avec le journal en
question, mais pas pour les
mêmes raisons. Il faut rap-
peler en effet que les diver-
ses fondations de la Cité
Universitaire où l'Annam
tient une si belle place, ont
précisément pour but de ré-
server aux étudiants d'au-
tres races que la nôtre, un
cadre traditionnel où ils
peuvent tout en même
temps retirer les profits
voulus de notre science sans
pour cela perdre contact
avec leurs coutumes, natio-
nales. (Suite page 3)
Le nouveau navire porte-avîoris anglais Ark Royal arrive dans
: le port de Portsmouth - • •
1 - 1. .:
Mord) 29 Novembre T 938 Fondateur : Marcel RUEDEL Edition hebdomadaire. - Prix du numéro t-Un franc 38* année. - N* 48
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impossible de traduire en an-
glais : Celui qui espère apaiser
son ennemi en lui faisant des.
concessions ne sera jamais as-
sez riche ».
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PROPAGANDE
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DIOCESES COLONIAUX
d'hier et de demain
,.. Comme l'Etat, l'Eglise de 1938
ouvre toutes grandes. ses portes
"., ., , ',-
,; aux autochtones de l'Empire
-!
r En .retraçant l'histoire des. dio-
cèses coloniaux depuis leur créa-
tion en 1850 jusqu'à ce décret de
par Georges GOYAU
de l'Académie Française
1911 '.qui y fit fonctionner la. loi - > 1
de1 séparation, le R. P.. Janin, assistant général des Pères du Saint-
Esprit, nous met en contact avec un organisme qué nous voyons
progresser, se développer, traverser des crises,' contribuer, au rè-
gne du Christ, et finalement disparaître ; le clergé colonial. ,,':
-: Clergé qui dépendait d'évêques-nommés par. ITtat, et. parfois
.plus soucieux de rentrer bientôt eri Frâricë:^e "HeTcdre-unlong
séjour aux colonies; clergé qui se composait, non seulement de
prêtres formés au Séminaire colonial par les Pères du Saint-Esprit,
mais de ces autres prêtres qu'un vicaire général de là-bas qua-
lifiait de c prêtres de carrefour», et qui étaient heureux de quitter
.1eurs,diocèces de France poursuivre aux colonies quelque évêque
dont ils s'étaient fait connaître, clergé qui retrouvait auprès de
lui, dans les colonies mêmes, la Congrégation du Saint-Esprit, et
qui la voyait s'occuper d'oeuvres d'enseignement, d'oeuvres d'as-
sistance, d'aumôneries, et maintenir ainsi, chez des prêtres dont
beaucoup avaient été ses élèves, l'ascendant de ses disciplines,
par l'influence de. l'exemple qu'elle donnait, de l'action qu'elle- !
même exerçait. •
Avec l'introduction en terre coloniale de la loi de séparation
des Eglises et de l'Etat, ce genre de clergé cessa d'exister. Il
n'y eut plus d'évêques coloniaux recrutés par l'Etat dans les
diocèses de la métropole; il n'y eut plus, aux colonies, de prêtres
immigrants, survenant à la suite de ces évêques: en rompant
avec les colonies ses liens spirituels, l'Etat prépara- l'avènement
d'un nouvel état de choses ou la
part serait faite, de moins en
moins, grande, aux hommes d'E-
glise, prélats ou prêtres, dénués
de toute formation coloniale préa-
!able ; où la souveraineté spiri-
tuelle, en terre coloniale, serait
exercée par ces Pères du Saipt-
Esprit .qui,,_depuis plus d'un siècle,
se sont dévoués a l'oeuvre reli-
gieuse dans les colonies ; et-ou
ses religieux profiteraient de leur
définitive liberté d'action pour tra-
vailler dans leur Séminaire colo-
nial de Paris, au développement
de ces vocations sacerdotales cré-
oles, que naguère certains évê-
ques coloniaux n'accueillaient
qu'avec beaucoup de froideur, si
même ils les accueillaient
Ainsi le livre du Père Janin nous
[aisse-t-il en présence d'horizons
très nouveaux.
(Suite page 3)
UNE INTERVIEW * | A PROPOS DU TRAITE FRANCO-SYRIEN
àlr, àlr '{ 1 HROPOS DU ~RAlTEFRANco.SYRIEN
trillo. Ille 31 et lm or3lous
6
Il faut en Syrie une puissance arbitrale,
Pour la défense
de l'Empire ,""
o. Français
1
Deux jours après le meeting le ta
salle Wagram dont nous avons rendu
compte, une réunion privée était
convoquée à la Salle Pleyel. par
l'Energie française, sous la présidence
de Jacques Delaroche, président" de
la Confédération générale des anciens
combattants.
Après que M. Monnerville et le
général Tilho eussent signalé tous les
risques que comporterait .pour : la
France une capitulation sur le plan
colonial, le général Weygand conclut
le débat. en déclarant :
« La politique qui dicte les revendi-
cations coloniales allemandes n'est ni
économique, ni démographique,' hi mê-
me une politique de prestige- Elle répond
à*tfes vts^es^d'orBré st?ategiquë.7 ̃ *
cc Il ne faut pas se laisser prendre à
la déclaration allemande que cette con-
quête serait la dernière et ouvrirait une
longue ère de paix. Toutes les revendi-
cations hitlériennes ont été précédées
de cette affirmation.
« Si l'Allemagne compte aujourd'hui
près de 80 millions d'habitants, la France
en compte près de 105 millions. Mais
65 millions d'entre eux sont séparés de
la métropole par -la mer. Rendre cette
séparation définitive en cas de conflit,
voilà le but. C'est pourquoi il faut à
l'Allemagne des bases en Afrique afin
de les doter d'une puissante organisa-
tion. (LIRE LA SUITE en page trois)
nous déclare
M. Henry LEMERY
Sénateur
ancien Garde des Sceaux
capable d'imposer la paix
entre les clans, les races
et les religions.
Cette puissance, depuis vingt ans,
C'était la France,,
Absorbée par ses préoccupations
d'ordre intérieur à lf vieille des dé-
crets-lois, la presse française n'a
consacré qu'une brève information
à la signature intervenue entre
MM. Georges Bonnet et Djemil
Mardam bey, d'un avenant au trai-
té franco-syrien de septembre 1936.
M. le sénateur Lemery, ancien
garde des Sceaux, ayant exposé
dans notre numéro du 18 avril de
cette année, les appréhensions que
lui causait l'ancien traité, nous, a-
vons tenu à lui demander ce qu'il
pensait des dispositions nouvelles
récemment adoptées et jusqu'à quel
point ces correctifs lui paraissaient
de nature à protéger nos intérêts
en Syrie. }
Pour reprendre vos propres ter-
mes, nous déclare notre éminent in-
terlocuteur, je ne vois dans l'avenant
récemment signé aucun correctif au
traité de 1936. mais une simple inter-
prétation de ce traité.
« C'est vous dire que ce qui était
mauvais reste mauvais. On ne peut
ni * le corriger ni l'interpréter. On
l'abroge ou on le garde. En l'occuren-
ce, nous le gardons et je le déplore.
Si nous nous référons cependant
aux critiques antérieurement formu-
lées, les nouveaux textes assureraient
d'une part la liberté de conscience aux
non-musulmans et d'autre part une
décentralisation garantissant certaines
libertés aux minorités ethniques de
l'Etat syrien.
(Suite page 5)
Notre aviation africaine
Q/Çg; te appareils
des terrains
gë .8 eg .ulp. ages
par Paul RIVES,
député, rapporteur
du Budget de l'Air f
Dans le cas d'un conflit internatio-
nal, nos colonies, celles d'Afrique en
particulier, apporteraient une aide im-
portante à la métropole. A la double
condition, bien entendu, que le pas-
sage soit assuré entre elles et nous, et
que leur propre défense ne courre
aucun risque.
Nous n'avons pas le droit d'exclure
l'éventualité d'une Méditerranée dif-
ficile à traverser, non plus que l'obli-
gation, pour l'Afrique française, de
porter l'offensive sur d'autres territoi-
res africains ou de se protéger elle-
même contre les incursions étrangères.
Cette tâche, assez complexe, serait
grandement, facilitée par l'aviation..
La rapidité de 1 avion, les liaisons
étendues qu'il peut établir, nous con-
duisent, pour l'étude de ces questions
aériennes, à considérer l'Afrique fran-
çaise dans son ensemble, comme un
tout indivisible. Dans ce cadre, on peut
concevoir, s'appuyant sur une infra-
structure de qualité en même temps
que sur un réseau radioélectrique et
radiogoniométrique moderne, plusieurs
grandes unités stratégiques. Et d'a-
bord, un groupe de forces aériennes
stationnées en Afrique du Nord, ca-
pables. en dehors d'opérations possi-
bles en Europe et sur la Médi-
terranée, d'agir vers trois directions:
le Sud tunisien et la Lybie, lés pos-
sessions espagnoles de la côte occi-
dentale africaine, le'Sanara pour des
opérations de police. En second lieu,
des forces fixées en Afrique centrale,
autour, par exemple de Gao. Zinder,
Fort-Lamy, tournées éventuellement
vers la Lybie et l'Egypte. Enfin, des
unités locales, établies à Dakar, Doua-
la ou plus en arrière à Bangui, Pointe-
Noire et Brazzaville, pour la défense
de ces points importants, les forces
de Dakar, pouvant, à la rigueur, co-
opérer à des opérations de police vers
une Mauritanie encore énigmatique.
(Suite page 5)
=: =::: ::: ,i4 4 4 4 ---------------
---------------
FACE
aujRACISME
rATnque doit
rester française
: .,.' t
par Pierre BLOCH
député de l'Aisne
Un mois nous sépare à peine de
Munich que voilà de nouveau le pro-
blème de la restitution des colonies
allemandes reposé sur le tapis. Le
dynamisme hiltérien appelle toujours
de nouvelles revendications.
Les oublis ne sont que provisoires,
et souvent volontaires.
Maintenant que, sur le plan euro-
péen le souci d'un certain équilibre
recommande une provisoire discrétion
voici revenir la question des colonies
que l'on entend régler entre deux
rapts, entre le dépècement de la Tché-
coslovaquie et le prochain démem-
brement européen. La question colo-
niale semble une sorte d'entremets
dans le menu hitlérien
Mais à «l'en contre des autres reven-
dications allemandes qui se trouvent
clairement formulées dans Mein Kampf
celle des colonies ne paraît nullement
susciter l'intérêt de l'auteur de l'E-
vangile allemand. Hitler ne se montre
en effet, dans son œuvre, nullement
friand de colonies si ce n'est de co-
lonies européennes, de cette fameuse
Allemagne de 100 millions, sertie dans
le coeur même de notre continent.
Mais ce n'est pas seulement dans
son livre qu'Hitler montre peu d'ap-
pétits coloniaux. Même après son avè-
nement il a réitéré sa désaffection à
cet égard. (Suite page 3)
A l'instar de l'Allemagne, le gouvernement tchécoslovaque entre-
prend la construction d'outostrades pour occuper les sans-travail.
Signalons à ce propos que le gouvernement de Prague vient
de céder ou Reich un corridor jouissant de l'exterritorialité et par
lequel passera l'outostrade Breslau-Brno-Vienne, qui sera pro-
longé par les Balkans, vers l'Asie Mineure. C'est J'amorce, du
.vieux..rêve j Berlin-Bagdad,
iiiiiiiniiiiiiiiiim
UNE NOUVELLE VOIX DE L'EMPIRE
RADIO - DAKAR
La prochaine naissance d'un grand
poste émetteur en Afrique Occidentale
Française a été annoncée à la presse
métropolitaine par ce court communi-
qué, qui restera un modèle du genre *
• On mande de Dakar à la date du 14
novembre qu'à la suite d'instructions
qui lui ont été adressées par M. Man-
del, Ministre des Colonies, le Gouver-
neur général de l'Afrique Occidentale
Française vient de décider la construc-
tion d'un puissant poste de radiophonie
sur le territoire de la Fédération. ».
M. Mandel s'est-il douté, en faisant
ce geste depuis si longtemps attendu,
qu'il accomplissait un des actes les
plus importants de son ministère, et
par F. SOULIER-VALBERT
qu'il est désormais assuré de laisser
un souvenir durable de son action ?
Depuis huit ans les sans-filistes co-
loniaux et en particulier ceux de
l'A.O.F. n'ont jamais cessé de réclamer
un poste d'émission à Dakar. Le Ra-
dio-Club d'abord' et la Chambre de
Commerce ensuite ont poursuivi pen-
dant des années une campagne persé-
vérante qui ârfini par porter ses fruits.
D'ailleurs, il existe un précédent, le
petit poste expérimental, créé par le
Radio-Club de Dakar en 1930, dont les
programmes bi-hebdomadaires étaient
suivis par de nombreux auditeurs.
Aujourd'hui nous avons la promesse
d'un poste puissant, ce "qui veut clire
un émetteur de 15 à 20 kilowanr. au
minimum. Cette solution est conforme
au plan préconisé à Vincennes en 1931
et à Paris en 1937 par le Congrès de
la Radiodiffusion d'outre-mer. Si nos
compatriotes de Dakar ont bien mérité
de leur colonie par la ténacité dont ils
ont fait preuve en faveur d'un poste
africain, ils ne doivent pas ignorer que
dans la Métropole leurs efforts ont été
appuyés avec _- une énergie inlassable.
Dakar a toujours figuré au premier
plan de la chaîne radiophonique im-
périale préconisée par le Comité fran-
çais de radiodiffusion coloniale en juin
1930. Ceci dit, dégageons pour nos lec-
teurs les conséquences pratiques de la
décision du 14 novembre. Le commu-
niqué contient un passage qui mérite
de retenir leur attention. Ne précise-
t-il pas que le poste émetteur sera
construit sur le territoire de la Fédé-
ration, sans spécifier qu'il sera situé
obligatoirement à Dakar? C'est donc
une éventualité à envisager, et les rai-
sons techniques qui pourraient faire
prévaloir ce choix d'un autre emplace-
ment sont nombreuses, le voisinage de
la mer et les multiples inconvénients
du trafic radio-maritime exerçant une
désastreuse influence sur la qualité de
la réception. Supposons ces difficultés
vaincues et un emplacement favorable
déterminé au-dessus de la ville, quel
genre de station faut-il. envisager ?.
La formule du poste mixte, ou si
l'on veut, du double émetteur semble
s'imposer. Pour recevoir clairement en
haut-parleur les émissions du poste
métropolitain à ondes courtes (actuel-
lement Paris-Mondial) un dispositif
amplificateur de poste-relai est indis-
pensable, (Suite page 3)
1 - - - - -. -.-- -
UN DOCUMENT
uuiiHiiuiiiiiiuiiiiiiHiiiuuiiiiiiiiiuitiiiifiiuuuitiawuiimiiiiiii
d'Octave UQM&ERG
-1. - -- - "-
-1 in,
Les Coulisses
de l'Histoire
par G. R. MANUE
Le nouveau livre de M. Octave Hom-
berg n'éveillera pas qu'un intérêt de
curiosité. Il est plein d'enseignements :
ceux qu'un homme qui a occupé d'é-
minentes fonctions publiques et joué
un rôle de premier plan dans les af-
faires privées peut donner, quand il
a atteint ce détachement qui rend à
chaque être, à chaque chose, sa juste
place. On ne lira pas sans émotion la
scène où l'auteur, jeune diplomate,
chargé du chiffré au Quai d'Orsay,
trouve dans un message secret de
l'Ambassade d'Allemagne la preuve
que Rouvier, Président du Conseil.
trahit Delcassé, son ministre des Affai-
res Etrangères. Il y a dans ce chapitre
cet accent, à la fois sourd et violent,
des grandes pages de c Leurs Figures..
Sans doute, les jugements ne srnt pas
toujours indulgents. Certaines épithè-
tes accolées à un nom, restent fichées
dans la chair comme des banderilles.
Mais c'est justement cette liberté du
ton qui ajoute à notre plaisir. Rien
dans ce livre n'est considéré, estimé
selon les normes admises. Le choix des
épisodes, le dessin des personnages
nous apportent, d'ailleurs, sur l'auteur
lui-même, ces vues. analogues au coin
de paysage qu'un phare démasque
dans son mouvement et rend aussitôt
à l'ombre. Fugitives, mais pour cela,
aussitôt saisies et conservées. On le
voit, égal à lui-même,-dans le conseil
et dans l'action, avec un sens précis
de ce qui lui est dû, et cependant une
manière de nonchalance orgueilleuse
à l'égard de l'ingratitude.
Ce premier volume de méinoizes ne
fait qu'effleurer la partie de sa vie
que M. Homberg a vouée à l'Empire
Nous attendons d'un prochain livre
l'histoire d'une création, étendue aux
cinq parties du monde, et qui, passée
la crise, trouve, d'année en année, une
justification plus éclatante. Nous son-
geons à la plupart des entreprises
créées par lui, en Indochine, et dont
il nous a été donné, l'an dernier, de
vérifier combien elles témoignaient
pour leur animateur. Toutefois, les
Coulisses de l'Histoire nous Jaissent
déjà entrevoir la naissance d'une vo-
cation, impériale, déterminée par un
voyage en Indochine et au Siam. Nous
devinons comment une œuvre jaillit
bientôt, d'un grain jeté dans l'esprit
à la faveur de cette èxaltation que
donne un pays neuf. Comment elle
hésite, croît, s'épanouit II ne nous est
pas indifférent de savoir ce qui la me-
nace, comment elle se défend, et quel-
le vitalité foncière la sauve finalement.
Aucun roman. fût-il écrit par le meil-
leur romancier; ne -- nous donnera - ja- I
mais ce pathétique profond de ta vie,
tel que nous le livre la plume de
l'homme qui a construit. A la condi-
tion toutefois qu'un tri judicieux ait
dégagé l'essentiel, laissant aux faits
et au temps la charge de lui rendre
raison. Cette mesure; cette discrétion.
c'est ce que nous goûtons par dessus
tout; chez M. Homberg. D'aucuns ne
verront là que de l'orgueil, le sombre
orgueil impardonnable. H nous plaît
de saluer cette vertu éminente.
̃ 0 ,-
A. Fayard, éditeur. <•
Mandats coloniaux et revendications allemandes
Des lambris de l'Ariana
un
à l'estrade de Munich
par Jean MANI
La présentation à Genève du rap-
port annuel sur la gestion des terri-
toires placés sous mandat, la décision
dal- Japon' de' se refuser désormais à
cettfr (banalité, enfin e ("clans un or-
dre d'idée voisin, les revendications
coloniales affirmées par M. Hitler à
Munich ont ramené l'attention sur cet
organisme de la S.D.N. qui s'appelle la
Commission des Mandats.
Certes le nombre de ceux qui atta-
chent encore de l'importance à ce qui
se passe au Palais de l'Ariana décroît
un peu tous les jours. L'impuissance
tragique de l'organisme de Genève et
son déclin progressif paraissent re-
jetèr dans le néant ses dernières ma-
nifestations - d'activité. 1
De celles-ci cependant peuvent en-
core se dégager des enseignements
utiles, particulièrement en ce qui
concerne la question coloniale, ques-
tion qui a tout à gagner à être claire-
ment et pleinement connue.
Et tout d'abord qu'il nous soit per-
« Les Français d'Afrique
du Nord nous disent : Nous
avons apporté Ici la force
qui crée.. Nous sommes des
hommes positifs et des
réalisateurs. Ne nous em-
pêchez pas de créer par vos
stériles querelles. »
Pierre LYAUTEY
(L'Afrique du Nord)
« Sacrifier Madagascar.
Qui oserait s'arrêter à la
pensée d'un aussi monstru-
eux sacrilège ?. Des colo-
nies? Nous n'en avons pas!
De France Coloniale, Il n'y
en a pas ! Il n'y a qu'une
France, avec des provinces
lointaines. »
Georges BOUSSENOT
(Madagascar)
« Un peuple raciste n'a
par définition aucun droit à
des Colonies. L'Indochine
n'acceptera jamais le régi-
me de la matraque et de la
schlague, quelle que soit la
couleur des mains qui les
tiennent. Elle reste à nos
côtés et le problème colo-
nial est pour elle de ces su-
jets qu'on n'abordera pas. »
Alexandre VARENNE
(L'Indochine)
« Les frontières de la
France sont partout où
flotte le drapeau de la
France. Le danger que l'on
créerait, en cédant Douala
se présenterait bientôt de
façon t r a g i que devant
Strasbourg.
Alcide DELMONT
(L'Afrique Noire)
« Je suis de ceux qui
n'accepteront jamais que la
France de Verdun fasse fi-
gure de vaincue. Aux pré-
tentions d'un peuple affamé
de territoires, nous devons
unir toutes nos forces et
toutes nos volontés pour
répondre catégoriquement :
« Non 1 »
Louis BOLLIN
(Ancien Ministre
des Colonies)
Déclarations faites au
cours de la réunion.or-
ganisée Salle Wagram
par l'Institut Colonial
de Paris.
mis de -redresser une erreur .qui a
trop souvent cours dans notre opinion
publique : ce serait la Société des Na-
tions qui aurait remis à la Fr«uice,.
l'Angleterre, la Belgique et le-Japun»
mandats pour administrer en son nom
les anciennes colonies allemandes.
Cela n'est pas.
Les possessions allemandes conqui-
ses durant la guerre par les armes
furent réparties entre leurs vain-
queurs respectifs par le Conseil Su-
prême des Alliés avant même que la
Société des Nations eut reçu vie et
statut. Ceci explique par exemple que
le Togo et le Cameroun conquis par
les forces conjuguées de la France et
de l'Angleterre furent partagées en-
tre ces deux puissances au prorata de
l'effort militaire qu'elles y avaient
consacré.
Le fait de rompre avec la S.D.N.
ainsi que l'ont fait l'Allemagne, l'Ita-
lie et tout récemment le Japon n'im-
plique donc nullement la caducité du
système mandataire dans lequel l'as-
semblée de Genève n'avait reçu en
somme qu'un droit de contrôle moral.
Sur ce contrôle lui-même une se-
conde erreur couramment répandue
voulait que seule la France fut tenue
à rendre des comptes devant la Com-
mission des Mandats alors, que l'An-
gleterre par exemple pouvait faire ce
que bon lui plaisait dans les territoires
à elle remis.
C'est absolument inexact. L'Angle-
terre, tout comme nous, présente cha-
que année devant l'assemblée son
rapport d'administration. Le fait que
le Japon ait décidé de se soustraire
à cette obligation montre d'ailleurs
assez que nous n'étions pas les seuls
à y être astreints.
Cette constatation établit bien que
du point de vue du statut des ancien-
nes colonies allemandes, l'Angleterre,
la France, le Japon et la Belgique se
trouvent sur un pied d'égalité absolue
et qu'ayant assumé les mêmes devoirs
et les mêmes responsabilités, elles bé-
néficient de droits identiques. On ne
saurait donc en aucune manière accep-
ter de voir s'établir entre elles une
discrimination quant aux territoires
qu'elles détiennent: une restitution à
l'Allemagne (dont la S.D.N. n'est pas
juge) devrait porter sur toutes les
possession mandatées, ou sur aucune.
Il y a là, à notre, avis, une position
de droit et de simple bon sens que
nous ne saurions assez souligner: il
n'y a aucune raison pour que nous
nous désaisissions du Cameroun et
du Togo tant que nos ex-alliés ne
se seront pas déclarés prêts à aban-
donner leurs-pattinie-guerre en Afri-
que et dans le Pacifique.
Messieurs les Anglais, et vous aussi
Messieurs les Japonais, tirez donc les
premiers
Il y a, quant au reste, une autre
leçon ou pour mieux dire un autre
argument à retenir des séances
annuelles de la Commission des Man-
dats de Genève: le satisfecit chaleureux
accordé jusqu'à présent à notre action
coloniale. (Suite page 3)
PROPAGANDE
COLONIALE
Un de nos confrères de
langue annamite vient de
s'élever contre l'envoi, a
Paris, d'étudiants indigènes.
Non certes qu'il dénie à la
Ville Lumière ses qualités
Inégalables de centre intel-
lectuel. Mais Il redoute pour
les jeunes gens, ainsi fon-
dus dans la masse estu-
diantine d'Europe, de graves
dangers dont les tentations
offertes par la « Ville des
plaisirs » ne sont évidem-
ment pas les moindres. Il y
a en outre cette « perte
d'Ame » qui résulte pour un
Jeune homme, d'une longue
séparation d'avec son milieu
familial et d'une rupture
obligée avec les traditions
de sa patrie d'oriaine.
Nous sommes entièrement
d'accord avec le journal en
question, mais pas pour les
mêmes raisons. Il faut rap-
peler en effet que les diver-
ses fondations de la Cité
Universitaire où l'Annam
tient une si belle place, ont
précisément pour but de ré-
server aux étudiants d'au-
tres races que la nôtre, un
cadre traditionnel où ils
peuvent tout en même
temps retirer les profits
voulus de notre science sans
pour cela perdre contact
avec leurs coutumes, natio-
nales. (Suite page 3)
Le nouveau navire porte-avîoris anglais Ark Royal arrive dans
: le port de Portsmouth - • •
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