Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-11-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 09 novembre 1938 09 novembre 1938
Description : 1938/11/09 (A38,N45). 1938/11/09 (A38,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721099
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- - Il 'U ~re ., .: - -
'-" Fo - -.* Marcel- RUE L- *- d Ù*num ë ro:. ne -1 .-.. 38* onnie. - N * e
Mercredi 9 novemere 1938 Fondateur: Marcel-RUEDEL Edition hebdomadaire. Prbc cîu numéro ; Un- fran# 38* onnëe. •– N* 45,
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Les Annales Coloniales
« Hew séants Bios .tlr. Fran-
'fila. peuple de- fcennefel It.
bon MM. Il n'ait pat de niraalas
qUI mon na fassfanr quand naos
sonnes bien effemandis.. On na
fait rien de grand si ee nfast par la
eaur ».
J. Van VOLLENHOVEN
DIRECTION
RÉDACTION
14 ma La Paletier, Parts O*)1,
Téléphone : Provence 49&lei 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscirts ne sont pas rendus..
Les annonces sont reçues à Péris, 12, rue Le Peletler (9*),
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Straager et Cfolonics.^«M>.»»< i 300 francs
par 5
numéros
PR(H>AEMIBE
AU CONGRES DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE
LE-PROBLEME
COLONIAL
(SUITE).
par Mario ROUSTAN
sénateur, ancien ministre, président de la Commission sénatoriale des
Colonies et du groupe français de l'Union interparlementaire
J'ai avoué, dans mon deuxième article, que la bataille était
gagnée à la Haye, après que les parlementaires français avaient
joint leurs efforts à ceux des délégations belge, britannique, néer-
landaise. Comment s'engageait-elle en effet ?
A la séance du matin, le 23 août, M. Koelman, parlemantaire
belge .avait proposé un amendement au texte arrêté dans les tra-
vaux préparatoires des Commissions à Nice. A la séance du soir M.
Carton de Tournai, son collègue belge, annonçait qu'il s'était mis
d'accord avec ce dernier pour rédiger un texte nouveau qui pût
être accepté par le Rapporteur.
M. Carton de Tournai déclarait que son pays était un ami
fervent de la paix, mais qu'il n'admettrait en aucun cas qu'on fit
bon marché des droits de ceux qui avaient entrepris une œuvre
jugée d'abord irréalisable : il faisait allusion au Congo, et à
l'initiative de Léopold II, qui avait réussi malgré les pronostics les
plus décourageants : c Le sol congolais est nôtre, s'écriait l'ora-
teur, parce qu'il a été mis en valeur par les capitaux belges ».
Et il ajoutait : comme les Indes Néerlandaises sont aux Hollan-
dais. Lui aussi rappelait que la plupart des. matières premières
venant d'Europe, c'était l'accès aux matières premières européen-
nes beaucoup plus que l'accès aux premières matières coloniales
qui logiquement devait préoccuper les esprits. Au point de vue
du peuplement, il notait qu'avant 19^4 les centaines de milliers
d'Allemands et de Polonais émigrés allaient non aux colonies, mais
dans le monde entier. Il proposait donc, après s'être entendu avec
M. Koelman, la rédaction suivante du paragraphe c) de la Résolu-
tion ; -
« La Conférence XXXTV* de l'Union Interparlementaire constate
que généralement les pays coloniaux accordent à des ressortis-
sants d'autres pays des concessions ou autres droits qui leur per-
mettent de mettre des exploitations coloniales en valeur par leurs
propres moyens, sans qu'il soit. porté atteinte à la souveraineté
de la métropole ; .-;v
,- ", recommande Instamment-*!© ;deveofppélfièrif de' cette politique
libérale, spécialement en faveur des ressortissants des pays ne
possédant pas de colonies ». -
C'est sur ce paragraphe que la bataille allait se livrer.
Les deux autres amendements, en effet, n'offraient guère de
difficultés réelles. Le premier était ainsi rédigé : c La Conféren-
ce estime qu'en ce qui concerne l'exploitation des ressources na-
turelles des colonies, il est possible d'envisager, sans modification
du statut politique desdits territoires, certaines mesures qui facili-
teront à tous les pays une participation active à l'exploitation des
matières premières, tout en sauvegardant les intérêts des popula-
tions indigènes ». Le texte primitif portait : c même active » ;
la délégation belge demandait la suppression de l'adverbe ;
nuance importante, mais elle n'aurait pas mérité, à elle seule, un
Conflit
Le deuxième portait :
c La conférence préconise l'égalité économique de tous les
pays dans les territoires coloniaux, notamment la restriction pro-
gressive, là où ils existent, des privilèges et des avantages réser-
vés, pour l'achat des matières premières, aux ressortissants de la
métropole ». Les nwîs soulignés avaient été proposés, en addi-
tion par la délégation belge. Notre collègue et ami M. Brom avait
mis les choses au point en faisant observer que les privilèges ne
pouvaient être supprimés que là où ils existaient, mais qu'il n'y
avait pas d'inconvénient à le dire.
Restait l'alinéa c). M. Koelman avait demandé sa suppression ;
son compatriote M. Carton de Tournai l'avait rédigé comme il est
dit plus haut. en remplacement de celui-ci qui avait été présenté
par la Commission à Nice
« La Conférence insiste sur l'opportunité de procurer aux pays
ne possédant pas de colonies des concessions d'exploitation colo-
niale pour leur permettre de les mettre en valeur au moyen de
leurs propres capitaux et de leur propre main-d'œuvre, sans qu'il
soit porté atteinte à la souveraineté de la métropole ; elle envisage
l'utilisation de la banque des Règlements internationaux ou d'un
organisme similaire en vue de faciliter la mise en valeur des
territoires coloniaux, ainsi que les opérations financières et com-
merciales s'y rapportant.
(Lus LA SUITE en page trois)
Deux anciens de l'A. O. F. à l'honneur
Le gouverneur général BREVIE
Le Gouverneur général Brévié,
actuellement à la tête de la Fé-
dération Indochinoise va être éle-
vé incessamment à la dignité de
grand officier de la Légion d'Hon-
neur.
Tous les coloniaux d'A.OF. et
dindochine applaudiront cette
distinction qui récompense un
de nos plus remarquables chefs
i'outre-mer.
D'autre part le gouverneur Bois-
son, chargé de l'intérim de
l'A.O.F. pendant l'absence de M.
de Coppet recevra très prochai-
nement la cravate de comman-
deur de la Légion d'Honneur.
(Luu: LA sunz en page trois)
Le gouverneur BOISSON 1
Je signalerai une fois de plus que Madagascar fait les quatre cinquièmes de
ses opérations avec la France.
v On «ne saurait trop méditer sur ce fait dans tels milieux métropolitains où
l'on s'insurge parfois contre la politique de soutien que la France pratique si heureu-
sement depuis quelques années à l'égard de ses provinces lointaines.
Il faut que cette aide cesse d'être aléatoire et que selon les vues de M. Geor-
ges Mandel, Ministre des Colonies, elle soit substantielle.
Au-dessus des convenances particulières de certaines places commerciales,
un problème capital se pose : procurer au maximum à la production française tout
entière dans les limites de l'E.pire, les matières premières et les débouchés dont
elle a besoin.
: LEON CAYLA
Gouverneur Général de Madagascar
Discours d'ouverture -
des Délégations. Economiques et Financières
L'oeuvre de la France
AU CAMEROUN
est digne d'admiration
nous dit Mgr. CHAPPOUUE
directeur des œuvres Pontificales missionnaires de Paris.
ABIDJAN, de notre correspon-
dant particulier. Mgr Chappou-
lie, directeur des Œuvres pontinca-
les missionnaires de Paris, accom-
pagné de M. l'abbé Vieillard, Au-
mônier de la Maison de la Légion
d'honneur de St.-Denis est arrivé
le samedi 15 octobre à Abidjan, par
le Sikorsky. ,
Il a bien voulu faire à notre
correspondant les importantes dé-
clarations qui suivent :
•. * Je viens de visiter de très
nombreuses missions au Congo
Belge, en Afrique Equatoriale fran-
çaise et au Cameroun.
u * -Gomme; pBt~ Pat .êt&~a~
fondément frappé de la vitalité
qu'à déjà acquise au sein du Mon-
de Noir le catholicisme, et j'ai ad-
miré l'œuvre non seulement reli-
gieuse, mais encore sociale, éduca-
tive et même médicale.
c Traversant le Cameroun, j'ai
eu le bonheur de pouvoir assister
à l'Ordination de deux prêtres Ho-
vés. Cette élévation de noirs au
Sacerdoce catholique, qui devient
maintenant une chose normale en
Afrique, montre à quel point le
christianisme s'est déjà incorporé
à l'âme des peuples noirs. On peut
dire sans exagération qu'il fait
maintenant parti de leur patri-
moine spirituel.
c Comme Français, c'est avec
une joie profonde que j'ai vu l'é-
norme travail que notre pays a
déjà réalisé dans son empire afri-
cain. Comment ne pas admirer par
exemple, lorsqu'on arrive en A.E.
F., les travaux aussi importants
que ceux actuellement en cours
au port de Pointe-Noire, ou la
voie vraiment royale du Congo-
Océan, ou bien encore tout cet ad-
mirable réseau routier dont le
Gouverneur qui avait le sens de
l'avenir a su doter l'Oubangui-
Chari, si riche en possibilités éco-
nomiques.
« Au Cameroun, .'ai été frappé
par tout ce qu'une administration
intelligente a déjà su faire pour
enseigner aux indigènes à exploi-
ter les abondantes ressources na-
turelles du pays, tel le palmier à
huile, ou pour introduire la cul-
ture du café et du cacao.
« J'ai été favorablement impres-
sionné par le degré de prospérité
atteint dans de nombreuses ré-
gions par l'indigène. C'est là,
semble-t-il l'annonce de ce pay-
sannat noir que travaille à créer,
le Gouverneur Boisson et dont
on doit augurer beaucoup de bien
pour l'avenir, si, comme les catho-
liques sont en droit de l'espérer,
ce paysannat noir est un jour dans
sa grosse majorité un paysannat
chrétien ». -
De l'A.O.F. Mgr Chappoulle a dé-
claré à notre correspondant ne
pouvoir rien dire encore, puisqu'il
vient à peine d'y arriver.
« Toutefois, dit-il, je ne cache-
rai pas l'admiration que j'ai éprou-
vée en contemplant la cité magni-
fique d'Abidjan, qui ne semble ap-
pelée à un brillant avenir, lorsque
le port moderne dont j'ai pu vi-
siter les travaux et en constater
l'intelligente activité, pourra drai-
ner- dematn de
̃̃̃ :'
Après avoir visité Bobo-Dioulas-
so, Mgr Chappoulie repartira pour
Dakar, où il arrivera dimanche
prochain. c Je suis heureux», dé-
clara le Prélat, « de pouvoir me
trouver ce jour choisi par Sa Sain-
teté le Pape Pie XI, pour les priè-
res universelles en faveur des mis-
sions, à Dakar, dans la Cathédra-
le du Souvenir Africain, que con-
sacra au cours de fêtes inoublia-
bles dans la mémoire des coloniaux
l'éminent cardinal Verdier. Ces fê-
tes n'ont-elles pas symbolisé l'es-
prit de saine et franche collabo-
ration qui veut animer en Afrique
Noire, Administrateurs coloniaux
et missionnaires, pour le plus
grand bien des populations que la
France a la noble tâche d'édu-
quer ».
t r: iJi::fJ4
PROPAGANDE
COLONIALE
L'incendie de Marseille, s'il a
provoqué la compassion de tous
les Français, a particulièrement
ému les coloniaux.
La Canebière est pour la
plupart d'entre eux la grande
voie ouverte sur le large eux
jours des départs pleins de pro-
messes ou lors des retours joyeux
dans la mère patrie, la première
image du pays retrouvé.
Qui ne s'eif assis au moins
une fois « au Noailles » sur
l'invitation d'un camarade, pour
un « pastis » d'adieu avant les
séparations de la gare ou du
port ?
Quelle coloniale rentrée « sans
rien à se mettre » d'un séjour
outre-mer n'a fait aux « Nou-
velles Galeries » quelques hâ-
tives emplettes pour affronter
Paris ou tel lieu de congé en
province ? Oh ce n'était n'est-ce
pas ? « qu'un peu de sombre »
pour le voyage, après les robes
de toile blonche et les chiffons
légers de le Colonie !. Mais
c'était aussi- le premier grand
magasin sur la route !
(Lmz LA sum; en page trois)
«. Le Congrès demande au Gouvernement de
rejeter énergiquement toutes les revendications co-
loniales d'ordre territorial qui pourraient être éven-
tuellement formulées par des puissances étrangè-
res et de limiter exclusivement les négociations
possibles à l'étude d'une équitable répartition des
matières premières entre les nations ».
Ordre du jour du Congrès Radical
Le Gouverneur général BRUNOT,
précédemment détaché à l'Office
de Propagande coloniale, qui
vient d'être chargé de mission au
Cameroun pendant l'absence du
Gouverneur Boisson
LE MARCHÉ DE LA BA NANE FRANÇAISE
"Il faut maintenant
t 6
s'organiser pour
l'exportation"
nous déclare M. de BRESSIEUX
1
Il est sans doute inutile de souligner
auprès de nos lecteurs l'importance du
marché bananier dans l'organisation gé-
nérale des échanges France-Colonies.
Tous les efforts tendant à une amé-
lioration de ce marché méritent d'être
signalés et suivis ainsi que nous Pavons
fait à diverses reprises.
Cette fois, c'est à M. de Bressieux,
président de laucciation b amere des
Colonies françaises que nous avons de-
mande dfi,ibién vouloir jgrà. expwv ,/ei
fiiits' dà' rm groupement ainsi quêtes
moyens d'action par lesquels il espère
aboutir.
Avant tout, permettez-moi de pré-
ciser un point important, nous dit M. de
Bressieux. Contrairement à ce qui fut
parfois affirmé, notre Association n'en-
tend nullement s'employer au bénéfice
de telle colonie, plutôt que de telle au-
tre. Notre raison sociale est, je pense,
suffisamment explicite à cet égard.
Ce serait d'ailleurs aller à l'encontre
des intérêts les plus évidents de nos co-
lonies que de susciter ou d'attiser entre
elles des rivalités stériles.
Le marché de la banane française est
un tout qu'il convient d'aménager. No-
tre but est d'entente et non de division.
Nous ne groupons d'ailleurs que des
professionnels : planteurs, transporteurs
et commerçants, dont les soucis comme
les objectifs pratiques sont traités en
commun:
Il vous faut cependant trouver au-
dience auprès des pouvoirs publici
Certes ! Mais ceci relève de notre
Comité de patronage et d'action à la
tête duquel se trouve le sénateur de la
Gironde, M. Caillé. A ses côtés - figu-
rent sans distinction d'étiquette politi-
que, de nombreux parlementaires, repré-
sentants de nos grands ports intéressés
au trafic bananier, tels Nantes, Bordeaux
et Marseille, etc.
Pourrions-nous vous demander de
nous définir à présent les buts poursui-
vis par votre Association ?
Ils sont comme vous pouvez le pen-
ser assez divers, mais se ramènent tous à
la même formule générale : organiser et
dtvelopper le marché bananier français.
Pour cela, sur quoi pouvons-nous
agir ? Evidemment sur les trois termes
déterminants de tout échange : la pro-
duction, le transport et la vente. De là,
notre souci de. réunir au sein de .notre
groupement des éléments qualifiés de ces
trois ordres d'aqtivité -r- ehoseAlle qnant
"à- présent. r -'– '- -.
Et dès lors, comment agir ?
Ici, un tour d'Europe s'impose : où
pouvons-nous placer la banane françai-
se ? En Europe Centrale ? Marché in-
suffisant à tous égards et d'ailleurs avan-
tageusement pourvu par l'Italie.
(LmE LA SUITE en page trois)
Le crime
de Betroka
Nous avons annoncé en son
temps l'assassinat de l'Administra-
teur Mondangerand à Madagascar.
Signalons que la lumière n'est pas
encore entièrement faite sur ce cri-
me odieux.
Selon notre correspondant par-
ticulier à Tananarive, la version
officielle opine pour une action de
voleurs de bœufs poursuivis par
la victime, mais on pense égale-
ment à la possibilité d'un bras
armé par une vendetta.
On sait, en effet, que depuis
quelque temps, des menaces pe-
saient sur ce chef de district.
Jusqu'à présent, aucune préci-
sion n'est encore parvenue sur les
mobiles ou sur le ou les auteurs du
meurtre.
La défense de nos colonies
devant le Congrès Radical
par Alain LUBRANO
Les discours de M. Daladier, de
M. Bonnet et de M. Marchandeau
ont donné sa physionomie réelle au
Congrès Radical.
Le rapport @ sur la politique colo-
niale a été présenté par M. Georges-
G. Joutel, secrétaire général de la
Commission de la France d'outre-
mer, conseiller général de la Seine-
Inférieure, qui a étudié tout d'abord
la question des revendications co-
loniales allemandes.
Le rapporteur a ensuite abordé la
défense de nos colonies. c Notre
attitude dit-il est strictement
conforme à celle du gouvernement
actuel animé par notre président
Edouard Daladier qui a décidé de
renforcer puissamment la défense
des colonies par. un recrutement
exceptionnel, par le renforcement
de nos bases navales d'outre-mer,
et tout d'abord de Dakar, clé de
l'Atlantique Sud. Cette décision,
qui émane du ministre des Colo-
nies, nous a permis, malgré la gra-
vité de la conjoncture européenne
une attitude énergique en Extrême-
Orient. où la diversion navale du
Pacifique, commandée par l'Amiral
Le Bigot a renforcé l'occupation
de l'archipel des Paracel ; empê-
ché l'occupation d'Haïnan par les
Japonais ; fait respecter la con-
cession française de Shanghai et
maintient intactes les positions na-
tionales dans cette importante par-
tie du Monde.
c Notre commission affirme à
nouveau la nécessité plus impé-
rieuse au lendemain de l'occupa-
tion de l'Ethiopie et de Doumeira
par les Italiens, de réoccuper, avec
ou sans la collaboration britanni-
que, la presqu'île de Cheik-Saïd,
second Gibraltar, à la sortie de la
Mer Rouge. '1
(Luu: LA - SUITE en page trois)
Un ministre des Finances
Paul
REYNAUD
par Jean de BEAUMONT
Député de la Cochinchine
M. Paul Reynaud devient Minis-
tre des Finances. Il assume cette
lourde charge à une heure déci-
sive. Des mesures qui seront prises
ces jours-ci dépendra soit le re-
dressement rapide de la France.
soit une chute accélérée.
Le choix du Président Daladier
a fait naître de grands espoirs chez
les uns, des inquiétudes chez les
autres. L'Empire colonial français,
dans son ensemble, fait confiance
au nouveau maître de la Rue de
Rivoli, parce qu'il sait qu'il est un
homme de courage et de décision.
M. Paul Reynaud, qui fut ministre
des Colonies, connaît les immen-
ses possibilités de notre Empire et
le rôle de premier plan que l'ap-
port de ses richesses peut jouer
dans le redressement économique
de la Métropole. Nouvelle raison
de confiance envers le Ministre.
En prenant ses fonctions, M.
Paul Reynaud a déclaré que le pro-
blème qui se pose n'est point un
problème monétaire, mais un pro-
blème économique, et que, par con-
séquent, c'est au rétablissement de
notre économie malade que nous
devons travailler. La crise moné-
taire est un symptôme du mal, et
pas autre chose.
C'est là une vérité indiscutable.
Si nos finances publiques sont en
déficit, si le franc baisse, c'est que
la France, depuis deux années, ne
produit que les trois quarts de ce
qu'elle consomme, le quatrième
quart lui étant fourni par l'étran-
ger, d'où l'angoissant déséquilibre
de notre balance commerciale.
Les importations françaises re-
présentent approximativement
pour moitié des produits également
fabriqués en France, et pour moi-
tié des matières premières que nous
devons faire venir du dehors.
Si nous importons des marchan-
dises étrangères que nous pour-
rions fabriquer nous-mêmes, c'est
que leur pnx est inférieur à celui
des produits français. Et si nos
produits sont trop chers, c'est que
leur prix de revient supporte des
frais généraux trop élevés : 22 ,%J
d'impots, ce qui handicape la pro-
duction française de plus de lu
vis-à-vis du concurrent étranger.
Si nous importons chaque année
tant de matières premières, c'est
que la mise en valeur de notre Em-
pire colonial n'a pas été entreprise
avec assez de vigueur. Nos colo-
nies pourraient en effet nous four-
nir, à l'exception du pétrole peut-
être, la presque totalité des matiè-
res premières que nous importons
aujourd'hui.
Quand nous les produirons dans
le circuit fermé de l'Empire, nous
les paierons en monnaie française.
nous les transporterons sur des na-
vires français, et notre balance
commerciale en sera d'autant amé-
liorée.
Le salut des finances françaises,
comme le salut du franc, nécessi-
tent donc deux choses : la remise
en marche de nos industries, par la
diminution, directe ou indirecte,
des frais généraux trop élevés qui
grèvent nos prix de revient, et la
mise en valeur intensifiée de notre
domaine colonial.
Pour ces deux œuvres essentiel-
les à accomplir, M Paul Reynaud
semble mieux désigné que quicon-
que. C'est pourquoi les coloniaux
français lui font aujourd'hui con-
fiance.
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A NOGENT-SUR-MARNE
♦ Une émouvante cérémonie s'est
déroulée à l'occasion du Jour, des Morts
au cimetière et à la pagode annamites.
A BRAZZAVILLE
* M. E..J. Joint vient d'être nommé
Consul général de Grande-Bretagne en
A.E.F. en remplacement de M. Swan.
A TANANARIVE -
* Sur l'initiative de la Chambre de
Commerce le Gouverneur Général Cayla
a inauguré la nouvelle ferme-école créée
à Nanosino, à proximité de la capitale
Malgache. -, --' -..- *::, »I --
A SAINT DENIS
DE LA REUNION
* Une belle manifestation présidée
par le Gouverneur Truitard a été orga-
nisée pour la Commémoration du Cin-
quantenaire de la naissance de Roland
Garros.
A BASSE-TERRE
♦ Les parlementaires de la Guade-
loupe, MM. Beranger, Candace et Sati-
neau rassemblés dans l'île à l'occasion
des élections sénatoriales se sont embar-
qués pour Francs, à bord du * Colom.
bie »,
'-" Fo - -.* Marcel- RUE L- *- d Ù*num ë ro:. ne -1 .-.. 38* onnie. - N * e
Mercredi 9 novemere 1938 Fondateur: Marcel-RUEDEL Edition hebdomadaire. Prbc cîu numéro ; Un- fran# 38* onnëe. •– N* 45,
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AU CONGRES DE L'UNION INTERPARLEMENTAIRE
LE-PROBLEME
COLONIAL
(SUITE).
par Mario ROUSTAN
sénateur, ancien ministre, président de la Commission sénatoriale des
Colonies et du groupe français de l'Union interparlementaire
J'ai avoué, dans mon deuxième article, que la bataille était
gagnée à la Haye, après que les parlementaires français avaient
joint leurs efforts à ceux des délégations belge, britannique, néer-
landaise. Comment s'engageait-elle en effet ?
A la séance du matin, le 23 août, M. Koelman, parlemantaire
belge .avait proposé un amendement au texte arrêté dans les tra-
vaux préparatoires des Commissions à Nice. A la séance du soir M.
Carton de Tournai, son collègue belge, annonçait qu'il s'était mis
d'accord avec ce dernier pour rédiger un texte nouveau qui pût
être accepté par le Rapporteur.
M. Carton de Tournai déclarait que son pays était un ami
fervent de la paix, mais qu'il n'admettrait en aucun cas qu'on fit
bon marché des droits de ceux qui avaient entrepris une œuvre
jugée d'abord irréalisable : il faisait allusion au Congo, et à
l'initiative de Léopold II, qui avait réussi malgré les pronostics les
plus décourageants : c Le sol congolais est nôtre, s'écriait l'ora-
teur, parce qu'il a été mis en valeur par les capitaux belges ».
Et il ajoutait : comme les Indes Néerlandaises sont aux Hollan-
dais. Lui aussi rappelait que la plupart des. matières premières
venant d'Europe, c'était l'accès aux matières premières européen-
nes beaucoup plus que l'accès aux premières matières coloniales
qui logiquement devait préoccuper les esprits. Au point de vue
du peuplement, il notait qu'avant 19^4 les centaines de milliers
d'Allemands et de Polonais émigrés allaient non aux colonies, mais
dans le monde entier. Il proposait donc, après s'être entendu avec
M. Koelman, la rédaction suivante du paragraphe c) de la Résolu-
tion ; -
« La Conférence XXXTV* de l'Union Interparlementaire constate
que généralement les pays coloniaux accordent à des ressortis-
sants d'autres pays des concessions ou autres droits qui leur per-
mettent de mettre des exploitations coloniales en valeur par leurs
propres moyens, sans qu'il soit. porté atteinte à la souveraineté
de la métropole ; .-;v
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libérale, spécialement en faveur des ressortissants des pays ne
possédant pas de colonies ». -
C'est sur ce paragraphe que la bataille allait se livrer.
Les deux autres amendements, en effet, n'offraient guère de
difficultés réelles. Le premier était ainsi rédigé : c La Conféren-
ce estime qu'en ce qui concerne l'exploitation des ressources na-
turelles des colonies, il est possible d'envisager, sans modification
du statut politique desdits territoires, certaines mesures qui facili-
teront à tous les pays une participation active à l'exploitation des
matières premières, tout en sauvegardant les intérêts des popula-
tions indigènes ». Le texte primitif portait : c même active » ;
la délégation belge demandait la suppression de l'adverbe ;
nuance importante, mais elle n'aurait pas mérité, à elle seule, un
Conflit
Le deuxième portait :
c La conférence préconise l'égalité économique de tous les
pays dans les territoires coloniaux, notamment la restriction pro-
gressive, là où ils existent, des privilèges et des avantages réser-
vés, pour l'achat des matières premières, aux ressortissants de la
métropole ». Les nwîs soulignés avaient été proposés, en addi-
tion par la délégation belge. Notre collègue et ami M. Brom avait
mis les choses au point en faisant observer que les privilèges ne
pouvaient être supprimés que là où ils existaient, mais qu'il n'y
avait pas d'inconvénient à le dire.
Restait l'alinéa c). M. Koelman avait demandé sa suppression ;
son compatriote M. Carton de Tournai l'avait rédigé comme il est
dit plus haut. en remplacement de celui-ci qui avait été présenté
par la Commission à Nice
« La Conférence insiste sur l'opportunité de procurer aux pays
ne possédant pas de colonies des concessions d'exploitation colo-
niale pour leur permettre de les mettre en valeur au moyen de
leurs propres capitaux et de leur propre main-d'œuvre, sans qu'il
soit porté atteinte à la souveraineté de la métropole ; elle envisage
l'utilisation de la banque des Règlements internationaux ou d'un
organisme similaire en vue de faciliter la mise en valeur des
territoires coloniaux, ainsi que les opérations financières et com-
merciales s'y rapportant.
(Lus LA SUITE en page trois)
Deux anciens de l'A. O. F. à l'honneur
Le gouverneur général BREVIE
Le Gouverneur général Brévié,
actuellement à la tête de la Fé-
dération Indochinoise va être éle-
vé incessamment à la dignité de
grand officier de la Légion d'Hon-
neur.
Tous les coloniaux d'A.OF. et
dindochine applaudiront cette
distinction qui récompense un
de nos plus remarquables chefs
i'outre-mer.
D'autre part le gouverneur Bois-
son, chargé de l'intérim de
l'A.O.F. pendant l'absence de M.
de Coppet recevra très prochai-
nement la cravate de comman-
deur de la Légion d'Honneur.
(Luu: LA sunz en page trois)
Le gouverneur BOISSON 1
Je signalerai une fois de plus que Madagascar fait les quatre cinquièmes de
ses opérations avec la France.
v On «ne saurait trop méditer sur ce fait dans tels milieux métropolitains où
l'on s'insurge parfois contre la politique de soutien que la France pratique si heureu-
sement depuis quelques années à l'égard de ses provinces lointaines.
Il faut que cette aide cesse d'être aléatoire et que selon les vues de M. Geor-
ges Mandel, Ministre des Colonies, elle soit substantielle.
Au-dessus des convenances particulières de certaines places commerciales,
un problème capital se pose : procurer au maximum à la production française tout
entière dans les limites de l'E.pire, les matières premières et les débouchés dont
elle a besoin.
: LEON CAYLA
Gouverneur Général de Madagascar
Discours d'ouverture -
des Délégations. Economiques et Financières
L'oeuvre de la France
est digne d'admiration
nous dit Mgr. CHAPPOUUE
directeur des œuvres Pontificales missionnaires de Paris.
ABIDJAN, de notre correspon-
dant particulier. Mgr Chappou-
lie, directeur des Œuvres pontinca-
les missionnaires de Paris, accom-
pagné de M. l'abbé Vieillard, Au-
mônier de la Maison de la Légion
d'honneur de St.-Denis est arrivé
le samedi 15 octobre à Abidjan, par
le Sikorsky. ,
Il a bien voulu faire à notre
correspondant les importantes dé-
clarations qui suivent :
•. * Je viens de visiter de très
nombreuses missions au Congo
Belge, en Afrique Equatoriale fran-
çaise et au Cameroun.
u * -Gomme; pBt~ Pat .êt&~a~
fondément frappé de la vitalité
qu'à déjà acquise au sein du Mon-
de Noir le catholicisme, et j'ai ad-
miré l'œuvre non seulement reli-
gieuse, mais encore sociale, éduca-
tive et même médicale.
c Traversant le Cameroun, j'ai
eu le bonheur de pouvoir assister
à l'Ordination de deux prêtres Ho-
vés. Cette élévation de noirs au
Sacerdoce catholique, qui devient
maintenant une chose normale en
Afrique, montre à quel point le
christianisme s'est déjà incorporé
à l'âme des peuples noirs. On peut
dire sans exagération qu'il fait
maintenant parti de leur patri-
moine spirituel.
c Comme Français, c'est avec
une joie profonde que j'ai vu l'é-
norme travail que notre pays a
déjà réalisé dans son empire afri-
cain. Comment ne pas admirer par
exemple, lorsqu'on arrive en A.E.
F., les travaux aussi importants
que ceux actuellement en cours
au port de Pointe-Noire, ou la
voie vraiment royale du Congo-
Océan, ou bien encore tout cet ad-
mirable réseau routier dont le
Gouverneur qui avait le sens de
l'avenir a su doter l'Oubangui-
Chari, si riche en possibilités éco-
nomiques.
« Au Cameroun, .'ai été frappé
par tout ce qu'une administration
intelligente a déjà su faire pour
enseigner aux indigènes à exploi-
ter les abondantes ressources na-
turelles du pays, tel le palmier à
huile, ou pour introduire la cul-
ture du café et du cacao.
« J'ai été favorablement impres-
sionné par le degré de prospérité
atteint dans de nombreuses ré-
gions par l'indigène. C'est là,
semble-t-il l'annonce de ce pay-
sannat noir que travaille à créer,
le Gouverneur Boisson et dont
on doit augurer beaucoup de bien
pour l'avenir, si, comme les catho-
liques sont en droit de l'espérer,
ce paysannat noir est un jour dans
sa grosse majorité un paysannat
chrétien ». -
De l'A.O.F. Mgr Chappoulle a dé-
claré à notre correspondant ne
pouvoir rien dire encore, puisqu'il
vient à peine d'y arriver.
« Toutefois, dit-il, je ne cache-
rai pas l'admiration que j'ai éprou-
vée en contemplant la cité magni-
fique d'Abidjan, qui ne semble ap-
pelée à un brillant avenir, lorsque
le port moderne dont j'ai pu vi-
siter les travaux et en constater
l'intelligente activité, pourra drai-
ner- dematn de
̃̃̃ :'
Après avoir visité Bobo-Dioulas-
so, Mgr Chappoulie repartira pour
Dakar, où il arrivera dimanche
prochain. c Je suis heureux», dé-
clara le Prélat, « de pouvoir me
trouver ce jour choisi par Sa Sain-
teté le Pape Pie XI, pour les priè-
res universelles en faveur des mis-
sions, à Dakar, dans la Cathédra-
le du Souvenir Africain, que con-
sacra au cours de fêtes inoublia-
bles dans la mémoire des coloniaux
l'éminent cardinal Verdier. Ces fê-
tes n'ont-elles pas symbolisé l'es-
prit de saine et franche collabo-
ration qui veut animer en Afrique
Noire, Administrateurs coloniaux
et missionnaires, pour le plus
grand bien des populations que la
France a la noble tâche d'édu-
quer ».
t r: iJi::fJ4
PROPAGANDE
COLONIALE
L'incendie de Marseille, s'il a
provoqué la compassion de tous
les Français, a particulièrement
ému les coloniaux.
La Canebière est pour la
plupart d'entre eux la grande
voie ouverte sur le large eux
jours des départs pleins de pro-
messes ou lors des retours joyeux
dans la mère patrie, la première
image du pays retrouvé.
Qui ne s'eif assis au moins
une fois « au Noailles » sur
l'invitation d'un camarade, pour
un « pastis » d'adieu avant les
séparations de la gare ou du
port ?
Quelle coloniale rentrée « sans
rien à se mettre » d'un séjour
outre-mer n'a fait aux « Nou-
velles Galeries » quelques hâ-
tives emplettes pour affronter
Paris ou tel lieu de congé en
province ? Oh ce n'était n'est-ce
pas ? « qu'un peu de sombre »
pour le voyage, après les robes
de toile blonche et les chiffons
légers de le Colonie !. Mais
c'était aussi- le premier grand
magasin sur la route !
(Lmz LA sum; en page trois)
«. Le Congrès demande au Gouvernement de
rejeter énergiquement toutes les revendications co-
loniales d'ordre territorial qui pourraient être éven-
tuellement formulées par des puissances étrangè-
res et de limiter exclusivement les négociations
possibles à l'étude d'une équitable répartition des
matières premières entre les nations ».
Ordre du jour du Congrès Radical
Le Gouverneur général BRUNOT,
précédemment détaché à l'Office
de Propagande coloniale, qui
vient d'être chargé de mission au
Cameroun pendant l'absence du
Gouverneur Boisson
LE MARCHÉ DE LA BA NANE FRANÇAISE
"Il faut maintenant
t 6
s'organiser pour
l'exportation"
nous déclare M. de BRESSIEUX
1
Il est sans doute inutile de souligner
auprès de nos lecteurs l'importance du
marché bananier dans l'organisation gé-
nérale des échanges France-Colonies.
Tous les efforts tendant à une amé-
lioration de ce marché méritent d'être
signalés et suivis ainsi que nous Pavons
fait à diverses reprises.
Cette fois, c'est à M. de Bressieux,
président de laucciation b amere des
Colonies françaises que nous avons de-
mande dfi,ibién vouloir jgrà. expwv ,/ei
fiiits' dà' rm groupement ainsi quêtes
moyens d'action par lesquels il espère
aboutir.
Avant tout, permettez-moi de pré-
ciser un point important, nous dit M. de
Bressieux. Contrairement à ce qui fut
parfois affirmé, notre Association n'en-
tend nullement s'employer au bénéfice
de telle colonie, plutôt que de telle au-
tre. Notre raison sociale est, je pense,
suffisamment explicite à cet égard.
Ce serait d'ailleurs aller à l'encontre
des intérêts les plus évidents de nos co-
lonies que de susciter ou d'attiser entre
elles des rivalités stériles.
Le marché de la banane française est
un tout qu'il convient d'aménager. No-
tre but est d'entente et non de division.
Nous ne groupons d'ailleurs que des
professionnels : planteurs, transporteurs
et commerçants, dont les soucis comme
les objectifs pratiques sont traités en
commun:
Il vous faut cependant trouver au-
dience auprès des pouvoirs publici
Certes ! Mais ceci relève de notre
Comité de patronage et d'action à la
tête duquel se trouve le sénateur de la
Gironde, M. Caillé. A ses côtés - figu-
rent sans distinction d'étiquette politi-
que, de nombreux parlementaires, repré-
sentants de nos grands ports intéressés
au trafic bananier, tels Nantes, Bordeaux
et Marseille, etc.
Pourrions-nous vous demander de
nous définir à présent les buts poursui-
vis par votre Association ?
Ils sont comme vous pouvez le pen-
ser assez divers, mais se ramènent tous à
la même formule générale : organiser et
dtvelopper le marché bananier français.
Pour cela, sur quoi pouvons-nous
agir ? Evidemment sur les trois termes
déterminants de tout échange : la pro-
duction, le transport et la vente. De là,
notre souci de. réunir au sein de .notre
groupement des éléments qualifiés de ces
trois ordres d'aqtivité -r- ehoseAlle qnant
"à- présent. r -'– '- -.
Et dès lors, comment agir ?
Ici, un tour d'Europe s'impose : où
pouvons-nous placer la banane françai-
se ? En Europe Centrale ? Marché in-
suffisant à tous égards et d'ailleurs avan-
tageusement pourvu par l'Italie.
(LmE LA SUITE en page trois)
Le crime
de Betroka
Nous avons annoncé en son
temps l'assassinat de l'Administra-
teur Mondangerand à Madagascar.
Signalons que la lumière n'est pas
encore entièrement faite sur ce cri-
me odieux.
Selon notre correspondant par-
ticulier à Tananarive, la version
officielle opine pour une action de
voleurs de bœufs poursuivis par
la victime, mais on pense égale-
ment à la possibilité d'un bras
armé par une vendetta.
On sait, en effet, que depuis
quelque temps, des menaces pe-
saient sur ce chef de district.
Jusqu'à présent, aucune préci-
sion n'est encore parvenue sur les
mobiles ou sur le ou les auteurs du
meurtre.
La défense de nos colonies
devant le Congrès Radical
par Alain LUBRANO
Les discours de M. Daladier, de
M. Bonnet et de M. Marchandeau
ont donné sa physionomie réelle au
Congrès Radical.
Le rapport @ sur la politique colo-
niale a été présenté par M. Georges-
G. Joutel, secrétaire général de la
Commission de la France d'outre-
mer, conseiller général de la Seine-
Inférieure, qui a étudié tout d'abord
la question des revendications co-
loniales allemandes.
Le rapporteur a ensuite abordé la
défense de nos colonies. c Notre
attitude dit-il est strictement
conforme à celle du gouvernement
actuel animé par notre président
Edouard Daladier qui a décidé de
renforcer puissamment la défense
des colonies par. un recrutement
exceptionnel, par le renforcement
de nos bases navales d'outre-mer,
et tout d'abord de Dakar, clé de
l'Atlantique Sud. Cette décision,
qui émane du ministre des Colo-
nies, nous a permis, malgré la gra-
vité de la conjoncture européenne
une attitude énergique en Extrême-
Orient. où la diversion navale du
Pacifique, commandée par l'Amiral
Le Bigot a renforcé l'occupation
de l'archipel des Paracel ; empê-
ché l'occupation d'Haïnan par les
Japonais ; fait respecter la con-
cession française de Shanghai et
maintient intactes les positions na-
tionales dans cette importante par-
tie du Monde.
c Notre commission affirme à
nouveau la nécessité plus impé-
rieuse au lendemain de l'occupa-
tion de l'Ethiopie et de Doumeira
par les Italiens, de réoccuper, avec
ou sans la collaboration britanni-
que, la presqu'île de Cheik-Saïd,
second Gibraltar, à la sortie de la
Mer Rouge. '1
(Luu: LA - SUITE en page trois)
Un ministre des Finances
Paul
REYNAUD
par Jean de BEAUMONT
Député de la Cochinchine
M. Paul Reynaud devient Minis-
tre des Finances. Il assume cette
lourde charge à une heure déci-
sive. Des mesures qui seront prises
ces jours-ci dépendra soit le re-
dressement rapide de la France.
soit une chute accélérée.
Le choix du Président Daladier
a fait naître de grands espoirs chez
les uns, des inquiétudes chez les
autres. L'Empire colonial français,
dans son ensemble, fait confiance
au nouveau maître de la Rue de
Rivoli, parce qu'il sait qu'il est un
homme de courage et de décision.
M. Paul Reynaud, qui fut ministre
des Colonies, connaît les immen-
ses possibilités de notre Empire et
le rôle de premier plan que l'ap-
port de ses richesses peut jouer
dans le redressement économique
de la Métropole. Nouvelle raison
de confiance envers le Ministre.
En prenant ses fonctions, M.
Paul Reynaud a déclaré que le pro-
blème qui se pose n'est point un
problème monétaire, mais un pro-
blème économique, et que, par con-
séquent, c'est au rétablissement de
notre économie malade que nous
devons travailler. La crise moné-
taire est un symptôme du mal, et
pas autre chose.
C'est là une vérité indiscutable.
Si nos finances publiques sont en
déficit, si le franc baisse, c'est que
la France, depuis deux années, ne
produit que les trois quarts de ce
qu'elle consomme, le quatrième
quart lui étant fourni par l'étran-
ger, d'où l'angoissant déséquilibre
de notre balance commerciale.
Les importations françaises re-
présentent approximativement
pour moitié des produits également
fabriqués en France, et pour moi-
tié des matières premières que nous
devons faire venir du dehors.
Si nous importons des marchan-
dises étrangères que nous pour-
rions fabriquer nous-mêmes, c'est
que leur pnx est inférieur à celui
des produits français. Et si nos
produits sont trop chers, c'est que
leur prix de revient supporte des
frais généraux trop élevés : 22 ,%J
d'impots, ce qui handicape la pro-
duction française de plus de lu
vis-à-vis du concurrent étranger.
Si nous importons chaque année
tant de matières premières, c'est
que la mise en valeur de notre Em-
pire colonial n'a pas été entreprise
avec assez de vigueur. Nos colo-
nies pourraient en effet nous four-
nir, à l'exception du pétrole peut-
être, la presque totalité des matiè-
res premières que nous importons
aujourd'hui.
Quand nous les produirons dans
le circuit fermé de l'Empire, nous
les paierons en monnaie française.
nous les transporterons sur des na-
vires français, et notre balance
commerciale en sera d'autant amé-
liorée.
Le salut des finances françaises,
comme le salut du franc, nécessi-
tent donc deux choses : la remise
en marche de nos industries, par la
diminution, directe ou indirecte,
des frais généraux trop élevés qui
grèvent nos prix de revient, et la
mise en valeur intensifiée de notre
domaine colonial.
Pour ces deux œuvres essentiel-
les à accomplir, M Paul Reynaud
semble mieux désigné que quicon-
que. C'est pourquoi les coloniaux
français lui font aujourd'hui con-
fiance.
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A NOGENT-SUR-MARNE
♦ Une émouvante cérémonie s'est
déroulée à l'occasion du Jour, des Morts
au cimetière et à la pagode annamites.
A BRAZZAVILLE
* M. E..J. Joint vient d'être nommé
Consul général de Grande-Bretagne en
A.E.F. en remplacement de M. Swan.
A TANANARIVE -
* Sur l'initiative de la Chambre de
Commerce le Gouverneur Général Cayla
a inauguré la nouvelle ferme-école créée
à Nanosino, à proximité de la capitale
Malgache. -, --' -..- *::, »I --
A SAINT DENIS
DE LA REUNION
* Une belle manifestation présidée
par le Gouverneur Truitard a été orga-
nisée pour la Commémoration du Cin-
quantenaire de la naissance de Roland
Garros.
A BASSE-TERRE
♦ Les parlementaires de la Guade-
loupe, MM. Beranger, Candace et Sati-
neau rassemblés dans l'île à l'occasion
des élections sénatoriales se sont embar-
qués pour Francs, à bord du * Colom.
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