Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 31 octobre 1938 31 octobre 1938
Description : 1938/10/31 (A38,N44). 1938/10/31 (A38,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272108w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Lundi 3 1 octobre 1938.
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Fondateur : Marcel RUEDEL.
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Edition hebdomaêl!:re. Prix -- du numéro : Un franc
38' année. - - ? 44.
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Les Annales Moniales
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volonté de paix qui a présidé i
notre poHttqne danubienne. L*Em
pire d'abord, encore une fois !
Pierre DOMINIQUE.
: LA- RÉPUBLIQUE ».)
DIRECTION
12, rue Le Peletier, Paris (9 ).
Téléphone : Provence 49.81 et 82: C. C; postaux Paris 147385.
RÉDACTION
Correspondants particuliers dans tout l'Empiré et dans les ports de la MétroDOIe.
Les. manuscrite ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier. (9*),
par !a Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
- PUBLICITÉ .1
'AKflNlMFB/IFNTÇ Prance cojomes 1 an.; au francs fi : 30 franci
rtgymiiimCiii i_o^Etranger et Colohies.. j 1 an : 70 francs 6 moiii : 40 francs
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies. 1 an : 200 francs - par s
Etranger et Ce
PROPAGANDE
ENCORE- LA FOLLE FISCALITÉ !.
Veut-on briser
le bel élan
de la Côte d'Ivoire ?
Par ALCIDE DELMONT, délégué de la Côte
d'Ivoire au Conseil supérieur de la France d'outre-
mer, ancien sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
La politique fiscale à courtes vues deviendrait-elle une habi-
tuelle méthode en A. O. F. ? Après les augmentations d'impôts et de
taxes tombant au petit bonheur sur les populations indigènes, les
colons européens, les firmes commerciales, après les augmentations
des tarifs des chemins de fer, des wharfs, des installations maritimes,
voici que les véhicules employés aux transports privés sont frappés
d'une. pénalité telle que, pratiquement, c'est l'interdiction à peu près
complète de les utiliser pour l'évacuation des produits par les exploi-
tants agricoles et une aggravation des plus lourdes des charges gre-
vant l'approvisionnement des factoreries en marchandises et l'ache-
minement des denrées de traite sur les points d'embarquement.
Un arrêté a été pris par le Gouvernement général qui institue,
à partir du 1" janvier 1939 une taxe annuelle de 500 francs par tonne
ou fraction de tonne du poids maximum en charge des véhicules et
de leurs remorques éventuelles, quand ces véhicules seront utilisés
au delà d'un rayon de 50 kilomètres autour de la résidence de leur,
propriétaire.
Qu'est-ce que 50 kilomètres, à la colonie ?
Les factoreries établies à l'intérieur exercent leur attraction sur
des distances au moins triples ou quadruples, quand elles ne sont pas
dix fois plus grandes. Bouaké n'a pas un poste d'achat proche de,
moins de 60 kilomètres et de chacune des maisons établies dans cette
ville dépendent plus de dix opérations dont les plus éloignées
sont à 20C kilomètres de leur centre.
De Sassandra relèvent les postes de Guiglo, de Man, de Danané
situés à 400, 500, 575 kilomètres. Les plus proches, Soubré et Gagnoa,
sont à 170. Tous ces points ne sont accessibles que par automobile,
l'unique voie ferrée de la colonie traversant celle-ci du Nord au Sud
suivant une ligne droite qui partage le territoire en deux, laissant,
à J'Est et encore plus à l'Ouest, de vastes régions desservies unique-
ment par les routes et les pistes. ; /r v. ,
C est donc graver de ëfcàrgés ïrè& ioïïrdes "la majeure partie des
transports. C'est, du même coup, appauvrir les régions éloignées du
xail qui représentent 80 pour cent des territoires de production.
Le commerce devra augmenter de façon sensible Je prix de vente
des articles apportés à grands frais de la-côte dans l'intérieur. En
revanche, il devra diminuer d'autant ses prix d'achat et l'indigène,
sur les deux tableaux, sera la première victime de la réglementation
nouvelle. Le petit producteur, plus encore que le colon européen
propriétaire d'une exploitation importante ne peut supporter sans
succomber cette aggravation considérable de ses frais. Quant aux
entreprises industrielles, aux exploitations forestières, autant pour
J'évacuation de leurs produits que pour l'approvisionnement en vivres
de leurs manœuvres, elles verront augmenter dans des proportions
importantes la valeur des transports indispensables.
Les chantiers de construction
qui s'ouvraient dans les postes les
plus reculés ne pourront plus
s'approvisionner en matériaux,
provenant tous d'Europe, qu'à des
prix alourdis par la taxe.
Les forestiers auxquels les
transports automobiles avaient
permis d ouvrir des chantiers en
des points de la forêt éloignés de
la voie ferrée ou des cours d'eau
flottables, et qui ont sorti en 1937
plus de 82.000 tonnes dont le quart
à peine coupé à moins de 50 kilo-
mètres du chemin de fer devront,
pour leurs tracteurs puissants, ac-
quitter des taxes démesurées.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
1 1
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A SOUSSE
* Une grande cérémonie militaire a
marqué l'entrée officielle dans la ville
du général Ardant du Picq, remplaçant
le général Abadie à la tête de la divi-
sion de Sousse.
A MOSTAGANEM
* Le long conflit des dockers est
enfin réglé à la suite d'un accord inter-
venu entre les acconiers et les diri-
geants ouvriers. Le travail a norma-
lement repris.
A CONAKRY
* Le gouverneur Blacher, qui vient
""effectuer une longue tournée en Hau-
te-Guinée, est de retour à Conakry.
* Des réceptions ont été organisées
en l'honneur des officiers des sous-
marins « Ajax » et « Archimède » ac-
tuellement sur rads.
A TANANARIVE
* Le Comité des fêtes des officiers
d'active et de réserve a organisé une
soirée théâtrale et une kermesse qui
ont obtenu un vif et légitime succès.
A PNOM-PENH
* La réunion du Conseil das intérêts
économiques et financiers du Cambod-
ge a été close par un discours du rési-
dent supérieur soulignant les efforts
accomplis pour la mise en valeur de
J'Etat protégé.
* Le peintre indochinois Pham
Khanh a organisé une exposition de
ses œuvres sous le haut patronage du
résident supérieur Guillemin.
A HANOI
* Le résident supérieur Chatel s'est
rendu en tournée dans les localités voi-
sines d'Haïphong récemment dévastées
.par un typhon.
A NOUMEA
* La colonie a fait venir de la mé-
tropo!e des engins d'éclairage en vue
d'améliorer les feux facilitant l'entrée
des navires dans le port.
* Par décision administrative, l'île
Leprédcur a été réservée comme lieu de
chasse pour les touristes de passage
en Nouvelle-Calédonie, ':'"
', .-.--. :;
L'intirît lôndamental de la France, c'est le maintien de sa propre sécu-
rité. Mais la sécurité française ne réside pas uniquement dans l'intégrité de nos
frontières continentales. 'Elle est, au/contraire, conditionnée par la liberté des
communications de la métropole et de son empire.
« De cette ville de Marseille, qui n'est pas à l'extrémité de la France, mais au
cœur même de l'empire français, de cette ville qui est en quelque sorte le point de
contact vivant entre la métropole et ses colonies, je tiens à affirmer que la France
est un empire. Au delà de tes frontières continentales, toute une vaste zone de
sécurité lui est aussi précieuse que la métropole elle-même. En elle réside pour une
larg part l'avenir de la France. Nous la considérons comme intangible. »
E. DALADIER,
au Congrès radical de Marseille.
-------------- : ;~t::::::;~: ~t::: :n:: ::::::::::::::;$
De la - Réunion Vol ta
à la colonisation
tripolitaine | |
:1 M. Pierre Lyautey
« LA FRANCE DOIT ORGANISER SON ECONOMIE IMPE-
RIALE. METROPOLE ET FRANCE D'OUTRE-MER, LOIN DE
SE CONCURRENCER, DOIVENT POUVOIR S'ADAPTER
L'UNE A L'AUTRE ».
Le gouverneur général Olivier avait
bien voulu évoquer, dans notre précé-
dent numéro, l'atmosphère et les buts
de la Conférence VolUt. De son côté.
M. Pierre Lyautey, également invité-à
Rome et s'étant rendu peu (tpt-és ex
Libye pour y étudier la colonisation ita-
lienne, a eu l'amabilité de nous accueil-
lir à lu. yeVM. dp. SQ.y,^ départ yqur .Cqsa-
hlabcsi, çfc.-;ffi-d-«MjliSïijjjii*
raiipn - dg ia statue dit Maréclltîl, son
illustre parent..• •
Au manient où nôùs cillons parier de
l'effort colonial d'une "ifation voisine
avec celui qui porte le nom d'un de nos
plus prestigieux fondateurs d'empire,
comment ne poin fpenser à lui, l'Afri-
cain, et constateJ: avec mélancolie que,
de son temps et par lui, c'était la
France qui témoignait dans le domaine
de l'organisation coloniale dIt plus
hardi comme dIt plus sûr esprit d'itii-
tiative. ,",
c Qu'en eût pensé le Maréchal ! »
Cette question a failli nous venir aux
lèvres, et puis une sorte de pudeur nous
a retenu : il est des actes et des paroles
d'action qui demeurent. Il ne suffirait
aux Français que de les apprendre. ou
de les retrouver, pour savoir juger et
surtout agir.
»*
En ce qui concerne là Conférence
Volta, nous dit M. Pierre Lyautey, je
ne saurais rien ajouter à ce que vous
en a déjà dit le -gouverneur général
Olivier. Je ne puis que souligner la va-
leur absolument remarquable de tous
les exposés qui y furent faits. Leur pu-
blication d'ensemble constituera un vé-
ritable bréviaire à l'usage de tous ceux
qui voudront se documenter sur les
problèmes d'Afrique.
L'initiative d'une telle réunion
nous déclare
M. PIERRE LYAUTEY
Ii * *
nous apparaît pour l'Italie un coup de
maître en matière de propagande !
- Sans dpute, encore qup. notre pays
M ? On~r'K~e!rM~fe~!er;pîaN,~
à Rome.: Sa Grande'ÈxbëriëMee. àâ coir.
totsie-Iui ont assuré, des sympathies
unanimes dans les milieux coloniaux
internationaux.' Ses interventions fu-
rent toujours. d'un grand poids dans
des discussions menées avec un souci
constant d'éviter des heurts et en vue
uniquement d'une collaboration euro-
péenne particulièrement désirable en
Afrique.
« Quant ati-reste,. et comme le pro-
blème colonial, est à l'heure actuelle à
l'ordre du jour, retenons-en que la
France se'doit, de faire connaître en
Amérique, en Angleterre,. en Allema-
gne, .en Italie et jusque dans l'Europè
centrale ce qu'elle réalise journellement
dans ses possessions. Dans l'ordre des
travaux publics, de la médecine, ,de
l'hygiène, de l'urbanisme, du progrès
social, nous accomplissons silencieuse-
ment et partout notre magnifique de-
voir. Mais qui le ..sait ? Pas même les
Français !. La France doit faire sa-
voir ce qu'elle fait : de l'abstention de
sa propagande, l'opinion internationale
en conclurait vite de son iiieriie !- ,
Il parait que notre fameux sens
de la mesure s'offusquerait chez nous
de certaines réclames que l'on veut
laisser aux étrangers. Mais vous, du
moins, qui avez vu ce que l'Italie fait
en Tripolitaine, vous pouvez nous dire
si les réalisations correspondent aux
déclarations officielles.
La Tripolitaine m'a laissé l'im-
pression d'un grand chantier de tra-
vail. Il est d'ailleurs impossible, de for-
muler à l'heure actuelle un jugement
sur la colonisation entreprise. Incli-
nons-nous sans réserve devant l'effort
accompli : vingt mille colons italiens
vont débarquer en Libye et Cyrénaï-
que, qui trouveront leurs maisons cons-
truites et meublées au milieu des ter-
res irriguées à cultiver. Il faut souhai-
ter: bonne chance à nos voisins. Du
succès de cette tentative dépend évi-
demment l'une des solutions au pro-
blème démographique italien et à l'au-
tarcie de la péninsule.
Les colons français'qui firent l'Al-
gérie au dix-neuvième siècle eurent une
autre tâche à accomplir !.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
* GARROS
AU PANTHÉON !
UNE PROPOSITION DE LOI DE MM. DE BEAUMONT,
HENAITOUR, BOSSOUTROT ET DE CLERMONT-TONNERRE
Il y a quelques semaines, en les heu-
res graves où la paix était en péril et
où la, situation de notre aviation-fai-
sait l'objet de nos soucis, la France
unanime célébrait le souvenir de Ro-
land Garros, aviateur légendaire, mort
pour la France. Car le destin voulut
que cette année 1938 vit célébrer à ¡la
fois le cinquantenaire de sa naissance,
le 25" anniversaire de sa traversée de
la Méditerranée et le 20' anniversaire
de sa mort.
- *
**
Issu d'une famille antillaise installée
à Saigon, il arrivait à l'adolescence au
moment où naissait l'aviation. Il s'y
donna corps et âme. Le soir, après une
dure journée de travail et d'entraîne-
ment, il allait, dans les universités po-
pulaires créées par André Siegfried,
parler de l'aviation à la jeunesse ou-
vrière afin d'éveiller dans l'âme de ses
auditeurs la passion pour l'invention
nouvelle.
De 1910 à 1914, il prit part à tous
les meetings et fut l'un des premiers
pilotes de la France, l'un des plus au-
dacieux, des plus habiles et des plus
populaires. Il fit acclamer à travers
l'Europe et jusqu'en Amérique la gloire
des ailes françaises. Nul plus que lui
ne contribua à nous donner avant la
guerre une avance indiscutée dans le
doigte de l'Air. Nul p^us que lui.n*
devait contribuer à nous assurer, dans
les premiers mois de la guerre, un-
écrasante supériorité sur l'aviation en-
nemie. 1
,
L-on état de santé l'avait fait réfor-
mer mais, dès que la mobilisation fut
décrétée, il s'engagea comme volon-
taire et fut l'un dejl premiers aviateurs
au service de la, France attaquée. Il
mit au point la suggestion de l'ingé-
nieur Saulnier et fut l'inventeur du tir
à travers l'hélice. Sur son appareil,
construit selon ses instructions, il ré-
pandit une telle terreur dans les rangs
ennemis qu'il interdit en fait le survol
de nos lignes à l'aviation ennemie. Il
en fut ainsi jusqu'au jour où son avion,
tombé dans les lignes adverses et qu'il
he parvint pas à détruire entièrement
par le feu. permit à l'ennemi de doter
ses appareils d'un dispositif identique.
Fait prisonnier en 1916, Roland Gar-
ros, à trois reprises, tenta de s'évader.
Deux fois, il fut repris, soumis à la
dure incarcération dans une forteresse.
A la troisième tentative, il réussit et,
le ,18 février 1918. parvint à passer en
Hollande, d'où il regagna la France.
Quoique affaibli par une longue dé-
tention, sa santé plus que jamais at-
teinte, il voulut reprendre -,immédiate-
ment sa place "dans l'aviation de chasse.
~-
Vers les réalisations nécessaires
LE BUDGET
TUNISIEN
POUR 1939
,',' i' Par A. PELLEGRIN, délégué au
Grand Conseil des intérêts tunisiens.
;' 0
Les charges budgétaires de_,J& Tu-
nisie marquent d'année en année une
progression continue : un huitième en-
viron du budget de l'exercice précé-
dent. Ce phénomène, bien qu'il ne soit
pas particulier à la Tunisie, ne laisse
pas, cependant, d'être inquiétant, car
tes ressources nouvelles nécessairés
pour faire face aux dépenses ne sont
pas demandées à la plus-value de la
matière imposable, mais à une aggra-
vation de la fiscalité.
L'exercice de l'année en cours avait
été arrêté le 31 décembre 1937 au chif-
fre de 704.061.680 francs, présentant
sur l'exercice 1937 une augmentation
de dépenser de 92.870.028 francs à la-
quelle le Grand Conseil a fait face par
une compression de crédits, pour une
part, et pour 51 millions en créant des
impôts nouveaux ou en majorant les
impôts existants. Il est vraisemblable
que le budget de 1939 présentera un
déficit du même ordre de grandeur,
compte tenu des charges nouvelles qui
paraissent devoir se révéler en fin d'an-
née. ,'1
• *
, '-, ';,ir
Il est toujours pénible, ;pQUr..éI¡-"Jw.
-brer un budget, de faire appel au con-
tribuable en lui demandant un surcroît
de sacrifices ; et le contribuable a d'au-
tant plus de raisons de faire entendre
sa, protestation, que: les sacriflcat
«icH^ênt "fié" sëfont ^st-'soaïce'de^ïiSlës-
ses .et de productivité l Ils serviront à
assurer tout juste lè 'fonctionnement
des rouages administratif^. Les - tra-
PAR
G. -R. MANUE
- 1
COURRIER
D'AFRIQUE
Cette Afrique noire, en apparence
immuable, comme elle change vite ! Si
bien qu'on risque bientôt de faire figure
de radoteur lorsque, après deux ou
trois ans, on s'avise de parler de ce
qu'on y a vu. J'admire ces compétences
reconnues à qui un voyage d'autre-
fois permet de parle'r sans trop de
gêne, de ce qu'ils « connaissent bien ».
Quand je revois, de deux ans en deux
ans, ces pays de savane ou de forêt
que j'ai cru comprendre à mon pre-
mier voyage, tandis qu'au deuxième,
je mesurais mon. ignorance, je suis
presque tenté de dire « de mon
temps », encore que cela soit diable-
ment prétentieux, s'agissant' de ces
brefs séjours de. quelques mois que les
coloniaux de métier reprochent aux
journalistes. On leur répondrait volon-
tiers qu'une étude bien préparée; de
faits vérifiés aux bons endroits ou des
documents, dont on sait extraire le
grain, même si la paille est drue, peut
donnée, en peu de temps, des vues jus-
tes sur l'ensemble d'un pays qUe ceux-
là mêmes qui en vivent la vie ne con-
naissent que dans le détail "de leur
tâche. ,
Mais ce n'est point le lieu de repren-
dre, cette querelle. Je voudrais simple-
ment marquer combien le contact, de-
puis quelques années, est plus aisé-
ment gardé, grâce à l'avion qui nous
apporte d'outre-mer un écho avant qu'il
n'ait eu ,1e temps de s'éteindre. Cha-
que courrier nous apporte, outre les
lettres. privées, dont les vérités..indi-
viduelles finissent par former un fais-
ceau de vérité vraie, ces bulletins d'in-
formations grâce auxquels nous som-
mes à, Saïgon ou à Brazzaville, sans
trop faire appel à l'imagination.
J'en avais nettement le sentiment en
feuilletant le Bulletin de VA.E.F. et
en lisant, dans la Revue Militaire d'A.
E. F., un article de G.-L. Ponton sur
les voies d'évacuation de cet ensemble
de colonies.
Tout cela respire l'allégresse de la
création. Je sais : tant d'esprits cha-
grins ne voudront pas être dupes d'un
Han si unanime. J'entends ces scep-
tiques : «. Quel .dommage, qu'autour
l'un tel animateur, Reste, le Pa-
tron, tant d'hommes s'exténuent à
donner l'illusion de la vie à ce
triste pays qui ne devrait être sou-
mis qu'aux soins de' l'assistance
médicale, et pour de longues années. »
Alors, je lis les comptes rendus de
l'exposition de Brazzaville, des discours
du gouverneur, général Reste à c,elui
d'un chef de terre Bacongo, de la .des-
cription du concours d'élégance à celle
de la fête, des'enfants. Je retrouve, le
même son : en. A.E.F.; ceux qui tra-
vaillent, dans là plaine et dans la fo-
rêt, croient à l'avenir prochain de. ce
monde, juste ébauché; Ils n'en ignorent
point les faiblesses, et d'abord la "plus
grave. celle qui atteint des-races-écra-
sées par un sauvage destin. Mais ce
noir du Congo* rien ne le différencie,
essentiellement; - de ses. congénètsea des
colonies plus! évoluées. Qu'iL vive
mieux, il ser&.-lèur égal* Vivre 'Dneux,
pour produire plus, l'axiome paraît tel-
lement éviéient qu'on le ocoirait simplet.
{LIRE LtA.' SUITE PAGETROIBJ
vaux d'outillage et de mise en valffl
ne sont plus dotés faute de crédits pour
gager un emprunt, faute d'excédents
disponibles.
Où sont les exercices budgétaires
d'antan dont le règlement laissait ap-
paraître un solde créditeur se chiffrant
par plusieurs dizaines de millions ?
Une bonne partie de l'outillage du pro-
tectorat s'est constituée à longueur
d'années, jusqu'en 1929. grâce à l'ap-
port des excédents disponibles qu'une
sage politique engendrait bon an mal
an.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
~;:¡;;¡;;f;;:t ;;;;;¡¡:;: ¡:;;; ;;;;;¡¡
Sous l'emblème
de la «
~.¡r.: ":;,.' ,J., ,.-
Tout ce qui a un caractère colonial
est l'objet en Allemagne de manifesta-
tiQns imposantes. On veut que les Alle-
mands "se mettent bien dans la tête
qu'on leur a « volé leurs colonies ».
A cet effet, une propagande ininter-
rompue est poursuivie.
Après la manifestation qui a marqué
à Berlin le soixante-dixième anniver-
saire du général von Epp, chef de la
ligue coloniale, une cérémonie militaire
a eu lieu dans les casernes du régiment
de police Hermann Gœring, afin de re-
mettre aux cavaliers de ce régiment
« la tradition de l'ancienne troupe de
protection de l'Afrique orientale alle-
mande ». -
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
-n::::n: ::;::::::::::::: :::: ::::::: ::
PROPAGANDE
COLONIALE
- Une revue littéraire de l'Afri-
= que du Nord s'élève non sans
s raison d'ailleurs contre les
E écrivains venus de la métropole
s en touristes et se permettant en-
s suite d'écrire des ouvrages sur
E le pays sans en avoir pu rien voir
E ni rien comprendre.
! La critique n'est pas neuve
E et nous autres d'Afrique, d'Asie
E ou d'ailleurs la pourrions repren-
E dre plus vivement encore car
E nous nous trouvons d'autant plus
E trahis que nous sommes plus
E éloignés.
E Quelle colonie ne vitupère le
E nom ou la mémoire d'un roman-
E cier coupable d'avoir défiguré
E ses paysages et calomnié ses oc-
E cupants !
E C'est l'histoire de Tarascon
E vouant aux gémonies l'œuvre
E d'Alphonse Daudet.
E Et cependant !.
E Tarascon serait-il aussi célèbre
E sans Tartarin ?.
E Il est humain de honnir l'in-
E trus qui, parce qu'il a côtoyé
E quelques jours nos décors fami-
E liers, nos travaux, nos soucis,
E voire même nos. misères, s'en
E prévaut ensuite pour- en tirer de
E prétendus enseignements.
E Avouons-le. Nous avons été
s trop heureux d'acceuillir le pas-
E sant menteur ou le poète
E ou le simple journaliste pour
E lui qonfier toutes nos rancoeurs,
S tous nos rêves. "1'
E Il en a fait un livre iaux.-
E Avions-nous donc été si véridi-
= ques ?.
s 11 n'en reste pas moins que
E nombre de nos colonies se plai-
E gnant quotidiennement de la
s méconnaissance de la métropole
s à leur égard lui seraient encore
E moins familières que le Katn-
: chatka si quelque menteur ou
s naïf de talent n'était un jour pas-
: sé chez elles et dans.un' livre
: plein de légendes et dlrrevéren-
: cés n'avait révélé à l'électeur de
: Château-Buzard le nom d'un des
chewileux de l'Empire.
: Même au prix d'un menson*
; ge~ C'est toujours ça!
Un important programme d'équipement est activement poussé à. Madagascar. Voici
,état - A e --.tr l t tug du. -- e, Ma h i,v~e en: oi ffient. -
- J'état- «ai*." des J* travauK du grand oont : de MahaxaBy en voie d!achèv;ement. -
«*j» Tktjr'- 1
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taxes tombant au petit bonheur sur les populations indigènes, les
colons européens, les firmes commerciales, après les augmentations
des tarifs des chemins de fer, des wharfs, des installations maritimes,
voici que les véhicules employés aux transports privés sont frappés
d'une. pénalité telle que, pratiquement, c'est l'interdiction à peu près
complète de les utiliser pour l'évacuation des produits par les exploi-
tants agricoles et une aggravation des plus lourdes des charges gre-
vant l'approvisionnement des factoreries en marchandises et l'ache-
minement des denrées de traite sur les points d'embarquement.
Un arrêté a été pris par le Gouvernement général qui institue,
à partir du 1" janvier 1939 une taxe annuelle de 500 francs par tonne
ou fraction de tonne du poids maximum en charge des véhicules et
de leurs remorques éventuelles, quand ces véhicules seront utilisés
au delà d'un rayon de 50 kilomètres autour de la résidence de leur,
propriétaire.
Qu'est-ce que 50 kilomètres, à la colonie ?
Les factoreries établies à l'intérieur exercent leur attraction sur
des distances au moins triples ou quadruples, quand elles ne sont pas
dix fois plus grandes. Bouaké n'a pas un poste d'achat proche de,
moins de 60 kilomètres et de chacune des maisons établies dans cette
ville dépendent plus de dix opérations dont les plus éloignées
sont à 20C kilomètres de leur centre.
De Sassandra relèvent les postes de Guiglo, de Man, de Danané
situés à 400, 500, 575 kilomètres. Les plus proches, Soubré et Gagnoa,
sont à 170. Tous ces points ne sont accessibles que par automobile,
l'unique voie ferrée de la colonie traversant celle-ci du Nord au Sud
suivant une ligne droite qui partage le territoire en deux, laissant,
à J'Est et encore plus à l'Ouest, de vastes régions desservies unique-
ment par les routes et les pistes. ; /r v. ,
C est donc graver de ëfcàrgés ïrè& ioïïrdes "la majeure partie des
transports. C'est, du même coup, appauvrir les régions éloignées du
xail qui représentent 80 pour cent des territoires de production.
Le commerce devra augmenter de façon sensible Je prix de vente
des articles apportés à grands frais de la-côte dans l'intérieur. En
revanche, il devra diminuer d'autant ses prix d'achat et l'indigène,
sur les deux tableaux, sera la première victime de la réglementation
nouvelle. Le petit producteur, plus encore que le colon européen
propriétaire d'une exploitation importante ne peut supporter sans
succomber cette aggravation considérable de ses frais. Quant aux
entreprises industrielles, aux exploitations forestières, autant pour
J'évacuation de leurs produits que pour l'approvisionnement en vivres
de leurs manœuvres, elles verront augmenter dans des proportions
importantes la valeur des transports indispensables.
Les chantiers de construction
qui s'ouvraient dans les postes les
plus reculés ne pourront plus
s'approvisionner en matériaux,
provenant tous d'Europe, qu'à des
prix alourdis par la taxe.
Les forestiers auxquels les
transports automobiles avaient
permis d ouvrir des chantiers en
des points de la forêt éloignés de
la voie ferrée ou des cours d'eau
flottables, et qui ont sorti en 1937
plus de 82.000 tonnes dont le quart
à peine coupé à moins de 50 kilo-
mètres du chemin de fer devront,
pour leurs tracteurs puissants, ac-
quitter des taxes démesurées.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
1 1
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A SOUSSE
* Une grande cérémonie militaire a
marqué l'entrée officielle dans la ville
du général Ardant du Picq, remplaçant
le général Abadie à la tête de la divi-
sion de Sousse.
A MOSTAGANEM
* Le long conflit des dockers est
enfin réglé à la suite d'un accord inter-
venu entre les acconiers et les diri-
geants ouvriers. Le travail a norma-
lement repris.
A CONAKRY
* Le gouverneur Blacher, qui vient
""effectuer une longue tournée en Hau-
te-Guinée, est de retour à Conakry.
* Des réceptions ont été organisées
en l'honneur des officiers des sous-
marins « Ajax » et « Archimède » ac-
tuellement sur rads.
A TANANARIVE
* Le Comité des fêtes des officiers
d'active et de réserve a organisé une
soirée théâtrale et une kermesse qui
ont obtenu un vif et légitime succès.
A PNOM-PENH
* La réunion du Conseil das intérêts
économiques et financiers du Cambod-
ge a été close par un discours du rési-
dent supérieur soulignant les efforts
accomplis pour la mise en valeur de
J'Etat protégé.
* Le peintre indochinois Pham
Khanh a organisé une exposition de
ses œuvres sous le haut patronage du
résident supérieur Guillemin.
A HANOI
* Le résident supérieur Chatel s'est
rendu en tournée dans les localités voi-
sines d'Haïphong récemment dévastées
.par un typhon.
A NOUMEA
* La colonie a fait venir de la mé-
tropo!e des engins d'éclairage en vue
d'améliorer les feux facilitant l'entrée
des navires dans le port.
* Par décision administrative, l'île
Leprédcur a été réservée comme lieu de
chasse pour les touristes de passage
en Nouvelle-Calédonie, ':'"
', .-.--. :;
L'intirît lôndamental de la France, c'est le maintien de sa propre sécu-
rité. Mais la sécurité française ne réside pas uniquement dans l'intégrité de nos
frontières continentales. 'Elle est, au/contraire, conditionnée par la liberté des
communications de la métropole et de son empire.
« De cette ville de Marseille, qui n'est pas à l'extrémité de la France, mais au
cœur même de l'empire français, de cette ville qui est en quelque sorte le point de
contact vivant entre la métropole et ses colonies, je tiens à affirmer que la France
est un empire. Au delà de tes frontières continentales, toute une vaste zone de
sécurité lui est aussi précieuse que la métropole elle-même. En elle réside pour une
larg part l'avenir de la France. Nous la considérons comme intangible. »
E. DALADIER,
au Congrès radical de Marseille.
-------------- : ;~t::::::;~: ~t::: :n:: ::::::::::::::;$
De la - Réunion Vol ta
à la colonisation
tripolitaine | |
:1 M. Pierre Lyautey
« LA FRANCE DOIT ORGANISER SON ECONOMIE IMPE-
RIALE. METROPOLE ET FRANCE D'OUTRE-MER, LOIN DE
SE CONCURRENCER, DOIVENT POUVOIR S'ADAPTER
L'UNE A L'AUTRE ».
Le gouverneur général Olivier avait
bien voulu évoquer, dans notre précé-
dent numéro, l'atmosphère et les buts
de la Conférence VolUt. De son côté.
M. Pierre Lyautey, également invité-à
Rome et s'étant rendu peu (tpt-és ex
Libye pour y étudier la colonisation ita-
lienne, a eu l'amabilité de nous accueil-
lir à lu. yeVM. dp. SQ.y,^ départ yqur .Cqsa-
hlabcsi, çfc.-;ffi-d-«MjliSïijjjii*
raiipn - dg ia statue dit Maréclltîl, son
illustre parent..• •
Au manient où nôùs cillons parier de
l'effort colonial d'une "ifation voisine
avec celui qui porte le nom d'un de nos
plus prestigieux fondateurs d'empire,
comment ne poin fpenser à lui, l'Afri-
cain, et constateJ: avec mélancolie que,
de son temps et par lui, c'était la
France qui témoignait dans le domaine
de l'organisation coloniale dIt plus
hardi comme dIt plus sûr esprit d'itii-
tiative. ,",
c Qu'en eût pensé le Maréchal ! »
Cette question a failli nous venir aux
lèvres, et puis une sorte de pudeur nous
a retenu : il est des actes et des paroles
d'action qui demeurent. Il ne suffirait
aux Français que de les apprendre. ou
de les retrouver, pour savoir juger et
surtout agir.
»*
En ce qui concerne là Conférence
Volta, nous dit M. Pierre Lyautey, je
ne saurais rien ajouter à ce que vous
en a déjà dit le -gouverneur général
Olivier. Je ne puis que souligner la va-
leur absolument remarquable de tous
les exposés qui y furent faits. Leur pu-
blication d'ensemble constituera un vé-
ritable bréviaire à l'usage de tous ceux
qui voudront se documenter sur les
problèmes d'Afrique.
L'initiative d'une telle réunion
nous déclare
M. PIERRE LYAUTEY
Ii * *
nous apparaît pour l'Italie un coup de
maître en matière de propagande !
- Sans dpute, encore qup. notre pays
M ? On~r'K~e!rM~fe~!er;pîaN,~
à Rome.: Sa Grande'ÈxbëriëMee. àâ coir.
totsie-Iui ont assuré, des sympathies
unanimes dans les milieux coloniaux
internationaux.' Ses interventions fu-
rent toujours. d'un grand poids dans
des discussions menées avec un souci
constant d'éviter des heurts et en vue
uniquement d'une collaboration euro-
péenne particulièrement désirable en
Afrique.
« Quant ati-reste,. et comme le pro-
blème colonial, est à l'heure actuelle à
l'ordre du jour, retenons-en que la
France se'doit, de faire connaître en
Amérique, en Angleterre,. en Allema-
gne, .en Italie et jusque dans l'Europè
centrale ce qu'elle réalise journellement
dans ses possessions. Dans l'ordre des
travaux publics, de la médecine, ,de
l'hygiène, de l'urbanisme, du progrès
social, nous accomplissons silencieuse-
ment et partout notre magnifique de-
voir. Mais qui le ..sait ? Pas même les
Français !. La France doit faire sa-
voir ce qu'elle fait : de l'abstention de
sa propagande, l'opinion internationale
en conclurait vite de son iiieriie !- ,
Il parait que notre fameux sens
de la mesure s'offusquerait chez nous
de certaines réclames que l'on veut
laisser aux étrangers. Mais vous, du
moins, qui avez vu ce que l'Italie fait
en Tripolitaine, vous pouvez nous dire
si les réalisations correspondent aux
déclarations officielles.
La Tripolitaine m'a laissé l'im-
pression d'un grand chantier de tra-
vail. Il est d'ailleurs impossible, de for-
muler à l'heure actuelle un jugement
sur la colonisation entreprise. Incli-
nons-nous sans réserve devant l'effort
accompli : vingt mille colons italiens
vont débarquer en Libye et Cyrénaï-
que, qui trouveront leurs maisons cons-
truites et meublées au milieu des ter-
res irriguées à cultiver. Il faut souhai-
ter: bonne chance à nos voisins. Du
succès de cette tentative dépend évi-
demment l'une des solutions au pro-
blème démographique italien et à l'au-
tarcie de la péninsule.
Les colons français'qui firent l'Al-
gérie au dix-neuvième siècle eurent une
autre tâche à accomplir !.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
* GARROS
AU PANTHÉON !
UNE PROPOSITION DE LOI DE MM. DE BEAUMONT,
HENAITOUR, BOSSOUTROT ET DE CLERMONT-TONNERRE
Il y a quelques semaines, en les heu-
res graves où la paix était en péril et
où la, situation de notre aviation-fai-
sait l'objet de nos soucis, la France
unanime célébrait le souvenir de Ro-
land Garros, aviateur légendaire, mort
pour la France. Car le destin voulut
que cette année 1938 vit célébrer à ¡la
fois le cinquantenaire de sa naissance,
le 25" anniversaire de sa traversée de
la Méditerranée et le 20' anniversaire
de sa mort.
- *
**
Issu d'une famille antillaise installée
à Saigon, il arrivait à l'adolescence au
moment où naissait l'aviation. Il s'y
donna corps et âme. Le soir, après une
dure journée de travail et d'entraîne-
ment, il allait, dans les universités po-
pulaires créées par André Siegfried,
parler de l'aviation à la jeunesse ou-
vrière afin d'éveiller dans l'âme de ses
auditeurs la passion pour l'invention
nouvelle.
De 1910 à 1914, il prit part à tous
les meetings et fut l'un des premiers
pilotes de la France, l'un des plus au-
dacieux, des plus habiles et des plus
populaires. Il fit acclamer à travers
l'Europe et jusqu'en Amérique la gloire
des ailes françaises. Nul plus que lui
ne contribua à nous donner avant la
guerre une avance indiscutée dans le
doigte de l'Air. Nul p^us que lui.n*
devait contribuer à nous assurer, dans
les premiers mois de la guerre, un-
écrasante supériorité sur l'aviation en-
nemie. 1
,
L-on état de santé l'avait fait réfor-
mer mais, dès que la mobilisation fut
décrétée, il s'engagea comme volon-
taire et fut l'un dejl premiers aviateurs
au service de la, France attaquée. Il
mit au point la suggestion de l'ingé-
nieur Saulnier et fut l'inventeur du tir
à travers l'hélice. Sur son appareil,
construit selon ses instructions, il ré-
pandit une telle terreur dans les rangs
ennemis qu'il interdit en fait le survol
de nos lignes à l'aviation ennemie. Il
en fut ainsi jusqu'au jour où son avion,
tombé dans les lignes adverses et qu'il
he parvint pas à détruire entièrement
par le feu. permit à l'ennemi de doter
ses appareils d'un dispositif identique.
Fait prisonnier en 1916, Roland Gar-
ros, à trois reprises, tenta de s'évader.
Deux fois, il fut repris, soumis à la
dure incarcération dans une forteresse.
A la troisième tentative, il réussit et,
le ,18 février 1918. parvint à passer en
Hollande, d'où il regagna la France.
Quoique affaibli par une longue dé-
tention, sa santé plus que jamais at-
teinte, il voulut reprendre -,immédiate-
ment sa place "dans l'aviation de chasse.
~-
Vers les réalisations nécessaires
LE BUDGET
TUNISIEN
POUR 1939
,',' i' Par A. PELLEGRIN, délégué au
Grand Conseil des intérêts tunisiens.
;' 0
Les charges budgétaires de_,J& Tu-
nisie marquent d'année en année une
progression continue : un huitième en-
viron du budget de l'exercice précé-
dent. Ce phénomène, bien qu'il ne soit
pas particulier à la Tunisie, ne laisse
pas, cependant, d'être inquiétant, car
tes ressources nouvelles nécessairés
pour faire face aux dépenses ne sont
pas demandées à la plus-value de la
matière imposable, mais à une aggra-
vation de la fiscalité.
L'exercice de l'année en cours avait
été arrêté le 31 décembre 1937 au chif-
fre de 704.061.680 francs, présentant
sur l'exercice 1937 une augmentation
de dépenser de 92.870.028 francs à la-
quelle le Grand Conseil a fait face par
une compression de crédits, pour une
part, et pour 51 millions en créant des
impôts nouveaux ou en majorant les
impôts existants. Il est vraisemblable
que le budget de 1939 présentera un
déficit du même ordre de grandeur,
compte tenu des charges nouvelles qui
paraissent devoir se révéler en fin d'an-
née. ,'1
• *
, '-, ';,ir
Il est toujours pénible, ;pQUr..éI¡-"Jw.
-brer un budget, de faire appel au con-
tribuable en lui demandant un surcroît
de sacrifices ; et le contribuable a d'au-
tant plus de raisons de faire entendre
sa, protestation, que: les sacriflcat
«icH^ênt "fié" sëfont ^st-'soaïce'de^ïiSlës-
ses .et de productivité l Ils serviront à
assurer tout juste lè 'fonctionnement
des rouages administratif^. Les - tra-
PAR
G. -R. MANUE
- 1
COURRIER
D'AFRIQUE
Cette Afrique noire, en apparence
immuable, comme elle change vite ! Si
bien qu'on risque bientôt de faire figure
de radoteur lorsque, après deux ou
trois ans, on s'avise de parler de ce
qu'on y a vu. J'admire ces compétences
reconnues à qui un voyage d'autre-
fois permet de parle'r sans trop de
gêne, de ce qu'ils « connaissent bien ».
Quand je revois, de deux ans en deux
ans, ces pays de savane ou de forêt
que j'ai cru comprendre à mon pre-
mier voyage, tandis qu'au deuxième,
je mesurais mon. ignorance, je suis
presque tenté de dire « de mon
temps », encore que cela soit diable-
ment prétentieux, s'agissant' de ces
brefs séjours de. quelques mois que les
coloniaux de métier reprochent aux
journalistes. On leur répondrait volon-
tiers qu'une étude bien préparée; de
faits vérifiés aux bons endroits ou des
documents, dont on sait extraire le
grain, même si la paille est drue, peut
donnée, en peu de temps, des vues jus-
tes sur l'ensemble d'un pays qUe ceux-
là mêmes qui en vivent la vie ne con-
naissent que dans le détail "de leur
tâche. ,
Mais ce n'est point le lieu de repren-
dre, cette querelle. Je voudrais simple-
ment marquer combien le contact, de-
puis quelques années, est plus aisé-
ment gardé, grâce à l'avion qui nous
apporte d'outre-mer un écho avant qu'il
n'ait eu ,1e temps de s'éteindre. Cha-
que courrier nous apporte, outre les
lettres. privées, dont les vérités..indi-
viduelles finissent par former un fais-
ceau de vérité vraie, ces bulletins d'in-
formations grâce auxquels nous som-
mes à, Saïgon ou à Brazzaville, sans
trop faire appel à l'imagination.
J'en avais nettement le sentiment en
feuilletant le Bulletin de VA.E.F. et
en lisant, dans la Revue Militaire d'A.
E. F., un article de G.-L. Ponton sur
les voies d'évacuation de cet ensemble
de colonies.
Tout cela respire l'allégresse de la
création. Je sais : tant d'esprits cha-
grins ne voudront pas être dupes d'un
Han si unanime. J'entends ces scep-
tiques : «. Quel .dommage, qu'autour
l'un tel animateur, Reste, le Pa-
tron, tant d'hommes s'exténuent à
donner l'illusion de la vie à ce
triste pays qui ne devrait être sou-
mis qu'aux soins de' l'assistance
médicale, et pour de longues années. »
Alors, je lis les comptes rendus de
l'exposition de Brazzaville, des discours
du gouverneur, général Reste à c,elui
d'un chef de terre Bacongo, de la .des-
cription du concours d'élégance à celle
de la fête, des'enfants. Je retrouve, le
même son : en. A.E.F.; ceux qui tra-
vaillent, dans là plaine et dans la fo-
rêt, croient à l'avenir prochain de. ce
monde, juste ébauché; Ils n'en ignorent
point les faiblesses, et d'abord la "plus
grave. celle qui atteint des-races-écra-
sées par un sauvage destin. Mais ce
noir du Congo* rien ne le différencie,
essentiellement; - de ses. congénètsea des
colonies plus! évoluées. Qu'iL vive
mieux, il ser&.-lèur égal* Vivre 'Dneux,
pour produire plus, l'axiome paraît tel-
lement éviéient qu'on le ocoirait simplet.
{LIRE LtA.' SUITE PAGETROIBJ
vaux d'outillage et de mise en valffl
ne sont plus dotés faute de crédits pour
gager un emprunt, faute d'excédents
disponibles.
Où sont les exercices budgétaires
d'antan dont le règlement laissait ap-
paraître un solde créditeur se chiffrant
par plusieurs dizaines de millions ?
Une bonne partie de l'outillage du pro-
tectorat s'est constituée à longueur
d'années, jusqu'en 1929. grâce à l'ap-
port des excédents disponibles qu'une
sage politique engendrait bon an mal
an.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
~;:¡;;¡;;f;;:t ;;;;;¡¡:;: ¡:;;; ;;;;;¡¡
Sous l'emblème
de la «
Tout ce qui a un caractère colonial
est l'objet en Allemagne de manifesta-
tiQns imposantes. On veut que les Alle-
mands "se mettent bien dans la tête
qu'on leur a « volé leurs colonies ».
A cet effet, une propagande ininter-
rompue est poursuivie.
Après la manifestation qui a marqué
à Berlin le soixante-dixième anniver-
saire du général von Epp, chef de la
ligue coloniale, une cérémonie militaire
a eu lieu dans les casernes du régiment
de police Hermann Gœring, afin de re-
mettre aux cavaliers de ce régiment
« la tradition de l'ancienne troupe de
protection de l'Afrique orientale alle-
mande ». -
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
-n::::n: ::;::::::::::::: :::: ::::::: ::
PROPAGANDE
COLONIALE
- Une revue littéraire de l'Afri-
= que du Nord s'élève non sans
s raison d'ailleurs contre les
E écrivains venus de la métropole
s en touristes et se permettant en-
s suite d'écrire des ouvrages sur
E le pays sans en avoir pu rien voir
E ni rien comprendre.
! La critique n'est pas neuve
E et nous autres d'Afrique, d'Asie
E ou d'ailleurs la pourrions repren-
E dre plus vivement encore car
E nous nous trouvons d'autant plus
E trahis que nous sommes plus
E éloignés.
E Quelle colonie ne vitupère le
E nom ou la mémoire d'un roman-
E cier coupable d'avoir défiguré
E ses paysages et calomnié ses oc-
E cupants !
E C'est l'histoire de Tarascon
E vouant aux gémonies l'œuvre
E d'Alphonse Daudet.
E Et cependant !.
E Tarascon serait-il aussi célèbre
E sans Tartarin ?.
E Il est humain de honnir l'in-
E trus qui, parce qu'il a côtoyé
E quelques jours nos décors fami-
E liers, nos travaux, nos soucis,
E voire même nos. misères, s'en
E prévaut ensuite pour- en tirer de
E prétendus enseignements.
E Avouons-le. Nous avons été
s trop heureux d'acceuillir le pas-
E sant menteur ou le poète
E ou le simple journaliste pour
E lui qonfier toutes nos rancoeurs,
S tous nos rêves. "1'
E Il en a fait un livre iaux.-
E Avions-nous donc été si véridi-
= ques ?.
s 11 n'en reste pas moins que
E nombre de nos colonies se plai-
E gnant quotidiennement de la
s méconnaissance de la métropole
s à leur égard lui seraient encore
E moins familières que le Katn-
: chatka si quelque menteur ou
s naïf de talent n'était un jour pas-
: sé chez elles et dans.un' livre
: plein de légendes et dlrrevéren-
: cés n'avait révélé à l'électeur de
: Château-Buzard le nom d'un des
chewileux de l'Empire.
: Même au prix d'un menson*
; ge~ C'est toujours ça!
Un important programme d'équipement est activement poussé à. Madagascar. Voici
,état - A e --.tr l t tug du. -- e, Ma h i,v~e en: oi ffient. -
- J'état- «ai*." des J* travauK du grand oont : de MahaxaBy en voie d!achèv;ement. -
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