Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-10-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 octobre 1938 24 octobre 1938
Description : 1938/10/24 (A38,N43). 1938/10/24 (A38,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272107g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
* 1 * 1* * 1 -
-
38e année. N°43. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomaifeire. Prix du numéro : Un franc Lundi 24 octobre 1938.
Les Annales Coloniales
', 'l , ,.'
« La Grande-Bretagne, si elle était
assurée contre le danger d'une atta-
que aérienne massive, serait pratique-
ment invincible. »
Sir Samuel HOARE.
-- Et la France donc !
* FONDEES- EN 1900 - *
DIRECTION
RÉDACTION
12. rue Le Peletier. Paris (9 ).
- Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Cbrrespondaifts particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la MétroDOIe.
- Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue. Le Peletier (9*),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
AKHNNFIVIFNTCFrance ej colonies. 1 an : su francs 6 mois : 30 francs
jun/miuriljnioEtranger et Colonies. : 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
- -
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs numéro.
PROPAGANDE
Des avions!
des avions!
- VIons.
- -; par Lucien GASPARIN, député de la Réunion.
Il y a plusieurs années Que la Chambre et le Sénat s'inquiètent
de l'état de notre, aviation. J'entends de notre aviation militaire, car
notre aéronautique civile paraît poursuivre des destinées prospères
et pour parler d'elle avec vérité, il suffit de rappeler la régularité
et la rapidité de ses services,' le dévouement de ses équipages, les
bienfaits qu'elle apporte chaque jour à nos colonies où nous allons
bientôt voir des avions transportant- couramment des marchandises.
Très différent est le problème de notre aéronautique militaire.
Ici, il s'agit de doter le pays d'une force aérienne suffisamment nom-
breuse et puissante pour assurer sa défense. Il faut le nombre et la
qualité du matériel, la valeur et l'enttainemellt du personnel.
Or, cette force aérienne, nombreuse et puissante, le pays en
dispose-t-il ?
A cette question, qui fut si angoissante à la fin de septembre,
les uns disent catégoriquement « non », les autres répondent « oui »
mais avec quelques réserves. Dans l'un et l'autre cas, la réponse est
attristante. C'est une affirmation péremptoire, sans réticence, que
nous voudrions entendre et que nous entendrons à bref délai,
car déjà les mesures de rénovation et d'accroissement sont édictées.
A propos de cette crise de notre aéronautique, il est un jeu que
beaucoup trop de gens paraissent aimer et rechercher, c'est celui
qui - consiste à, - dénoncer - un ou deux coupables. »---- -.
J'avoue que je n'aime guère cette méthode, un peu simpliste,
cette justice un peu sommaire et qui, bien souvent, dissimule un
antagonisme de pure politique.
Je ne veux être l'avocat de personne. Mais si l'on veut établir
des responsabilités, je crois qu'il serait équitable non pas seule-
ment de mettre en accusation un homme ou deux hommes, mais d'in-
criminer toute une série d'habitudes, de routines, d'erreurs, dont la
persistance est intolérable.
- D'abord, il importe que la construction, les essais, la mise en
service des matériels neufs s'accomplissent en moins de temps. Ac-
tuellement, quatre ans s'écoulent en général entre le moment où le
projet d'un aviôn nouveau est soumis, au ministère et celui où, cons-
truit en série cet avion êst livré à nos escadrilles.
Quatre ans, c'est infiniment trop ! Pendant ce long délai, le pro-
grés B'jetwad pas- Au -knm, choisi - répond déjà plus exactement aux besoins. On cherche à
y remédier par des corrections ou des additions de fortune, qui
retardent la mise en construction en grande série. Finalement, quand
cette construction est entreprise, c'est un appareil déjà vieux, déjà
intérieur à ce qu'on construit ailleurs, que l'industrie fabrique et va
livrer aux escadrilles. En sorte qu'on peut presque dire que celles-ci
ne disposent jamais que d'un matériel un peu désuet.
Voilà une première et grave
cause d'infériorité. Il faut la sup-
primer de toute urgence.
Une autre erreur à corriger, et
qui d'ailleurs se corrige d'elle-
même chaque jour par l'effet
constant du rajeunissement des
cadres, c'est l'illusion qu'a eue
depuis dix ans, l'armée de l'air
Que la création du ministère de
l'Air était pour beaucoup l'occa-
sion de se pousser rapidement aux
grades élevés. Certes, il y a eu, il
y a, il y aura toujours des cœurs
héroïques dans l'aviation mili-
taire.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
L'ACTUALITE
COLONIALE
A PARIS :":' ';:' .,
* La Ligue maritime et coloniale a
décidé d'attribuée! sa grande médaitte
au lieutenant-colonel Carbitlêt" et à ses
cottaborateurs, sahariens et Itgionnai.
res, de Ouargla. ;;::. ':
A ALGER •
* Les travaux de rénovation de
l'Opéra d'Alger se poursuivent active-
ment, avec le concours des meilleurs
sculpteurs et peintres locaux.
A MOSTAGANEM
* filon contents de refuser de faire
des heures supplémentaires, les doc-
kers se sont refusés, en vacation nor-
male, à décharger le vapeur « Jean-
Schiaffino N. Aucun accord n'est in-
tirvenu jusqu'à présent. 1
A CASABLANCA
+ La statue du; maréchal Lyautey,
arrivée de France, a été installée sur
son socle place Lyautey. < • «
A TAZA
* Poursuivant son inspection du
Maroc oriental; le. général. Noguès est
arrivé à Taza, où il'a été chaleureuse-
ment accueilli par la population.
A FORT-LAMY - ,
* La réunion du Conseil des nota-
bles du Bas-Chari a permis de cons-
tater avec quelle conscience de leurs
droits et de leurs intérêts les çjiefs in-
digènes savaient traiter les questions
de leur ressort.
A SAINT-DENIS
* Le gouverneur de la Réunion
vient d'autoriser fa location du poste
de radio de Saint-Denis aux particu-
liers pour leur publicité commerciale.
A PNOM-PENH
£ L'ouverture de la session ordi-
naire de l'assemblée consultative :n-
d a été opérée par S. M. Sisso-
v:at-Monivong, accompagnée du rési-
dent supérieur. Guillemin.
A HANOI
--'
* Comme chaque année, de brillan-
tes cérémonies ont marqué l'anniver-
saire de la mort du grand poète
Nguyen Du, auteqr du chef-d'oeuvre
national, le « Kim van Kiêu :>.
A NOUMEA
* Ce n'est pas sans émoi (..Je l'on a
vu arriver un commissaire division-
naire de la métropole, chargé d'inter-
roger une personnalité de la ville sur
l'assassinat de Juif, un des comparses
de l'affaire des Cagoulards.
Si le Traité de Versailles n'est plus.
QUEL EST LE STATUT
DES ANCIENNES
COLONIES DU REICH?
par Diana WOOD
Les vautours sont lâchés,
Sur la Tour du Silence de l'Eu-
rope (1), on leur a offert pour les apai-
ser le corps d'une jeune république qui
n'avait même pas atteint sa majorité.
Sont-ils apaisés ?
Non ! Car ils sentent à travers ie
monde les points faibles qui résiste-
raient difficilement à leurs becs et à
leurs crocs. L'Europe centrale est ou-
verte à leurs ravages, et ils réclament
déjà d'autres continents. Ils veulent
l'Afrique et l'Océanie.
Où est la faiblesse des anciennes
colonies allemandes, que ce soit en
Afrique équatoriale ou dans les zones
tropicales du Pacifiques ?
Disons-le : c'est dans leur statut de
pays mandatés.
:: :: :::::::::::::::::::::::::r:
LA QUESTION COLONIALE
UN FRONT
DE RESIST AliCE
S'ORGANISE
Au cours de sa réunion de cette se-
maine, le groupe de la Fédération ré-
publicaine s'est « inquiété des bruits
de tractations sur la question colo-
niale », et, .après avair demandé avec
force quele tfafateet- s'oppose, 4è*Huixé
tenant, avec énergie, à toutes nouvel-
les réclamations de l'Allemagne, il a
déclaré qu'il s'opposerait, pour sa part,
à toute espèce d'abandon sous quel-
que forme que ce soit de terres ap-
partenant à notre empire colonial ou
relevant d'un des territoires placés
sous mandat français.
A
Rapprochons de cette déclaration les
propos tenus par M. Salazar, président
du Conseil portugais, au sujet des colo-
nies de son pays :
Qui les convoiterait ? L'Angleterre,
qui, par des traités d'alliance, s'est en-
gagée à les défendre? La France? Ja-
mais personne n'a pu l'accuser d'une
chose pareille, sauf quand, il y a une
dizaine d'années, on supposa que notre
héritage colonial était ouvert.
L'Allemagne ? Mais le chancelier
Hitler n'a-t-il pas déclaré qué ses re-
vendications coloniales s'adressaient
aux anciennes colonies allemandes et
aucunement à celtes de tout autre
pays :'
Le Togo, le Cameroun, le Taganyika,
le Sud-Ouest africain, les archipels al-
lemands du Pacifique, tout cela n'ap-
partient à personne. Tout cela est mis
en tutelle entre les mains de certaines
puissances, sous l'égide de la Société
des nations. Mais les titres de pro-
priété ne sont nulle part. Et ainsi l'Al-
lemagne hitlérienne peut justifier ses
réclamations. A chaque coup, les résis-
tances deviennent plus faibles. Et il se
trouverait même dans les puissances
mandataires des esprits apeurés qui
voudraient, acheter par un lâche renon-
cement le chantage permanent qui de-
vient plus pressant avec chaque nou-
velle division, avec chaque nouvelle
escadrille du Reich.
Ayons le courage d'affirmer nos
droits et nos intérêts.
Versailles n'est plus ? C'est entendu.
Mais alors prononçons-nous sur le
statut des anciennes colonies alleman-
des. Déclarons au Reich comme au
monde que les puissances mandataires
annexent définitivement ces territoires.
Des raisons pour le faire ? Il y en a
plusieurs. J'indique celles que pourrait
donner l'Angleterre et qui conviennent
également aux autres puissances man-
dataires.
A
D'abord, l'Allemagne a déchiré uni-
latéralement le traité de Versailles, qui
décaissait le -xtatut de ces colonies ;
pnfscea 1®ttfBrîirc2,%nt-^té--CQnqnis par
les Alliés; ensuite, ce ne sont pas
des régions ethniquement allemandes.
Ajoutons que les colons allemands qui
y sont installés sont si contents de
l'administration actuelle que, sur les
9.000 Allemands du Taganyika, plus de
6.000 ont déjà pris la naturalisation
britannique, et que, sur les 9.700 Alle-
mands du Sud-Ouest africain, 6.400
sont devenus citoyens britanniques.
N'oublions pas de dire surtout que la
politique raciale allemande n'est pas
humainement qualifiée pour adminis-
trer des races de couleur. Rappelons
aussi que les puissances mandataires
ont pris des engagements envers les
populations indigènes qui sont incom-
patibles avec les principes raciaux et
économiques allemands. Insistons sur
le fait que ces territoires ne compen-
sent pas les dépenses que les puissan-
ces ont eues, non seulement pour les
conquérir, mais aussi pour battre l'Al-
lemagne, et que celle-ci a toujours
échappé à ses obligations financières
résultant de sa défaite.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
L'AFRIQUE A LA RÉUNION
Ainsi que nous l'avons annoncé dans un précédent numéro, la Con-
férence Volta, réunie chaque année à Rome par les soins de l'Académie
royale d'Italie, a eu lieu du 4 au 11 de ce mois.
Le gouverneur général Marcel Olivier ayant participé aux travaux de
cette assemblée savante, nous lui avons demandé de vouloir bien évoquer
pour nos lecteurs le caractère, la portée et, d'une manière générale, l'atmo-
sphère de ses réunions.
Le gouverneur général Olivier
- Un peu partout, nous déclare
M. Olivier, on a parlé du Congrès Volta,
comme s'il s'agissait d'une assemblée
internationale appelée à statuer sur di-
vers problèmes d'actualité. C'est là une
conception erronée. Le terme même de
congrès doit être évité. Les réunions
Volta que l'Académie royale d'Italie
provoque chaque année sur l'initiative
de chacune de. ses classes à tour de
rôle, sont uniquement formées d'invités.
Il n'y a donc pas de délégations de
pays, ni d'Instituts ou groupements of-
ficiels représentés. Chacun des partici-
pants apporte à l'assemblée sa contri-
bution personnelle aux travaux envisa-
gés, contribution n'engageant que lui-
même. Son titre d'invité lui interdit
quant au reste de provoquer des polé-
miques ou de passionner des débats de-
vant en tout état de cause conserver un
caractère strictement académique.
Le thème général inscrit au pro-
gramme de cette année, à savoir l'Afri-
que et ses relations avec le peuplement
européen, pouvait donner lieu, cepen-
dant, à bien des évocations. délicates.
Eh bien ! non, détrompez-vous !
Les questions placées à l'ordre du jour
de la réunion furent traitées, avec un
souci constant de sérénité scientifique
et dans un esprit de collaboration eu-
ropéenne que je tiens particulièrement
à souligner.
Dans le cadre d'une interview, nous
ne saurions demander à M. Olivier de
passer en revue tous les problèmes
abordés durant sept journées de ses-
sion. Limitons-nous à l'un d'entre eux
sur lequel son intervention fut particu-
lièrement appréciée, tant par l'autorité
que lui conférait sa longue expérience
coloniale que par la hauteur de vues
qui fut bien le trait dominant de son
exposé :
L'ordre du jour auquel vous venez
de faire allusion portait en particulier
sur les possibilités de peuplement eu-
ropéen en Afrique tropicale.
C'est effectivement une des ques-
tions que j'ai été amené à traiter, en
compagnie d'autres coloniaux., tels que,
parmi les Français, le médecin général
Sorel et le professeur Brumpt dont je
n'ai point besoin de vous signaler la
compétence en pareille matière.
« Lorsque l'on parle de peuplement
européen, sous quelque latitude que ce
soit, il convient à mon sens de définir,
VOLTA
avant tout, le caractère prévu pour ce
peuplement. S'agit-il en climat tropi-
cal d'introduire des cadres, des chefs,
des moniteurs tels que le sont nos ad-
ministrateurs, nos missionnaires, nos
commerçants, nos artisans ou nos co-
lons ? .L'expérience a prouvé la possi-
bilité de cette installation, corrigée, em-
pressons-nous de le dire, par des sé-
jours réparateurs en Europe aussi ré-1
guliers et fréquents que possible.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
d e Io 1
Après les incidents de Thiès
M. Gaston Joseph
a enquêté sur place
M. Gaston Joseph, directeur des af-
faires politiques au ministère des Co-
lonies, dont nous avons annoncé, la se-
maine dernière, le voyage à Dakar, a
terminé son enquête à Thiès et vient
de rentrer à Paris par avion.
Tenu, on le comprend, à la plus
grande discrétion au sujet de sa mis-
sion, M. Gaston Joseph a cependant
bien voulu dire à notre correspondant
à Dakar combien il avait été heureux
de constater les progrès réalisés en
A.O.F. depuis qu'il l'avait quittée, en
1919.
A ce moment, M. Gaston Joseph, qui
venait de passer dix ans en Côte
d'Ivoire, était directeur du cabinet du
gouverneur général.
Quelle différence aussi, nous a-t-il
dit, entre les paquebots de l'époque et
l'avion moderne !
M. Gaston Joseph a été particulière-
ment touché de la fidélité des vieux
Sénégalais qu'il avait connus jadia à
Dakar et qui sont venus le saluer.
Il faut organiser
la défense impériale
* w
Le général Bührer
Depuis quelques jours, le général
Bûhrer est installé rue Oudinot, avec
un commencement d'état-major. Le
colonel Cornet, qui a comme lui servi
en Indochine et en A. O. F., ces deux
pôles de la défense impériale, est le
bras droit du général. Dans quelques
mois, cet état-major ne se bornera plus
à des représentants des troupes de
terre. La marine et l'aviation, sans
lesquelles aucune protection n'est pos-
sible, surtout lorsqu'il s'agit d'un Em-
pire aussi étendu que le nôtre, feront
partie du prochain état-major. Il
faut briser, une fois pour toutes, ces
cloisons étenrelles qui nous ont fait
taiifr de - mal et "faire "entrer dans la
pratique une coordination qui s'im-
pose.
A la lumière des .derniers événe-
ments et en face d'un Empire allemand
de 80 millions d'habitants, c'ést l'Em-
pire français qui entrera demain en
jeu.
Cette carte impériale est la seule
solution d'un redressement' possible.
Mais avant tout développons au ma-
ximum les ressources économiques de
notre Empire.
L'industrialisation sur place est une
nécessité absolue, en raison des be-
soins de la défense nationale impériale.
Au lieu d'accumuler des. stocks, fa-
briquons sur place et assurons, avec
une flotte de haute mer, la liberté de
nos communications, la protection de
nos convois.
TI faut aussi des moyens aériens
puissants et, par conséquent, des usi-
nes d'aviation sur place, en Indochine
comme en A. 0 F.
M. J. de Beaumont avait grandement
raison de le demander, l'autre jour,
pour la Cochinchine.
Il faut surtout des hommes, tous
les hommes qu'on pourra enrôler ou
utiliser. Mais plus d'armée noire ou
jaune : une armée impériale tout court
avec des cadres métropolitains ou in-
digènes. Dans ce regroupement de nos
forces, les indigènes sont appelés à
jouer, d'après leur seul mérite, un rôle
prépondérant. Rien ne les empêche
plus d'accéder désormais à toutes-nos
écoles militaires ni de devenir offi-
ciers pourvu qu'ils servent dans des
troupes de leur race. En Indochine, il
existe un vrai respect du métier mili-
taire, et les candidats ne manqueront
pas.
Encadrées par nos troupes coloniales
métropolitaines, dont le recrutement
sera désormais sélectionné, chaque
soldat étant appelé à devenir un gra-
dé, comme dans la garde, les unités de
Il y a vingt ans
mourait Garros
Une correspondance de Jean AJALBERT
de l'Académie Goncourt
Des cérémonies viennent de rappeler
à la France la vie héroïque de Roland
Garros.
Rappelons que notre éminent collabo-
rateur, M. Jean Ajalbert, de l'Acadé-
mie Goncourt, qui connut fort bien Ro-
land Garros, a été l'un des promoteurs
de ces manifestations ; nos lecteurs
liront, ci-dessous, avec intérêt la cor-
respondance qu'il adressa, sur ce sujet,
au gouverneur général'Brévié :
Lettre ouverte à M. Brevié, gouver-
nieur général de l'Indochine :
Monsieur le Gouverneur général,
L'année dernière, dans ces colonnes
des Annales Coloniales, j'avais pris la
liberté de vous écrire, pour souhaiter de
l'Indochine qu'elle dénonçât le silence
épais sous lequel, eu France, gisait la
mémoire de Roland Garros. Non qu'il
y fût tout à fait oublié, mais son soit-
venir était confondit avec des centai-
nes d'autres, égaux dans la gloire d'être
tombés, les ailes brisées, pour la patrie.
Roland Garros avait d'autres titres,
personnels, à être mis à part et ait-
dessus de tous. L'aviation lui devait son
arme par l'aménagement de son « dis-
positif de tir à travers l'hclice ».
Jusqu'en 1915, nos pilotes de combat
promenaient dans les airs un observa-
teur, muni de fléchettes à peu près
inoffensives, d'un browning, d'une cara-
biiie ! C'est Roland Garros qui, le pre-
mier, s'élança avec une mitrailleuse sur
son appareil, et, seul à son bord, des-
cendit - un avion ennemi ; désormais, la
guerre aérienne effective allait s'illus-
trer des exploits multipliés de Guyne-
mer, de Fonck, de toute une lignée vic-
torieuse, pendant que Garros, près de
trois ans. subissait les horreurs de la
plus cruelle captivité. Il ne s'en éva-
dait que pour reprendre sa place dans
le rang et, après une dernière citation,
disparaître, le 5 octobre 1918, ait seuil
de la paix.
ILIRE LA SUITE PAGE TROIS)
, par f. SOULIEP-VALRERT
la. défense impériale formeront un im-
posant effectif. A quel résultat ne se-
rions-nous pas déjà 'parvenu si nous
avions investi dans ce plan d'intérêt
national, les sommes vainement" dé-
pensées à financer des armements
étrangers.
On aurait pu soutenir l'industrie
impériale, équiper sur place vingt mille
hommes, comme on l'a fait récemment
en Indochine, développer les fabriques
de .conserves de Madagascar et de la
Nouvelle-Calédonie.
Mais ce qu'il faut réaliser avant
tout, c'est une union intercoloniale
complète, sans cloisons d'aucune sorte.
Si les troupes de terre sont toujours
celles qui emportent la décision par
l'occupation, cette vérité ne diminuera
en rien le groupement nécessaire des
troupes de terre, de l'air et de la ma-
riné, sous l'autorité suprême du minis-
tre des colonies, responsable, en défi-
nitive de la défense de nos territoires
d'outre-mer.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
pROPAGANDE
COLONIALE
Nous trouvons dans un jju*-
nal tonkinois l'anecdote suiva "te :
Dans un chef-lieu de l'inté-
rieur, l'administrateur chef de
province s'avise un beau uur
que 4a population abuse fécheu-.
sement des coolies-pousse, leur
imposant des charges exagérées
et montant couramment à deux
ou trois personnes dans ces lé-
gers véhicules.
Soucieux de mettre un terne
à ce qu'il considère comme une
atteinte aux intérêts comme
aussi à la santé des tireurs de
pousse, l'administrateur publie
immédiatement un avis aux ter-
mes duquel il est interdit à tout
coolie-pousse de charger plus
d'une personne dans son véhi-
cule.
Contrairement à ce que l'on
pourrait croire, les coolies ne fu-
rent pas contents, mais pas du
tout, et ils se mirent en grève,
réclamant le' retour au « statu
quo ante ».
Leçon donnée par le vieil
Orient à la turbulente Europe ?
Peut-être.
L'administrateur, soucieux de
la santé des coolies, a dû songer
« vérité en deçà,erreur au delà ».
La mesure était juste, pourtant,
car le travail ne doit jamais rui-
ner une race et faire des hu-
mains de vulgaires bêtes de
somme.
Mais il ne doit pas non plus
être supplanté par les « loisirs »,
mettant en jeu la santé d'un
pays, son équilibre et ses forces.
Messieurs les agitateurs, son-
gez que si l'existence individuelle
est respectable, celle d'une na-
tion, DE VOTRE PAYS, ne l'est
pas moins.
Au cours de sa tournée d'inspection à la frontière' riffaine, le général Noguès, résident
général au Maroc, est reçu par le pacha d'Ouezzan (a droite) .;:
-
38e année. N°43. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomaifeire. Prix du numéro : Un franc Lundi 24 octobre 1938.
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assurée contre le danger d'une atta-
que aérienne massive, serait pratique-
ment invincible. »
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Des avions!
des avions!
- VIons.
- -; par Lucien GASPARIN, député de la Réunion.
Il y a plusieurs années Que la Chambre et le Sénat s'inquiètent
de l'état de notre, aviation. J'entends de notre aviation militaire, car
notre aéronautique civile paraît poursuivre des destinées prospères
et pour parler d'elle avec vérité, il suffit de rappeler la régularité
et la rapidité de ses services,' le dévouement de ses équipages, les
bienfaits qu'elle apporte chaque jour à nos colonies où nous allons
bientôt voir des avions transportant- couramment des marchandises.
Très différent est le problème de notre aéronautique militaire.
Ici, il s'agit de doter le pays d'une force aérienne suffisamment nom-
breuse et puissante pour assurer sa défense. Il faut le nombre et la
qualité du matériel, la valeur et l'enttainemellt du personnel.
Or, cette force aérienne, nombreuse et puissante, le pays en
dispose-t-il ?
A cette question, qui fut si angoissante à la fin de septembre,
les uns disent catégoriquement « non », les autres répondent « oui »
mais avec quelques réserves. Dans l'un et l'autre cas, la réponse est
attristante. C'est une affirmation péremptoire, sans réticence, que
nous voudrions entendre et que nous entendrons à bref délai,
car déjà les mesures de rénovation et d'accroissement sont édictées.
A propos de cette crise de notre aéronautique, il est un jeu que
beaucoup trop de gens paraissent aimer et rechercher, c'est celui
qui - consiste à, - dénoncer - un ou deux coupables. »---- -.
J'avoue que je n'aime guère cette méthode, un peu simpliste,
cette justice un peu sommaire et qui, bien souvent, dissimule un
antagonisme de pure politique.
Je ne veux être l'avocat de personne. Mais si l'on veut établir
des responsabilités, je crois qu'il serait équitable non pas seule-
ment de mettre en accusation un homme ou deux hommes, mais d'in-
criminer toute une série d'habitudes, de routines, d'erreurs, dont la
persistance est intolérable.
- D'abord, il importe que la construction, les essais, la mise en
service des matériels neufs s'accomplissent en moins de temps. Ac-
tuellement, quatre ans s'écoulent en général entre le moment où le
projet d'un aviôn nouveau est soumis, au ministère et celui où, cons-
truit en série cet avion êst livré à nos escadrilles.
Quatre ans, c'est infiniment trop ! Pendant ce long délai, le pro-
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y remédier par des corrections ou des additions de fortune, qui
retardent la mise en construction en grande série. Finalement, quand
cette construction est entreprise, c'est un appareil déjà vieux, déjà
intérieur à ce qu'on construit ailleurs, que l'industrie fabrique et va
livrer aux escadrilles. En sorte qu'on peut presque dire que celles-ci
ne disposent jamais que d'un matériel un peu désuet.
Voilà une première et grave
cause d'infériorité. Il faut la sup-
primer de toute urgence.
Une autre erreur à corriger, et
qui d'ailleurs se corrige d'elle-
même chaque jour par l'effet
constant du rajeunissement des
cadres, c'est l'illusion qu'a eue
depuis dix ans, l'armée de l'air
Que la création du ministère de
l'Air était pour beaucoup l'occa-
sion de se pousser rapidement aux
grades élevés. Certes, il y a eu, il
y a, il y aura toujours des cœurs
héroïques dans l'aviation mili-
taire.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
L'ACTUALITE
COLONIALE
A PARIS :":' ';:' .,
* La Ligue maritime et coloniale a
décidé d'attribuée! sa grande médaitte
au lieutenant-colonel Carbitlêt" et à ses
cottaborateurs, sahariens et Itgionnai.
res, de Ouargla. ;;::. ':
A ALGER •
* Les travaux de rénovation de
l'Opéra d'Alger se poursuivent active-
ment, avec le concours des meilleurs
sculpteurs et peintres locaux.
A MOSTAGANEM
* filon contents de refuser de faire
des heures supplémentaires, les doc-
kers se sont refusés, en vacation nor-
male, à décharger le vapeur « Jean-
Schiaffino N. Aucun accord n'est in-
tirvenu jusqu'à présent. 1
A CASABLANCA
+ La statue du; maréchal Lyautey,
arrivée de France, a été installée sur
son socle place Lyautey. < • «
A TAZA
* Poursuivant son inspection du
Maroc oriental; le. général. Noguès est
arrivé à Taza, où il'a été chaleureuse-
ment accueilli par la population.
A FORT-LAMY - ,
* La réunion du Conseil des nota-
bles du Bas-Chari a permis de cons-
tater avec quelle conscience de leurs
droits et de leurs intérêts les çjiefs in-
digènes savaient traiter les questions
de leur ressort.
A SAINT-DENIS
* Le gouverneur de la Réunion
vient d'autoriser fa location du poste
de radio de Saint-Denis aux particu-
liers pour leur publicité commerciale.
A PNOM-PENH
£ L'ouverture de la session ordi-
naire de l'assemblée consultative :n-
d a été opérée par S. M. Sisso-
v:at-Monivong, accompagnée du rési-
dent supérieur. Guillemin.
A HANOI
--'
* Comme chaque année, de brillan-
tes cérémonies ont marqué l'anniver-
saire de la mort du grand poète
Nguyen Du, auteqr du chef-d'oeuvre
national, le « Kim van Kiêu :>.
A NOUMEA
* Ce n'est pas sans émoi (..Je l'on a
vu arriver un commissaire division-
naire de la métropole, chargé d'inter-
roger une personnalité de la ville sur
l'assassinat de Juif, un des comparses
de l'affaire des Cagoulards.
Si le Traité de Versailles n'est plus.
QUEL EST LE STATUT
DES ANCIENNES
COLONIES DU REICH?
par Diana WOOD
Les vautours sont lâchés,
Sur la Tour du Silence de l'Eu-
rope (1), on leur a offert pour les apai-
ser le corps d'une jeune république qui
n'avait même pas atteint sa majorité.
Sont-ils apaisés ?
Non ! Car ils sentent à travers ie
monde les points faibles qui résiste-
raient difficilement à leurs becs et à
leurs crocs. L'Europe centrale est ou-
verte à leurs ravages, et ils réclament
déjà d'autres continents. Ils veulent
l'Afrique et l'Océanie.
Où est la faiblesse des anciennes
colonies allemandes, que ce soit en
Afrique équatoriale ou dans les zones
tropicales du Pacifiques ?
Disons-le : c'est dans leur statut de
pays mandatés.
:: :: :::::::::::::::::::::::::r:
LA QUESTION COLONIALE
UN FRONT
DE RESIST AliCE
S'ORGANISE
Au cours de sa réunion de cette se-
maine, le groupe de la Fédération ré-
publicaine s'est « inquiété des bruits
de tractations sur la question colo-
niale », et, .après avair demandé avec
force quele tfafateet- s'oppose, 4è*Huixé
tenant, avec énergie, à toutes nouvel-
les réclamations de l'Allemagne, il a
déclaré qu'il s'opposerait, pour sa part,
à toute espèce d'abandon sous quel-
que forme que ce soit de terres ap-
partenant à notre empire colonial ou
relevant d'un des territoires placés
sous mandat français.
A
Rapprochons de cette déclaration les
propos tenus par M. Salazar, président
du Conseil portugais, au sujet des colo-
nies de son pays :
Qui les convoiterait ? L'Angleterre,
qui, par des traités d'alliance, s'est en-
gagée à les défendre? La France? Ja-
mais personne n'a pu l'accuser d'une
chose pareille, sauf quand, il y a une
dizaine d'années, on supposa que notre
héritage colonial était ouvert.
L'Allemagne ? Mais le chancelier
Hitler n'a-t-il pas déclaré qué ses re-
vendications coloniales s'adressaient
aux anciennes colonies allemandes et
aucunement à celtes de tout autre
pays :'
Le Togo, le Cameroun, le Taganyika,
le Sud-Ouest africain, les archipels al-
lemands du Pacifique, tout cela n'ap-
partient à personne. Tout cela est mis
en tutelle entre les mains de certaines
puissances, sous l'égide de la Société
des nations. Mais les titres de pro-
priété ne sont nulle part. Et ainsi l'Al-
lemagne hitlérienne peut justifier ses
réclamations. A chaque coup, les résis-
tances deviennent plus faibles. Et il se
trouverait même dans les puissances
mandataires des esprits apeurés qui
voudraient, acheter par un lâche renon-
cement le chantage permanent qui de-
vient plus pressant avec chaque nou-
velle division, avec chaque nouvelle
escadrille du Reich.
Ayons le courage d'affirmer nos
droits et nos intérêts.
Versailles n'est plus ? C'est entendu.
Mais alors prononçons-nous sur le
statut des anciennes colonies alleman-
des. Déclarons au Reich comme au
monde que les puissances mandataires
annexent définitivement ces territoires.
Des raisons pour le faire ? Il y en a
plusieurs. J'indique celles que pourrait
donner l'Angleterre et qui conviennent
également aux autres puissances man-
dataires.
A
D'abord, l'Allemagne a déchiré uni-
latéralement le traité de Versailles, qui
décaissait le -xtatut de ces colonies ;
pnfscea 1®ttfBrîirc2,%nt-^té--CQnqnis par
les Alliés; ensuite, ce ne sont pas
des régions ethniquement allemandes.
Ajoutons que les colons allemands qui
y sont installés sont si contents de
l'administration actuelle que, sur les
9.000 Allemands du Taganyika, plus de
6.000 ont déjà pris la naturalisation
britannique, et que, sur les 9.700 Alle-
mands du Sud-Ouest africain, 6.400
sont devenus citoyens britanniques.
N'oublions pas de dire surtout que la
politique raciale allemande n'est pas
humainement qualifiée pour adminis-
trer des races de couleur. Rappelons
aussi que les puissances mandataires
ont pris des engagements envers les
populations indigènes qui sont incom-
patibles avec les principes raciaux et
économiques allemands. Insistons sur
le fait que ces territoires ne compen-
sent pas les dépenses que les puissan-
ces ont eues, non seulement pour les
conquérir, mais aussi pour battre l'Al-
lemagne, et que celle-ci a toujours
échappé à ses obligations financières
résultant de sa défaite.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
L'AFRIQUE A LA RÉUNION
Ainsi que nous l'avons annoncé dans un précédent numéro, la Con-
férence Volta, réunie chaque année à Rome par les soins de l'Académie
royale d'Italie, a eu lieu du 4 au 11 de ce mois.
Le gouverneur général Marcel Olivier ayant participé aux travaux de
cette assemblée savante, nous lui avons demandé de vouloir bien évoquer
pour nos lecteurs le caractère, la portée et, d'une manière générale, l'atmo-
sphère de ses réunions.
Le gouverneur général Olivier
- Un peu partout, nous déclare
M. Olivier, on a parlé du Congrès Volta,
comme s'il s'agissait d'une assemblée
internationale appelée à statuer sur di-
vers problèmes d'actualité. C'est là une
conception erronée. Le terme même de
congrès doit être évité. Les réunions
Volta que l'Académie royale d'Italie
provoque chaque année sur l'initiative
de chacune de. ses classes à tour de
rôle, sont uniquement formées d'invités.
Il n'y a donc pas de délégations de
pays, ni d'Instituts ou groupements of-
ficiels représentés. Chacun des partici-
pants apporte à l'assemblée sa contri-
bution personnelle aux travaux envisa-
gés, contribution n'engageant que lui-
même. Son titre d'invité lui interdit
quant au reste de provoquer des polé-
miques ou de passionner des débats de-
vant en tout état de cause conserver un
caractère strictement académique.
Le thème général inscrit au pro-
gramme de cette année, à savoir l'Afri-
que et ses relations avec le peuplement
européen, pouvait donner lieu, cepen-
dant, à bien des évocations. délicates.
Eh bien ! non, détrompez-vous !
Les questions placées à l'ordre du jour
de la réunion furent traitées, avec un
souci constant de sérénité scientifique
et dans un esprit de collaboration eu-
ropéenne que je tiens particulièrement
à souligner.
Dans le cadre d'une interview, nous
ne saurions demander à M. Olivier de
passer en revue tous les problèmes
abordés durant sept journées de ses-
sion. Limitons-nous à l'un d'entre eux
sur lequel son intervention fut particu-
lièrement appréciée, tant par l'autorité
que lui conférait sa longue expérience
coloniale que par la hauteur de vues
qui fut bien le trait dominant de son
exposé :
L'ordre du jour auquel vous venez
de faire allusion portait en particulier
sur les possibilités de peuplement eu-
ropéen en Afrique tropicale.
C'est effectivement une des ques-
tions que j'ai été amené à traiter, en
compagnie d'autres coloniaux., tels que,
parmi les Français, le médecin général
Sorel et le professeur Brumpt dont je
n'ai point besoin de vous signaler la
compétence en pareille matière.
« Lorsque l'on parle de peuplement
européen, sous quelque latitude que ce
soit, il convient à mon sens de définir,
VOLTA
avant tout, le caractère prévu pour ce
peuplement. S'agit-il en climat tropi-
cal d'introduire des cadres, des chefs,
des moniteurs tels que le sont nos ad-
ministrateurs, nos missionnaires, nos
commerçants, nos artisans ou nos co-
lons ? .L'expérience a prouvé la possi-
bilité de cette installation, corrigée, em-
pressons-nous de le dire, par des sé-
jours réparateurs en Europe aussi ré-1
guliers et fréquents que possible.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
d e Io 1
Après les incidents de Thiès
M. Gaston Joseph
a enquêté sur place
M. Gaston Joseph, directeur des af-
faires politiques au ministère des Co-
lonies, dont nous avons annoncé, la se-
maine dernière, le voyage à Dakar, a
terminé son enquête à Thiès et vient
de rentrer à Paris par avion.
Tenu, on le comprend, à la plus
grande discrétion au sujet de sa mis-
sion, M. Gaston Joseph a cependant
bien voulu dire à notre correspondant
à Dakar combien il avait été heureux
de constater les progrès réalisés en
A.O.F. depuis qu'il l'avait quittée, en
1919.
A ce moment, M. Gaston Joseph, qui
venait de passer dix ans en Côte
d'Ivoire, était directeur du cabinet du
gouverneur général.
Quelle différence aussi, nous a-t-il
dit, entre les paquebots de l'époque et
l'avion moderne !
M. Gaston Joseph a été particulière-
ment touché de la fidélité des vieux
Sénégalais qu'il avait connus jadia à
Dakar et qui sont venus le saluer.
Il faut organiser
la défense impériale
* w
Le général Bührer
Depuis quelques jours, le général
Bûhrer est installé rue Oudinot, avec
un commencement d'état-major. Le
colonel Cornet, qui a comme lui servi
en Indochine et en A. O. F., ces deux
pôles de la défense impériale, est le
bras droit du général. Dans quelques
mois, cet état-major ne se bornera plus
à des représentants des troupes de
terre. La marine et l'aviation, sans
lesquelles aucune protection n'est pos-
sible, surtout lorsqu'il s'agit d'un Em-
pire aussi étendu que le nôtre, feront
partie du prochain état-major. Il
faut briser, une fois pour toutes, ces
cloisons étenrelles qui nous ont fait
taiifr de - mal et "faire "entrer dans la
pratique une coordination qui s'im-
pose.
A la lumière des .derniers événe-
ments et en face d'un Empire allemand
de 80 millions d'habitants, c'ést l'Em-
pire français qui entrera demain en
jeu.
Cette carte impériale est la seule
solution d'un redressement' possible.
Mais avant tout développons au ma-
ximum les ressources économiques de
notre Empire.
L'industrialisation sur place est une
nécessité absolue, en raison des be-
soins de la défense nationale impériale.
Au lieu d'accumuler des. stocks, fa-
briquons sur place et assurons, avec
une flotte de haute mer, la liberté de
nos communications, la protection de
nos convois.
TI faut aussi des moyens aériens
puissants et, par conséquent, des usi-
nes d'aviation sur place, en Indochine
comme en A. 0 F.
M. J. de Beaumont avait grandement
raison de le demander, l'autre jour,
pour la Cochinchine.
Il faut surtout des hommes, tous
les hommes qu'on pourra enrôler ou
utiliser. Mais plus d'armée noire ou
jaune : une armée impériale tout court
avec des cadres métropolitains ou in-
digènes. Dans ce regroupement de nos
forces, les indigènes sont appelés à
jouer, d'après leur seul mérite, un rôle
prépondérant. Rien ne les empêche
plus d'accéder désormais à toutes-nos
écoles militaires ni de devenir offi-
ciers pourvu qu'ils servent dans des
troupes de leur race. En Indochine, il
existe un vrai respect du métier mili-
taire, et les candidats ne manqueront
pas.
Encadrées par nos troupes coloniales
métropolitaines, dont le recrutement
sera désormais sélectionné, chaque
soldat étant appelé à devenir un gra-
dé, comme dans la garde, les unités de
Il y a vingt ans
mourait Garros
Une correspondance de Jean AJALBERT
de l'Académie Goncourt
Des cérémonies viennent de rappeler
à la France la vie héroïque de Roland
Garros.
Rappelons que notre éminent collabo-
rateur, M. Jean Ajalbert, de l'Acadé-
mie Goncourt, qui connut fort bien Ro-
land Garros, a été l'un des promoteurs
de ces manifestations ; nos lecteurs
liront, ci-dessous, avec intérêt la cor-
respondance qu'il adressa, sur ce sujet,
au gouverneur général'Brévié :
Lettre ouverte à M. Brevié, gouver-
nieur général de l'Indochine :
Monsieur le Gouverneur général,
L'année dernière, dans ces colonnes
des Annales Coloniales, j'avais pris la
liberté de vous écrire, pour souhaiter de
l'Indochine qu'elle dénonçât le silence
épais sous lequel, eu France, gisait la
mémoire de Roland Garros. Non qu'il
y fût tout à fait oublié, mais son soit-
venir était confondit avec des centai-
nes d'autres, égaux dans la gloire d'être
tombés, les ailes brisées, pour la patrie.
Roland Garros avait d'autres titres,
personnels, à être mis à part et ait-
dessus de tous. L'aviation lui devait son
arme par l'aménagement de son « dis-
positif de tir à travers l'hclice ».
Jusqu'en 1915, nos pilotes de combat
promenaient dans les airs un observa-
teur, muni de fléchettes à peu près
inoffensives, d'un browning, d'une cara-
biiie ! C'est Roland Garros qui, le pre-
mier, s'élança avec une mitrailleuse sur
son appareil, et, seul à son bord, des-
cendit - un avion ennemi ; désormais, la
guerre aérienne effective allait s'illus-
trer des exploits multipliés de Guyne-
mer, de Fonck, de toute une lignée vic-
torieuse, pendant que Garros, près de
trois ans. subissait les horreurs de la
plus cruelle captivité. Il ne s'en éva-
dait que pour reprendre sa place dans
le rang et, après une dernière citation,
disparaître, le 5 octobre 1918, ait seuil
de la paix.
ILIRE LA SUITE PAGE TROIS)
, par f. SOULIEP-VALRERT
la. défense impériale formeront un im-
posant effectif. A quel résultat ne se-
rions-nous pas déjà 'parvenu si nous
avions investi dans ce plan d'intérêt
national, les sommes vainement" dé-
pensées à financer des armements
étrangers.
On aurait pu soutenir l'industrie
impériale, équiper sur place vingt mille
hommes, comme on l'a fait récemment
en Indochine, développer les fabriques
de .conserves de Madagascar et de la
Nouvelle-Calédonie.
Mais ce qu'il faut réaliser avant
tout, c'est une union intercoloniale
complète, sans cloisons d'aucune sorte.
Si les troupes de terre sont toujours
celles qui emportent la décision par
l'occupation, cette vérité ne diminuera
en rien le groupement nécessaire des
troupes de terre, de l'air et de la ma-
riné, sous l'autorité suprême du minis-
tre des colonies, responsable, en défi-
nitive de la défense de nos territoires
d'outre-mer.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
pROPAGANDE
COLONIALE
Nous trouvons dans un jju*-
nal tonkinois l'anecdote suiva "te :
Dans un chef-lieu de l'inté-
rieur, l'administrateur chef de
province s'avise un beau uur
que 4a population abuse fécheu-.
sement des coolies-pousse, leur
imposant des charges exagérées
et montant couramment à deux
ou trois personnes dans ces lé-
gers véhicules.
Soucieux de mettre un terne
à ce qu'il considère comme une
atteinte aux intérêts comme
aussi à la santé des tireurs de
pousse, l'administrateur publie
immédiatement un avis aux ter-
mes duquel il est interdit à tout
coolie-pousse de charger plus
d'une personne dans son véhi-
cule.
Contrairement à ce que l'on
pourrait croire, les coolies ne fu-
rent pas contents, mais pas du
tout, et ils se mirent en grève,
réclamant le' retour au « statu
quo ante ».
Leçon donnée par le vieil
Orient à la turbulente Europe ?
Peut-être.
L'administrateur, soucieux de
la santé des coolies, a dû songer
« vérité en deçà,erreur au delà ».
La mesure était juste, pourtant,
car le travail ne doit jamais rui-
ner une race et faire des hu-
mains de vulgaires bêtes de
somme.
Mais il ne doit pas non plus
être supplanté par les « loisirs »,
mettant en jeu la santé d'un
pays, son équilibre et ses forces.
Messieurs les agitateurs, son-
gez que si l'existence individuelle
est respectable, celle d'une na-
tion, DE VOTRE PAYS, ne l'est
pas moins.
Au cours de sa tournée d'inspection à la frontière' riffaine, le général Noguès, résident
général au Maroc, est reçu par le pacha d'Ouezzan (a droite) .;:
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