Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-10-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 octobre 1938 17 octobre 1938
Description : 1938/10/17 (A38,N42). 1938/10/17 (A38,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721062
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Il ne peut y avoir de grandeur
nationale si la nation n'est pas diri-
gée par une idie d'Empire.
1 MUSSOLINI.
Lundi 17 octobre 1938.
Fondateur : Marcel RUEDEL.
Edition hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc
38' année. Nu 42.
LGS Annales Coloniales
:,' P9 s '.0 :anll. es
t ttt~ -Wbffl.i m 'NN t
DIRECTION
RÉDACTION
12. rue Le Peletier. Paris (le).
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Téléphone : Provence 49.91 et 82.-–C." C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Em pire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus. :
,. Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9'),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
1 PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France et Colonie».- 1 an -50 francs 3 mois : 30 francs '*
Etranger et Colonies. 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
France et Colonies. 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies 1 an : 500 francs numéros
n Il
PROPAGANDE
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
A Pointe-Noire
,
*
L CE lU V IR lE:
L OE u v R E "« -
MISSION NADlRlë
DES SŒURS
- DU SAINT-ESPRIT
Par - Georges - GOY AU, -.
Secrétaire perpétuel de l'Académie Française.
Lorsque, l'autre jour, le pape Pie XI, parlant de 7'œuvre coloni-
satrice, la présentait comme devant être une œuvre de civilisation.
et non point seulement une œuvre d'exploitation, ma pensée se re-
portait vers le rôle social que jouent à Pointe-Noire nos Sœurs mis-
sionnaires du Saint-Esprit, et sur la fonction éducatrice qu'elles exer-
cent parmi des populations longtemps déshéritées.
Il y a soixante ans. un petit roitelet sauvage, nommé Loamba,
était le maître de Pointe-Noire et Mgr A ugouard, traversant la barre
au péril de sa vie. courait à lui, le persuadant de faire sa soumission
au commandant du Sagittaire : Pointe-Noire devenait française. Là
s'élève, aujourd'hui, un élégant village, qu'habitent dix mille indi-
gènes; là aboutit le chemin de fer Congo-Océan; et l'avenir. peut-
être, transformera ce village en une vaste ville. Déjà, l'urbanisme
est à l'œuvre : des routes bien tracées, convergeant vers une fontaine,
s'irradient en rayons d'éventail : on peut prévoir- que, sur leur tracé
prolongé. de nouvelles cases s'élèveront, et que la localité s'élargira ;
la belle nervure de palmes que font planer lès cocotiers assure
d'avance aux futurs habitants de Pointe-Noire une ombre propice.
Le ciment armé y fit da bonne heure son apparition, et il y règne.
La construction de cases de pisé, comme l'on en trouve encore dans
la brousse, est désormais interdite à Pointe-Noire : on y a des pré-
tentions d'élégance ; le progrès matériel s'y étale, avec une complai-
sance allègre. ;
(LIRE LA SUITE DE NOTRE ARTICLE EN TROISIEME PAGE) :
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A TUNIS i,
if Un groupe important d'Italiens
où figurent des personnalités de toutes
confessions vient de fonder une ligue
antiraciste dans la Régence.
A ALGER
* Le général Catroux, commandant
le 19" corps, est rentré à Alger après
avoir inspecté les garnisons de Cons-
tantine, Philippeville, Bône, Batna et
Sétif.
A OUAGADOUGOU
* Le Morho-Naba, roi du Mossi, a
visité la ferme-école de Saria et s'est
extasié devant les réalisations qui se-
ront pour son peuple de précieux en-
seignements.
A PORTO-NOVO
* Il a été procédé aux essais d'un
pont de 330 mètres construit sur la
lagune entre Porto-Novo et Cotonou.
Cet ouvrage sera ouvert à la circula-
tion au début de novembre.
A TANANARIVE
* La session annuelle des déléga-
tions économiques et financières de
Madagascar a été ouverte par le gou-
verneur général Cayla.
A LA REUNION
* Un raz de marée a sévi pendant
sept jours, exhaussant de plusieurs
mètres les fond& du chenal d'accès au
port de Saint-Louis. Les draguages
immédiatement entrepris ont rétabli
le trafic.
A HANOI
* Le résident supérieur Chàtel a
présidé la séance de clôture du Conseil
des intérêts économiques et financiers
du Tonkin.
A VIENTIANE
* La session annuelle de l'assem-
blée consultative du Laos a été ouverte
par le résident supérieur entouré des
notabilités françaises et indigènes de
la' ville.
A PORT-VILA
* Le R. P. Durand est décédé à l'hô-
pital de Vila après 32 ans ininterrom-
pus de séjour aux Nouvelles-Hébrides.
A TAHITI
* A l'occasion d'une exposition agri-
cole sur la Côte Est, le gouverneur a
distribué de nombreux prix aux culti-
vateurs du district de Papenoo.
LE MARIGOT
* On appelle la sollicitude de la mé-
tropole sur la situation des Français
de Saint-Martin (Petites Antilles), île
dont la France possède les deux tiers,
contre un tiers à la Hollande. Plu-
sieurs milliers de nos compatriotes y
paraissent complètement délaissés par
la mère-patrie. S. O. S. !.
!Après
i "Of
ENQUEtt
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, INTERPELLATION
Comme suite à. l'enquête prescrite
par M. G. Mande] sur les événements
de Thiès.: M. Gaston Joseph. directeur
des affaires politiques du ministère
des Colonies, a giigné Dalzar par avion
pour enquêter sur place.
D'autre part, M. Pierre Taittinger.
député de Paris, a demandé à interpel-
ler le gouvernement au sujet des inci-
dents sanglants qui viennent de se dé-
rouler au Sénégal, sur les causes qui
les ont déterminées ainsi que sur les
mesures qu'il compte prendre pour
empêcher que les incidents en question
n'aient de fâcheuses répercussions sur
notre belle colonie de l'A. O. F.
A PROPOS D'UNE NOMINATION
RÉALISATIONS
EN A.O.F.
Par J. LAUNAY, Inspecteur général honoraire
des Travaux Publics de l'A.O.F.
Par décret en date du 3 octobre 1938,
M. Mahé, ingénieur en chef des Ponts
et Chaussées, ingénieur en chef hors
classe des Travaux publics des colonies,
a été nommé inspecteur général des
Travaux publics de l'Afrique Occiden-
tale française. ,',
Une fois de plus, vient de se confir-
mer la perspicacité du chef supérieur
de notre empire colonial.
Nul choix ne pouvait être, en effet,
plus heureux.
- -----------
M. J. JULIEN
INmUGÙRE LE POSTE RADIO
DE ÙJEPEIPA
M. Jules Julien. ministre des P.T.T.,
ayant quitté Marseille par hydravion,
est arrivé à Tunis où il a été accueilli
par le résident de France, M. Guillon,
et de nombreuses personnalités tuni-
siennes.
M. J. Julien s'est rendu aussitôt à la
résidence pour les présentations proto-
colaires.
De là il a gagné la Maison de Fran-
ce, où il a reçu en particulier une dé-
légation du Grand Conseil, les auto-
rités religieuses, dont l'archevêque de
Carthage,. enfin une délégation des
anciens combattants..
Le ministre a été ensuite reçu au
palais du Bardo par Son Altesse le
Bey, avec qui il a eu un entretien des
plus amicatix.
Dans l'après-midi du même, jour, M.
Jules Julien a longuement visité les
installations de Djedeïda et a procédé
à l'inauguration officielle de ce poste
si longtemps attendu par la popula-
tion tunisienne. -
N S'étant fait particulièrement appré-
cier par ses éminentes qualités de tech-
nicien et d'administrateur, à la tête
d'un des importants services du groupe,
M. Mahé fut appelé, il y a six ans, au
service central, pour y remplir les fonc-
tions d'adjoint à l'inspecteur général.
Depuis, il prit une part des plus ac-
tives à l'étude et à là solution de tous
les problèmes que posait l'équipement
économique de la Fédération, assumant,
lui-même, la responsabilité entière du
fonctionnement du service pendant les
absences de son chef.
Travailleur acharné, poussant à fond
l'examen des questions'de son ressort,
rapidement, plus rien de ce qui pouvait
être non seulement nécessaire à l'A.
O. F. dans l'ensemble des domaines re-
levant des Travaux publics, mais utile
pour le réaliser, ne devait lui rester
étranger.
Une telle préparation, jointe à un
sens exact des réalités, à un jugement
sûr, à une parfaite droiture de carac-
tère et a. un dévouement certain à la
chose publique, le désignaient, pour
prendre, la succession ouverte.
Ce fut l'avis des autorités fédérales,
œ fut l'opinion unanime de ceux qui
rnnt vu à l'ouvrage.
La nomination sera, sans doute, ac-
cueillie dans toute l'A.O.F. avec une sa-
tisfaction-sans mélange.
Je me plais à exprimer ici, chaleu-
reusement, la mienne, dans la convic-
tion profonde qu'aucune mesure ne
pouvait être plus favorable à la pour-
suite de l'oeuvre qui s'accomplit pro-
gressivement dans l'ouest africain fran-
çais, depuis de longues années.
Beaucoup a été fait, mais, incontes-
.tiblewent, pliis - encore reste à faire.
(LIRE LA SUITE. PAGE CINQ)
Suivant une triste et abjecte habitude « L'Action Française » tente parune cam-
pagne calomnieuse de déshonorer le gouverneur général Marcel Olivier, les gouverneurs
Boisson et Geismar qui ont toujours œuvré avec activité et dévouement pour la cause
de la plus grande France. ,".,'
Après la réprobation du Saint-Siège et la désaffection des princes de la Maison. de
France, « L'Action Française » perd instantanément toute estime des Français d'outre-
mer. ,..
Mais elle s'en soucie fort peu bien certainement, puisque outre-Rhin on ne peut que
se réjouir de ces honteuses campagnes qui tendent à déshonorer et à décourager les
meilleurs serviteurs du pays. Voilà à quoi mène le' « supernationalisme ». Mais il
importe que le ministre des Colonies sache défendre efficacement ses collaborateurs,
qu'avec une lâcheté éprouvée, on attaque de loin.
Nous ne défendrons pas ici le gouverneur général de Coppet dont nous avons dé-
noncé sans répit les actes pubMcs, mais ,nous nous faisons les interprètes de nom-
breux coloniaux en dénonçant une-campagne qui atteint dans sa vie privée un homme
marié, père de deux petits enfants
Le Maroc ët 1 Empire
M. Fradin, président du Comité des
industriels du Maroc, est arrivé à Mar-
seille à bord du « Djenné ». C'est sur
ce paquebot que nous nous sommes en-
tretenus quelques instants. Sans nous
donner d'interview, le distingué prési-
dent a bien voulu faire un tour d'hori-
zon rapide et nous fournir quelques
précisions sur l'activité du pays dent
il connaît les possibilités.
« Sur les relations Maroc - A.O.F. je
puis simplement vous dire que nous
importons des huiles d'arachides, tan-
dis que nous exportons du ciment, des
conserves et du vin. Le ciment maro-
cain vient d'obtenir le même régime
que le français dans les adjudications
pour les fournitures de l'Etat. C'est
déjà un point acquis.
« Le Maroc doit se tourner résolu-
ment vers l'exportation et partir de
pied ferme à la conquête du marché
extérieur.
Actuellement, on essaye de déve-
lopper les relations Maroc-Antilles par
un échangé de marchandises.
« Tous les caissages pour les expor-
tations à titre des contingentements
français r,.ont fabriqués avec des bois
français ou en provenance des colo-
nies françaises.
« Nous envisageons l'importation de
bois de la Guyane et l'exportation du
vin, des conserves, des engrais. Il y a
dan3 ce domaine un intéressant cou-
rant à créer. »
M. Fradin est parti pour Paris où
il passera un mois environ.
La nécessité d'une zone
franche
A propos des relations commercia-
les Maroc-A.O.F., le moment est venu,
je crois, de parler du projet de créa-
tion d'une zone franche à Casablanca
et de rappeler, par, exemple, l'avis des
importateurs de thés recueilli par la
Chambre de commerce :
« La création d'une zone franche, i
Les relations du Maroc avec
l'A. 0. F. et la Guyane
(PROPOS RECUEILLIS PAR A. LUBRANO)
disent-ils, permettrait des échanges
encore accrus et des exportations vers
toute la côte d'Afrique, les colonies
anglaises, le Tchad, l'A.O.F. et aussi
vers le Portugal. ;
nait les facultés découlant de la zone
franche, connaîtrait une ampleur non
encore atteinte.
Casablanca, gros .port de distribu-
tion des thés. deviendrait un. entrepôt
important dont profiterait TOUTE
L'ECONOMIE .M4PQCAlNE., > ,
D'autre»" ind^ti^ iï cette. dej bois,
des minoteries, pourraient trouver aus-
si une prospérité réelle par la fran-
chise. -
La ville d'Alger réclame depuis plus
de trente ans la création d'une zone
franche. Marseille fait la même de-
mande, nous l'avons souligné ici même
à diverses reprises. "•
Le décret-loi sur les zones franches
apporte au commerce d'exportation et
de.transit .une .satisfaction.de. principe,
dans la voie des réalisations ?
fuisque la unamore de commerce
de Casablanca a décidé d'envoyer une
mission d'études dans diverses zones
franches de l'étranger, il n'est pas
trop tard pour mettre encore en lu-
mière le cas du port de Gênes, qui
nous a devancés.
♦ ♦ ♦
En France et au Marcc, l'inertie
continuera-t-elle longtemps à mettre
des entraves au commerce ?
LES PASSAGES A NIVEAU
MEURTRIERS Il
L'express du Soudan tamponne
un camion : 7 morts, Il blessés
Un giave accident vient de se pro-
duire sur le Dakar-Niger, au passage
à niveau de. Cambarène, à quelques
kilomètres de Dakar.
Comme l'express du Soudan, retar-
dé sur son horaire par un incident de
route arrivait à Cambarène, un ca-
mion de la municipalité de Da~ar trou-
vant la route libre s'engageait lui-
même sur le passage à niveau.
Le choc fut effroyable. On compte
7.morts et 11 blessés, parmi les occu-
pants du camion accidenté, travailleurs
des services municipaux de Dakar.
Le convoi ayant immédiatement
stoppé, les autorités de Dakar furent
prévenues et se rendirent aussitôt sur
les lieux de l'accideht pour procéder à
une première enquête.
L'express repartait une heure et
demie après.
Aucune conclusion n'a encore été
communiquée touchant aux. responsa-
bilités de ce tragique' accident.
LE' SOUVENIR
DE LYAUTEY
LA STATUE DU MARECHAL QUITTE
, MARSEILLE POUR CASABLANCA
• A Casablanca, sera inaug-uréé, le
5 novembre prochain, la magnifique
statue équestre du maréchal Lyautey,
que. le Maroc fidèle offre au culte du
souvenir.
C'est à bord du paquebot portant le
nom de l'illustre maréchal que cette
effigie-a été embarquée à Marseille.
Sur le même navire est parti le maî-
tre François Cogné, auteur de la noble
statue qui mesure 4 m. 30 de haut, des
sabots du cheval au képi légendaire, et
traduit fidèlement la sihouette inoublia-
ble du grand africain.
J'ai connu Lyautey en 1916, nous
a dit, avant l'appareillage, M. Cogné.
Ce n'est que quelques années plus tard
que je le vis venir dans mon atelier.
Je devins bientôt son ami et son confi-
dent.
.«.Lorsqu'il mourut, un comité se
forma au Maroc pour décider un grand
hommage au chef qui avait pacifié le
pays et l'on convia les artistes les plus
qualifiés à un concours.
« Ma maquette fut acceptée par la
famille et par le comité et je demandai
dix-huit mois pour l'exécution du mo-
nument.
« Ma mission est remplie. A la date
fixée, l'inauguration pourra avoir lieu
en. présence de M. Edouard Daladier,
entouré de quelques membres du gou-
vernement, de tous les anciens colla-
borateurs du maréchal Lyautey, et du
général Noguès, son digne successeur.
« A Casablanca, la statue s'élèvera
dans le champ libre de la place Admi-
nistrative de la ville. Je vais faire
terminer sur place, par des ouvriers ve- i
nus de Paris, des travaux de ciselure
et de patinage.
« L'endroit où doit être définitive-
ment posé le monument de bronze est
une vaste architecture en forme d'hé-
micycle qui se trouve assis sur de lar-
ges marches descendant dans le jar-
din.
« Ces travaux d'architecture et de
composition du socle ont été exécutés
par M. Marchisio, qui est l'architecte
du protectorat. :>
L'inauguration de la statue éques-
tre du maréchal Lyautey prendra au
Maroc les proportions d'un événement
historique d'une haute signification.
26 octobre 1935. 5 novembre 1938.
Ces deux dates resteront à jamais gra-
vées dans la mémoire des Marocains
et des Français.
La première marqua le retour de la
dépouille mortelle' de l'illustre maré-
chal. La seconde verra une cérémonie
qui sera une nouvelle consécration du
souvenir impérissable du chef de gé-
nie.
A la colonie aussi c'est la rentrée des classes. Toutefois, à Lomé, elle a revêtu un particulier 1
éclat puisque inauqurant la nouvelle école de la capitale togolais*
ET MAINTENANT.
LA FRANCE VA-T-ELLE PRENDRE CONSCIENCE
DES FORCES QUE LUI APPORTE SON EMPIRE?
Par Jean SERMAYE
Et maintenant, dans cette Europe où
seule une France forte, une France mo-
ralement, économiquement équilibrée,
pourra jouer le rôle qui lui incombe et
conserver cette paix si durement ac-
quise, et maintenant, la France va-t-elle
tourner ses regards vers son Empire
d'outre-mer, vers ces soixante millions
d'Africains, d'Asiatiques, liés à ses des-
tinées et qui viennent de lui témoigner
le loyalisme le plus fervent ?
La France va-t-elle prendre cons-
cience de la valeur humaine considé-
rable de ces millions d'êtres, de la va-
leur matérielle infinie des contrées
qu'ils habitent, ressources incommensu-
rables si longtemps dédaignées et qui,
normalement intégrées dans l'économie
française, lui rendraient à bref délai
l'équilibre qui lui manque avant de faire
lourdement pencher la balance à son
profit ?
Va-t-elle penser, cette France à
courte vue, braquée sur ses querelles de
clocher, va-t-elle penser que sur l'autre
rive de sa Méditerranée il existe en
terre d'Afrique jusqu'aux bouches du
Congo et aux îles de l'océan Indien, une
immensité territoriale peuplée de 36
millions d'Arabes et de Noirs, immen-
sité dont elle peut faire- un bloc homo-
gène, solidement lié à elle, un bloc afri-
cain qui pourra largement compenser
les pertes commerciales qu'elle va subir
en Europe centrale et en Orient, par
le fait de l'hégémonie allemande, les
pertes industrielles qui découleront, fa-
talement, de cette hégémonie ?
Rappelée à la réalité des faits par
l'élan, vers elle, de ces populations afri-
caines et asiatiques, la France va-t-elle
diriger, enfin, toutes ses énergies créa-
trices vers la mise en œuvre de leur
domaine si fertile en matière première,
vers la mise en œuvre dans le plan so-
cial de tout ce qui peut élever ces Afri-
cains et ces Asiatiques vers le mieux-
être d'abord, vers une civilisation plui
moderne ensuite ?
H faut, à l'heure actuelle, que tous
les initiés, tous ceux qui connaissent
ces ressources merveilleuses de l'Em-
pire, ces ressources humaines au pre-
mier plan, ces ressources matérielles
aussi, unissent leurs efforts et, sans re-
lâche, par la plume, par la parole, par
l'écran, s'attachent à faire naître, dans
l'âme française, la mystique coloniale,
la mystique d'outre-mer, la mystique du
peuple de cent millions d'âmes dont les
trois cinquièmes étaient prêts, hier, se-
ront prêts, demain, à accourir à la dé-
fense du sol national dont l'intégrité
et ils le savent leur garantit, à
eux. les Arabes, à eux, les Noirs, àeux,
les Jaunes, les certitudes d'accéder Y
un stade supérieur de civilisation dans
le respect profond de leurs religions, de
leurs mœurs, de leurs coutumes, stade
qui les rangera, à notre côté, pour l'es-
sor particulier de -leur pays, dans le
développement général de l'Empire.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
::::::::::::::::
QUELQUES
PRÉCISIONS
Par G. NOUELLE
Président de la Commission
des Colonies de la Chambre
L'interview que j'ai donnée aux
« Annales Coloniales > concernant le
problème de la colonisation m'ayant
valu nombre de lettres contenant soit
des approbations, soit des critiques,
ou encore des demandes d'explications
complémentaires, je me trouve amené
à préciser mon point de vue.
Je n'ai jamais dit ou écrit, car je ne
le pense pas, qu'il y avait antagonisme
entre la colonisation par les Français
et la colonisation par les indigènes.
L'une et l'autre peuvent et doivent
exister. L'une complète l'autre.
Notre premier devoir est d'assurer
l'amélioration du sert des populations
d'outre-mer déshéritées de la nature,
dont le standing de vie est au-dessous
de la limite de la pauvreté.
En le faisant, nous ne remplissons
pas seulement un programme géné-
reux, nous n'accomplissons pas sim-
plement un geste humain, mais nous,
œuvrons dans notre propre intérêt qui
nous commande d'élever ces êtres at-
tardés, qui font partie de la grande
famille française, au rang d'hommes
sçlidea aju< physique et au moral.
à
Pour>*y4,paryenir, le nombre de sa-
lariés étant infime dans nos colonies,
il n'y a qu'une solution : il faut pous-
ser, obliger même l'indigène à tra-
vailler la terre, à la mettre en valeur
pour son propre compte. Notre action
doit donc s'exercer sur la masse pay-
sanne qu'on ne vienne pas ergcter
sur le mot « paysan »0, J'entends dire
qu'il est inventé par certains esprits
qui en ont tiré des avantages person-
nels d'ordre journalistique ou littéraire.
J'attends qu'on me démontre que le
paysan indochinois ou malgache n'exis-
te pas. Les Africains, d'un autre côté,
savent combien le Noir, dans de nom-
breuses régions, est attaché à la terre
et les multiples et délicats procès plai-
dés devant les tribunaux de première
mstance en matière d'immatriculation
foncière en. sont la preuve.
Notre politique doit donc être. avant
tout,, une politique de colonisation par
l'indigène. C'est, elle qui fera la pros-
périté de notre Empire.
Cette affirmation comporte-t-elle la
négation de la nécessité de la coloni-
sation eurcpéénne ? Nullement.
Le colon européen doit réaliser sur
une grande échelle ce que le paysan
indigène effectue en petit et, mieux,
doit se charger des travaux dont l'in-
digène est incapable de s'occuper :
ceux qui demandent des capitaux et
des connaissances techniques approfon-
dies en matière agricole.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
: :: : ::: ::: = : ::::: =:=::: ------------
LE SERVICE DE SANTE
en A.O.F. et la lutte contre
la maladie du sommeil
M. Georges Mandel. ministre des
Colonies, a décidé de compléter les
nombreuses mesures récemment prises
pour développer le service de santé
autonome chargé de la lutte contre la
maladie du sommeil.
Ce service, qui sera doté de l'indé-
pendance technique et financière, diri-
gera et coordonnera tous les moyens de
prophylaxie ; il organisera et contrô-
lera le dépistage des malades et leur
traitement. Il l'adaptera aux diverses
régions et assurera la continuité de la
lutte indispensable au succès final.
La direction de ce service sera con-
fiée, sous l'autorité de l'inspecteur gé-
néral du service de santé de la Fédé-
ration, au docteur Muraz, qui est un
spécialiste de la trypanosomiase et qui
a déjà exercé les mêmes fonctions M.
A. E. F.
nationale si la nation n'est pas diri-
gée par une idie d'Empire.
1 MUSSOLINI.
Lundi 17 octobre 1938.
Fondateur : Marcel RUEDEL.
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38' année. Nu 42.
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*
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Par - Georges - GOY AU, -.
Secrétaire perpétuel de l'Académie Française.
Lorsque, l'autre jour, le pape Pie XI, parlant de 7'œuvre coloni-
satrice, la présentait comme devant être une œuvre de civilisation.
et non point seulement une œuvre d'exploitation, ma pensée se re-
portait vers le rôle social que jouent à Pointe-Noire nos Sœurs mis-
sionnaires du Saint-Esprit, et sur la fonction éducatrice qu'elles exer-
cent parmi des populations longtemps déshéritées.
Il y a soixante ans. un petit roitelet sauvage, nommé Loamba,
était le maître de Pointe-Noire et Mgr A ugouard, traversant la barre
au péril de sa vie. courait à lui, le persuadant de faire sa soumission
au commandant du Sagittaire : Pointe-Noire devenait française. Là
s'élève, aujourd'hui, un élégant village, qu'habitent dix mille indi-
gènes; là aboutit le chemin de fer Congo-Océan; et l'avenir. peut-
être, transformera ce village en une vaste ville. Déjà, l'urbanisme
est à l'œuvre : des routes bien tracées, convergeant vers une fontaine,
s'irradient en rayons d'éventail : on peut prévoir- que, sur leur tracé
prolongé. de nouvelles cases s'élèveront, et que la localité s'élargira ;
la belle nervure de palmes que font planer lès cocotiers assure
d'avance aux futurs habitants de Pointe-Noire une ombre propice.
Le ciment armé y fit da bonne heure son apparition, et il y règne.
La construction de cases de pisé, comme l'on en trouve encore dans
la brousse, est désormais interdite à Pointe-Noire : on y a des pré-
tentions d'élégance ; le progrès matériel s'y étale, avec une complai-
sance allègre. ;
(LIRE LA SUITE DE NOTRE ARTICLE EN TROISIEME PAGE) :
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A TUNIS i,
if Un groupe important d'Italiens
où figurent des personnalités de toutes
confessions vient de fonder une ligue
antiraciste dans la Régence.
A ALGER
* Le général Catroux, commandant
le 19" corps, est rentré à Alger après
avoir inspecté les garnisons de Cons-
tantine, Philippeville, Bône, Batna et
Sétif.
A OUAGADOUGOU
* Le Morho-Naba, roi du Mossi, a
visité la ferme-école de Saria et s'est
extasié devant les réalisations qui se-
ront pour son peuple de précieux en-
seignements.
A PORTO-NOVO
* Il a été procédé aux essais d'un
pont de 330 mètres construit sur la
lagune entre Porto-Novo et Cotonou.
Cet ouvrage sera ouvert à la circula-
tion au début de novembre.
A TANANARIVE
* La session annuelle des déléga-
tions économiques et financières de
Madagascar a été ouverte par le gou-
verneur général Cayla.
A LA REUNION
* Un raz de marée a sévi pendant
sept jours, exhaussant de plusieurs
mètres les fond& du chenal d'accès au
port de Saint-Louis. Les draguages
immédiatement entrepris ont rétabli
le trafic.
A HANOI
* Le résident supérieur Chàtel a
présidé la séance de clôture du Conseil
des intérêts économiques et financiers
du Tonkin.
A VIENTIANE
* La session annuelle de l'assem-
blée consultative du Laos a été ouverte
par le résident supérieur entouré des
notabilités françaises et indigènes de
la' ville.
A PORT-VILA
* Le R. P. Durand est décédé à l'hô-
pital de Vila après 32 ans ininterrom-
pus de séjour aux Nouvelles-Hébrides.
A TAHITI
* A l'occasion d'une exposition agri-
cole sur la Côte Est, le gouverneur a
distribué de nombreux prix aux culti-
vateurs du district de Papenoo.
LE MARIGOT
* On appelle la sollicitude de la mé-
tropole sur la situation des Français
de Saint-Martin (Petites Antilles), île
dont la France possède les deux tiers,
contre un tiers à la Hollande. Plu-
sieurs milliers de nos compatriotes y
paraissent complètement délaissés par
la mère-patrie. S. O. S. !.
!Après
i "Of
ENQUEtt
ie ??
i Tél
, INTERPELLATION
Comme suite à. l'enquête prescrite
par M. G. Mande] sur les événements
de Thiès.: M. Gaston Joseph. directeur
des affaires politiques du ministère
des Colonies, a giigné Dalzar par avion
pour enquêter sur place.
D'autre part, M. Pierre Taittinger.
député de Paris, a demandé à interpel-
ler le gouvernement au sujet des inci-
dents sanglants qui viennent de se dé-
rouler au Sénégal, sur les causes qui
les ont déterminées ainsi que sur les
mesures qu'il compte prendre pour
empêcher que les incidents en question
n'aient de fâcheuses répercussions sur
notre belle colonie de l'A. O. F.
A PROPOS D'UNE NOMINATION
RÉALISATIONS
EN A.O.F.
Par J. LAUNAY, Inspecteur général honoraire
des Travaux Publics de l'A.O.F.
Par décret en date du 3 octobre 1938,
M. Mahé, ingénieur en chef des Ponts
et Chaussées, ingénieur en chef hors
classe des Travaux publics des colonies,
a été nommé inspecteur général des
Travaux publics de l'Afrique Occiden-
tale française. ,',
Une fois de plus, vient de se confir-
mer la perspicacité du chef supérieur
de notre empire colonial.
Nul choix ne pouvait être, en effet,
plus heureux.
- -----------
M. J. JULIEN
INmUGÙRE LE POSTE RADIO
DE ÙJEPEIPA
M. Jules Julien. ministre des P.T.T.,
ayant quitté Marseille par hydravion,
est arrivé à Tunis où il a été accueilli
par le résident de France, M. Guillon,
et de nombreuses personnalités tuni-
siennes.
M. J. Julien s'est rendu aussitôt à la
résidence pour les présentations proto-
colaires.
De là il a gagné la Maison de Fran-
ce, où il a reçu en particulier une dé-
légation du Grand Conseil, les auto-
rités religieuses, dont l'archevêque de
Carthage,. enfin une délégation des
anciens combattants..
Le ministre a été ensuite reçu au
palais du Bardo par Son Altesse le
Bey, avec qui il a eu un entretien des
plus amicatix.
Dans l'après-midi du même, jour, M.
Jules Julien a longuement visité les
installations de Djedeïda et a procédé
à l'inauguration officielle de ce poste
si longtemps attendu par la popula-
tion tunisienne. -
N S'étant fait particulièrement appré-
cier par ses éminentes qualités de tech-
nicien et d'administrateur, à la tête
d'un des importants services du groupe,
M. Mahé fut appelé, il y a six ans, au
service central, pour y remplir les fonc-
tions d'adjoint à l'inspecteur général.
Depuis, il prit une part des plus ac-
tives à l'étude et à là solution de tous
les problèmes que posait l'équipement
économique de la Fédération, assumant,
lui-même, la responsabilité entière du
fonctionnement du service pendant les
absences de son chef.
Travailleur acharné, poussant à fond
l'examen des questions'de son ressort,
rapidement, plus rien de ce qui pouvait
être non seulement nécessaire à l'A.
O. F. dans l'ensemble des domaines re-
levant des Travaux publics, mais utile
pour le réaliser, ne devait lui rester
étranger.
Une telle préparation, jointe à un
sens exact des réalités, à un jugement
sûr, à une parfaite droiture de carac-
tère et a. un dévouement certain à la
chose publique, le désignaient, pour
prendre, la succession ouverte.
Ce fut l'avis des autorités fédérales,
œ fut l'opinion unanime de ceux qui
rnnt vu à l'ouvrage.
La nomination sera, sans doute, ac-
cueillie dans toute l'A.O.F. avec une sa-
tisfaction-sans mélange.
Je me plais à exprimer ici, chaleu-
reusement, la mienne, dans la convic-
tion profonde qu'aucune mesure ne
pouvait être plus favorable à la pour-
suite de l'oeuvre qui s'accomplit pro-
gressivement dans l'ouest africain fran-
çais, depuis de longues années.
Beaucoup a été fait, mais, incontes-
.tiblewent, pliis - encore reste à faire.
(LIRE LA SUITE. PAGE CINQ)
Suivant une triste et abjecte habitude « L'Action Française » tente parune cam-
pagne calomnieuse de déshonorer le gouverneur général Marcel Olivier, les gouverneurs
Boisson et Geismar qui ont toujours œuvré avec activité et dévouement pour la cause
de la plus grande France. ,".,'
Après la réprobation du Saint-Siège et la désaffection des princes de la Maison. de
France, « L'Action Française » perd instantanément toute estime des Français d'outre-
mer. ,..
Mais elle s'en soucie fort peu bien certainement, puisque outre-Rhin on ne peut que
se réjouir de ces honteuses campagnes qui tendent à déshonorer et à décourager les
meilleurs serviteurs du pays. Voilà à quoi mène le' « supernationalisme ». Mais il
importe que le ministre des Colonies sache défendre efficacement ses collaborateurs,
qu'avec une lâcheté éprouvée, on attaque de loin.
Nous ne défendrons pas ici le gouverneur général de Coppet dont nous avons dé-
noncé sans répit les actes pubMcs, mais ,nous nous faisons les interprètes de nom-
breux coloniaux en dénonçant une-campagne qui atteint dans sa vie privée un homme
marié, père de deux petits enfants
Le Maroc ët 1 Empire
M. Fradin, président du Comité des
industriels du Maroc, est arrivé à Mar-
seille à bord du « Djenné ». C'est sur
ce paquebot que nous nous sommes en-
tretenus quelques instants. Sans nous
donner d'interview, le distingué prési-
dent a bien voulu faire un tour d'hori-
zon rapide et nous fournir quelques
précisions sur l'activité du pays dent
il connaît les possibilités.
« Sur les relations Maroc - A.O.F. je
puis simplement vous dire que nous
importons des huiles d'arachides, tan-
dis que nous exportons du ciment, des
conserves et du vin. Le ciment maro-
cain vient d'obtenir le même régime
que le français dans les adjudications
pour les fournitures de l'Etat. C'est
déjà un point acquis.
« Le Maroc doit se tourner résolu-
ment vers l'exportation et partir de
pied ferme à la conquête du marché
extérieur.
Actuellement, on essaye de déve-
lopper les relations Maroc-Antilles par
un échangé de marchandises.
« Tous les caissages pour les expor-
tations à titre des contingentements
français r,.ont fabriqués avec des bois
français ou en provenance des colo-
nies françaises.
« Nous envisageons l'importation de
bois de la Guyane et l'exportation du
vin, des conserves, des engrais. Il y a
dan3 ce domaine un intéressant cou-
rant à créer. »
M. Fradin est parti pour Paris où
il passera un mois environ.
La nécessité d'une zone
franche
A propos des relations commercia-
les Maroc-A.O.F., le moment est venu,
je crois, de parler du projet de créa-
tion d'une zone franche à Casablanca
et de rappeler, par, exemple, l'avis des
importateurs de thés recueilli par la
Chambre de commerce :
« La création d'une zone franche, i
Les relations du Maroc avec
l'A. 0. F. et la Guyane
(PROPOS RECUEILLIS PAR A. LUBRANO)
disent-ils, permettrait des échanges
encore accrus et des exportations vers
toute la côte d'Afrique, les colonies
anglaises, le Tchad, l'A.O.F. et aussi
vers le Portugal. ;
franche, connaîtrait une ampleur non
encore atteinte.
Casablanca, gros .port de distribu-
tion des thés. deviendrait un. entrepôt
important dont profiterait TOUTE
L'ECONOMIE .M4PQCAlNE., > ,
D'autre»" ind^ti^ iï cette. dej bois,
des minoteries, pourraient trouver aus-
si une prospérité réelle par la fran-
chise. -
La ville d'Alger réclame depuis plus
de trente ans la création d'une zone
franche. Marseille fait la même de-
mande, nous l'avons souligné ici même
à diverses reprises. "•
Le décret-loi sur les zones franches
apporte au commerce d'exportation et
de.transit .une .satisfaction.de. principe,
dans la voie des réalisations ?
fuisque la unamore de commerce
de Casablanca a décidé d'envoyer une
mission d'études dans diverses zones
franches de l'étranger, il n'est pas
trop tard pour mettre encore en lu-
mière le cas du port de Gênes, qui
nous a devancés.
♦ ♦ ♦
En France et au Marcc, l'inertie
continuera-t-elle longtemps à mettre
des entraves au commerce ?
LES PASSAGES A NIVEAU
MEURTRIERS Il
L'express du Soudan tamponne
un camion : 7 morts, Il blessés
Un giave accident vient de se pro-
duire sur le Dakar-Niger, au passage
à niveau de. Cambarène, à quelques
kilomètres de Dakar.
Comme l'express du Soudan, retar-
dé sur son horaire par un incident de
route arrivait à Cambarène, un ca-
mion de la municipalité de Da~ar trou-
vant la route libre s'engageait lui-
même sur le passage à niveau.
Le choc fut effroyable. On compte
7.morts et 11 blessés, parmi les occu-
pants du camion accidenté, travailleurs
des services municipaux de Dakar.
Le convoi ayant immédiatement
stoppé, les autorités de Dakar furent
prévenues et se rendirent aussitôt sur
les lieux de l'accideht pour procéder à
une première enquête.
L'express repartait une heure et
demie après.
Aucune conclusion n'a encore été
communiquée touchant aux. responsa-
bilités de ce tragique' accident.
LE' SOUVENIR
DE LYAUTEY
LA STATUE DU MARECHAL QUITTE
, MARSEILLE POUR CASABLANCA
• A Casablanca, sera inaug-uréé, le
5 novembre prochain, la magnifique
statue équestre du maréchal Lyautey,
que. le Maroc fidèle offre au culte du
souvenir.
C'est à bord du paquebot portant le
nom de l'illustre maréchal que cette
effigie-a été embarquée à Marseille.
Sur le même navire est parti le maî-
tre François Cogné, auteur de la noble
statue qui mesure 4 m. 30 de haut, des
sabots du cheval au képi légendaire, et
traduit fidèlement la sihouette inoublia-
ble du grand africain.
J'ai connu Lyautey en 1916, nous
a dit, avant l'appareillage, M. Cogné.
Ce n'est que quelques années plus tard
que je le vis venir dans mon atelier.
Je devins bientôt son ami et son confi-
dent.
.«.Lorsqu'il mourut, un comité se
forma au Maroc pour décider un grand
hommage au chef qui avait pacifié le
pays et l'on convia les artistes les plus
qualifiés à un concours.
« Ma maquette fut acceptée par la
famille et par le comité et je demandai
dix-huit mois pour l'exécution du mo-
nument.
« Ma mission est remplie. A la date
fixée, l'inauguration pourra avoir lieu
en. présence de M. Edouard Daladier,
entouré de quelques membres du gou-
vernement, de tous les anciens colla-
borateurs du maréchal Lyautey, et du
général Noguès, son digne successeur.
« A Casablanca, la statue s'élèvera
dans le champ libre de la place Admi-
nistrative de la ville. Je vais faire
terminer sur place, par des ouvriers ve- i
nus de Paris, des travaux de ciselure
et de patinage.
« L'endroit où doit être définitive-
ment posé le monument de bronze est
une vaste architecture en forme d'hé-
micycle qui se trouve assis sur de lar-
ges marches descendant dans le jar-
din.
« Ces travaux d'architecture et de
composition du socle ont été exécutés
par M. Marchisio, qui est l'architecte
du protectorat. :>
L'inauguration de la statue éques-
tre du maréchal Lyautey prendra au
Maroc les proportions d'un événement
historique d'une haute signification.
26 octobre 1935. 5 novembre 1938.
Ces deux dates resteront à jamais gra-
vées dans la mémoire des Marocains
et des Français.
La première marqua le retour de la
dépouille mortelle' de l'illustre maré-
chal. La seconde verra une cérémonie
qui sera une nouvelle consécration du
souvenir impérissable du chef de gé-
nie.
A la colonie aussi c'est la rentrée des classes. Toutefois, à Lomé, elle a revêtu un particulier 1
éclat puisque inauqurant la nouvelle école de la capitale togolais*
ET MAINTENANT.
LA FRANCE VA-T-ELLE PRENDRE CONSCIENCE
DES FORCES QUE LUI APPORTE SON EMPIRE?
Par Jean SERMAYE
Et maintenant, dans cette Europe où
seule une France forte, une France mo-
ralement, économiquement équilibrée,
pourra jouer le rôle qui lui incombe et
conserver cette paix si durement ac-
quise, et maintenant, la France va-t-elle
tourner ses regards vers son Empire
d'outre-mer, vers ces soixante millions
d'Africains, d'Asiatiques, liés à ses des-
tinées et qui viennent de lui témoigner
le loyalisme le plus fervent ?
La France va-t-elle prendre cons-
cience de la valeur humaine considé-
rable de ces millions d'êtres, de la va-
leur matérielle infinie des contrées
qu'ils habitent, ressources incommensu-
rables si longtemps dédaignées et qui,
normalement intégrées dans l'économie
française, lui rendraient à bref délai
l'équilibre qui lui manque avant de faire
lourdement pencher la balance à son
profit ?
Va-t-elle penser, cette France à
courte vue, braquée sur ses querelles de
clocher, va-t-elle penser que sur l'autre
rive de sa Méditerranée il existe en
terre d'Afrique jusqu'aux bouches du
Congo et aux îles de l'océan Indien, une
immensité territoriale peuplée de 36
millions d'Arabes et de Noirs, immen-
sité dont elle peut faire- un bloc homo-
gène, solidement lié à elle, un bloc afri-
cain qui pourra largement compenser
les pertes commerciales qu'elle va subir
en Europe centrale et en Orient, par
le fait de l'hégémonie allemande, les
pertes industrielles qui découleront, fa-
talement, de cette hégémonie ?
Rappelée à la réalité des faits par
l'élan, vers elle, de ces populations afri-
caines et asiatiques, la France va-t-elle
diriger, enfin, toutes ses énergies créa-
trices vers la mise en œuvre de leur
domaine si fertile en matière première,
vers la mise en œuvre dans le plan so-
cial de tout ce qui peut élever ces Afri-
cains et ces Asiatiques vers le mieux-
être d'abord, vers une civilisation plui
moderne ensuite ?
H faut, à l'heure actuelle, que tous
les initiés, tous ceux qui connaissent
ces ressources merveilleuses de l'Em-
pire, ces ressources humaines au pre-
mier plan, ces ressources matérielles
aussi, unissent leurs efforts et, sans re-
lâche, par la plume, par la parole, par
l'écran, s'attachent à faire naître, dans
l'âme française, la mystique coloniale,
la mystique d'outre-mer, la mystique du
peuple de cent millions d'âmes dont les
trois cinquièmes étaient prêts, hier, se-
ront prêts, demain, à accourir à la dé-
fense du sol national dont l'intégrité
et ils le savent leur garantit, à
eux. les Arabes, à eux, les Noirs, àeux,
les Jaunes, les certitudes d'accéder Y
un stade supérieur de civilisation dans
le respect profond de leurs religions, de
leurs mœurs, de leurs coutumes, stade
qui les rangera, à notre côté, pour l'es-
sor particulier de -leur pays, dans le
développement général de l'Empire.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
::::::::::::::::
QUELQUES
PRÉCISIONS
Par G. NOUELLE
Président de la Commission
des Colonies de la Chambre
L'interview que j'ai donnée aux
« Annales Coloniales > concernant le
problème de la colonisation m'ayant
valu nombre de lettres contenant soit
des approbations, soit des critiques,
ou encore des demandes d'explications
complémentaires, je me trouve amené
à préciser mon point de vue.
Je n'ai jamais dit ou écrit, car je ne
le pense pas, qu'il y avait antagonisme
entre la colonisation par les Français
et la colonisation par les indigènes.
L'une et l'autre peuvent et doivent
exister. L'une complète l'autre.
Notre premier devoir est d'assurer
l'amélioration du sert des populations
d'outre-mer déshéritées de la nature,
dont le standing de vie est au-dessous
de la limite de la pauvreté.
En le faisant, nous ne remplissons
pas seulement un programme géné-
reux, nous n'accomplissons pas sim-
plement un geste humain, mais nous,
œuvrons dans notre propre intérêt qui
nous commande d'élever ces êtres at-
tardés, qui font partie de la grande
famille française, au rang d'hommes
sçlidea aju< physique et au moral.
à
Pour>*y4,paryenir, le nombre de sa-
lariés étant infime dans nos colonies,
il n'y a qu'une solution : il faut pous-
ser, obliger même l'indigène à tra-
vailler la terre, à la mettre en valeur
pour son propre compte. Notre action
doit donc s'exercer sur la masse pay-
sanne qu'on ne vienne pas ergcter
sur le mot « paysan »0, J'entends dire
qu'il est inventé par certains esprits
qui en ont tiré des avantages person-
nels d'ordre journalistique ou littéraire.
J'attends qu'on me démontre que le
paysan indochinois ou malgache n'exis-
te pas. Les Africains, d'un autre côté,
savent combien le Noir, dans de nom-
breuses régions, est attaché à la terre
et les multiples et délicats procès plai-
dés devant les tribunaux de première
mstance en matière d'immatriculation
foncière en. sont la preuve.
Notre politique doit donc être. avant
tout,, une politique de colonisation par
l'indigène. C'est, elle qui fera la pros-
périté de notre Empire.
Cette affirmation comporte-t-elle la
négation de la nécessité de la coloni-
sation eurcpéénne ? Nullement.
Le colon européen doit réaliser sur
une grande échelle ce que le paysan
indigène effectue en petit et, mieux,
doit se charger des travaux dont l'in-
digène est incapable de s'occuper :
ceux qui demandent des capitaux et
des connaissances techniques approfon-
dies en matière agricole.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
: :: : ::: ::: = : ::::: =:=::: ------------
LE SERVICE DE SANTE
en A.O.F. et la lutte contre
la maladie du sommeil
M. Georges Mandel. ministre des
Colonies, a décidé de compléter les
nombreuses mesures récemment prises
pour développer le service de santé
autonome chargé de la lutte contre la
maladie du sommeil.
Ce service, qui sera doté de l'indé-
pendance technique et financière, diri-
gera et coordonnera tous les moyens de
prophylaxie ; il organisera et contrô-
lera le dépistage des malades et leur
traitement. Il l'adaptera aux diverses
régions et assurera la continuité de la
lutte indispensable au succès final.
La direction de ce service sera con-
fiée, sous l'autorité de l'inspecteur gé-
néral du service de santé de la Fédé-
ration, au docteur Muraz, qui est un
spécialiste de la trypanosomiase et qui
a déjà exercé les mêmes fonctions M.
A. E. F.
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