Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-09-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 12 septembre 1938 12 septembre 1938
Description : 1938/09/12 (A38,N37). 1938/09/12 (A38,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62721010
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Lundi ll.septembre 1938
Fondateur: MnrecliRUEDELV
- Edition hetiJQma<ï«w.---;Prîx du numéro : Un franc
38* anné®._-r- Ne;.37,_.
ni 't -
Les Annales Coloniales
)~jSta=<3k
RACISME ET COLONISATION
c' Lorsqu'une race plus douée vient en con-
tact avec une race moins douée, il est évident
que.. le pays colonisateur doit se proposer
avant tout de civiliser le pays à coloniser. n
s'agit d'éduquer des races moins civilisées et
de les"faire devenir dès « gens ». Autrement,
que va-t-on faire dans tes colonies? »-
- PIE XI.
1 DIRECTION
; RÉDACTION
12. im U Metkr, Paris (f).
Téléphone : Prçv8ncft-ff9.8l er 82. C.-Ç. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers .dans tout l'Em pire , etY dans < les ports de la Métropole.
LesmartuscrUs-ne sont pas rendus. 1
- &
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletiec (9*),,
par la Sodété Africaine de PufeBçité et «FEdffions françaises.
ADMINISTRATION
, :,"- PUBLICITÉ
liBOMMEHBffS
France ttt Colonie»:,.i*.. 3 «a : 90 francs «'«oli»*- 30 francs
,J:tADger et Colonies.» l»n: 70 francs 6mois : 40 francs
LE PLUS PARISIEN ,-
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies..,.,.; 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies:;.,.r l'an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A PARIS
* En raison de la tension interna-
tionale, le général Noguès, M. ;Guillon
et le gouverneur général de l'A.O.F.
ont interrompu leurs congés pour ral-
lier leurs postes respectifs.
* Conformément aux dispositions
de M. Georges Mandel relatives à l'in-
terpénétration coloniale, quatre manda-
rins annamites sont arrivés à Paris
pour effectuer un stage d'un an rue
Oudinot..
A DAKAR
if Les étudiants français bénéficiai-
res des bourses de voyage créées par
M. G. Mandel se sont embarqués pour
la France après avoir visité les prin-
cipales colonies de l'A.O.F,
A BRAZZAVILLE
* Les fêtes de l'Enfance et du Ber-
ceau congolais se sont déroulées sous
la présidence du gouverneur général
Reste au milieu d'urt immense concours
de populations.
A TANANARIVE
*, La. décision ministérielle, suppri-
mant le régime de l'autorisation préa-
table pour la presse de langue indi-
gène est accueillie avec une vive satis-
faction par' lev milieux malgaches.
* D'imposantes cérémonies sont
prévues à l'occasion du retour dans
Ilile des restes de Ranavalo III dont
M. Mandel vient d'autoriser le trans-
fert à Madagascar.
A SAIGON
* La session ordinaire du Conseil
colonial a été ouverte par le gouver-
neur Pagès. Les élus cocWnchinohi ont1
lsàigné on manifeste de toyaliémi envrî*
-France. - •
A CÀY.ÈNNÈ
* Les élections au Conseil général
de la, Guyane se sont terminées, au
deuxième tour" par l'élection de M.
Quintrie-Lamotte.
ICI ET LA
* En vjie des élections.sénatoriales
de 1938, les coXèaeséiectoraux du dé-
partement d'Alger, de la Guadeloupe
et de la Martinique sont convoqués
pour le 23 octobre.
sas» 111 II :1: :::::::::J; J J JI:: 1 ::11
ANNIVERSAIRE DE LA MORT
DE ROLAND GARROS
'TT '~T&~r'ttPG- 1T~'!t7 'T'~Tt7'!\nt7 A ''W'ï? À 'N10 À ~W A WT' IT T
'LESrFÊ1ES;DE iE'ENFANCE-A. BRAZZAVILLE
Vue aérienne du goûter offert par le gouverneur général et Mme Reste à 2.500.
enfants Indigènes.-
DAKAR:
métropole des sciences
a f r i cai ne s
CENTRE DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES
: , ET D'ACTIVITE INTELLECTUELLE
L'INSTITUT D'AFRIQUE ETENDRA SON RAYONNEMENT
-' SUR TOUTE L'A.O.F.
(De notre correspondant particulier)
Grand centre économique et admi-
nistratif de l'A.O.F., Dakar voit se dé-
velopper de plus en plus son activité
scientifique, artistique et intellectuelle.
- Dans le domaine de la médecine,
l'Institut Pasteur, par l'intérêt excep-
tionnel des résultats de ses recherches,
retient de plus en plus l'intérêt des mi-
lieux médicaux, tandis que l'Ecole de
médecine est une pépiniilre de méde-
cins pour la fédération. D- îs celui des
arts, l'Ecole d'artisanat sauvegarde les
acquisitions du passé et forme les jeu-
nes artistes indigènes. Enfin l'organi-
sation de la bibliothèque du gouverne-
ment général et le classement de ses
archives mettent à la disposition des
chercheurs un outil de très grande va-
leur.
Il manquait cependant un centre des-
tiné à provoquer, faciliter et coordon-
mer les études sur la Fédération : son
soi, son histoire et ses habitants.
C'est cette lacune que la fondation
de l'Institut d'Afrique, dont la création
a été décidée par le gouverneur géné-
ral Brévié, est venue combler.
Installé dans le palais de la place
du Rond-Point, sur le plateau, édifice
primitivement destiné à. servir de ré-
sidence à l'administrateur de la cir-
conscription de Dakar, le nouvel Ins-
titut va entrer dans une phase décisive
de son développement.
Nous avons été demander à M. Mo-
nod,. docteur ès sciences, assistant au
Muséum d'histoire naturelle, récem-
ment arrivé de France et appelé à di-
riger l'Institut, de nous exposer les
buts de son activité. n a bien voulu
nous donner les indications suivantes.
L'Institut l'Afrique travaillera essen-
tiellement à dresser l'inventaire scien-
tifique complet de l'A.O.F. sous tous
ses aspects, sciences naturelles, ethno-
graphie, etc.
Dans ce but, l'Institut dirigera de
grandes enquêtes ethnologiques géné-
rales, dont les résultats permettront
de dresser la carte ethnographique de
la. fédération, en tenant compte de
toutes lès données, morphologiques et
ctilturelles, et non plus seulement lin-
guistiques. :. @..,' - ..,
Les langues indigènes feront l'objet
id'études approfondies et l'Institut s'at-
tachera. à. la solution du problème de
leur transcription, et notamment d'éta-
blir un alphabet pour les langues vé-
hiculaires,. Aoussa, Peuhl, etc.
Centre de recherches scientifiques et
de travaux intellectuels, l'Institut gui-
dera et conseillera les activités qui naî-
traient spontanément. Il coordonnera
leurs résultats.
Pour les savants de la métropole, dé-
sireux de poursuivre des travaux en
Afrique noire française, l'Institut joue-
ra le rôle d'Ecole française d'Afrique.
Il facilitera également leur tâche aux
étudiants qui .viendraient en Afrique
préparer leur thèse. Les premiers ar-
riveront peut-être à Dakar pour l'an-
née 193M939.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
ELECTIONS SENATORIALES
Les Conseils municipaux du départe-
ment d'Alger, de la Guadeloupe et de
la Réunion sont convoqués pour le 18
septembre, aux Sns de désigner leurs
délégués pour les. élections sénatoriales
de 1938.
Dans chacun des territoires intéres-
sés, le collège électoral se réunira au
chef-lieu le 23 octobre, jour fixé pour
les élections sénatoriales.
M. Jean Ajalbert, de l'Académie
Goncourt, à la suite d'une démarche
qu'il avait faite auprès de M. Guy La
Chambre, a reçu du ministre de l'Air
la lettre ci-dessous qui comblera les
vœux des amis indochincis de Ro-
land -Garros, précurseur du tir aé-
rien, à qui l'aviation a dû son arme en
1915: par « le dispositif du tir à tra-
vers l'hélice.
« Cher Monsieur,
« Vous avez bien voulu appeler mon
attention sur l'intérêt qu'il y avait à
commémorer au mois d'octobre pro-
chain le vingtième anniversaire de la
mort de Roland Garros.
c J'ai donc décidé que, pour commé-
morer cet anniversaire, une importante
prise d'armes aurait lieu au Centre-
Ecole de Cazaux, école, de tir aérien
de l'armée de l'air, qui peut être con-
sidérée comme unité de tradition de
Roland Garros, précurseur du tir aé-
rien.
« Au cours de cette prise d'armes, le
commandant de l'unité retracera la vie
héroïque de Roland Garros, ses cita-
tions seront lues devant le front des
troupes et les honneurs seront rendus. »
Signé : GUY LA CHAMBRE.
¡w:t ::::: ::::' :::: n:::::::::1::::
H::::::::::::::::::::;::::::: :t:::: u::::: ::::: ::::: ::: :::::::::: ::::::::::: :::::::::::::::::::::: :::::::::::: ::::: ::::::::::::::::: :: :::::::=::::::::::::::::::::: :: ::
, Un vrai ministre
des Colonies !.
llyaeu beaucoup de ministres
tI~,,:; ':',-,,'~n<,;.+~.t ,i4iba;gIl.é$'
,", ",Y,-,',',' ,!\, ',~:..:J!,' .,"
mimstériëïle.^ ',"
Certains 'ii;tidTaierit: totalement
la géographie. Il court - à cet
égard, dans les couloirs du mïnjfs-
tère des Colonies, d'ahurissantes
histoires,' qui peut-être ne sont
pas toutes des légendes.
La plupart, n'ayant aucune
compétence particulière, considé-
rant le ̃̃portefeuillé qu'on leur
avait offert dans le jeu des répar-
titions cdmme- une simple situa-
tion de début et d'attente, se ju-
geant dignes de ministères en ap-
parence plus" étoffés quo non
ascendam ?– ne s'intéressaient
pas à leur tâche, ne s'inquiétaient
ni de la marche ni de la direction
des services et se déchargeaient
des déci isii ons 'et,-de s responsabili-
tés sur leur cabinet ou sur leurs
bureaux.
Très peu furent vraiment des
ministres des - Colonies.
Aucun ne l'a été au même degré
que M. Georges Màndel.,
Je n'écris pas cela en souvenir
de vieilles et cordiales) relations,
remontant 1 au temps ou j'étais
chef de cabinet de Clemenceau à
l'Intérieur, - tandis. que Georges
Mandel commençait, à-nos côtés,
la plus brillante des carrières.
Je récris tout simplemènt parce
que c'est la vérité.
Dès.qu'il est entre rue Oudinot
comme il ̃ entrait jadis, a u. mi-
nistère des P.T.T., rue de-Gre-
nelle -- il y a eu quelque chose
de, changé, non pas seulement au
Dointl, de vue de Tordre, mais de
- par Jean PHILIP :
îft y '-? *
séîi'a'tfeurifr - •.T"
, membre de la comniissjon
des finances
ét" des* colonies* ̃
• ', « ♦' ♦
la cohérence, de la discipline inté-
rieure, mais encore je dirai
surtout - au point de vue de l'es-
prit d'initiative et de l'orientation
générale.
C'était comme quand, dans un
immeuble longtemps clos, des
fenêtres' s'ouvrent brusquement;
laissant entrevoir lumière et vie.
M. Mandel est à la fois un réa-
liste et un réalisateur, 'Réaliste de
1
M. GeorgesMANDEL
par sa mentalité, à laquelle répu-
goefit cpneepts. abstraits et
aussi fis banalités courantes, et
plus encore les idéologies calami-
teuses. Réalisateur parce qu'il ne
se renferme :pas Càmplais^mment
dans 7es vues, même les plus clai-
res, de j'esprit, mais qu'aussitôt il
les traduit en actes, d'une, portée
immédiate..
J'ai sous les yeux la photogra-
phie singulièrement suggestive
du groupe joyeux des lauréats et
lauréates du Concours général,
partant sur le paquebot "L'Asie, à
la découverte de notre empiré co-
lonial. Lumineuse idée de mettre
ainsi les jeunes, sans aucune théo-
rie préconçue, sans aucun secours
livresque livres et théories
viendront en leur temps direc-
tement en contact avec les vieilles
civilisations indigènes, avec l'âme
des peuples que la France entend
conduire vers des destinées plus
hautes:
ïdées non moins fécondes que
d'obliger tous les fonctionnaires
du ministère des Colonies à faire
un temps de service dans nos pos-
sessions d'outre-mer, et d'appeler
en France, pour quelques années
de stage, un certain nombre, de
fonctionnaires indigènes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS,)
LE SOIR
TOUTE L'AFRIQUE
DANSE !.
A COTONOU
ELLE PAIERA!
Il fallait bien qu'on y arrive ! Le
tam-tam nocturne vous savez, celui
qui justifie la célèbre formule : « Le
soir, toute l'Afrique danse! » - va
être imposé par le fisc.
C'est au Dahomey que cette. mesure
originale a été mise en vigueur. : l'ad-
ministrateur-maire de Cotonou vient,
en effet, de prendre un arrêté insti-
tuant au profit dv. budget communal
une taxe sur les tam-tams. On nous
précise qu'il ne s'agit point des instru-
ments eux-mêmes, mais des festivités
indigènes dont ls sont l'accompagne-
ment obligé.
Il est hors Je doute que les dor-
meurs de Cotonou y gagneront en re-
pos ce qui ne veut pas dire, d'ail-
leurs, que les organisateurs de festi-
vités renonceront pour si peu à leur
fructueuse industrie ou à leurs immé-
moriales coutumes.
Mais tout de même, si cet exemple
est suivi, nous donnons peu de temps
à l'Afrique pour devenir le continent
silencieux par excellence, aussitôt
éteints les derniers rayons du soleil.
Il n'y aura bientôt plus guère de co-
loniaux pour entendre battre dans leur
souvenir le frénétique, le lancinant,
l'évocateur tam-tam des nuits afri-
caines.
--- t~P.j:::l1: :::JU::::: u:::: :U:::::t:::: :;u: ""::::::: :::11:::::
DANS LES MERS DU SUD.
Une France australe !
-' .,' ,'-
A bord-du paquebot Ville-d'Amiens
est arrivé à Marseille M. Marchessou,
gouverneur de la Nouvelle-Calédonie,
commissaire. général du Pacifique et
haut-commissaire des Nouvelles-Hé-
brides.
Succédant au, gouverneur Siadous,
M. Mdrchessou a passé deux ans à la
tête de nos possessions, 'où il vient
d'être remplacé par le. gouverneur Jore.
Il rentré en France définitivement, at-
teint par la limite d'âge;
On connaît ¿'œuvre féconde de-M.
Marchessou, qui a rempli une. carrière
toute d'activité Pot de dévouement* -
- •
Le séjour que je viens d jtecom-
plir dans ces terres lointaine»-a été
pour moi, Africain, l'occasion de n'ini-
tier à des questions délicates, a bien
voulu nous déclarer le distingué gou-
verneur;
« La Nouvelle-Calédonie tient dans
l'Empire une place importante, un peu
sous-estimée en France.
« Cette. île de Beaute est peuplée
de 16.000 Français de race pure, elle
est riche en mines, en café de pre-
mière qualité. Pour l'instant, il faut
se préoccuper de donner un nouvel
esajr à ces mines et de fournir aux
planteurs les moyens de soutenir JOW
« La ., métropole ne doit pas
oublier qu'il existe au mi-
lieu du Pacifique un réel
npyau de face française »
nous déclare M. Marehessou,
gouverneur :' ",
de la Nouvelle-Calédonie
'̃ ̃ 9 ̃ l édonie
récolter, gui ne. doit pas être noyée
dans la niasse -le nos productions afri-
caines. ; .-
« Les' .Calédoniens, ont toutes les
qualités- françaises et continuent les
vieilles, habitudes de là. paysannerie.
Mais, alors que tout .çl\ange et se mo-
difie aûtoùr de tï(,us, ils montrent un
esprit de.-l'out:inp., d'entêtement même.
En ce pays attardé, il faut aiir avec
prudence. , -',
« Au point le vue économique, la
Nouvelle-Calédonie tourne naturelle-
ment trop ses regards du côté de l'Aus-
tialie, en raison -le son prodigieux éloi-
gndmtnf rtr fn rtffuir1"
« En ce qui concerne les mines, les
Japonais les exploiteraient volontiers.
Les Français tirent parti du nickel,
du fer, du chrome ; des résultats inté-
ressants sont à espérer. »
Après ce tour d'horizon rapide, le
: gouverneur Marchessou ajoute :
« La Calédonie pourrait recevoir et
nourrir 50.000 français de plus, qui
vivraient en bonne harmonie avec les
inàigène!i* canaques, lesquels se déve-
loppent sans se mtler trop à la popu-
lation 'française.
- (LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
:::,:,: :: :::::.:::: 1 :: : : : : : :: : ::: ! : : ! : : ! 111 : : : : : ! :: 1 r: :: : : : : : : : : : : : : : : : :: : :: : ! !: : , ! ! : : 1 : : :: m~::::::::!:::: J : : : : ! : : ! : : : 11':;
UN. NOUVEAU LIVRE D'ANDRÉ' DEMAISON :
-, ,
UN NOUVEAU LIVRE D'ANDRÉ DEMAISON :
« La Nouvelle Arche de Noé »
Si- j'ai aimé les « livres de. bêtes-*
d'André Demaison, parce qu'ils m'in-
troduisaient de plain-pied dans leur
privé, ma préférence est allée, sans
cesse, à ceux de ses ouvrages qui évo-
quaient l'homme, maître des êtres et
des lieux. Je ne sais quel succès la mode
a fait à son Pacha de Tombouctou.
Je le tiens pour un de ses maîtres-livres
par le vie qu'il a rendue à Djouder,
ce renégat parti de Marrakech à la
conauête de Tombouctou. Dréftrorant.
cette nouvelle aventure des prochaines
décades, où nous verrons les Maro-
cains, à l'étroit dans~Eeur.M~ pacifié,
déborder vers le sud et redonner aux
rives du Niger, bonifiées par l'effort
français, l'antique prospérité de Ghana.
Dans Tropique; Tàtiteur apparaissait
en pleine lumière mais il semblait que
la formé du roman, les épisodes qui
Ip nourrissaient accordaient plus de ton
au décor, à l'atmosphère de cette es-1
par G.-R. MANUE
èale de Casamance, qu'au héros lui-
même.
Tant pis pour les amateurs de clas-
sement précis, qui avaient, une fois
pour toutes,, placé A. Demaison sur le
rayon des animaliers. La Nouvelle Ar-
che de Noë (1) va les dérouter. Il s'agit
bien-de bêtes, mais combien Noé tient
sa large, son éminente place d'homme,
au milieu de ce rassemblement de la
faune africaine ! Le Demaison que nous
connaissons, dans la plénitude de son
métier d'écrivain, solide dans son bon
sens, dru et plein d'images dans son
langage, nous- le découvrons, dans ce
garçon d'un peu plus de vingt ans qui,
abandonnant son comptoir sénégalais
dont il a épuisé l'imprévu, va longer
la côte occidentale d'Afrique, s'arrê-
tant aux estuaires des fleuves, touchant
les vieilles escales aux noms portugais,
pour acheter des animàiix sauvages à
l'intention des marchands d'Europe.
L'entreprise n'est pas sans risques,
puisque le jeune homme, associé d'un
spécialiste, bailleur de -fonds, engage
dans - l'affaire une vigueur physique
sans défaillance, du jugement, un mo-
ral ferme et une longue, très longue pa-
tience.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
André DEMAISON
auteur
de « La Nouvelle Arche de Noé »
:, P~ndant le mois de juillet 1938, ont débarqué Casablanca. Parmi ces to~-
Pendant le mois de juillet 1938, 3.040 touristes ont débarqué à Casa blanca. Parmi ces tou-
ristes, 2.820 ont voyagé en croisière organisée. -
f" * , , ,"
Quand on voit le bénéfice que la France tire, cette année, de ses ressources touristiques,
on peut regretter que l'A.O.F. ne profite pas, elle aussi, de l'effort fait par le Maroc.
Il faut dire que, depuis deux ans, notre grande Fédération de l'Ouest africain ne suit pas le
courant du mouvement mondial de la prospérité. Elle se replie sur elle-même et s'amenuise. Les pro-
jets d'intérêt touristique du gouverneur général Brévié ont été abandonnés. Et voilà !.
DE STOCKHOLM
A DAKAR
en voilier
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
Le dundee « Ingelborg »
:$== i?:: == == H = =: =::?: =:;:::: 1:: 11: a:
PROPAGANDE
COLONIALE
Un de nos lecteurs, colonial
de carrière, nous a conté ceci :
« Me trouvant en congé
dans ce village du Tam-et-Ga-
ronne où ma famille est fixée,
je fus abordé par un cultivateur
de l'endroit qui me dit :
« Vous qui connaissez les co-
lonies; croyez-vous que mon fils,
en s'engageant avant l'appel de
sa classe, pourrait partir là-bas.
et s'y créer une belle situation ?
« Je m'empressai de lui ré-
pondre affirmativement quant
au départ. En ce qui concerne
la situation, j'ajoutais que cela
dépendrait, aux colonies comme
ailleurs, des qualités personnel-
les et le cas échéant des aptitu-
des particulières de son enfant»
Mais qu'a fait votre fils jus-
qu'à présent ? questionnai-je à
mon tour.
Il a travaillé aux champs
avec moi. Ah ! C'est un : gars
solide.
J'entends bien. Mais, avez-.
vous d'autres enfants ?
Non, c'est le seul qui me
reste.
Dans ce cas, et si votre fils
se crée comme vous le souhaitez,
une situation hors de France, qui
prendra votre suite, à la ferme
et sur vos terres ?.
« L'homme eut tout de même
une hésitation puis finit par- me
déclarer qu'il s'en -- désinterres-
sait, que la terre aujourd'hui
coûtait plus de peines qu'elle ne
rapportait de profits, et qu'il va-
lait mieux que les enfants cher-
chent autre chose.
Voyez donc dans le pays,
conclut-il, tous ceux qui ont
vendu !
- Oui, à des Italiens »
Cette anecdote nous - parait
poser d'une manière presque
tragique un cas de conscience
nationale : faut-if coloniser ou-
tre-mer et pour cela abandonner
la terre natale à des immigrants
étrangers ? .-
Jadis c'étaient les cadets qui
peuplaient les nouvelles France.
Aujourd'hui, hélas 1 il n'y a plus
de cadets ou si peu !. et c'est
l'étranger qui nous colonise I
Nous devons nous pénétrer de
cette vérité primordiale que pour
tenir .l'Empire et le conserver
sans anémier pour autant la
Mère-patrie, nous devons recréer
la famille française et la fa-
mille française nombreuse sur la
terre de France.
Hors de là point de salut -
et bientôt peut-être plus d'Em-
pire plus même de France à
bref délai.
p
L'interpinétration
administrative coloniale
Quatre mandarins de l'administra-
tion indochinoise, qui doivent être dé-
tachés dans les services de l'adminis-
tration centrale, sont arrivés à Paris.
Us ont conféré avec M. Georges Man-
del, ministre des Colonies, qui les a
respectivement affectés à son cabinet :
a la direction des affaires économiques,
à la direction des affaires politiques et
à la direction du personnel. Ds seront
prochainement "eioints par deux fonc-
tionnaires malgaches.
Ainsi se réalise l'interpénétration
administrative qui doit permettre la
fusion nécessaire de toutes les parties
de notre empire.
Fondateur: MnrecliRUEDELV
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38* anné®._-r- Ne;.37,_.
ni 't -
Les Annales Coloniales
)~jSta=<3k
RACISME ET COLONISATION
c' Lorsqu'une race plus douée vient en con-
tact avec une race moins douée, il est évident
que.. le pays colonisateur doit se proposer
avant tout de civiliser le pays à coloniser. n
s'agit d'éduquer des races moins civilisées et
de les"faire devenir dès « gens ». Autrement,
que va-t-on faire dans tes colonies? »-
- PIE XI.
1 DIRECTION
; RÉDACTION
12. im U Metkr, Paris (f).
Téléphone : Prçv8ncft-ff9.8l er 82. C.-Ç. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers .dans tout l'Em pire , etY dans < les ports de la Métropole.
LesmartuscrUs-ne sont pas rendus. 1
- &
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletiec (9*),,
par la Sodété Africaine de PufeBçité et «FEdffions françaises.
ADMINISTRATION
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France ttt Colonie»:,.i*.. 3 «a : 90 francs «'«oli»*- 30 francs
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LE PLUS PARISIEN ,-
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies..,.,.; 1 an : 200 francs par 5
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PROPAGANDE
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
A PARIS
* En raison de la tension interna-
tionale, le général Noguès, M. ;Guillon
et le gouverneur général de l'A.O.F.
ont interrompu leurs congés pour ral-
lier leurs postes respectifs.
* Conformément aux dispositions
de M. Georges Mandel relatives à l'in-
terpénétration coloniale, quatre manda-
rins annamites sont arrivés à Paris
pour effectuer un stage d'un an rue
Oudinot..
A DAKAR
if Les étudiants français bénéficiai-
res des bourses de voyage créées par
M. G. Mandel se sont embarqués pour
la France après avoir visité les prin-
cipales colonies de l'A.O.F,
A BRAZZAVILLE
* Les fêtes de l'Enfance et du Ber-
ceau congolais se sont déroulées sous
la présidence du gouverneur général
Reste au milieu d'urt immense concours
de populations.
A TANANARIVE
*, La. décision ministérielle, suppri-
mant le régime de l'autorisation préa-
table pour la presse de langue indi-
gène est accueillie avec une vive satis-
faction par' lev milieux malgaches.
* D'imposantes cérémonies sont
prévues à l'occasion du retour dans
Ilile des restes de Ranavalo III dont
M. Mandel vient d'autoriser le trans-
fert à Madagascar.
A SAIGON
* La session ordinaire du Conseil
colonial a été ouverte par le gouver-
neur Pagès. Les élus cocWnchinohi ont1
lsàigné on manifeste de toyaliémi envrî*
-France. - •
A CÀY.ÈNNÈ
* Les élections au Conseil général
de la, Guyane se sont terminées, au
deuxième tour" par l'élection de M.
Quintrie-Lamotte.
ICI ET LA
* En vjie des élections.sénatoriales
de 1938, les coXèaeséiectoraux du dé-
partement d'Alger, de la Guadeloupe
et de la Martinique sont convoqués
pour le 23 octobre.
sas» 111 II :1: :::::::::J; J J JI:: 1 ::11
ANNIVERSAIRE DE LA MORT
DE ROLAND GARROS
'TT '~T&~r'ttPG- 1T~'!t7 'T'~Tt7'!\nt7 A ''W'ï? À 'N10 À ~W A WT' IT T
'LESrFÊ1ES;DE iE'ENFANCE-A. BRAZZAVILLE
Vue aérienne du goûter offert par le gouverneur général et Mme Reste à 2.500.
enfants Indigènes.-
DAKAR:
métropole des sciences
a f r i cai ne s
CENTRE DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES
: , ET D'ACTIVITE INTELLECTUELLE
L'INSTITUT D'AFRIQUE ETENDRA SON RAYONNEMENT
-' SUR TOUTE L'A.O.F.
(De notre correspondant particulier)
Grand centre économique et admi-
nistratif de l'A.O.F., Dakar voit se dé-
velopper de plus en plus son activité
scientifique, artistique et intellectuelle.
- Dans le domaine de la médecine,
l'Institut Pasteur, par l'intérêt excep-
tionnel des résultats de ses recherches,
retient de plus en plus l'intérêt des mi-
lieux médicaux, tandis que l'Ecole de
médecine est une pépiniilre de méde-
cins pour la fédération. D- îs celui des
arts, l'Ecole d'artisanat sauvegarde les
acquisitions du passé et forme les jeu-
nes artistes indigènes. Enfin l'organi-
sation de la bibliothèque du gouverne-
ment général et le classement de ses
archives mettent à la disposition des
chercheurs un outil de très grande va-
leur.
Il manquait cependant un centre des-
tiné à provoquer, faciliter et coordon-
mer les études sur la Fédération : son
soi, son histoire et ses habitants.
C'est cette lacune que la fondation
de l'Institut d'Afrique, dont la création
a été décidée par le gouverneur géné-
ral Brévié, est venue combler.
Installé dans le palais de la place
du Rond-Point, sur le plateau, édifice
primitivement destiné à. servir de ré-
sidence à l'administrateur de la cir-
conscription de Dakar, le nouvel Ins-
titut va entrer dans une phase décisive
de son développement.
Nous avons été demander à M. Mo-
nod,. docteur ès sciences, assistant au
Muséum d'histoire naturelle, récem-
ment arrivé de France et appelé à di-
riger l'Institut, de nous exposer les
buts de son activité. n a bien voulu
nous donner les indications suivantes.
L'Institut l'Afrique travaillera essen-
tiellement à dresser l'inventaire scien-
tifique complet de l'A.O.F. sous tous
ses aspects, sciences naturelles, ethno-
graphie, etc.
Dans ce but, l'Institut dirigera de
grandes enquêtes ethnologiques géné-
rales, dont les résultats permettront
de dresser la carte ethnographique de
la. fédération, en tenant compte de
toutes lès données, morphologiques et
ctilturelles, et non plus seulement lin-
guistiques. :. @..,' - ..,
Les langues indigènes feront l'objet
id'études approfondies et l'Institut s'at-
tachera. à. la solution du problème de
leur transcription, et notamment d'éta-
blir un alphabet pour les langues vé-
hiculaires,. Aoussa, Peuhl, etc.
Centre de recherches scientifiques et
de travaux intellectuels, l'Institut gui-
dera et conseillera les activités qui naî-
traient spontanément. Il coordonnera
leurs résultats.
Pour les savants de la métropole, dé-
sireux de poursuivre des travaux en
Afrique noire française, l'Institut joue-
ra le rôle d'Ecole française d'Afrique.
Il facilitera également leur tâche aux
étudiants qui .viendraient en Afrique
préparer leur thèse. Les premiers ar-
riveront peut-être à Dakar pour l'an-
née 193M939.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
ELECTIONS SENATORIALES
Les Conseils municipaux du départe-
ment d'Alger, de la Guadeloupe et de
la Réunion sont convoqués pour le 18
septembre, aux Sns de désigner leurs
délégués pour les. élections sénatoriales
de 1938.
Dans chacun des territoires intéres-
sés, le collège électoral se réunira au
chef-lieu le 23 octobre, jour fixé pour
les élections sénatoriales.
M. Jean Ajalbert, de l'Académie
Goncourt, à la suite d'une démarche
qu'il avait faite auprès de M. Guy La
Chambre, a reçu du ministre de l'Air
la lettre ci-dessous qui comblera les
vœux des amis indochincis de Ro-
land -Garros, précurseur du tir aé-
rien, à qui l'aviation a dû son arme en
1915: par « le dispositif du tir à tra-
vers l'hélice.
« Cher Monsieur,
« Vous avez bien voulu appeler mon
attention sur l'intérêt qu'il y avait à
commémorer au mois d'octobre pro-
chain le vingtième anniversaire de la
mort de Roland Garros.
c J'ai donc décidé que, pour commé-
morer cet anniversaire, une importante
prise d'armes aurait lieu au Centre-
Ecole de Cazaux, école, de tir aérien
de l'armée de l'air, qui peut être con-
sidérée comme unité de tradition de
Roland Garros, précurseur du tir aé-
rien.
« Au cours de cette prise d'armes, le
commandant de l'unité retracera la vie
héroïque de Roland Garros, ses cita-
tions seront lues devant le front des
troupes et les honneurs seront rendus. »
Signé : GUY LA CHAMBRE.
¡w:t ::::: ::::' :::: n:::::::::1::::
H::::::::::::::::::::;::::::: :t:::: u::::: ::::: ::::: ::: :::::::::: ::::::::::: :::::::::::::::::::::: :::::::::::: ::::: ::::::::::::::::: :: :::::::=::::::::::::::::::::: :: ::
, Un vrai ministre
des Colonies !.
llyaeu beaucoup de ministres
tI~,,:; ':',-,,'~n<,;.+~.t ,i4iba;gIl.é$'
,", ",Y,-,',',' ,!\, ',~:..:J!,' .,"
mimstériëïle.^ ',"
Certains 'ii;tidTaierit: totalement
la géographie. Il court - à cet
égard, dans les couloirs du mïnjfs-
tère des Colonies, d'ahurissantes
histoires,' qui peut-être ne sont
pas toutes des légendes.
La plupart, n'ayant aucune
compétence particulière, considé-
rant le ̃̃portefeuillé qu'on leur
avait offert dans le jeu des répar-
titions cdmme- une simple situa-
tion de début et d'attente, se ju-
geant dignes de ministères en ap-
parence plus" étoffés quo non
ascendam ?– ne s'intéressaient
pas à leur tâche, ne s'inquiétaient
ni de la marche ni de la direction
des services et se déchargeaient
des déci isii ons 'et,-de s responsabili-
tés sur leur cabinet ou sur leurs
bureaux.
Très peu furent vraiment des
ministres des - Colonies.
Aucun ne l'a été au même degré
que M. Georges Màndel.,
Je n'écris pas cela en souvenir
de vieilles et cordiales) relations,
remontant 1 au temps ou j'étais
chef de cabinet de Clemenceau à
l'Intérieur, - tandis. que Georges
Mandel commençait, à-nos côtés,
la plus brillante des carrières.
Je récris tout simplemènt parce
que c'est la vérité.
Dès.qu'il est entre rue Oudinot
comme il ̃ entrait jadis, a u. mi-
nistère des P.T.T., rue de-Gre-
nelle -- il y a eu quelque chose
de, changé, non pas seulement au
Dointl, de vue de Tordre, mais de
- par Jean PHILIP :
îft y '-? *
séîi'a'tfeurifr - •.T"
, membre de la comniissjon
des finances
ét" des* colonies* ̃
• ', « ♦' ♦
la cohérence, de la discipline inté-
rieure, mais encore je dirai
surtout - au point de vue de l'es-
prit d'initiative et de l'orientation
générale.
C'était comme quand, dans un
immeuble longtemps clos, des
fenêtres' s'ouvrent brusquement;
laissant entrevoir lumière et vie.
M. Mandel est à la fois un réa-
liste et un réalisateur, 'Réaliste de
1
M. GeorgesMANDEL
par sa mentalité, à laquelle répu-
goefit cpneepts. abstraits et
aussi fis banalités courantes, et
plus encore les idéologies calami-
teuses. Réalisateur parce qu'il ne
se renferme :pas Càmplais^mment
dans 7es vues, même les plus clai-
res, de j'esprit, mais qu'aussitôt il
les traduit en actes, d'une, portée
immédiate..
J'ai sous les yeux la photogra-
phie singulièrement suggestive
du groupe joyeux des lauréats et
lauréates du Concours général,
partant sur le paquebot "L'Asie, à
la découverte de notre empiré co-
lonial. Lumineuse idée de mettre
ainsi les jeunes, sans aucune théo-
rie préconçue, sans aucun secours
livresque livres et théories
viendront en leur temps direc-
tement en contact avec les vieilles
civilisations indigènes, avec l'âme
des peuples que la France entend
conduire vers des destinées plus
hautes:
ïdées non moins fécondes que
d'obliger tous les fonctionnaires
du ministère des Colonies à faire
un temps de service dans nos pos-
sessions d'outre-mer, et d'appeler
en France, pour quelques années
de stage, un certain nombre, de
fonctionnaires indigènes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS,)
LE SOIR
TOUTE L'AFRIQUE
DANSE !.
A COTONOU
ELLE PAIERA!
Il fallait bien qu'on y arrive ! Le
tam-tam nocturne vous savez, celui
qui justifie la célèbre formule : « Le
soir, toute l'Afrique danse! » - va
être imposé par le fisc.
C'est au Dahomey que cette. mesure
originale a été mise en vigueur. : l'ad-
ministrateur-maire de Cotonou vient,
en effet, de prendre un arrêté insti-
tuant au profit dv. budget communal
une taxe sur les tam-tams. On nous
précise qu'il ne s'agit point des instru-
ments eux-mêmes, mais des festivités
indigènes dont ls sont l'accompagne-
ment obligé.
Il est hors Je doute que les dor-
meurs de Cotonou y gagneront en re-
pos ce qui ne veut pas dire, d'ail-
leurs, que les organisateurs de festi-
vités renonceront pour si peu à leur
fructueuse industrie ou à leurs immé-
moriales coutumes.
Mais tout de même, si cet exemple
est suivi, nous donnons peu de temps
à l'Afrique pour devenir le continent
silencieux par excellence, aussitôt
éteints les derniers rayons du soleil.
Il n'y aura bientôt plus guère de co-
loniaux pour entendre battre dans leur
souvenir le frénétique, le lancinant,
l'évocateur tam-tam des nuits afri-
caines.
--- t~P.j:::l1: :::JU::::: u:::: :U:::::t:::: :;u: ""::::::: :::11:::::
DANS LES MERS DU SUD.
Une France australe !
-' .,' ,'-
A bord-du paquebot Ville-d'Amiens
est arrivé à Marseille M. Marchessou,
gouverneur de la Nouvelle-Calédonie,
commissaire. général du Pacifique et
haut-commissaire des Nouvelles-Hé-
brides.
Succédant au, gouverneur Siadous,
M. Mdrchessou a passé deux ans à la
tête de nos possessions, 'où il vient
d'être remplacé par le. gouverneur Jore.
Il rentré en France définitivement, at-
teint par la limite d'âge;
On connaît ¿'œuvre féconde de-M.
Marchessou, qui a rempli une. carrière
toute d'activité Pot de dévouement* -
- •
Le séjour que je viens d jtecom-
plir dans ces terres lointaine»-a été
pour moi, Africain, l'occasion de n'ini-
tier à des questions délicates, a bien
voulu nous déclarer le distingué gou-
verneur;
« La Nouvelle-Calédonie tient dans
l'Empire une place importante, un peu
sous-estimée en France.
« Cette. île de Beaute est peuplée
de 16.000 Français de race pure, elle
est riche en mines, en café de pre-
mière qualité. Pour l'instant, il faut
se préoccuper de donner un nouvel
esajr à ces mines et de fournir aux
planteurs les moyens de soutenir JOW
« La ., métropole ne doit pas
oublier qu'il existe au mi-
lieu du Pacifique un réel
npyau de face française »
nous déclare M. Marehessou,
gouverneur :' ",
de la Nouvelle-Calédonie
'̃ ̃ 9 ̃ l édonie
récolter, gui ne. doit pas être noyée
dans la niasse -le nos productions afri-
caines. ; .-
« Les' .Calédoniens, ont toutes les
qualités- françaises et continuent les
vieilles, habitudes de là. paysannerie.
Mais, alors que tout .çl\ange et se mo-
difie aûtoùr de tï(,us, ils montrent un
esprit de.-l'out:inp., d'entêtement même.
En ce pays attardé, il faut aiir avec
prudence. , -',
« Au point le vue économique, la
Nouvelle-Calédonie tourne naturelle-
ment trop ses regards du côté de l'Aus-
tialie, en raison -le son prodigieux éloi-
gndmtnf rtr fn rtffuir1"
« En ce qui concerne les mines, les
Japonais les exploiteraient volontiers.
Les Français tirent parti du nickel,
du fer, du chrome ; des résultats inté-
ressants sont à espérer. »
Après ce tour d'horizon rapide, le
: gouverneur Marchessou ajoute :
« La Calédonie pourrait recevoir et
nourrir 50.000 français de plus, qui
vivraient en bonne harmonie avec les
inàigène!i* canaques, lesquels se déve-
loppent sans se mtler trop à la popu-
lation 'française.
- (LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
:::,:,: :: :::::.:::: 1 :: : : : : : :: : ::: ! : : ! : : ! 111 : : : : : ! :: 1 r: :: : : : : : : : : : : : : : : : :: : :: : ! !: : , ! ! : : 1 : : :: m~::::::::!:::: J : : : : ! : : ! : : : 11':;
UN. NOUVEAU LIVRE D'ANDRÉ' DEMAISON :
-, ,
UN NOUVEAU LIVRE D'ANDRÉ DEMAISON :
« La Nouvelle Arche de Noé »
Si- j'ai aimé les « livres de. bêtes-*
d'André Demaison, parce qu'ils m'in-
troduisaient de plain-pied dans leur
privé, ma préférence est allée, sans
cesse, à ceux de ses ouvrages qui évo-
quaient l'homme, maître des êtres et
des lieux. Je ne sais quel succès la mode
a fait à son Pacha de Tombouctou.
Je le tiens pour un de ses maîtres-livres
par le vie qu'il a rendue à Djouder,
ce renégat parti de Marrakech à la
conauête de Tombouctou. Dréftrorant.
cette nouvelle aventure des prochaines
décades, où nous verrons les Maro-
cains, à l'étroit dans~Eeur.M~ pacifié,
déborder vers le sud et redonner aux
rives du Niger, bonifiées par l'effort
français, l'antique prospérité de Ghana.
Dans Tropique; Tàtiteur apparaissait
en pleine lumière mais il semblait que
la formé du roman, les épisodes qui
Ip nourrissaient accordaient plus de ton
au décor, à l'atmosphère de cette es-1
par G.-R. MANUE
èale de Casamance, qu'au héros lui-
même.
Tant pis pour les amateurs de clas-
sement précis, qui avaient, une fois
pour toutes,, placé A. Demaison sur le
rayon des animaliers. La Nouvelle Ar-
che de Noë (1) va les dérouter. Il s'agit
bien-de bêtes, mais combien Noé tient
sa large, son éminente place d'homme,
au milieu de ce rassemblement de la
faune africaine ! Le Demaison que nous
connaissons, dans la plénitude de son
métier d'écrivain, solide dans son bon
sens, dru et plein d'images dans son
langage, nous- le découvrons, dans ce
garçon d'un peu plus de vingt ans qui,
abandonnant son comptoir sénégalais
dont il a épuisé l'imprévu, va longer
la côte occidentale d'Afrique, s'arrê-
tant aux estuaires des fleuves, touchant
les vieilles escales aux noms portugais,
pour acheter des animàiix sauvages à
l'intention des marchands d'Europe.
L'entreprise n'est pas sans risques,
puisque le jeune homme, associé d'un
spécialiste, bailleur de -fonds, engage
dans - l'affaire une vigueur physique
sans défaillance, du jugement, un mo-
ral ferme et une longue, très longue pa-
tience.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
André DEMAISON
auteur
de « La Nouvelle Arche de Noé »
:, P~ndant le mois de juillet 1938, ont débarqué Casablanca. Parmi ces to~-
Pendant le mois de juillet 1938, 3.040 touristes ont débarqué à Casa blanca. Parmi ces tou-
ristes, 2.820 ont voyagé en croisière organisée. -
f" * , , ,"
Quand on voit le bénéfice que la France tire, cette année, de ses ressources touristiques,
on peut regretter que l'A.O.F. ne profite pas, elle aussi, de l'effort fait par le Maroc.
Il faut dire que, depuis deux ans, notre grande Fédération de l'Ouest africain ne suit pas le
courant du mouvement mondial de la prospérité. Elle se replie sur elle-même et s'amenuise. Les pro-
jets d'intérêt touristique du gouverneur général Brévié ont été abandonnés. Et voilà !.
DE STOCKHOLM
A DAKAR
en voilier
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
Le dundee « Ingelborg »
:$== i?:: == == H = =: =::?: =:;:::: 1:: 11: a:
PROPAGANDE
COLONIALE
Un de nos lecteurs, colonial
de carrière, nous a conté ceci :
« Me trouvant en congé
dans ce village du Tam-et-Ga-
ronne où ma famille est fixée,
je fus abordé par un cultivateur
de l'endroit qui me dit :
« Vous qui connaissez les co-
lonies; croyez-vous que mon fils,
en s'engageant avant l'appel de
sa classe, pourrait partir là-bas.
et s'y créer une belle situation ?
« Je m'empressai de lui ré-
pondre affirmativement quant
au départ. En ce qui concerne
la situation, j'ajoutais que cela
dépendrait, aux colonies comme
ailleurs, des qualités personnel-
les et le cas échéant des aptitu-
des particulières de son enfant»
Mais qu'a fait votre fils jus-
qu'à présent ? questionnai-je à
mon tour.
Il a travaillé aux champs
avec moi. Ah ! C'est un : gars
solide.
J'entends bien. Mais, avez-.
vous d'autres enfants ?
Non, c'est le seul qui me
reste.
Dans ce cas, et si votre fils
se crée comme vous le souhaitez,
une situation hors de France, qui
prendra votre suite, à la ferme
et sur vos terres ?.
« L'homme eut tout de même
une hésitation puis finit par- me
déclarer qu'il s'en -- désinterres-
sait, que la terre aujourd'hui
coûtait plus de peines qu'elle ne
rapportait de profits, et qu'il va-
lait mieux que les enfants cher-
chent autre chose.
Voyez donc dans le pays,
conclut-il, tous ceux qui ont
vendu !
- Oui, à des Italiens »
Cette anecdote nous - parait
poser d'une manière presque
tragique un cas de conscience
nationale : faut-if coloniser ou-
tre-mer et pour cela abandonner
la terre natale à des immigrants
étrangers ? .-
Jadis c'étaient les cadets qui
peuplaient les nouvelles France.
Aujourd'hui, hélas 1 il n'y a plus
de cadets ou si peu !. et c'est
l'étranger qui nous colonise I
Nous devons nous pénétrer de
cette vérité primordiale que pour
tenir .l'Empire et le conserver
sans anémier pour autant la
Mère-patrie, nous devons recréer
la famille française et la fa-
mille française nombreuse sur la
terre de France.
Hors de là point de salut -
et bientôt peut-être plus d'Em-
pire plus même de France à
bref délai.
p
L'interpinétration
administrative coloniale
Quatre mandarins de l'administra-
tion indochinoise, qui doivent être dé-
tachés dans les services de l'adminis-
tration centrale, sont arrivés à Paris.
Us ont conféré avec M. Georges Man-
del, ministre des Colonies, qui les a
respectivement affectés à son cabinet :
a la direction des affaires économiques,
à la direction des affaires politiques et
à la direction du personnel. Ds seront
prochainement "eioints par deux fonc-
tionnaires malgaches.
Ainsi se réalise l'interpénétration
administrative qui doit permettre la
fusion nécessaire de toutes les parties
de notre empire.
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