Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-08-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 août 1938 29 août 1938
Description : 1938/08/29 (A38,N35). 1938/08/29 (A38,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272099c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
; • •33* année. - - No 35. d Fondateur : Marcel RUEDEL. '.* - Edition hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc 1 - Lundî29aout; 1938.
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Les Annales Coloniales
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k ..Jour croyoRs à la France
ETERNELLE, IMPERISSABLE, NE.
CESSAIRE ! »
BOUBÀKAR CAMARO,
,̃ Président des Anciens Combattants
du Sénégal, croix de guerre.
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- 1 * J à
PROPAGANDE
, ,
La science française
: dans Madagascar
Alfred GRANDIDIER
f -.. par Georges GOY AU
; ,,' ',' Secrétaire perpétuel de l'Académie Française
Lorsque, en 1899, le général Gallieni organisait Madagascar con-
quis, on vit paraître, sous son impulsion, trois volumes d'un Guide
de l'immigrant. Gallieni avait confié à un savant français, Alfred:
Grandidier, le soin d'en diriger la rédaction. Ainsi la science allait-
elle survenir, à la suite de nos armes, pour affermir notre occupation
de l'île et pour la féconder.
Mais c'était l'honneur d'Alfred Grandidier que, dans Madagascar,
la science sa science à lui avait depuis longtemps précédé nos
armes. Il avait moins de trente ans lorsqu'il avait fait de la grande
île, dès 1865, le domaine de son esprit d'investigation.
A l'occasion des fêtes qui, récemment, dans Tananarive, sous
la présidence de M. Je gouverneur général Cayla, célébrèrent le sou-
venir de Grandidier, La Revue de Madagascar vient de lui consacrer
un fascicule du plus puissant intérêt : l'île, déjà, n'avait plus df"
mystères pour lui, à une époque où elle nous demeurait fermée, et
c'est un émouvant spectacle que celui de cet homme de science qui
sut l'explorer, la reconnaître, la décrire, et la préparer, tout en même
temps, à s'incorporer à notre empire.
L'Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, dAl-
fred. - Grandidier, est une incomparable source de renseignements. Il
paraît établi, d après les recherches que consigne cette œuvre gigan-
tesque, que Malais et Javanais sont les ancêtres des Hovas et des An-
drianas de race jaune, et que les noirs de l'île y furent amenés par
des immigrations successives de « nègres indo-océaniens ou orien-
taux » que Grandidier désignait sous le nom d'Indo-Mélanésiens.
Noirs et jaunes, noirs qui avaient été les premiers émigrants, jaunes
qui étaient apparus à leur tour, venaient, les uns et les autres, des
archipels océaniens ou du continent asiatique; ainsi Grandidier expli-
quait-il ce fait qu'ils parlaient la même langue.
Avant lui, des explorateurs qui n'avaient fait que passer à Ma-
dagascar étaient enclins, soit à se laisser trop aisément impression-
ner par. certaines floraisons somptueuses, soit, tout au contraire, à
jeter le discrédit sur les roches stériles" sur les sols pauvres, sur la
maigre végétation qui frappaient leur regard en beaucoup de régions.
Entre ces pessimistes et ces optimistes, Grandidier prit une position
intermédiaire. Son expérience de botaniste, éclairée par l'amitié du
Srofesseur Henri Bâillon, posa les premières assises de cette flore de
Madagascar que publie en ce moment le professeur Humbert. Et
tout en même temps, de ses diligentes explorations, il tira des con-
clusions pratiques pour l'œuvre colonisatrice. La,Société de Géogra-
phie l'entendit, deux ans/après son dermer voyage, exposer que la
V*oitié de Madagascar était çulti*âble. L'JiaSilèté avec laquelle les
indigènes disciplinaient l'eau pour irriguer de nouvelles rizières lui
donnait confiance. Si Madagascar, aujourd'hui, cultiye la canne à
sucre, tout comme Cuba, si, dans les régions du Nord-Est, le caféier
d'Arabie commence à prospérer, l'instigateur de ces cultures fut
Grandidier.
-»- J, J H: nI J::: = =:::: ::: ::':::: = =: =:: n:
PROPAGANDE
COLONIALi
Ainsi qu'on pouvait le prévoir
les dockers marseillais ne se
sont point inclinés devant la dé-
cision du surarbitre désigné se-
Ion les lois nouvelles pour tran-
cher le conflit.
C'est ainsi qu'on a vu, suprê-
me espoir et suprême pensée,
les tirailleurs sénégalais déchar-
ger les navires laissés en souf-
france par la volonté des doc-
kers.
Ah ! ces braves tirailleurs !
Nous les avons tous vus, sous
des ciels divers, déambuler en
longues théories, portant sur la
tête, ceux-ci les parpaings desti-
nés à la construction d'une rou-
te, ceux-là les briques pour quel-
que résidence de brousse, d'au-
tres encore des sacs de ciment,
des tôles, des poutrelles. enfin
tous les matériaux dont on peut
avoir besoin sous le soleil.
Certains leur reprochaient de
n'en pas porter lourd et de se
hâter. lentement. C'était en fin
de journée seulement qu'on
pouvait jauger le labeur fourni
par ces files de fourmis humai-
nes.
Les voici aujourd'hui sur les
quais de Marseille, sauvant les
primeurs d'Algérie, extrayant
dés cales les bagages des voya-
geurs qui pourront ainsi grâce à
eux prendre leur train.
« Ordre et rapidité » signale
un de nos grands confrères pa-
risiens qui cite cet exemple : A
8 h. 35 arrivait 1" « El-Djezaïr »
avec 758 passagers et 41 tonnes
de marchandises. A dix heures
toutes les manipulations étaient
terminées !.
Toumané ou Samba ne ga-
gnent cependant point pour ce
faire les beaux salaires horaires
de MM. les dockers (dont beau-
coup d'ailleurs sont des étran-
gers trop heureux de trouver à
manger chez nous 1) -,-'
Toumané ou Samba, dans les
cales de nos navires comme de-
main peut-être dans les casema-
tes du Rhin se disent seulement
« Qu'y en a service ! » et ils se
hâtent lentement comme à leur
ordinaire.
Mais le travail est fait et
bien fait Et voici une petite
"histoire de plus à ajouter à
l'Histoire tout court, de nos bel-
les troupes noires, parfois si mé-
connues I, ;-,-
Lorsqu'on 1872 la Société de Géogra-
phie de Paris lui décernait la grande
médaille d'or, lorsqu'en 1885, l'Acadé-
mie des Sciences l'appelait en sa sec-
tion de géographie, ces deux compa-
gnies rendaient un juste 'témoignage
à ce que lui devait la géographie de
Madagascar, et. la cartographie fie la
grande île :. le père Charles Poisson
déclarait publiquement, il y a quelques
mois : « Marins, géographes, physi-
ciens du globe, tous ceux qui s'intéres-
sent à la forme, à la description de la
terre de Madagascar, n'oublient pas que
Grandidier fut ici pour l'une ou Vautre
de ces sciences un initiateur, pour tou-
tes un bienfaiteur. » Les liens d'amitié
ç.ii l'unissaient à, Milne Edwards l'in-
duisirent à étudier avec une sollicitude
spéciale la géographie zoologique de
Madagascar ; de nombreux insectes de
là-bas portent, dans les nomenclatures
scientifiques, le nom de Grandidier.
Pour la paléontologie malgache, il fut
vraiment un précurseur. Quelle joie
pour lui, le jour où, à Ambolisatza, il
rencontra les ossements de l'oiseau
géant et, non loin de là, des ossements
d'hippopotames, de crocodiles, de tor-
tues, et lorsqu'il put, de ces découver-
tes, dégager certaines conclusions sur
les relations géologiques probables de
Madagascar avec, le continent africain
d'une part et les pays de l'Insulinde
d'être part. (Suite page 3.)
L'A. O. F. DOIT AVOIR le,
SA STATION D'EMISSION
A QUAND RADIO-DAKAR
la voix de l'Afrique Noire ?
(De notre correspondant particulier)
En toute chose, il est bon de situer
la place qu'occupe l'A.O.F. parmi les
diverses activités mondiales.
En matière de radiodiffusion, la ré-
ponse est vite faite, puisque l'Afrique
Occidentale française est une de nos
possessions d'outre-mer qui se signale
par son silence, tandis que, pour d'au-
tres, la T.S.F. est devenue, à l'heure
actuelle, un puissant moyen d'informa-
tion et d'éducation dirigée.
Indochine, Madagascar, Martinique,
Maroc, Tunisie, etc. ont compris tout
l'intérêt qui s'attache, tant du point de
vue social que politique, à posséder un
poste susceptible d'intéresser, d'infor-
mer et de diriger dans le sens souhaité
les divers éléments qui forment notre
empire colonial.
En A.O.F. et dans toute l'Afrique
noire, s'ajoute ur. légitime souci de
rendre plus agréable et moins loin-
taine la < vie du broussard. Imagine-
t-on combien serait agréable, pour le
colonial perdu dans un poste éloigné,
de recevoir le matin la revue- de la
presse, etc., et le soir, après une jour-
née fatigante, d'écouter les informa-
tions ?-
Je Mia bien que cela féra sourire
AU CONGO BELGE COMME AU CAMEROUN
,
Colonisation européenne
et main-d œuvre indigène
Accorder les terres demandées,
c'est exposer les concessionnaires
à connaître un :jour ce que le gou-
verneur du Cameroun, M. Boisson,
appelait : la situation tragique du
colon, obligé, faute de main-d'œu-
vre, d'abandonner sa récolte pen-
dante, et d'assister à l'envahisst-
ment de sa plantation par la
brousse, faute de bras pour s'y
opposer !
opposer! P. RYCKMANS,
(Gouverneur général
du Congo belge.)
Le Congo belge comme d'ailleurs
d'autres colonies européennes d'Afri-
que peut-il accueillir ou, non une
immigration sans cesse accrue de co-
lons blancs ?
Telle est la question que le gouver-
neur général du Congo' belge, M. P.
Ryckmans, a entendu traiter en ou-
vrant récemment la session du Conseil
de gouvernement à Léopoldville.
A cette question, courageusement et
nettement, le chef de la grande colo-
nie belge a répondu par la négative.
Oh ! certes, ce n'est pas l'espace à
occuper qui manque ni la terre à cul-
tiver qui fait défaut.
Mais, sous l'Equateur, le colon eu-
ropéen ne peut être qu'un chef, un di-
rigeant, mettant en valeur une por-
tion suffisamment rémunératrice de
terrain et utilisant pour ce faire une
main-d'œuvre indigène déterminée.
r~ ?: J:;::::::=:=:111
LE PROBLEME COLONIAL
A LA CONFERENCE
INTERPARLEMENT AIRE
,'.: DE LA HAYE ,';~':'t:
: Au cours des travaux de l&^CcuBfé.
rence interparlementaire, le sénateur
Gautherôt, chargé d'intervenir par le
groupe parlementaire français, a sou-
tenu la thèse de la France concernant
la redistribution des colonies et la ré-
partition * dés matières premières, si-
tuant lè'problème sur-le; terrain écono-
mique.
« La collaboration économique sus-
ceptible de préparer et de consolider la
paix universelle, soit, mais au delà la
France ne peut répondre que par un
non possumus », a-t-il déclaré.
Le colonel Sandeman Allen, président
du groupe britannique, prit la parole à
son tour. Il rappela que la Grande-Bre-
tagne et la France entendent traiter la
question coloniale dans l'ensemble des
problèmes de l'heure et non séparément.
Après diverses interventions, la con-
férence adopta une résolution disant
notamment :
« L'union constate que généralement
les pays coloniaux accordeht aux res-
sortissants des autres pays des conces-
sions ou autres droits qui leur. permet-
tent de mettre des exploitations colo-
niales en valeur par leurs propres
moyens sans-qu'il soit porté atteinte à
la souveraineté de la métropole ; elle
recommande instamment le développe-
ment de cette politique libérale spécia-
lement en faveur des ressortissants des
pays qui ne possèdent pas de colo-
nies. »
L'Italie et la Pologne ont refusé leur
vote à cette forme amendée de la réso-"
lution primitivement proposée et qui
envisageait « de procurer aux pays ne
possédant pas de colonies des conces-
sions d'exploitation coloniale ».
certains citadins coloniaux, mais en vé-
rité, c'est avec un vif intérêt que je
vois le broussard, le vrai, infiniment
heureux d'écouter, le soir venu, en pre-
nant son apéritif, la voix de France
ou une musique réconfortante.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
« Par feux de brousse, Il faut entendre les incendies parcourant des
terrains couverts d'une végéta .ion arbustive. Ces feux sont interdits dans tout
le domaine de la colonie. », ", ,-
Ainsi s'exprime énergiquemer.:' le gouverneur général Cayla à Madagascar.
« *' er-a l ie r,
': Que n'en est-il de même danc notre grande Afriquernoiré où, par un coupable làisser-aller,
la haute autorité a permis de dévaster des régions entières, en Haute-Guinée notamment.
C'est ainsi que le gouverneur général de Coppet contemplait avec le sourire les ravages
du feu. Sur la route de Kissidougou, au mois de mai,, il a jpu constater que les poteaux télegra-,
phiques même n'étaient pas épargnés. ','
Et pourtant, il ne semble pas que des'instructions aient été données.
Nous préférons l'attitude du gouverneur général Cayla qui correspond véritablement à
'intérêt général. '1
Cette main-d'œuvre existe-t-elle ?
En cela réside tout le problème. M.
Ryckmans ne condamne nullemént le
principe de l'initiative privée euro-
péenne à la colonie. H s'élève même
contre la colonisation d'Etat dont il
dit : « L'estampille officielle n'a ja-
mais garanti le succès d'une entreprise
pas plus que la méfiance de l'admi-
nistration n'est un présage d'échec.
Que d'affaires brillantes n'auraient ja-
mais été réalisées s'il avait fallu at-
tendre l'approbation de l'Etat !
« Quant - à l'interdiction de créer
des entreprises nouvelles, ajoute-t-il,
je doute à la fois de son efficacité et
de sa légitimité.
c, De son efficacité, car si l'on peut
refuser de nouvelles concessions de ter-
res; on ne peut interdire la mise en
valeur, par leurs propriétaires, des ter-
res déjà concédées et-il-y en a plus
qu'assez pour épuiser, et- an'delà, tou-
tes les .réserves possibles de main-
d'œuvre.
-c- .De sa légitimité, car il faudrait,
en ce cas, que l'Etat otfrit aux travail-
leurs indigènes des conditions'meilleu-
res que celles faites par les entrepri-
ses privées et qu'il n'aboutit point fina-
lement à figer toute l'économie d'un
pays, à interdire toute initiative nou-
velle, si féconde qu'elle puisse être. »
Mais ces concessions étant faites à
un libéralisme nécessaire pour la mise
en valeur des colonies partout où cela
est possible, le gouverneur général du
Congo belge en arrive au corollaire
obligé de toute entreprises l'existence
4'une main-d'œuvre telle qu'une fois
assurée la vie des plantations et des
chantiers, les villages ne soient point
déserts, les champs abandonnés, la vie
propre des groupes humains menacée.
Parlant 'en particulier du .Kivu, ré-
gion peu peuplée qu'il, donne en exem-
ple, M. Ryckmans déclara -: ,
o &^Crtià-'6ïf'Jaiudttvassé3î'T?otif*v<»ii3-
convainçre que la pause ne m'inspire
aucun enthousiasme. Je n'y vois pas,
un remède ; tout au plus une morphine
qui peut endormir pour un temps la
UN DRAME
de la
brousse !
UN PRISONNIER ECHAPPE
POIGNARDE M. ROBERDEAU
DANS L'EXERCICE
DÉ SES FONCTIONS
Berberati, en Haute Sangha, vient
d'être le théâtre d'un drame lamenta-
ble qui a valu la mort au chef de sub-
division M. Roberdeau, adjoint prin-
cipal hors classe des services civils.
Et voici dans quelles conditions :
Un prisonnier baya était transféré
de Berberati à Fort-Lebut. Au cours
du voyage, qu'il faisait sous la garde
d'un milicien, celui-ci, à la première
étape, s'endort. Liberté ainsi offerte et
rancune qu'il serait possible d'assou-
vir ! Le prisonnier n'hésite pas : à un
poteau, il ficelle son milicien, s'empare
du fusil chargé et, sans plus attendre,
retourne sur Berberati, pour « faire
la guerre au poste ».
Informé, le chef du département, M.
Delmas, donna ordre au chef de sub-
division de ramener le fugitif, mort ou
vivant. C'est alors que M. Roberdeau
se mit en chasse, rejoignant le dissi-
dent auquel s'étaient joints. trois
compagnons dans une case isolée.
Confiance, humanité : M. Roberdeau
ne fit pas tirer ; il parlementa: Et le
Baya de lui crier : « Viens prendre le
fusil ! » Cran, prestige du blanc à
maintenir toujours très haut. M. Ro-
berdeau entra dans la -case où il. fut
sauvagement poignardé.
TI est mort en faisant son devoir,
simplement.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Le
Baya, malgré les miliciens. qui escor-
taient l'Européen, put' s'emparer du
revolver et du portefeuille de sa vic-
time, ayant encore le loisir de s'enfuir.
Il court encore, dit-on.
douleur du malade et cela aux dé-
pens de ses centres nerveux..Pourtant,
dans les circonstances actuelles, j'he-
site à écarter ce provisoire palliatif ;
car la médication vraiment efficace ne
serait pas applicable sans faire de
nombreuses victimes.
« Fournir plus d'hommes, le Kivu
en est incapable. Les effectifs réelle-
ment recrutables c'est-à-dire à la
fois disponibles et disposés à s'enga-
ger aux conditions actuelles.- ne suf-
fisent pas à assurer l'entretien des
plantations existantes sans parler
des terres concédées et demeurées en
friche ; dans certains. cas, lei vides ne
sont comblés que grâce à une pression
administrative que je m'avoue impuis-
sant à intensifier encore sans dépasser
et les limités que me trace la loi et !es
limites que m'oppose ma conscience.
toute manière,. même si l'Administra-
tion était animée du souci exclusif, de
fournir aux blancs le. maximum pos-
sible, de travailleurs., Les sociétés .COU-
tumières. doivent continuer de vivre et
de prospérer, quand ce ne serait , que
comme résej-voii-à, de main-d'œuvre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Devant la carence des dockers marseillais, le gouvernement a dû faire appel aux tirailleurs séné-
galais, dimanche dernier, pour décharger le courrier postal des grands paquebots en souffrance.
Une fois de plus, les noirs d'Afrique ont fait tout leur devoir sous la protection des gardes mobiles.
, .1" 'u'
Un Français de l'Empire nous dit.
Mois d'août, mois des vacances : en
vérité, période peu pi'opice aux enquê-
teurs ! M. X. est à Deauville, M. Y.
à Juan-les-Pins, M. Zr. à Contrexé-
ville.
Il n'y, a plus à, Paris que les pro-
vinciaux et mais. oui, au fait !
les coloniaux en congé.
C'est donc vers ces derniers que nous
nous sommes dirigés. Oh ! ils ne sont
pas difficiles à trouver :. les registres
déposés dans tels établissements où ils
ont leurs habitudes quasi corporatives
nous aident à repérer l'un quelconque
d'entre eux.
Et voici Labrousse (du moins. l'ap-
pellerons-nous. ainsi), planteur de ce
qu'il vous plaira en Afrique ou en In-
dochine. Les questions très générales
que nous entendons lui poser n'ont be-
soin d'aucune localisation.
C'est un colonial que nous abordons.
Ah ! ah !. Vous êtes journaliste
colonial parisien ? s'exclame Labrousse
dès nos premiers mots de présentation.
Beau métier, monsieur !. Il y a tant
à faire et vous pourriez tant faire en
France pour nous ! Mais. êtes-vous ja-
mais allé à la colonie ?
Coup droit ! Allons, on ne « les >
a pas changés ! Sous la cordialité de
UN PORT
QUI SE SUICIDE
1 r C
* i ^ar A. LUBRANO.
Avec ensemble, les entrepreneurs de
manutention, la C. G. T. et les dockers
ont rejeté le premier projet de régle-
mentation provisoire du travail dans le
port de Marseille. -,
Ce projet, élaboré par M. Ramadier,
était inapplicable, ses dispositions con-
trecarrant de façon absolue les décla-
rations solennelles de M. le président
du Conseil.
Comment les entrepreneurs auraient-
ils pu admettre qu'un conflit devant
être réglé par la procédure légale de
la loi du 4 mars 1938, puisse être tran-
ché par une décision ministérielle fai-
sant table rase de la convention collec-
tive f Cette dernière, doit être librement
discutée entre les parties, surtout en ce
qui concerne les salaires dont la fixa-
tion échappe même à la compétence
légale des arbitres.
En compensation des augmentations
de salaire, on voulait accroître les char-
ges des appareils de levage. Pourquoi
les ouvriers du port accepteraient-ils
cette solution qu'ils ont condamnée en
assemblée générale extraordinaire ?
Certes, les dirigeants du syndicat des
dockers exagèrent.
Pour les encourager encore la fédé-
ration des ports alerte ses effectifs ;
proteste contre l'emploi de la main-
d'œuvre militaire à laquelle il "a fallu
recourir le dimanche ; menace de dé-
clencher la grève générale.
On a jeté assez de cris d'alarme. Avec
le prolongement d'une situation pareille,
le port de Marseille se suicide.
M. Daladier, dans son discours radio-
diffusé, disait que les majorations pour
heures supplémentaires ne devaient
pas dépasser 10
Par une sorte d'ironie, M. Ramadier
« pondait » au même moment le fa-
meux décret consolidant des majora-
tions de 60 et 75 sur des salaires
fortement accrus ! Le successeur de
l'ex-ministre aura l'occasion de médi-
ter.
Qu'on discute à perte de vue ; que
chacun de son côté délibère, un fait de-
meure : la force parait rester aux
contempteurs de la loi, tandis que ceux
qui la respectent sont pénalisés.
Le port est frappé de paralysie; no-
tre production est en régression cer-
taine. Qu'importe aux aggitateurs qui
redoublent leurs appels à la violence ;
débitent des mensonges, trompent.
mystifient en se prétendant guidés par
le souci de l'intérêt du pays !
Un exemple : On sait pertinemment
que les représentants des groupements
agricoles, commerciaux et industriels
et les élus d'Algérie, avaient décidé un
meeting de protestation contre l'atti-
tude des dockers marseillais. Dans
l'esprit de conciliation et de collabora-
tion qui a toujours été le leur, ils décidè-
rent de renvoyer ce meeting et d'atten-
dre les résultats des pourparlers qui
devaient mettre fin au conflit.
Au cours de l'assemblée générale ex-
traordinaire du 19 août un dirigeant
des ouvriers du port connu pour ses
opinions avancées, déclara que les pri-
meuristes avaient cédé devant la me-
nace du syndicat des dockers d'Alger.
Et dans la salle on applaudit à tout
rompre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
l'accueil, nous retrouvons la défiance
moqueuse, et cette gouaille qui n'est
qu'une forme de la lucidité. Une vie
dure, toute de luttes contre la nature
hostile ou les hommes quelquefois per-
fides, leur apprit à ne point se payer
de mots et à tout peser au juste poids.
Et parce que nous affirmons y être
allés, à cette colonie dont il vient, lui,
Labrousse, et à d'autres encore qu'il ne
connaît point, c'est à notre tour d'avoir
à répondre, à notre tour de passer une
sorte d'examen tout en même temps
bon enfant et narquois.
Mais vous ?. Comment cela va-
t-il là-bas ?
Nous sommes parvenus à ressaisir
l'initiative des opérations et Labrousse
va maintenant se raconter sans réti-
cence. La glace est rompue.
! - Autrefois, monsieur, les Français
ne connaissaient rien aux colonies, mais
là, ce qui s'appelle rien ! On en gémis-
sait fort dans quelques cercles hermé-
tiques. On en faisait un drame à la pre-
mière page de quelques journaux con-
fidentiels. Dans la brousse, ma, foi, vous
savez, on n'y pensait pas trop, ou alors
on en piquait de ces belles colères qui"
sont parfois utiles pour se détendre les
nerfs mis en pelote par un fichu climat.
« Aujourd'hui, c'est une autre chan-
son ! On s'est fourré dans l'idée d'ap-
prendre aux Français ce qu'étaient les
colonies, et, pour ne point faire les
choses à demi, on a brandi le panneau-
réclame de l'Empire !.
« Et en avant les grandes formules,
les slogans comme vous dites: la France
des cinq parties du monde ; la France
a,ux.cent; millions d'habitants ! la plus
grande France ! la France totale !.
enfin, l'Empire, quoi !.
« Résultat ? Eh bien ! les Français
n'ont rien appris de plus, ni en géo-
graphie ni en politique ! Seulement, ils
se sont mis à s'occuper de nous, et ça,
c'est terrible !
« H n'est pas de congrès politique, de
meeting de vélodrome, de parlote de
sous-préfecture qui ne convoque quel-
ques délégués de Tombouctou ou de
fibandoc, iui, n'émette de vœu • sur lai
politique à suivre dans l'Imérina ou
l'Inini, qui ne condamne formellement
ce proconsul qui fait travailler les in-
digènes ou celui-là qui leur donne des
congés payés.
« Le pire est que tout cela fait boule
de neige et, de cascade en cascade,
finit par nous retomber dessus, si éloi-
gnés que nous soyons, sous forme de
lois dictées de Paris, inapplicables à
nos gens et cependant impératives !.
Il y a tout de même bien des mo-
dalités prévues d'application, des as-
souplissements en quelque sorte ?
Oui ! On en prend et on en laisse,
évidemment ! Il n'empêche que les ré-
percussions, dans le domaine de la po-
litique indigène comme dans celui de
l'économie pure et simple, sont tout
simplement ahurissantes. Il faut bien
en aboutir à deux conclusions éviden-
tes : qu'en tant que blancs nous nous
sentons indésirables dans la colonie,
qu'en tant que coloniaux nous nous
voyons traités en étrangers par la mé-
tropole.
« Ce n'est pas en faisant lever le
poing à nos indigènes ni en leur incul-
quant la haine du blanc que l'on ren-
forcera ce fameux Empire dont on a
plein la bouche.
« Ce n'est pas non plus en taxant
nos produits, en contingentant nos ex-
portations après nous avoir tant ré-
clamé de planter et de produire qu'on
fera de nos colonies des pays prospères
et évolués !.
Permettez ! Ici, il convient de
considérer que l'agriculteur ou l'indus-
triel français, eux- aussi, ont des inté-
rêts légitimes !
Vous ai-je dit le contraire ? J'ai
dans ma famille des viticulteurs nar-
bonnais, et je connais par eux le con-
flit des vins algériens et français.
Mais qui donc est responsable de tels
conflits sinon, et à l'origine, l'adminis-
tration qui, par sa politique à courte
vuè, et à la faveur des fameuses cloi-
son étanches entre ses divers domaines,
a poussé partout à une production in-
considérée, désordonnée, imprévoyante?,
iLIRE LA SUITE PAGE CINQ), J
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Les Annales Coloniales
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", * - OND15EfÉ" EN 1900 - *
k ..Jour croyoRs à la France
ETERNELLE, IMPERISSABLE, NE.
CESSAIRE ! »
BOUBÀKAR CAMARO,
,̃ Président des Anciens Combattants
du Sénégal, croix de guerre.
DIRECTION
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12, flie L6 Peletier* Paris (9e)» - - Téléphone : Provence 49.81 et 82.–C. C. postaux Paris 147385.
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Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs - numéros
- 1 * J à
PROPAGANDE
, ,
La science française
: dans Madagascar
Alfred GRANDIDIER
f -.. par Georges GOY AU
; ,,' ',' Secrétaire perpétuel de l'Académie Française
Lorsque, en 1899, le général Gallieni organisait Madagascar con-
quis, on vit paraître, sous son impulsion, trois volumes d'un Guide
de l'immigrant. Gallieni avait confié à un savant français, Alfred:
Grandidier, le soin d'en diriger la rédaction. Ainsi la science allait-
elle survenir, à la suite de nos armes, pour affermir notre occupation
de l'île et pour la féconder.
Mais c'était l'honneur d'Alfred Grandidier que, dans Madagascar,
la science sa science à lui avait depuis longtemps précédé nos
armes. Il avait moins de trente ans lorsqu'il avait fait de la grande
île, dès 1865, le domaine de son esprit d'investigation.
A l'occasion des fêtes qui, récemment, dans Tananarive, sous
la présidence de M. Je gouverneur général Cayla, célébrèrent le sou-
venir de Grandidier, La Revue de Madagascar vient de lui consacrer
un fascicule du plus puissant intérêt : l'île, déjà, n'avait plus df"
mystères pour lui, à une époque où elle nous demeurait fermée, et
c'est un émouvant spectacle que celui de cet homme de science qui
sut l'explorer, la reconnaître, la décrire, et la préparer, tout en même
temps, à s'incorporer à notre empire.
L'Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, dAl-
fred. - Grandidier, est une incomparable source de renseignements. Il
paraît établi, d après les recherches que consigne cette œuvre gigan-
tesque, que Malais et Javanais sont les ancêtres des Hovas et des An-
drianas de race jaune, et que les noirs de l'île y furent amenés par
des immigrations successives de « nègres indo-océaniens ou orien-
taux » que Grandidier désignait sous le nom d'Indo-Mélanésiens.
Noirs et jaunes, noirs qui avaient été les premiers émigrants, jaunes
qui étaient apparus à leur tour, venaient, les uns et les autres, des
archipels océaniens ou du continent asiatique; ainsi Grandidier expli-
quait-il ce fait qu'ils parlaient la même langue.
Avant lui, des explorateurs qui n'avaient fait que passer à Ma-
dagascar étaient enclins, soit à se laisser trop aisément impression-
ner par. certaines floraisons somptueuses, soit, tout au contraire, à
jeter le discrédit sur les roches stériles" sur les sols pauvres, sur la
maigre végétation qui frappaient leur regard en beaucoup de régions.
Entre ces pessimistes et ces optimistes, Grandidier prit une position
intermédiaire. Son expérience de botaniste, éclairée par l'amitié du
Srofesseur Henri Bâillon, posa les premières assises de cette flore de
Madagascar que publie en ce moment le professeur Humbert. Et
tout en même temps, de ses diligentes explorations, il tira des con-
clusions pratiques pour l'œuvre colonisatrice. La,Société de Géogra-
phie l'entendit, deux ans/après son dermer voyage, exposer que la
V*oitié de Madagascar était çulti*âble. L'JiaSilèté avec laquelle les
indigènes disciplinaient l'eau pour irriguer de nouvelles rizières lui
donnait confiance. Si Madagascar, aujourd'hui, cultiye la canne à
sucre, tout comme Cuba, si, dans les régions du Nord-Est, le caféier
d'Arabie commence à prospérer, l'instigateur de ces cultures fut
Grandidier.
-»- J, J H: nI J::: = =:::: ::: ::':::: = =: =:: n:
PROPAGANDE
COLONIALi
Ainsi qu'on pouvait le prévoir
les dockers marseillais ne se
sont point inclinés devant la dé-
cision du surarbitre désigné se-
Ion les lois nouvelles pour tran-
cher le conflit.
C'est ainsi qu'on a vu, suprê-
me espoir et suprême pensée,
les tirailleurs sénégalais déchar-
ger les navires laissés en souf-
france par la volonté des doc-
kers.
Ah ! ces braves tirailleurs !
Nous les avons tous vus, sous
des ciels divers, déambuler en
longues théories, portant sur la
tête, ceux-ci les parpaings desti-
nés à la construction d'une rou-
te, ceux-là les briques pour quel-
que résidence de brousse, d'au-
tres encore des sacs de ciment,
des tôles, des poutrelles. enfin
tous les matériaux dont on peut
avoir besoin sous le soleil.
Certains leur reprochaient de
n'en pas porter lourd et de se
hâter. lentement. C'était en fin
de journée seulement qu'on
pouvait jauger le labeur fourni
par ces files de fourmis humai-
nes.
Les voici aujourd'hui sur les
quais de Marseille, sauvant les
primeurs d'Algérie, extrayant
dés cales les bagages des voya-
geurs qui pourront ainsi grâce à
eux prendre leur train.
« Ordre et rapidité » signale
un de nos grands confrères pa-
risiens qui cite cet exemple : A
8 h. 35 arrivait 1" « El-Djezaïr »
avec 758 passagers et 41 tonnes
de marchandises. A dix heures
toutes les manipulations étaient
terminées !.
Toumané ou Samba ne ga-
gnent cependant point pour ce
faire les beaux salaires horaires
de MM. les dockers (dont beau-
coup d'ailleurs sont des étran-
gers trop heureux de trouver à
manger chez nous 1) -,-'
Toumané ou Samba, dans les
cales de nos navires comme de-
main peut-être dans les casema-
tes du Rhin se disent seulement
« Qu'y en a service ! » et ils se
hâtent lentement comme à leur
ordinaire.
Mais le travail est fait et
bien fait Et voici une petite
"histoire de plus à ajouter à
l'Histoire tout court, de nos bel-
les troupes noires, parfois si mé-
connues I, ;-,-
Lorsqu'on 1872 la Société de Géogra-
phie de Paris lui décernait la grande
médaille d'or, lorsqu'en 1885, l'Acadé-
mie des Sciences l'appelait en sa sec-
tion de géographie, ces deux compa-
gnies rendaient un juste 'témoignage
à ce que lui devait la géographie de
Madagascar, et. la cartographie fie la
grande île :. le père Charles Poisson
déclarait publiquement, il y a quelques
mois : « Marins, géographes, physi-
ciens du globe, tous ceux qui s'intéres-
sent à la forme, à la description de la
terre de Madagascar, n'oublient pas que
Grandidier fut ici pour l'une ou Vautre
de ces sciences un initiateur, pour tou-
tes un bienfaiteur. » Les liens d'amitié
ç.ii l'unissaient à, Milne Edwards l'in-
duisirent à étudier avec une sollicitude
spéciale la géographie zoologique de
Madagascar ; de nombreux insectes de
là-bas portent, dans les nomenclatures
scientifiques, le nom de Grandidier.
Pour la paléontologie malgache, il fut
vraiment un précurseur. Quelle joie
pour lui, le jour où, à Ambolisatza, il
rencontra les ossements de l'oiseau
géant et, non loin de là, des ossements
d'hippopotames, de crocodiles, de tor-
tues, et lorsqu'il put, de ces découver-
tes, dégager certaines conclusions sur
les relations géologiques probables de
Madagascar avec, le continent africain
d'une part et les pays de l'Insulinde
d'être part. (Suite page 3.)
L'A. O. F. DOIT AVOIR le,
SA STATION D'EMISSION
A QUAND RADIO-DAKAR
la voix de l'Afrique Noire ?
(De notre correspondant particulier)
En toute chose, il est bon de situer
la place qu'occupe l'A.O.F. parmi les
diverses activités mondiales.
En matière de radiodiffusion, la ré-
ponse est vite faite, puisque l'Afrique
Occidentale française est une de nos
possessions d'outre-mer qui se signale
par son silence, tandis que, pour d'au-
tres, la T.S.F. est devenue, à l'heure
actuelle, un puissant moyen d'informa-
tion et d'éducation dirigée.
Indochine, Madagascar, Martinique,
Maroc, Tunisie, etc. ont compris tout
l'intérêt qui s'attache, tant du point de
vue social que politique, à posséder un
poste susceptible d'intéresser, d'infor-
mer et de diriger dans le sens souhaité
les divers éléments qui forment notre
empire colonial.
En A.O.F. et dans toute l'Afrique
noire, s'ajoute ur. légitime souci de
rendre plus agréable et moins loin-
taine la < vie du broussard. Imagine-
t-on combien serait agréable, pour le
colonial perdu dans un poste éloigné,
de recevoir le matin la revue- de la
presse, etc., et le soir, après une jour-
née fatigante, d'écouter les informa-
tions ?-
Je Mia bien que cela féra sourire
AU CONGO BELGE COMME AU CAMEROUN
,
Colonisation européenne
et main-d œuvre indigène
Accorder les terres demandées,
c'est exposer les concessionnaires
à connaître un :jour ce que le gou-
verneur du Cameroun, M. Boisson,
appelait : la situation tragique du
colon, obligé, faute de main-d'œu-
vre, d'abandonner sa récolte pen-
dante, et d'assister à l'envahisst-
ment de sa plantation par la
brousse, faute de bras pour s'y
opposer !
opposer! P. RYCKMANS,
(Gouverneur général
du Congo belge.)
Le Congo belge comme d'ailleurs
d'autres colonies européennes d'Afri-
que peut-il accueillir ou, non une
immigration sans cesse accrue de co-
lons blancs ?
Telle est la question que le gouver-
neur général du Congo' belge, M. P.
Ryckmans, a entendu traiter en ou-
vrant récemment la session du Conseil
de gouvernement à Léopoldville.
A cette question, courageusement et
nettement, le chef de la grande colo-
nie belge a répondu par la négative.
Oh ! certes, ce n'est pas l'espace à
occuper qui manque ni la terre à cul-
tiver qui fait défaut.
Mais, sous l'Equateur, le colon eu-
ropéen ne peut être qu'un chef, un di-
rigeant, mettant en valeur une por-
tion suffisamment rémunératrice de
terrain et utilisant pour ce faire une
main-d'œuvre indigène déterminée.
r~ ?: J:;::::::=:=:111
LE PROBLEME COLONIAL
A LA CONFERENCE
INTERPARLEMENT AIRE
,'.: DE LA HAYE ,';~':'t:
: Au cours des travaux de l&^CcuBfé.
rence interparlementaire, le sénateur
Gautherôt, chargé d'intervenir par le
groupe parlementaire français, a sou-
tenu la thèse de la France concernant
la redistribution des colonies et la ré-
partition * dés matières premières, si-
tuant lè'problème sur-le; terrain écono-
mique.
« La collaboration économique sus-
ceptible de préparer et de consolider la
paix universelle, soit, mais au delà la
France ne peut répondre que par un
non possumus », a-t-il déclaré.
Le colonel Sandeman Allen, président
du groupe britannique, prit la parole à
son tour. Il rappela que la Grande-Bre-
tagne et la France entendent traiter la
question coloniale dans l'ensemble des
problèmes de l'heure et non séparément.
Après diverses interventions, la con-
férence adopta une résolution disant
notamment :
« L'union constate que généralement
les pays coloniaux accordeht aux res-
sortissants des autres pays des conces-
sions ou autres droits qui leur. permet-
tent de mettre des exploitations colo-
niales en valeur par leurs propres
moyens sans-qu'il soit porté atteinte à
la souveraineté de la métropole ; elle
recommande instamment le développe-
ment de cette politique libérale spécia-
lement en faveur des ressortissants des
pays qui ne possèdent pas de colo-
nies. »
L'Italie et la Pologne ont refusé leur
vote à cette forme amendée de la réso-"
lution primitivement proposée et qui
envisageait « de procurer aux pays ne
possédant pas de colonies des conces-
sions d'exploitation coloniale ».
certains citadins coloniaux, mais en vé-
rité, c'est avec un vif intérêt que je
vois le broussard, le vrai, infiniment
heureux d'écouter, le soir venu, en pre-
nant son apéritif, la voix de France
ou une musique réconfortante.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
« Par feux de brousse, Il faut entendre les incendies parcourant des
terrains couverts d'une végéta .ion arbustive. Ces feux sont interdits dans tout
le domaine de la colonie. », ", ,-
Ainsi s'exprime énergiquemer.:' le gouverneur général Cayla à Madagascar.
« *' er-a l ie r,
': Que n'en est-il de même danc notre grande Afriquernoiré où, par un coupable làisser-aller,
la haute autorité a permis de dévaster des régions entières, en Haute-Guinée notamment.
C'est ainsi que le gouverneur général de Coppet contemplait avec le sourire les ravages
du feu. Sur la route de Kissidougou, au mois de mai,, il a jpu constater que les poteaux télegra-,
phiques même n'étaient pas épargnés. ','
Et pourtant, il ne semble pas que des'instructions aient été données.
Nous préférons l'attitude du gouverneur général Cayla qui correspond véritablement à
'intérêt général. '1
Cette main-d'œuvre existe-t-elle ?
En cela réside tout le problème. M.
Ryckmans ne condamne nullemént le
principe de l'initiative privée euro-
péenne à la colonie. H s'élève même
contre la colonisation d'Etat dont il
dit : « L'estampille officielle n'a ja-
mais garanti le succès d'une entreprise
pas plus que la méfiance de l'admi-
nistration n'est un présage d'échec.
Que d'affaires brillantes n'auraient ja-
mais été réalisées s'il avait fallu at-
tendre l'approbation de l'Etat !
« Quant - à l'interdiction de créer
des entreprises nouvelles, ajoute-t-il,
je doute à la fois de son efficacité et
de sa légitimité.
c, De son efficacité, car si l'on peut
refuser de nouvelles concessions de ter-
res; on ne peut interdire la mise en
valeur, par leurs propriétaires, des ter-
res déjà concédées et-il-y en a plus
qu'assez pour épuiser, et- an'delà, tou-
tes les .réserves possibles de main-
d'œuvre.
-c- .De sa légitimité, car il faudrait,
en ce cas, que l'Etat otfrit aux travail-
leurs indigènes des conditions'meilleu-
res que celles faites par les entrepri-
ses privées et qu'il n'aboutit point fina-
lement à figer toute l'économie d'un
pays, à interdire toute initiative nou-
velle, si féconde qu'elle puisse être. »
Mais ces concessions étant faites à
un libéralisme nécessaire pour la mise
en valeur des colonies partout où cela
est possible, le gouverneur général du
Congo belge en arrive au corollaire
obligé de toute entreprises l'existence
4'une main-d'œuvre telle qu'une fois
assurée la vie des plantations et des
chantiers, les villages ne soient point
déserts, les champs abandonnés, la vie
propre des groupes humains menacée.
Parlant 'en particulier du .Kivu, ré-
gion peu peuplée qu'il, donne en exem-
ple, M. Ryckmans déclara -: ,
o &^Crtià-'6ïf'Jaiudttvassé3î'T?otif*v<»ii3-
convainçre que la pause ne m'inspire
aucun enthousiasme. Je n'y vois pas,
un remède ; tout au plus une morphine
qui peut endormir pour un temps la
UN DRAME
de la
brousse !
UN PRISONNIER ECHAPPE
POIGNARDE M. ROBERDEAU
DANS L'EXERCICE
DÉ SES FONCTIONS
Berberati, en Haute Sangha, vient
d'être le théâtre d'un drame lamenta-
ble qui a valu la mort au chef de sub-
division M. Roberdeau, adjoint prin-
cipal hors classe des services civils.
Et voici dans quelles conditions :
Un prisonnier baya était transféré
de Berberati à Fort-Lebut. Au cours
du voyage, qu'il faisait sous la garde
d'un milicien, celui-ci, à la première
étape, s'endort. Liberté ainsi offerte et
rancune qu'il serait possible d'assou-
vir ! Le prisonnier n'hésite pas : à un
poteau, il ficelle son milicien, s'empare
du fusil chargé et, sans plus attendre,
retourne sur Berberati, pour « faire
la guerre au poste ».
Informé, le chef du département, M.
Delmas, donna ordre au chef de sub-
division de ramener le fugitif, mort ou
vivant. C'est alors que M. Roberdeau
se mit en chasse, rejoignant le dissi-
dent auquel s'étaient joints. trois
compagnons dans une case isolée.
Confiance, humanité : M. Roberdeau
ne fit pas tirer ; il parlementa: Et le
Baya de lui crier : « Viens prendre le
fusil ! » Cran, prestige du blanc à
maintenir toujours très haut. M. Ro-
berdeau entra dans la -case où il. fut
sauvagement poignardé.
TI est mort en faisant son devoir,
simplement.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Le
Baya, malgré les miliciens. qui escor-
taient l'Européen, put' s'emparer du
revolver et du portefeuille de sa vic-
time, ayant encore le loisir de s'enfuir.
Il court encore, dit-on.
douleur du malade et cela aux dé-
pens de ses centres nerveux..Pourtant,
dans les circonstances actuelles, j'he-
site à écarter ce provisoire palliatif ;
car la médication vraiment efficace ne
serait pas applicable sans faire de
nombreuses victimes.
« Fournir plus d'hommes, le Kivu
en est incapable. Les effectifs réelle-
ment recrutables c'est-à-dire à la
fois disponibles et disposés à s'enga-
ger aux conditions actuelles.- ne suf-
fisent pas à assurer l'entretien des
plantations existantes sans parler
des terres concédées et demeurées en
friche ; dans certains. cas, lei vides ne
sont comblés que grâce à une pression
administrative que je m'avoue impuis-
sant à intensifier encore sans dépasser
et les limités que me trace la loi et !es
limites que m'oppose ma conscience.
toute manière,. même si l'Administra-
tion était animée du souci exclusif, de
fournir aux blancs le. maximum pos-
sible, de travailleurs., Les sociétés .COU-
tumières. doivent continuer de vivre et
de prospérer, quand ce ne serait , que
comme résej-voii-à, de main-d'œuvre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Devant la carence des dockers marseillais, le gouvernement a dû faire appel aux tirailleurs séné-
galais, dimanche dernier, pour décharger le courrier postal des grands paquebots en souffrance.
Une fois de plus, les noirs d'Afrique ont fait tout leur devoir sous la protection des gardes mobiles.
, .1" 'u'
Un Français de l'Empire nous dit.
Mois d'août, mois des vacances : en
vérité, période peu pi'opice aux enquê-
teurs ! M. X. est à Deauville, M. Y.
à Juan-les-Pins, M. Zr. à Contrexé-
ville.
Il n'y, a plus à, Paris que les pro-
vinciaux et mais. oui, au fait !
les coloniaux en congé.
C'est donc vers ces derniers que nous
nous sommes dirigés. Oh ! ils ne sont
pas difficiles à trouver :. les registres
déposés dans tels établissements où ils
ont leurs habitudes quasi corporatives
nous aident à repérer l'un quelconque
d'entre eux.
Et voici Labrousse (du moins. l'ap-
pellerons-nous. ainsi), planteur de ce
qu'il vous plaira en Afrique ou en In-
dochine. Les questions très générales
que nous entendons lui poser n'ont be-
soin d'aucune localisation.
C'est un colonial que nous abordons.
Ah ! ah !. Vous êtes journaliste
colonial parisien ? s'exclame Labrousse
dès nos premiers mots de présentation.
Beau métier, monsieur !. Il y a tant
à faire et vous pourriez tant faire en
France pour nous ! Mais. êtes-vous ja-
mais allé à la colonie ?
Coup droit ! Allons, on ne « les >
a pas changés ! Sous la cordialité de
UN PORT
QUI SE SUICIDE
1 r C
* i ^ar A. LUBRANO.
Avec ensemble, les entrepreneurs de
manutention, la C. G. T. et les dockers
ont rejeté le premier projet de régle-
mentation provisoire du travail dans le
port de Marseille. -,
Ce projet, élaboré par M. Ramadier,
était inapplicable, ses dispositions con-
trecarrant de façon absolue les décla-
rations solennelles de M. le président
du Conseil.
Comment les entrepreneurs auraient-
ils pu admettre qu'un conflit devant
être réglé par la procédure légale de
la loi du 4 mars 1938, puisse être tran-
ché par une décision ministérielle fai-
sant table rase de la convention collec-
tive f Cette dernière, doit être librement
discutée entre les parties, surtout en ce
qui concerne les salaires dont la fixa-
tion échappe même à la compétence
légale des arbitres.
En compensation des augmentations
de salaire, on voulait accroître les char-
ges des appareils de levage. Pourquoi
les ouvriers du port accepteraient-ils
cette solution qu'ils ont condamnée en
assemblée générale extraordinaire ?
Certes, les dirigeants du syndicat des
dockers exagèrent.
Pour les encourager encore la fédé-
ration des ports alerte ses effectifs ;
proteste contre l'emploi de la main-
d'œuvre militaire à laquelle il "a fallu
recourir le dimanche ; menace de dé-
clencher la grève générale.
On a jeté assez de cris d'alarme. Avec
le prolongement d'une situation pareille,
le port de Marseille se suicide.
M. Daladier, dans son discours radio-
diffusé, disait que les majorations pour
heures supplémentaires ne devaient
pas dépasser 10
Par une sorte d'ironie, M. Ramadier
« pondait » au même moment le fa-
meux décret consolidant des majora-
tions de 60 et 75 sur des salaires
fortement accrus ! Le successeur de
l'ex-ministre aura l'occasion de médi-
ter.
Qu'on discute à perte de vue ; que
chacun de son côté délibère, un fait de-
meure : la force parait rester aux
contempteurs de la loi, tandis que ceux
qui la respectent sont pénalisés.
Le port est frappé de paralysie; no-
tre production est en régression cer-
taine. Qu'importe aux aggitateurs qui
redoublent leurs appels à la violence ;
débitent des mensonges, trompent.
mystifient en se prétendant guidés par
le souci de l'intérêt du pays !
Un exemple : On sait pertinemment
que les représentants des groupements
agricoles, commerciaux et industriels
et les élus d'Algérie, avaient décidé un
meeting de protestation contre l'atti-
tude des dockers marseillais. Dans
l'esprit de conciliation et de collabora-
tion qui a toujours été le leur, ils décidè-
rent de renvoyer ce meeting et d'atten-
dre les résultats des pourparlers qui
devaient mettre fin au conflit.
Au cours de l'assemblée générale ex-
traordinaire du 19 août un dirigeant
des ouvriers du port connu pour ses
opinions avancées, déclara que les pri-
meuristes avaient cédé devant la me-
nace du syndicat des dockers d'Alger.
Et dans la salle on applaudit à tout
rompre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
l'accueil, nous retrouvons la défiance
moqueuse, et cette gouaille qui n'est
qu'une forme de la lucidité. Une vie
dure, toute de luttes contre la nature
hostile ou les hommes quelquefois per-
fides, leur apprit à ne point se payer
de mots et à tout peser au juste poids.
Et parce que nous affirmons y être
allés, à cette colonie dont il vient, lui,
Labrousse, et à d'autres encore qu'il ne
connaît point, c'est à notre tour d'avoir
à répondre, à notre tour de passer une
sorte d'examen tout en même temps
bon enfant et narquois.
Mais vous ?. Comment cela va-
t-il là-bas ?
Nous sommes parvenus à ressaisir
l'initiative des opérations et Labrousse
va maintenant se raconter sans réti-
cence. La glace est rompue.
! - Autrefois, monsieur, les Français
ne connaissaient rien aux colonies, mais
là, ce qui s'appelle rien ! On en gémis-
sait fort dans quelques cercles hermé-
tiques. On en faisait un drame à la pre-
mière page de quelques journaux con-
fidentiels. Dans la brousse, ma, foi, vous
savez, on n'y pensait pas trop, ou alors
on en piquait de ces belles colères qui"
sont parfois utiles pour se détendre les
nerfs mis en pelote par un fichu climat.
« Aujourd'hui, c'est une autre chan-
son ! On s'est fourré dans l'idée d'ap-
prendre aux Français ce qu'étaient les
colonies, et, pour ne point faire les
choses à demi, on a brandi le panneau-
réclame de l'Empire !.
« Et en avant les grandes formules,
les slogans comme vous dites: la France
des cinq parties du monde ; la France
a,ux.cent; millions d'habitants ! la plus
grande France ! la France totale !.
enfin, l'Empire, quoi !.
« Résultat ? Eh bien ! les Français
n'ont rien appris de plus, ni en géo-
graphie ni en politique ! Seulement, ils
se sont mis à s'occuper de nous, et ça,
c'est terrible !
« H n'est pas de congrès politique, de
meeting de vélodrome, de parlote de
sous-préfecture qui ne convoque quel-
ques délégués de Tombouctou ou de
fibandoc, iui, n'émette de vœu • sur lai
politique à suivre dans l'Imérina ou
l'Inini, qui ne condamne formellement
ce proconsul qui fait travailler les in-
digènes ou celui-là qui leur donne des
congés payés.
« Le pire est que tout cela fait boule
de neige et, de cascade en cascade,
finit par nous retomber dessus, si éloi-
gnés que nous soyons, sous forme de
lois dictées de Paris, inapplicables à
nos gens et cependant impératives !.
Il y a tout de même bien des mo-
dalités prévues d'application, des as-
souplissements en quelque sorte ?
Oui ! On en prend et on en laisse,
évidemment ! Il n'empêche que les ré-
percussions, dans le domaine de la po-
litique indigène comme dans celui de
l'économie pure et simple, sont tout
simplement ahurissantes. Il faut bien
en aboutir à deux conclusions éviden-
tes : qu'en tant que blancs nous nous
sentons indésirables dans la colonie,
qu'en tant que coloniaux nous nous
voyons traités en étrangers par la mé-
tropole.
« Ce n'est pas en faisant lever le
poing à nos indigènes ni en leur incul-
quant la haine du blanc que l'on ren-
forcera ce fameux Empire dont on a
plein la bouche.
« Ce n'est pas non plus en taxant
nos produits, en contingentant nos ex-
portations après nous avoir tant ré-
clamé de planter et de produire qu'on
fera de nos colonies des pays prospères
et évolués !.
Permettez ! Ici, il convient de
considérer que l'agriculteur ou l'indus-
triel français, eux- aussi, ont des inté-
rêts légitimes !
Vous ai-je dit le contraire ? J'ai
dans ma famille des viticulteurs nar-
bonnais, et je connais par eux le con-
flit des vins algériens et français.
Mais qui donc est responsable de tels
conflits sinon, et à l'origine, l'adminis-
tration qui, par sa politique à courte
vuè, et à la faveur des fameuses cloi-
son étanches entre ses divers domaines,
a poussé partout à une production in-
considérée, désordonnée, imprévoyante?,
iLIRE LA SUITE PAGE CINQ), J
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