Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-08-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 15 août 1938 15 août 1938
Description : 1938/08/15 (A38,N33). 1938/08/15 (A38,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272097j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
38* année.– N° 33.
Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomadaire* Prix du numéro : Un franc
Lundi 15 août 1938.
- ,
es. n-1 n.a o ni a es
« La France a toutes les. ressources
nécessaires pour faire face à toutes
les difficultés financières et autres.
Il ne s'agit que de mettre en œuvre
avec ordre ses Immenses moyens. »
(Le Matin.)
notamment ceux de son empire
colonial !
DIRECTION
RÉDACTION
FONDÊES EN 1900 -
12, rue Le Peletior* Paris (9e). ,'- Téléphone : Provence 49:81 8+82. - C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Pelefier (9*),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
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BVttww 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
étranger
LE PLUS PARISIE.
LE PLUS COLOWAL
France et Colonies. • 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies. 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
(Cliché Razaiftrimo fils.)
D'intéressantes manifestations sportives, telles que le Concours hippique ci-dessus, ont été orga-
nisées. Puisse cet exemple être suivi dans nos autres grandes villes coloniales !
JI::: n:::::: :1:1::::::::::: ::::::::::::::::::::: :::I n:u::: ::: n HI:n ::: n::: :::: ::: :: ::: ::::::::::11: II:::n :::: II
Les Coopératives
de bûcherons au Maroc
par Jepn SERMAYE
.Créées depuis cinq mois à peine, elles modifient, du tout au tout,
les conditions de vie des indigènes et la production du bois de
cèdre.
La campagne d'abattage des cèdres bat son plein, dans l'Atlas"
campagne qui s'ouvre, chaque année, de juin à septembre et qui ali-
mente en madriers de ce bois précieux les artisans des grandes villes
marocaines.
Partout, et notamment entre Azron et Tounfit, au pied des contre-
forts boisés, à plus de 2.000 mètres d'altitude, dans les creux de val-
lées, près des ruisselets, se dressent les campements pittoresques des
bûcherons, sortes de huttes faites avec les déchets de coupe recou-
verts de mottes de terre, huttes sous lesquelles les équipes s'abritent
drrfroid, vif des nuits après les rudes journées de travail sous le
soleil torride.
Jusqu'à ces temps derniers, la vie était des plus pénibles pour ces
pauvres gens qui, abandonnés à eux-mêmes, vivant au jour le jour,
devaient s'adresser à un marchand de bois pour obtenir, le plus sou-
vent en nature, les vivres indispensables à leur séjour dans la mon-
tagne loin de leur village.
Il fallait, également, laisser à la famille, femmes et enfants, les
moyens de subsister jusqu'au retour des travailleurs et le bûcheron
commençait sa campagne lourdement chargé de dettes qui le met-
taient à la merci de son créancier qui, en somme, achetait en « vert »
toute la production de l'équipe à laquelle il avait fait des avances.
L'équipe, de son côté, n'ayant guère espoir d'améliorer sa situa-
tion par un gros rendement, faisait son ouvrage sans goût, appor-
tait peu de soins au choix des arbres à abattre, à la confection des
madriers, vendus d'avance, sans aucun profit pour elle.
Dans les villes, les menuisiers, les charpentiers marocains se plai-
gnaient de la qualité des madriers de plus en plus minces et étroits,
ne répondant aucunement à leurs besoins.
Il importait de remédier à cet état de choses aussi préjudiciable
aux artisans qu'aux bûcherons et, concurremment à l'action entre-
prise par le protectorat pour la rénovation de J'artisanat marocain,
il fut recherché une formule s'appuyant sur les coutumes tradition-
nelles des bûcherons, berbères pour la plupart, formule qui les
affranchirait des prêteurs au début de la campagne, les rendrait pos-
sesseurs de leur production et leur permettrait, à eux-mêmes, de la
présenter sur les marchés.
(URE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
f: n::::: ::::::::: H:::::: - ::::::: =:::::: ::::: : H::: :::::::::::::: -- - ----------- - - - - - - - -- - -
Nous avons flétri en son temps l'odieuse campagne menée contre le gouverneur du Came-
roun par « L'Action Française ». Pour dépeindre la mentalité de certains individus, il suffit de
citer le fait suivant : l'article du journal où le gouverneur Boisson, grand mutilé de guerre, était
accusé d'être « au service de l'Allemagne », cet article, disons-nous, soigneusement encadré au
crayon bleu, fut envoyé à la vieille mère du gouverneur, qui réside en Bretagne.
Comment qualifier des individus capables d'une pareille action ? Nous voulons croire que ce
sont des agents provocateurs étrangers et que « L'Action Française » n'a rien à voir avec eux.
Quelle n'est pas notre surprise d'apprendre aujourd'hui, par les échos d'une petite revue,
que l'Union Coloniale Française serait à la base de cette campagne et que M. Le Neveu lui-même
l'aurait inspirée ?
Ce n'est pas possible, et l'Union Coloniale se doit de défendre son honneur véritablement
outragé en de semblables circonstances. La gran de dame de la rue de la Bienfaisance ne peut être
mêlée à de pareilles saletés.
1
r:::: :::::::::::: ::::::::::: :::: ::::::: ::1::::::::: 1:::: ::::: :::::::::: :: :::::: :::::::::::::: H: ::;:
NOTRE ENQUÊTE ",.,
Comment concevoir -
une économie impériale
Dans notre numéro précédent, nous avons donné sur
cette question posée aux présidents des grandes commissions
0 parlementaires Intéressées les réponses de MM. G. Nouelle 0
et A. Dupuis.
Nos lecteurs liront aujourd'hui ce que nous écrivent :
Le docteur LANCIEN
vice-président de la commission des colonies
du Sénat, délégué de l'A.E.F. au Conseil
supérieur de la France d'outre-mer.
M. Jean BOSC
sénateur du Gard,
président de la commission des douanes
du Sénat.
LIRE NOS ARTICLES, EN TROISIEME PAGE
LE CONFLIT
DES DOCKERS
va-t-il s'étendre ?
M. Ramadier, ministre du Travail, et
M. Daladier, président du Conseil, ne
trouvent pas anormale l'attitude des
dockers qui cause au port de Mar-
seille et à son commerce un préjudice
très grave.
On palabre, et le conflit continue.
Les dockers se proposent même de
l'étendre.
Un congrès de la subdivision des
ports de la Méditerranée, réunissant les
secrétaires de tous les syndicats, doit se
tenir au début de cette semaine à Mar-
seille. Tous les moyens seront mis en
action pour faire aboutir des revendi-
cations dites « légitimes ». - --
Car les dockers, auxquels se sont
joints les agents de maîtrise, ont fait
connaître leur point de vue au cours
d'une réunion tenue à la Bourse du
Travail.
Ils prétendent avoir pris la décision
de ne pas travailler le dimanche ni la
nuit, ni pendant les heures supplémen-
taires, parce que leurs intérêts étaient
lésés et leurs avantages acquis mena-
cés.
Ils démontrent qu'ils sont les moins
payés de tous les dockers de France.
N'indiquent-ils pas qu'ils touchent
55 fr. 40, alors que leurs camarades de
Bordeaux reçoivent 55 fr. 50, ceux du
Havre 63 francs, de Sète 76 francs, de
Nantes 58 francs, de Rouen 59 francs,
de Dunkerque 57 francs ?
Ils demandent un « rajustement » de
55 fr. 40 à 64 francs pour le salaire
quotidien, de 137 francs à 158 francs
pour la nuit et de 95 francs à 99 francs
pour le dimanche.
Au sujet des pourparlers tenus, les
dockers précisent qu'au cours de deux
réunions, leurs patrons leur ont proposé
une convention nouvelle tout à fait
inacceptable, parce qu'elle voulait ré-
duire de huit à six hommes les équipes
chargées de certaines opérations.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
Il est dangereux pour un pays de
trop dépendre pour son économie du
succès d'une seule culture. Ce fut le cas
de l'Indochine pendant longtemps avec
le riz. D'autres productions commen-
cent à la dégager de cette dépendance
trop exclusive : le maïs mais c'est
encore une céréale et surtout le
caoutchouc.
Le thé, sans avoir acquis la même
place dans les exportations de la colo-
nie, promet de lui fournir à son tour
des ressources très appréciables.
L'accroissement continu des expor-
tations de thé au cours des dernières
années est significatif : 670 tonnes en
1933 ; 1.982 tonnes en 1937. Ces chiffres
marquent le chemin parcouru. Le ton-
nage sorti en 1937 n'est, au surplus,
que le point de départ d'une nouvelle
étape.
chiffre de ses importations. Cependant,
l'on rencontrera de ce côté des difficul-
tés qu'il ne faudrait pas se dissimuler.
Comme l'hypothèque internationale
dont s'accompagne notre protectorat
n'est pas encore levée, les produits fran-
çais ne bénéficient au Maroc d'aucune
protection douanière. Il s'agit donc de
substituer le thé indochinois à des thés
d'origine étrangère auxquels les Maro-
cains sont habitués de longue daté et
cela sans le secours d'un droit protec-
teur qui permette de l'offrir à un prix
plus réduit que les autres.
Or, les thés achetés par le Maroc
thés verts exclusivement viennent
presque en totalité de Chine à l'heure
actuelle et ne valent pas cher, si l'on
en croit les statistiques douanières ma-
rocaines : une moyenne de 9 francs le
kilogramme en 1937. A titre de compa-
raison, la valeur moyenne des thés im-
portés en Tunisie en 1937. également -1
thés noirs en majorité - ressort à
14 fr. 50.
Enfin et surtout, les Marocains con-
somment uniquement du thé vert et
jusqu'ici l'Indochine n'a exporté que
du thé noir.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
HENRY FONTANIER
EST MORT
Brutale, la nouvelle nous est parve-
nue : notre collaborateur Henry Fonta-
nier a été tué dans un accident d'auto-
mnhile.
Il était parti avec son fils, M. Alexan-
dre Fontanier, étudiant en médecine.
A Vicq-sur-Breuil, ce fut la collision
avec- trae- autre voiture venant-de Tou-
louse. Grièvement blessé, Henry Fon-
tanier succomba pendant qu'on le
transportait dans une clinique de Li-
moges.
Professeur agrégé d'histoire, Henry
Fontanier avait particulièrement étu-
dié les questions internationales. An-
cien député socialiste du Cantal, il
avait joué un rôle actif à la commis-
sion des affaires étrangères du Palais-
Bourbon.
Sous le premier ministère Léon Blum,
il avait été chargé de mission à la pré-
sidence du Conseil, où il s'occupait
spécialement des problèmes diploma-
tiques.
La. mort l'a 3urpris en pleine acti-
vité. Nos lecteurs ont encore présents
4 w S
à l'esprit les articles très vivants et
documentés dans lesquels il traçait un
programme de politique coloniale. Le
sort de l'indigène le préoccupait, et
tout dernièrement il écrivait dans nos
colonnes : « Par étapes aussi pappro-
citées que possible les unes des autres
se réalisera une grande œuvre de pro-
grès social qui montrera aux indigènes
que nous avons vraiment le souci de
leur bien-être matériel et moral. »
Sa disparition nous touche profon-
dément, et nous adressons à sa fa-
mille, cruellement éprouvée, nos condo-
léances émues.
Une bonne part de la production in-
dochinoise vient en France. Toutefois,
la consommation totale de la métro-
pole en thés de toute origine est de
l'ordre de 1.400 tonnes par an. La
seule comparaison de ce tonnage avec
celui des sorties d'Indochine montre que
le débouché métropolitain ne saurait
suffire, d'autant qu'il ne peut s'appli-
quer, à quelques exceptions près, qu'aux
thés noirs de bonne qualité et de pré-
sentation conforme au goût de la clien-
tèle française.
Comme autres débouchés, il est donc
naturel de penser à notre domaine
d'outre-mer. Le gouvernement général
de l'Indochine n'y a pas manqué.
Mais la consommation de cette den-
rée est presque insignifiante dans les
territoires dépendant du ministère des
Colonies, Indochine mise à part bien
entendu. Par contre, elle atteint plus
de 8.000 tonnes au Maroc, environ 1.800
en Tunisie et 1.500 en Algérie.
Le Maroc a retenu l'attention par le
PROPAGANDE 1
COLONIALE
Une information puisée à
une source sérieuse nous était
parvenue : M. Albert Lebrun
avait décidé d'effectuer avant la
fin de son septennat un voyage
en Afrique du Nord, puis par
avion et jusqu'à Dakar, en A.
O. F.
Nous nous étions réjouis par
avance de voir un chef de l'Etat
toucher pour la première fois
aux rivages de l'Afrique noire
ce chef de l'Etat français qui, en-
core que cela ne figure point
dans ses titres officiels (au fait,
pourquoi ?) est aussi le chef des
colonies et domaines au delà
des mers !
Or, il paraîtrait que, sur cer-
taines représentations touchant,
selon les uns, aux incertitudes
de la situation européenne, se-
lon les autres aux embarras du
protocole (la France est le der-
nier pays où l'avion ne soit pas
encore prévu pour le chef de
l'Etat), M. Lebrun aurait renoncé
à son projet
Nous voudrions qu'il n'en soit
rien.
M. Albert Lebrun, dont on
dira sans doute, plus tard, qu'il
fut dans tant de circonstances
difficiles un de nos grands pré-
sidents, se doit de créer une
belle et nécessaire tradition, et
de consacrer, tant devant l'opi-
nion française qu'aux yeux de
l'étranger, la valeur et l'unité spi-
rituelles de l'Empire !
« Le président de la Répu-
blique est arrivé à Dakar le. »
Mais ce serait un événement
d'une portée immense, auprès
de nous tous, Français et indi-
gènes, et surtout au dehors 1
Après la réception des souve-
rains anglais consacrant sur le
plan de la politique étrangère le
resserrement de l'Entente cor-
diale, nous affirmerions, par
l'entrée à Dakar du président de
France, la continuité, la solidité,
la force profonde de notre action
imPériale.
La belle idée de celui qui se
révélait ainsi un grand chef
d'Etat ne doit pas être entravée
par les inquiétudes des politi-
ques ou les timidités de quel-
ques fonctionnaires sans imagi-
nation.
Monsieur le Président, l'Afri-
que Noire sait déjà que vous
avez pensé la visiter, au moins
en sa capitale, le prestigieux "Da-
kar !.
Elle ne veut pas renoncer à
l'espoir de vous y accueiW-
comme elle saurait le faire.
.Et tout l'Empire, vous le sa-
vez, en éprouverait une impres-
sion profonde de réconfort,
d'union, de fierté françaises.
.Monsieur Lebrun, Dakar
vous attend f
Le thé d'Indochine
en Afrique du Nord
; par Walter LALANDE
- Pour la protection
de la nature coloniale
La tâche du civilisateur, en pays co-
lonisé, apparaît communément sous le
seul angle humain : assister l'indigène,
l'éduquer, l'élever tant sur le plan éco-
nomique que sur le plan social.
Mais à côté de cette tâche éminente,
il en est une autre qui s'adresse au
pays, à l'habitat, à ses sites comme
à ses ressources ces dernières non
inépuisables.
Des exemples existent dans le passé
de civilisations imprudentes qui con-
damnèrent à la mort des régions ce-
pendant pleines de sève et de riches-
ses : le proche Orient, la Cyrénaïque
et une bonne partie de notre Afrique du
Nord ne furent-elles pas réduites à
l'état de déserts pierreux, par l'absence
d'une politique de l'eau et de l'arbre,
dont témoignèrent les Arabes, à ren-
contre de leurs prédécesseurs romains?
C'est pour éviter le retour d'une telle
erreur qu'a été créé chez nous « le
Comité national pour la protection de
la nature dans les territoires d'outre-
mer ».
Sa sollicitude va plus particulière-
ment aux grandes forêts, tropicales ou
équatoriales, dont tant au point de vue
de la flore qu'à celui de la faune, la
préservation apparaît d'ores et déjà
urgente.
Pareil souci fera sans doute hausser
les épaules à beaucoup. Il y a la lé-
gende des brousses envahissantes, celle
des forêts vierges éternelles, des ri-
chesses immenses de l'Afrique inexploi-
tée.
Et puis, la nature, hostile, oppres-
sive, des pays primitifs, n'est-ce point
précisément contre elle que doit se
dresser la civilisation, avec ses routes,
ses champs, ses cités ?
Oui, certes ! Mais s'il faut rassem-
bler les hommes le long des grandes
voies de circulation et par suite de
progrès il faut aussi, en dépositai-
res prévoyants, protéger l'immense ca-
pital naturel que représentent les syl-
:::H::: 1: :::: :::::: :1:::;: J:11 :::::::::: ::::1:11: ;:1: ::::::::::: n:::I:H 1111H
~l$$egee - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - $ - - - - - - - - - - - - Ir.,
Vers une politique
du fruit en Guinée
M. Martine, secrétaire général de la
colonie, nous expose un programme
d'action pour le développement de la
culture et de l'exportation des agrumes
de la Guinée française.
Le ministre des Colonies a bien
voulu nous communiquer, monsieur le
Secrétaire général, un rapport signé de
vous, tendant à organiser en Guinée
une politique du fruit.
Le rapport est, en effet, de ma
main, mais il n'est que le résumé de
l'action déjà entreprise sur place dans
notre belle colonie d'Afrique par le
gouverneur Blacher, qui s'intéresse
tout spécialement à cette question.
« Ce rapport précise certains points
et suggère certaines mesures suscepti-
bles de faciliter le développement de
la culture des agrumes et de parer aux
dangers que peut faire craindre la fa-
veur, d'ailleurs compréhensible, dont
jouit auprès de la plupart des plan-
teurs de Guinée la culture de la ba-
nane.
« Il faut penser au jour où l'Espa-
gne, rendue à de plus pacifiques des-
tins, sera de nouveau en état de repren-
dre en France ses expéditions. D'autres
colonies françaises se sont en outre
orientées vers la production bananière
et il est aisé de prévoir le moment où
le marché français sera saturé !
Alors se présenteront en Guinée,
comme ailleurs, les éternelles consé-
quences de la monoculture ?
Exactement. Il convient donc de
prendre immédiatement les mesures
nécessaires pour y remédier. Or, la
Guinée possède une ressource encore
insuffisamment exploitée : ses agru-
mes. Citrons, oranges et pamplemous-
ses abondent dans le pays, alors que
la France a acheté en 1937, à l'étran-
ger, 1.306.000 quintaux d'agrumes de
toutes sortes, pour une valeur de plus
de 200 millions de francs. Vous voyez,
par ce simple chiffre, la place que la 1
Guinée pourrait prendre sur le marché
intérieur français, sans nuire en rien
aux "érêts légitimes de l'Afrique du
Non..
A quoi tient-il donc qu'il n'en soit
pas encore ainsi ?
A ce que notre production, jus-
qu'à présent de caractère spontané, a
ves primaires, aux essences précieuses,
aux espèces encore mal inventoriées.
Le massacre des arbres, provoqué
chaque année par les indigènes pour
de précaires cultures, aboutit progres-
sivement à la destruction de ces essen-
ces et aussi des races animales vi-
vant sous leur ombre. Déjà, sur des
districts entiers, il ne reste plus de la
primitive forêt, que des végétations ra-
pides, aux bois spongieux, à la vie
courte. Ainsi, en terre africaine, s'ou-
vrent d'immenses clairières où la sa-
vane prend peu à peu la place de la fo-
rêt la savane qui est si souvent
l'avant-garde des sables, de la mort vé-
gétale et animale.
Ne sourions donc point des travaux,
des rapports, des statistiques, laborieu-
sement élaborés par l'Office de protec-
tion, à la tête duquel nous trouvons,
d'ailleurs, des coloniaux éprouvés tels
que le gouverneur général Alfassa, le
général Andlauer, le professeur Che-
valier, M. Outrey, et tant d'autres.
H y a là une tâche éminente de pré-
voyance à assumer, tant pour réserver
à nos successeurs des richesses natu-
relles que nous n'avons pas le droit de
gaspiller, que pour éviter dès mainte-
nant à nos colonies ces fléaux que sont
le déboisement et la destruction incon-
sidérée de la faune.
La civilisation, certes, jalonne ses
étapes par le kilométrage des routes et
la création de nouvelles cités.
Mais à côté de la politique de l'hom-
me, qui la préoccupe, il y a celle de
'arbre, de l'animal et de la source, dont
îlle ne peut se désintéresser, faute de
:ondamner l'humanité qu'elle prétend
guider à vivre plus tard misérablement,
tous la dure loi du désert.
« Contre la destruction des arbres,
Lutant que contre la maladie du som-
neil », disait un jour, dans une for-
nule saisissante, un chef de service fo-
'estier d'A. O. F. !
Jean MANL
M. MARTINE,
Secrétaire général de la Guinée
besoin d'être organisée rationnelle-
ment, d'être sélectionnée et, en un
mot, commercialisée. Une réglementa-
tion est indispensable si l'on veut ob-
tenir des produits « marchands ». Il
ne convient ni de laisser planter à tort
et à travers les produits les plus di-
vers, ni de laisser la plantation disper-
ser ses efforts au petit bonheur, dans
des régions plus ou moins propices.
« Il faut d'abord définir les espèces
véritablement exportables, puis délimi-
ter leurs habitats respectifs. Cela fait,
on songera à pourvoir les colons de
plants sélectionnés, étudiés, provenant
de greffes ou de croisements attentive-
ment étudiés par les services compé-
tents de la colonie.
« Déjà un effort est fait dans ce
sens dans la région du Fouta, où l'on
est en train d'organiser des présenta-
tions pour les chefs et notables indi-
gènes, sous la surveillance et le con-
trôle des agents de l'agriculture. Les
pépinières de Kindia et de Tolo four-
niront les plants porte-greffes, et ceux-
ci seront greffés en temps utile.
(LIRE LA SUITE EN PAGE CINQ)
Notre courageux confrère de Dakar, Le Courrier de l'Ouest Africain, continue sa campagne
pour la réduction du prix de l'essence en A.O.F.
Citons le placard suivant :
C'est par erreur que nous avions indiqué que
l'essence valait 1 fr. 85 le litre au Maroc, l'essence
vaut 1 fr. 70 le litre au Maroc
ET 3 fr. 10 AU SENEGAL.
Or, nous avons la preuve qu'une Société INDEPENDANTE et puissante peut livrer de
'essence tourisme à 1 franc le litre.
1 franc de frais de douane et divers pa r litre, cela fait 2 francs le litre. En ajoutant un
bénéfice formidable de 0 fr. 50 par litre, l'essence ne devrait pas être vendue plus de 2 fr. 50
le litre au Sénégal. 1
QU'EN PENSE LA COMMISSION DES PRIX?
Le ministre des Colonies s'est saisi de la question et il n'y a pas de doute qu'il n'apporte
rapidement une solution d'autorité qui mette fin à l'incurie et au laisser-aller qui régnent à Dakar
et dont le sansrgêne des trusts américains du pétiole est un exemple frappant.
m
Fondateur : Marcel RUEDEL Edition Hebdomadaire* Prix du numéro : Un franc
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- ,
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nécessaires pour faire face à toutes
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Il ne s'agit que de mettre en œuvre
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DIRECTION
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(Cliché Razaiftrimo fils.)
D'intéressantes manifestations sportives, telles que le Concours hippique ci-dessus, ont été orga-
nisées. Puisse cet exemple être suivi dans nos autres grandes villes coloniales !
JI::: n:::::: :1:1::::::::::: ::::::::::::::::::::: :::I n:u::: ::: n HI:n ::: n::: :::: ::: :: ::: ::::::::::11: II:::n :::: II
Les Coopératives
de bûcherons au Maroc
par Jepn SERMAYE
.Créées depuis cinq mois à peine, elles modifient, du tout au tout,
les conditions de vie des indigènes et la production du bois de
cèdre.
La campagne d'abattage des cèdres bat son plein, dans l'Atlas"
campagne qui s'ouvre, chaque année, de juin à septembre et qui ali-
mente en madriers de ce bois précieux les artisans des grandes villes
marocaines.
Partout, et notamment entre Azron et Tounfit, au pied des contre-
forts boisés, à plus de 2.000 mètres d'altitude, dans les creux de val-
lées, près des ruisselets, se dressent les campements pittoresques des
bûcherons, sortes de huttes faites avec les déchets de coupe recou-
verts de mottes de terre, huttes sous lesquelles les équipes s'abritent
drrfroid, vif des nuits après les rudes journées de travail sous le
soleil torride.
Jusqu'à ces temps derniers, la vie était des plus pénibles pour ces
pauvres gens qui, abandonnés à eux-mêmes, vivant au jour le jour,
devaient s'adresser à un marchand de bois pour obtenir, le plus sou-
vent en nature, les vivres indispensables à leur séjour dans la mon-
tagne loin de leur village.
Il fallait, également, laisser à la famille, femmes et enfants, les
moyens de subsister jusqu'au retour des travailleurs et le bûcheron
commençait sa campagne lourdement chargé de dettes qui le met-
taient à la merci de son créancier qui, en somme, achetait en « vert »
toute la production de l'équipe à laquelle il avait fait des avances.
L'équipe, de son côté, n'ayant guère espoir d'améliorer sa situa-
tion par un gros rendement, faisait son ouvrage sans goût, appor-
tait peu de soins au choix des arbres à abattre, à la confection des
madriers, vendus d'avance, sans aucun profit pour elle.
Dans les villes, les menuisiers, les charpentiers marocains se plai-
gnaient de la qualité des madriers de plus en plus minces et étroits,
ne répondant aucunement à leurs besoins.
Il importait de remédier à cet état de choses aussi préjudiciable
aux artisans qu'aux bûcherons et, concurremment à l'action entre-
prise par le protectorat pour la rénovation de J'artisanat marocain,
il fut recherché une formule s'appuyant sur les coutumes tradition-
nelles des bûcherons, berbères pour la plupart, formule qui les
affranchirait des prêteurs au début de la campagne, les rendrait pos-
sesseurs de leur production et leur permettrait, à eux-mêmes, de la
présenter sur les marchés.
(URE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
f: n::::: ::::::::: H:::::: - ::::::: =:::::: ::::: : H::: :::::::::::::: -- - ----------- - - - - - - - -- - -
Nous avons flétri en son temps l'odieuse campagne menée contre le gouverneur du Came-
roun par « L'Action Française ». Pour dépeindre la mentalité de certains individus, il suffit de
citer le fait suivant : l'article du journal où le gouverneur Boisson, grand mutilé de guerre, était
accusé d'être « au service de l'Allemagne », cet article, disons-nous, soigneusement encadré au
crayon bleu, fut envoyé à la vieille mère du gouverneur, qui réside en Bretagne.
Comment qualifier des individus capables d'une pareille action ? Nous voulons croire que ce
sont des agents provocateurs étrangers et que « L'Action Française » n'a rien à voir avec eux.
Quelle n'est pas notre surprise d'apprendre aujourd'hui, par les échos d'une petite revue,
que l'Union Coloniale Française serait à la base de cette campagne et que M. Le Neveu lui-même
l'aurait inspirée ?
Ce n'est pas possible, et l'Union Coloniale se doit de défendre son honneur véritablement
outragé en de semblables circonstances. La gran de dame de la rue de la Bienfaisance ne peut être
mêlée à de pareilles saletés.
1
r:::: :::::::::::: ::::::::::: :::: ::::::: ::1::::::::: 1:::: ::::: :::::::::: :: :::::: :::::::::::::: H: ::;:
NOTRE ENQUÊTE ",.,
Comment concevoir -
une économie impériale
Dans notre numéro précédent, nous avons donné sur
cette question posée aux présidents des grandes commissions
0 parlementaires Intéressées les réponses de MM. G. Nouelle 0
et A. Dupuis.
Nos lecteurs liront aujourd'hui ce que nous écrivent :
Le docteur LANCIEN
vice-président de la commission des colonies
du Sénat, délégué de l'A.E.F. au Conseil
supérieur de la France d'outre-mer.
M. Jean BOSC
sénateur du Gard,
président de la commission des douanes
du Sénat.
LIRE NOS ARTICLES, EN TROISIEME PAGE
LE CONFLIT
DES DOCKERS
va-t-il s'étendre ?
M. Ramadier, ministre du Travail, et
M. Daladier, président du Conseil, ne
trouvent pas anormale l'attitude des
dockers qui cause au port de Mar-
seille et à son commerce un préjudice
très grave.
On palabre, et le conflit continue.
Les dockers se proposent même de
l'étendre.
Un congrès de la subdivision des
ports de la Méditerranée, réunissant les
secrétaires de tous les syndicats, doit se
tenir au début de cette semaine à Mar-
seille. Tous les moyens seront mis en
action pour faire aboutir des revendi-
cations dites « légitimes ». - --
Car les dockers, auxquels se sont
joints les agents de maîtrise, ont fait
connaître leur point de vue au cours
d'une réunion tenue à la Bourse du
Travail.
Ils prétendent avoir pris la décision
de ne pas travailler le dimanche ni la
nuit, ni pendant les heures supplémen-
taires, parce que leurs intérêts étaient
lésés et leurs avantages acquis mena-
cés.
Ils démontrent qu'ils sont les moins
payés de tous les dockers de France.
N'indiquent-ils pas qu'ils touchent
55 fr. 40, alors que leurs camarades de
Bordeaux reçoivent 55 fr. 50, ceux du
Havre 63 francs, de Sète 76 francs, de
Nantes 58 francs, de Rouen 59 francs,
de Dunkerque 57 francs ?
Ils demandent un « rajustement » de
55 fr. 40 à 64 francs pour le salaire
quotidien, de 137 francs à 158 francs
pour la nuit et de 95 francs à 99 francs
pour le dimanche.
Au sujet des pourparlers tenus, les
dockers précisent qu'au cours de deux
réunions, leurs patrons leur ont proposé
une convention nouvelle tout à fait
inacceptable, parce qu'elle voulait ré-
duire de huit à six hommes les équipes
chargées de certaines opérations.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
Il est dangereux pour un pays de
trop dépendre pour son économie du
succès d'une seule culture. Ce fut le cas
de l'Indochine pendant longtemps avec
le riz. D'autres productions commen-
cent à la dégager de cette dépendance
trop exclusive : le maïs mais c'est
encore une céréale et surtout le
caoutchouc.
Le thé, sans avoir acquis la même
place dans les exportations de la colo-
nie, promet de lui fournir à son tour
des ressources très appréciables.
L'accroissement continu des expor-
tations de thé au cours des dernières
années est significatif : 670 tonnes en
1933 ; 1.982 tonnes en 1937. Ces chiffres
marquent le chemin parcouru. Le ton-
nage sorti en 1937 n'est, au surplus,
que le point de départ d'une nouvelle
étape.
chiffre de ses importations. Cependant,
l'on rencontrera de ce côté des difficul-
tés qu'il ne faudrait pas se dissimuler.
Comme l'hypothèque internationale
dont s'accompagne notre protectorat
n'est pas encore levée, les produits fran-
çais ne bénéficient au Maroc d'aucune
protection douanière. Il s'agit donc de
substituer le thé indochinois à des thés
d'origine étrangère auxquels les Maro-
cains sont habitués de longue daté et
cela sans le secours d'un droit protec-
teur qui permette de l'offrir à un prix
plus réduit que les autres.
Or, les thés achetés par le Maroc
thés verts exclusivement viennent
presque en totalité de Chine à l'heure
actuelle et ne valent pas cher, si l'on
en croit les statistiques douanières ma-
rocaines : une moyenne de 9 francs le
kilogramme en 1937. A titre de compa-
raison, la valeur moyenne des thés im-
portés en Tunisie en 1937. également -1
thés noirs en majorité - ressort à
14 fr. 50.
Enfin et surtout, les Marocains con-
somment uniquement du thé vert et
jusqu'ici l'Indochine n'a exporté que
du thé noir.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
HENRY FONTANIER
EST MORT
Brutale, la nouvelle nous est parve-
nue : notre collaborateur Henry Fonta-
nier a été tué dans un accident d'auto-
mnhile.
Il était parti avec son fils, M. Alexan-
dre Fontanier, étudiant en médecine.
A Vicq-sur-Breuil, ce fut la collision
avec- trae- autre voiture venant-de Tou-
louse. Grièvement blessé, Henry Fon-
tanier succomba pendant qu'on le
transportait dans une clinique de Li-
moges.
Professeur agrégé d'histoire, Henry
Fontanier avait particulièrement étu-
dié les questions internationales. An-
cien député socialiste du Cantal, il
avait joué un rôle actif à la commis-
sion des affaires étrangères du Palais-
Bourbon.
Sous le premier ministère Léon Blum,
il avait été chargé de mission à la pré-
sidence du Conseil, où il s'occupait
spécialement des problèmes diploma-
tiques.
La. mort l'a 3urpris en pleine acti-
vité. Nos lecteurs ont encore présents
4 w S
à l'esprit les articles très vivants et
documentés dans lesquels il traçait un
programme de politique coloniale. Le
sort de l'indigène le préoccupait, et
tout dernièrement il écrivait dans nos
colonnes : « Par étapes aussi pappro-
citées que possible les unes des autres
se réalisera une grande œuvre de pro-
grès social qui montrera aux indigènes
que nous avons vraiment le souci de
leur bien-être matériel et moral. »
Sa disparition nous touche profon-
dément, et nous adressons à sa fa-
mille, cruellement éprouvée, nos condo-
léances émues.
Une bonne part de la production in-
dochinoise vient en France. Toutefois,
la consommation totale de la métro-
pole en thés de toute origine est de
l'ordre de 1.400 tonnes par an. La
seule comparaison de ce tonnage avec
celui des sorties d'Indochine montre que
le débouché métropolitain ne saurait
suffire, d'autant qu'il ne peut s'appli-
quer, à quelques exceptions près, qu'aux
thés noirs de bonne qualité et de pré-
sentation conforme au goût de la clien-
tèle française.
Comme autres débouchés, il est donc
naturel de penser à notre domaine
d'outre-mer. Le gouvernement général
de l'Indochine n'y a pas manqué.
Mais la consommation de cette den-
rée est presque insignifiante dans les
territoires dépendant du ministère des
Colonies, Indochine mise à part bien
entendu. Par contre, elle atteint plus
de 8.000 tonnes au Maroc, environ 1.800
en Tunisie et 1.500 en Algérie.
Le Maroc a retenu l'attention par le
PROPAGANDE 1
COLONIALE
Une information puisée à
une source sérieuse nous était
parvenue : M. Albert Lebrun
avait décidé d'effectuer avant la
fin de son septennat un voyage
en Afrique du Nord, puis par
avion et jusqu'à Dakar, en A.
O. F.
Nous nous étions réjouis par
avance de voir un chef de l'Etat
toucher pour la première fois
aux rivages de l'Afrique noire
ce chef de l'Etat français qui, en-
core que cela ne figure point
dans ses titres officiels (au fait,
pourquoi ?) est aussi le chef des
colonies et domaines au delà
des mers !
Or, il paraîtrait que, sur cer-
taines représentations touchant,
selon les uns, aux incertitudes
de la situation européenne, se-
lon les autres aux embarras du
protocole (la France est le der-
nier pays où l'avion ne soit pas
encore prévu pour le chef de
l'Etat), M. Lebrun aurait renoncé
à son projet
Nous voudrions qu'il n'en soit
rien.
M. Albert Lebrun, dont on
dira sans doute, plus tard, qu'il
fut dans tant de circonstances
difficiles un de nos grands pré-
sidents, se doit de créer une
belle et nécessaire tradition, et
de consacrer, tant devant l'opi-
nion française qu'aux yeux de
l'étranger, la valeur et l'unité spi-
rituelles de l'Empire !
« Le président de la Répu-
blique est arrivé à Dakar le. »
Mais ce serait un événement
d'une portée immense, auprès
de nous tous, Français et indi-
gènes, et surtout au dehors 1
Après la réception des souve-
rains anglais consacrant sur le
plan de la politique étrangère le
resserrement de l'Entente cor-
diale, nous affirmerions, par
l'entrée à Dakar du président de
France, la continuité, la solidité,
la force profonde de notre action
imPériale.
La belle idée de celui qui se
révélait ainsi un grand chef
d'Etat ne doit pas être entravée
par les inquiétudes des politi-
ques ou les timidités de quel-
ques fonctionnaires sans imagi-
nation.
Monsieur le Président, l'Afri-
que Noire sait déjà que vous
avez pensé la visiter, au moins
en sa capitale, le prestigieux "Da-
kar !.
Elle ne veut pas renoncer à
l'espoir de vous y accueiW-
comme elle saurait le faire.
.Et tout l'Empire, vous le sa-
vez, en éprouverait une impres-
sion profonde de réconfort,
d'union, de fierté françaises.
.Monsieur Lebrun, Dakar
vous attend f
Le thé d'Indochine
en Afrique du Nord
; par Walter LALANDE
- Pour la protection
de la nature coloniale
La tâche du civilisateur, en pays co-
lonisé, apparaît communément sous le
seul angle humain : assister l'indigène,
l'éduquer, l'élever tant sur le plan éco-
nomique que sur le plan social.
Mais à côté de cette tâche éminente,
il en est une autre qui s'adresse au
pays, à l'habitat, à ses sites comme
à ses ressources ces dernières non
inépuisables.
Des exemples existent dans le passé
de civilisations imprudentes qui con-
damnèrent à la mort des régions ce-
pendant pleines de sève et de riches-
ses : le proche Orient, la Cyrénaïque
et une bonne partie de notre Afrique du
Nord ne furent-elles pas réduites à
l'état de déserts pierreux, par l'absence
d'une politique de l'eau et de l'arbre,
dont témoignèrent les Arabes, à ren-
contre de leurs prédécesseurs romains?
C'est pour éviter le retour d'une telle
erreur qu'a été créé chez nous « le
Comité national pour la protection de
la nature dans les territoires d'outre-
mer ».
Sa sollicitude va plus particulière-
ment aux grandes forêts, tropicales ou
équatoriales, dont tant au point de vue
de la flore qu'à celui de la faune, la
préservation apparaît d'ores et déjà
urgente.
Pareil souci fera sans doute hausser
les épaules à beaucoup. Il y a la lé-
gende des brousses envahissantes, celle
des forêts vierges éternelles, des ri-
chesses immenses de l'Afrique inexploi-
tée.
Et puis, la nature, hostile, oppres-
sive, des pays primitifs, n'est-ce point
précisément contre elle que doit se
dresser la civilisation, avec ses routes,
ses champs, ses cités ?
Oui, certes ! Mais s'il faut rassem-
bler les hommes le long des grandes
voies de circulation et par suite de
progrès il faut aussi, en dépositai-
res prévoyants, protéger l'immense ca-
pital naturel que représentent les syl-
:::H::: 1: :::: :::::: :1:::;: J:11 :::::::::: ::::1:11: ;:1: ::::::::::: n:::I:H 1111H
~l$$egee - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - $ - - - - - - - - - - - - Ir.,
Vers une politique
du fruit en Guinée
M. Martine, secrétaire général de la
colonie, nous expose un programme
d'action pour le développement de la
culture et de l'exportation des agrumes
de la Guinée française.
Le ministre des Colonies a bien
voulu nous communiquer, monsieur le
Secrétaire général, un rapport signé de
vous, tendant à organiser en Guinée
une politique du fruit.
Le rapport est, en effet, de ma
main, mais il n'est que le résumé de
l'action déjà entreprise sur place dans
notre belle colonie d'Afrique par le
gouverneur Blacher, qui s'intéresse
tout spécialement à cette question.
« Ce rapport précise certains points
et suggère certaines mesures suscepti-
bles de faciliter le développement de
la culture des agrumes et de parer aux
dangers que peut faire craindre la fa-
veur, d'ailleurs compréhensible, dont
jouit auprès de la plupart des plan-
teurs de Guinée la culture de la ba-
nane.
« Il faut penser au jour où l'Espa-
gne, rendue à de plus pacifiques des-
tins, sera de nouveau en état de repren-
dre en France ses expéditions. D'autres
colonies françaises se sont en outre
orientées vers la production bananière
et il est aisé de prévoir le moment où
le marché français sera saturé !
Alors se présenteront en Guinée,
comme ailleurs, les éternelles consé-
quences de la monoculture ?
Exactement. Il convient donc de
prendre immédiatement les mesures
nécessaires pour y remédier. Or, la
Guinée possède une ressource encore
insuffisamment exploitée : ses agru-
mes. Citrons, oranges et pamplemous-
ses abondent dans le pays, alors que
la France a acheté en 1937, à l'étran-
ger, 1.306.000 quintaux d'agrumes de
toutes sortes, pour une valeur de plus
de 200 millions de francs. Vous voyez,
par ce simple chiffre, la place que la 1
Guinée pourrait prendre sur le marché
intérieur français, sans nuire en rien
aux "érêts légitimes de l'Afrique du
Non..
A quoi tient-il donc qu'il n'en soit
pas encore ainsi ?
A ce que notre production, jus-
qu'à présent de caractère spontané, a
ves primaires, aux essences précieuses,
aux espèces encore mal inventoriées.
Le massacre des arbres, provoqué
chaque année par les indigènes pour
de précaires cultures, aboutit progres-
sivement à la destruction de ces essen-
ces et aussi des races animales vi-
vant sous leur ombre. Déjà, sur des
districts entiers, il ne reste plus de la
primitive forêt, que des végétations ra-
pides, aux bois spongieux, à la vie
courte. Ainsi, en terre africaine, s'ou-
vrent d'immenses clairières où la sa-
vane prend peu à peu la place de la fo-
rêt la savane qui est si souvent
l'avant-garde des sables, de la mort vé-
gétale et animale.
Ne sourions donc point des travaux,
des rapports, des statistiques, laborieu-
sement élaborés par l'Office de protec-
tion, à la tête duquel nous trouvons,
d'ailleurs, des coloniaux éprouvés tels
que le gouverneur général Alfassa, le
général Andlauer, le professeur Che-
valier, M. Outrey, et tant d'autres.
H y a là une tâche éminente de pré-
voyance à assumer, tant pour réserver
à nos successeurs des richesses natu-
relles que nous n'avons pas le droit de
gaspiller, que pour éviter dès mainte-
nant à nos colonies ces fléaux que sont
le déboisement et la destruction incon-
sidérée de la faune.
La civilisation, certes, jalonne ses
étapes par le kilométrage des routes et
la création de nouvelles cités.
Mais à côté de la politique de l'hom-
me, qui la préoccupe, il y a celle de
'arbre, de l'animal et de la source, dont
îlle ne peut se désintéresser, faute de
:ondamner l'humanité qu'elle prétend
guider à vivre plus tard misérablement,
tous la dure loi du désert.
« Contre la destruction des arbres,
Lutant que contre la maladie du som-
neil », disait un jour, dans une for-
nule saisissante, un chef de service fo-
'estier d'A. O. F. !
Jean MANL
M. MARTINE,
Secrétaire général de la Guinée
besoin d'être organisée rationnelle-
ment, d'être sélectionnée et, en un
mot, commercialisée. Une réglementa-
tion est indispensable si l'on veut ob-
tenir des produits « marchands ». Il
ne convient ni de laisser planter à tort
et à travers les produits les plus di-
vers, ni de laisser la plantation disper-
ser ses efforts au petit bonheur, dans
des régions plus ou moins propices.
« Il faut d'abord définir les espèces
véritablement exportables, puis délimi-
ter leurs habitats respectifs. Cela fait,
on songera à pourvoir les colons de
plants sélectionnés, étudiés, provenant
de greffes ou de croisements attentive-
ment étudiés par les services compé-
tents de la colonie.
« Déjà un effort est fait dans ce
sens dans la région du Fouta, où l'on
est en train d'organiser des présenta-
tions pour les chefs et notables indi-
gènes, sous la surveillance et le con-
trôle des agents de l'agriculture. Les
pépinières de Kindia et de Tolo four-
niront les plants porte-greffes, et ceux-
ci seront greffés en temps utile.
(LIRE LA SUITE EN PAGE CINQ)
Notre courageux confrère de Dakar, Le Courrier de l'Ouest Africain, continue sa campagne
pour la réduction du prix de l'essence en A.O.F.
Citons le placard suivant :
C'est par erreur que nous avions indiqué que
l'essence valait 1 fr. 85 le litre au Maroc, l'essence
vaut 1 fr. 70 le litre au Maroc
ET 3 fr. 10 AU SENEGAL.
Or, nous avons la preuve qu'une Société INDEPENDANTE et puissante peut livrer de
'essence tourisme à 1 franc le litre.
1 franc de frais de douane et divers pa r litre, cela fait 2 francs le litre. En ajoutant un
bénéfice formidable de 0 fr. 50 par litre, l'essence ne devrait pas être vendue plus de 2 fr. 50
le litre au Sénégal. 1
QU'EN PENSE LA COMMISSION DES PRIX?
Le ministre des Colonies s'est saisi de la question et il n'y a pas de doute qu'il n'apporte
rapidement une solution d'autorité qui mette fin à l'incurie et au laisser-aller qui régnent à Dakar
et dont le sansrgêne des trusts américains du pétiole est un exemple frappant.
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