Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-07-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juillet 1938 25 juillet 1938
Description : 1938/07/25 (A38,N30). 1938/07/25 (A38,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720949
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
.- .1 - - - - -. - -- -. - -. .-.1. - -. 1- ., Lun d i 25--luillet 1938..
38* année. - N° 30. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition hebdomadaire. Prix du numéro î Un franc Lundi 25 juillet 1938.
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-
Les Annales Coloniales
* - FONDEES EN 1900 - *
« Je voudrais que nos compatriotes de la
métropole, suivant l'exemple du grand pays
qu'ils viennent de fêter, comprennent que
la force de celui-ci réside dans son immense
empire et que, si la France veut vivre, elle
doit aujourd'hui ne plus être considérée
dans les étroites limites de la métropole,
mais dans celles,, d'un empire qui vont des
rives du Pacifique et de l'océan Indien au
cœur même de l'Afrique. »
Général BUHRER.
DIRECTION
RÉDACTION
12* rue Le Peletier, Paris (9e) » - Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. ppstaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Em pire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annoncer sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
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LE PLUS PARISIEN
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Etranger et Colonies.. - 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
LE PLUS COLONIAL
;, Ã\11 D k
.Allo ! Dak ar L.
par Jean de BEAUMONT
a Député, membre de la Commission des Colonies
Quand on parle des relations entre la France et ses colonies, on
évoque immédiatement le palmarès, d'ailleurs brillant, des moyens
de liaisons et de communications modernes : la radio, l'aviation
au point que le câble fait déjà figure d'ancêtre.
Devant un pareil développement de la technique, et suivant la
formule « qui peut le plus peut le moins », on n'imagine guère de
nos jours qu'une difficulté quelconque s'oppose à pouvoir téléphoner
de Paris à une grande ville quelconque de l'Empire.
Le téléphone la radiotéléphonie n'est-ce pas, nous en avons
vu le parachèvement depuis longtemps ! Tout existe en pareille
matière et doit être d ores et déjà dépassé.
Et c'est sur cette idée simple qu'un de nos amis, sachant par
ouï-dire que l'on pouvait téléphoner de Paris à Léopoldville, voire
à Monrovia, imagina candidement d'appeler, pour affaires, le direc-
teur d'une grande firme de Dakar.
Encore une fois, qui peut le plus pouvant le moins, il semblait
tout naturel que Dakar fût aussi bien pourvue que la lointaine Léo-
poldville. Et puis enfin, Dakar, c'était tout de même une des pre-
mières villes d'Afrique dans l'esprit simplet de notre ami.
Vous devinez la suite : à ce bureau d'un arrondissement de Paris,
affolement complet, branchement sur la Recette centrale, qui finit
par renvoyer au ministère des P.T.T. lui-même.
Où l'on n'a pas l'air de connaître très bien la question, à moins
qu'il ne s'agisse. de lignes belges !.
N'insistons pas. Ne citons qu'en passant cette réponse faite à
notre narrateur par l'Office de l'A.O.F. : « Nous ignorons si l'on peut
correspondre ou non avec Dakar. Nous, n'est-ce pas, nous n'em-
ployons que le câble. »
Et il paraît que les Offices des diverses colonies doivent, le cas
échéant, « fournir tous renseignements au public » !.
En définitive, il est donc impossible de correspondre par radio-
téléphonie avec Dakar. C'est ainsi. Pour nous, ce n'est pas une décou-
verte. Nous nous en étions déjà préoccupé antérieurement, et l'on
nous avait alors répondu que cette question faisait l'objet d'études
en cours.
Nous avons voulu, tout récemment, renouveler le sujet et avons
adressé à M. le ministre des P.T.T. une lettre à laquelle celui-ci a
bien voulu répondre immédiatement, le 4 de ce mois, en nous appor-
tant certains apaisements.
Retenons, en particulier, que la station intercoloniale de Dakar
sera prochainement dotée d'un émetteur radiotélégraphique à ondes
courtes, muni des derniers perfectionnements. Il fonctionnera dans
le courant de l'année 1939 et son adaptation à la radiotéléphonie est
prévue dès que les installations correspondantes seront montées en
France. -' ; 1
Ces installations devaient primitivéaaent prendre place, dans le
- nouveau centre- émetteur, dont Ja construction être entreprise
- m- c n
mais, comme l'achèvement de ce centre demandera un assez long
délai, le ministre a prévu l'étii
blissement de postes spéciaux,
tant en France qu'à Dakar, .pour
l'établissement des liaisons radio-
téléphoniques envisagées L'ou-
verture de ces liaisons pourrait
être située, selon lui, vers la fin
de 1939.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
M. Galandou Diouf, - député du Sénégal, de retour à Dakar, fut acueilli par une foule
enthousiaste, ovationné et entouré par un imposant cortège, M. Galandou Diouf quitte
- le port pour gagner le centre de la ville (Photo Lataque)
~~cc~::::: ::: :cc::::::::::::::::::::::::: ::: n ;:::::::: ::n::.::::
CHEZ NOUS ET CHEZ LES AUTRES
*
Méthodes et doctrines coloniales
RACISME ITALIEN
La dernière ordonnance du gouver-
neur d'Addis-Abeba interdisant à toute
personne de race blanche de fréquen-
ter les locaux publics indigènes a sou-
levé de nombreux commentaires à
l'étranger. Ce n'est pas-la première
fois, cependant, que-les autorités ita-
liennes, depuis la conquête de l'Ethio--
pie, affrontent, le problème- des • ràg-^
poeta-entre blancs "et gens de colnèur."
Un mois après l'entrée à Addis-Abeba,
le 1" juin 1936, le conseil des minis-
tres approuvait à Rome un statut orga-
nique constituant la base sur laquelle
devait se développer l'œuvre construc-
tive de l'Italie dans cette région du
monde. Ce statut s'occupait déjà du
problème du métissage. Certes, il ne
s'agissait ni d'aryanisme, ni de peuple
élu, ni de stérilisation.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
c::~ 1;1: 1::'::':':':' r::.:.:. :::.:!::::.:.:.:.: : :':~~J
POSSIBILITÉS
IMPÉRIALES
CERTITUDES
EUROPÉENNES
L'Empire français et l'Empire bri-
tannique, avec leurs millions d'hom-
mes, leurs immenses ressources en pro-
ductions de toute espèce, leur capacité
de défense et leurs positions stratégi-
ques réparties sur les principales rou-
tes du globe, forment un ensemble
mondial colossal à première vue invin-
cible.
Cependant, le sort de ces Empires se
Jouerait demain sur une centaine de
lieues en Europe et autour de quelques
points rapprochés des métropoles : Bor.
deaux, Gibraltar, Alger, Tunis.
La mobilisation du premier jour s'ef-
fectuerait à plusieurs jours, voire à des
semaines de mer des contingents colo-
niaux, africains, américains, asiatiques.
Leurs grandes voies d'acheminement
seraient au surplus délicates à garder.
Se souvient-on de l'alarme et même de
la flêne considérable que le seul « Em-
den » parvint à créer durant deux mois
entre Singapour et Aden ?
Combien d'« Emden » autrement ra-
pides, autrement armés, tiendraient.ils
la mer si nous commettions la faute de
rendre à l'Allemagne des bases d'opé-
rations sur ce qu'il est convenu d'ap-
peler les théâtres extérieurs ?
Combien serait grande aussi -notre
illusion si nous comptions dans nos
rangs, aux premiers jours - d'un conflit,
ces armées immenses que préparent les
colonies ou les Dominions !
C'est en Europe qu'il nous faut être
forts avant tout et ici il nous est
permis de regretter l'aveuglement avec
lequel nos amis anglais s'obstinent dans
leur système restreint de recrutement.
Il faut leur répéter sans se lasser que
Je réarmement n'est pas tout, que les
hommes, exercés et entraînés, font en
définitive la force d'une nation.
Le réarmement est une parade effi-
cace devant certaines menaces. Mais
500.000 ou 600.000 hommes en armes
font réfléchir plus encore les adver-
saires que des milliers de canons sans
servants.
J. M.
PAS DE CESSION
DE COLONIES BELGES
A L'ALLEMAGNE
Le ministère des Colonies à Bruxel-
les dément formellement, le bruit, dont
un journal londonien s'est fait l'écho,
suivant lequel -a visite de M. Car-
mona, président de la République por-
tugaise, dans l'Angola, devait être mise
en rapport avec le fait que le Portu-
gal, la Belgique et la Grande-Bretagne
envisageaient de donner satisfaction
aux aspirations coloniales du Reich en
cédant à l'Allemagne une partie des
territoires africains.
--------------- Il $ e l.$,.,..,$ 1*1 $e $ $
Situation inquiétante
à Marseille
par A. LUBRANO
LA DECISION DES DOCKERS
DE CHOMER LE DIMANCHE
MET LE DESARROI
DANS L'ECONOMIE REGIONALE ET LOCALE
Au moment où l'on s'emploie, mal-
gré mille obstacles, à doter Marseille
d'une zone franche pour permettre un
accroissement de prospérité de sa ré-
gion, certains s'ingénient à annihiler
ces efforts par une attitude condam-
nable.
La semaine dernière, en effet, un
tract était diffusé sur les quais qui or-
donnait aux dockers de ne plus - effec-
tuer de travaux le dimanche, la nuit,
les jours de fête, et de ne plus accepter
de faire d'heures supplémentaires
payées. Cela sous le prétexte de soute-
nir, par une menace de cessation de
travail, des revendications dites « lé-
gitimes ».
Résultat : bouleversement des horai-
res des navires ; gêne considérable
pour les passagers et les transitaires ;
accroissement de la mauvaise réputa-
tion de Marseille ; impossibilité d'assu-
rer la réexpédition de la malle des In-
des et du courrier postal confié à la
Peninsular and Oriental Line comme à
tous les autres grands courriers.
Des milliers de colis de primeurs
pourrissant dans les cales du Prési-
dent-Dal-Piaz et de la Vxlle-d'Oran ;
des passagers attendant une journée la
livraison de leurs bagages de cale et
arrivant à regretter de ne pas avoir
accepté les offres avantageuses faites
par les compagnies étrangères. Tel est
le résultat de la funeste propagande
communiste.
La décision de sage répartie que l'on
pouvait attendre des dockers marseil-
lais ne s'est pas produite. Le vœu de
la commission de conciliation a été re-
poussé par la délégation ouvrière.
La Chambre de commerce et tous les
groupéments économiques de Marseille
ont protesté contre l'attitude des doc-
kers, et se sont élevés énergiquement
contre l'abandon du travail normal
dans le port, abandon qui paralyse l'ac-
tivité du trafic, de la production et des
échanges à l'Heure même où leur déve-
loppement conditionne obligatoirement
la renaissance économique et la stabu
lité monétaire.
Le président et les metnbres des bu-
reaux des mêmés groupements ont ad-,
juré les pouvoirs publics.d'user de leur
autorité pour mettre fin a une situa-
tion qui compromet la vie du port, la
prospérité de notre Afrique du Nord,
et pour imposer à tous le respect des
contrata et de la légalité.
Le port de Marseille reçoit de l'Al-
gérie des quantités énormes de pri-
meurs. Si une partie est absorbée pour
le ravitaillement local, le reste est en
transit et ce port joue alors le rôle de
plaque tournante pour l'acheminement
de ces innombrables colis. Un retard
d'un jour représente une perte extrê-
mement sensible.
Survenant au moment où s'effectuent
les expéditions de raisins d'Algérie et
où vont commencer celles de Tunisie,
la résolution adoptée par la Fédération
des ports et docks apporte une per-
turbation dont la gravité n'échappe
à personne.
Les coloniaux, les étrangers ne vont-
ils pas abandonner de plus en plus
Marseille en constatant pareil dé-
sordre ? :
H est triste de. penser qu'un jour nous
pourrions payer très cher d'accepter à
tout propos que notre activité économi-
que soit soumise aux fantaisies des di-
rigeants des syndicats de dockers.
Les pays concurrents ne manqueront
pas d'exploiter la situation actuelle, qui
lèse, en même temps que l'Algérie et
la Tunisie, les intérêts saisonniers des
industries touristiques de la Côte
d'Azur et des Alpes.
Plus pressant que jamais doit reten-
tir l'appel au sentiment de collabora-
tion dans le travail, qui, seul, peut
maintenir l'activité du port de Mar-
seille.
M. Morard, président de la Chambre
de commerce d'Alger, a dû avoir une
entrevue cette semaine avec le prési-
dent du Conseil à ce sujet. Une
prompte solution doit intervenir.
Mais qu'en pense le ministre de la
Marine marchande ?
SOLLICITUDE
FRANÇAISE
Installé par M Brevié, ainsi que
nous en avons rendu compte dans no-
tre précédent numéro, le Conseil su-
périeur de colonisation de l'Indochine
a -commencé immédiatement ses tra-
vaux.
*̃ 'ÇfesV à ïk ^ûestiSfe des métis, dont
nos lecteurs se souviennent, que M.
Jean de Beaumont, député de Cochin-
chine, tint à saisir le ministre par une
lettre ouverte publiée dans nos co-
lonnes, que l'assemblée consacra ses
premières délibérations.
La première suggestion soumise à
l'examen de ses membres a été celle
d'un établissement à créer pour les
Français d'Indochine et comprenant :
1. Une maison à Dalat pour les
garçons de 4 à 12 ans ; 2. Une
ferme-école à Blao pour les jeunes
gens de plus de 12 ans. Arrivés à l'âge
d'hommes-les anciens pupilles de cet
établissement pourraient obtenir des
concessions dans la région de Blao
dont la propriété ne leur serait re-
connue qu'après leur complète mise en
valeur sous la direction d'un comité
de fondation. Ce projet a recueilli l'u-
nanimité des voix et il sera présenté
au prochain "Grand conseil après une
mise au point des détails.
Une discussion s'est établie ensuite
sur les modalités que devra présenter
l'action administrative pour détermi-
ner l'installation progressive des co-
lons indigènes dans les moyennes et
hautes régions des pays annamites.
La principale difficulté est, sans
conteste, celle du financement des tra-
vaux indispensables à toute la mise en
valeur des terres neuves et à l'exis-
tence des colons pepdant les premiè-,
res 'années de leur installation. Des
propositions , concrètes seront faites
par l'administration au prochain Grand
conseil des intérêts économiques et
financiers de l'Indochine devant lequel
sera exposé le plan que le gouverneur
général arrêtera, dès que les docu-
ments auront dégagé les voies et les
moyens d'action à entreprendre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
:: =: =::: =:: = = :;:::U = J=:::: = =::::::::: ::
LE REGIME CAPITULAIRE
EST LEVE AU MAROC
M. Georges Bonnet, ministre des Af-
faires étrangères, et sir Eric Phipps,
ambassadeur de Grande-Bretagne à
Paris, ont signé un traité destiné à
remplacer la convention de commerce
et de navigation de 1856, qui est abro-
gée, comme conséquence de la conven-
tion du 29 juillet 1937, levant le ré-
gime capitulaire au Maroc, à l'égard
de la Grande-Bretagne.
Le nouveau traité est fondé sur la
réciprocité et conclu pour une durée
de sèpt ans, renouvelable d'année en
année par tacite reconduction.
Cette mesure dont l'importance
n'échappera à personne est l'aboutis-
sement des négociations engagées de-
puis quelques mois entre les représen-
tants anglais et les autorités du pro-
tectorat.'
REALISME BELGE
M. Godding, rapporteur du budget
du Congo, a présenté au Sénat belge
un rapport intéressant à beaucoup de
titres sur la situation de la colonie.
Plusieurs de ses conclusions pourraient
être utilement adoptées chez nous, par-
ticulièrement- en ce qui concerne l'ap-
pui _.à: fournir par la métropole en
.-echàhge des - bénéfices certains que la
colonie procure à l'activité nationale.
**
Si la situation du Congo belge s'est
considérablement relevée depuis 1936,
M. Godding constate que les - financés
de la colonie accusent encore un décou-
vert de 50 millions et il souligne que,
selon les engagements pris, c'est à la
métropole qu'il appartient de fournir
cette somme. -
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Unifions FEinpire
par Pierre TAITTINGER M
Député, ancien président de la Commission des Colonies HH
La présence de M. Georges Mandel
au ministère des Colonies nous permet
d'espérer que l'Empire français connaî-
tra enfin l organisation dont il a grand
besoin. Ce qui lui manque, en effet, c'est
avant tout ia cohésion, et nous savons
que le nouveau ministre a toute l'auto-
rité nécessaire pour la lui donner.
Trop longtemps, les différentes fédé-
rations ont poursuivi : leur développe-
ment sans prendre garde aux autres et
il n'était pas rare de voir un gouverneur
général, soucieux de la prospérité de ses
colonies, prendre des mesures propres à
gêner telle fédération voisine. Aux pro-
testations, il répondait que cela, n'était
point de son ressort, et que seul l'intérêt
de son territoire lui importait.
Il n'y a pas si longtemps, d'aiueufs,
que les agences coloniales, disséminées
à travers Paris, pratiquant, chacune sa
politique, alimentaient de véritables cam-
pagnes de propagande sans aucun souci
de l'intérêt général, sans se préoccuper
d'un plan d'ensemble.
Leur fusion en un organisme unique,
à l'étude depuis - de -- longues années, a
pu enfin être réalisée, - et désormais
groupe tous les efforts. Mais ce qui a
été fait à Paris reste encore à faire outre-
mer. Le dangereux système des cloisons
étanches se retrouve dans toute l'admi-
nistration française, et les initiatives les
plus heureuses sont fréquemment stéri-
lisées faute d'organisation.
Bien plus grave encore est le mal,
lorsque se trouvent en présence des in-
térêts dépendant de ministères diffé-
rents : l'Afrique française, partagée entre
le ministère de l'Intérieur, les Affaires
étrangères et les Colonies, poursuit son
évolution en compartiments séparés,
sans qu'il soit même possible dé faire
bénéficier les uns de l'expérience des
autres.
Ainsi les relations commercia!es.entre
l'Algérie et l'A.O.F. se précisent. Des
organismes ont été créés qui permettront
l'échange des ..produits, le placement des
capitaux, l'amélioration des transports.
Un bureau fonctionne déjà à Alger. Un
apte .est créé à Dakar. Producteurs et
consommateurs vont pouvoir entrer en
contact Un mouvement de négoce, dont
l'importance ira croissant, unira étroite-
ment l'Afrique du Nord à l'Afrique Noire.
Mais déjà, dans l'institution de ces cen-
tres de renseignements et de propa-
gande, un déplorable esprit d'indépen-
danec se manifeste. Il est vraiment à
redouter qu'une, abondante floraison
d'agences et d'offices divers ne vienne
créer le même désordre que celui qu'on
a longtemps déploré à Paris, et que tous
:::::::: :::::::::::::::::::: ::H:::: ::::::::,:::::: :1':::::::: ::: l' e Io :::
d y r qu
Principes d'économie
- impériale
« L'EMPIRE DOIT ETRE
ECHANGISTE », NOUS DE-
CLARE LE VICE-PRESIDENT
DE L'UNION FRANÇAISE DES INDUSTRIES EXPORTATRICES
par M. ALTERMAN
Sur quelles bases équitables peut-on
concevoir une politique économique im-
périale ? A quelles solutions s'arrêter :
celle, brutale, de l'autarchie ? Celle,
plus souple, d'un protectionnisme va-
riant dans ses degrés selon les circons-
tances et les régions ? Celle, enfin, d'un
libire échange, placé à l'antipode du cir-
cuit fermé préconisé par certains ?
Telles étaient les questions que nous
allions poser à M.'Alterman, dont les
titres à y répondre se passent de com-
mentaire.
Et tout d'abord, la justification d'une
économie impériale. Encore faut-il,
pour cela, que l'empire existe :
A cet égard, nous déclare M. Al-
terman, il est urgent que les Français
asqUièrent enfin le sens impérial.
< Au point de vue économique, cela
signifie que l'empire français doit cons-
tituer une' unité à l'intérieur, de la-
quelle les échanges doivent être libres
et aussi faciles entre deux régions d'ou-
tre-mer qu'entre l'une de celles-ci et la
France elle-même.
« H serait inconcevable de dresser
des obstacles à la libre entrée des pro-
duits coloniaux dans la métropole. Il
est certain, en revanche, que toutes les
facilités doivent être données aux pro-
ducteurs de la métropole pour vendre
leurs produits dans les territoires d'ou-
tre-mer.
Vous ne pensez cependant pas que
ce circuit doive s'opérer en vase clos ?
Non, certes, et ceci pour plusieurs
raisons : en ce qui concerne la posi-
tion de l'empire français par rapport
aux nations étrangères, elle résulte net-
tement des conclusions de la Confé-
rence économique de la France métro-
politaine et d'outre-mer qui a reconnu
- - - - - - - ------------ ------------------------------ n:5it~:: !:J~ : r =:;: J J 1: h:: II:::: HU!: nI:::!: n:-.::- j! ~~,:J
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Dans le haut personnel colonial
LEfSEJOUR A PARIS
,¡ DU GOUVERNEUR
GENERAL RESTE
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
LE GOUVERNEUR GENERAL
DE L'A.O.F. -
VIENT EN FRANCE
(VOIR L'ARTICLE PAGE 2)
LE GOUVERNEUR GEISMAR
PREND 1
L'INTERIM DE L'A. O. F,
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
et déclaré que l'empire français devait
être échangiste.
« Cela signifie qu'il doit être protégé
d'une manière raisopnée par les bar-
rières douanières chaque fois que cela
paraît nécessaire.
« Il ne faut pas oublier, cependant,
que la métropole a besoin de matières
premières qu'elle ne trouve pas en
quantité suffisante dans les territoires
d'outre-mer et qu'elle est obligée de se
procurer à l'étranger. Pour pouvoir
payer ces matières premières, il faut
donc exporter.
« D'autre part, les denrées coloniales
venant concurrencer dans une certaine
mesure les produits agricoles de la mé-
tropole, il est indispensable de trouver
aux produits d'outre-mer des débou-
chés à l'étranger, ce qui implique fata-
lement une politique commerciale fran-
çaise échangiste.
Quels efforts doivent faire, selon
vous, les industriels métropolitains, et
en compensation quels efforts doivent
consentir les producteurs coloniaux ?
Les industriels métropolitains doi-
vent vendre leurs produits dans nos
territoires d'outre-mer, aux prix les
plus réduits possible, et admettre une
certaine concurrence avec les produits
de l'étranger ; ils doivent également
s'appliquer à accroître le débouché des
matières premières coloniales nécessai-
res à leurs fabrications.
« De plus, ils doivent tendre à déve-
lopper leurs investissements de capi-
taux dans les entreprises coloniales.
« En compensation, les producteurs
coloniaux ne doivent pas exiger une
protection abusive des produits de
l'étranger sur le territoire de la métro-
pole, ce qui empêcherait toutes négo-
ciations d'accords commerciaux franco-
étrangers susceptibles de développer
notre propre expansion.
« Autrement dit, les industriels et
agriculteurs métropolitains doivent
comprendre désormais qu'ils sont soli-
daires des producteurs.
; « Chacun doit consentir les sacrifices
nécessaires à l'intérêt général, ce qui,
seul, permettra le rétablissement de la
prospérité générale dans tout l'empire.
Ne pensez-vous pas que cette
prospérité puisse être accrue ou au
moins favorisée par une industrialisa-
tion progressive de nos possessions ?
(LINE LA SUITE PAGE TROIS)
ces efforts dispersés n'aboutissent pas
au résultat cherché.
Là encore manquent l'unité de direc-
tion, le plan d'ensemb!e, la volonté uni-
que. Beaucoup d'organismes en forma-
tion, qui rapprochent les différentes co-
lonies, sont dus à l'initiative privée :
chambres de commerce, syndicats de
producteurs, groupements - d'exporta-
teurs s'efforcent de suppléer à la carence
du pouvoir central et créent d'eux-mê-
mes les institutions qu'ils sont en droit
d'attendre de l'Etat. Mais lorsque ces
réalisations sent faites, alors que leurs
auteurs peuvent prétendre à l'appui des
pouvoirs publics, , l'indifférence gouver-
nementale les décourage et l'absence de
cohésion les voue à l'insuccès.
Sans doute m'cbiectera-t-on nue la
présence d'un ministre actif et réalisa-
teur ne peut suffire à cette tâche, puis-
que les territoires qui s'efforcent de con-
juguer leurs efforts dépendent de minis-
tères différents. C'est une preuve de plus
de la nécessité d'un ministère unique.
qui coordonnera toutes les activités de
la France d'outre-mer, et qui, tout en
respectant les droits de chacun, permet-
tra enfin la réalisation d'un empire cohé-
rent et ordonné.
Un essai en fut déjà tenté. Verrons-
nous un jour réussir une nouvelle ten-
tative ?
Pierre TAITTINGER.
n:: j ::::::: :::::: j::: j: ::::::;
ENTENTE
CORDIALE
C'est surtout pour montrer aux
Etats totalitaires ce qu'elle sait faire
que la France a reçu brillamment les
souverains anglais. Comme disait l'au-
tre jour le petit correspondant de no-
tre grand confrère Paris-soir : « C'est
pour faire la pige à Hitler et au Duce,
mais ont n'oubliera pas que les An-
glais ont brûlé Jeanne d'Arc. »
Ce sont là de vieilles querelles, di-
ront les anglomanes snobs et enthou-
siastes,, et il ne faut pas les raviver.
Bien sûr, et nous n'oublierons jamais
le magnifique appui que les Anglo-
Saxons nous ont apporté de 1914 à
1918.
Mais depuis, 'a Grande-Bretagne a
loyalement désarmé en adhérant au
pacte de Genève !
-- Et elle a fait bien des sourires à
ses cousins d'outre-Rhin. Son indéci-
sion est bien l'une des causes princi-
pales de nos propres hésitations. Et
n'est-ce pas là j'une des principales
raisons de l'impudence fasciste ou na-
zie en Europe ?
La Grande-Bretagne, pour la pre.
mière fois depuis trois siècles, ne se
sent pas en sécurité chez elle. Suivant
l'opportunisme traditionnel de sa poli-
tique, elle se rapproche de la grande
nation voisine, l'allée de 1914. Mais
dans deux ans, quand Albion aura re-
construit sa flotte aérienne, en sera-
t-il de même ? Voyons les choses bien
en face et ne nous faisons pas troo
d'illusions. --
Et puisque l'enthousiasme règne, de-
mandons, nous Français, aux nom-
breux représentants de Scotland Yard
et de l'Intelligence Service qui vien-
nent à Paris «.protéger » leur roi, de-
mandons-leur donc de dépenser moins
de temps et d'argent en Asie et en
Afrique pour contrecarrer notre poli-
tique et combattre notre influence.
Que la politique de la main dans la
main soit un véritable « shake hand »
franc et loyal, d'homme à homme.
Voilà ce que nous demandons pour
l'Entente cordiale.
C'est beaucoup, nous le savons, mais
les bons comptes font les bons amis,
et le peuple d'outre-Manche le sait.
Nous le lui rappelons très cordiale-
ment. Charles de BRETEUIL.
,.* , 1. , I..* 1.1 Il ,Io e e ~l, --------- -- -----------
LE SIAM BOUGE
Le bruit a couru que le Siam, cédant
soit à la pression de Tokio, soit aux
instigations de l'Allemagne, soit aux
deux, s'apprêtait à modifier radicale-
ment son attitude à l'égard de la
France et procédait d'ores et déjà à
d'importantes concentrations de trou-
pes sur la frontière de l'Indochine.
Nous avons pu vérifier à une source
très autorisée le bien-fondé de ces in-
formations. Ce changement dans l'at-
titude du Siam serait dû à l'influence
acquise dans le gouvernement par le
ministre de la Guerre, Luang Bibul,
partisan du rapprochement avec Rome
et Berlin, contre le ministre des Affai-
res étrangères, ami de la France et de
l'Angleterre.
Cette menace sur notre Indochine
coïncide au surplus de manière trop
évidente avec les différends franco-ja-
ponais au sujet de Haïnan et des Pa-
raçels pour que ses instigateurs soient
difficiles à désigner. Rappelons que la
presse berlinoise a considérablement
grossi l'incident des Paracels, jusqu'à
lui prévoir des répercussions graves.
De la prévision au désir. du désir
à l'instigation, il n'y avait sans doute
pas loin.
Nous ne croyons pas cependant à
une menace effective contre nos pos-
sessions asiatiques, mais plutôt à un
essai de pression ou de chantage.
Cependant, nous ne saurions assez
engager le ministre des Colonies et le
général Buhrer à veiller avec vigilance,
l'arme au pied, à la sécurité de la plu. -
grande Fraum
38* année. - N° 30. Fondateur : Marcel RUEDEL Edition hebdomadaire. Prix du numéro î Un franc Lundi 25 juillet 1938.
'.- p
,.' -' ,"0' '.:'" -' ,' ',,:' ,"
-
Les Annales Coloniales
* - FONDEES EN 1900 - *
« Je voudrais que nos compatriotes de la
métropole, suivant l'exemple du grand pays
qu'ils viennent de fêter, comprennent que
la force de celui-ci réside dans son immense
empire et que, si la France veut vivre, elle
doit aujourd'hui ne plus être considérée
dans les étroites limites de la métropole,
mais dans celles,, d'un empire qui vont des
rives du Pacifique et de l'océan Indien au
cœur même de l'Afrique. »
Général BUHRER.
DIRECTION
RÉDACTION
12* rue Le Peletier, Paris (9e) » - Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. ppstaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Em pire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annoncer sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
par - - la Sodété Afticaine de Publicité et d'Editions françaises.
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PROPAGANDE
LE PLUS COLONIAL
;, Ã\11 D k
.Allo ! Dak ar L.
par Jean de BEAUMONT
a Député, membre de la Commission des Colonies
Quand on parle des relations entre la France et ses colonies, on
évoque immédiatement le palmarès, d'ailleurs brillant, des moyens
de liaisons et de communications modernes : la radio, l'aviation
au point que le câble fait déjà figure d'ancêtre.
Devant un pareil développement de la technique, et suivant la
formule « qui peut le plus peut le moins », on n'imagine guère de
nos jours qu'une difficulté quelconque s'oppose à pouvoir téléphoner
de Paris à une grande ville quelconque de l'Empire.
Le téléphone la radiotéléphonie n'est-ce pas, nous en avons
vu le parachèvement depuis longtemps ! Tout existe en pareille
matière et doit être d ores et déjà dépassé.
Et c'est sur cette idée simple qu'un de nos amis, sachant par
ouï-dire que l'on pouvait téléphoner de Paris à Léopoldville, voire
à Monrovia, imagina candidement d'appeler, pour affaires, le direc-
teur d'une grande firme de Dakar.
Encore une fois, qui peut le plus pouvant le moins, il semblait
tout naturel que Dakar fût aussi bien pourvue que la lointaine Léo-
poldville. Et puis enfin, Dakar, c'était tout de même une des pre-
mières villes d'Afrique dans l'esprit simplet de notre ami.
Vous devinez la suite : à ce bureau d'un arrondissement de Paris,
affolement complet, branchement sur la Recette centrale, qui finit
par renvoyer au ministère des P.T.T. lui-même.
Où l'on n'a pas l'air de connaître très bien la question, à moins
qu'il ne s'agisse. de lignes belges !.
N'insistons pas. Ne citons qu'en passant cette réponse faite à
notre narrateur par l'Office de l'A.O.F. : « Nous ignorons si l'on peut
correspondre ou non avec Dakar. Nous, n'est-ce pas, nous n'em-
ployons que le câble. »
Et il paraît que les Offices des diverses colonies doivent, le cas
échéant, « fournir tous renseignements au public » !.
En définitive, il est donc impossible de correspondre par radio-
téléphonie avec Dakar. C'est ainsi. Pour nous, ce n'est pas une décou-
verte. Nous nous en étions déjà préoccupé antérieurement, et l'on
nous avait alors répondu que cette question faisait l'objet d'études
en cours.
Nous avons voulu, tout récemment, renouveler le sujet et avons
adressé à M. le ministre des P.T.T. une lettre à laquelle celui-ci a
bien voulu répondre immédiatement, le 4 de ce mois, en nous appor-
tant certains apaisements.
Retenons, en particulier, que la station intercoloniale de Dakar
sera prochainement dotée d'un émetteur radiotélégraphique à ondes
courtes, muni des derniers perfectionnements. Il fonctionnera dans
le courant de l'année 1939 et son adaptation à la radiotéléphonie est
prévue dès que les installations correspondantes seront montées en
France. -' ; 1
Ces installations devaient primitivéaaent prendre place, dans le
- nouveau centre- émetteur, dont Ja construction être entreprise
- m- c n
mais, comme l'achèvement de ce centre demandera un assez long
délai, le ministre a prévu l'étii
blissement de postes spéciaux,
tant en France qu'à Dakar, .pour
l'établissement des liaisons radio-
téléphoniques envisagées L'ou-
verture de ces liaisons pourrait
être située, selon lui, vers la fin
de 1939.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
M. Galandou Diouf, - député du Sénégal, de retour à Dakar, fut acueilli par une foule
enthousiaste, ovationné et entouré par un imposant cortège, M. Galandou Diouf quitte
- le port pour gagner le centre de la ville (Photo Lataque)
~~cc~::::: ::: :cc::::::::::::::::::::::::: ::: n ;:::::::: ::n::.::::
CHEZ NOUS ET CHEZ LES AUTRES
*
Méthodes et doctrines coloniales
RACISME ITALIEN
La dernière ordonnance du gouver-
neur d'Addis-Abeba interdisant à toute
personne de race blanche de fréquen-
ter les locaux publics indigènes a sou-
levé de nombreux commentaires à
l'étranger. Ce n'est pas-la première
fois, cependant, que-les autorités ita-
liennes, depuis la conquête de l'Ethio--
pie, affrontent, le problème- des • ràg-^
poeta-entre blancs "et gens de colnèur."
Un mois après l'entrée à Addis-Abeba,
le 1" juin 1936, le conseil des minis-
tres approuvait à Rome un statut orga-
nique constituant la base sur laquelle
devait se développer l'œuvre construc-
tive de l'Italie dans cette région du
monde. Ce statut s'occupait déjà du
problème du métissage. Certes, il ne
s'agissait ni d'aryanisme, ni de peuple
élu, ni de stérilisation.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
c::~ 1;1: 1::'::':':':' r::.:.:. :::.:!::::.:.:.:.: : :':~~J
POSSIBILITÉS
IMPÉRIALES
CERTITUDES
EUROPÉENNES
L'Empire français et l'Empire bri-
tannique, avec leurs millions d'hom-
mes, leurs immenses ressources en pro-
ductions de toute espèce, leur capacité
de défense et leurs positions stratégi-
ques réparties sur les principales rou-
tes du globe, forment un ensemble
mondial colossal à première vue invin-
cible.
Cependant, le sort de ces Empires se
Jouerait demain sur une centaine de
lieues en Europe et autour de quelques
points rapprochés des métropoles : Bor.
deaux, Gibraltar, Alger, Tunis.
La mobilisation du premier jour s'ef-
fectuerait à plusieurs jours, voire à des
semaines de mer des contingents colo-
niaux, africains, américains, asiatiques.
Leurs grandes voies d'acheminement
seraient au surplus délicates à garder.
Se souvient-on de l'alarme et même de
la flêne considérable que le seul « Em-
den » parvint à créer durant deux mois
entre Singapour et Aden ?
Combien d'« Emden » autrement ra-
pides, autrement armés, tiendraient.ils
la mer si nous commettions la faute de
rendre à l'Allemagne des bases d'opé-
rations sur ce qu'il est convenu d'ap-
peler les théâtres extérieurs ?
Combien serait grande aussi -notre
illusion si nous comptions dans nos
rangs, aux premiers jours - d'un conflit,
ces armées immenses que préparent les
colonies ou les Dominions !
C'est en Europe qu'il nous faut être
forts avant tout et ici il nous est
permis de regretter l'aveuglement avec
lequel nos amis anglais s'obstinent dans
leur système restreint de recrutement.
Il faut leur répéter sans se lasser que
Je réarmement n'est pas tout, que les
hommes, exercés et entraînés, font en
définitive la force d'une nation.
Le réarmement est une parade effi-
cace devant certaines menaces. Mais
500.000 ou 600.000 hommes en armes
font réfléchir plus encore les adver-
saires que des milliers de canons sans
servants.
J. M.
PAS DE CESSION
DE COLONIES BELGES
A L'ALLEMAGNE
Le ministère des Colonies à Bruxel-
les dément formellement, le bruit, dont
un journal londonien s'est fait l'écho,
suivant lequel -a visite de M. Car-
mona, président de la République por-
tugaise, dans l'Angola, devait être mise
en rapport avec le fait que le Portu-
gal, la Belgique et la Grande-Bretagne
envisageaient de donner satisfaction
aux aspirations coloniales du Reich en
cédant à l'Allemagne une partie des
territoires africains.
--------------- Il $ e l.$,.,..,$ 1*1 $e $ $
Situation inquiétante
à Marseille
par A. LUBRANO
LA DECISION DES DOCKERS
DE CHOMER LE DIMANCHE
MET LE DESARROI
DANS L'ECONOMIE REGIONALE ET LOCALE
Au moment où l'on s'emploie, mal-
gré mille obstacles, à doter Marseille
d'une zone franche pour permettre un
accroissement de prospérité de sa ré-
gion, certains s'ingénient à annihiler
ces efforts par une attitude condam-
nable.
La semaine dernière, en effet, un
tract était diffusé sur les quais qui or-
donnait aux dockers de ne plus - effec-
tuer de travaux le dimanche, la nuit,
les jours de fête, et de ne plus accepter
de faire d'heures supplémentaires
payées. Cela sous le prétexte de soute-
nir, par une menace de cessation de
travail, des revendications dites « lé-
gitimes ».
Résultat : bouleversement des horai-
res des navires ; gêne considérable
pour les passagers et les transitaires ;
accroissement de la mauvaise réputa-
tion de Marseille ; impossibilité d'assu-
rer la réexpédition de la malle des In-
des et du courrier postal confié à la
Peninsular and Oriental Line comme à
tous les autres grands courriers.
Des milliers de colis de primeurs
pourrissant dans les cales du Prési-
dent-Dal-Piaz et de la Vxlle-d'Oran ;
des passagers attendant une journée la
livraison de leurs bagages de cale et
arrivant à regretter de ne pas avoir
accepté les offres avantageuses faites
par les compagnies étrangères. Tel est
le résultat de la funeste propagande
communiste.
La décision de sage répartie que l'on
pouvait attendre des dockers marseil-
lais ne s'est pas produite. Le vœu de
la commission de conciliation a été re-
poussé par la délégation ouvrière.
La Chambre de commerce et tous les
groupéments économiques de Marseille
ont protesté contre l'attitude des doc-
kers, et se sont élevés énergiquement
contre l'abandon du travail normal
dans le port, abandon qui paralyse l'ac-
tivité du trafic, de la production et des
échanges à l'Heure même où leur déve-
loppement conditionne obligatoirement
la renaissance économique et la stabu
lité monétaire.
Le président et les metnbres des bu-
reaux des mêmés groupements ont ad-,
juré les pouvoirs publics.d'user de leur
autorité pour mettre fin a une situa-
tion qui compromet la vie du port, la
prospérité de notre Afrique du Nord,
et pour imposer à tous le respect des
contrata et de la légalité.
Le port de Marseille reçoit de l'Al-
gérie des quantités énormes de pri-
meurs. Si une partie est absorbée pour
le ravitaillement local, le reste est en
transit et ce port joue alors le rôle de
plaque tournante pour l'acheminement
de ces innombrables colis. Un retard
d'un jour représente une perte extrê-
mement sensible.
Survenant au moment où s'effectuent
les expéditions de raisins d'Algérie et
où vont commencer celles de Tunisie,
la résolution adoptée par la Fédération
des ports et docks apporte une per-
turbation dont la gravité n'échappe
à personne.
Les coloniaux, les étrangers ne vont-
ils pas abandonner de plus en plus
Marseille en constatant pareil dé-
sordre ? :
H est triste de. penser qu'un jour nous
pourrions payer très cher d'accepter à
tout propos que notre activité économi-
que soit soumise aux fantaisies des di-
rigeants des syndicats de dockers.
Les pays concurrents ne manqueront
pas d'exploiter la situation actuelle, qui
lèse, en même temps que l'Algérie et
la Tunisie, les intérêts saisonniers des
industries touristiques de la Côte
d'Azur et des Alpes.
Plus pressant que jamais doit reten-
tir l'appel au sentiment de collabora-
tion dans le travail, qui, seul, peut
maintenir l'activité du port de Mar-
seille.
M. Morard, président de la Chambre
de commerce d'Alger, a dû avoir une
entrevue cette semaine avec le prési-
dent du Conseil à ce sujet. Une
prompte solution doit intervenir.
Mais qu'en pense le ministre de la
Marine marchande ?
SOLLICITUDE
FRANÇAISE
Installé par M Brevié, ainsi que
nous en avons rendu compte dans no-
tre précédent numéro, le Conseil su-
périeur de colonisation de l'Indochine
a -commencé immédiatement ses tra-
vaux.
*̃ 'ÇfesV à ïk ^ûestiSfe des métis, dont
nos lecteurs se souviennent, que M.
Jean de Beaumont, député de Cochin-
chine, tint à saisir le ministre par une
lettre ouverte publiée dans nos co-
lonnes, que l'assemblée consacra ses
premières délibérations.
La première suggestion soumise à
l'examen de ses membres a été celle
d'un établissement à créer pour les
Français d'Indochine et comprenant :
1. Une maison à Dalat pour les
garçons de 4 à 12 ans ; 2. Une
ferme-école à Blao pour les jeunes
gens de plus de 12 ans. Arrivés à l'âge
d'hommes-les anciens pupilles de cet
établissement pourraient obtenir des
concessions dans la région de Blao
dont la propriété ne leur serait re-
connue qu'après leur complète mise en
valeur sous la direction d'un comité
de fondation. Ce projet a recueilli l'u-
nanimité des voix et il sera présenté
au prochain "Grand conseil après une
mise au point des détails.
Une discussion s'est établie ensuite
sur les modalités que devra présenter
l'action administrative pour détermi-
ner l'installation progressive des co-
lons indigènes dans les moyennes et
hautes régions des pays annamites.
La principale difficulté est, sans
conteste, celle du financement des tra-
vaux indispensables à toute la mise en
valeur des terres neuves et à l'exis-
tence des colons pepdant les premiè-,
res 'années de leur installation. Des
propositions , concrètes seront faites
par l'administration au prochain Grand
conseil des intérêts économiques et
financiers de l'Indochine devant lequel
sera exposé le plan que le gouverneur
général arrêtera, dès que les docu-
ments auront dégagé les voies et les
moyens d'action à entreprendre.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
:: =: =::: =:: = = :;:::U = J=:::: = =::::::::: ::
LE REGIME CAPITULAIRE
EST LEVE AU MAROC
M. Georges Bonnet, ministre des Af-
faires étrangères, et sir Eric Phipps,
ambassadeur de Grande-Bretagne à
Paris, ont signé un traité destiné à
remplacer la convention de commerce
et de navigation de 1856, qui est abro-
gée, comme conséquence de la conven-
tion du 29 juillet 1937, levant le ré-
gime capitulaire au Maroc, à l'égard
de la Grande-Bretagne.
Le nouveau traité est fondé sur la
réciprocité et conclu pour une durée
de sèpt ans, renouvelable d'année en
année par tacite reconduction.
Cette mesure dont l'importance
n'échappera à personne est l'aboutis-
sement des négociations engagées de-
puis quelques mois entre les représen-
tants anglais et les autorités du pro-
tectorat.'
REALISME BELGE
M. Godding, rapporteur du budget
du Congo, a présenté au Sénat belge
un rapport intéressant à beaucoup de
titres sur la situation de la colonie.
Plusieurs de ses conclusions pourraient
être utilement adoptées chez nous, par-
ticulièrement- en ce qui concerne l'ap-
pui _.à: fournir par la métropole en
.-echàhge des - bénéfices certains que la
colonie procure à l'activité nationale.
**
Si la situation du Congo belge s'est
considérablement relevée depuis 1936,
M. Godding constate que les - financés
de la colonie accusent encore un décou-
vert de 50 millions et il souligne que,
selon les engagements pris, c'est à la
métropole qu'il appartient de fournir
cette somme. -
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Unifions FEinpire
par Pierre TAITTINGER M
Député, ancien président de la Commission des Colonies HH
La présence de M. Georges Mandel
au ministère des Colonies nous permet
d'espérer que l'Empire français connaî-
tra enfin l organisation dont il a grand
besoin. Ce qui lui manque, en effet, c'est
avant tout ia cohésion, et nous savons
que le nouveau ministre a toute l'auto-
rité nécessaire pour la lui donner.
Trop longtemps, les différentes fédé-
rations ont poursuivi : leur développe-
ment sans prendre garde aux autres et
il n'était pas rare de voir un gouverneur
général, soucieux de la prospérité de ses
colonies, prendre des mesures propres à
gêner telle fédération voisine. Aux pro-
testations, il répondait que cela, n'était
point de son ressort, et que seul l'intérêt
de son territoire lui importait.
Il n'y a pas si longtemps, d'aiueufs,
que les agences coloniales, disséminées
à travers Paris, pratiquant, chacune sa
politique, alimentaient de véritables cam-
pagnes de propagande sans aucun souci
de l'intérêt général, sans se préoccuper
d'un plan d'ensemble.
Leur fusion en un organisme unique,
à l'étude depuis - de -- longues années, a
pu enfin être réalisée, - et désormais
groupe tous les efforts. Mais ce qui a
été fait à Paris reste encore à faire outre-
mer. Le dangereux système des cloisons
étanches se retrouve dans toute l'admi-
nistration française, et les initiatives les
plus heureuses sont fréquemment stéri-
lisées faute d'organisation.
Bien plus grave encore est le mal,
lorsque se trouvent en présence des in-
térêts dépendant de ministères diffé-
rents : l'Afrique française, partagée entre
le ministère de l'Intérieur, les Affaires
étrangères et les Colonies, poursuit son
évolution en compartiments séparés,
sans qu'il soit même possible dé faire
bénéficier les uns de l'expérience des
autres.
Ainsi les relations commercia!es.entre
l'Algérie et l'A.O.F. se précisent. Des
organismes ont été créés qui permettront
l'échange des ..produits, le placement des
capitaux, l'amélioration des transports.
Un bureau fonctionne déjà à Alger. Un
apte .est créé à Dakar. Producteurs et
consommateurs vont pouvoir entrer en
contact Un mouvement de négoce, dont
l'importance ira croissant, unira étroite-
ment l'Afrique du Nord à l'Afrique Noire.
Mais déjà, dans l'institution de ces cen-
tres de renseignements et de propa-
gande, un déplorable esprit d'indépen-
danec se manifeste. Il est vraiment à
redouter qu'une, abondante floraison
d'agences et d'offices divers ne vienne
créer le même désordre que celui qu'on
a longtemps déploré à Paris, et que tous
:::::::: :::::::::::::::::::: ::H:::: ::::::::,:::::: :1':::::::: ::: l' e Io :::
d y r qu
Principes d'économie
- impériale
« L'EMPIRE DOIT ETRE
ECHANGISTE », NOUS DE-
CLARE LE VICE-PRESIDENT
DE L'UNION FRANÇAISE DES INDUSTRIES EXPORTATRICES
par M. ALTERMAN
Sur quelles bases équitables peut-on
concevoir une politique économique im-
périale ? A quelles solutions s'arrêter :
celle, brutale, de l'autarchie ? Celle,
plus souple, d'un protectionnisme va-
riant dans ses degrés selon les circons-
tances et les régions ? Celle, enfin, d'un
libire échange, placé à l'antipode du cir-
cuit fermé préconisé par certains ?
Telles étaient les questions que nous
allions poser à M.'Alterman, dont les
titres à y répondre se passent de com-
mentaire.
Et tout d'abord, la justification d'une
économie impériale. Encore faut-il,
pour cela, que l'empire existe :
A cet égard, nous déclare M. Al-
terman, il est urgent que les Français
asqUièrent enfin le sens impérial.
< Au point de vue économique, cela
signifie que l'empire français doit cons-
tituer une' unité à l'intérieur, de la-
quelle les échanges doivent être libres
et aussi faciles entre deux régions d'ou-
tre-mer qu'entre l'une de celles-ci et la
France elle-même.
« H serait inconcevable de dresser
des obstacles à la libre entrée des pro-
duits coloniaux dans la métropole. Il
est certain, en revanche, que toutes les
facilités doivent être données aux pro-
ducteurs de la métropole pour vendre
leurs produits dans les territoires d'ou-
tre-mer.
Vous ne pensez cependant pas que
ce circuit doive s'opérer en vase clos ?
Non, certes, et ceci pour plusieurs
raisons : en ce qui concerne la posi-
tion de l'empire français par rapport
aux nations étrangères, elle résulte net-
tement des conclusions de la Confé-
rence économique de la France métro-
politaine et d'outre-mer qui a reconnu
- - - - - - - ------------ ------------------------------ n:5it~:: !:J~ : r =:;: J J 1: h:: II:::: HU!: nI:::!: n:-.::- j! ~~,:J
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Dans le haut personnel colonial
LEfSEJOUR A PARIS
,¡ DU GOUVERNEUR
GENERAL RESTE
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
LE GOUVERNEUR GENERAL
DE L'A.O.F. -
VIENT EN FRANCE
(VOIR L'ARTICLE PAGE 2)
LE GOUVERNEUR GEISMAR
PREND 1
L'INTERIM DE L'A. O. F,
(VOIR L'ARTICLE PAGE 3)
et déclaré que l'empire français devait
être échangiste.
« Cela signifie qu'il doit être protégé
d'une manière raisopnée par les bar-
rières douanières chaque fois que cela
paraît nécessaire.
« Il ne faut pas oublier, cependant,
que la métropole a besoin de matières
premières qu'elle ne trouve pas en
quantité suffisante dans les territoires
d'outre-mer et qu'elle est obligée de se
procurer à l'étranger. Pour pouvoir
payer ces matières premières, il faut
donc exporter.
« D'autre part, les denrées coloniales
venant concurrencer dans une certaine
mesure les produits agricoles de la mé-
tropole, il est indispensable de trouver
aux produits d'outre-mer des débou-
chés à l'étranger, ce qui implique fata-
lement une politique commerciale fran-
çaise échangiste.
Quels efforts doivent faire, selon
vous, les industriels métropolitains, et
en compensation quels efforts doivent
consentir les producteurs coloniaux ?
Les industriels métropolitains doi-
vent vendre leurs produits dans nos
territoires d'outre-mer, aux prix les
plus réduits possible, et admettre une
certaine concurrence avec les produits
de l'étranger ; ils doivent également
s'appliquer à accroître le débouché des
matières premières coloniales nécessai-
res à leurs fabrications.
« De plus, ils doivent tendre à déve-
lopper leurs investissements de capi-
taux dans les entreprises coloniales.
« En compensation, les producteurs
coloniaux ne doivent pas exiger une
protection abusive des produits de
l'étranger sur le territoire de la métro-
pole, ce qui empêcherait toutes négo-
ciations d'accords commerciaux franco-
étrangers susceptibles de développer
notre propre expansion.
« Autrement dit, les industriels et
agriculteurs métropolitains doivent
comprendre désormais qu'ils sont soli-
daires des producteurs.
; « Chacun doit consentir les sacrifices
nécessaires à l'intérêt général, ce qui,
seul, permettra le rétablissement de la
prospérité générale dans tout l'empire.
Ne pensez-vous pas que cette
prospérité puisse être accrue ou au
moins favorisée par une industrialisa-
tion progressive de nos possessions ?
(LINE LA SUITE PAGE TROIS)
ces efforts dispersés n'aboutissent pas
au résultat cherché.
Là encore manquent l'unité de direc-
tion, le plan d'ensemb!e, la volonté uni-
que. Beaucoup d'organismes en forma-
tion, qui rapprochent les différentes co-
lonies, sont dus à l'initiative privée :
chambres de commerce, syndicats de
producteurs, groupements - d'exporta-
teurs s'efforcent de suppléer à la carence
du pouvoir central et créent d'eux-mê-
mes les institutions qu'ils sont en droit
d'attendre de l'Etat. Mais lorsque ces
réalisations sent faites, alors que leurs
auteurs peuvent prétendre à l'appui des
pouvoirs publics, , l'indifférence gouver-
nementale les décourage et l'absence de
cohésion les voue à l'insuccès.
Sans doute m'cbiectera-t-on nue la
présence d'un ministre actif et réalisa-
teur ne peut suffire à cette tâche, puis-
que les territoires qui s'efforcent de con-
juguer leurs efforts dépendent de minis-
tères différents. C'est une preuve de plus
de la nécessité d'un ministère unique.
qui coordonnera toutes les activités de
la France d'outre-mer, et qui, tout en
respectant les droits de chacun, permet-
tra enfin la réalisation d'un empire cohé-
rent et ordonné.
Un essai en fut déjà tenté. Verrons-
nous un jour réussir une nouvelle ten-
tative ?
Pierre TAITTINGER.
n:: j ::::::: :::::: j::: j: ::::::;
ENTENTE
CORDIALE
C'est surtout pour montrer aux
Etats totalitaires ce qu'elle sait faire
que la France a reçu brillamment les
souverains anglais. Comme disait l'au-
tre jour le petit correspondant de no-
tre grand confrère Paris-soir : « C'est
pour faire la pige à Hitler et au Duce,
mais ont n'oubliera pas que les An-
glais ont brûlé Jeanne d'Arc. »
Ce sont là de vieilles querelles, di-
ront les anglomanes snobs et enthou-
siastes,, et il ne faut pas les raviver.
Bien sûr, et nous n'oublierons jamais
le magnifique appui que les Anglo-
Saxons nous ont apporté de 1914 à
1918.
Mais depuis, 'a Grande-Bretagne a
loyalement désarmé en adhérant au
pacte de Genève !
-- Et elle a fait bien des sourires à
ses cousins d'outre-Rhin. Son indéci-
sion est bien l'une des causes princi-
pales de nos propres hésitations. Et
n'est-ce pas là j'une des principales
raisons de l'impudence fasciste ou na-
zie en Europe ?
La Grande-Bretagne, pour la pre.
mière fois depuis trois siècles, ne se
sent pas en sécurité chez elle. Suivant
l'opportunisme traditionnel de sa poli-
tique, elle se rapproche de la grande
nation voisine, l'allée de 1914. Mais
dans deux ans, quand Albion aura re-
construit sa flotte aérienne, en sera-
t-il de même ? Voyons les choses bien
en face et ne nous faisons pas troo
d'illusions. --
Et puisque l'enthousiasme règne, de-
mandons, nous Français, aux nom-
breux représentants de Scotland Yard
et de l'Intelligence Service qui vien-
nent à Paris «.protéger » leur roi, de-
mandons-leur donc de dépenser moins
de temps et d'argent en Asie et en
Afrique pour contrecarrer notre poli-
tique et combattre notre influence.
Que la politique de la main dans la
main soit un véritable « shake hand »
franc et loyal, d'homme à homme.
Voilà ce que nous demandons pour
l'Entente cordiale.
C'est beaucoup, nous le savons, mais
les bons comptes font les bons amis,
et le peuple d'outre-Manche le sait.
Nous le lui rappelons très cordiale-
ment. Charles de BRETEUIL.
,.* , 1. , I..* 1.1 Il ,Io e e ~l, --------- -- -----------
LE SIAM BOUGE
Le bruit a couru que le Siam, cédant
soit à la pression de Tokio, soit aux
instigations de l'Allemagne, soit aux
deux, s'apprêtait à modifier radicale-
ment son attitude à l'égard de la
France et procédait d'ores et déjà à
d'importantes concentrations de trou-
pes sur la frontière de l'Indochine.
Nous avons pu vérifier à une source
très autorisée le bien-fondé de ces in-
formations. Ce changement dans l'at-
titude du Siam serait dû à l'influence
acquise dans le gouvernement par le
ministre de la Guerre, Luang Bibul,
partisan du rapprochement avec Rome
et Berlin, contre le ministre des Affai-
res étrangères, ami de la France et de
l'Angleterre.
Cette menace sur notre Indochine
coïncide au surplus de manière trop
évidente avec les différends franco-ja-
ponais au sujet de Haïnan et des Pa-
raçels pour que ses instigateurs soient
difficiles à désigner. Rappelons que la
presse berlinoise a considérablement
grossi l'incident des Paracels, jusqu'à
lui prévoir des répercussions graves.
De la prévision au désir. du désir
à l'instigation, il n'y avait sans doute
pas loin.
Nous ne croyons pas cependant à
une menace effective contre nos pos-
sessions asiatiques, mais plutôt à un
essai de pression ou de chantage.
Cependant, nous ne saurions assez
engager le ministre des Colonies et le
général Buhrer à veiller avec vigilance,
l'arme au pied, à la sécurité de la plu. -
grande Fraum
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