Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-07-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 18 juillet 1938 18 juillet 1938
Description : 1938/07/18 (A38,N29). 1938/07/18 (A38,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272093w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
388 année. N" 29. Fondateur : Marcel RUEDELv
Edition hel;domaâaire. - Prix etu numéro : Un franc
Lundi 18 juillet" 1933.
: -
Les Annales Coloniales
es .., .nna es .aallii es
1 FONDTES EN 1900
UNE FORMULE D'EMPIRE :
, «Je saurai que votre bien est
mon bien, -
c « Vous sentirez que ma force est
vôtre. »
RUDYARD KIPLING.
DIRECTION
RÉDACTION
, :' 12, rue Le Peletier, Paris (9e)
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France et Colonies. 1 an : 50 franca 6 mois : 30 francs
Etranger et Colonies.,..; - 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
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Etranger et Colonies. - 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
-.
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
PROBLÈMES D'ACTUALITÉ
EN FAVEUR
d'une citoyenneté impériale
Par Edouard de WARREN, ancien député
La proposition de résolution que le sénateur Bourdeaux a pré
sentée au Sénat en faveur « de la création d'un Grand Conseil natio.
nal des pays d'outre-mer et de l'établissement d'une citoyenneté spé.
ciale étendue à tous les habitants de la métropole et de ses annexes s
pose à nouveau une des principales questions relatives à l'association
de la France et de ses pays d'outre-mer.
Sous la pression des difficultés économiques et internationales,
notre opinion publique, ordinairement si peu préoccupée de la
France d'outre-mer, se rend de plus en plus compte de son impor-
tance dans notre vie nationale, de la nécessité de donner enfin une
solide cohésion économique et politique à l'ensemble formé par la
métropole et ses territoires d'outre-mer, à l'Empire.
Comme le disait dernièrement M. René Hoffherr, au Centre d'étu-
des que préside M. Charléty, l'ancien recteur de l'Université de
Paris : « l'essentiel d'une politique impériale se résume dans la soli-
darité progressive des intérêts entre la France et ses possessions
coloniales ».
Cette solidarité économique, sociale, politique, j'en ai pesé bien
des fois les conditions, quand j'étais colon en Tunisie, au cours de
nos études et de nos travaux entre colons et indigènes, dans nos orga-
nisations communes professionnelles agricoles, dans celles de nos
sociétés mutuelles, de nos œuvres sociales. Là tous ces problèmes
apparaissaient à leur origine, dans leur vif. L'Afrique du Nord pro-
longe immédiatement nos terres métropolitaines. Les cultures y sont
tantôt analogues à celles de la France, tantôt complémentaires de
celles de la métropole. Les problèmes économiques s'y présentent
sous toutes leurs faces. Ils réclament une politique impériale d'orien-
tation, de contrôle des productions et des échanges pour harmoniser
l'économie locale avec l'économie de la grande fédération des peu-
ples de la France et de ses pays d'outre-mer. Les problèmes non so-
ciaux et politiques apparaissent de la même façon, parmi ces popu-
lations nord-africaines, si proches de la métropole, et où la paix fran-
çaise, installée depuis longtemps, permet aux élites indigènes de
s'initier de plus en plus à notre civilisation, à notre culture. Ces pro-
blèmes réclament une politique impériale à la fois d'émancipation
progressive et. de souveramett
française. solidement établie,
loyalement consentie.
J'ai trouvé les mêmes problè-
mes. dans notre Afrique- Occiden-
tale ; problème d'intégration de
son économie dans celle de l'Em-
pire ; problème de reconstitution
sociale et politique d'un pays qui,
grâce à la nation protectrice, se
relève rapidement sur les ruines
laissées par des siècles de guer-
res intestines et de tyrannie lo-
cale.
A u cours de ma vie parlemen-
taire, tous ces problèmes de mise
en valeur économique et humaine
me sont apparus les mêmes dans
toute la France d'outre-mer.
(LIRE LA SUITE PAGE )
L'organisation des sports se poursuit activement dans nos colonies. Au concours interscolaire
1 d'athlétisme qui - vient d'avoir lieu à Tananarive, - l'un des concurrents exécute ce beau saut.
Assemblées et conseils
-.- dans lEmpire
A SAD CON'
M. BRÉVIÉ INSTALLE
LE CONSEIL SUPERIEUR
DE LA
COLONISATION
:; "l
Peu de mois après son arrivée ei
Indochine, le gouverneur général, M
Brévié, avait été frappé par l'immen-
sité et la complexité de la tâche qui
restait à accomplir en Indochine pour
hâter la mise en valeur des terres in-
cultes et porter remède au pauperisme
engendré par la surpopulation des ré-
gions deltaïques. Aussi par arrêté du
28-12-1937, le gouverneur général
créait un Conseil supérieur de coloni-
sation dont les attributions étaient de
donner son avis au chef de la colonie
sur : la mise en valeur des terres in-
cultes ; les problèmes démographi-
ques ; l'amélioration des rendements
agricoles ; le régime foncier indigène.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A BAKAK
M. GOUX FAIT ÉMETTRE
UN VŒU
EN FAVEUR
DE L'EMPRUNT AFRICAIN
I.:"-:W".,.J>~- "--"" w.:..;a.::
Réuni en session extraordinaire sous
la présidence de son maire, M. Goux,
le Conseil municipal de Dakar a mis
à son ordre du jour la discussion de
l'acceptation d'une souscription d'un
million pour l'emprunt du gouverne-
ment général de l'A. O. F.
Après avoir résumé les conditions
dans lesquelles le Département des co-
lonies avait été amené à autoriser cer-
tains emprunts sur le territoire des co-
lonies pour le renforcement de leur dé-
fense, M. Goux s'éleva éloquemment
contre certaines campagnes défaitistes
basées sur des formules telles que cel-
les-ci : « C'est avec notre argent que
certains s'enrichissent. M. le ministre
est généreux avec notre argent. »
M. Goux s'attache à montrer, au con-
traire, le grand devoir de solidarité im-
périale que constituait la souscription
annoncée.
(SUITE DE LA PAGE UNE)
A RIAl A T
LE GÉNÉRAL NOGUÈS
OUVRE LA SESSION
, DU CONSEIL
- DE GOUVERNEMENT
r A l'ouverture du Conseil de gouver-
nement, à Rabat, le: général: Noguès
a prononcé un important discours.
Le résident général a signalé le très
important effort fait' cette année par
les autorités du Protectorat en faveur
de l'assistance médicale aux indigènes.
Une grande activité a été déployée
dans la lutte contre le taudis. Des cré-
dits importants sont mis à la disposi-
tion des villes en vue de la disparition
rapide des agglomérations de construc-
tions légères, tristement célèbres sous
le nom de « Bidonvilles », et qui, peu-
plées de dizaines de milliers de misé-
reux, forment une ceinture d'insalubrité
autour des villes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
LIBRES OPINIONS
DES MÉFAITS
de l'ignorance politicienne
Par Félix COUSIN 1.
M. Moutet, ministre des Colonies, dans
les deux Cabinets Blum, a apporté rue
Oudinot les doctrines de son parti et
manifesté dès son arrivée la volonté
d'étendre à notre Empire colonial la lé-
gislation nouvelle introduite dans la mé-
tropole durant le deuxième semestre de
l'année 1936. Il a cru, au début, que
l'application d'un code du travail ana-
logue à celui des citoyens français pou-
vait se réaliser outre-mer sans difficultés,
malgré les différences profondes qui ré-
sultaient de l'état arriéré d'évolution des
populations indigènes, de leurs traditions
et de leurs coutumes.
bon attention s'est portée tout d aoorc
sur l'Indochine, qu'il a dotée, dès le 3C
décembre 1936, d'une réglementation du
travail très complète. Les discussions
auxquelles donna lieu l'élaboration de
ce texte lui firent apparaître cependant
certaines difficultés qu'il ne prévoyait
pas. Ministre intelligent et laborieux, pa-
triote plein de flamme, M. Moutet sentit
alors le danger des anticipations trop
brutales. Mais son parti et la Confédéra-
tion générale du travail le harcelaient
et réclamaient à tout propos quoique
hors de propos l'extension aux autres
possessions françaises des mesures prises
en Indochine, leur aggravation même en
vue de tenir compte des progrès (?)
journaliers de la législation métropoli-
taine.
La C.G.T., en effet, ignore, jusqu'à la
naïveté, les problèmes coloniaux ; mais
elle a le désir ardent d'étendre sa clien-
tèle et, telle Perrette, se berce de l'es-
poir d'être plus riche si elle parvenait
à mettre sous sa tutelle les 60 millions
d'indigènes qui peuplent notre Empire.
Elle commet, d'ailleurs, une erreur gros-
sière en s'imagmajit, que les syndicats
indigènes accepteront volontiers cette
tutelle. Les syndicats, tuaisiens ont fait"
'i' d :;;;t¡¡:':':" :JU,'&,-,-," ÂM- .;.:
ffeèlrdis*, wà
qu ,e"r-ell~ r * ,.IIA.,8,
céMiëiireux: homme, qui n'à rien d'un
misanthrope, quoi, qu'on pense, ne veut
pas y croire ou se pèrsuade qu'il vaiiicra
aisément toutes les résistances !
l, Quoi qu'il en soit, M. Moutet, pris
entre les scrupules de sa conscience et
tes injonctions de la C.G.T., a éprouvé
quelque peine à concilier l'une et l'autre.
Dans l'intention d'y parvenir, il a con-
senti à soumettre ses projets sociaux à
l'examell du Conseil supérieur de la
France d'outre-mer, qui a constitué à cet
effet une commission des questions so-
ciales, et s'est efforcé d'apporter au mi-
nistre une collaboration aussi objective
et impartiale que possible.
Les projets de réglementation préparés
par l'administration pour r A.E.F., Dji.
bouti, l'Océanie, ont été étudiés par cette
commission, puis par le Conseil écono-
mique du Conseil supérieur, et ont fait
l'objet de rapports et de discussions,
aboutissant à des textes précis dont le
ministre actuel est saisi. Toutefois, une
colonie a échappé à ce contrôle : Mada-
gascar.
Au moment de la chute du dernier
Cabinet Blum, le projet concernant Ma-
dagascar n'avait pas été envoyé au Con-
seil supérieur de la France d'outre-mer,
mais M. Moutet se vit invité à le publier
avant sa retraite. Il ne résista pas à cette
sommation et, le 12 avril 1938, soit
quatre jours après la démission du Ca-
binet, on pouvait lire à l'« Officiel » un
décret signé le 7 avril portant réglemen-
tation du travail indigène à Madagascar.
Ce décret fut promulgué dans la co-
lonie le 20 avril, ce qui permet de sup-
poser qu'il y avait été envoyé avant sa
signature ; il est entré en vigueur trois
mois plus tard, c'est-à-dire le 20 juillet
de cette année.
Il provoque de vives protestations par.
mi les colons de la Grande Ile et con-
tient en effet des dispositions de nature
à jeter un trouble profond dans l'activité
économique de notre possession. On
s'aperçoit d'ailleurs qu'il a été bien hâ-
tivement signé car il contient des me-
sures plus sévères que celles qui exis-
tent dans la métropole et en opposition
avec la doctrine de M. Moutet lui-même,
telle que l'affirment tout au moins les
décrets annliatiés en Indnchine.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
P.eStlisE.DIRECTE »
~?~.-~p~:~
< COUP DE FREIN >
On sait que les décisions ne font pat
peur à notre actuel ministre des Colo-
nies. Ses projets sont nombreux, les
réalisations rapides.
Voici les derniers projets à l'étude :
Pour le Sénégal, mise en valeur de
la vallée du fleuve pour intensifier la
culture du coton.
Pour la Côte d'Ivoire, prolongement'
du chemin de fer, de Bobodioulasso à
Ouagadougou. Ainsi sera ouvert le pays
Mossi.
On peut dire, vraiment, que la rue
Oudinot marche en e prise directe ».
*
**
Mais pourquoi faut-il, dans notre
belle France, que toute réussite porte
aussitôt ombrage à des esprits qui de-
vraient pourtant être éclairés ?
Tel est bien le cas du beau succès
de l'emprunt indochinois qui empêche la
rue de Rivoli de dormir.
Craint-on donc tellement que l'épar.
gne française mette en valeur cet Em-
pire que le monde nous envie ?
Il faut bien le croire puisqu'il a été
décidé de surseoir à l'emprunt africain
de 200 millions.
On demeure d'autant plus surpris de
cette décision que comme nous en ren-
dons compte par ailleurs, un grand.
mouvement d'opinion s'était créé en fa-
veur de l'emprunt.
Coup dè frein ? C'est sûr. Et pour-
tant le ministre de la rue Oudinot avait
pris ses précautions. La Réunion, Ma-
Jagaccar et l'Afrique noire avaient déjà
préparé une substantielle obole.
PROPAGANDE
COLONIALE
Il y a quarante ans, Marchand
entrait dans Fachoda !.
« Comme il est singulier de
constater la façon dont la
France, trop souvent, récompen-
se ceux qui lui assurent sa gran-
deur coloniale 1 Tantôt elle les
laisse se débrouiller en ne leur
accordant qu'une aide insuffi-
sante, tantôt elle les désavoue.
C'est peut-être qu'elle est assurée
d'être bien servie quand même,
nul pays n'ayant à sa disposition
autant de dévouements intelli-
gents, ingénieux, inventifs, cou-
rageux et surtout désintéressés.»
Il nous semble opportun de
reproduire ces lignes de Henry
Bordeaux en un moment où l'on
découvre que Marchand n'a pas
encore son monument à Paris.
Un comité s'est bien constitué
une maquette a été retenue
un emplacement choisi. Mais
la souscription est loin d'être
couverte.
Pourtant les Anglais n'ont pas
attendu la guerre pour faire au
fier adversaire de Kitchener
l'hommage d'une plaque sur un
mur de l'humble poste soudano-
égyptien qu'il rendit célèbre.
Rappelons que la grandeur
d'un peuple se mesure au culte
qu'il sait rendre à ses héros
et espérons que la France ne se
contentera pas, envers Mar-
chand de l'honneur que lui firent
en le méconnaissant, certains
politiciens de jadis.
UN ANIMATEUR DE L'EMPIRE
Le gouverneur général Reste
arrive à Paris
par G. R. MANUE
Le gouverneur général Reste, vient
d'arriver à Paris, appelé par son mi-
nistre.
Je l'ai rencontré pour la première
fois en Côte d'Ivoire, je venais du Sou-
dan et je ne faisais pas mystère des
sentiments d'admiration que je porte
à l'œuvre du Niger. Le palais d'Abid-
jan n'était, sans doute pas bien choisi
pour manifester cette admiration. Il y
avait, il y a encore entre Côte
d'Ivoire et Soudan, un antagonisme
que l'administration ne s'est que trop
plue à cultiver.
Mais M. Reste sut pourtant, en dé-
pit d'une passion certaine, garder cette
raison qui se traduisit par :
- Je ne veux pas qu'on me juge
sur des paroles et des théories. Vous
savez voir et entendre. Je vous laisse
carte blanche pour « voir cette colo-
nie >.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A LA RADIO.
La bataille continue
par André-Mare TAO KIM HAI
Pendant que M. Georges Mandel,
ministre des Colonies, qui s'est sou-
venu de son ancien département des
P.T.T., s'efforce de développer la
propagande coloniale par la radio
dans la métropole, M. H. Virgitti, ad-
ministrateur-maire de Hanoï, rap-
pelle fort opportunément à ses admi-
nistrés la réglementation de la T.S.F.
en Indochine. Il n'est pas personnel-
lement en cause, comme vous l'allez
voir. Ni M. Jules Brévié, l'actuel gou-
verneur général de l'Indochine.
Bref, voici l'avis que l'on peut lire
dans la presse indochinoise :
Avis.
L'adminislrateur-maire de la ville
de Hanoi a l'honneur de rappeler
aux habitants que, conformément aux
dispositions de l'arrêté du gouver-
neur général en date du 28 février
1929, modifié et complété par ceux
des 8 février et 6 décembre 1930,
1. L'établissement et l'emploi de
postes privés radioélectriques d'émis.
sion de toute nature sont subordoll-
nés à une autorisation spéciale de
M. le gouverneur général;
2. L'emploi de postes récepteurs à
lampes doit faire l'objet d'une autori-
sation délivrée par le chef de l'admi-
nistration locale ;
3. L'emploi de postes récepteurs à
galène sans lampes doit faire l'objet,
de la part de-l'usager, d'une déclora-
tion au bureau de poste de sa rési-
dence ; »
4. Les détenteurs de 'poste qui cè-
dent, vendent, échangent ou modi-
fient leur poste, ainsi que ceux qui
emportent leur- poste en quittant la
colonie, doivent fsnre des déclara-
tions spéciales.
Les détenteurs de postes de T.S.F.
qui ne sont- pas en règle avec la ré..
glementation sont priés de s'y mettre
dans le plus bref délai sous peine de
contravention el d'adresser leurs de.
mandes ou déclarations par l'inter-
médiaire de la mairie.
Hanoï, le ? avril 1938.
H. VIRG17'TI.
̃ « ̃
Vous avez bien lu 7 avril, et non
1° avril. Ce n'est pas le poisson tra-
ditionnel. Ce n'est pas non plus un
canard. C'est un avis.
Rien à dire en ce qui concerne les
postes d'émission. Mais pourquoi su-
bordonner à une autorisation l'em-
ploi de postes récepteurs à lampes ?
Il s'agit bel et bien d'autorisation
et non d'une simple déclaration. Cette
dernière formalité n'est valable que
pour l'emploi de « postes récepteurs
à galène sans lampes ».
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS) j
Parlement
et colonies
On a parlé beaucoup dernièrement
par anticipation des décisions du mi-
nistre des Colonies en ce qui concerne
quelques hauts postes dépendant de
son autorité.
Pourquoi faut-il que dans certains
milieux, on prête des intentions déter-
minées à M. Mandel et qu'on les cri-
tique aussitôt avec malveillance.
Après tout, les parlementaires n'ont
jusqu'ici pas eu tellement de contacts
avec nos territoires d'outre-mer.
Quelques délégués élus au Conseil
supérieur ! Quelques missions dont a
attaqué aussitôt les vues et dont on a
voulu stigmatiser la conduite et les
agissements !
Depuis bien longtemps, un seul gou-
verneur général qui n'était pas de la
carrière Alexandre Varenne.
Et pourquoi M. Mandel ne désigne-
rait-il pas un membre du Parlement
pour une mission temporaire en Asie
ou en Afrique ? Parce que si l'on parle
de M. Lamoureux ou de M. Marquet,
certains esprits ténébreux voient aus-
sitôt des- « combines électorales. »
En ce qui nous concerne nous disons
très haut au ministre qu'il a le devoir
de créer un contact plus intime entre
le Parlement et la France d'outre-mer.
Sinon notre Asie, notre Afrique seront
toujours des cendrillons délaissées et
méconnues. Il faut que les hommes
qui gouvernent la France oublient par-
fois Carpentras ou Fouilly-Ies-Oies
pour ouvrir les yeux sur un horizon
plus vaste.
Et si MM. Lamoureux ou Marquet
devaient venir en Afrique, même pour
le temps d'une mission parlementaire
de six mois, l'Afrique noire ferait 'un
grand pas en avant, noudlen sommes
aura, car dans un esprit sainement dé-
mocratique, ces hommes qui sont en
contact avec les réalités, reformeraient
cette féodalité africaine qui porte sou-
vent, au sommet, des ignorants, des
velléitaires et même des incapables.
..J..,.; C. B.
,
PARTIR.
par l'Office de placement des colonies
M. Fabre, directeur de l'Office, nous dÎt sa
confiance dans le nouvel organisme créé
par M. Mandel. ,<
Rue Troncliet, au 11. Il y a là, à
mi-hauteur d'un building moderne,
l'embryon d'une maison de la France
d'outre-mer, la Grande, celle dont
rêvent les coloniaux.
Rêves ! Coloniaux.! Au fait, voilà
bien ce qui nous amène ici.
Rêves bien vite brisés ! Coloniaux
d'aspiration vite décus !
telles étaient nos rellexions .dans
l'ascenseur qui nous hissait vers le
quatrième étage où s'installe une des
dernières créations de M. Mandel :
l'Office de placement aux colonies.
Et, pénétrant dans le bureau de M.
Fabre, le directeur, une anecdote
amusante nous revient à l'esprit : la
première demande dont fut saisi l'Of-
fice, alors même qu'il n'était créé que
sur le papier de l'Officiel. Un coup
de téléphone arriva rue Tronchët,
émanant d'une de nos grandes ve-
dettes que nous qualifierons de tro-
picale. Elle réclamait. une cuisinière
marfrinirmnicfk
- Ne pensez-vous pas, Monsieur
Fabre, qu'avec un tel départ et
un tel parrainage l'Office ne puisse
connaître qu'un beau succès ?
Ne plaisantez pas, voulez-vous,
car je me charge de mettre votre scep-
ticisme de colonial doublé de jour-
naliste à rude épreuve. Je vais,
si vous voulez, vous communiquer
toutes les demandes que nous avons
reçues. Vous pourrez ainsi juger de
l'intérêt que présente la majorité
d'entre elles.
N'ayez pas cette rigueur, je vous
en prie. Je suis convaincu que vous
en avez beaucoup.
Certes, et des plus intéres-
santes. Par exemple, des diplômés de
toutes nos grandes écoles, des ingér
nieurs, conducteurs de travaux qui
ont déjà fait leurs preuves, ouvriers
spécialisés. employés de commerce
et de banque, etc.
« Certains,.-même, ont déjà à leur
actif des séjours coloniaux.
« Et je n'insiste pas sur le nombre
de candidats abondamment pourvus
de titres universitaires.
« Songez que, la première semaine,
nous avons reçu plus de 500 deman-
des d'emploi..
Ce chifi're, cette énumération
ne m'étonnent pas, tant de jeunes
sont à la recherche d'une situation !
Mais quelle suite pouvez-vous donner
à toutes ces demandes ? j
(LIRE LA SUITÈ PAGE TROIS)
UNE GRANDE FIGURE COLONIALE
L'ingénieur général Launay
quitte TA. 0. F.
L'ingénieur général Launay
par J. ERVEDIS
Arrivé au terme de sa carrière, l'in-
génieur général Launay, inspecteur
général des travaux publics de l'A.
O.F., a quitté définitivement l'Afrique
où il était arrivé pour la première fois
comme lieutenant. du génie en 1902.
Depuis lors, et hormis les quatre an-
nées de la guerre qu'il fit sur le front
français dans son arme d'origine, M.
Launay devait ise vouer tout entier à
la création de l'outillage économique
de l'A.O.F., outillage dont il est juste
de lui attribuer une grande part.
Dresser en effet la liste des travaux
auxquels il a collaboré ou présidé se-
rait passer en revue ia plupart des ou-
vrages dont s'enorgueillit aujourd'hui
la Fédération, depuis le chemin de fer
Kayes-Niger jusqu'aux ports de Da-
kar et de Konakry, en passant par
les diverses voies ferrées ou grandes
routes-intercoloniales aoefiennes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Le gouverneur général Reste-
Edition hel;domaâaire. - Prix etu numéro : Un franc
Lundi 18 juillet" 1933.
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1 FONDTES EN 1900
UNE FORMULE D'EMPIRE :
, «Je saurai que votre bien est
mon bien, -
c « Vous sentirez que ma force est
vôtre. »
RUDYARD KIPLING.
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LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
PROBLÈMES D'ACTUALITÉ
EN FAVEUR
d'une citoyenneté impériale
Par Edouard de WARREN, ancien député
La proposition de résolution que le sénateur Bourdeaux a pré
sentée au Sénat en faveur « de la création d'un Grand Conseil natio.
nal des pays d'outre-mer et de l'établissement d'une citoyenneté spé.
ciale étendue à tous les habitants de la métropole et de ses annexes s
pose à nouveau une des principales questions relatives à l'association
de la France et de ses pays d'outre-mer.
Sous la pression des difficultés économiques et internationales,
notre opinion publique, ordinairement si peu préoccupée de la
France d'outre-mer, se rend de plus en plus compte de son impor-
tance dans notre vie nationale, de la nécessité de donner enfin une
solide cohésion économique et politique à l'ensemble formé par la
métropole et ses territoires d'outre-mer, à l'Empire.
Comme le disait dernièrement M. René Hoffherr, au Centre d'étu-
des que préside M. Charléty, l'ancien recteur de l'Université de
Paris : « l'essentiel d'une politique impériale se résume dans la soli-
darité progressive des intérêts entre la France et ses possessions
coloniales ».
Cette solidarité économique, sociale, politique, j'en ai pesé bien
des fois les conditions, quand j'étais colon en Tunisie, au cours de
nos études et de nos travaux entre colons et indigènes, dans nos orga-
nisations communes professionnelles agricoles, dans celles de nos
sociétés mutuelles, de nos œuvres sociales. Là tous ces problèmes
apparaissaient à leur origine, dans leur vif. L'Afrique du Nord pro-
longe immédiatement nos terres métropolitaines. Les cultures y sont
tantôt analogues à celles de la France, tantôt complémentaires de
celles de la métropole. Les problèmes économiques s'y présentent
sous toutes leurs faces. Ils réclament une politique impériale d'orien-
tation, de contrôle des productions et des échanges pour harmoniser
l'économie locale avec l'économie de la grande fédération des peu-
ples de la France et de ses pays d'outre-mer. Les problèmes non so-
ciaux et politiques apparaissent de la même façon, parmi ces popu-
lations nord-africaines, si proches de la métropole, et où la paix fran-
çaise, installée depuis longtemps, permet aux élites indigènes de
s'initier de plus en plus à notre civilisation, à notre culture. Ces pro-
blèmes réclament une politique impériale à la fois d'émancipation
progressive et. de souveramett
française. solidement établie,
loyalement consentie.
J'ai trouvé les mêmes problè-
mes. dans notre Afrique- Occiden-
tale ; problème d'intégration de
son économie dans celle de l'Em-
pire ; problème de reconstitution
sociale et politique d'un pays qui,
grâce à la nation protectrice, se
relève rapidement sur les ruines
laissées par des siècles de guer-
res intestines et de tyrannie lo-
cale.
A u cours de ma vie parlemen-
taire, tous ces problèmes de mise
en valeur économique et humaine
me sont apparus les mêmes dans
toute la France d'outre-mer.
(LIRE LA SUITE PAGE )
L'organisation des sports se poursuit activement dans nos colonies. Au concours interscolaire
1 d'athlétisme qui - vient d'avoir lieu à Tananarive, - l'un des concurrents exécute ce beau saut.
Assemblées et conseils
-.- dans lEmpire
A SAD CON'
M. BRÉVIÉ INSTALLE
LE CONSEIL SUPERIEUR
DE LA
COLONISATION
:; "l
Peu de mois après son arrivée ei
Indochine, le gouverneur général, M
Brévié, avait été frappé par l'immen-
sité et la complexité de la tâche qui
restait à accomplir en Indochine pour
hâter la mise en valeur des terres in-
cultes et porter remède au pauperisme
engendré par la surpopulation des ré-
gions deltaïques. Aussi par arrêté du
28-12-1937, le gouverneur général
créait un Conseil supérieur de coloni-
sation dont les attributions étaient de
donner son avis au chef de la colonie
sur : la mise en valeur des terres in-
cultes ; les problèmes démographi-
ques ; l'amélioration des rendements
agricoles ; le régime foncier indigène.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A BAKAK
M. GOUX FAIT ÉMETTRE
UN VŒU
EN FAVEUR
DE L'EMPRUNT AFRICAIN
I.:"-:W".,.J>~- "--"" w.:..;a.::
Réuni en session extraordinaire sous
la présidence de son maire, M. Goux,
le Conseil municipal de Dakar a mis
à son ordre du jour la discussion de
l'acceptation d'une souscription d'un
million pour l'emprunt du gouverne-
ment général de l'A. O. F.
Après avoir résumé les conditions
dans lesquelles le Département des co-
lonies avait été amené à autoriser cer-
tains emprunts sur le territoire des co-
lonies pour le renforcement de leur dé-
fense, M. Goux s'éleva éloquemment
contre certaines campagnes défaitistes
basées sur des formules telles que cel-
les-ci : « C'est avec notre argent que
certains s'enrichissent. M. le ministre
est généreux avec notre argent. »
M. Goux s'attache à montrer, au con-
traire, le grand devoir de solidarité im-
périale que constituait la souscription
annoncée.
(SUITE DE LA PAGE UNE)
A RIAl A T
LE GÉNÉRAL NOGUÈS
OUVRE LA SESSION
, DU CONSEIL
- DE GOUVERNEMENT
r A l'ouverture du Conseil de gouver-
nement, à Rabat, le: général: Noguès
a prononcé un important discours.
Le résident général a signalé le très
important effort fait' cette année par
les autorités du Protectorat en faveur
de l'assistance médicale aux indigènes.
Une grande activité a été déployée
dans la lutte contre le taudis. Des cré-
dits importants sont mis à la disposi-
tion des villes en vue de la disparition
rapide des agglomérations de construc-
tions légères, tristement célèbres sous
le nom de « Bidonvilles », et qui, peu-
plées de dizaines de milliers de misé-
reux, forment une ceinture d'insalubrité
autour des villes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
LIBRES OPINIONS
DES MÉFAITS
de l'ignorance politicienne
Par Félix COUSIN 1.
M. Moutet, ministre des Colonies, dans
les deux Cabinets Blum, a apporté rue
Oudinot les doctrines de son parti et
manifesté dès son arrivée la volonté
d'étendre à notre Empire colonial la lé-
gislation nouvelle introduite dans la mé-
tropole durant le deuxième semestre de
l'année 1936. Il a cru, au début, que
l'application d'un code du travail ana-
logue à celui des citoyens français pou-
vait se réaliser outre-mer sans difficultés,
malgré les différences profondes qui ré-
sultaient de l'état arriéré d'évolution des
populations indigènes, de leurs traditions
et de leurs coutumes.
bon attention s'est portée tout d aoorc
sur l'Indochine, qu'il a dotée, dès le 3C
décembre 1936, d'une réglementation du
travail très complète. Les discussions
auxquelles donna lieu l'élaboration de
ce texte lui firent apparaître cependant
certaines difficultés qu'il ne prévoyait
pas. Ministre intelligent et laborieux, pa-
triote plein de flamme, M. Moutet sentit
alors le danger des anticipations trop
brutales. Mais son parti et la Confédéra-
tion générale du travail le harcelaient
et réclamaient à tout propos quoique
hors de propos l'extension aux autres
possessions françaises des mesures prises
en Indochine, leur aggravation même en
vue de tenir compte des progrès (?)
journaliers de la législation métropoli-
taine.
La C.G.T., en effet, ignore, jusqu'à la
naïveté, les problèmes coloniaux ; mais
elle a le désir ardent d'étendre sa clien-
tèle et, telle Perrette, se berce de l'es-
poir d'être plus riche si elle parvenait
à mettre sous sa tutelle les 60 millions
d'indigènes qui peuplent notre Empire.
Elle commet, d'ailleurs, une erreur gros-
sière en s'imagmajit, que les syndicats
indigènes accepteront volontiers cette
tutelle. Les syndicats, tuaisiens ont fait"
'i' d :;;;t¡¡:':':" :JU,'&,-,-," ÂM- .;.:
ffeèlrdis*, wà
qu ,e"r-ell~ r * ,.IIA.,8,
céMiëiireux: homme, qui n'à rien d'un
misanthrope, quoi, qu'on pense, ne veut
pas y croire ou se pèrsuade qu'il vaiiicra
aisément toutes les résistances !
l, Quoi qu'il en soit, M. Moutet, pris
entre les scrupules de sa conscience et
tes injonctions de la C.G.T., a éprouvé
quelque peine à concilier l'une et l'autre.
Dans l'intention d'y parvenir, il a con-
senti à soumettre ses projets sociaux à
l'examell du Conseil supérieur de la
France d'outre-mer, qui a constitué à cet
effet une commission des questions so-
ciales, et s'est efforcé d'apporter au mi-
nistre une collaboration aussi objective
et impartiale que possible.
Les projets de réglementation préparés
par l'administration pour r A.E.F., Dji.
bouti, l'Océanie, ont été étudiés par cette
commission, puis par le Conseil écono-
mique du Conseil supérieur, et ont fait
l'objet de rapports et de discussions,
aboutissant à des textes précis dont le
ministre actuel est saisi. Toutefois, une
colonie a échappé à ce contrôle : Mada-
gascar.
Au moment de la chute du dernier
Cabinet Blum, le projet concernant Ma-
dagascar n'avait pas été envoyé au Con-
seil supérieur de la France d'outre-mer,
mais M. Moutet se vit invité à le publier
avant sa retraite. Il ne résista pas à cette
sommation et, le 12 avril 1938, soit
quatre jours après la démission du Ca-
binet, on pouvait lire à l'« Officiel » un
décret signé le 7 avril portant réglemen-
tation du travail indigène à Madagascar.
Ce décret fut promulgué dans la co-
lonie le 20 avril, ce qui permet de sup-
poser qu'il y avait été envoyé avant sa
signature ; il est entré en vigueur trois
mois plus tard, c'est-à-dire le 20 juillet
de cette année.
Il provoque de vives protestations par.
mi les colons de la Grande Ile et con-
tient en effet des dispositions de nature
à jeter un trouble profond dans l'activité
économique de notre possession. On
s'aperçoit d'ailleurs qu'il a été bien hâ-
tivement signé car il contient des me-
sures plus sévères que celles qui exis-
tent dans la métropole et en opposition
avec la doctrine de M. Moutet lui-même,
telle que l'affirment tout au moins les
décrets annliatiés en Indnchine.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
P.eStlisE.DIRECTE »
~?~.-~p~:~
< COUP DE FREIN >
On sait que les décisions ne font pat
peur à notre actuel ministre des Colo-
nies. Ses projets sont nombreux, les
réalisations rapides.
Voici les derniers projets à l'étude :
Pour le Sénégal, mise en valeur de
la vallée du fleuve pour intensifier la
culture du coton.
Pour la Côte d'Ivoire, prolongement'
du chemin de fer, de Bobodioulasso à
Ouagadougou. Ainsi sera ouvert le pays
Mossi.
On peut dire, vraiment, que la rue
Oudinot marche en e prise directe ».
*
**
Mais pourquoi faut-il, dans notre
belle France, que toute réussite porte
aussitôt ombrage à des esprits qui de-
vraient pourtant être éclairés ?
Tel est bien le cas du beau succès
de l'emprunt indochinois qui empêche la
rue de Rivoli de dormir.
Craint-on donc tellement que l'épar.
gne française mette en valeur cet Em-
pire que le monde nous envie ?
Il faut bien le croire puisqu'il a été
décidé de surseoir à l'emprunt africain
de 200 millions.
On demeure d'autant plus surpris de
cette décision que comme nous en ren-
dons compte par ailleurs, un grand.
mouvement d'opinion s'était créé en fa-
veur de l'emprunt.
Coup dè frein ? C'est sûr. Et pour-
tant le ministre de la rue Oudinot avait
pris ses précautions. La Réunion, Ma-
Jagaccar et l'Afrique noire avaient déjà
préparé une substantielle obole.
PROPAGANDE
COLONIALE
Il y a quarante ans, Marchand
entrait dans Fachoda !.
« Comme il est singulier de
constater la façon dont la
France, trop souvent, récompen-
se ceux qui lui assurent sa gran-
deur coloniale 1 Tantôt elle les
laisse se débrouiller en ne leur
accordant qu'une aide insuffi-
sante, tantôt elle les désavoue.
C'est peut-être qu'elle est assurée
d'être bien servie quand même,
nul pays n'ayant à sa disposition
autant de dévouements intelli-
gents, ingénieux, inventifs, cou-
rageux et surtout désintéressés.»
Il nous semble opportun de
reproduire ces lignes de Henry
Bordeaux en un moment où l'on
découvre que Marchand n'a pas
encore son monument à Paris.
Un comité s'est bien constitué
une maquette a été retenue
un emplacement choisi. Mais
la souscription est loin d'être
couverte.
Pourtant les Anglais n'ont pas
attendu la guerre pour faire au
fier adversaire de Kitchener
l'hommage d'une plaque sur un
mur de l'humble poste soudano-
égyptien qu'il rendit célèbre.
Rappelons que la grandeur
d'un peuple se mesure au culte
qu'il sait rendre à ses héros
et espérons que la France ne se
contentera pas, envers Mar-
chand de l'honneur que lui firent
en le méconnaissant, certains
politiciens de jadis.
UN ANIMATEUR DE L'EMPIRE
Le gouverneur général Reste
arrive à Paris
par G. R. MANUE
Le gouverneur général Reste, vient
d'arriver à Paris, appelé par son mi-
nistre.
Je l'ai rencontré pour la première
fois en Côte d'Ivoire, je venais du Sou-
dan et je ne faisais pas mystère des
sentiments d'admiration que je porte
à l'œuvre du Niger. Le palais d'Abid-
jan n'était, sans doute pas bien choisi
pour manifester cette admiration. Il y
avait, il y a encore entre Côte
d'Ivoire et Soudan, un antagonisme
que l'administration ne s'est que trop
plue à cultiver.
Mais M. Reste sut pourtant, en dé-
pit d'une passion certaine, garder cette
raison qui se traduisit par :
- Je ne veux pas qu'on me juge
sur des paroles et des théories. Vous
savez voir et entendre. Je vous laisse
carte blanche pour « voir cette colo-
nie >.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A LA RADIO.
La bataille continue
par André-Mare TAO KIM HAI
Pendant que M. Georges Mandel,
ministre des Colonies, qui s'est sou-
venu de son ancien département des
P.T.T., s'efforce de développer la
propagande coloniale par la radio
dans la métropole, M. H. Virgitti, ad-
ministrateur-maire de Hanoï, rap-
pelle fort opportunément à ses admi-
nistrés la réglementation de la T.S.F.
en Indochine. Il n'est pas personnel-
lement en cause, comme vous l'allez
voir. Ni M. Jules Brévié, l'actuel gou-
verneur général de l'Indochine.
Bref, voici l'avis que l'on peut lire
dans la presse indochinoise :
Avis.
L'adminislrateur-maire de la ville
de Hanoi a l'honneur de rappeler
aux habitants que, conformément aux
dispositions de l'arrêté du gouver-
neur général en date du 28 février
1929, modifié et complété par ceux
des 8 février et 6 décembre 1930,
1. L'établissement et l'emploi de
postes privés radioélectriques d'émis.
sion de toute nature sont subordoll-
nés à une autorisation spéciale de
M. le gouverneur général;
2. L'emploi de postes récepteurs à
lampes doit faire l'objet d'une autori-
sation délivrée par le chef de l'admi-
nistration locale ;
3. L'emploi de postes récepteurs à
galène sans lampes doit faire l'objet,
de la part de-l'usager, d'une déclora-
tion au bureau de poste de sa rési-
dence ; »
4. Les détenteurs de 'poste qui cè-
dent, vendent, échangent ou modi-
fient leur poste, ainsi que ceux qui
emportent leur- poste en quittant la
colonie, doivent fsnre des déclara-
tions spéciales.
Les détenteurs de postes de T.S.F.
qui ne sont- pas en règle avec la ré..
glementation sont priés de s'y mettre
dans le plus bref délai sous peine de
contravention el d'adresser leurs de.
mandes ou déclarations par l'inter-
médiaire de la mairie.
Hanoï, le ? avril 1938.
H. VIRG17'TI.
̃ « ̃
Vous avez bien lu 7 avril, et non
1° avril. Ce n'est pas le poisson tra-
ditionnel. Ce n'est pas non plus un
canard. C'est un avis.
Rien à dire en ce qui concerne les
postes d'émission. Mais pourquoi su-
bordonner à une autorisation l'em-
ploi de postes récepteurs à lampes ?
Il s'agit bel et bien d'autorisation
et non d'une simple déclaration. Cette
dernière formalité n'est valable que
pour l'emploi de « postes récepteurs
à galène sans lampes ».
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS) j
Parlement
et colonies
On a parlé beaucoup dernièrement
par anticipation des décisions du mi-
nistre des Colonies en ce qui concerne
quelques hauts postes dépendant de
son autorité.
Pourquoi faut-il que dans certains
milieux, on prête des intentions déter-
minées à M. Mandel et qu'on les cri-
tique aussitôt avec malveillance.
Après tout, les parlementaires n'ont
jusqu'ici pas eu tellement de contacts
avec nos territoires d'outre-mer.
Quelques délégués élus au Conseil
supérieur ! Quelques missions dont a
attaqué aussitôt les vues et dont on a
voulu stigmatiser la conduite et les
agissements !
Depuis bien longtemps, un seul gou-
verneur général qui n'était pas de la
carrière Alexandre Varenne.
Et pourquoi M. Mandel ne désigne-
rait-il pas un membre du Parlement
pour une mission temporaire en Asie
ou en Afrique ? Parce que si l'on parle
de M. Lamoureux ou de M. Marquet,
certains esprits ténébreux voient aus-
sitôt des- « combines électorales. »
En ce qui nous concerne nous disons
très haut au ministre qu'il a le devoir
de créer un contact plus intime entre
le Parlement et la France d'outre-mer.
Sinon notre Asie, notre Afrique seront
toujours des cendrillons délaissées et
méconnues. Il faut que les hommes
qui gouvernent la France oublient par-
fois Carpentras ou Fouilly-Ies-Oies
pour ouvrir les yeux sur un horizon
plus vaste.
Et si MM. Lamoureux ou Marquet
devaient venir en Afrique, même pour
le temps d'une mission parlementaire
de six mois, l'Afrique noire ferait 'un
grand pas en avant, noudlen sommes
aura, car dans un esprit sainement dé-
mocratique, ces hommes qui sont en
contact avec les réalités, reformeraient
cette féodalité africaine qui porte sou-
vent, au sommet, des ignorants, des
velléitaires et même des incapables.
..J..,.; C. B.
,
PARTIR.
par l'Office de placement des colonies
M. Fabre, directeur de l'Office, nous dÎt sa
confiance dans le nouvel organisme créé
par M. Mandel. ,<
Rue Troncliet, au 11. Il y a là, à
mi-hauteur d'un building moderne,
l'embryon d'une maison de la France
d'outre-mer, la Grande, celle dont
rêvent les coloniaux.
Rêves ! Coloniaux.! Au fait, voilà
bien ce qui nous amène ici.
Rêves bien vite brisés ! Coloniaux
d'aspiration vite décus !
telles étaient nos rellexions .dans
l'ascenseur qui nous hissait vers le
quatrième étage où s'installe une des
dernières créations de M. Mandel :
l'Office de placement aux colonies.
Et, pénétrant dans le bureau de M.
Fabre, le directeur, une anecdote
amusante nous revient à l'esprit : la
première demande dont fut saisi l'Of-
fice, alors même qu'il n'était créé que
sur le papier de l'Officiel. Un coup
de téléphone arriva rue Tronchët,
émanant d'une de nos grandes ve-
dettes que nous qualifierons de tro-
picale. Elle réclamait. une cuisinière
marfrinirmnicfk
- Ne pensez-vous pas, Monsieur
Fabre, qu'avec un tel départ et
un tel parrainage l'Office ne puisse
connaître qu'un beau succès ?
Ne plaisantez pas, voulez-vous,
car je me charge de mettre votre scep-
ticisme de colonial doublé de jour-
naliste à rude épreuve. Je vais,
si vous voulez, vous communiquer
toutes les demandes que nous avons
reçues. Vous pourrez ainsi juger de
l'intérêt que présente la majorité
d'entre elles.
N'ayez pas cette rigueur, je vous
en prie. Je suis convaincu que vous
en avez beaucoup.
Certes, et des plus intéres-
santes. Par exemple, des diplômés de
toutes nos grandes écoles, des ingér
nieurs, conducteurs de travaux qui
ont déjà fait leurs preuves, ouvriers
spécialisés. employés de commerce
et de banque, etc.
« Certains,.-même, ont déjà à leur
actif des séjours coloniaux.
« Et je n'insiste pas sur le nombre
de candidats abondamment pourvus
de titres universitaires.
« Songez que, la première semaine,
nous avons reçu plus de 500 deman-
des d'emploi..
Ce chifi're, cette énumération
ne m'étonnent pas, tant de jeunes
sont à la recherche d'une situation !
Mais quelle suite pouvez-vous donner
à toutes ces demandes ? j
(LIRE LA SUITÈ PAGE TROIS)
UNE GRANDE FIGURE COLONIALE
L'ingénieur général Launay
quitte TA. 0. F.
L'ingénieur général Launay
par J. ERVEDIS
Arrivé au terme de sa carrière, l'in-
génieur général Launay, inspecteur
général des travaux publics de l'A.
O.F., a quitté définitivement l'Afrique
où il était arrivé pour la première fois
comme lieutenant. du génie en 1902.
Depuis lors, et hormis les quatre an-
nées de la guerre qu'il fit sur le front
français dans son arme d'origine, M.
Launay devait ise vouer tout entier à
la création de l'outillage économique
de l'A.O.F., outillage dont il est juste
de lui attribuer une grande part.
Dresser en effet la liste des travaux
auxquels il a collaboré ou présidé se-
rait passer en revue ia plupart des ou-
vrages dont s'enorgueillit aujourd'hui
la Fédération, depuis le chemin de fer
Kayes-Niger jusqu'aux ports de Da-
kar et de Konakry, en passant par
les diverses voies ferrées ou grandes
routes-intercoloniales aoefiennes.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
Le gouverneur général Reste-
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