Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-06-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 13 juin 1938 13 juin 1938
Description : 1938/06/13 (A38,N24). 1938/06/13 (A38,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272088k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
<«• L'ŒUVRE COLONIALE ? D'ABORD
UNE ŒUVRE DE REDRESSEMENT ET
D'APAISEMENT DANS UNE HEURE DE
TROUBLE ; ŒUVRE D'ORGANISATION
Er DE MISE EN VALEUR. * t
* v. FRANÇOIS PIETRI, ;
, Ancien ministre des Colonies.,
>.,' ., (A l'Académie des sciences coloniales.)'
38* année. N° 24. Fondateur : Marcel RUEDÈL. Edition fiebdomaélaire.,"';" Prix élu numero : Un frane ',' .,". :.;' Cundî J3" juin 1938.
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Les Annales Coloniales
DIRECTION
RÉDACTION
- 1. ~, ,
12, rue L6 Peletier, Paris (9e).Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers, dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue LePeletier (9*),
par ia Société Africaine de Publidté et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
France et Colonies. 1 an : 50 francs 8 mois : 30 francs
- Etranger et Colonies. 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
- .- 1
LE PLUS MMSiEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies. .4 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies.., 1 an : 300 francs numéro*
PROPAGANDE
M' Alcide Deimont; président du Comité d'action coloniale de Marseille, et les
membres du - Comité au Musée colonial du Parc Chanot à Marseille.,
., A Marseille, le Congrès
d'action coloniale décrète
la mobilisation des énergies
En ouvrant à Marseille le premier
Congrès d'action coloniale, M. Alcide
Delmont déclarait : « Le but de ce
Congrès, c'est de permettre à tous les
artisans de l'action coloniale de con-
fronter chaque année leurs vues et leurs
aspirations et d'en dégager l'expres-
sion d'unanimité nationale.
« Cette unanimité dépasse les fron-
tières de la France continentale. Et
ainsi, nous avons l'ambition d'assurer
ri'nna solidarité et-djune
coopération féconde pour cette' mobi-
lisation, aujourd'hui de plus en plus
nécessaire, de toutes les ressources et
de toutes les énergies de la France
des cinq parties du monde. »
C'est dans cette atmosphère réconfor-
tante qu'a débuté la grande manifes-
tation dont le succès a dépassé les pré-
visions les plus optimistes.
Au cours de la première séance, M.
Emile Baillaud, secrétaire général de
l'Institut colonial de Marseille, présenta
son rapport sur les travaux accomplis
et ceux qui restent à accomplir pour le
développement économique des colo-
nies. La question du Transsaharien fit
l'objet d'un long commentaire au cours
duquel M. Jolly, contrôleur délégué de
l'O.F.A.L.A.C., exposa le point de vue
algérien.
Le Congrès, considérant que la si-
tuation de la France exige la mise en
œuvre immédiate de grands travaux
publics, aussi bien dans la métropole
qu'aux colonies, émit le vœu que les
efforts accomplis par des groupements
privés ou. des particuliers en vue de la
réalisation de ces grands travaux, re-
çoivent une solution conforme aux in-
térêts du pays. Que soit voté de toute
urgence le Fonds Colonial de. sorte que
puissent être rapidement mis en œuvre
les plus urgents équipements d'ordre
impérial.
M. le gouverneur général Alfassa
parla de la création de la Maison de
la France d'outre-mer et résuma ainsi
les conditions nécessaires à cette réali-
sation : il nous faut des hommes d'ac-
tion, de l'argent, un « climat » favo-
rable, une création continue, et non
l'effort d'un jour, une idée directrice,
des locaux.
Avec enthousiasme, le Congrès re-
commanda de procéder progressivement
à la nouvelle organisation, depuis l'ins-
tallation d'un secrétariat jusqu'à la
construction de la maison elle-même,
d'accord avec le plan directeur des em-
bellissements de Paris, porte Maillot,
aur une-.place qui devra devenir celle
de la France d'outre-mer.
Le premier jour, les congressistes
furent reçus à l'hôtel de ville et assis-
tèrent à une fête à bord du Ville-à' Al-
ger:
JHf J J -------------
EMISSION D'UN EMPRUNT
: EN INDOCHINE
Comme suite aux récentes dispositions
concernant ie renforcement de la dé-
fense des colonies, le gouvernement gé-
néral de l'Indochine est autorisé à
émettre et placer, en Indochine, sur
les sommes prévues par le décret-loi
du 24 mai 1938, un emprunt d'un mon-
tant nominal de 33 millions de pias-
tres, soit 330 millions de francs. Rap-
pelons que le total des sommes prévues
pour. l'Union indochinoise s'élève à 400
ywiiHnfui de francs.
Nous avons déjà signalé que cet
emprunt sera uniquement souscrit dans
les colonies.
Qui «ousorfra. ? Les indigène. - qui
n'ont pas d'argent et les Européens
- qui n'en n'ont guère 1
Il faut espérer que les établissements
de crédita et les grandes firmes com-
merciales locales y suppléront. L'ar-
gent viendra donc de la Métropole. Iné-
vitablement, puisque c'est là qu'il se
trouve.
Mais il y a là un devoir patriotique
devantleqlJel-peraonne ne peut se .dé-1
Mber. ",- ',' , *
Puis le programme continua avec
visite du musée permanent des colonies.
La deuxième matinée fut occupée par
l'étude des questions relatives à l'en-
seignement. M. Pierre Pessemesse, ins-
pecteur d'Académie honoraire, présenta
un rapport sur la vulgarisation colo-
niale qui peut se résumer ainsi : la
propagande la plus utile, celle qui est
la plus riche de promesses - est celle
qui, par l'enseignement, doit N'exercer
H“l?école. Le- Congrès éjuitlevœugue:
renseignement colonial soit organisé
pour nos jeunes gens.
M. Paul Masson, président de la So-
ciété de géographie de Marseille, con-
tinua l'examen de cette question par
un exposé sur l'enseignement colonial
libre en France. 1
Si les enseignements coloniaux de
Marseille, Lyon, Bordeaux et Nancy se
ressemblent, ils doivent garder leur au-
tonomie. Il est à regretter que les en-
seignements coloniaux aient vécu jus-
qu'ici tout à fait isolés. D'autre part, le
patronage officiel du gouvernement se-
rait indispensable aux Instituts colo-
niaux et institutions similaires, pour
accroître leur force d'action.
Des vœux furent adoptés à ce propos
et le Congrès souhaita enfin que soit
créée une commission permanente des
Instituts coloniaux siégeant à Paris et
chargée d'étudier un programme d'é-
tude adapté aux besoins des futurs co-
loniaux et de demander aux pouvoirs
publics de donner aux diplômes d'étu-
des des sanctions suffisantes pour pro-
voquer de vocations coloniales.
Lors de la dernière séance, M. Mar-
seinnes, secrétaire général adjoint du
Comité central des armateurs de Fran-
ce, communiqua le rapport de M. Jac-
ques. Marchegay, sur le tourisme aux
colonies. Le Congrès demanda que tou-
tes les dispositions soient prises en vue
de favoriser les voyages dans nos colo-
nies des touristes métropolitains, et,
particulièrement, des collectivités sco-
laires susceptibles de s'y rendre.
Les revendications coloniales
~cmc~.r~~;~;-. ;~.
M. lé gouverneur générai Repiquet
présenta le dernier rapport sur les
revendications coloniales étrangères,
allemandes en particulier. Avec toute
son autorité, fi développa les arguments
d'ordre juridique, d'ordre' économique,
d'ordre militaire, à opposer à ceux qui
seraient prêts à céder.
A ce sujet,. M. Fleurot, sénateur de
la Seine et vice-président du Congrès,
prononça à l'appui du maintien de l'in-
tégrité de l'Empire colonial français,
un éloquent discours qui a été acclamé
par l'assemblée.
Le vœu voté à l'unanimité par le
Congrès a été ainsi formulé, après une
chaleureuse adhésion de M. Charron,
au nom de la Fédération nationale des
anciens combattants :
Le Congrès déclare que le piaintien
de la paix du monde, comme celui de
la nation et le souci de son prestige,
s'opposent à toute cession d'une par-
celle quelconque, du domaine français
d'outre-mer, ainsi qu'à toute atteinte
au mandat que la France a reçu des
puissances alliées et qu'elle exerce au
mieux dans les territoires du Cameroun
et du Togo.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
PROPAGANDE
COLONIALE
DES BOURSES DE VOYAGE
POUR FAIRE CONNAITRE
LA FRANCE D'OUTRE-MER
M. Mandel, ministre des Colo-
nies, vient de décider la création
de 70 bourses destinées à per-
mettre aux meilleurs élèves des
lycées et des grandes écoles de
connaitre et d'aimer notre em-
pire colonial.
Ces bourses seront réparties
entre tous les lauréats du con-
cours général : 6 élèves de
l'Ecole normale supérieure, 2 de
l'Ecole normale supérieure de
Sèvres, 2 de celle de Saint-
Cloud, 2 de celle de Fontenay..
aux-Roses, 2 de l'Ecole normale
supérieure de l'enseignement
technique et 16 agrégés. Tous
ces élèves iront faire une croi-
sière pendant la durée des gran-
des vacances.
Nous avions déjà les bourses
de la « Fondation Lyautey » qui,
chaque année, permettent à
quelques-uns des élèves de nos
grandes écoles d'aller sur place
réaliser l'Empire.
L'initiative du ministre des
Colonies multiplie heureuse-
ment le nombre des élus.
Souhaitons que ceux-ci, au
sortir de leur beau voyage, de-
viennent d'ardents propagandis-
tes de la cause coloniale.
Plus que jamais, en France,
nous en avons grand besoin. Et
cela dès aujourd'hui -, qui est
précaire, - pour pouvoir, de-
main,. assurer notre avenir.
Courants.
M. Daladier a déclaré : « LA FRAN-
CE EST RESOLUE A RESTER LA
FRANCE. Elle ne cédera pas aux ver-:
tiges d'une ,époque qui bouleverse la:
table ,de toutes tes valeurs. Elle ne!
dira pas de la liberté qu'elle est vaine ;
de la dignité qu'elle est illusoire ; de
la justice qu'elle est trompeuse. Elle ne
laissera pas la force devenir l'arbitre
de tous les rapports humains. »
Donc, -
1° Nous verrons bientôt même aux!
colonies des hommes de valeur prendre!
en main les commandes ; !
2° Nous verrons le régime de la li-
berté et de -la. tolérance triompher au;
détriment de la délation et de l'esprit
partisan.
3° Nous verrons les hommes en place
reprendre conscience de leur dignité et
ne plus prostituer lejirs fonctions.
4°. Nous verrons, chose primordiale,
la justice respectée et non plus bafouée;
comme 'elle l'a été avec ra complicité
même du pouvoir exécutif.
Enfin "nous ne Verrons plus se déve-
lopper, les courants « italiens de Tu-
nisie », « attemands du Maroc », bol
cheviks de l'A.O.F". i^ -Maîs le courant:
de France suffira paf"ut. - -
QUAND ON VEUT !
On sait que la première mesure de
M. Mandel, à son arrivée rue Oudinot,
fut de mettre le gouvernement général
de Dakar en demeure d'affecter 30
millions aux traveux du port.
Cet ordrp,, ijqp$rat& f^rjya'à Dakar
le 27 avril. Peu après M. Nizery, direè-
teur de la circonscription du port aux
travaux publics, partait en avion, pour
Paris présenter' tux •hflniatSre- le pro-
gramme des travaux à entreprendre. 1
Et moins d'un mois après, le 20 mai,
les travaux commençaient.
Ce qui prouve que lorsque l'on veut
faire quelque chose - et le faire vite:
on le peut. , ,
n suffit pour cela de se faire: obéir J
C'est fait. i
TRIBUNE LIBKE
Lettre ouverte
à M. Mandel
MINISTRE DES COLONIES
,
par Jean de BEAUMONT.
Député de la Cochinchine. ,,'
€ Monsieur le Ministre,
« Tous ceux qui vous connaissent savent que vous êtes un
homme d'équité, de courage et de décision. C'est pourquoi je
m'adresse à vous en toute confiance pour que vous mettiez un terme
à des errements qui, non seulement ternissent la renommée de jus-
tice et de générosité de la France impériale, mais qui, à la longue,
risqueraient de mettre en péril sa suzeraineté en Indochine.
« La situation politique y paraît, par moments, inquiétante. Il
ne convient pas, cependant, de dramatiser les choses. Mais il est
indispensable de mettre fin au malaise qui existe et qui va croissant
d'année en année.
« Pour y parvenir, il suffirait de supprimer un certain nombre
d'iniquités, qui constituent, au surplus, de graves fautes politiques.
Les populations indochinoises ont, au plus haut degré, un sens inné
de la justice. Leur mécontentement a des causes légitimes, dont il
suffira de citer les principales.
1. Les Français d'Indochine.
« Il existe, en Indochine, une classe particulièrement intéres-
sante pour l'avenir de la colonie, et que l'Administration aurait dû
protéger, diriger, utiliser avec le plus grand soin : ce sont les
« Français d'Indochine ». On appelle ainsi les enfants nés à la colo-
nie, soit de parents français, soit d'un père français et d'une mère
indigène, annamite, cambodgienne ou laotienne.
« Le nombre de ces enfants, issus de l'union des deux races, s'est
rapidement accru depuis la conquête, au point que l'on estime que,
d'ici un an ou deux, la majorité appartiendra aux électeurs de sang
mêlé. Dans quinze ou vingt ans, ils représenteront les deux tiers du
corps électoral de l'Indochine.
c Ces Français d'Indochine ont un rôle historique à jouer, et ce
rôle est imménse. Ils sont appelés à constituer les cadres de notre
empire français en Asie. Nés et élevés dans le pays, ils en suppor-
tent aisément-le climat, ils en parlent la langue, en connaissent les
mœurs et, par là, apparaissent plus aptes que les Français de la
Métropoleà rèm^Ukm§JMts emplois. En eps d* mobilisation, c'est sur
ijpOSgi'éji gF&nàe p £ rtie;~t& sécurité de Flndochine. -
« Or, depuis une quinzaine d'années, l'Administration a fait, de
ces Français d'Indochine, de véritables parias dans leur propre pays.
Us sont citoyens français ; ils-jouissent donc légalement des mêmes
droits que tous les citoyens français. Mais l'Administration a créé
oour eux des cadres à -part, où ils sont placés dans une situation
,'nférieure non seulement aux Français de la Métropole; mais aussi
tux Français venus des autres colonies, fussent-ils de pure race noire.
« A titres et fonctions équiva-
lentes, leurs appointements sont
¡sensiblement moins élevés, leurs
î congés plus espacés, etc. C'est
: une violation de la loi, et des
¡principes qui régissent l'Etat
'français, pour qui tous les ci-
toyens, soumis aux mêmes de-
voirs, possèdent les mêmes
;droits ; c'est aussi une violation
plus choquante encore de l'équi-
té, puisque ces Français, parce
que nés en Indochine, sont, dans
leur propre pays, privés des
droits et de l'égalité voulus par
la loi et la Constitution.
(Lire la suite page 3.)
CONTRE LA FRANCE
UNE ATTAQUE
SOURNOISE
« L'ACTION DU COMMISSAIRE DE LA REPUBLIQUE l
AU CAMEROUN EST ESSENTIELLEMENT FRANÇAISE x
nous dit M. Paul RIVES.
député de l'Allier.
L'Action Française ose écrire sous
un grand titre, s'il n'est pas flam-
boyant : « Comment le gouverneur
du Cameroun fait le jeu de l'Alle-
magne ».
Nous nous devons de relever cette
campagne nettement antifrançaise du
journal ex-royaliste. Il serait bon
qu'une fois de plus cet organe soit
désavoué par la Maison de France
qui est, elle, malgré l'exil, composée
de bons Français. Quand il s'agit de
campagnes personnelles tous les ar-
guments sont bons, n'est-ce pas, mes-
sieurs de l'A. F. ? Et le pays compte
si peu.
Nous avons demandé aussitôt à
M. Rives, rapporteur du budget de
l'Air, qui a séjourné au Cameroun
cette année et dont nos lecteurs ont
apprécié la saine compréhension des
problèmes coloniaux, son opinion.
Le député de l'Allier a pu appré-
cier toute la grandeur de l'œuvre
française entreprise sur place avec
un esprit d'équipe qu'il faudrait
encourager unanimement.
M. Rives s'étonne de cette campa-
gne bien orchestrée contre un hom-
me aussi bienveillant que Pierre
Boisson, dont le rayonnement per-
sonnel représente bien l'esprit pro-
fondément humain de la France co-
loniale.
L'article de l'A. F. est par trop
partial, ne serait-ce que dans l'usage
le phrases délibérément choisies
pour déformer la pensée du com-
nissaire de la République. Le gou-
verneur .Boisson a voulu établir au
Cameroun, comme en A.O. F. une
:olonisation indigène rurale que les
loirs d'Afrique savent déjà appré-
ter.
La formule a réussi.
Elle fait participer les indigènes
une forme de civilisation qui est
ouhaitablc et qui se rapproche de la
ie de nos campagnes. Va-t-on rou-
rir le procès du paysannat indigène
ui fait ses preuves ? Le niveau de
ie des populations s'améliore. N'est-
e pas le but que nous devons cher-
her à atteindre.
On vient dire que le gouverneur
oisson cherche à comprimer l'essor
conomique du territoire qui lui a
té confié. Quelle plaisanterie quand,
mt récemment encore, il venait
n France et mettait son autorité
ans la balance dans l'espoir d'obte-
ir les crédits nécessaires pour don-
er une impulsion nouvelle.
Croyez-vous, monsieur le Dépu-
', que la colonisation française soit
1 péril au Cameroun ?
Pas le moins du monde. Elle a
ID rôle à jouer et le gouverneur
oisson n'a jamais eu l'intention de
la sacrifier ou d'opposer les Euro-
péens aftx indigènes.
« Il sait trop quel peut être le
rôle d'éducateur du véritable paysan
français pour son frère de couleur
qui n'a pu encore profiter de l'édu-
cation agricole séculaire de notre
vieux pays.
« Par contre, ce que M. Boisson a
pu vouloir essayer d'éviter, dans la
mesure où je suis informé, c'est la
création, par l'intermédiaire de trop
grandes concessions, d'un salariat
indigène qui, même sur le plan rural
peut provoquer une effervescence.
En l'absence d'une évolution suffi-
sante, cela peut conduire aux trou-
bles les plus graves.
« Il est probable que, par ces at-
taques contre M. Boisson, on veut
itteindre à nouveau les sociétés de
prévoyance indigènes dont l'usage se
généralise fort heureusement dans
:oute l'Afrique Noire. »
Sur ces mots, nous quittons M. Ri-
res en le remerciant de ces bonnes
)aroles qui, par leur précision, fe-
'ont plus pour le maintien du près.
ige français que tout éloge person-
iel d'un homme dont tout le monde
:onnait la bonne foi, le courage et
'esprit de devoir.
Nous sommes heureux de lui ren.
Ire ici cet hommage.
Manifestation
d' ete , -.
d'amitié r
ranco-malgache
par F. POLETTI,
- Délégué au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer.
Il y a quelques jours, s'est dérou-
e à Tananarive une belle manifes-
Ition dont le caractère touchant et
)ontané a dû aller droit au cœur
; tous ceux et ils sont légion
li s'intéressent à l'évolution écono-
ique et sociale de notre colonie de
adagascar.
On sait qu'un récent décret, en
lté du 7 avril dernier, a fixé les
inditions dans lesquelles les Malga-
les pourraient obtenir la qualité de
toyens français. Les dispositions
! ce décret permettent à tous les
digènes justifiant de certains titres
iplômes, services rendus, distinc-
ms honorifiques locales) de faire
connaître leur qualité de citoyens.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
MARSEILLE!
Au Congrès d'action colo-
niale : « Pas de rétrocession de
territoires coloniaux l'Empire
français est un mais sur le
plan économique, tous les ac-
cords possibles dans l'intérêt su-
périeur de la paix. »
ROYAN!
Au Congrès S.F.I.O. le délé-
gué du Bas-Rhin déclare :
« Nous ne sommes pas hostiles
au principe des revendications
coloniales allemandes mais re-
grettons qu'on n'ait pas fait cet-
te rétrocession lorsque ce pays
était un peuple libre. Aujour-
d'hui une telle redistribution
renforcerait l'esprit de guerre
des dictateurs. »
ACCORD!
Certes, pour l'heure, tout au
moins.
A Marseille, par esprit d'Em-
pire.
A Royan, pour le triomphe de
la politique du parti.
DESACCORD !
Hier et demain. A Marseille
on veut la France plus grande,
pour qu'elle poursuive sa mis-
sion de civilisation. A Royan on
la veut forte pour combattre une
idéologie rivale.
:, A ROYAN
-'
La politique coloniale
an Congrès S. f. 1. 0.
a
Aux aMiaes sociaMates de Royan les!
délégués nord-africains et une « délé-J
guée » coloniale, Mme Magdeleine1
Paz, ont traité de la situation de l'ou-J
tre-mér. 1
Algérie
:' Avant de traiter des questions al-:
gériennes, M. Marcel Régis, député:
d'Alger, regretta que, comme au der-:
nier congrès de Marseille, la question:
coloniale ne soit pas portée à l'ordre:
du jour et demande qu'une place ptus
importante, soit. rlperoée'aux affaires]
coloniales dans le journal du parti, i
Ceci fait M. Régis rappela les vis-
sicltudes du projet Bli|m-Viollette j
« qui dojt-étre'ivpté aù^plusf tôt, selon j
les promesses baltes aux départements
algériens,/afinl (Je .ne- pas IaaBOrt leurs ?
,
espérances-». -. |
-tOre là suite page^f J
1 1 1::!: 11::!:! 1 1::! 1!: 11!!! 111!:: 1: - - - - - - IfS:!:! r:::!!:! e-------------- e 1.1 "* IÎ $ $ l~, I. Il Il,. d -.10 $ $---- - - - - - -
L'AFRIQUE DU NORD
, a son avenir dans le dos
« AFRIQUE NOIRE ET AFRIQUE BLANCHE
SONT APPELEES A NE CONSTITUER
QU'UN SEUL BLOC : L'AFRIQUE FRAN.
ÇAISE. »
« NOUS AURONS ALORS UN AXE FRAICE.
AFRIQUE QUI SERA LE MERIDIEN 0 :
PARIS-COTOIOU, EN PASSANT PAR
ALGER. » .1
Telle est la doctrine de M. MORARD, président de la Région économique d'Alqérie.
Nous sommes allés trouver M. Mo-
rard avec la seule ambition de l'en-
tretenir des relations Algérie-A.O.F.
tMais l'accueil des plus intéressé qu'il
nous réserva et l'éclectisme de sa con-
versation nous entraînèrent beau-
coup plus loin, ainsi qu'on va le
:voir, pour le plus grand profit de
la cause impériale à laquelle nous
npus attachons tant.
Monsieur le Président, peut-on
dire qu'avec l'A.O.F. l'Algérie a son
avenir dans le dos ?
1 Non seulement vous pouvez le
dire, mats vous devez l'affirmer. Mais
pourquoi,. l'Algérie seulement, et pas
l'Afrique du Nord toute entière ?
tEst-ce parce que je suis Algérien ?
[Certes, je le suis, en tant que prési-
dent de la Chambre de commerce
:d'Alger et de la-Région économique
;d'Algérie, et parce que j'habite l'Al-
gérie depuis quarante ans. Mais je
:dois vous avouer que je suis beau-
coup sorti du cadre de ma province
d'élection, ayant été fréquemment
appelé à prendre contact avec d'au-
tres Davs.
« Étant devenu président du Con-
grès des chambres de commerce et
"d'agricjilture de la France d'outre-
nier, je, suis passé du plan algérien
sur. Je plan nord-africain et colonial.
.Que ne - disons-nous c impé-
rial. »; Monsieur le Président?
Nous ne le disons pas. - car ce
qualificatif sonne trop haut pour ma
modeste personnalité. Je tiens pour-
tant à souligner que je ne suis pas
l'homme d'une seule région, mais
l'homme d'une idée ; une idée qui
est commune à tous ceux qui rêvent
de bâtir l'Empire français.
c Mais revenons-en aux relations
Algérie-A.O.F. Elles sont des plus sa-
tisfaisantes, bien que relativement de
fraîche date.
« Leurs origines remontent à la
visite que firent en A.O.F.f ,en.;1926!
les membres des chambres de com-
merce d'Algérie. Le projet des rela-
tions fut alors ébauché. Cependant,
ce ne fut qu'après la Conférence im-
périale qui préconisa si vivement
les liaisons intercoloniales que ce
projet fut activement repris par le
gouverneur général Brévié, à Dakar,
et le général Meynier, à Alger. Ainsi
fut décidée, avec l'appui de Paris, la
grande croisière aérienne de 1936
(10 avions, 15.000 kilomètres en 5 se-
maines) qu'effectuèrent à travers
toute l'A.O.F. les membres des cham-
bres de commerce algériennes. Au
retour, sur un rapport de M. Cardi-
nal, fut créé le Comptoir de l'A.O.F.
à Alger.
« Le terrain se trouvait alors lar-
gement déblayé, cependant certaines
mises au point de détails s'impo-
saient encore. Je fus chargé d'aller
les régler. Par mer, je gagnai donc
Dakar et, par l'avion et par la route,
je parcourus toute la, Fédération en
détail, conférant dans chaque centre
avec les personnalités qualifiées.
Lorsque j'eus rejoint Alger par Air-
Afrique, j'avais réalisé pleinement,
intégralement, les immenses possibi-
lités des sept colonies de l'A.O.E. et
le sens de leur coordination avec
['Afrique du Nord. Il fallait sans plus
:arder poursuivre.l'oeuvre entreprise.
ffJSB'LA BUJTE PAGE TROIS)]
UNE ŒUVRE DE REDRESSEMENT ET
D'APAISEMENT DANS UNE HEURE DE
TROUBLE ; ŒUVRE D'ORGANISATION
Er DE MISE EN VALEUR. * t
* v. FRANÇOIS PIETRI, ;
, Ancien ministre des Colonies.,
>.,' ., (A l'Académie des sciences coloniales.)'
38* année. N° 24. Fondateur : Marcel RUEDÈL. Edition fiebdomaélaire.,"';" Prix élu numero : Un frane ',' .,". :.;' Cundî J3" juin 1938.
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Les Annales Coloniales
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LE PLUS MMSiEN
LE PLUS COLONIAL
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Etranger et Colonies.., 1 an : 300 francs numéro*
PROPAGANDE
M' Alcide Deimont; président du Comité d'action coloniale de Marseille, et les
membres du - Comité au Musée colonial du Parc Chanot à Marseille.,
., A Marseille, le Congrès
d'action coloniale décrète
la mobilisation des énergies
En ouvrant à Marseille le premier
Congrès d'action coloniale, M. Alcide
Delmont déclarait : « Le but de ce
Congrès, c'est de permettre à tous les
artisans de l'action coloniale de con-
fronter chaque année leurs vues et leurs
aspirations et d'en dégager l'expres-
sion d'unanimité nationale.
« Cette unanimité dépasse les fron-
tières de la France continentale. Et
ainsi, nous avons l'ambition d'assurer
ri'nna solidarité et-djune
coopération féconde pour cette' mobi-
lisation, aujourd'hui de plus en plus
nécessaire, de toutes les ressources et
de toutes les énergies de la France
des cinq parties du monde. »
C'est dans cette atmosphère réconfor-
tante qu'a débuté la grande manifes-
tation dont le succès a dépassé les pré-
visions les plus optimistes.
Au cours de la première séance, M.
Emile Baillaud, secrétaire général de
l'Institut colonial de Marseille, présenta
son rapport sur les travaux accomplis
et ceux qui restent à accomplir pour le
développement économique des colo-
nies. La question du Transsaharien fit
l'objet d'un long commentaire au cours
duquel M. Jolly, contrôleur délégué de
l'O.F.A.L.A.C., exposa le point de vue
algérien.
Le Congrès, considérant que la si-
tuation de la France exige la mise en
œuvre immédiate de grands travaux
publics, aussi bien dans la métropole
qu'aux colonies, émit le vœu que les
efforts accomplis par des groupements
privés ou. des particuliers en vue de la
réalisation de ces grands travaux, re-
çoivent une solution conforme aux in-
térêts du pays. Que soit voté de toute
urgence le Fonds Colonial de. sorte que
puissent être rapidement mis en œuvre
les plus urgents équipements d'ordre
impérial.
M. le gouverneur général Alfassa
parla de la création de la Maison de
la France d'outre-mer et résuma ainsi
les conditions nécessaires à cette réali-
sation : il nous faut des hommes d'ac-
tion, de l'argent, un « climat » favo-
rable, une création continue, et non
l'effort d'un jour, une idée directrice,
des locaux.
Avec enthousiasme, le Congrès re-
commanda de procéder progressivement
à la nouvelle organisation, depuis l'ins-
tallation d'un secrétariat jusqu'à la
construction de la maison elle-même,
d'accord avec le plan directeur des em-
bellissements de Paris, porte Maillot,
aur une-.place qui devra devenir celle
de la France d'outre-mer.
Le premier jour, les congressistes
furent reçus à l'hôtel de ville et assis-
tèrent à une fête à bord du Ville-à' Al-
ger:
JHf J J -------------
EMISSION D'UN EMPRUNT
: EN INDOCHINE
Comme suite aux récentes dispositions
concernant ie renforcement de la dé-
fense des colonies, le gouvernement gé-
néral de l'Indochine est autorisé à
émettre et placer, en Indochine, sur
les sommes prévues par le décret-loi
du 24 mai 1938, un emprunt d'un mon-
tant nominal de 33 millions de pias-
tres, soit 330 millions de francs. Rap-
pelons que le total des sommes prévues
pour. l'Union indochinoise s'élève à 400
ywiiHnfui de francs.
Nous avons déjà signalé que cet
emprunt sera uniquement souscrit dans
les colonies.
Qui «ousorfra. ? Les indigène. - qui
n'ont pas d'argent et les Européens
- qui n'en n'ont guère 1
Il faut espérer que les établissements
de crédita et les grandes firmes com-
merciales locales y suppléront. L'ar-
gent viendra donc de la Métropole. Iné-
vitablement, puisque c'est là qu'il se
trouve.
Mais il y a là un devoir patriotique
devantleqlJel-peraonne ne peut se .dé-1
Mber. ",- ',' , *
Puis le programme continua avec
visite du musée permanent des colonies.
La deuxième matinée fut occupée par
l'étude des questions relatives à l'en-
seignement. M. Pierre Pessemesse, ins-
pecteur d'Académie honoraire, présenta
un rapport sur la vulgarisation colo-
niale qui peut se résumer ainsi : la
propagande la plus utile, celle qui est
la plus riche de promesses - est celle
qui, par l'enseignement, doit N'exercer
H“l?école. Le- Congrès éjuitlevœugue:
renseignement colonial soit organisé
pour nos jeunes gens.
M. Paul Masson, président de la So-
ciété de géographie de Marseille, con-
tinua l'examen de cette question par
un exposé sur l'enseignement colonial
libre en France. 1
Si les enseignements coloniaux de
Marseille, Lyon, Bordeaux et Nancy se
ressemblent, ils doivent garder leur au-
tonomie. Il est à regretter que les en-
seignements coloniaux aient vécu jus-
qu'ici tout à fait isolés. D'autre part, le
patronage officiel du gouvernement se-
rait indispensable aux Instituts colo-
niaux et institutions similaires, pour
accroître leur force d'action.
Des vœux furent adoptés à ce propos
et le Congrès souhaita enfin que soit
créée une commission permanente des
Instituts coloniaux siégeant à Paris et
chargée d'étudier un programme d'é-
tude adapté aux besoins des futurs co-
loniaux et de demander aux pouvoirs
publics de donner aux diplômes d'étu-
des des sanctions suffisantes pour pro-
voquer de vocations coloniales.
Lors de la dernière séance, M. Mar-
seinnes, secrétaire général adjoint du
Comité central des armateurs de Fran-
ce, communiqua le rapport de M. Jac-
ques. Marchegay, sur le tourisme aux
colonies. Le Congrès demanda que tou-
tes les dispositions soient prises en vue
de favoriser les voyages dans nos colo-
nies des touristes métropolitains, et,
particulièrement, des collectivités sco-
laires susceptibles de s'y rendre.
Les revendications coloniales
~cmc~.r~~;~;-. ;~.
M. lé gouverneur générai Repiquet
présenta le dernier rapport sur les
revendications coloniales étrangères,
allemandes en particulier. Avec toute
son autorité, fi développa les arguments
d'ordre juridique, d'ordre' économique,
d'ordre militaire, à opposer à ceux qui
seraient prêts à céder.
A ce sujet,. M. Fleurot, sénateur de
la Seine et vice-président du Congrès,
prononça à l'appui du maintien de l'in-
tégrité de l'Empire colonial français,
un éloquent discours qui a été acclamé
par l'assemblée.
Le vœu voté à l'unanimité par le
Congrès a été ainsi formulé, après une
chaleureuse adhésion de M. Charron,
au nom de la Fédération nationale des
anciens combattants :
Le Congrès déclare que le piaintien
de la paix du monde, comme celui de
la nation et le souci de son prestige,
s'opposent à toute cession d'une par-
celle quelconque, du domaine français
d'outre-mer, ainsi qu'à toute atteinte
au mandat que la France a reçu des
puissances alliées et qu'elle exerce au
mieux dans les territoires du Cameroun
et du Togo.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
PROPAGANDE
COLONIALE
DES BOURSES DE VOYAGE
POUR FAIRE CONNAITRE
LA FRANCE D'OUTRE-MER
M. Mandel, ministre des Colo-
nies, vient de décider la création
de 70 bourses destinées à per-
mettre aux meilleurs élèves des
lycées et des grandes écoles de
connaitre et d'aimer notre em-
pire colonial.
Ces bourses seront réparties
entre tous les lauréats du con-
cours général : 6 élèves de
l'Ecole normale supérieure, 2 de
l'Ecole normale supérieure de
Sèvres, 2 de celle de Saint-
Cloud, 2 de celle de Fontenay..
aux-Roses, 2 de l'Ecole normale
supérieure de l'enseignement
technique et 16 agrégés. Tous
ces élèves iront faire une croi-
sière pendant la durée des gran-
des vacances.
Nous avions déjà les bourses
de la « Fondation Lyautey » qui,
chaque année, permettent à
quelques-uns des élèves de nos
grandes écoles d'aller sur place
réaliser l'Empire.
L'initiative du ministre des
Colonies multiplie heureuse-
ment le nombre des élus.
Souhaitons que ceux-ci, au
sortir de leur beau voyage, de-
viennent d'ardents propagandis-
tes de la cause coloniale.
Plus que jamais, en France,
nous en avons grand besoin. Et
cela dès aujourd'hui -, qui est
précaire, - pour pouvoir, de-
main,. assurer notre avenir.
Courants.
M. Daladier a déclaré : « LA FRAN-
CE EST RESOLUE A RESTER LA
FRANCE. Elle ne cédera pas aux ver-:
tiges d'une ,époque qui bouleverse la:
table ,de toutes tes valeurs. Elle ne!
dira pas de la liberté qu'elle est vaine ;
de la dignité qu'elle est illusoire ; de
la justice qu'elle est trompeuse. Elle ne
laissera pas la force devenir l'arbitre
de tous les rapports humains. »
Donc, -
1° Nous verrons bientôt même aux!
colonies des hommes de valeur prendre!
en main les commandes ; !
2° Nous verrons le régime de la li-
berté et de -la. tolérance triompher au;
détriment de la délation et de l'esprit
partisan.
3° Nous verrons les hommes en place
reprendre conscience de leur dignité et
ne plus prostituer lejirs fonctions.
4°. Nous verrons, chose primordiale,
la justice respectée et non plus bafouée;
comme 'elle l'a été avec ra complicité
même du pouvoir exécutif.
Enfin "nous ne Verrons plus se déve-
lopper, les courants « italiens de Tu-
nisie », « attemands du Maroc », bol
cheviks de l'A.O.F". i^ -Maîs le courant:
de France suffira paf"ut. - -
QUAND ON VEUT !
On sait que la première mesure de
M. Mandel, à son arrivée rue Oudinot,
fut de mettre le gouvernement général
de Dakar en demeure d'affecter 30
millions aux traveux du port.
Cet ordrp,, ijqp$rat& f^rjya'à Dakar
le 27 avril. Peu après M. Nizery, direè-
teur de la circonscription du port aux
travaux publics, partait en avion, pour
Paris présenter' tux •hflniatSre- le pro-
gramme des travaux à entreprendre. 1
Et moins d'un mois après, le 20 mai,
les travaux commençaient.
Ce qui prouve que lorsque l'on veut
faire quelque chose - et le faire vite:
on le peut. , ,
n suffit pour cela de se faire: obéir J
C'est fait. i
TRIBUNE LIBKE
Lettre ouverte
à M. Mandel
MINISTRE DES COLONIES
,
par Jean de BEAUMONT.
Député de la Cochinchine. ,,'
€ Monsieur le Ministre,
« Tous ceux qui vous connaissent savent que vous êtes un
homme d'équité, de courage et de décision. C'est pourquoi je
m'adresse à vous en toute confiance pour que vous mettiez un terme
à des errements qui, non seulement ternissent la renommée de jus-
tice et de générosité de la France impériale, mais qui, à la longue,
risqueraient de mettre en péril sa suzeraineté en Indochine.
« La situation politique y paraît, par moments, inquiétante. Il
ne convient pas, cependant, de dramatiser les choses. Mais il est
indispensable de mettre fin au malaise qui existe et qui va croissant
d'année en année.
« Pour y parvenir, il suffirait de supprimer un certain nombre
d'iniquités, qui constituent, au surplus, de graves fautes politiques.
Les populations indochinoises ont, au plus haut degré, un sens inné
de la justice. Leur mécontentement a des causes légitimes, dont il
suffira de citer les principales.
1. Les Français d'Indochine.
« Il existe, en Indochine, une classe particulièrement intéres-
sante pour l'avenir de la colonie, et que l'Administration aurait dû
protéger, diriger, utiliser avec le plus grand soin : ce sont les
« Français d'Indochine ». On appelle ainsi les enfants nés à la colo-
nie, soit de parents français, soit d'un père français et d'une mère
indigène, annamite, cambodgienne ou laotienne.
« Le nombre de ces enfants, issus de l'union des deux races, s'est
rapidement accru depuis la conquête, au point que l'on estime que,
d'ici un an ou deux, la majorité appartiendra aux électeurs de sang
mêlé. Dans quinze ou vingt ans, ils représenteront les deux tiers du
corps électoral de l'Indochine.
c Ces Français d'Indochine ont un rôle historique à jouer, et ce
rôle est imménse. Ils sont appelés à constituer les cadres de notre
empire français en Asie. Nés et élevés dans le pays, ils en suppor-
tent aisément-le climat, ils en parlent la langue, en connaissent les
mœurs et, par là, apparaissent plus aptes que les Français de la
Métropoleà rèm^Ukm§JMts emplois. En eps d* mobilisation, c'est sur
ijpOSgi'éji gF&nàe p £ rtie;~t& sécurité de Flndochine. -
« Or, depuis une quinzaine d'années, l'Administration a fait, de
ces Français d'Indochine, de véritables parias dans leur propre pays.
Us sont citoyens français ; ils-jouissent donc légalement des mêmes
droits que tous les citoyens français. Mais l'Administration a créé
oour eux des cadres à -part, où ils sont placés dans une situation
,'nférieure non seulement aux Français de la Métropole; mais aussi
tux Français venus des autres colonies, fussent-ils de pure race noire.
« A titres et fonctions équiva-
lentes, leurs appointements sont
¡sensiblement moins élevés, leurs
î congés plus espacés, etc. C'est
: une violation de la loi, et des
¡principes qui régissent l'Etat
'français, pour qui tous les ci-
toyens, soumis aux mêmes de-
voirs, possèdent les mêmes
;droits ; c'est aussi une violation
plus choquante encore de l'équi-
té, puisque ces Français, parce
que nés en Indochine, sont, dans
leur propre pays, privés des
droits et de l'égalité voulus par
la loi et la Constitution.
(Lire la suite page 3.)
CONTRE LA FRANCE
UNE ATTAQUE
SOURNOISE
« L'ACTION DU COMMISSAIRE DE LA REPUBLIQUE l
AU CAMEROUN EST ESSENTIELLEMENT FRANÇAISE x
nous dit M. Paul RIVES.
député de l'Allier.
L'Action Française ose écrire sous
un grand titre, s'il n'est pas flam-
boyant : « Comment le gouverneur
du Cameroun fait le jeu de l'Alle-
magne ».
Nous nous devons de relever cette
campagne nettement antifrançaise du
journal ex-royaliste. Il serait bon
qu'une fois de plus cet organe soit
désavoué par la Maison de France
qui est, elle, malgré l'exil, composée
de bons Français. Quand il s'agit de
campagnes personnelles tous les ar-
guments sont bons, n'est-ce pas, mes-
sieurs de l'A. F. ? Et le pays compte
si peu.
Nous avons demandé aussitôt à
M. Rives, rapporteur du budget de
l'Air, qui a séjourné au Cameroun
cette année et dont nos lecteurs ont
apprécié la saine compréhension des
problèmes coloniaux, son opinion.
Le député de l'Allier a pu appré-
cier toute la grandeur de l'œuvre
française entreprise sur place avec
un esprit d'équipe qu'il faudrait
encourager unanimement.
M. Rives s'étonne de cette campa-
gne bien orchestrée contre un hom-
me aussi bienveillant que Pierre
Boisson, dont le rayonnement per-
sonnel représente bien l'esprit pro-
fondément humain de la France co-
loniale.
L'article de l'A. F. est par trop
partial, ne serait-ce que dans l'usage
le phrases délibérément choisies
pour déformer la pensée du com-
nissaire de la République. Le gou-
verneur .Boisson a voulu établir au
Cameroun, comme en A.O. F. une
:olonisation indigène rurale que les
loirs d'Afrique savent déjà appré-
ter.
La formule a réussi.
Elle fait participer les indigènes
une forme de civilisation qui est
ouhaitablc et qui se rapproche de la
ie de nos campagnes. Va-t-on rou-
rir le procès du paysannat indigène
ui fait ses preuves ? Le niveau de
ie des populations s'améliore. N'est-
e pas le but que nous devons cher-
her à atteindre.
On vient dire que le gouverneur
oisson cherche à comprimer l'essor
conomique du territoire qui lui a
té confié. Quelle plaisanterie quand,
mt récemment encore, il venait
n France et mettait son autorité
ans la balance dans l'espoir d'obte-
ir les crédits nécessaires pour don-
er une impulsion nouvelle.
Croyez-vous, monsieur le Dépu-
', que la colonisation française soit
1 péril au Cameroun ?
Pas le moins du monde. Elle a
ID rôle à jouer et le gouverneur
oisson n'a jamais eu l'intention de
la sacrifier ou d'opposer les Euro-
péens aftx indigènes.
« Il sait trop quel peut être le
rôle d'éducateur du véritable paysan
français pour son frère de couleur
qui n'a pu encore profiter de l'édu-
cation agricole séculaire de notre
vieux pays.
« Par contre, ce que M. Boisson a
pu vouloir essayer d'éviter, dans la
mesure où je suis informé, c'est la
création, par l'intermédiaire de trop
grandes concessions, d'un salariat
indigène qui, même sur le plan rural
peut provoquer une effervescence.
En l'absence d'une évolution suffi-
sante, cela peut conduire aux trou-
bles les plus graves.
« Il est probable que, par ces at-
taques contre M. Boisson, on veut
itteindre à nouveau les sociétés de
prévoyance indigènes dont l'usage se
généralise fort heureusement dans
:oute l'Afrique Noire. »
Sur ces mots, nous quittons M. Ri-
res en le remerciant de ces bonnes
)aroles qui, par leur précision, fe-
'ont plus pour le maintien du près.
ige français que tout éloge person-
iel d'un homme dont tout le monde
:onnait la bonne foi, le courage et
'esprit de devoir.
Nous sommes heureux de lui ren.
Ire ici cet hommage.
Manifestation
d' ete , -.
d'amitié r
ranco-malgache
par F. POLETTI,
- Délégué au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer.
Il y a quelques jours, s'est dérou-
e à Tananarive une belle manifes-
Ition dont le caractère touchant et
)ontané a dû aller droit au cœur
; tous ceux et ils sont légion
li s'intéressent à l'évolution écono-
ique et sociale de notre colonie de
adagascar.
On sait qu'un récent décret, en
lté du 7 avril dernier, a fixé les
inditions dans lesquelles les Malga-
les pourraient obtenir la qualité de
toyens français. Les dispositions
! ce décret permettent à tous les
digènes justifiant de certains titres
iplômes, services rendus, distinc-
ms honorifiques locales) de faire
connaître leur qualité de citoyens.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
MARSEILLE!
Au Congrès d'action colo-
niale : « Pas de rétrocession de
territoires coloniaux l'Empire
français est un mais sur le
plan économique, tous les ac-
cords possibles dans l'intérêt su-
périeur de la paix. »
ROYAN!
Au Congrès S.F.I.O. le délé-
gué du Bas-Rhin déclare :
« Nous ne sommes pas hostiles
au principe des revendications
coloniales allemandes mais re-
grettons qu'on n'ait pas fait cet-
te rétrocession lorsque ce pays
était un peuple libre. Aujour-
d'hui une telle redistribution
renforcerait l'esprit de guerre
des dictateurs. »
ACCORD!
Certes, pour l'heure, tout au
moins.
A Marseille, par esprit d'Em-
pire.
A Royan, pour le triomphe de
la politique du parti.
DESACCORD !
Hier et demain. A Marseille
on veut la France plus grande,
pour qu'elle poursuive sa mis-
sion de civilisation. A Royan on
la veut forte pour combattre une
idéologie rivale.
:, A ROYAN
-'
La politique coloniale
an Congrès S. f. 1. 0.
a
Aux aMiaes sociaMates de Royan les!
délégués nord-africains et une « délé-J
guée » coloniale, Mme Magdeleine1
Paz, ont traité de la situation de l'ou-J
tre-mér. 1
Algérie
:' Avant de traiter des questions al-:
gériennes, M. Marcel Régis, député:
d'Alger, regretta que, comme au der-:
nier congrès de Marseille, la question:
coloniale ne soit pas portée à l'ordre:
du jour et demande qu'une place ptus
importante, soit. rlperoée'aux affaires]
coloniales dans le journal du parti, i
Ceci fait M. Régis rappela les vis-
sicltudes du projet Bli|m-Viollette j
« qui dojt-étre'ivpté aù^plusf tôt, selon j
les promesses baltes aux départements
algériens,/afinl (Je .ne- pas IaaBOrt leurs ?
,
espérances-». -. |
-tOre là suite page^f J
1 1 1::!: 11::!:! 1 1::! 1!: 11!!! 111!:: 1: - - - - - - IfS:!:! r:::!!:! e-------------- e 1.1 "* IÎ $ $ l~, I. Il Il,. d -.10 $ $---- - - - - - -
L'AFRIQUE DU NORD
, a son avenir dans le dos
« AFRIQUE NOIRE ET AFRIQUE BLANCHE
SONT APPELEES A NE CONSTITUER
QU'UN SEUL BLOC : L'AFRIQUE FRAN.
ÇAISE. »
« NOUS AURONS ALORS UN AXE FRAICE.
AFRIQUE QUI SERA LE MERIDIEN 0 :
PARIS-COTOIOU, EN PASSANT PAR
ALGER. » .1
Telle est la doctrine de M. MORARD, président de la Région économique d'Alqérie.
Nous sommes allés trouver M. Mo-
rard avec la seule ambition de l'en-
tretenir des relations Algérie-A.O.F.
tMais l'accueil des plus intéressé qu'il
nous réserva et l'éclectisme de sa con-
versation nous entraînèrent beau-
coup plus loin, ainsi qu'on va le
:voir, pour le plus grand profit de
la cause impériale à laquelle nous
npus attachons tant.
Monsieur le Président, peut-on
dire qu'avec l'A.O.F. l'Algérie a son
avenir dans le dos ?
1 Non seulement vous pouvez le
dire, mats vous devez l'affirmer. Mais
pourquoi,. l'Algérie seulement, et pas
l'Afrique du Nord toute entière ?
tEst-ce parce que je suis Algérien ?
[Certes, je le suis, en tant que prési-
dent de la Chambre de commerce
:d'Alger et de la-Région économique
;d'Algérie, et parce que j'habite l'Al-
gérie depuis quarante ans. Mais je
:dois vous avouer que je suis beau-
coup sorti du cadre de ma province
d'élection, ayant été fréquemment
appelé à prendre contact avec d'au-
tres Davs.
« Étant devenu président du Con-
grès des chambres de commerce et
"d'agricjilture de la France d'outre-
nier, je, suis passé du plan algérien
sur. Je plan nord-africain et colonial.
.Que ne - disons-nous c impé-
rial. »; Monsieur le Président?
Nous ne le disons pas. - car ce
qualificatif sonne trop haut pour ma
modeste personnalité. Je tiens pour-
tant à souligner que je ne suis pas
l'homme d'une seule région, mais
l'homme d'une idée ; une idée qui
est commune à tous ceux qui rêvent
de bâtir l'Empire français.
c Mais revenons-en aux relations
Algérie-A.O.F. Elles sont des plus sa-
tisfaisantes, bien que relativement de
fraîche date.
« Leurs origines remontent à la
visite que firent en A.O.F.f ,en.;1926!
les membres des chambres de com-
merce d'Algérie. Le projet des rela-
tions fut alors ébauché. Cependant,
ce ne fut qu'après la Conférence im-
périale qui préconisa si vivement
les liaisons intercoloniales que ce
projet fut activement repris par le
gouverneur général Brévié, à Dakar,
et le général Meynier, à Alger. Ainsi
fut décidée, avec l'appui de Paris, la
grande croisière aérienne de 1936
(10 avions, 15.000 kilomètres en 5 se-
maines) qu'effectuèrent à travers
toute l'A.O.F. les membres des cham-
bres de commerce algériennes. Au
retour, sur un rapport de M. Cardi-
nal, fut créé le Comptoir de l'A.O.F.
à Alger.
« Le terrain se trouvait alors lar-
gement déblayé, cependant certaines
mises au point de détails s'impo-
saient encore. Je fus chargé d'aller
les régler. Par mer, je gagnai donc
Dakar et, par l'avion et par la route,
je parcourus toute la, Fédération en
détail, conférant dans chaque centre
avec les personnalités qualifiées.
Lorsque j'eus rejoint Alger par Air-
Afrique, j'avais réalisé pleinement,
intégralement, les immenses possibi-
lités des sept colonies de l'A.O.E. et
le sens de leur coordination avec
['Afrique du Nord. Il fallait sans plus
:arder poursuivre.l'oeuvre entreprise.
ffJSB'LA BUJTE PAGE TROIS)]
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