Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-06-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 06 juin 1938 06 juin 1938
Description : 1938/06/06 (A38,N23). 1938/06/06 (A38,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720875
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
-- :. -
38* année.–N" 23. f: Fondateur Marcel RUEDEL * ? J 1 Eélition h'.t;clÓmaClàire. -' Prix du numéro : Un franc lundi 6 juin 1938.
, .-"
« Nous devons tout d'abord
nous reforger une âme natio-
nale commune, afin de ter-
miner les querelles intérieures
qui affaiblissent notre pays. »
'• .;.:; MARECHAL PETAIN. i.
," :.;, ',-" ': ',.-?
i',~ ,:' :" ,'; ?,f;i~'>J;<,,~ ; ¡," ./,
Les Annales Colonial es
':. ,- r ,", :' ," ,'"
es
;' -' :: ? ':.
151 b~ MI Ti ~ie-~
DIRECTION
RÉDACTION
I2. nn Le. RcMiw. Paris (l'r.
._; Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire, et .dansâtes ports de.la Métrooola. - •
**
, "", Les manuscrits ne sont pas rendus, f ; Vr !.. ",'" '-,' ,
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9e),
par la Société. Africaine de PubUdté et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France..eî> Colaaie»^v>«-irw1 an r-30 francs 6 mois : 30 frsinés
Etranger et CÓiomes. '; 1 an: 70 franci 6" mOia,,: 40 1ranca :
-, -.
France et , an : 200 francs
Etranger ït Ctaoniez. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
LE PLUS PAUISIEII
LE PLUS COLONIAL
Tanger. Au cours des fêtes du « Mou loud », qui sont célébrées dans tout l'empire
chérifien, la procession passe devant la tribune réservée aux femmes j , -
LA COURSE AUX ILES
, -
L'aviation
transocéanique
par Michel GEISTDOERFER,.- - ; ,-,.':-.. ,
président de .la Commission de la. Marine marchande ,"
, , Vice-président de la Commission des Colonies ,!
:- -:-::-!f,.':
C'est une étrange histoire que celle de cet îlot de Thomis, perdu
dans le Pacifique entre les récifs de King'Man et les îles Phœnix.
- Acheté par un Américain, M. Edward, en 1900, au gouvernement
des Etats-Unis, pour une vingtaine de'dollars, il, resta longtemps,
oublié. Mais depuis quelques mois le gouvernement de Washington
s'est aperçu que cet atoll infime avait une très grande importance
du point de vue aéronautique et aujourd'hui on a pu dire, que cet
îlot minuscule étaitdevenu. « un des points -névralgiques » de « la
concurrence que se font les Etats-Unis et l'Angleterre pour Ii con-
quête du Pacifique ». - "",
Et, le. pcopriétaire^act-uel -refuse devendre jrour ̃300- millions*-ce
qite son père avait acheté cent frarics. :'" - .c',._,,,
Les choses en resteront vraisemblablement là jusqu'au jour où
l'Amérique -ou l'Angleterre occuperont Thomis.:. de gré ou de fotce.
Déjà, il. y a un an, les Etats-Unis, à la recherche des îlots « dispo-
nibles » du Pacifique (pour assurer les premiers la liaison aérienne
entre. Mmérjçue et l'Asie) avaient précipitamment occupé Baker
Howland et Jarvis, dans le Sud du Pacifique.
Jusqu'à l'année dernière Jarvis, île perdue au large de l'île How-
land (occupée par douze habitants) était considérée comme posses-
sion anglaise. Cependant le gouvernement américain y envoya un
gouverneur. Immédiatement l'Angleterre riposta en en envoyant
un autre. avec une canonnière.
Le président Roosevelt n'est pas disposé à céder. Une tempête
diplomatique sur un rocher. mais une tempête qui dure !
Il y a un mois à peine on annonçait la main-mise opérée par les
Etats-Unis sur J'archipel des Phœnix.
Malgré les protestations du gouvernement anglais, les Etats-Unis
ont établi sur l'île de Cauton (faisant partie de l'archipel çpntesté)
une base aérienne et des colons américains, sans autre 'foimé xïe pro-
cès, s'y sont installés..
Les Anglais aménagent des terrains dans les îlots de Ducie, d'Eli-
sabeth et d'Œno.
Et cette course aux îles, cette conquête pacifique et-quelque peu
cynique va sans doute se poursuivre.
Pour la navigation aerienne en-
core plus que pour la navigation
maritime, elles deviennent des
escales ou des bases de ravitaille-
ment indispensablès, des « points
d'appui » précieux pour les na-
tions voulant s'assurer le mono-
pole du trafic aérien transocéani-
que qui devient une réalité sans
qu'en France nous y prenions
garde !
(LIRE LA SUITE PAGE TRo-LS)
-----------
PROPAGANDE
COLONIALE
TELLE QU'ON LA CONÇOIT
A L'EDUCATION NATIONALE
Dernièrement, répondant à la de-
amande qui lui en était faite par le
Comité national de la Semaine co-
loniale française, M. Jean Zay, mi-
nistre de l'Education nationale, ins-
tituait une « Journée scolaire de la
France d'outre-mer, 9, réplillue. de
•- l'. Empire' Day 1 britannique. Nous
n'avons pas manqué, alors, d'ap-
plaudir à çette mesure-qui répondait
au vœu de tous ceux qui ont fait
leur la chose coloniale et sa pro-
pagande.
Mais pourquoi faut-il qu'en France
le.. (estes » soient si rarement sui-
vis d'« actes » ?
Cette réflexion nous vient de
l'amertume que nous avons une fois
de plus éprouvée quant à la réali-
satlon de notre « Empire Day ».
Cette journée a eu lieu, certes. Mais
pourquoi fut-elle si négligée et si
bien cachée î
•Négligée, nous l'avons constaté
lors de la matinée organisée au Gau-
mont pour les enfants des écoles.
Le programme était excellent, des
plu. Instructif. mair la salle était
* moitié vide, le ministère de l'Edu-
cation nationale, en n'envoyant que
trois mille élèves, n'ayant pas jugé
utile de garnir les six mille places
disponibles.
Cachée, cela aussi nous avons été
à même de l'éprouver. Désireux de
faire à cette manifestation la plus
large publicité, nous avions formé
le projet d'un petit reportage dans
les écoles. Malgré de pressantes dé-
marches, appuyées par le ministère
des Colonies, auprès du cabinet de
M. Jean Zay, nous n'avions pu ob-
tenir d'autres réponses que d'aigres
onomatopées émanant d'un standard
visiblement excédé.
'{Lire- la mite, page 3.
Le Parlement
en Algérie
, ,gerle,
Cette session des Détëgations: finan-
cières donne à Alger une animation
presque inusitée- en cette période de
départs Pour la métropole.
Le hall de l'hôtel Alelti reflète très
fidèlement cette animation. Nous avons
eu le plaisir d'y rencontrer de nom-
breux délégiiéé ifnanciers, , et notam-
ment M. Payri, l'un des: représentants
les pl.us attitrévàe Ta colonisation al-
gërienne.*. :
« Self made man », M. Payri se re-
pose maintenant sur. son Iila- pour Ja
gestion du grand domaine qu'il ,a .créé
de toutes pièces. -
Il consacre tout son temps, son acti-
vité et sa fortune à l'intérêt,gé'né(aLet
aux oeuvres; de bienfaisance.
Vice-président du Conseil général
[ d'Oràri, maire de M eu res: L acom bt, M.
Payri est aussi délégué financier et;
rrjalgré une violante içrifce jàe- rhuma-
tisjrie, il a tenu-à accomplir sjbn devpir.
Ah~ett ~~r ~n~
1i~: - m-'at.hI. ,~rz;;-..a fi .':.w;.-¡
y
cé .qu'il doit à l'édlicatl'àh et à la jfci*-
cipline militaires dans M vie de .colo-
nisateur. Il, voudrait aussi voir jouer
cette discipliné dans la vie politique
de COranle dont la confusion a été; la
marque au cours de ces. dernières an-
nées. Par contre il se félicite de l'aotion
soutenue de la colonisation qui. lui. a,
permis ,de faire comprendre sont point
de vue à la-métropole, et de l'jmposer
dans des circonstances pftrfol»; diffi-
ciles. • - ,
Il tient à nous dire également tout le
respect que l'Algérie entière porte à
son chef, le gouverneur général Le
Beau, qui, dans une période agitée,, a
su imposer le fcàlmré-et rester au-des-
sus des partis, donnant ainsi un ma-
gnifique exemple à quelques fonction-
naires timorés ou opportunistes.
La tranquille assurance des colons
algériens doit donner confiahce 4 nos
modestes planteurs de F Afrique - Tro-
picale, soumis aux vexations et à l'au-
toritarisme d'une administration, mal-
adroite, comme leurs ainés l'ont été il
y a quelque cinquante'ans.
La question de la main-d'œuvre
à Madagascar "L'
exposée par M. F. POLETTI,. , i
délégué au Conseil supérieur de la France d'outre-mer ̃' , ':
Une fois de plus, la grave question
de la main-d'œuvre préoccupe, là colo-
nisation de Madagascar. Le ministre
vient d'être saisi, par la Chambre, de
commerce, d'industrie et d'agriculture
de Tananarive, d'un rapport très do-
cumenté, établi par M. Guinaudêau;,
président'de la commission des travaux
et de ma(n-d'œUvre de cette compa-
gnie. M. Poletti, délégué de Madagas-.
car, au- Conseil supérieur, a fait à'notre
question la déclaration suivante :
« A signaler tout d'abord que, dès
1936, j'avais appelé. l'attention du gou-'
vernement général sur les pertes su-:
bies par les planteurs. de la .côte'Est,
que l'absence de main-d'œuvre mettait
dans l'incapacité, de récolter les'pro-
duits venus à maturité.. Il, s'agissait
surtout du girofle et du café. -
< Les mesures prises à ce moment ont
pu, jusqu'à un certain point, parer aux
besoins les plus urgents : elles appar-v
tenaient, il'faut en convenir, au. systè-
me bien connu du c débrouillage, ». Si
elles ont pu éviter une catastrophe,
elles n'ont pas apporté une solution à
ce problème angÕissant. elles ne le
pouvaient pas. -
« En effet, les bénéfices restreint. que
procurent au planteur les cultures di-
tes « riches » ne lui permettent de
conserver à demeure que la - main-
d'oeuvre strictement nécessaire à l'en-
tretien des plantations et au remplace-
ment des plants détruits par l'âge .ou
par suite de cyclones, Inondations.-etc-
Vienne l'heure de la récolte,, il 'est "né-
cessaire de trouver un supplément, par-
fois important, de personnel ^agricole.
c Il en est de même d'ailleurs en Fran-
ce où, au moment de la fenaison, de
la-moisson, des vendanges,."Ie; cultiva-
teur - est obligé d'avoir- recouraii-des
ouvriers agricoles belges, espagnols ou
liens.
« Ce qui est aisé dans la me.tropolé,
où les moyens de communications sont
rapides, où, de plus, l'ouvrier agricole
est poussé par la nécessité de gagner
sa vie et d'accourir: là ou il .y a clu
travail, est, par contre, très, difficile-à
Madagascar. L'indigène de la côte Est
a pèu de.besoins. Presque toujours, il
possède sa-rizière, quelques arts dejjcul"-
tures vivrières. (manioc^.patates, maïs ),
Beaucoup ont de pedte plantations dé
dajfé,1 girofle, vanille. •
Le Les districts âu Sud, assez peuplés,
fournissent:' seula un excédent de main-
d'œuvre .^qu'une vieilleiCOTrtume- elle
remonte ?à une trentalne^d'années,. au
moment- de "l'exploitatfon.{Jnt¡;,nsiris.-dés
*. placera. » d'Andavakoera fait , di-
riger uniquement jers le •rjè^ èt le
Nord^Ouest ..Ile » la Grande o.ù -v elle
est assurée de trouver du t^vàil. Ce
sont d'ailleurs uniquement dei)iommes
adultes qui s'expatrient; ainsi,-; pour
deux ou trois années généralement
, « Comme ils sont économes– ne
les a-t-on pas appelés : les ; Auvergnats
de Madagascar ? ils rentrent, chez
eux avec un pécule, assez important.
pécule, souveni représenté par des
bœufs qu'ils achètent, au; cours du
voyage de 1 retour, àux éleveurs - de
rOuest., :
- « Je-crois difficile - surtout enfrai-
son - du désir : de- ces ! populations. de se
constituer UDjpetit" troupeau –.demies
amener & s'employer r dans • les ̃ planta-
tions de-la côte E!st où -- le - bétail; est
rare-et où le" pasteur ne véut pas se
dessaisir de son - cheptel.-'De ; Dlus. la
gêne-est surtout- saisonnière - : or, -la
màtn:'d'œuvre : fournie par les - adultes
veut être occupée toute l'année. Là'èst
le point crucial. ,,',,",. : ̃
-,
̃iLIRELA SUITE-PAGE- TR0I8)}. (
7' *̃ ":. -• ;
Sur la Tunisie, deux opinions
La vraie Tunisie demeure fidèle
',' à la France. g, nous appartient de
ne pas décevoir cette confiance en
pratiquant une politique généreuse
et réaliste.
La situation politique en Tunisie
demeure très grave. Le calme n'est
qu'apparent. Les lenteurs de la
justice atténuent chaque jour l'effet
des mesures prises.
! Un, voyage d'enquête en Tunisie, en-
trépris aVec-JHi,elqué% ,collègues de la
Commission de l'Armée de la Chambre,
noûs a permis d'étudier de près les
affaires tunisiennes.
Malheureusement, notre séjour a
coïncidé avec les troubles graves dont
notre Protectorat nord-africain a été
le théâtre.
Il est vrai que l'outrance, .de règle
dans, la, presse partisane, a considéra-
blement grossi les événements. Certes,
il. ne faut pas-se dissimuler que le tra-
yail du parti néo-destourien est loin
d'être, isoffensif. La.dissolution pronon-
cée à rencontre de ce groupement con-
tribuerâ, espérons-le, à l'apaisement
dès esprits.
., D'ailleurs, il ne faudrait pas consi-
dérer le mouvement destourien comme
uniquement dirigé contre notre pays..
Il y a, au contraire, parmi ses adep-
tes,, beauooup d'amia de la France. La
dualité évidente des tendances au sein
même du* parti eet une garantie en
notre > .faveur .H n'en «st pas - moins
vrai-que la tendance autifrançaise est
loin d'être faible, étant donné qu'elle
est soutenue par le fascisme mussoli-
nien. La propagande italienne s'étend
en-Tunisie avec une effronterie qui
sèmble'difficile à dépasser. Partout, les
.àgfents .du Duce attisent, lez, hafnes 'Ii-
ientes contre la EEamee. accusée de
rfe^Du^ti^i'dOâtisbuf-
l'àrjifelt ',:' ," Corrompt 19
chefs, esséyiùlt; préparer des
sodlèvements favorâBfes à sâ politique
de' dÍsseqltQh: -,Iî - eèt- inconcevable que
de tels agpssemerits soient tolérés plus
kmsrtémps. ; :,' -
Lés-dèrâiers troubles ont révélé indu.
biUtblemént les complicités étrangères.
Plusieurs Italiens ont été arrêtés et
déférés aux tribunaux.- Espérons que les
sanctions qui-a'ensiiivront enlèvéront le
goiût ,de cette -agitation aux pécheurs
en eau trouble.
Mais l'Italie ne s'en tient pas là.
RadiO-Bari se livre au même ", travail
par les ondes. n s'est assuré la colla-
boration d'un speaker arabe, ancien
membre du .Destour..C'est dire que tout
est fait pour orchestrer une campagne
dont la sécurité de la. Tunisie pourrait
un jour faire les frais.
Hèureùsiement que la population tuni-
sienne se. montre assèz réfractaire à
cette propagande.. La grande majorité
fait preuve d'un sincère attachèment
à la France. Notre plus grand ennemi
est la crise économique qui rend les
gens plus enclins à suivre les mauvais
bergers.
Il importe donc avant tout de remé-
dier à ce mal. Car la convalescence
politique sjjlvra de près la convalescen-
ce économique, v '.1
C'est dans cette direction que ten-
dent les efforts du résident Guillon,
dont le sens des réalités a contribué
beaucoup à la normalisation des re-
lations entre Français et Tunisiens.
Malheureusement, cet effort n'est, pas
f~ -'.
nous écrit
M. PIERRE BtOCH,
député, secrétaire de la- Commission
des Colonies
suffisamment apprécié. Au contraire,
une presse qui n'oublie pas le départ
forcé de M. Peyrouton, fait tout son
possible pour rendre difficile la tâche
du résident. Et les fables de circuler.
N'est-on, pas allé raconter que le rési-
dent ne dormait que' protégé par des
fils de fer barbelés, que les souks
étaient devenus de véritables coupe-
gorge. On ne peut que rire de ces
inepties colportées par une presse à
la solde de l'étranger.
La vérité est que le mouvement anti-
françàis, dont les derniers troubles ^de-
meurent une manifestation inquiétante,
sont accomplis surtout par des merce-
naires à gages, par la lie de la popula-
tion. La Vraie Tunisie demeure fidèle
à la France. H nous appartient de ne
pas décevoir cette confiance, en prati-
quant une politique généreuse et réa-
liste. Il s'agit de resserrer les relations
d'amitié entre Français et Tunisiens,
en assurant aux indigènes une écono-
mie saine èt viable.
Notre collaborateur, M. Roux-Freissi-
liëh"ff, a l'issue d'un voyage récent en
Tunisier a fait à notre confrère Le
Temps, les déclarations très complètes
que noùs reproduisons ci-dessous :
La situation politique en Tunisie de-
meure très grave. Le calme semble re-
venu à la suite de la répression sévère
et sanglante qu'ont entraînée les émeu-
tes du 9 avril dernier et de l'état de
siège qui a été décrété à Tunis et dans
certaines régions de l'intérieur.
Mais - ce calme n'est qu'apparent. Les
lenteurs de la justice, d'ailleurs; atté-
nuent chaque jour l'effet des mesures
prises.
Il est certain que si le Destour est
dissous, ceux de ses dirigeants qui n'ont
pas été arrêtés ne perdent point l'es-
poir de reprendre, dans un temps res-
treint, toute leur influence et leurs pos-
sibilités d'action.
De mon voyage dans l'intérieur, je
rapporte cette impression que, chez les
indigènes du bled. le Destour avait pris
les proportions d'un pouvoir nouveau
qui se juxtaposait à ceux du bey et du
résident général et qui tendait à se
substituer aux deux autres à une épo-
que non éloignée. La contribution en
a déclaré
M. ROUX-FREISSINENG,
sénateur, président de la Commission
de l'Algérie
argent qu'on devait lui apporter comme
signe d'adhésion n'était plus sollicitée,
mais exigée : elle prenait le caractère
d'un impôt auquel il n'était plus permis
de se - soustraire.
Le développement de cette puissance
avait été facilité par l'erreur de ceux
qui ont prétendu transporter en cette
partie de notre Afrique du Nord, com-
me dans les autres. les querelles poli-
tiques qui, depuis quelque, années, dé-
solent la métropole. La lutte de classes
est devenue ici, à cause des conditions
ethniques, une lutte de rases tendant
à dresser tous les jndigèaèé contre l'en-
semble dès Français les côlons( étant
d'ailleurs particulièrement visés parce
qu'ils sont en rapport plus immédiate
avec les autochtones).
Et la véritable bataille a été livrée
dès lors contre la souveraineté françai-
se. Encouragée à n'en pas douter par
certaines interventions étrangères (on
sait de quelles convoitises la Tunisie est
l'objet), mais, plus encore et surtout,
par les défaillances du gouvernement
local, paralysé dans une large mesure
par les dissensions et les polémiques
d'un caractère parfois très violent qui
ont mis aux prises les Français eux-
mêmes. '-' ",' .,'
Tout cela a créé un climat éminem-
ment favorable aux entreprises des
adversaires de la France.
A tout prix, cette atmosphère méphi-
tique doit être dissipée. Un redresse-
ment immédiat s'impose.
n faut tout d'abord qu'il soit avéré,
indiscutable pour tous, que la Tunisie
devenue française demeurera éternel-
lement française, quel que soit le gou-
vernement qui régisse nos destinées.
(Lire la suite page 3.).
< Des négociations
- ou la force prendra
raffaire en main »
i' déctare .',
ie chancelier HITLER,
Les espoirs immédiats d'un putsch
sur la Tchécoslovaquie ayant été dé-
çus l'Allemagne reprend sa ^vieille an-
tienne : Nous voulons nos anciennes
colonies.
Lès mêmes* raisons sont toujours in-
voquées : égalité de droits; nécessité
économiaue.
Après àvoir rappelé, après avoir sug-
géré « la conclusion d'un règlement du-
rable .avéc la France, notre grande et
permanente, voisiner, le chancelier
Hitler, dans une interview accordée au
Sunday Graphie déclara, au sujet des
colonies- c.Dea négociations doivent
avoir lieu le plùa Mt posaibiR pour évi-
ter-que la force ne prenne l'affaire en
main.» - v
Avce^sujet ne manquons pas. de: re-
lever le mécpntentemènt, que ^manifesta
la, presse- allemande i à l'annonce des
demièrM -mesures de renforcement de
l'armée coloniale etde défense des co-
lonies. > < L'armée; française''se^noircit
de jour en jour », écrit le Voelkischè
Beobachter. < Le rapport du blanc'au
noir, qui était jadis, de trois à^un-se
rapproche de deux à un. >- - '.,.
,;. iLirtt-Ja^futtfi.paff^'S.'S
À.
-:
ALEXANDRETTE
r. ";,~ ,il) "':-.;L.'
centré névralgique ,.;' ,',
du Proche-Orient
,,:, par PIERRE LE VERBE,
En Europe centrale, c'est la Tchéco-,
slovaquie qui joue ce rôle. Dans le
Proche-Orient, c'est sur le même plan
et pour des raisons similaires, au sand-
jak d'Alexandrette qu'il revient.
Avec les élections qui doivent avoir
lieu le '15 prochain, le Proche-Orient
va-t-il reprendre le premier plan de
l'actualité? Va-t-on voir se renouvel-
ler la menace de conflit que, voici qua-
torze mois, la Turquie fit peser sur la
frontière syrienne ?
D'ores et déjà cette inquiétude est
motivée par le tour meurtrier qu'ont
pris les opérations de recensement (5
morts, une dizaine de blessés) et l'atti-
tude hostile des Turcs.
L'état de siège a été proclamé pour
assurer l'ordre pendant les élections
qui s'annoncent violentes, passionnées.
Les différentes races, ou sectes, se cher-
chent ou se repoussent et la majorité
ne semble pas favorable à la Turquie
qul;,:on le sait, revendique le territoire.
Aussi- le .gouvernement d'Ankara ma-
nifeste-t-il ses inquiétudes en accusant
la France de pression sur les popula-
tions. C'est cette "attitude qui fit dire
à M. Rustu Aras, ministre du Affai-
res étrangères, « que les relations avec
fa France dépendent du développement
des affaires du sandjak » et motiva
les pressantes démarches de l'ambas-
sadeur turc à Paris, demandant à M.
Bonnet « de faire régler rapidement
cette question a.
De nouveau, en Turquie, les es-
prits sont très montés contre jious
et, suivait la 'mode, on parle de
« putsch ». La presse affirme que le
sandjak est « une contrée complémen-
taire située hors de la mère-patrie ».
Et la situation, s'envenime.
Les Turcs nous en rendent respon-
sables. Pourtant, où sont nos torts,
dans cette affaire ?
N'avons-nous pas, à la S.D.N., ac-
cepté le principe des revendications
turques ; - le système électoral qu'ils
ont exigé; te contrôte qui fut décidé
et qui fonctionne avec une commission
internationale ? Est-ce de notre 'faute
si certains éléments musulmans ne
veulent pas de l'anticléricalisme turc,
si les Alaouites veulent rester auto-
nomes ?
Devant l'attitude d'Ankara, devons-
nous comprendre que seule une rétro-
cession pure et simple, au mépris du
sentiment des populations intéressées,
nous permettra de rétablir de bonnes
relations avec lui ?
Une fois de plus, notre situation en
Proche-Orient s'avère délicate : le
sandjak est et va fort probablement
rester un point de friction très névral-
gique avec la Turquie ; le problème des
minorités syriennes est toujours loin
d'être réglé et la ratification du traité
franco-syrien s'en trouve remise. Ainsi
entre la Syrie que nous protégeons et
la Turquie que nous devons maintenir
dans l'axe de nos ententes nous nous
trouvons pris entre deux feux.
Il faudra bien sortir un jour de cette
impasse ; en se prolongeant les diffé-
rends s'aggravent, s'aigrissent. Nous
risquons d'en faire les frais, des deux
côtés.
La Turquie pousse activement son
réarmement; la Syrie attend sa liber-
té; une liberté dont nous serons les
protecteurs. Méfions-nous !
Un souci de moins, cependant, que
viennent de nous enlever les Anglais :'
la menace d'expansion germanique en
Turquie. L'accord récemment signé en-
tre ce pays et l'Angleterre rétablit la
primauté économique de cette dernière,
qui est notre alliée.
Entre, l'Allemagne et-l'Angleterre, la
Turquie a maintenant choisi. Son choix
est pour nous un soulagement, car la
présence d'intérêts allemands trop
puissants à notre frontière syrienne
auraient constitué pour nous une me-
nace de plus. Ne parlait-on, pas, en
effet, de la nommination du fourrier
de l'Anschluss, M- von Papen, comme
ambassadeur à Ankara ?
L'Angleterre a vu le danger et a
réagi vite. En consolidant ses positions
en Proche-Orient, par contre-coup elle
a consolidé les nôtres. Maintenant elle
intervient en notre faveur dans le dif-
férend oui s'élève.
Mais ne serait-il pas préférable d'ef-
fectuer nous-mêmes définitivement
cette consolidation ? En laissant trop
souvent agir pour soi ses amis on finit
par les perdre et souvent aussi les in-
térêts qu'on leur a eofftiés ou laissé
prendre.
LE REDRESSEMENT
de la situation
en Afrique du Nord
tel que le conçoit
M. A. GRISONI,.
ancien député
Jj/f André Grisoni, ancien député de
la Seine, maire de Courbevoie, vient
d'adresser, au nom du Parti radical
indépendant, une lettre à M. Camille
Chautemps, chargé de la coordination
des Affaires nord-africaines.
Voici le programme qu'elle préco-
nise :
Les usuriers, sur l'activité desquels
j'ai en vain attiré l'attention du gou-
vernement, ont contribué dans une lar-
ge mesure à cette gêne lamentable et
intolérable.
Des mesures énergiques de redresse-
ment s'imposent et voici à mon avis
quelques principes qui pourraient être
retenus :
1. Faire pour l'Afrique du Nord une
Administration unique à Paris, complè-
tement indépendante du ministère de
l'Intérieur et du ministère des Affai-
res étrangères ;
2. Faire voter le projet Cuttoli, car
il faut faire quelque chose pour l'indi-
gène ;
3. Rétablir l'autorité et l'ordre par-
tout, d'abord en faisant choix de com-
pétences pour l'Administration préfec-
torale, en donnant pleins pouvoirs en-
suite, donc pleine responsabilité, au
gouverneur général de l'Algérie et aux
résidents généraux du Maroc et de Tu-
nisie. Il importe essentiellement de leur
donner comme instruction formelle de
ne plus se prêter aux manifestations
de « poings levés », mais au éontraire
de développer l'éclat et la solennité-des
cérémonies patriotiques avec déploie-
ment de forces.
(Lire la suite page 3.)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -- --- -----.--
ON RÉCLAME UN c ACTE IMPÉRIAL »
[ : -* Quand est-ce que la France t'apercevra qu'elle
est un Empire ? » se demande,, dans La République,
Pierre Dominique.
Après avoir, inventorié et - situé i dans le monde
notre Empire cet Empire que tant d'entre nous
ignorent l'auteur s'arrête à cette conclusion :
« La vérité est que les Français, abondent en
raisons d'orgueil, mais qu'il ne s'est pas trouvé jus-
qu'à ce jour~un i« Empire français : ,.' ", ',' /., , ¡,; ", ••
112.311.000 fJcilomitres carrés*. -
107.443.000 habitants.
Le troisième des Empires par la superficie. -
- Le cinquième par la population. !
Contrôle la onzième partie du Monde. t
Et tant qu'il y serait, ce chef pourrait faire mieux'
encore. Il ferait ce qu'a si bien fait pour le Portu-
gal le président Salazar avec son « Acte coloniale
€ Je*le,propose à ceux qui dirigent nos destinées.
Je demande seulement qu'on l'appelle « Acte impé-
rial »,i moteplus,sonore et plus juste auquel je pré-:
dis le plus vaste retentissement. >
38* année.–N" 23. f: Fondateur Marcel RUEDEL * ? J 1 Eélition h'.t;clÓmaClàire. -' Prix du numéro : Un franc lundi 6 juin 1938.
, .-"
« Nous devons tout d'abord
nous reforger une âme natio-
nale commune, afin de ter-
miner les querelles intérieures
qui affaiblissent notre pays. »
'• .;.:; MARECHAL PETAIN. i.
," :.;, ',-" ': ',.-?
i',~ ,:' :" ,'; ?,f;i~'>J;<,,~ ; ¡," ./,
Les Annales Colonial es
':. ,- r ,", :' ," ,'"
es
;' -' :: ? ':.
151 b~ MI Ti ~ie-~
DIRECTION
RÉDACTION
I2. nn Le. RcMiw. Paris (l'r.
._; Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire, et .dansâtes ports de.la Métrooola. - •
**
, "", Les manuscrits ne sont pas rendus, f ; Vr !.. ",'" '-,' ,
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9e),
par la Société. Africaine de PubUdté et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France..eî> Colaaie»^v>«-irw1 an r-30 francs 6 mois : 30 frsinés
Etranger et CÓiomes. '; 1 an: 70 franci 6" mOia,,: 40 1ranca :
-, -.
France et , an : 200 francs
Etranger ït Ctaoniez. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
LE PLUS PAUISIEII
LE PLUS COLONIAL
Tanger. Au cours des fêtes du « Mou loud », qui sont célébrées dans tout l'empire
chérifien, la procession passe devant la tribune réservée aux femmes j , -
LA COURSE AUX ILES
, -
L'aviation
transocéanique
par Michel GEISTDOERFER,.- - ; ,-,.':-.. ,
président de .la Commission de la. Marine marchande ,"
, , Vice-président de la Commission des Colonies ,!
:- -:-::-!f,.':
C'est une étrange histoire que celle de cet îlot de Thomis, perdu
dans le Pacifique entre les récifs de King'Man et les îles Phœnix.
- Acheté par un Américain, M. Edward, en 1900, au gouvernement
des Etats-Unis, pour une vingtaine de'dollars, il, resta longtemps,
oublié. Mais depuis quelques mois le gouvernement de Washington
s'est aperçu que cet atoll infime avait une très grande importance
du point de vue aéronautique et aujourd'hui on a pu dire, que cet
îlot minuscule étaitdevenu. « un des points -névralgiques » de « la
concurrence que se font les Etats-Unis et l'Angleterre pour Ii con-
quête du Pacifique ». - "",
Et, le. pcopriétaire^act-uel -refuse devendre jrour ̃300- millions*-ce
qite son père avait acheté cent frarics. :'" - .c',._,,,
Les choses en resteront vraisemblablement là jusqu'au jour où
l'Amérique -ou l'Angleterre occuperont Thomis.:. de gré ou de fotce.
Déjà, il. y a un an, les Etats-Unis, à la recherche des îlots « dispo-
nibles » du Pacifique (pour assurer les premiers la liaison aérienne
entre. Mmérjçue et l'Asie) avaient précipitamment occupé Baker
Howland et Jarvis, dans le Sud du Pacifique.
Jusqu'à l'année dernière Jarvis, île perdue au large de l'île How-
land (occupée par douze habitants) était considérée comme posses-
sion anglaise. Cependant le gouvernement américain y envoya un
gouverneur. Immédiatement l'Angleterre riposta en en envoyant
un autre. avec une canonnière.
Le président Roosevelt n'est pas disposé à céder. Une tempête
diplomatique sur un rocher. mais une tempête qui dure !
Il y a un mois à peine on annonçait la main-mise opérée par les
Etats-Unis sur J'archipel des Phœnix.
Malgré les protestations du gouvernement anglais, les Etats-Unis
ont établi sur l'île de Cauton (faisant partie de l'archipel çpntesté)
une base aérienne et des colons américains, sans autre 'foimé xïe pro-
cès, s'y sont installés..
Les Anglais aménagent des terrains dans les îlots de Ducie, d'Eli-
sabeth et d'Œno.
Et cette course aux îles, cette conquête pacifique et-quelque peu
cynique va sans doute se poursuivre.
Pour la navigation aerienne en-
core plus que pour la navigation
maritime, elles deviennent des
escales ou des bases de ravitaille-
ment indispensablès, des « points
d'appui » précieux pour les na-
tions voulant s'assurer le mono-
pole du trafic aérien transocéani-
que qui devient une réalité sans
qu'en France nous y prenions
garde !
(LIRE LA SUITE PAGE TRo-LS)
-----------
PROPAGANDE
COLONIALE
TELLE QU'ON LA CONÇOIT
A L'EDUCATION NATIONALE
Dernièrement, répondant à la de-
amande qui lui en était faite par le
Comité national de la Semaine co-
loniale française, M. Jean Zay, mi-
nistre de l'Education nationale, ins-
tituait une « Journée scolaire de la
France d'outre-mer, 9, réplillue. de
•- l'. Empire' Day 1 britannique. Nous
n'avons pas manqué, alors, d'ap-
plaudir à çette mesure-qui répondait
au vœu de tous ceux qui ont fait
leur la chose coloniale et sa pro-
pagande.
Mais pourquoi faut-il qu'en France
le.. (estes » soient si rarement sui-
vis d'« actes » ?
Cette réflexion nous vient de
l'amertume que nous avons une fois
de plus éprouvée quant à la réali-
satlon de notre « Empire Day ».
Cette journée a eu lieu, certes. Mais
pourquoi fut-elle si négligée et si
bien cachée î
•Négligée, nous l'avons constaté
lors de la matinée organisée au Gau-
mont pour les enfants des écoles.
Le programme était excellent, des
plu. Instructif. mair la salle était
* moitié vide, le ministère de l'Edu-
cation nationale, en n'envoyant que
trois mille élèves, n'ayant pas jugé
utile de garnir les six mille places
disponibles.
Cachée, cela aussi nous avons été
à même de l'éprouver. Désireux de
faire à cette manifestation la plus
large publicité, nous avions formé
le projet d'un petit reportage dans
les écoles. Malgré de pressantes dé-
marches, appuyées par le ministère
des Colonies, auprès du cabinet de
M. Jean Zay, nous n'avions pu ob-
tenir d'autres réponses que d'aigres
onomatopées émanant d'un standard
visiblement excédé.
'{Lire- la mite, page 3.
Le Parlement
en Algérie
, ,gerle,
Cette session des Détëgations: finan-
cières donne à Alger une animation
presque inusitée- en cette période de
départs Pour la métropole.
Le hall de l'hôtel Alelti reflète très
fidèlement cette animation. Nous avons
eu le plaisir d'y rencontrer de nom-
breux délégiiéé ifnanciers, , et notam-
ment M. Payri, l'un des: représentants
les pl.us attitrévàe Ta colonisation al-
gërienne.*. :
« Self made man », M. Payri se re-
pose maintenant sur. son Iila- pour Ja
gestion du grand domaine qu'il ,a .créé
de toutes pièces. -
Il consacre tout son temps, son acti-
vité et sa fortune à l'intérêt,gé'né(aLet
aux oeuvres; de bienfaisance.
Vice-président du Conseil général
[ d'Oràri, maire de M eu res: L acom bt, M.
Payri est aussi délégué financier et;
rrjalgré une violante içrifce jàe- rhuma-
tisjrie, il a tenu-à accomplir sjbn devpir.
Ah~ett ~~r ~n~
1i~: - m-'at.hI. ,~rz;;-..a fi .':.w;.-¡
y
cé .qu'il doit à l'édlicatl'àh et à la jfci*-
cipline militaires dans M vie de .colo-
nisateur. Il, voudrait aussi voir jouer
cette discipliné dans la vie politique
de COranle dont la confusion a été; la
marque au cours de ces. dernières an-
nées. Par contre il se félicite de l'aotion
soutenue de la colonisation qui. lui. a,
permis ,de faire comprendre sont point
de vue à la-métropole, et de l'jmposer
dans des circonstances pftrfol»; diffi-
ciles. • - ,
Il tient à nous dire également tout le
respect que l'Algérie entière porte à
son chef, le gouverneur général Le
Beau, qui, dans une période agitée,, a
su imposer le fcàlmré-et rester au-des-
sus des partis, donnant ainsi un ma-
gnifique exemple à quelques fonction-
naires timorés ou opportunistes.
La tranquille assurance des colons
algériens doit donner confiahce 4 nos
modestes planteurs de F Afrique - Tro-
picale, soumis aux vexations et à l'au-
toritarisme d'une administration, mal-
adroite, comme leurs ainés l'ont été il
y a quelque cinquante'ans.
La question de la main-d'œuvre
à Madagascar "L'
exposée par M. F. POLETTI,. , i
délégué au Conseil supérieur de la France d'outre-mer ̃' , ':
Une fois de plus, la grave question
de la main-d'œuvre préoccupe, là colo-
nisation de Madagascar. Le ministre
vient d'être saisi, par la Chambre, de
commerce, d'industrie et d'agriculture
de Tananarive, d'un rapport très do-
cumenté, établi par M. Guinaudêau;,
président'de la commission des travaux
et de ma(n-d'œUvre de cette compa-
gnie. M. Poletti, délégué de Madagas-.
car, au- Conseil supérieur, a fait à'notre
question la déclaration suivante :
« A signaler tout d'abord que, dès
1936, j'avais appelé. l'attention du gou-'
vernement général sur les pertes su-:
bies par les planteurs. de la .côte'Est,
que l'absence de main-d'œuvre mettait
dans l'incapacité, de récolter les'pro-
duits venus à maturité.. Il, s'agissait
surtout du girofle et du café. -
< Les mesures prises à ce moment ont
pu, jusqu'à un certain point, parer aux
besoins les plus urgents : elles appar-v
tenaient, il'faut en convenir, au. systè-
me bien connu du c débrouillage, ». Si
elles ont pu éviter une catastrophe,
elles n'ont pas apporté une solution à
ce problème angÕissant. elles ne le
pouvaient pas. -
« En effet, les bénéfices restreint. que
procurent au planteur les cultures di-
tes « riches » ne lui permettent de
conserver à demeure que la - main-
d'oeuvre strictement nécessaire à l'en-
tretien des plantations et au remplace-
ment des plants détruits par l'âge .ou
par suite de cyclones, Inondations.-etc-
Vienne l'heure de la récolte,, il 'est "né-
cessaire de trouver un supplément, par-
fois important, de personnel ^agricole.
c Il en est de même d'ailleurs en Fran-
ce où, au moment de la fenaison, de
la-moisson, des vendanges,."Ie; cultiva-
teur - est obligé d'avoir- recouraii-des
ouvriers agricoles belges, espagnols ou
liens.
« Ce qui est aisé dans la me.tropolé,
où les moyens de communications sont
rapides, où, de plus, l'ouvrier agricole
est poussé par la nécessité de gagner
sa vie et d'accourir: là ou il .y a clu
travail, est, par contre, très, difficile-à
Madagascar. L'indigène de la côte Est
a pèu de.besoins. Presque toujours, il
possède sa-rizière, quelques arts dejjcul"-
tures vivrières. (manioc^.patates, maïs ),
Beaucoup ont de pedte plantations dé
dajfé,1 girofle, vanille. •
Le Les districts âu Sud, assez peuplés,
fournissent:' seula un excédent de main-
d'œuvre .^qu'une vieilleiCOTrtume- elle
remonte ?à une trentalne^d'années,. au
moment- de "l'exploitatfon.{Jnt¡;,nsiris.-dés
*. placera. » d'Andavakoera fait , di-
riger uniquement jers le •rjè^ èt le
Nord^Ouest ..Ile » la Grande o.ù -v elle
est assurée de trouver du t^vàil. Ce
sont d'ailleurs uniquement dei)iommes
adultes qui s'expatrient; ainsi,-; pour
deux ou trois années généralement
, « Comme ils sont économes– ne
les a-t-on pas appelés : les ; Auvergnats
de Madagascar ? ils rentrent, chez
eux avec un pécule, assez important.
pécule, souveni représenté par des
bœufs qu'ils achètent, au; cours du
voyage de 1 retour, àux éleveurs - de
rOuest., :
- « Je-crois difficile - surtout enfrai-
son - du désir : de- ces ! populations. de se
constituer UDjpetit" troupeau –.demies
amener & s'employer r dans • les ̃ planta-
tions de-la côte E!st où -- le - bétail; est
rare-et où le" pasteur ne véut pas se
dessaisir de son - cheptel.-'De ; Dlus. la
gêne-est surtout- saisonnière - : or, -la
màtn:'d'œuvre : fournie par les - adultes
veut être occupée toute l'année. Là'èst
le point crucial. ,,',,",. : ̃
-,
̃iLIRELA SUITE-PAGE- TR0I8)}. (
7' *̃ ":. -• ;
Sur la Tunisie, deux opinions
La vraie Tunisie demeure fidèle
',' à la France. g, nous appartient de
ne pas décevoir cette confiance en
pratiquant une politique généreuse
et réaliste.
La situation politique en Tunisie
demeure très grave. Le calme n'est
qu'apparent. Les lenteurs de la
justice atténuent chaque jour l'effet
des mesures prises.
! Un, voyage d'enquête en Tunisie, en-
trépris aVec-JHi,elqué% ,collègues de la
Commission de l'Armée de la Chambre,
noûs a permis d'étudier de près les
affaires tunisiennes.
Malheureusement, notre séjour a
coïncidé avec les troubles graves dont
notre Protectorat nord-africain a été
le théâtre.
Il est vrai que l'outrance, .de règle
dans, la, presse partisane, a considéra-
blement grossi les événements. Certes,
il. ne faut pas-se dissimuler que le tra-
yail du parti néo-destourien est loin
d'être, isoffensif. La.dissolution pronon-
cée à rencontre de ce groupement con-
tribuerâ, espérons-le, à l'apaisement
dès esprits.
., D'ailleurs, il ne faudrait pas consi-
dérer le mouvement destourien comme
uniquement dirigé contre notre pays..
Il y a, au contraire, parmi ses adep-
tes,, beauooup d'amia de la France. La
dualité évidente des tendances au sein
même du* parti eet une garantie en
notre > .faveur .H n'en «st pas - moins
vrai-que la tendance autifrançaise est
loin d'être faible, étant donné qu'elle
est soutenue par le fascisme mussoli-
nien. La propagande italienne s'étend
en-Tunisie avec une effronterie qui
sèmble'difficile à dépasser. Partout, les
.àgfents .du Duce attisent, lez, hafnes 'Ii-
ientes contre la EEamee. accusée de
rfe^Du^ti^i'dOâtisbuf-
l'àrjifelt ',:' ," Corrompt 19
chefs, esséyiùlt; préparer des
sodlèvements favorâBfes à sâ politique
de' dÍsseqltQh: -,Iî - eèt- inconcevable que
de tels agpssemerits soient tolérés plus
kmsrtémps. ; :,' -
Lés-dèrâiers troubles ont révélé indu.
biUtblemént les complicités étrangères.
Plusieurs Italiens ont été arrêtés et
déférés aux tribunaux.- Espérons que les
sanctions qui-a'ensiiivront enlèvéront le
goiût ,de cette -agitation aux pécheurs
en eau trouble.
Mais l'Italie ne s'en tient pas là.
RadiO-Bari se livre au même ", travail
par les ondes. n s'est assuré la colla-
boration d'un speaker arabe, ancien
membre du .Destour..C'est dire que tout
est fait pour orchestrer une campagne
dont la sécurité de la. Tunisie pourrait
un jour faire les frais.
Hèureùsiement que la population tuni-
sienne se. montre assèz réfractaire à
cette propagande.. La grande majorité
fait preuve d'un sincère attachèment
à la France. Notre plus grand ennemi
est la crise économique qui rend les
gens plus enclins à suivre les mauvais
bergers.
Il importe donc avant tout de remé-
dier à ce mal. Car la convalescence
politique sjjlvra de près la convalescen-
ce économique, v '.1
C'est dans cette direction que ten-
dent les efforts du résident Guillon,
dont le sens des réalités a contribué
beaucoup à la normalisation des re-
lations entre Français et Tunisiens.
Malheureusement, cet effort n'est, pas
f~ -'.
nous écrit
M. PIERRE BtOCH,
député, secrétaire de la- Commission
des Colonies
suffisamment apprécié. Au contraire,
une presse qui n'oublie pas le départ
forcé de M. Peyrouton, fait tout son
possible pour rendre difficile la tâche
du résident. Et les fables de circuler.
N'est-on, pas allé raconter que le rési-
dent ne dormait que' protégé par des
fils de fer barbelés, que les souks
étaient devenus de véritables coupe-
gorge. On ne peut que rire de ces
inepties colportées par une presse à
la solde de l'étranger.
La vérité est que le mouvement anti-
françàis, dont les derniers troubles ^de-
meurent une manifestation inquiétante,
sont accomplis surtout par des merce-
naires à gages, par la lie de la popula-
tion. La Vraie Tunisie demeure fidèle
à la France. H nous appartient de ne
pas décevoir cette confiance, en prati-
quant une politique généreuse et réa-
liste. Il s'agit de resserrer les relations
d'amitié entre Français et Tunisiens,
en assurant aux indigènes une écono-
mie saine èt viable.
Notre collaborateur, M. Roux-Freissi-
liëh"ff, a l'issue d'un voyage récent en
Tunisier a fait à notre confrère Le
Temps, les déclarations très complètes
que noùs reproduisons ci-dessous :
La situation politique en Tunisie de-
meure très grave. Le calme semble re-
venu à la suite de la répression sévère
et sanglante qu'ont entraînée les émeu-
tes du 9 avril dernier et de l'état de
siège qui a été décrété à Tunis et dans
certaines régions de l'intérieur.
Mais - ce calme n'est qu'apparent. Les
lenteurs de la justice, d'ailleurs; atté-
nuent chaque jour l'effet des mesures
prises.
Il est certain que si le Destour est
dissous, ceux de ses dirigeants qui n'ont
pas été arrêtés ne perdent point l'es-
poir de reprendre, dans un temps res-
treint, toute leur influence et leurs pos-
sibilités d'action.
De mon voyage dans l'intérieur, je
rapporte cette impression que, chez les
indigènes du bled. le Destour avait pris
les proportions d'un pouvoir nouveau
qui se juxtaposait à ceux du bey et du
résident général et qui tendait à se
substituer aux deux autres à une épo-
que non éloignée. La contribution en
a déclaré
M. ROUX-FREISSINENG,
sénateur, président de la Commission
de l'Algérie
argent qu'on devait lui apporter comme
signe d'adhésion n'était plus sollicitée,
mais exigée : elle prenait le caractère
d'un impôt auquel il n'était plus permis
de se - soustraire.
Le développement de cette puissance
avait été facilité par l'erreur de ceux
qui ont prétendu transporter en cette
partie de notre Afrique du Nord, com-
me dans les autres. les querelles poli-
tiques qui, depuis quelque, années, dé-
solent la métropole. La lutte de classes
est devenue ici, à cause des conditions
ethniques, une lutte de rases tendant
à dresser tous les jndigèaèé contre l'en-
semble dès Français les côlons( étant
d'ailleurs particulièrement visés parce
qu'ils sont en rapport plus immédiate
avec les autochtones).
Et la véritable bataille a été livrée
dès lors contre la souveraineté françai-
se. Encouragée à n'en pas douter par
certaines interventions étrangères (on
sait de quelles convoitises la Tunisie est
l'objet), mais, plus encore et surtout,
par les défaillances du gouvernement
local, paralysé dans une large mesure
par les dissensions et les polémiques
d'un caractère parfois très violent qui
ont mis aux prises les Français eux-
mêmes. '-' ",' .,'
Tout cela a créé un climat éminem-
ment favorable aux entreprises des
adversaires de la France.
A tout prix, cette atmosphère méphi-
tique doit être dissipée. Un redresse-
ment immédiat s'impose.
n faut tout d'abord qu'il soit avéré,
indiscutable pour tous, que la Tunisie
devenue française demeurera éternel-
lement française, quel que soit le gou-
vernement qui régisse nos destinées.
(Lire la suite page 3.).
< Des négociations
- ou la force prendra
raffaire en main »
i' déctare .',
ie chancelier HITLER,
Les espoirs immédiats d'un putsch
sur la Tchécoslovaquie ayant été dé-
çus l'Allemagne reprend sa ^vieille an-
tienne : Nous voulons nos anciennes
colonies.
Lès mêmes* raisons sont toujours in-
voquées : égalité de droits; nécessité
économiaue.
Après àvoir rappelé, après avoir sug-
géré « la conclusion d'un règlement du-
rable .avéc la France, notre grande et
permanente, voisiner, le chancelier
Hitler, dans une interview accordée au
Sunday Graphie déclara, au sujet des
colonies- c.Dea négociations doivent
avoir lieu le plùa Mt posaibiR pour évi-
ter-que la force ne prenne l'affaire en
main.» - v
Avce^sujet ne manquons pas. de: re-
lever le mécpntentemènt, que ^manifesta
la, presse- allemande i à l'annonce des
demièrM -mesures de renforcement de
l'armée coloniale etde défense des co-
lonies. > < L'armée; française''se^noircit
de jour en jour », écrit le Voelkischè
Beobachter. < Le rapport du blanc'au
noir, qui était jadis, de trois à^un-se
rapproche de deux à un. >- - '.,.
,;. iLirtt-Ja^futtfi.paff^'S.'S
À.
-:
ALEXANDRETTE
r. ";,~ ,il) "':-.;L.'
centré névralgique ,.;' ,',
du Proche-Orient
,,:, par PIERRE LE VERBE,
En Europe centrale, c'est la Tchéco-,
slovaquie qui joue ce rôle. Dans le
Proche-Orient, c'est sur le même plan
et pour des raisons similaires, au sand-
jak d'Alexandrette qu'il revient.
Avec les élections qui doivent avoir
lieu le '15 prochain, le Proche-Orient
va-t-il reprendre le premier plan de
l'actualité? Va-t-on voir se renouvel-
ler la menace de conflit que, voici qua-
torze mois, la Turquie fit peser sur la
frontière syrienne ?
D'ores et déjà cette inquiétude est
motivée par le tour meurtrier qu'ont
pris les opérations de recensement (5
morts, une dizaine de blessés) et l'atti-
tude hostile des Turcs.
L'état de siège a été proclamé pour
assurer l'ordre pendant les élections
qui s'annoncent violentes, passionnées.
Les différentes races, ou sectes, se cher-
chent ou se repoussent et la majorité
ne semble pas favorable à la Turquie
qul;,:on le sait, revendique le territoire.
Aussi- le .gouvernement d'Ankara ma-
nifeste-t-il ses inquiétudes en accusant
la France de pression sur les popula-
tions. C'est cette "attitude qui fit dire
à M. Rustu Aras, ministre du Affai-
res étrangères, « que les relations avec
fa France dépendent du développement
des affaires du sandjak » et motiva
les pressantes démarches de l'ambas-
sadeur turc à Paris, demandant à M.
Bonnet « de faire régler rapidement
cette question a.
De nouveau, en Turquie, les es-
prits sont très montés contre jious
et, suivait la 'mode, on parle de
« putsch ». La presse affirme que le
sandjak est « une contrée complémen-
taire située hors de la mère-patrie ».
Et la situation, s'envenime.
Les Turcs nous en rendent respon-
sables. Pourtant, où sont nos torts,
dans cette affaire ?
N'avons-nous pas, à la S.D.N., ac-
cepté le principe des revendications
turques ; - le système électoral qu'ils
ont exigé; te contrôte qui fut décidé
et qui fonctionne avec une commission
internationale ? Est-ce de notre 'faute
si certains éléments musulmans ne
veulent pas de l'anticléricalisme turc,
si les Alaouites veulent rester auto-
nomes ?
Devant l'attitude d'Ankara, devons-
nous comprendre que seule une rétro-
cession pure et simple, au mépris du
sentiment des populations intéressées,
nous permettra de rétablir de bonnes
relations avec lui ?
Une fois de plus, notre situation en
Proche-Orient s'avère délicate : le
sandjak est et va fort probablement
rester un point de friction très névral-
gique avec la Turquie ; le problème des
minorités syriennes est toujours loin
d'être réglé et la ratification du traité
franco-syrien s'en trouve remise. Ainsi
entre la Syrie que nous protégeons et
la Turquie que nous devons maintenir
dans l'axe de nos ententes nous nous
trouvons pris entre deux feux.
Il faudra bien sortir un jour de cette
impasse ; en se prolongeant les diffé-
rends s'aggravent, s'aigrissent. Nous
risquons d'en faire les frais, des deux
côtés.
La Turquie pousse activement son
réarmement; la Syrie attend sa liber-
té; une liberté dont nous serons les
protecteurs. Méfions-nous !
Un souci de moins, cependant, que
viennent de nous enlever les Anglais :'
la menace d'expansion germanique en
Turquie. L'accord récemment signé en-
tre ce pays et l'Angleterre rétablit la
primauté économique de cette dernière,
qui est notre alliée.
Entre, l'Allemagne et-l'Angleterre, la
Turquie a maintenant choisi. Son choix
est pour nous un soulagement, car la
présence d'intérêts allemands trop
puissants à notre frontière syrienne
auraient constitué pour nous une me-
nace de plus. Ne parlait-on, pas, en
effet, de la nommination du fourrier
de l'Anschluss, M- von Papen, comme
ambassadeur à Ankara ?
L'Angleterre a vu le danger et a
réagi vite. En consolidant ses positions
en Proche-Orient, par contre-coup elle
a consolidé les nôtres. Maintenant elle
intervient en notre faveur dans le dif-
férend oui s'élève.
Mais ne serait-il pas préférable d'ef-
fectuer nous-mêmes définitivement
cette consolidation ? En laissant trop
souvent agir pour soi ses amis on finit
par les perdre et souvent aussi les in-
térêts qu'on leur a eofftiés ou laissé
prendre.
LE REDRESSEMENT
de la situation
en Afrique du Nord
tel que le conçoit
M. A. GRISONI,.
ancien député
Jj/f André Grisoni, ancien député de
la Seine, maire de Courbevoie, vient
d'adresser, au nom du Parti radical
indépendant, une lettre à M. Camille
Chautemps, chargé de la coordination
des Affaires nord-africaines.
Voici le programme qu'elle préco-
nise :
Les usuriers, sur l'activité desquels
j'ai en vain attiré l'attention du gou-
vernement, ont contribué dans une lar-
ge mesure à cette gêne lamentable et
intolérable.
Des mesures énergiques de redresse-
ment s'imposent et voici à mon avis
quelques principes qui pourraient être
retenus :
1. Faire pour l'Afrique du Nord une
Administration unique à Paris, complè-
tement indépendante du ministère de
l'Intérieur et du ministère des Affai-
res étrangères ;
2. Faire voter le projet Cuttoli, car
il faut faire quelque chose pour l'indi-
gène ;
3. Rétablir l'autorité et l'ordre par-
tout, d'abord en faisant choix de com-
pétences pour l'Administration préfec-
torale, en donnant pleins pouvoirs en-
suite, donc pleine responsabilité, au
gouverneur général de l'Algérie et aux
résidents généraux du Maroc et de Tu-
nisie. Il importe essentiellement de leur
donner comme instruction formelle de
ne plus se prêter aux manifestations
de « poings levés », mais au éontraire
de développer l'éclat et la solennité-des
cérémonies patriotiques avec déploie-
ment de forces.
(Lire la suite page 3.)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -- --- -----.--
ON RÉCLAME UN c ACTE IMPÉRIAL »
[ : -* Quand est-ce que la France t'apercevra qu'elle
est un Empire ? » se demande,, dans La République,
Pierre Dominique.
Après avoir, inventorié et - situé i dans le monde
notre Empire cet Empire que tant d'entre nous
ignorent l'auteur s'arrête à cette conclusion :
« La vérité est que les Français, abondent en
raisons d'orgueil, mais qu'il ne s'est pas trouvé jus-
qu'à ce jour~un
112.311.000 fJcilomitres carrés*. -
107.443.000 habitants.
Le troisième des Empires par la superficie. -
- Le cinquième par la population. !
Contrôle la onzième partie du Monde. t
Et tant qu'il y serait, ce chef pourrait faire mieux'
encore. Il ferait ce qu'a si bien fait pour le Portu-
gal le président Salazar avec son « Acte coloniale
€ Je*le,propose à ceux qui dirigent nos destinées.
Je demande seulement qu'on l'appelle « Acte impé-
rial »,i moteplus,sonore et plus juste auquel je pré-:
dis le plus vaste retentissement. >
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.04%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 92.04%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62720875/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62720875/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62720875/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62720875
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62720875
Facebook
Twitter