Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-05-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mai 1938 30 mai 1938
Description : 1938/05/30 (A38,N22). 1938/05/30 (A38,N22).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272086r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
« II faut des fransformafions pro-
fondes dans la direction de l'économie,
sinon l'on peut régresser en matière
lOCiale sans pour cela améliorer d'un
pouce l'état de la production. »
Marcel ROY.
« Syndicats *
d *
er -. Un franc Cun eo 10 mai '1430.
3811 ann49. - N° - 22. - Fondateur : Marcel RUEDEL". Edition Hebdomadaire.–Prix du numéro : Un franc Cundî 30 mai 1*938.
-.. -
~es à~
Les Annal es Coloniales
DIRECTION
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nuW:;r:. PROPAGANDE
LES MESURES ENERGIQUES
DE M. GEORGES MANDEL
par Georges NOUELLE, député,
président de la Commission des Colonies de la Chambre.
Je veux parler des deux décrets, concernant le personnel colo-
nial, pris par le ministre des Colonies les 26 avril et 13 mai 1938,
transformés tous deux en décrets-lois le 24 mai 1938.
Ces textes ont donc force de loi jusqu'à leur approbation par les
Chambres et conserveront cette force, sauf refus de ratification par
le Parlement. Nous laisserons donc de côté la question, sans intérêt
maintenant, de leur légalité ou de leur illégalité puisque aussi bien
c'est couper court à toute critique à ce sujet qu'ils ont subi la trans-
formation dont il s'agit.
Tout d'abord : bravo !
Le premier décret met fin à la possibilité des carrières fulgu-
rantes comme celles menées à Paris par certains fonctionnaires colo-
niaux. Pendant que leurs camarades, bien que peinant sous le soleil
meurtrier, bien qu'étant la proie journalière de la température débili-
tante, de l'électricité de l'air usant les nerfs, bien que 'luttant en
défense contre le moustique vecteur de paludisme ou de fièvre jaune,
la mouche propagatrice de la maladie du sommeil, marquaient le pas ;
quelques-uns, privilégiés, restaient à Paris, en permanence, et avan-
çaient en classe, en grade, dans le minimum de temps.
Lé second décret arrête la rotation de la célèbre « plaque tour-
nanti; » inventée par je ne sais qui, en vertu de laquelle un adminis-
trateur revenant dans sa fédération valsait de la Mauritanie au Daho-
mey ou du Gabon au Tchad, ou, au cours de son séjour, était muté
plusieurs fois à l'intérieur de la même colonie.
L'administrateur n'avait pas le temps de connaître sa circons-
cription avec ses chefs, ses notables, ses habitants, leurs coutumes,
leurs besoins. A peine commençait-il à voir clair, à peine était-il
connu de ses administrés, qu'il était muté. Devant les yeux de l'indi-
gène, le « commandant » passait comme un météore. Lors de mon
passage à Agboville, en Côte d'Ivoire, l'année dernière, j'ai noté que
cette circonscription avait vu défiler, en deux ans, quatre adminis-
trateurs. Comment, dans ces conditions, assurer la continuité d'un
programme, en matière politique et économique ? Cela devient pos-
sible maintenant.
Il n'est donc pas un broussard qui n'ait applaudi aux deux actes
prompts et énergiques du ministre. Les doléances venues d'Afrique
ou d'Indochine ont été enfin entendues et comprises.
Mais peut-on demander, maintenant, quel est le fonctionnaire
facétieux de la rue Oudinot qui a donné forme aux ordres du Patron?
Car je ne ferai pas à mon éminênt collègue M. Mandel l'injure de
croire qu'il s'occupe dçs détail? , de rédaction. J'appelle facéties
- - .3.' l -, h
les notions juridiques nouvelles
que constituent : la démission
d'office et l'abaissement de clas-
se de plein droit. Loin d'être des
privilégiés comme ils sont en
droit de l'exiger, comme ils le
méritent, car ce sont eux qui font
rayonner sur toutes les faces du
globe notre civilisation, car ils
font partie de l'élite, les fonc-
tionnaires coloniaux seront-ils
donc désormais des fonctionnai-
res diminués, ne jouissant pas
des mêmes statuts, c'est-à-dire
des mêmes garanties que leurs
collègues métropolitains ?
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
i _; ;; -i -i q -i ~; ~; $1
EN LIBYE
IMPOSANTES
manœuvres italiennes
en présence du roi
Arrivé à Tripoli le 21 mai à bord du
yacht royal Savoia, le roi Victor-Em-
manuel doit consacrer une dizaine de
jours à la virite de la Libye et surtout
assister aux grandes manœuvres orga-
nisées pendant son séjour.
La zone choisie est la plaine de Bir
el Ghebir, à 100 km. au sud-ouest de
Tripoli, à 130 km. de la frontière tu-
nisienne. Les unités métropolitaines
stationnées dans la colonie, de nom-
breuses troupes indigènes et une im-
posante aviation prennent part à ces
manœuvres aéro-terrestres. Un exer-
cice caractéristique consiste, en ce qui
concerne l'aviation, dans le lancement
de deux bataillons de parachutistes sur
les arrières du parti adverse. Dès leur
atterrissage, les parachutistes organi-
sent la défense du terrain et le trans-
forment en un champ d'aviation per-
mettant le débarquement de deux bri-
gades d'infanterie transportées par
avion.
Certes, ce n'est pas la première fois
que l'aviation est utilisée en grand
pour des transports de troupes. Déjà,
durant la campagne d'Ethiopie, des es-
cadrilles servirent à transporter non
oeulement des états-majors, mais des
bataillons entiers sur des distances de
plusieurs centaines de kilomètres. On
peut donc affirmer qu'avec la cinquiè-
me arme, une petite armée pourrait
sans crainte tenter la traversée du Sa-
hara. C'est dire les possibilités énor-
mes de l'aviation pour une guerre afri-
caine. Sur un pareil terrain, l'emploi
conjugué de grandes masses aériennes
et de colonnes motorisées agissant de
concert peut changer le caractère fon-
damental des guerres passées. Ce serait
une évolution profonde et radicale dans
le caractère et dans la forme des
guerres coloniales.
A Ghadamès, à la frontière tunisien-
ne, le souverain a été salué par une
mission militaire française envoyée par
le gouvernement et composée des gé-
néraux Compain, commandant la ca-
valerie de la Tunisie ; Tetu, comman-
dant la région aérienne de l'Algérie ;
LekomaI, représentant le bey de Tunis ;
les colonels Gastin, Corbillet et d'au-
tres officiers.
:,: UN DISCOURS
Aux délégations financières
! Une prospérité progres-
il sive ne saurait évidem-
i; ment se réaliser que dans
jj le respect de fa lof et le
il maintien de l'ordre public
Le gouverneur général Le Beau, ou-
vrant, à Alger, la session ordinaire
des délégations financières, a pronon-
cé un grand discours. Le gouverneur
général de l'Algérie a remercié les
délégués pour le concours cordial
qu'il est certain de rencontrer auprès
d'eux.
Après quoi M. Le Beau a fait le
point de la situation économique et
de l'effort réalisé pour l'équipement
du pays.
Quelques chiffres éloquents, a.-t-
il dit, démontrent que ce n'est pas en
vain que les assemblées ont - consenti,
depuis trente-sept années, les sacri-
fices budgétaires qui ont permis
l'équipement matériel et Intellectuel
de l'Algérie.
« En ce qui concerne les chemins
de fer, deux milliards ont été néces-
saires depuis 1901. En ce qui con-
cerne les routes, les travaux hydrau-
liques et les travaux maritimes, plus
de quatre milliards ont été dépensés
et notre réseau routier est passé de
11.000 kilomètres à 27.600. »
Et, parlant des travaux futurs et des
difficultés présentes à résoudre, le
gouverneur général a montré qu'il
s'efforcerait de couvrir le déficit bud-
gétaire soit par des crédits normale-
ment inscrits au budget ordinaire,
soit par les excédents de recettes pro-
venant du budget.
Le gouverneur général a montré les
difficultés de la tâche à remplir par
comparaison avec la métropole :
Nous nous efforçons de faire
face à des activités multiples et très
diverses : organisation du paysannat
indigène, constructions scolaires,
voies de communication, outillage
agricole, constitution de centres ru-
raux de culture, éducation des agri-
culteurs indigènes, raccordement té-
léphonique des douars, artisanat in-
digène, etc.
« Ce sont de lourdes charges ; heu-
reusement, le mouvement commercial
de l'Algérie avec la métropole et les
pays étrangers est en progression
très importante en 1937 sur 1936,
avec un total de huit milliards 85 mil-
lions, et semble devoir se maintenir
en 1938. »
Parlant ensuite de l'économie ru-
rale du pays, le gouverneur général
Le Beau énuméra les nombreuses me-
sures qui furent prises :
En Algérie, nous nous trouvons
dans la nécessité de faire évoluer ra-
pidement une masse de population
singulièrement en retard. L'Algérie,
à côté de régions remarquablement
algériennes
telle est la conclusion
du gouverneur général
LE BEAU
fertiles et riches où la prospérité s'est
développée grâce à un effort magni-
fique de la France, est constituée,
dans l'immense partie de son terri-
toire, par des régions pauvres dont
le sol ingrat ne permettait de vivre,
dans le passé, qu'à des populations,
clairsemées. Cette population se mul-
tiplie maintenant à un rythme accé-
léré, par suite de la lutte que nous
poursuivons contre la maladie et la
mort.
« Nous ne devons jamais oublier
que chaque année, sur le sol algérien,
doivent vivre 130.000 nouveaux êtres
humains, pour la plupart dénués de
moyens naturels d'existence. Nous
poursuivrons, cette année, l'organisa-
tion du paysanat et de l'habitat indi-
gènes. »
Quant à l'activité générale du pays,
le gouverneur général Le Beau a mon-
tré qu'elle était satisfaisante et que
les récoltes s'étaient vendues à des
prix équitables grâce à, un contrôle
vigilant, ce qui a assuré à la balance
commerciale du pays un signe nette-
ment positif. Et, enfin, il a annoncé
de nouvelles mesures pour abaisser
le prix du fret.
Le gouverneur a terminé en consta-
tant que « si le développement éco-
nomiaue est la clef de voûte sur la-
quelle peut reposer la solution de
tous les problèmes, la prospérité qu'il
amène ne peut évidemment se réali-
ser que dans le respect de la loi et
le maintien de l'ordre public ».
Voici les élections des bureaux :
Ont été élus : président de l'assem-
blée, M. Bordère ; président des co-
lons, M. Barris du Penher ; président
des, non-colons, M. Joseph Ribert ;
président des Arabes, Si Saia ; pré-
sident des Kabyles, le docteur Tam-
zali ; président de la commission des
finances, M. Galle ; rapporteur géné-
ral de la commission des finances,
M. Morel.
::111:: 111: 1::::::: 1;:::: 11 r ru:;:: r:!::: 1!:!::::::!:!:::!: TT 1:::!!:: 1::!!!: 1:::!!: lU:! :U::: 111: 111!; J: 1:!! 1:!!!! 11! J! 1::::
, 1 - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - -
Depuis quelques années des hommes de bonne volonté et notamment le gouverneur général
Brévié, avaient essayé d'établir de bonnes relations économiques entre le Maroc et l'A. O. F. Le
Maroc a paraît-il, de son côté favorisé les oléagineux sénégalais mais, en A.O.F., selon une mé-
thode généralisée depuis un an, on reprend d'une main ce que l'on a donné de l'autre.
Ainsi pour les vins du Maroc, si l'on a baissé le taux de la taxe d'importation, la valeur mer-
curiale a été augmentée.
Et les tomates du Maroc payées 2 francs le kilog à Casa, sont vendues 5 francs sur le mar-
ché de Dakar. .,
Il y a pourtant une commission qui fonctionne : pour- la surveillance des prix ! 10.
A Dakar, les' officiers de réserve s'entraînent : les voici au cours d'une séance d'instruction, pré-
parant un exercice de destruction. (Cliché Lataque.)
Le deuxième « train » de décrets-lois apporte
,. '., LA PREMIÈRE BASE
D UNE ECONOMIE IMPERIALE
•; < ̃ ;
Le deuxième « train » de décrets-lois
apporte les mesures promises pour une
politique économique impériale toute
nouvelle dans l'esprit de nos dirigeants.
Parmi les décrets approuvés par le
conseil des ministres, quatorze, ont été
présentés par "M. Mandel, ministre des
Colonies. Ilsmtéressent, particulière-
ment la production coloniale, le régime
douanier de l'A.O.F., la défense de l'em-
pire, ainsi que le fait ressortir la note
explicative suivante qui en précède
l'énumération :
« L'organisation d'une économie im-
périale s'impose dans les circonstances
présentes, et comprote deux buts essen-
tiels : atténuer le déficit de notre ba-
lance commerciale en déverloppant lft-
Onze milliards de crédits répartis
sur deux ans'pour la France,
l'Afrique du Nord et les colonies
productin des matières premières colo-
niales; intensifier, en même temps, les
liens économiques entre la France et
ses colonies, et donner ainsi au travail
et à l'industrie de la métropole des dé-
bouchés privilégiés d'une capacité sans
cesse accrue.
« Toutes les mesures présentées af-
firment cette politique; et se révèlent
donc nécessaires au redressement fi-
nancier.
̃ Le jtriocige dès-taxes sipéciales,.
dont ïè montafïE '^fîfitiSgT&lement ré-
parti entre les - predocteurs intéressés,
a preuve son efficacité pendant la pé-
riode de dépression mondiale : l'effort
déjà entamé est intensifié.
« C'est ainsi que les taxes spéciales
sur le café, le sisal sont doublées et
prorogées pour dix ans ; la taxe spé-
ciale sur le manioc, étendue à toutes
les entrées de ce produit.
« H ne suffit pas, au surplus, de pro-
duire, mais d'assurer encore au produc-
teur colonial un débouché élargi.
« A cet effet, une taxe de propa-
gande est créée pour, développer la con-
conscmmation du cacao de même qu'un
fonds de propagande est constitué en
faveur des thés coloniaux.
« H est, enfin, prévu que sur le mon-
-
TT
Une inconnue;.
.Un| inquiétude
,, ;.
Ces mesuires constituent la première
base d'une économie impériale depuis si
longtemps réclamée. -
Les échanges franco-coloniaux vont
connaitre un essor nouveau. Cependant,
ces mesures ne sauraient être considé-
rées comme suffisantes. Nous atten-
dons toujours le programme d'équipe-
ment dont nos colonies ont tant besoin
et les moyens financiers qui permet-
tront de l'assurer.
Ici, une inconnue? La répartition des
11 milliards de crédits prévus pour la
France, l'Afrique du Nord et les colo-
nies.
P. LE VERBE.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
= =:::::::] rn:::]::]:. r J n::::::]:::: :::
PROPAGANDE
«.-t. COLONIALE
.Le; bon vieux-Maroc d'antan
se bureaùcratfse.
Pour prendre un visa. -pour
Tanger aux Services municipaux
de Casablanca il faut attendre
longtemps lés signatures.
Et il ne faut pas s'impatienter
car on vous cite en exemple « la
préfecture en France » où l'on
attend trois jours.
Evidemment ce pays jeune
est déjà jaloux de l'administra-
tion séculaire de la mère-patrie
que l'Europe ne nous envie pour-
tant plus. Mais tout cela c'est de
la faute de Franco, n'est-ce pas?
Pourquoi faut-il un visa pour
Tanger ?
tant des diverses taxes spéciales un
léger prélèvément premettra de réali-
ser les études et statistiques nécessai-
res à une politique cohérente des ma-
tières premières coloniales. -
'« Cet/ensemble de dispositions trouve
son complément nécessaire dans quatre
mesures destinées à assurer aux pro-
duits coloniaux une protection plus ef-
ficace et à resserrer les liens qui, sur
le -plan économique, doivent unir les
diverses parties de l'empire français.
« Les mesures de conditionnement et
de contrôle de la qualité imposées aux
produits coloniaux sont étendues aux
produtis étrangers similaires.
(Voir en troisième page la suite
des ewrets-loia,)
AU CAMEROUN
Sous le signe de la croix
10
non gammée
Mgr GRAFFIN, vicaire
apostolique de Yaoundé
nous déclare :
Maison des Missions, rue Lhomond.
Vous connaissez les gares, ou les
bureaux d'agences, et leurs salles
d'attente parées d'affiches invitant au
voyage ?
Ici c'est un modeste salon parmi
les cinq ou six, austères et discrets,
formant le parloir d'un vaste monas-
tère dont les moines sont les mission-
naires de nos colonies. Aux murs, et
peints à fresque, des cartouches inti-
tulés : Gabon, Guinée, Sénégal, Sou-
dan. Ici la chute verticale du roc
portant le fort de Gorée. Là un
coude de rivière dahoméenne. Ail-
leurs une savane courbée sous un
souffle de tornade.
Et puis, sur un petit bureau
Louis XV, quelques revues, quelques
bulletins « paroissiaux » de là-bas.
Dans ce silence, cette paix d'un an-
tique quartier de Paris, on découvre,
étonné, un de ces lieux du monde
où peut-être même plus que dans les
ports des hommes arrivent, passent,
regardent. de si loin ! pour si loin !
si longtemps;.
C'est l'un d'eux qui nous ac-
cueille un de leurs guides.'Un
prêtre, ah ! certes ! Un Français, oh !
combien ! et du Cameroun, ce qui
est dès aujourd'hui et sera peut-être
plus encore demain une promotion !
Vous parler du Cameroun ? s'en-
quière Mgr Graffin en souriant. Quel
vaste sujet !
Aussi le limiterons-nous, Mon-
seigneur, à ce dont les documents of-
ficiels ne nous parlent jamais : à
l'homme lui-même, l'homme sur sa
terre, dans son foyer, dans son évo-
lution spirituelle. »
Et nous posons une première ques-
tion : celle de l'évangélisation.
Nous pouvons être satisfaits des
résultats obtenus, nous dit alors Mgr
Graffln. En dehors des régions nord
où nous rencontrons des peuples is-
lamisés de longue date, nous enregis-
Tous les Français doivent
travailler en étroite union
pour conserver cette ter-
re, une des plus belles
parmi les plus riches
trons partout, et particulièrement
dans les districts côtiers de Douala et
Yaoundé, un progrès évident du ca-
tholicisme. Plus de 7.0 des enfants
y fréquentent nos écoles. Un tiers de
la population est baptisé, et il faut
compter un autre tiers de sympathi-
sants dont les seules raisons de ne
point se convertir résident en cer-
tains attachements coutumiers : la
polygamie en particulier. Les 30
restant et qu'il faut se garder de qua-
lifier d'irréductibles, sont souvent pé-
nétrés à leur insu et jusque dans leurs
pratiques religieuses traditionnelles
d'apports chrétiens, transmis par les
enfants, les parents ou le milieu so-
cial lui-même.
« C'est au point que je crois im-
possible de trouver sur la côte le féti-
chisme primitif à l'état pur.
« En définitive, nous n'avons plus
affaire à des noyaux de chrétiens
perdus dans une masse fétichiste. Ce
sont au contraire les, fétichistes qui
apparaissent en minorités éparses.
Je pense que c'est là une situation
devant retenir l'attention de tous les
hommes ayant charge des intérêts
français au Cameroun, car je n'ai
point besoin sans doute d'ajouter que
notre œuvre de christianisation se
double tout naturellement d'une œu-
vre profondément française. >
Et ici Mgr Graffin a un sourire
peut-être teinté d'un rien de mélan-
colie :
Car il nous est bien permis, à
nous aussi, de travailler pour notre
pays !.
- Ces nombreuses conversions,
Monseigneur, sont-elles durables ?
Témoignent-elles d'une véritable fa-
culté d'évolution morale des indigè-
nes ?
Oui, sans aucun doute. Mais
ajoutons qu'il y a le nombre pour la
maintenir. L'isolé, retrempé dans son
milieu originel, en reprend très vite
les coutumes. Mais si ce milieu lui-
même est conquis, les disciplines re-
çues s'y intègrent tout naturellement.
« Quant au reste, nos Noirs pré-
sentent les mêmes aptitudes et les
mêmes défauts que vous trouvez ail-
leurs : intelligents, certes, très aptes
à s'adapter, mais manquant indubita-
blement d'initiative, d'invention,
d'esprit créateur en quelque sorte.
Longtemps encore, et aussi bien dans
le domaine spirituel que dans les di-
vers domaines de la vie courante, il
leur faudra être guidés et encadrés
par les Blancs.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS);
L'ACCORD
anglo-italien
et la Méditerranée
par Pierre T AITTINGER. député, ,;
ancien président de la Commission des Colonies.
L'accord anglo-italien sera-t-il suivi
d'un traité franco-italien ?
Le projet d'entente de Paris et de
Rome, déjà annoncé, a subitement fait
place à une froideur brutale dont les
responsabilités semblent bien être de no-
tre côté.
Il déplaît à certains de nos personna-
ges que nous tentions un rapproche-
ment avec l'Italie. Après l'Anschluss,
après l'arrivée des Allemands sur le
Brenner, le gouvernement fasciste avait
compris le danger de sa politique alle-
mande. Le voyage de Hitler à Rome ne
fut 'oas l'occasion d'une entente mili-
taire, comme on l'avait espéré à Berlin,
et l'état-major allemand fut profondé-
ment déçu de voir le Fiihrer revenir les
mains vides.
Visiblement, la politique germanophile
de Mussolini marque un temps d'arrêt.
Le moment eût été opportun de tenter
ce rapprochement dont le gouvernement
Daladier nous avait donné l'espoir. Hé-
ias ! les besoins de la politique inté-
rieure arrêtent nos négociations inter-
nationales et, à notre grande surprise,
parmi les hommes les plus éclairés,
certains obnubilés par le mirage d'une
armée rouge dont ils ne veulent pas voir
la défaillance, s'obstinent à repousser
l'Italie pour flatter Moscou.
Pourtant, chaque semaine de retard
aggrave la situation. L'accord du 16
avril a montré la Grande-Bretagne trai-
tant d'égale à égale avec l'Italie. C'en
est fait de l'hégémonie britannique en
Méditerranée. Mais, si l'Angleterre y a
perdu sa suprématie, elle y a quand
même conservé sa place. Elle reste pré-
sente, et n'a pas abandonné la partie.
Elle a, sans doute, consacré une défaite
morale de la Home FJeet. Mais eHe n'a
pas abdiqué. Bien plus, elle a renforcé
singulièrement sa situation dans le pro-
che Orient. Autour d'Aden et dans le
Hadramaoub, son autorité est confirmée,
sa puissance est affermie dans toute
l'Arabie, les relations deviennent nor-
males entre l'Egypte et la Libye, les
difficultés qui s'étaient é!evées entre le
Soudan anglo-égyptien et l'Ethiopie sont
réglées. Le statut du Lac Tsana est con-
firmé. Ainsi se calme une situation irri-
tante qui, depuis deux ans, menaçait de
s'aggraver.
Cependant, on sait combien les points
de friction étaient nombreux, combien
l'opinion anglaise était montée.
L'Angleterre, dont les relations avec
l'Italie ont été tendues au point que la
guerre parut proche, l'Angleterre qui
nous avait entraînés derrière elle dans sa
lutte contre l'impérialisme romain, s'est
rapprochée aujourd'hui de son adver-
saire d'hier, et a même fait disparaître
les détails irritants du voisinage africain
des colonies italiennes.
Bien plus, elle a profité de ce règle.
ment de comptes pour jouer, dans la
Méditerranée orientale, un jeu fort adroit
qui a notablement affirmé sa position.
C'est à elle que l'Irak doit d'être de-
venu une nation. L'accord du 16 avril
amène l'Egypte a prendre place, comme
nation indépendante, dans les négocia-
tions diplomatiques. De plus, par le
même accord, f Arabie saoudié et le Ye-
men voient leur indépendance recon-
nue par l'Italie, qui jusqu'à présent s'ef-
forçait de jouer un rôle sur la rive asia-
tique de la mer Rouge.
L'Angleterre devient donc la nation
protectrice de l'Islam, et met son auto-
rité au service des pays musulmans
pour les libérer. A l'heure où gronde le
réveil d'un panislamisme inquiétant,
quelle victoire morale pour un pays qui,
du Caire aux Indes, a tant de neine à
contenir un peuple fanatisé contre l'im-
périalisme européen.
Voilà, du poit de vue colonial, le ré.
sultat essentiel de l'accord anglo-italien.
Il jette un-jour nouveau sur l'évolution
de ces pays du proche Orient où naqui-
rent toutes les grandes religions du
monde, et dont le rayonnement spirituel
a envahi trois continents.
La France, cependant, boude encore.
S'obstinera-t-elle à laisser les autres na-
tions bâtir un monde nouveau autour
de cette Méditerranée qui fut le centre
du monde civilisé, et qui reste pour nous
la clé de notre empire colonial ?
:::::::::::::::::::::::::::::::::::: :::::::=::::: Hl:: n
AU MAROC
UN JUGEMENT
allemand sur l'œuvre
française
L'écrivain allemand Frédéric Sieburg
vient d'accomplir un voyage au Maroc,
à l'issue duquel il a donné ses impres-
sions comme suit :
Ce voyage au Maroc était pour moi
une nécessité absolue. Je me flattais
de connaître la France. Mais comment
la connaitre sans avoir vu le Maroc
qui révèle un côté très important du
caractère français, un côté qui se dé-
gage difficilement en France même t
Ici, au Maroc, le Français est, pour
ainsi dire, neuf, plein d'élan, hardi et
voyant grand. n s'est libéré de cet
esprit de pêcheur à la ligne qui est,
bien sûr, très charmant, mais qui ne
renouvellera pas le monde. Tout ce qui
est démodé en France trouve son abso-
lution au Maroc, auquel le Français
a donné un dynamisme extraordinaire
tout en respectant pieusement les tra-
ditions et l'esprit mystérieux.
On dit du mal de Casablanca, dont
on blâme le manque de cohésion. Moi,
je trouve Casablanca une ville magni-
fique, jeune, vigoureuse et séduisante
dans sa désinvolture. Désormais, je
sais qu'il y a dans le tableau de la
France, non seulement Lyon, mais
aussi Casablanca, et ce n'est que com-
me ça que-la France fait, pour moi,
un tout.
J'ai eu l'occasion de dire au résident
général, qui m'a si aimablement reçu,
combien f admire ces deux éléments al
importants du rayonnement français
au Maroc, qui sont les officiers des
affaires indigènes et les contrôleurs
civils.
Leur secret consiste dans le fait
qu'ils aiment avec la même faveur
l'idée française qu'ils' représentent et
l'indigène. C'est en observant leur ac-
tivité que j'ai compris tout le prix que
la justice française représente pour
l'indigène. Peut-être le Marocain n'ai-
mera jamais un gouvernement central,
,mais de tout les Maghzen qu'il a vus,
celui de Rabat le satisfait le plus, feu
suis convaincu. Et d'ailleurs comment
voulez-vous que le Marocain et le Fran-
çai8 ne se comprennent pas, individua-
listes incorrigibles qu'ils sont tous lu
deux y
Ne laissons pas passer cette apprt*
Ciatioil aupsi heureuse qu'inattendue. J
fondes dans la direction de l'économie,
sinon l'on peut régresser en matière
lOCiale sans pour cela améliorer d'un
pouce l'état de la production. »
Marcel ROY.
« Syndicats *
d *
er -. Un franc Cun eo 10 mai '1430.
3811 ann49. - N° - 22. - Fondateur : Marcel RUEDEL". Edition Hebdomadaire.–Prix du numéro : Un franc Cundî 30 mai 1*938.
-.. -
~es à~
Les Annal es Coloniales
DIRECTION
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12* fU6 Le Pelefier, Paris (9e)̃ Téléphone : Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
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nuW:;r:. PROPAGANDE
LES MESURES ENERGIQUES
DE M. GEORGES MANDEL
par Georges NOUELLE, député,
président de la Commission des Colonies de la Chambre.
Je veux parler des deux décrets, concernant le personnel colo-
nial, pris par le ministre des Colonies les 26 avril et 13 mai 1938,
transformés tous deux en décrets-lois le 24 mai 1938.
Ces textes ont donc force de loi jusqu'à leur approbation par les
Chambres et conserveront cette force, sauf refus de ratification par
le Parlement. Nous laisserons donc de côté la question, sans intérêt
maintenant, de leur légalité ou de leur illégalité puisque aussi bien
c'est couper court à toute critique à ce sujet qu'ils ont subi la trans-
formation dont il s'agit.
Tout d'abord : bravo !
Le premier décret met fin à la possibilité des carrières fulgu-
rantes comme celles menées à Paris par certains fonctionnaires colo-
niaux. Pendant que leurs camarades, bien que peinant sous le soleil
meurtrier, bien qu'étant la proie journalière de la température débili-
tante, de l'électricité de l'air usant les nerfs, bien que 'luttant en
défense contre le moustique vecteur de paludisme ou de fièvre jaune,
la mouche propagatrice de la maladie du sommeil, marquaient le pas ;
quelques-uns, privilégiés, restaient à Paris, en permanence, et avan-
çaient en classe, en grade, dans le minimum de temps.
Lé second décret arrête la rotation de la célèbre « plaque tour-
nanti; » inventée par je ne sais qui, en vertu de laquelle un adminis-
trateur revenant dans sa fédération valsait de la Mauritanie au Daho-
mey ou du Gabon au Tchad, ou, au cours de son séjour, était muté
plusieurs fois à l'intérieur de la même colonie.
L'administrateur n'avait pas le temps de connaître sa circons-
cription avec ses chefs, ses notables, ses habitants, leurs coutumes,
leurs besoins. A peine commençait-il à voir clair, à peine était-il
connu de ses administrés, qu'il était muté. Devant les yeux de l'indi-
gène, le « commandant » passait comme un météore. Lors de mon
passage à Agboville, en Côte d'Ivoire, l'année dernière, j'ai noté que
cette circonscription avait vu défiler, en deux ans, quatre adminis-
trateurs. Comment, dans ces conditions, assurer la continuité d'un
programme, en matière politique et économique ? Cela devient pos-
sible maintenant.
Il n'est donc pas un broussard qui n'ait applaudi aux deux actes
prompts et énergiques du ministre. Les doléances venues d'Afrique
ou d'Indochine ont été enfin entendues et comprises.
Mais peut-on demander, maintenant, quel est le fonctionnaire
facétieux de la rue Oudinot qui a donné forme aux ordres du Patron?
Car je ne ferai pas à mon éminênt collègue M. Mandel l'injure de
croire qu'il s'occupe dçs détail? , de rédaction. J'appelle facéties
- - .3.' l -, h
les notions juridiques nouvelles
que constituent : la démission
d'office et l'abaissement de clas-
se de plein droit. Loin d'être des
privilégiés comme ils sont en
droit de l'exiger, comme ils le
méritent, car ce sont eux qui font
rayonner sur toutes les faces du
globe notre civilisation, car ils
font partie de l'élite, les fonc-
tionnaires coloniaux seront-ils
donc désormais des fonctionnai-
res diminués, ne jouissant pas
des mêmes statuts, c'est-à-dire
des mêmes garanties que leurs
collègues métropolitains ?
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
i _; ;; -i -i q -i ~; ~; $1
EN LIBYE
IMPOSANTES
manœuvres italiennes
en présence du roi
Arrivé à Tripoli le 21 mai à bord du
yacht royal Savoia, le roi Victor-Em-
manuel doit consacrer une dizaine de
jours à la virite de la Libye et surtout
assister aux grandes manœuvres orga-
nisées pendant son séjour.
La zone choisie est la plaine de Bir
el Ghebir, à 100 km. au sud-ouest de
Tripoli, à 130 km. de la frontière tu-
nisienne. Les unités métropolitaines
stationnées dans la colonie, de nom-
breuses troupes indigènes et une im-
posante aviation prennent part à ces
manœuvres aéro-terrestres. Un exer-
cice caractéristique consiste, en ce qui
concerne l'aviation, dans le lancement
de deux bataillons de parachutistes sur
les arrières du parti adverse. Dès leur
atterrissage, les parachutistes organi-
sent la défense du terrain et le trans-
forment en un champ d'aviation per-
mettant le débarquement de deux bri-
gades d'infanterie transportées par
avion.
Certes, ce n'est pas la première fois
que l'aviation est utilisée en grand
pour des transports de troupes. Déjà,
durant la campagne d'Ethiopie, des es-
cadrilles servirent à transporter non
oeulement des états-majors, mais des
bataillons entiers sur des distances de
plusieurs centaines de kilomètres. On
peut donc affirmer qu'avec la cinquiè-
me arme, une petite armée pourrait
sans crainte tenter la traversée du Sa-
hara. C'est dire les possibilités énor-
mes de l'aviation pour une guerre afri-
caine. Sur un pareil terrain, l'emploi
conjugué de grandes masses aériennes
et de colonnes motorisées agissant de
concert peut changer le caractère fon-
damental des guerres passées. Ce serait
une évolution profonde et radicale dans
le caractère et dans la forme des
guerres coloniales.
A Ghadamès, à la frontière tunisien-
ne, le souverain a été salué par une
mission militaire française envoyée par
le gouvernement et composée des gé-
néraux Compain, commandant la ca-
valerie de la Tunisie ; Tetu, comman-
dant la région aérienne de l'Algérie ;
LekomaI, représentant le bey de Tunis ;
les colonels Gastin, Corbillet et d'au-
tres officiers.
:,: UN DISCOURS
Aux délégations financières
! Une prospérité progres-
il sive ne saurait évidem-
i; ment se réaliser que dans
jj le respect de fa lof et le
il maintien de l'ordre public
Le gouverneur général Le Beau, ou-
vrant, à Alger, la session ordinaire
des délégations financières, a pronon-
cé un grand discours. Le gouverneur
général de l'Algérie a remercié les
délégués pour le concours cordial
qu'il est certain de rencontrer auprès
d'eux.
Après quoi M. Le Beau a fait le
point de la situation économique et
de l'effort réalisé pour l'équipement
du pays.
Quelques chiffres éloquents, a.-t-
il dit, démontrent que ce n'est pas en
vain que les assemblées ont - consenti,
depuis trente-sept années, les sacri-
fices budgétaires qui ont permis
l'équipement matériel et Intellectuel
de l'Algérie.
« En ce qui concerne les chemins
de fer, deux milliards ont été néces-
saires depuis 1901. En ce qui con-
cerne les routes, les travaux hydrau-
liques et les travaux maritimes, plus
de quatre milliards ont été dépensés
et notre réseau routier est passé de
11.000 kilomètres à 27.600. »
Et, parlant des travaux futurs et des
difficultés présentes à résoudre, le
gouverneur général a montré qu'il
s'efforcerait de couvrir le déficit bud-
gétaire soit par des crédits normale-
ment inscrits au budget ordinaire,
soit par les excédents de recettes pro-
venant du budget.
Le gouverneur général a montré les
difficultés de la tâche à remplir par
comparaison avec la métropole :
Nous nous efforçons de faire
face à des activités multiples et très
diverses : organisation du paysannat
indigène, constructions scolaires,
voies de communication, outillage
agricole, constitution de centres ru-
raux de culture, éducation des agri-
culteurs indigènes, raccordement té-
léphonique des douars, artisanat in-
digène, etc.
« Ce sont de lourdes charges ; heu-
reusement, le mouvement commercial
de l'Algérie avec la métropole et les
pays étrangers est en progression
très importante en 1937 sur 1936,
avec un total de huit milliards 85 mil-
lions, et semble devoir se maintenir
en 1938. »
Parlant ensuite de l'économie ru-
rale du pays, le gouverneur général
Le Beau énuméra les nombreuses me-
sures qui furent prises :
En Algérie, nous nous trouvons
dans la nécessité de faire évoluer ra-
pidement une masse de population
singulièrement en retard. L'Algérie,
à côté de régions remarquablement
algériennes
telle est la conclusion
du gouverneur général
LE BEAU
fertiles et riches où la prospérité s'est
développée grâce à un effort magni-
fique de la France, est constituée,
dans l'immense partie de son terri-
toire, par des régions pauvres dont
le sol ingrat ne permettait de vivre,
dans le passé, qu'à des populations,
clairsemées. Cette population se mul-
tiplie maintenant à un rythme accé-
léré, par suite de la lutte que nous
poursuivons contre la maladie et la
mort.
« Nous ne devons jamais oublier
que chaque année, sur le sol algérien,
doivent vivre 130.000 nouveaux êtres
humains, pour la plupart dénués de
moyens naturels d'existence. Nous
poursuivrons, cette année, l'organisa-
tion du paysanat et de l'habitat indi-
gènes. »
Quant à l'activité générale du pays,
le gouverneur général Le Beau a mon-
tré qu'elle était satisfaisante et que
les récoltes s'étaient vendues à des
prix équitables grâce à, un contrôle
vigilant, ce qui a assuré à la balance
commerciale du pays un signe nette-
ment positif. Et, enfin, il a annoncé
de nouvelles mesures pour abaisser
le prix du fret.
Le gouverneur a terminé en consta-
tant que « si le développement éco-
nomiaue est la clef de voûte sur la-
quelle peut reposer la solution de
tous les problèmes, la prospérité qu'il
amène ne peut évidemment se réali-
ser que dans le respect de la loi et
le maintien de l'ordre public ».
Voici les élections des bureaux :
Ont été élus : président de l'assem-
blée, M. Bordère ; président des co-
lons, M. Barris du Penher ; président
des, non-colons, M. Joseph Ribert ;
président des Arabes, Si Saia ; pré-
sident des Kabyles, le docteur Tam-
zali ; président de la commission des
finances, M. Galle ; rapporteur géné-
ral de la commission des finances,
M. Morel.
::111:: 111: 1::::::: 1;:::: 11 r ru:;:: r:!::: 1!:!::::::!:!:::!: TT 1:::!!:: 1::!!!: 1:::!!: lU:! :U::: 111: 111!; J: 1:!! 1:!!!! 11! J! 1::::
, 1 - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - -
Depuis quelques années des hommes de bonne volonté et notamment le gouverneur général
Brévié, avaient essayé d'établir de bonnes relations économiques entre le Maroc et l'A. O. F. Le
Maroc a paraît-il, de son côté favorisé les oléagineux sénégalais mais, en A.O.F., selon une mé-
thode généralisée depuis un an, on reprend d'une main ce que l'on a donné de l'autre.
Ainsi pour les vins du Maroc, si l'on a baissé le taux de la taxe d'importation, la valeur mer-
curiale a été augmentée.
Et les tomates du Maroc payées 2 francs le kilog à Casa, sont vendues 5 francs sur le mar-
ché de Dakar. .,
Il y a pourtant une commission qui fonctionne : pour- la surveillance des prix ! 10.
A Dakar, les' officiers de réserve s'entraînent : les voici au cours d'une séance d'instruction, pré-
parant un exercice de destruction. (Cliché Lataque.)
Le deuxième « train » de décrets-lois apporte
,. '., LA PREMIÈRE BASE
D UNE ECONOMIE IMPERIALE
•; < ̃ ;
Le deuxième « train » de décrets-lois
apporte les mesures promises pour une
politique économique impériale toute
nouvelle dans l'esprit de nos dirigeants.
Parmi les décrets approuvés par le
conseil des ministres, quatorze, ont été
présentés par "M. Mandel, ministre des
Colonies. Ilsmtéressent, particulière-
ment la production coloniale, le régime
douanier de l'A.O.F., la défense de l'em-
pire, ainsi que le fait ressortir la note
explicative suivante qui en précède
l'énumération :
« L'organisation d'une économie im-
périale s'impose dans les circonstances
présentes, et comprote deux buts essen-
tiels : atténuer le déficit de notre ba-
lance commerciale en déverloppant lft-
Onze milliards de crédits répartis
sur deux ans'pour la France,
l'Afrique du Nord et les colonies
productin des matières premières colo-
niales; intensifier, en même temps, les
liens économiques entre la France et
ses colonies, et donner ainsi au travail
et à l'industrie de la métropole des dé-
bouchés privilégiés d'une capacité sans
cesse accrue.
« Toutes les mesures présentées af-
firment cette politique; et se révèlent
donc nécessaires au redressement fi-
nancier.
̃ Le jtriocige dès-taxes sipéciales,.
dont ïè montafïE '^fîfitiSgT&lement ré-
parti entre les - predocteurs intéressés,
a preuve son efficacité pendant la pé-
riode de dépression mondiale : l'effort
déjà entamé est intensifié.
« C'est ainsi que les taxes spéciales
sur le café, le sisal sont doublées et
prorogées pour dix ans ; la taxe spé-
ciale sur le manioc, étendue à toutes
les entrées de ce produit.
« H ne suffit pas, au surplus, de pro-
duire, mais d'assurer encore au produc-
teur colonial un débouché élargi.
« A cet effet, une taxe de propa-
gande est créée pour, développer la con-
conscmmation du cacao de même qu'un
fonds de propagande est constitué en
faveur des thés coloniaux.
« H est, enfin, prévu que sur le mon-
-
TT
Une inconnue;.
.Un| inquiétude
,, ;.
Ces mesuires constituent la première
base d'une économie impériale depuis si
longtemps réclamée. -
Les échanges franco-coloniaux vont
connaitre un essor nouveau. Cependant,
ces mesures ne sauraient être considé-
rées comme suffisantes. Nous atten-
dons toujours le programme d'équipe-
ment dont nos colonies ont tant besoin
et les moyens financiers qui permet-
tront de l'assurer.
Ici, une inconnue? La répartition des
11 milliards de crédits prévus pour la
France, l'Afrique du Nord et les colo-
nies.
P. LE VERBE.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
= =:::::::] rn:::]::]:. r J n::::::]:::: :::
PROPAGANDE
«.-t. COLONIALE
.Le; bon vieux-Maroc d'antan
se bureaùcratfse.
Pour prendre un visa. -pour
Tanger aux Services municipaux
de Casablanca il faut attendre
longtemps lés signatures.
Et il ne faut pas s'impatienter
car on vous cite en exemple « la
préfecture en France » où l'on
attend trois jours.
Evidemment ce pays jeune
est déjà jaloux de l'administra-
tion séculaire de la mère-patrie
que l'Europe ne nous envie pour-
tant plus. Mais tout cela c'est de
la faute de Franco, n'est-ce pas?
Pourquoi faut-il un visa pour
Tanger ?
tant des diverses taxes spéciales un
léger prélèvément premettra de réali-
ser les études et statistiques nécessai-
res à une politique cohérente des ma-
tières premières coloniales. -
'« Cet/ensemble de dispositions trouve
son complément nécessaire dans quatre
mesures destinées à assurer aux pro-
duits coloniaux une protection plus ef-
ficace et à resserrer les liens qui, sur
le -plan économique, doivent unir les
diverses parties de l'empire français.
« Les mesures de conditionnement et
de contrôle de la qualité imposées aux
produits coloniaux sont étendues aux
produtis étrangers similaires.
(Voir en troisième page la suite
des ewrets-loia,)
AU CAMEROUN
Sous le signe de la croix
10
non gammée
Mgr GRAFFIN, vicaire
apostolique de Yaoundé
nous déclare :
Maison des Missions, rue Lhomond.
Vous connaissez les gares, ou les
bureaux d'agences, et leurs salles
d'attente parées d'affiches invitant au
voyage ?
Ici c'est un modeste salon parmi
les cinq ou six, austères et discrets,
formant le parloir d'un vaste monas-
tère dont les moines sont les mission-
naires de nos colonies. Aux murs, et
peints à fresque, des cartouches inti-
tulés : Gabon, Guinée, Sénégal, Sou-
dan. Ici la chute verticale du roc
portant le fort de Gorée. Là un
coude de rivière dahoméenne. Ail-
leurs une savane courbée sous un
souffle de tornade.
Et puis, sur un petit bureau
Louis XV, quelques revues, quelques
bulletins « paroissiaux » de là-bas.
Dans ce silence, cette paix d'un an-
tique quartier de Paris, on découvre,
étonné, un de ces lieux du monde
où peut-être même plus que dans les
ports des hommes arrivent, passent,
regardent. de si loin ! pour si loin !
si longtemps;.
C'est l'un d'eux qui nous ac-
cueille un de leurs guides.'Un
prêtre, ah ! certes ! Un Français, oh !
combien ! et du Cameroun, ce qui
est dès aujourd'hui et sera peut-être
plus encore demain une promotion !
Vous parler du Cameroun ? s'en-
quière Mgr Graffin en souriant. Quel
vaste sujet !
Aussi le limiterons-nous, Mon-
seigneur, à ce dont les documents of-
ficiels ne nous parlent jamais : à
l'homme lui-même, l'homme sur sa
terre, dans son foyer, dans son évo-
lution spirituelle. »
Et nous posons une première ques-
tion : celle de l'évangélisation.
Nous pouvons être satisfaits des
résultats obtenus, nous dit alors Mgr
Graffln. En dehors des régions nord
où nous rencontrons des peuples is-
lamisés de longue date, nous enregis-
Tous les Français doivent
travailler en étroite union
pour conserver cette ter-
re, une des plus belles
parmi les plus riches
trons partout, et particulièrement
dans les districts côtiers de Douala et
Yaoundé, un progrès évident du ca-
tholicisme. Plus de 7.0 des enfants
y fréquentent nos écoles. Un tiers de
la population est baptisé, et il faut
compter un autre tiers de sympathi-
sants dont les seules raisons de ne
point se convertir résident en cer-
tains attachements coutumiers : la
polygamie en particulier. Les 30
restant et qu'il faut se garder de qua-
lifier d'irréductibles, sont souvent pé-
nétrés à leur insu et jusque dans leurs
pratiques religieuses traditionnelles
d'apports chrétiens, transmis par les
enfants, les parents ou le milieu so-
cial lui-même.
« C'est au point que je crois im-
possible de trouver sur la côte le féti-
chisme primitif à l'état pur.
« En définitive, nous n'avons plus
affaire à des noyaux de chrétiens
perdus dans une masse fétichiste. Ce
sont au contraire les, fétichistes qui
apparaissent en minorités éparses.
Je pense que c'est là une situation
devant retenir l'attention de tous les
hommes ayant charge des intérêts
français au Cameroun, car je n'ai
point besoin sans doute d'ajouter que
notre œuvre de christianisation se
double tout naturellement d'une œu-
vre profondément française. >
Et ici Mgr Graffin a un sourire
peut-être teinté d'un rien de mélan-
colie :
Car il nous est bien permis, à
nous aussi, de travailler pour notre
pays !.
- Ces nombreuses conversions,
Monseigneur, sont-elles durables ?
Témoignent-elles d'une véritable fa-
culté d'évolution morale des indigè-
nes ?
Oui, sans aucun doute. Mais
ajoutons qu'il y a le nombre pour la
maintenir. L'isolé, retrempé dans son
milieu originel, en reprend très vite
les coutumes. Mais si ce milieu lui-
même est conquis, les disciplines re-
çues s'y intègrent tout naturellement.
« Quant au reste, nos Noirs pré-
sentent les mêmes aptitudes et les
mêmes défauts que vous trouvez ail-
leurs : intelligents, certes, très aptes
à s'adapter, mais manquant indubita-
blement d'initiative, d'invention,
d'esprit créateur en quelque sorte.
Longtemps encore, et aussi bien dans
le domaine spirituel que dans les di-
vers domaines de la vie courante, il
leur faudra être guidés et encadrés
par les Blancs.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS);
L'ACCORD
anglo-italien
et la Méditerranée
par Pierre T AITTINGER. député, ,;
ancien président de la Commission des Colonies.
L'accord anglo-italien sera-t-il suivi
d'un traité franco-italien ?
Le projet d'entente de Paris et de
Rome, déjà annoncé, a subitement fait
place à une froideur brutale dont les
responsabilités semblent bien être de no-
tre côté.
Il déplaît à certains de nos personna-
ges que nous tentions un rapproche-
ment avec l'Italie. Après l'Anschluss,
après l'arrivée des Allemands sur le
Brenner, le gouvernement fasciste avait
compris le danger de sa politique alle-
mande. Le voyage de Hitler à Rome ne
fut 'oas l'occasion d'une entente mili-
taire, comme on l'avait espéré à Berlin,
et l'état-major allemand fut profondé-
ment déçu de voir le Fiihrer revenir les
mains vides.
Visiblement, la politique germanophile
de Mussolini marque un temps d'arrêt.
Le moment eût été opportun de tenter
ce rapprochement dont le gouvernement
Daladier nous avait donné l'espoir. Hé-
ias ! les besoins de la politique inté-
rieure arrêtent nos négociations inter-
nationales et, à notre grande surprise,
parmi les hommes les plus éclairés,
certains obnubilés par le mirage d'une
armée rouge dont ils ne veulent pas voir
la défaillance, s'obstinent à repousser
l'Italie pour flatter Moscou.
Pourtant, chaque semaine de retard
aggrave la situation. L'accord du 16
avril a montré la Grande-Bretagne trai-
tant d'égale à égale avec l'Italie. C'en
est fait de l'hégémonie britannique en
Méditerranée. Mais, si l'Angleterre y a
perdu sa suprématie, elle y a quand
même conservé sa place. Elle reste pré-
sente, et n'a pas abandonné la partie.
Elle a, sans doute, consacré une défaite
morale de la Home FJeet. Mais eHe n'a
pas abdiqué. Bien plus, elle a renforcé
singulièrement sa situation dans le pro-
che Orient. Autour d'Aden et dans le
Hadramaoub, son autorité est confirmée,
sa puissance est affermie dans toute
l'Arabie, les relations deviennent nor-
males entre l'Egypte et la Libye, les
difficultés qui s'étaient é!evées entre le
Soudan anglo-égyptien et l'Ethiopie sont
réglées. Le statut du Lac Tsana est con-
firmé. Ainsi se calme une situation irri-
tante qui, depuis deux ans, menaçait de
s'aggraver.
Cependant, on sait combien les points
de friction étaient nombreux, combien
l'opinion anglaise était montée.
L'Angleterre, dont les relations avec
l'Italie ont été tendues au point que la
guerre parut proche, l'Angleterre qui
nous avait entraînés derrière elle dans sa
lutte contre l'impérialisme romain, s'est
rapprochée aujourd'hui de son adver-
saire d'hier, et a même fait disparaître
les détails irritants du voisinage africain
des colonies italiennes.
Bien plus, elle a profité de ce règle.
ment de comptes pour jouer, dans la
Méditerranée orientale, un jeu fort adroit
qui a notablement affirmé sa position.
C'est à elle que l'Irak doit d'être de-
venu une nation. L'accord du 16 avril
amène l'Egypte a prendre place, comme
nation indépendante, dans les négocia-
tions diplomatiques. De plus, par le
même accord, f Arabie saoudié et le Ye-
men voient leur indépendance recon-
nue par l'Italie, qui jusqu'à présent s'ef-
forçait de jouer un rôle sur la rive asia-
tique de la mer Rouge.
L'Angleterre devient donc la nation
protectrice de l'Islam, et met son auto-
rité au service des pays musulmans
pour les libérer. A l'heure où gronde le
réveil d'un panislamisme inquiétant,
quelle victoire morale pour un pays qui,
du Caire aux Indes, a tant de neine à
contenir un peuple fanatisé contre l'im-
périalisme européen.
Voilà, du poit de vue colonial, le ré.
sultat essentiel de l'accord anglo-italien.
Il jette un-jour nouveau sur l'évolution
de ces pays du proche Orient où naqui-
rent toutes les grandes religions du
monde, et dont le rayonnement spirituel
a envahi trois continents.
La France, cependant, boude encore.
S'obstinera-t-elle à laisser les autres na-
tions bâtir un monde nouveau autour
de cette Méditerranée qui fut le centre
du monde civilisé, et qui reste pour nous
la clé de notre empire colonial ?
:::::::::::::::::::::::::::::::::::: :::::::=::::: Hl:: n
AU MAROC
UN JUGEMENT
allemand sur l'œuvre
française
L'écrivain allemand Frédéric Sieburg
vient d'accomplir un voyage au Maroc,
à l'issue duquel il a donné ses impres-
sions comme suit :
Ce voyage au Maroc était pour moi
une nécessité absolue. Je me flattais
de connaître la France. Mais comment
la connaitre sans avoir vu le Maroc
qui révèle un côté très important du
caractère français, un côté qui se dé-
gage difficilement en France même t
Ici, au Maroc, le Français est, pour
ainsi dire, neuf, plein d'élan, hardi et
voyant grand. n s'est libéré de cet
esprit de pêcheur à la ligne qui est,
bien sûr, très charmant, mais qui ne
renouvellera pas le monde. Tout ce qui
est démodé en France trouve son abso-
lution au Maroc, auquel le Français
a donné un dynamisme extraordinaire
tout en respectant pieusement les tra-
ditions et l'esprit mystérieux.
On dit du mal de Casablanca, dont
on blâme le manque de cohésion. Moi,
je trouve Casablanca une ville magni-
fique, jeune, vigoureuse et séduisante
dans sa désinvolture. Désormais, je
sais qu'il y a dans le tableau de la
France, non seulement Lyon, mais
aussi Casablanca, et ce n'est que com-
me ça que-la France fait, pour moi,
un tout.
J'ai eu l'occasion de dire au résident
général, qui m'a si aimablement reçu,
combien f admire ces deux éléments al
importants du rayonnement français
au Maroc, qui sont les officiers des
affaires indigènes et les contrôleurs
civils.
Leur secret consiste dans le fait
qu'ils aiment avec la même faveur
l'idée française qu'ils' représentent et
l'indigène. C'est en observant leur ac-
tivité que j'ai compris tout le prix que
la justice française représente pour
l'indigène. Peut-être le Marocain n'ai-
mera jamais un gouvernement central,
,mais de tout les Maghzen qu'il a vus,
celui de Rabat le satisfait le plus, feu
suis convaincu. Et d'ailleurs comment
voulez-vous que le Marocain et le Fran-
çai8 ne se comprennent pas, individua-
listes incorrigibles qu'ils sont tous lu
deux y
Ne laissons pas passer cette apprt*
Ciatioil aupsi heureuse qu'inattendue. J
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